07 MAI
I.
Ste Flavie Domitille, nièce de Flavius Clemens, suppliciée à Terracina, à assimilier fort probablement avec celle mentionnée le 12 mai.
III.
S Quadrat, martyr à Nicomédie, décapité.
IV.
Ss Flavius, martyr à Nicomédie avec ses compagnons, peut-être Auguste, Augustin ; Marcellin, Macrobe, Eutychès, deux groupes de frères.
S Innocent, évêque en Afrique, chassé puis martyrisé par les ariens.
S Valérien, évêque à Auxerre.
?
S Juvénal, martyr, patron secondaire de Benevento, invoqué contre la peste.
Ste Mastidie (Mathie), vierge à Troyes.
Ste Même, vierge et martyre près de Chartres.
V.
S Misselin (Mesclin), patron de Arcizac-sur-Adour.
VI.
S Hernin (Hoiernin), venu de Grande-Bretagne en Bretagne, ermite à Duault.
S Domitien, évêque à Tongres, puis Maastricht, patron de Huy, qu’il délivra d’un dragon.
VII.
S Cenericus, diacre ermite à Hyesmes près du Mans ; il serait venu de Spolète avec son frère s. Serenedus, diacre aussi, qui s’installa à Saulges.
S Maurelius, évêque à Vicohabentia ; quand il voulut transférer le siège à Ferrare, les habitants le mirent à mort.
S Milehar (Malehard, Maillard), évêque à Sées.
Ste Sessétrude, cellérière à Faremoutier.
S Blier, venu d’Ecosse en Champagne.
VIII.
S John, évêque à Hexham puis à York (il ordonna s. Bède), fondateur du monastère de Beverley où il mourut.
S Pierre, évêque à Pavie.
XI.
Bse Gisela, fille d'Henri II de Bavière, sœur de s. Henri et femme de s. Etienne de Hongrie, mère de s. Émeric (qui mourut prématurément en 1031) ; veuve, elle fut abbesse à Niedernburg.
S Antoine, ermite à Kiev après le Mont Athos.
XII.
S Reginald (Rinaldo), calabrais, ermite à Falasconi.
XIII.
B Villanus, camaldule, évêque à Gubbio où il construisit un hospice.
B Alberto de Bergame, époux d’une femme acariâtre, tertiaire dominicain.
XVIII.
Ste Rosa Venerini, fondatrice des Maîtresses Pies à Viterbe et Montefiascone, pour l’école des petites filles, canonisée en 2006.
XX.
S Agostino Roscelli (1818-1902), prêtre de Gênes, fondateur à Bobbio des Sœurs de l’Immaculée, apôtre dans les prisons et auprès des jeunes prostituées, béatifié en 1995, canonisé en 2001.
B Francesco Paleari (1863-1939), prêtre italien, avant-dernier de huit enfants, conseiller et collaborateur du b.Giuseppe Allamano (cf. 16 février), béatifié en 2011.
Flavia Domitilla
96
Cette illustre Martyre était la fille de Plautilla, cette dernière étant la sœur du consul Flavius Clemens (et peut-être une parente du pape Clemens 1er, s’il est avéré que celui-ci était un neveu de Flavius Clemens).
Elle reçut le voile des vierges de ce même Clemens 1er (v. 23 novembre).
Durant la persécution de Domitien, elle fut reléguée en l’île de Ponza (face à Latina, Latium, Italie centrale), avec ses serviteurs Nérée et Achille (qui seront mis à mort le 12 mai suivant).
Rappelée d’exil sous Trajan, elle fut conduite à Terracina (Latina) pour y subir le martyre, asphyxiée dans sa chambre.
Ce martyre est commémoré au Martyrologe le 7 mai.
Flavius de Nicomédie
3e-4e siècles
Flavius reçut le martyre à Nicomédie (Bithynie, act. Izmit, Turquie NW), à une époque mal déterminée.
On lui adjoignait deux frères, Augustus et Augustinus, ainsi que d’autres encore : Marcellinus, Macrobius, Euthychès, mais qui ne sont plus mentionnés actuellement.
Le Martyrologe mentionne Flavius et quatre Compagnons
Saint Flavius de Nicomédie est commémoré le 7 mai dans le Martyrologe Romain.
Cenericus de Hyesmes
† 669
Cenericus serait né à Spolète (Ombrie, Italie), ainsi que son frère Serenedus, issus d’une des familles les plus en vue dans cette ville.
Après avoir amplement étudié les saintes Ecritures, ils voulurent se donner à Dieu. Venus à Rome, ils furent quelque temps dans une communauté bénédictine proche du Vatican, et reçurent le diaconat des mains du pape.
Puis ils allèrent chercher en Gaule un endroit solitaire pour y vivre loin du monde, dans la prière et l’unique recherche de Dieu. Ils visitèrent les tombeaux de s.Martin à Tours et de s.Julien au Mans (v. 11 novembre et 27 janvier), et se fixèrent à Saulges.
Tandis que Serenedus devenait le soutien et la consolation de tous les nécessiteux, Cenericus choisit de se retirer encore plus, au pays d’Hyesmes (auj. Exmes).
Son premier disciple fut un certain Flavart, jeune garçon qu’il avait déjà orienté dans la voie de la piété, puis d’autres vocations se présentèrent. Ces cent-quarante moines apprirent de Cenericus la règle monastique, et surtout l’art de psalmodier.
Cenericus était et demeurait humblement diacre, excerçant sa fonction chaque jour à l’église. Il espérait construire une grande basilique en l’honneur de s.Martin, mais Dieu ne lui en laissa pas le temps. Il mourut le 7 mai 669.
En 910, par crainte des Normands, ses reliques furent transportées à Château-Thierry, où elles furent profanées lors de la Révolution.
Serenedus mourut, lui, vers 680.
Saint Cenericus, mais pas son frère, est commémoré le 7 mai dans le Martyrologe Romain.
John de Beverley
? -721
John naquit au VIIe siècle dans le village de Harpham, province de Deirie qui comprenait les comtés d’York, de Lancastre et la partie du royaume de Northumbrie située au sud de la Tyne. Un désir ardent de se donner au service de Dieu l’attira tout jeune dans le royaume de Kent où il fit de rapides progrès dans la science et la piété, sous la direction de l’abbé Adrian de Cantorbury. Il retourna ensuite dans son pays, reçut l’habit monastique dans l’abbaye de Withby, alors gouvernée par sainte Hilda (v. 17 novembre).
Au commencement du règne d’Alfred, à la mort d’Eata, John fut tiré de sa solitude pour être placé sur le siège de Hexham (687). Il continua néanmoins la vie qu’il menait dans le cloître et consacrait à la contemplation céleste les moments qui n’étaient pas occupés par l’exercice des fonctions épiscopales. Le lieu de sa retraite était une cellule située dans le cimetière de Saint-Michel, au-delà de la Tyne, à près de deux milles de Hagulstad : il y passait en particulier les quarante jours du Carême. Il y prenait pour compagnon quelque pauvre malade auquel il donnait ses soins : une année, il se chargea d’un pauvre muet dont la tête était couverte d’une dartre hideuse. Pendant qu’un médecin soignait ce mal, Jean donnait sa bénédiction aux remèdes qui eurent raison du mal ; de plus, il rendit au muet l’usage de la parole et lui apprit à lire.
Ce fut le même John, évêque de Hexham, qui donna le diaconat et la prêtrise au vénérable Bède (v. 25 mai), sur la présentation de l’abbé Ceolfrid. C’est à Bède que nous devons divers témoignages sur la sainteté et les miracles de John.
John fonda un monastère, dans une forêt à vingt-sept milles d’York. Conformément à l’usage du temps, il y avait là un double monastère, l’un pour les hommes, placé sous la direction de Berchtun, son disciple, l’autre pour les femmes. Ce monastère est à l’origine de la ville de Beverley.
En 705, John fut promu au siège épiscopal de York, qu’il gouverna pendant sept ans. Accablé par l’âge et les fatigues, John se donna un successeur dans la personne de saint Wilfrid, dit le Jeune, et se retira définitivement en 717 dans le monastère de Beverley. Il y passa les quatre dernières années de sa vie dans l’accomplissement exact de la règle monastique et mourut le 7 mai 721.
Le tombeau de John, illustré par ses miracles, devint un des principaux lieux de pèlerinage de l’Angleterre. En 1037, l’archevêque de York, Alfric, fit une translation des reliques de John et c’est alors que John fut officiellement canonisé. Les nombreux miracles de guérisons attribués à John le rendirent très célèbre durant tout le Moyen-Age et furent en même temps un facteur de grande prospérité pour la ville de Beverley.
Un siècle après, il est question de la “bannière de saint John”. Au treizième siècle, lorsqu’on devait lever des impôts dans le Yorkshire, il suffisait, pour la ville de Beverley, qu’un homme allât se présenter avec cette bannière.
A la fin du treizième siècle, le Chapitre de la cathédrale de Beverley commanda une châsse en or et en argent à un certain Roger, lequel s’engageait à n’entreprendre aucun autre travail avant l’achèvement de cette châsse.
Edward Ier avait une réelle dévotion pour saint John de Beverley. Il alla plusieurs fois s’y recueillir, notamment pour aller combattre les Ecossais en 1300. Le roi s’estima redevable de sa victoire à l’intercession du saint évêque et fit bâtir sur l’emplacement de l’ancien monastère, détruit par les Danois, une riche collégiale sous le vocable de John. D’autres rois utilisèrent à leur tour cette sainte bannière dans leurs campagnes militaires. Quatre siècles plus tard, Henri V se déclara redevable de la victoire d’Azincourt à la protection de John de Beverley qu’il avait invoqué. En conséquence, il voulut que la fête fût chômée dans toute l’Angleterre (1416). La victoire avait eu lieu précisément au jour anniversaire de la translation de John, et ce jour-là on avait remarqué que la tombe faisait jaillir du sang et de l’huile.
En 1541, le roi Henri VIII ordonna la destruction de cette châsse. Mais en 1664, des artisans découvrirent sous le dallage de l’allée centrale de la cathédrale un caveau contenant diverses reliques avec une inscription attestant l’appartenance de ces reliques à saint John de Beverley. En 1738, lors de la réfection du dallage, les mêmes reliques furent remises en honneur par la construction d’une tombe recouverte d’une large plaque de marbre.
Encore récemment, lors de la fête du 7 mai, une procession avait lieu entre Harpham et l’église, où les enfants déposaient autour de la tombe de saint John des fleurs cueillies dans les champs alentour.
La Bienheureuse Julienne de Norwich, mystique anglaise (v. 14 mai), était dévote de saint John de Beverley, ainsi que le saint chancelier John Fisher, lui-même natif de Beverley (voir au 22 juin).
Pour être complets sur ce grand saint anglais que nous ne connaissons guère, nous retiendrons ici les œuvres attribuées à saint John, recensées par J.Bale, et dont certaines ont malheureusement été perdues : une “Exposition sur saint Luc”, des “Homélies sur les Évangiles”, des Lettres à Herebaldum, Audena et Bertin, des Lettres à l’Abbesse Hyldant.
Gisela de Bavière
985-1060
Gisela était la fille aînée d’Henri II de Bavière dit le Querelleur et de Gisèle de Bourgogne.
Elle naquit vers 985, sans doute au château d’Abbach (Ratisbonne).
Elle eut deux frères et une sœur : Heinrich, qui fut l’empereur Henri II ; Bruno, qui fut évêque à Augsburg ; Birgitta, qui fut abbesse à Ratisbonne.
En 995, à dix ans, elle «épousa» (c’est-à-dire : on lui fit épouser) István (ou Etienne), qui allait devenir le premier roi de Hongrie (v. 15 août) ; elle fut ainsi la première reine de Hongrie. Ils eurent trois enfants : Imre (ou Emeric), qui mourut d’un accident de chasse en 1031 ; Otto ; Agatha, qui fut l’épouse d’Edward d’Angleterre (celui-ci s’étant trouvé exilé au Danemark puis réfugié en Hongrie.
En 1038 à la mort de s.Etienne, elle fut très maltraitée par le successeur de celui-ci, qui la fit enfermer. C’est Heinrich III qui la délivra en 1042.
Gisela se retira alors chez les Religieuses de Kochel am See, puis devint abbesse des Bénédictines de Niedernburg (Passau), jusqu’à sa mort, qui advint entre 1060 (date généralement admise) et 1095.
Elle fut déclarée Bienheureuse en 1975.
Elle est inscrite au Martyrologe le 7 mai.
Villano de Gubbio
† 1230
Villano signifie proprement de la campagne.
Que le bienheureux Villano fût originaire de campagne, nous ne le savons pas. Il devait être né à Gubbio (Ombrie, Italie C).
Selon certains, il faisait partie de la communauté des camaldules de Fonte Avellana, selon d’autres il fut abbé bénédictin de l’abbaye locale San Pietro, et fut appelé à diriger le diocèse de Gubbio en 1206.
On lui attribue la fondation d’un hospice.
En 1213, il accueillit favorablement les premiers compagnons de François d’Assise, leur concédant le couvent de Santa Maria della Vittoria.
Villano mourut un 7 mai, vers 1230, 1237 selon certains.
Il n’est pas mentionné dans l’actuel Martyrologe.
Alberto de Bergame
1214-1279
D’une modeste famille de paysans, Alberto naquit à Villa d’Ogna, près de Bergame, vers 1214. Bon travailleur, pieux, il se maria sur les conseils et la volonté des siens, sans jamais oublier ses habitudes de piété et de charité envers les plus pauvres.
Sa générosité était sans borne, au point que son épouse lui rendait la vie très difficile par ses remontrances. Mais sa patience resta inaltérable.
Même ses voisins lui rendirent la vie dure, en lui faisant croire qu’il n’était pas propriétaire de ses terres, au point que, par amour de la paix, il quitta Villa d’Ogna, sa femme et ses champs. Après un pèlerinage à Rome, il s’en vint à Crémone, où il entra dans le Tiers-Ordre dominicain.
Toutes ses énergies et tout son temps passèrent à secourir les plus pauvres. Il avait coutume de dire qu’on trouve toujours le temps de faire le bien, quand on le veut.
Il pressentit sa mort, reçut les derniers Sacrements et mourut le 7 mai 1279. Les cloches se mirent alors à sonner d’elles-mêmes et toute la population accourut. Un autre fait extraordinaire eut lieu lors de sa sépulture : au fur et à mesure qu’on creusait, la terre se durcissait comme pierre, au point qu’on finit par ensevelir Alberto dans le chœur-même de l’église. Beaucoup de grâces et de miracles furent obtenus par son intercession.
Son culte fut approuvé en 1749, et on le fête encore à Bergame et Crémone en son dies natalis, comme le commémore aussi le Martyrologe Romain au 7 mai.
A Villa d’Ogna, en ce jour, un cortège va puiser de l’eau au “puits de Saint Albert”, sur la place du bourg, et la porte à l’église où elle est bénite. Tout cela sur fond de fanfare et, le soir, de feux d’artifice.
Rosa Venerini
1656-1728
Née le 9 février 1656 à Viterbe (Latium, Italie C), Rosa était la troisième des quatre enfants de Goffredo et Marzia Zampichetti. Le père était médecin au grand hôpital de Viterbe. Les enfants s’appelaient : Domenico, Maria Maddalena, Rosa, Orazio.
Rosa était très intelligente et encore plus sensible. Son excellente éducation l’aida à développer ses talents intellectuels et moraux, au sein d’une famille très chrétienne.
A sept ans, elle fit le vœu de consacrer toute sa vie à Dieu. Durant l’adolescence, Rosa fut très tentée par les plaisirs du monde, et, pour rester fidèle à son vœu, recourut à la prière et à la mortification.
A vingt ans, elle se demandait quelle serait sa voie. Le mariage ou le cloître ? Elle appréciait les deux. Un appel intérieur la poussait vers «quelque chose», qu’elle ne comprenait pas encore.
Sur le conseil de son père, elle entra en 1676 chez les Dominicaines de Sainte-Catherine, où sa tante, Anna Cecilia, lui enseigna à écouter la voix de Dieu dans le silence et la méditation. Mais, elle dut sortir du monastère quelques mois plus tard, pour aider sa pauvre mère, subitement devenue veuve.
Successivement moururent son frère Domenico (âgé de vingt-sept ans), et peu après aussi, sa mère, affligée par le chagrin.
Sa sœur Maria Maddalena s’étant mariée, elle se retrouvait seule à la maison avec son frère Orazio. Elle a alors vingt-quatre ans, et ne sait toujours pas quoi faire pour Dieu.
A partir de 1684, elle invite chez elle des jeunes filles et d’autres dames pour prier le chapelet. Elle se rend compte alors, d’après les conversations, que toutes ces personnes ont un niveau de culture d’une extrême pauvreté spirituelle. Elle conçoit alors le dessein de se donner à la formation des jeunes femmes, en ouvrant pour elles une vraie école.
En 1685, avec l’approbation de l’évêque, et avec deux autres amies, elle donne le départ à la première Ecole Publique pour Jeunes Filles d’Italie. Ce n’était qu’un début modeste, mais prometteur.
Les premiers à faire obstacle à Rosa, furent les membres du clergé, qui estimaient que l’enseignement de la doctrine chrétienne était leur affaire. D’autres obstacles vinrent de la bourgeoisie locale, scandalisée de la hardiesse de cette femme du monde, cette femme qui prétendait à elle seule assumer l’enseignement des filles ignorantes.
Rosa ne se laissa pas intimider. Elle savait qu’elle faisait la volonté de Dieu. Qui lui donnèrent raison, furent les prêtres eux-mêmes qui durent reconnaître les fruits excellents de cette œuvre parmi les jeunes filles et les mamans.
Ces fruits ce multiplièrent : en deux ans, Rosa ouvrit dix écoles autour du Lac de Bolsena, proche de Viterbe. L’évêque de Montefiascone l’encouragea, lui fournit le matériel nécessaire, et Rosa organisa les écoles, avec les professeurs adéquats. Elle confia tout ce travail à Lucia Filippini, qui sera la co-fondatrice de l’œuvre et elle même canonisée (v. 25 mars).
En 1706 une école ouverte à Rome fut un échec ; mais Rosa put en ouvrir une avec succès en 1713. Trois ans après, le pape lui-même vint lui rendre visite avec huit cardinaux ; ils écoutèrent les cours et en furent aussi étonnés que satisfaits ; en fin de matinée, le pape lui dit : Mademoiselle Rosa, vous faites là ce que nous ne pouvons pas faire. Nous vous remercions profondément, parce que avec ces écoles, vous allez sanctifier Rome.
Désormais, on va appeler Rosa de partout. Pour répondre, elle devra se déplacer, tout en continuant son travail de formation, avec les joies et les sacrifices que cela comportait. Partout où s’ouvrait une nouvelle école, on notait bien vite le redressement moral de la jeunesse.
Après des débuts très discrets, Rosa avait finalement fondé une nouvelle famille : les Maîtresses Pies (en italien : Maestre Pie, littéralement : les pieuses maîtresses).
Rosa demandait à ses Consœurs de parler continuellement avec Dieu, de Dieu et devant Dieu. Tout ce qu’elle faisait et entreprenait devait être toujours selon la volonté de Dieu et pour le salut des âmes, des femmes en particulier, mais aussi à l’occasion, des malades et des pauvres.
Rosa Venerini mourut saintement à Rome, au soir du 7 mai 1728, après avoir ouvert plus de quarante écoles.
Les Maestre Pie furent aux côtés des Italiens émigrés aux Etats-Unis à partir de 1909, en Suisse à la fin du 20e siècle. Elles ont maintenant étendu leur activité en Europe (Roumanie, Albanie), en Asie (Inde), en Afrique (Cameroun, Nigeria), en Amérique du Sud (Brésil, Chili, Vénézuéla).
Rosa Venerini a été béatifiée en 1952, et canonisée en 2006 ; elle est commémorée le 7 mai.
Agostino Roscelli
1818-1902
Né le 27 juillet 1818 à Bargone di Casarza (Ligurie, Italie), de Domenico et Maria Gianelli, de pauvres paysans, riches de foi. Agostino fut baptisé le jour-même de sa naissance, car on craignait pour sa santé. Il passa son enfance à garder les troupeaux, profitant de sa solitude pour prier. C'est le curé qui lui enseigna les premiers éléments de lecture et écriture.
En 1835, il entendit la vocation sacerdotale. Trop pauvre, il fut aidé par un bon chanoine de Gênes, qui lui trouva une place de sacristain. Une aide financière providentielle lui paya la pension au séminaire de Gênes. Il fut ordonné prêtre en 1846.
Il fut d'abord à Saint-Martin d'Albaro, puis à la paroisse de la Consolata de Gênes en 1854.
Nommé ensuite aumônier de l'orphelinat, il y resta pendant vingt-deux ans (1874-1896), et y donna le baptême à plus de huit mille enfants abandonnés, en moyenne un chaque jour.
Puis il sera aumônier de la prison, et particulièrement auprès des condamnés à mort.
Il eut l'idée d'ouvrir une école particulière pour les jeunes filles en danger, sans famille, et sur le point de tomber dans le désordre moral. Pour elles il fonda la Congrégation des Sœurs de l'Immaculée (1876). Le pape lui-même l'encouragea dans cette voie.
Ces Religieuses se trouvent aujourd'hui en Amérique latine, au Canada, en Roumanie.
Agostino Roscelli mourut le 7 mai 1902 à Gênes, fut béatifié en 1995 et canonisé en 2001.
Francesco Paleari
1863-1939
Francesco naît à Pogliano Milanese le 22 octobre 1863. Son père est Angelo Paleari, sa mère Serafina Oldani ; ce sont de pieux cultivateurs qui eurent huit enfants, dont deux morts en très bas âge. Francesco est l’avant-dernier.
La famille Paleari est très pauvre, mais les parents ont aussi une coutume très rare pour l’époque : ils reçoivent l’Eucharistie chaque dimanche à la Messe. En plus, de retour à la maison, ils amènent avec eux un pauvre qu’ils invitent à table. Tel est l’enseignement qu’ils donnent à leurs enfants : on ne peut pas recevoir Jésus dans l’Hostie, sans ouvrir sa porte aux pauvres.
Francesco viendra à Turin, sur les conseils de son curé. La séparation de la famille lui coûtera, et il aura des doutes sur son choix. Il essaiera même de “faire le mur”, tant la tentation sera forte.
Il fréquente donc le Grand Séminaire de la “Petite Maison de la Divine Providence” (Piccola Casa della Divina Provvidenza) à Turin, une œuvre fondée par s. Giuseppe Cottolengo (v. 30 avril), et sera ordonné prêtre dès 1886, à vingt-trois ans.
Tout de suite le “pretino” (le petit prêtre, car il était de petite taille) enseigne le latin et la philosophie au séminaire des Tommasini ainsi qu’aux missionnaires de la Consolata, tous deux fondés par le bienheureux Giuseppe Allamano (v. 16 février) . Pendant plus de quarante ans il sera confesseur et directeur spirituel au séminaire diocésain, ainsi que chargé de prêcher les exercices spirituels. On dit de lui qu’il est “le prêtre qui sourit”.
Tous vont à lui, les enfants les premiers, mais aussi les grands : les évêques, les prêtres, les dames de la haute société, les séminaristes, le petit peuple. Tous ont recours à ses conseils paternels et fraternels.
En 1922, il est nommé Chanoine de la Collégiale de la Très Sainte Trinité à Turin. Successivement il reçoit la charge de pro-vicaire général et de vicaire (on dirait aujourd’hui : vicaire épiscopal) pour la Vie Consacrée, dans le diocèse de Turin.
En 1936, une maladie cardiaque le contraint en peu de temps à une quasi inactivité totale. Il a soixante-treize ans, toutes ses activités l’ont éreinté.
Trois ans après, le 7 mai 1939, il s’éteint à Turin.
D’après les constitutions de la Maison Cottolengo, on n’emploiera pas de sommes d’argent pour des causes de béatification, pour réserver tout cet argent à la seule œuvre de bienfaisance. Mais pour Francesco Paleari, on fit une exception : Don Francesco Paleari a été béatifié en 2011, et inscrit au Martyrologe le 7 mai.