17 JUILLET
II.
SS martyrs de Scilli : Speratus, Nartzalus, Cittinus, Veturius, Felix, Aquilinus, Lætantius, Januaria, Generosa, Vestia, Donata, Secunda.
?
S Hyakinthos, martyr à Amastris.
III.
Stes Iusta et Rufina, marchandes de vases en terre cuite à Séville, martyrisées pour avoir refusé de participer à un culte païen.
IV.
Ste Marcellina, sœur de s. Ambroise, vierge consacrée très austère, à Milan.
V.
S Alexius, jeune marié qui quitta la maison au soir de ses noces, y revint incognito plus tard et ne fut reconnu qu'après sa mort ; son église à Rome est une église à mariages.
S Livier, martyr à Marsal.
VI.
S Theodosius, évêque à Auxerre.
S Ennodius, évêque à Pavie, très versé dans la poésie mondaine.
VIII.
S Fredegand, abbé à Deurne, irlandais.
IX.
S Kenelm, prince héritier anglais de sept ans, martyr, assassiné sur ordre de sa sœur jalouse.
S Léon IV, pape (847-855), constructeur de la cité léonine , pour protéger Rome des invasions sarrasines ; il menaça d'excommunication un abbé qui ne voulait pas du chant grégorien dans son monastère.
XI.
S Coloman, écossais ou irlandais, pris pour un espion et pendu près de Vienne durant son pèlerinage à Jérusalem ; patron de la Basse Autriche.
SS Andrzej Zoerard et Benedek, ermites à Zobor ; Andrzej était polonais ; Benedek, hongrois, lui succéda dans sa cabane, où des brigands l'assassinèrent.
XIV.
Ste Jadwiga d’Anjou, hongroise, reine en Pologne, épouse du duc de Lituanie, elle fonda un séminaire à Prague et l'université de Cracovie, canonisée en 1997.
XVIII.
Bses Carmélites de Compiègne, guillotinées à Paris : Marie-Madeleine-Claudine Lidoine (Thérèse de Saint-Augustin), Marie-Anne-Françoise Brideau (de Saint-Louis), Marie-Anne Piedcourt (de Jésus Crucifié), Anne-Marie-Madeleine Thouret (Charlotte de la Résurrection), Marie-Claude-Cyprienne Brard (Euphrasie de l'Immaculée Conception), Marie-Gabrielle de Croissy (Henriette de Jésus), Marie-Anne Hanisset (Thérèse du Cœur de Marie), Marie-GabrielleTrézelle (Thérèse de Saint-Ignace), Rose Chrétien de Neufville (Julie-Louise de Jésus), Annette Pelras (Marie-Henriette de la Providence), Marie-Geneviève Meunier (Constance), Angélique Roussel (Marie du Saint-Esprit), Marie Dufour (de Sainte-Marthe), Elisabeth-Julie Vérolot (de Saint-François), Catherine et Thérèse Soiron.
XIX.
S Baiduo Liu Zeyu, chinois martyr, canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.
XX.
Bse Ol’ha Mats’kiv (Tarsykia, 1919-1944), ukrainienne, professe des Servantes de Marie Immaculée, de rite gréco-catholique, abattue par un soldat soviétique à la porte du monastère, martyre béatifiée en 2001.
B Peter Gojdic (Paval, 1888-1960), basilien, évêque slovaque martyr, béatifié en 2001.
Martyrs de Scilli
† 180
La ville de Scilli est aujourd’hui Kasserine (Tunisie).
Les deux consuls romains, Presens et Claudianus, convoquèrent un groupe de Chrétiens pour les juger, les inviter à vénérer l’empereur et quitter la foi chrétienne.
Ces Chrétiens ont nom : Speratus, Nartzalus, Cittinus, Veturius, Felix, Aquilinus, Lætantius, Ianuaria, Generosa, Donata, Secunda, Vestia.
Du dialogue entre le magistrat et ces Chrétiens, on a relevé cette belle réplique :
Je suis chrétienne, dit Vestia, Je le suis, je veux l’être, ajouta Secunda.
Ces douze Chrétiens furent décapités le 17 juillet 180.
Les saints Martyrs de Scilli sont commémorés le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Hyakinthos d’Amastris
† 3e siècle
Hyacinthe était un homme important d’Amastris (Amasra, Turquie N), bien considéré, et chrétien aussi.
On disait de lui qu’à trois ans, il avait demandé au Bon Dieu de ressusciter un petit enfant mort, et que l’enfant se releva. Les deux garçons grandirent ensemble, furent amis, et vécurent ensemble dans l’ascèse.
Hyacinthe s’efforçait de gagner au Christ ses amis, ses concitoyens.
Un jour, il fit abattre secrètement un arbre sacré, mais les soupçons tombèrent immédiatement sur lui. Il fut battu de verges, on lui fracassa les dents, on le tira avec une corde pour le jeter en prison, où il mourut de ces mauvais traitements.
Saint Hyakinthos d’Amastris est commémoré le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Iusta et Rufina de Séville
† 287 ?
Iusta et Rufina étaient deux marchandes de poteries, à Séville. Elles étaient chrétiennes.
Lors d’une fête païenne en l’honneur de Salambo (Astarté), dont on portait en procession la statue, on demanda aux deux vendeuses quelque «participation» aux frais de la fête, sans doute quelque poterie. Sur leur refus, on leur brisa leur étalage, et les deux alors se précipitèrent vers la statue, qu’elles firent tomber à terre.
On les arrêta, on les tortura - on imagine comment. Le gouverneur les obligea à suivre la «procession». Puis Iusta fut, croit-on, précipitée dans un puits. Rufina fut exécutée peu après, mais on ne sait de quelle façon.
Ce pouvait être le 17 juillet 287.
Les saintes Iusta et Rufina de Séville sont commémorées le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Marcellina de Milan
† 5e siècle
S.Ambroise (v. 7 décembre) était le plus jeune frère de Satyrus (v. 17 septembre) et Marcellina.
On signale que dans leur famille, il y avait eu une Martyre, vers 305.
Après la mort de leur père, ces trois jeunes gens gagnèrent Rome avec leur mère.
En 353, c’est justement à Rome que Marcellina reçut du pape Libère le voile des vierges ; elle pouvait donc avoir une vingtaine d’années.
Marcellina menait une vie très austère, mangeant peu ou même jeûnant souvent plus d’une journée, luttant contre le sommeil pour lire de belles choses, l’Ecriture, les Vies de Saints.
Il y eut un petit incident entre Ambroise, quand il fut évêque de Milan, et l’évêque voisin de Vérone : ce dernier, sur une vilaine délation, avait condamné une autre demoiselle, nommée Indicia, amie de Marcellina, pour mauvaises mœurs. Marcellina se porta garante de l’extrême honnêteté de son amie. Ambroise enquêta, et n’hésita pas à reprocher à son Collègue d’avoir agi sans assez de réflexion.
Marcellina assista à Milan à la mort de son frère Satyrus, et fut auprès d’Ambroise lors d’une maladie de celui-ci ; elle lui survécut, mais on ne sait pas de combien de temps. Ambroise mourut en 397 ; c’est en 422 qu’Augustin d’Hippone (v. 28 août) pria Paulinus de Milan, un biographe milanais, d’écrire la vie d’Ambroise : on sait que Paulinus s’informa beaucoup auprès de Marcellina ; celle-ci a donc pu mourir après 422, fort âgée.
Sainte Marcellina de Milan est commémorée le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Alexius de Rome
5e siècle
Voici ce qu’écrivait de lui l’ancienne édition du Martyrologe Romain :
A Rome, saint Alexis, fils du sénateur Euphémien. La première nuit de ses noces, il s’enfuit de sa maison, laissant son épouse vierge ; revenu dans la Ville après de longs voyages, il fut reçu comme pauvre dans la demeure de son père et y resta inconnu pendant dix-sept ans, déjouant ainsi le monde par cette industrie nouvelle. Après sa mort cependant, il fut reconnu, d’abord par sa voix entendue en plusieurs églises de la Ville, puis par un billet écrit de sa main : aussi sous le pontificat d’Innocent Ier, son corps fut transporté, avec les plus grands honneurs, dans l’église Saint-Boniface, où il opéra un grand nombre de miracles.
Et voici l’actuelle version du Martyrologe, beaucoup plus sobre :
A Rome, dans une église qui se trouve sur le Mont Aventin, on célèbre un homme du nom d’Alexis qui, d’après la tradition, abandonna la vie aisée de sa maison pour devenir pauvre et demander l’aumône sous l’anonymat.
On ne peut que s’interroger sur ce curieux personnage.
S’il est vrai qu’il abandonna son épouse au soir même de son mariage, on ne peut pas dire que cette attitude soit chrétienne, sauf si les deux époux l’avaient décidé ensemble dans le secret, suite à on ne sait quels épisodes de leur préparation. Ont-ils été forcés à se marier ? Ont-ils eu quelque signe divin pour prendre une telle décision, quelque “révélation” ?
Ensuite, pourquoi Alexis serait-il revenu justement chez lui, sans se faire reconnaître ? Voulait-il donner une leçon de dépouillement à sa famille, à ses parents, mais seulement après sa mort, pour éviter toute discussion ?
Un autre détail est rapporté localement : après qu’on découvrit ce mendiant mort sous l’escalier de la maison paternelle, on observa qu’il tenait un billet dans les mains, qu’on n’arrivait pas à saisir tant le défunt le serrait fort. Seul le pape aurait eu la possibilité de le prendre, de l’ouvrir et de le déchiffrer, apprenant ainsi la vraie identité de l’homme.
Evidemment, de tels événements ne peuvent rester méconnus, au besoin amplifiés par d’autres racontars. Ce ne sont pas les “témoins oculaires” qui viendront nous aider à connaître la vérité.
Actuellement, l’église Saint Alexis, sur l’Aventin de Rome, conserve jalousement quelques parties de l’escalier sous lequel Alexis demandait l’aumône pendant dix-sept ans, mais l’ironie de l’histoire a fait de cette petite église un sanctuaire “spécialisé” en cérémonies religieuses matrimoniales…
Quoi qu’il en soit, saint Alexis reste mentionné - mais très prudemment - par le Martyrologe Romain au 17 juillet.
Theodosius d’Auxerre
440-515
D’après le liste épiscopale d’Auxerre, Theodosius en aurait été le onzième évêque, de 507 à 515.
Son prédécesseur fut s.Ursus (v. 30 juillet).
D’après ces dates, il assista en 511 au concile d’Orléans.
Il aurait reçu une ferme admonestation de s.Remi de Reims, au sujet d’un prêtre indiscipliné et envers lequel Theodosius préférait manifester la miséricorde divine : manifestement, il ne s’agissait pas d’une faute morale grave.
Son épiscopat dura huit ans et vingt-trois jours, et il mourut à soixante-quinze ans.
Saint Theodosius d’Auxerre est commémoré le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Ennodius de Pavie
473-521
Magnus Felix Ennodius naquit vers 473 à Arles (act. Bouches-du-Rhône), d’une famille consulaire. Sa sœur aînée se nommait Euprepia.
Tôt orphelin, il s’en vint chez une tante qu’il avait à Milan.
De sa formation, particulièrement soignée, il devint un écrivain et orateur extrêmement versé dans tous les genres : panégyriques, discours, lettres, poésies…
A seize ans, la chère tante mourut ; la même année, Théodoric envahit la Lombardie. Mourant de faim, Ennodius fut recueilli par une charitable famille chrétienne. Il se maria (ou se fiança).
Mais son épouse entra bientôt en religion, on ne sait pourquoi. Ennodius alors entra dans le clergé de Pavie et fut ordonné diacre. En 494, il accompagna l’évêque auprès du roi des Burgondes Gondebaud.
Puis il passa au clergé de Milan.
En 501, il fut présent au concile de Rome, qui devait se prononcer contre l’antipape Laurentius.
En 506, on sait qu’il composa le panégyrique de Théodoric, non pour saluer l’envahisseur, mais pour louer celui qui avait mis de l’ordre dans la province lombarde.
En 511, gravement malade, il recourut à l’intercession de s.Victor (v. 8 mai) et guérit.
En 512, Ennodius fut désigné pour le siège épiscopal de Pavie ; il en devenait le dixième titulaire.
Le pape l’envoya par deux fois (515 et 517) en mission à Constantinople, pour tenter de rétablir l’union entre l’Occident et l’Orient, mais sans résultat.
Ennodius mourut en 521.
Saint Ennodius de Pavie est commémoré le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Fredegand de Deurne
† 740
Il n’y a pas de certitudes ni d’unanimité concernant l’origine et la vie de Fredegand.
On le voudrait d’origine irlandaise, mais son nom semble plutôt être de consonance germanique. Certains l’ont fait naître dans la paroisse de Deurne (Belgique), et lié d’amitié avec s.Gommaire et s.Rombaut (v. 11 octobre et 24 juin ?).
Le Martyrologe le présente comme irlandais, et compagnon de s.Foillan (v. 31 octobre).
Il aurait été fondateur et premier abbé du monastère de Deurne, au temps de s.Willibrord (v. 7 novembre), ou bien de l’abbaye de Heusden.
Fredegand mourut avant ses amis, donc avant 775 ; on avance la date de 740.
Lors de l’invasion des Huns au début du 8e siècle et que l’abbaye de Deurne fut détruite, les moines emportèrent les restes de leur abbé à Saint-Bertin ; l’autre version dit que les envahisseurs furent les Normands, et que les reliques furent transportées à Moustier-sur-Sambre. Il semble que cette dernière hypothèse soit la meilleure.
Au 16e siècle, lors d’une guerre contre les Français, ces reliques furent cacbées dans la forêt, mais découvertes par des soldats qui y mirent le feu.
On invoqua le saint abbé contre la peste ; plus récemment, pour la guérison des enfants atteints de la maladie du carreau.
Saint Fredegand de Deurne est commémoré le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Léon IV, pape
847-855
Voici un pape pour lequel le Liber Pontificalis ne manque pas d’éloges : Il réunissait dans sa personne toutes les qualités et toutes les vertus : un homme vraiment apostolique, d’une foi vive et généreuse, d’une patience inaltérable, humble, désintéressé, pieux, bienveillant, ami de la justice, assidu à l’étude des divines Ecritures, passant ses nuits en prière.
Fils de Radulfo, donc probablement de famille lombarde, il fut confié encore enfant au monastère bénédictin de Saint-Martin près du Vatican.
Grégoire IV en fit un clerc du Latran, et Serge II un cardinal-prêtre du titre des Quatre-Saints-Couronnés.
A la mort de Serge II (847), la plèbe acclama Léon, et les cardinaux électeurs ratifièrent cet avis : il devenait le cent-troisième pape.
Rome venait d’être désacralisée par l’invasion des Sarrasins, qui avaient pillé les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul. On devait renforcer les remparts. Ce fut l’occasion d’énormes travaux : on entoura Saint-Pierre et son bourg d’une enceinte continue qui, par le château Saint-Ange et son pont Saint-Pierre, se rattachait à la ligne défensive élevée par l’empereur Aurélien vers 280. C’est ainsi que ce faubourg fut nommé cité léonine : déjà Léon III l’avait entreprise, mais les travaux étaient restés inachevés.
Léon IV releva aussi d’autre villes : Orta et Amerino, Centumcellæ en particulier, qui s’appela Leopolis (et actuellement Civita-Vecchia, “Cité vieille”).
Il y eut en 854 un concile à Rome où furent votés des canons d’ordre disciplinaire et pastoral. On y déposa un cardinal, Anastase, qui avait abandonné sa paroisse depuis des années.
Léon IV se montra parfois aussi franchement autoritaire : par exemple contre Hincmar de Reims, dont l’autorité dépassait parfois les limites de ses pouvoirs ; ou aussi contre un abbé qui ne voulait pas du chant grégorien chez lui : il lui enjoignit de l’adopter comme partout, sous peine d’excommunication ; plus délicat encore fut le rapport avec le patriarche de Constantinople, Ignace, qui avait eu l’idée d’envoyer au pape un pallium, et le pape, tout bonnement, de le lui retourner avec l’explication toute simple que c’est à Rome d’attribuer le pallium, non de le recevoir ; le pallium est en effet l’insigne que remet le pape aux archevêques en communion avec lui. On songe ici au geste de saint Jean-Marie Vianney : ayant été fait chanoine, il avait écrit à l’évêque de Belley qu’il avait vendu le camail 50 francs. Avec ce prix (il était) content.
Léon IV jouit de l’estime des Romains. Même un Voltaire en fit l’éloge, dans son Essai sur les mœurs.
Après avoir gouverné l’Eglise pendant huit années, et ordonné soixante-trois évêques, dix-neuf prêtres et huit diacres, Léon IV mourut le 17 juillet 855 et fut inhumé au Vatican.
Son successeur fut Benoît III.
Kenelm de Mercie
812-819
Kenelm passe pour être le fils du roi de Mercie Coenwulf, qui avait aussi deux filles, Quendryda et Burgenhilda.
A la mort du roi (819), Kenelm devait recevoir le royaume, mais Quendryda (ou Cynethrith) fit assassiner son frère dans l’espérance de devenir reine. Le précepteur de Kenelm, acheté par l’or que lui donna Quendryda, emmena l’enfant à une partie de chasse et le tua.
L’enfant aurait eu la veille un songe, où il se voyait s’envoler. Dans la forêt où le tuteur l’emmena, il l’aurait interpellé en lui révélant son infâme dessein, mais le tuteur poursuivit dans sa funeste intention ; il enterra l’enfant au lieu-dit Clent Hills.
On retrouva miraculeusement le corps de Kenelm et on le porta en procession à Winchcombe, où jaillit une source.
Quand Quendryda apprit tout cela, elle se serait écriée : Si tout cela est vrai, que mes yeux tombent sur ce livre, et elle en perdit immédiatement ses deux yeux. Elle mourut peu après, ainsi que le tuteur assassin.
On vénéra beaucoup Kenelm comme martyr. On a même affirmé qu’il n’y avait pas de pèlerinage plus fréquenté qu’à Winchcombe.
A vrai dire, il y a aussi d’autres versions, qui ont amené les historiens à parler de «pures légendes». Les légendes s’appuient toujours sur quelque fait réel.
Saint Kenelm de Mercie est commémoré le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Coloman de Melk
† 1012
Il ne s’agit pas ici du Coloman (ou Kolonat) qui accompagnait s.Kilian (v. 8 juillet), lui aussi irlandais.
Celui d’aujourd’hui, irlandais ou écossais, était peut-être de souche royale : son père devait être un certain Malachias et sa mère Mora.
Il était parti de son pays pour accomplir un long pèlerinage qui devait s’achever à Jérusalem. Comme beaucoup d’autres pèlerins, il transitait par l’empire germanique, où Henri II protégeait les pèlerins. Il était vêtu très simplement, et cheminait avec sa petite besace sur l’épaule et, sans doute, chantant quelque mélodie dans la langue de son pays.
Arrivé dans la zone de l’Europe centrale, son acoutrement, son comportement, semblèrent suspects. C’est que les heurts étaient fréquents entre les habitants d’Autriche, de Moravie et de Bohême, et les premiers crurent que Coloman était un espion de Bohême. On l’arrêta.
Personne n’était là pour traduire, encore moins pour le défendre ; Coloman fut condamné à mort. On l’accrocha à un arbre entre deux voleurs, eux aussi condamnés, et on le battit à mort.
C’était en 1012. Comme le dit fort justement le texte du Martyrologe Romain, lui qui voulait rejoindre la lointaine Jérusalem terrestre, il atteignit ainsi sans tarder la Jérusalem céleste.
Etant condamné à mort, Coloman ne méritait pas de sépulture chrétienne. On le laissa accroché à l’arbre pendant une année, mais on remarqua bien vite que non seulement le corps ne subissait pas de corruption, mais encore que des guérisons miraculeuses se produisaient. On finit par l’ensevelir dans le proche monastère à Stockerau puis, deux ans après à l’abbaye de Melk, le 13 octobre 1014.
L’arbre stérile où fut suspendu Coloman, refleurit en plein hiver.
L’Autriche, qui avait fait mourir Coloman, l’a pris comme Patron céleste.
Il est possible que le fête de saint Coloman se célèbre le 13 octobre, jour anniversaire de sa translation mais, tandis que l’ancien Martyrologe le commémorait au 13 octobre, la dernière édition du Martyrologe Romain le commémore au 17 juillet.
Des erreurs sont possibles devant le grand nombre de Coloman recensés ; on en compte jusqu’à cent-trente.
Andrzej Zoerard et Benedek de Zobor
† 1020
Andrzej était polonais et avait mené la vie érémitique, avant d’entrer au monastère de Zobor (Hongrie).
Plutôt ermite que cénobite, Andrzej conserva certaines de ses habitudes, étonnantes. En Carême, il s’isolait avec pour toute nourriture quarante noix (une par jour ?).
Il jeûnait presque toujours et dormait très peu. Il avait inventé plusieurs stratagèmes pour se réveiller s’il s’assoupissait ; il travaillait toute la journée.
Très affaibli par un tel régime, il s’évanouit un jour dans la forêt. C’est là qu’un jeune homme le trouva et le ramena à sa cellule ; Andrzej lui imposa le silence.
Ce jeune homme, Benedek, resta au service d’Andrzej et, à la mort de ce dernier, en occupa la cellule (1020).
Trois ans après, des brigands qui passaient par là supposèrent que l’ermite pouvait avoir de l’argent et l’assassinèrent.
Le corps de Benedek fut retrouvé un an plus tard dans le Waag, la rivière proche.
Les saints Andrzej et Benedek sont commémorés le 17 juillet dans le Martyrologe Romain.
Jadwiga d'Anjou
1372-1399
Jadwiga (Hedwige), née à Buda (Hongrie) le 15 février 1372, était la fille de Louis 1er le Grand, roi de Hongrie et de Pologne, et d'Elisabeth de Bosnie. Elle appartenait à la Maison capétienne d'Anjou-Sicile.
A la mort de Louis 1er (1382), la noblesse voulutt mettre un terme à cette monarchie qui dominait à la fois sur la Hongrie et sur la Pologne : Jadwiga fut élors désignée comme “Roi” de Pologne (1384) : elle fut en effet couronnée Roi, le terme de Reine étant réservé à l'épouse du roi.
Conséquence de cette décision de la noblesse : Jadwiga devait rompre avec son fiancé, Wilhelm d'Autriche, pour épouser le grand-duc de Lithuanie, Jogaila (1351-1424).
En 1386, les nobles réussirent à “éliminer” la reine-mère Elisabeth et sa fille aînée, Maria, pour écarter tout “danger” autour de la personne de la jeune Jadwiga.
Jadwiga avait quatorze ans : elle sacrifia sa vie personnelle pour l'avenir de son pays. Le mariage royal eut lieu en 1386 à Cracovie.
Jogaila, lui, avait trente-cinq ans et se convertit au christianisme, adoptant le nom de Władysław Jagiełło, et entraînant derrière lui la nation lituanienne.
Jadwiga parlait plusieurs langues : latin, bosniaque, hongrois, serbe, polonais et allemand. C'était une “européenne” chrétienne. Elle était connue pour sa dévotion envers la Sainte Vierge, envers sainte Marthe, sainte Brigitte de Suède.
C'était une fine diplomate aussi ; elle réussit à reprendre pacifiquement à la Hongrie des territoires polonais. Mais elle se montra encore plus efficace dans ses activités charitables et culturelles. Elle encouragea les artistes et les écrivains, elle se dépouilla de ses propres richesses pour aider les pauvres, construire des hôpitaux, favoriser les études de Lituaniens à Prague en vue de renforcer le Christianisme dans leur pays. Elle restaura l'Académie de Cracovie, qui prit ensuite le nom de Jagellone en l'honneur du couple royal.
En juin 1399, elle mit au monde une petite fille qui, cependant, ne vécut que trois semaines. Elle-même mourut quatre jours après, des suites de cet accouchement, le 17 juillet 1399.
Proclamée patronne de la nation polonaise, Jadwiga a été béatifiée en 1986 et canonisée en 1997.
Carmel de Compiègne (Martyres du)
Le Carmel de Compiègne fut fondé en 1641 et porté sous le patronage de l’Annonciation.
Plusieurs fois déménagé, il s’installa finalement à proximité du château royal, bénéficiant de la protection des reines de France.
En 1789, les Religieuses sont toutes de bonne famille, mais aucune de famille royale ou noble.
A la fin du 17e siècle, une Religieuse vit en songe les Carmélites de Compiègne dans la gloire céleste, tenant en main la palme du martyre. Il était donc resté traditionnel d’envisager le martyre de l’entière communauté.
La Révolution de 1789 aviva encore plus ce sentiment. Quand les biens du clergé furent confisqués, les Religieuses purent rester provisoirement dans leurs bâtiments.
En 1790, on déclara nuls leurs vœux : la jeune Constance, en décembre 1789, eut l’interdiction de prononcer ses vœux.
L’Etat leur proposa une pension, qu’elles touchèrent cette année-là.
En 1792, elles furent expulsées, le couvent devant être vendu. C’est alors qu’elles firent le vœu de martyre, proposé par la Mère prieure.
Si elles acceptèrent de faire le serment Liberté-Egalité, elles refusèrent celui de la Constitution civile du clergé.
Une fois sorties, elles furent hébergées en quatre groupes dans quelques familles. Elles se retrouvèrent pour la Messe quotidienne dans l’église Saint-Antoine, où elles entraient discrètement par une porte de côté.
Le 21 juin 1794, les maisons où étaient hébergées les Religieuses, furent perquisitionnées. Les 22 et 23 juin, elles furent incarcérées dans l’ancien couvent de la Visitation, transformé en prison. Le 12 juillet, elles furent transférées à la Conciergerie de Paris. Au moins là, elles se retrouvèrent réunies, et fêtèrent avec enthousiasme leur fête patronale, Notre-Dame du Mont-Carmel, le 16 juillet.
Le 17 juillet eut lieu leur «procès». Ayant trouvé chez elles des images du Sacré-Cœur, on les accusa de ralliement des rebelles de la Vendée ; ayant refusé de renoncer à leurs vœux religieux, elles furent accusées de fanatisme, la pire des accusations, crime grave par excellence, qui trouble la société ; globalement, elles furent accusées d’avoir formé des conciliabules de contre-révolution et d’avoir continué à vivre soumises à leur règle et à leur supérieure. L’unique témoin cité ne comparut pas ; aucun avocat ; l’acte de condamnation était déjà imprimé avant le procès ; la sentence de mort fut prononcée pour les fanatiques et séditieuses.
Vers 18 heures de ce même 17 juillet, on emmena les Religieuses dans des charrettes, jusqu’à la place du Trône (rebaptisée place du Trône-Renversé, actuelle place de la Nation). Durant le parcours, elles chantèrent le psaume 50, Miserere, le Te Deum, le Veni Creator, et, arrivées sur place, renouvelèrent leurs vœux de religion.
La première a être guillotinée fut la plus jeune, Constance, qui s’agenouilla d’abord devant la Mère prieure en lui demandant la permission de mourir. Puis, chantant le psaume Laudate Dominum, elle monta à l’échafaud.
L’avant-dernière fut l’infirmière, Marie-Henriette de la Providence ; la toute dernière, la Prieure, Thérèse de Saint-Augustin.
La fermeté et la joie des Martyres impressionna beaucoup les assistants ; un des gardiens de prison affirma qu’elles avaient l’air d’aller à leurs noces.
Les corps et les têtes des Religieuses furent jetés dans une fosse commune au cimetière de Picpus. Une plaque de marbre porte les noms des seize Carmélites et cette brève inscription : Beati qui in Domino moriuntur (Heureux ceux qui meurent dans le Seigneur).
Le monastère fut vendu en 1795. A sa place se trouve aujourd’hui l’Ecole d’Etat-Major et le Théâtre impérial.
Les seize Carmélites martyres furent béatifiées en 1906.
Le Carmel de Compiègne fut refondé en 1867, inauguré en 1888, de nouveau abandonné en 1906 lors de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (l’année de la béatification). Le Carmel sera réintégré dans les années 1920 … et vendu en 1992 pour être reconstruit à Jonquières, dix kilomètres plus loin.
Ci après, en ordre alphabétique, les noms (civils) des seize Carmélites, dont on trouvera par ailleurs une petite notice séparée.
- Angélique Roussel
- Anne-Marie-Madeleine-Françoise Thouret
- Catherine Soiron
- Juliette Verolot
- Marie-Anne-Françoise Brideau
- Marie-Anne Hanisset
- Marie-Anne Pelras
- Marie-Anne Piedcourt
- Marie-Claude-Cyprienne Brard
- Marie Dufour
- Marie-Françoise-Gabrielle Colbert de Croissy
- Marie-Gabrielle Trézel
- Marie-Geneviève Meunier
- Marie-Madeleine-Claudine Lidoine
- Marie-Thérèse Soiron
- Rose Chrétien de Neuville
Anne-Marie-Madeleine Thouret
1715-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 16 septembre 1715 à Mouy (Oise), elle prit au Carmel le nom de Charlotte de la Résurrection.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Anne Piedcourt
1715-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 9 décembre 1715 à Paris, elle prit au Carmel le nom de Sœur de Jésus Crucifié.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Claude-Cyprienne Brard
1736-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 12 mai 1736 à Bourth (Eure), elle prit au Carmel le nom de Euphrasie de l’Immaculée Conception. On notera avec intérêt ici que le dogme de l’Immaculée Conception n’était pas encore proclamé ; un fort courant théologique, depuis des siècles, amena le pape à le proclamer en 1854.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie Dufour
1741-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 2 octobre 1741 à Bannes (Sarthe), elle prit au Carmel le nom de Sœur Sainte-Marthe.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Rose Chrétien de Neuville
1741-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Il faut peut-être écrire son nom : Neufville.
Née le 30 décembre 1741 à Evreux (Eure), elle prit au Carmel le nom de Julie-Louise de Jésus.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Anne Hanisset
1742-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 18 janvier 1742 à Reims (Marne), elle prit au Carmel le nom de Thérèse du Cœur de Marie.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Catherine Soiron
1742-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 2 février 1742 à Compiègne (Oise), elle vivait au Carmel comme tourière (la porterie était équipée d’un «tour», meuble pivotant dans lequel on déposait les objets à faire passer à l’extérieur ou à l’intérieur, sans contact visible avec la Sœur responsable.
Thérèse Soiron, également tourière, était sa jeune sœur.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Angélique Roussel
1742-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 3 août 1742 à Fresne-Mazancourt (Somme), elle prit au Carmel le nom de Marie du Saint-Esprit.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Gabrielle Trézel
1743-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 4 avril 1743 à Compiègne (Oise), elle prit au Carmel le nom de Thérèse de Saint-Ignace.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Françoise-Gabrielle de Croissy
1745-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 18 juin 1745 à Paris, elle prit au Carmel le nom de Henriette de Jésus.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Thérèse Soiron
1748-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 23 janvier 1748 à Compiègne (Oise), elle vivait au Carmel comme tourière (la porterie était équipée d’un «tour», meuble pivotant dans lequel on déposait les objets à faire passer à l’extérieur ou à l’intérieur, sans contact visible avec la Sœur responsable.
Catherine Soiron, également tourière, était sa sœur aînée.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Anne-Françoise Brideau
1751-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 7 décembre 1751 à Belfort, elle prit au Carmel le nom de Sœur Saint-Louis.
C’était la sous-prieure.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Madeleine-Claudine Lidoine
1752-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 22 septembre 1752 à Paris, elle prit au Carmel le nom de Thérèse de Saint-Augustin.
C’était la prieure.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Annette Pelras
1760-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 16 juin 1760 à Cajarc (Lot), elle prit au Carmel le nom de Marie-Henriette de la Providence.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Elisabeth-Julie Vérolot
1764-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 13 janvier 1764 à Lignières (Aube), elle prit au Carmel le nom de Sœur Saint-François-Xavier.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Marie-Geneviève Meunier
1765-1794
Se reporter aussi à la notice Compiègne (Martyres du Carmel de)
Née le 28 mai 1765 à Saint-Denis (actuelle Seine-Saint-Denis), elle prit au Carmel le nom de Constance.
C’était la plus jeune du monastère, novice tout récemment entrée et qui ne put émettre solennellement les vœux de religion, interdits par la loi républicaine. Elle fut la première immolée.
Le martyre par la guillotine eut lieu le 17 juillet 1794 ; la béatification en 1906.
Baiduo Liu Zeyu
1843-1900
Baiduo (Petrus) Liu Zeyu était né vers 1843 à Zhujiaxie (Shenzhou, Hebei) et fut martyrisé dans cette même localité le 17 juillet.
Il a été béatifié en 1946 et canonisé en 2000.
Ol’ga Mats’kiv
1919-1944
Ol’ha naquit le 23 mars 1919 à Khodoriv (Lviv, Ukraine).
Elle entra en 1938 dans la famille religieuse des Servantes de Marie Immaculée, dans le rite gréco-catholique ukrainien ; son nom de religion était Tarsykia.
En 1940, elle fit les premiers vœux, mais ne s’en tint pas là : elle affirma à son directeur spirituel qu’elle aimerait bien donner sa vie pour la conversion de la Russie et pour l’Eglise catholique.
Le 17 juillet 1944, vers huit heures du matin, un soldat soviétique vint sonner à la porte de son couvent ; Tarsykia vint ouvrir tout naturellement : le soldat la tua sur place «parce que c’était une religieuse».
Ol’ha mourut ainsi martyre le 17 juillet 1944 à Chervonohrad (Krystynopol), région de Lviv en Ukraine. Elle avait vingt-cinq ans.
Le Martyrologe Romain la mentionne au 18 juillet.
Elle fait partie des Martyrs ukrainiens béatifiés en 2001.
Peter Gojdic
1888-1960
Peter était né à Ruški Pakljany (Prešov, Slovaquie) le 17 juillet 1888, fils du prêtre Stefan, de rite gréco-catholique, et d'Anna Gerberyova.
Après ses études à Cigelka, Bardejov et Prešov , il obtint son baccalauréat en 1907, puis il commença ses études de théologie. Excellent séminariste, il fut envoyé un an après à Budapest, où il acheva ses études en 1911 et reçut le sacerdoce.
Il exerça quelque temps la pastorale aux côtés de son père, puis fut nommé préfet au séminaire, en même temps qu'il enseignait la religion dans une école secondaire. On le chargea aussi du protocole et des archives de la curie, et finalement aussi de la paroisse de Sabinov.
En 1922, à la surprise générale, il entra dans l'Ordre de Saint-Basile-le-Grand, au monastère Chernechia Hora, où il prit l'habit et le nom de Pavel (Paul) en 1923. Il voulait ainsi conduire une vie plus profondément enracinée dans l'ascèse et la prière.
En 1926 il fut nommé Administrateur Apostolique de Prešov et, en 1927, évêque titulaire de Harpas.
Dès le début il annonça qu'il voulait être le père des orphelins, le soutien des pauvres et le consolateur des affligés. Son premier acte officiel fut de célébrer le onzième centenaire de la naissance de saint Cyrille, apôtre des Slaves, qui fut toujours fidèle à Rome. Il était extrêmement attaché au rite byzantin.
Il fut consacré le 25 mars 1927, en la fête de l'Annonciation, à Rome. Quelques jours après, le pape lui remettait une croix pectorale en or, en lui disant qu'elle n'était que le symbole de la croix que Dieu lui enverrait.
Sa devise épiscopale fut : Dieu est amour, aimons-Le.
Son activité pastorale fut immense pour développer la vie spirituelle tant du clergé que des fidèles. A Prešov même, il fit construire un orphelinat et une école ; il était proche de chacun, au point qu'on dit de lui qu'il avait un cœur en or. Il était très dévot de l'Eucharistie et du Sacré-Cœur.
En avril 1939 il fut nommé Administrateur Apostolique de Mukacevo, mais pensa bien faire de démissionner : or, non seulement le Pape n'accepta pas ces démissions, mais en 1940 nomma Mgr Gojdic évêque de Prešov. En 1946 il fut confirmé dans la pleine juridiction sur toute l'Eglise gréco-catholique de Tchéco-Slovaquie.
On lui proposa de rompre avec Rome. Il répondit clairement : J'ai soixante-deux ans ; je sacrifierai tout ce que j'ai et ma résidence, mais ma foi, je ne la renierai pas, parce que je veux sauver mon âme. Ne revenez pas me voir.
En 1950, les communistes convoquèrent un semblant de synode à Prešov, où quelques ecclésiastiques décrétèrent leur séparation de l'Eglise de Rome et donnèrent ainsi naissance à l'Eglise Orthodoxe de Tchécoslovaquie, liée au pouvoir communiste.
L'évêque Gojdic, avec son auxiliaire, ne pouvaient accepter une telle décision et refusèrent d'adhérer à ce schisme.
Ils furent immédiatement arrêtés et mis en prison pour “trahison et espionnage”.
En 1951, un premier procès le condamna à perpétuité pour “haute trahison”, avec une très forte amende et la privation de tous ses droits civiques. Il fut alors traîné de prison en prison, humilié, obligé de faire les travaux les plus pénibles.
Sans jamais se plaindre, il continua de prier autant qu'il put, réussissant à célébrer la messe en cachette.
En 1953, une “amnistie” ramena sa peine de prison à vingt-cinq années ; sa santé se détériorait de plus en plus. Lui-même raconta qu'étant dans la prison de Ruzyn, un officier en uniforme lui proposa de regagner immédiatement Prešov, s'il acceptait d'être la Patriarche de l'Eglise Orthodoxe tchéco-slovaque. Encore une fois, il refusa de pécher contre Dieu, contre le Pape et contre sa conscience.
Mgr Gojdic mourut d'un cancer dans la prison de Leopoldov (République de Slovaquie), le jour même de son soixante-douzième anniversaire, réconforté par les sacrements grâce à la présence providentielle d'un prêtre dans sa cellule.
Ce fut le 17 juillet 1960. On l'enterra sous le numéro 681 à la prison même. En 1968, les autorités firent revenir les restes de Mgr Gojdic à Prešov, où il repose maintenant dans une chapelle latérale de la cathédrale.
Mgr Peter Pavel Gojdic a été béatifié en 2001.