18 JUILLET
III.
Ste Symphorosa et sept compagnons : Crescens, Iulianus, Nemesius, Primitivus, Iustinus, Stacteus, Eugenius, martyrs près de Rome.
IV.
S Maternus, évêque à Milan.
S Æmilianus, soldat martyr à Dorostore.
S Pambon, moine dans le désert de Nitrie.
S Ruffilllus, premier évêque à Forlimpopoli.
S Filastrius, évêque à Brescia.
V.?
S Gonéry, ermite près de Noala.
VII.
S Arnoul, conseiller de Childebert II, intendant des domaines royaux, évêque à Metz, père de deux fils, l'un ancêtre de Charlemagne, l'autre son successeur, s. Chlodulf.
VIII.
Ste Theodosia, religieuse martyre à Constantinople ; elle avait renversé l'échelle où se trouvait un agent impérial en train d'enlever une image du Christ.
IX.
S Frederik, évêque à Utrecht, assassiné dans sa cathédrale juste après la messe : il dit à ses meurtriers de fuir au plus vite pour ne pas être pris.
XII.
S Bruno, évêque à Segni puis aussi abbé au Mont-Cassin, soutien de Grégoire VII dans la querelle des Investitures.
XV.
S Szymon de Lipnica, franciscain polonais, propagateur de la dévotion au s. Nom de Jésus, mort de la peste, canonisé en 2007.
XVIII.
B Jean-Baptiste de Bruxelles, chanoine en Haute-Vienne, martyr aux pontons de Rochefort, béatifié en 1995.
XIX.
S Đaminh Đinh Đạt, soldat tonkinois martyr : après avoir cédé en piétinant une croix, il écrivit à l'empereur pour rappeler qu'il était bien chrétien et fut étranglé ; canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.
XX.
B Tiburcio Arnáiz Muñoz (1865-1926), prêtre jésuite espagnol, apôtre infatigable à Málaga en particulier, béatifié en 2018.
B Alfons Tracki (1896-1946), prêtre albanais martyr, béatifié en 2016.
Bx Gabriel Longueville, prêtre français, et Carlos de Dios Murias, Frère Mineur Conventuel argentin, (*1931 et 1945), martyrisés en Argentine (1976), béatifiés en 2019.
Symphorosa et sept Compagnons
† 3e-4e siècles
Les spécialistes sont sévères au regard de ces Martyrs.
Une tradition en faisait une courageuse mère et ses sept fils. On a rapproché ceux-ci du groupe des sept Frères, commémorés le 10 juillet et on les a classés comme «doublons». On a fait d’ailleurs remarquer que Symphorosa est la traduction grecque de Felicitas, qui serait la mère des sept Frères du 10 juillet.
Le Martyrologe annonce qu’ils furent martyrisés de diverses façons, sur la via Tiburtina, à neuf milles de Rome.
Ces sept Compagnons portaient les noms suivants : Crescens, Iulianus, Nemesius, Primitivus, Iustinus, Stacteus, Eugenius.
S’ils n’étaient pas frères de sang, ils le devinrent par leur mort glorieuse.
Sainte Symphorose et ses sept Compagnons sont commémorés le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Maternus de Milan
† 328
Maternus fut le septième évêque de Milan, entre Mirocles et Protasius, de 316 à 328.
Une ancienne notice indiquait qu’il avait vécu sous Maximilien Hercule, mort en 310, ce qui semble incompatible avec les dates précédentes.
En 306, commença le règne de Constantin 1er qui mourut en 337 ; il y eut Maximin II en 311-313, puis Licinius (308-324).
Toutefois, on pourrait avancer l’hypothèse suivante : Maternus fut peut-être persécuté, avant d’être évêque. Il a put subir des tourments variés (on parle de prison, de flagellations) sous Maximilien Hercule.
Puis il aurait dirigé son diocèse en paix.
Il mourut vers 328.
Saint Maternus de Milan est commémoré le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Æmilianus de Dorostore
† 362
Ce n’est pas le premier soldat que nous rencontrons à Dorostore (v. 25 et 28 avril, 27 mai, 15 juin), dans l’actuelle Bulgarie.
Æmilianus, chrétien convaincu, se distingua en renversant un autel païen, et en brisant tous les objets de ce temple païen tout récemment reconstruit.
En soi, c’était une provocation, que l’Eglise ne permet pas. Mais le valeureux soldat, dans son zèle naïf, ignorait sans doute cette loi et agissait avec une bonne intention.
On ajoute, avec quelque hésitation que, dans un premier temps, le magistrat Capitolinus ordonna aux soldats de rechercher le coupable ; ceux-ci, pour détourner la colère de Capitolinus, amenèrent un brave paysan de l’endroit ; Æmilianus alors se serait spontanément présenté, pour faire libérer le pauvre homme. Dépouillé de ses vêtements, flagellé durement sur tout le corps, pendant plusieurs heures, Æmilianus affirmait encore sa foi. Excédé, Capitolinus voulait le faire brûler vif, mais le feu s’éteignit et le vaillant soldat rendit alors son âme à Dieu.
Æmilianus mourut le 18 juillet 362.
Tant en Occident qu’en Orient, Æmilianus a toujours été considéré comme Martyr.
Saint Æmilianus de Dorostore est commémoré le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Ruffillus de Forlimpopoli
330-382
Ruffillus (Rufillus) passe pour avoir été le premier évêque de Forlimpopoli (Emilie-Romagne, Italie CE) et aurait vécu de 330 à 382, donc au 4e et non au 5e siècle. Mais si l’on en croit une certaine «tradition», il serait mort à quatre-vingt dix ans, au début du 5e siècle.
L’évêque réussit, dit-on, à évincer un dragon ; cette bête symbolisera sans aucun doute le paganisme et l’arianisme, et Rufillus les combattit comme le firent d’autres évêques (Mercurialis à Forlì, v. 30 avril ; Leo à Monfeltro ; Gaudentius à Rimini, v. 14 octobre ; Petrus Chrysologus à Ravenna, v. 30 juillet ; Geminianus à Modène, v. 31 janvier).
Le siège de Forlimpopoli fut plus tard déplacé à Bertinoro, à la suite des invasions et finalement de la destruction de la ville. Le diocèse est actuellement rattaché à celui de Forlì.
Saint Rufillus de Forlimpopoli est commémoré le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Filastrius de Brescia
† 387
Filastrius (ou Filaster) pouvait venir d’Espagne ou même d’Egypte, on ne sait exactement.
Venu en Italie, le zèle pour la doctrine le poussa à voyager pour prêcher un peu dans tout l’empire romain, pour contester les hérétiques, pour convertir les païens, pour convaincre les Juifs.
Vers 380, il fut nommé huitième évêque de Brescia.
En 381, on trouve sa signature au concile d’Aquileia.
Son successeur, Gaudentius (v. 25 octobre), nous en a laissé un très aimable panégyrique :
Filastrius parcourut en prêchant presque toute l’étendue du monde romain. Avant Ambroise, il lutta contre l’arien Auxentius à Milan, pour garder le troupeau du Christ. Il séjourna longtemps à Rome et y opéra beaucoup de conversions, grâce à des conférences publiques ou privées.
Enfin Brescia le mérita. Cet évêque avait une âme ardente, des mœurs saintes, de la douceur, une modération extrême. Avec cela, de la science, une humilité qui le rendait sublime, l’expérience des choses célestes et une heureuse ignorance des terrestres. Nul souci de gloire humaine. Il était intraitable sur l’honneur divin. Il n’avait que mépris pour les amitiés du siècle, les devoirs mondains. Le service de Dieu, voilà ce qui l’occupait continuellement, jusque dans ses conversations profanes.
Son courroux était bref, son indulgence facile ; il était beaucoup plus circonspect pour reprendre que pour pardonner, et mettait dans ses actes une liberté tout apostolique. Pour tous il était plein de bénignité, mais il avait un faible pour les petits et les humbles. Son habit était vil, mais propre ; il se montrait, sans industrie, aimable et reconnaissant ; humble sans déguisement. Il aimait acheter cher à des marchands pauvres.
La science de l’évêque se manifesta particulièrement dans son ouvrage sur les hérésies, où il recense vingt-huit hérésies hébraïques et cent vingt-huit chrétiennes, dans un style qui n’est pas sans répétitions et qui n’a pas toujours convaincu ses lecteurs. S.Augustin (v. 28 août) préférait franchement s.Epiphane (v. 21 janvier) à Filastrius et ce jugement l’a emporté par la suite.
Filastrius mourut vers 387.
Saint Filastrius de Brescia est commémoré le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Arnoul de Metz
vers 582-640
Le nom de ce Saint est une traduction de Arnulfus (ou Arnulphus) ; on trouve diverses traductions pour les noms de personnage de cette époque. Il serait peut-être mieux de les laisser dans leur forme latine. Même dans sa forme française, Arnoul est orthographié en Arnould, Arnoulf, Arnulf, Arnulfus.
Le père de cet Arnulphus serait un certain Arnoald, qui fut évêque de Metz, ou bien Bodogisel, un ambassadeur franc à Constantinople ; une source prétend que ces deux noms désignaient la même personne.
Arnoul, donc, serait né dans la villa Layum, qu’on identifie avec la localité de Lay-Saint-Christophe, près de Nancy, entre 582 et 590.
Après les études que pouvait lui faire faire sa noble famille, il travailla au palais d’Austrasie, auprès de son grand-oncle, Gundulf, chef du palais et conseiller du roi.
Puis il passa au service du roi Théodebert II, dont il sera intendant des domaines.
Il céda aux instances de sa famille et épousa Dode, vers 610, dont il aura deux fils, Chlodulf (ou Cloud, v. 8 juin) et Ansegisel.
Comme leude à la cour, il se trouva mêlé avec Pépin de Landen à la conspiration qui s’opposa à la reine Brunehaut. Le roi de Neustrie, Clotaire II, s’allia à la conspiration, détrôna la reine et la fit exécuter…
Le fils d’Arnoul, Ansegisel, épousa la fille de Pépin, Begga, donnant ainsi naissance à la dynastie des Carolingiens.
Quand Clotaire II devint maître de tout le royaume, il invita Arnoul à accepter le siège épiscopal de Metz. Arnoul n’était qu’un laïc, et dut se préparer à recevoir les saints Ordres, pour devenir ainsi le vingt-neuvième évêque de Metz (613-628). Son épiscopat fut caractérisé par un grand dévouement et Clotaire II l’associa au gouvernement du royaume. L’épouse d’Arnoul, elle, se retira dans un couvent de Trèves.
Arnoul assista à deux conciles, à Clichy puis à Reims. Il fut le précepteur du fils de Clotaire II, Dagobert Ier. Dans toutes ses charges, Arnoul se fit remarquer par son esprit de justice, sa piété, sa charité. Un jour, traversant la Moselle, il avait jeté son anneau dans le fleuve, demandant à Dieu que cet anneau lui fût rendu si ses péchés lui étaient pardonnés ; l’anneau fut en effet retrouvé de nombreuses années plus tard dans les entrailles d’un poisson.
A la mort de Clotaire II, Arnoul désirait se retirer. Il semble que Dabobert ait eu quelque fort démêlé avec lui, mais Arnoul put partir et rejoindre un vieil ami, Romary, fondateur d’un monastère appelé par la suite Remiremont (Romaryci Mons). Il installera son ermitage sur une colline voisine du mont Habend où vivait Romaric, et un pont fut jeté sur la profonde vallée qui les séparait ; ils passèrent ainsi une dizaine d’années, recevant des lépreux et les soignant, jusqu’au jour où Arnoul rendit son âme à Dieu, le 16 août 640.
Cette date aussi n’est pas unanime. On place en effet la mort de saint Arnoul au 18 juillet, mais pour d’autres, le 18 juillet (641) serait la date de la translation de son corps en la basilique des Saints-Apôtres à Metz, qui s’appela depuis Saint-Arnoul. Cette église appartint plus tard aux moines bénédictins, et fut détruite en 1552. De là on transporta les reliques du Saint en l’église des Dominicains, qui prit à son tour le nom de Saint-Arnoul.
Quant à l’anneau du saint évêque, il est conservé en la cathédrale de Metz.
Dès le IXe siècle, le culte de saint Arnoul était universellement répandu. Saint Arnoul est aussi le patron des brasseurs, parce que des tonneaux vides se seraient soudainement remplis après qu’on l’ait invoqué.
Devant plusieurs données différentes concernant le dies natalis de saint Arnoul, on l’a laissé ici au 18 juillet, puisqu’il est inscrit en ce jour au Martyrologe Romain.
Theodosia de Constantinople
† 745
De noble famille, Theodosia naquit sur la fervente prière de ses parents. Elle fut orpheline assez tôt et, ayant remis aux pauvres ce qui lui restait de l’héritage, se consacra, probablement au monastère de Sainte-Anastasie de Constantinople.
On ajoute parfois qu’elle consacra l’or et l’argent nécessaire pour l’écriture de deux icônes, en l’honneur du Christ Sauveur et de la Très Sainte Vierge Theotokos.
En 729, quand l’empereur Leon l’Isaurien commença la lutte contre les saintes Images (iconoclasme), il envoya un officier arracher de la porte de son palais une ancienne image du Christ, qui pouvait dater du 4e siècle. Theodosia s’y rendit aussi avec quelques compagnes et renversa l’échelle de l’officier, qui mourut de ses blessures. Les religieuses furent arrêtées et torturées. Theodosia reçut cent coups de fouets chaque jour pendant une semaine.
L’année suivante, la même Theodosia aurait aussi jeté des cailloux en direction de l’évêque Anastasios, intrus sur le siège patriarcal de s.Germanos (v. 12 mai).
L’agitation était telle que le clergé était partagé, la foule aussi, et une quinzaine d’année passèrent. A la fin, Theodosia s’étant sans doute manifestée de la même façon en d’autres occasions, elle fut amenée au Forum Bovis et exécutée : on lui perça le cou avec une corne de bélier.
On avance pour cet événement la date de 745.
Theodosia fut parmi les Saints les plus vénérés de Constantinople ; on l’invoqua particulièrement pour les malades, et encore plus à partir de 1306, quand un sourd-muet fut guéri par son intercession.
Sainte Theodosia de Constantinople est commémorée le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Frederik d’Utrecht
780-838
D’après une ancienne tradition, Frederik serait né en Frise de noble lignage ; d’aucuns lui donnèrent une origine anglaise, ce qui pourrait faire supposer que ses parents ou grands-parents eussent quitté le Wessex pour suivre s.Boniface (v. 5 juin).
La pieuse mère de Frederik le conduisit à l’école cathédrale d’Utrecht, où il reçut sa formation.
Frederik fut ordonné prêtre et fut au milieu du clergé un modèle de douceur et de désintéressement.
En 820, d’après la liste épiscopale du diocèse d’Utrecht, ou en 826, il fut appelé à succéder à l’évêque Ricfried ; effrayé de ce choix, il n’accepta que sur les instances de l’empereur Louis le Débonnaire, et fut consacré à Aix-la-Chapelle, en présence de ce dernier. Il devenait le neuvième évêque d’Utrecht.
En 829, il assista au concile de Mayence.
Frederik parcourut son diocèse en en extirpant les restes de cultes païens ; il envoya s.Odulf (v. 12 juin) ré-évangéliser les Frisons.
Il fut en relations amicales avec s.Raban Maurus (v. 4 février), qui lui dédia son Commentaire sur Josué.
Si le début de son épiscopat fut heureux vis-à-vis de l’empereur Louis le Débonnaire, le climat se refroidit très vite dès 819, lorsque ce dernier épousa en secondes noces Judith. Il y eut un conflit entre les trois fils du premier mariage, celui du deuxième et leur père. Frederik prit parti pour les fils. Sans entrer ici dans le détail des événements politiques, résumons la situation en disant que les relations furent très tendues entre l’évêque et Judith, qui aurait alors comandité l’assassinat de Frederik
Toujours d’après la liste épiscopale d’Utrchet, le 18 juillet 829, ou en 838 d’après d’autres sources, alors que Frederik venait d’achever la célébration de la Messe, deux sicaires vinrent l’assassiner. Frappé à mort, Frederik leur aurait conseillé de vite partir pour ne pas être repérés, et aurait expiré après ces mots du psaume : Je suis certain de voir les biens du Seigneur dans la terre des vivants (Ps 26:13)
On a vu qu’il y a une incertitude sur l’année de la mort de Frederik. S’il est mort en 829, il y aurait eu alors une vacance du siège jusqu’en 835.
Précisons aussi qu’on a donné à Frederik le rang de Frederik Ier, car il y eut par la suite quatre autres évêques de ce nom.
Saint Frederik d’Utrecht est commémoré le 18 juillet dans le Martyrologe Romain.
Bruno de Segni
1048-1123
Bruno de Segni a aussi été appelé Brunon, ce qui le distingue de l’illustre Bruno de Cologne, fondateur des Chartreux (v. 6 octobre).
Mais celui-ci ne fut pas moins illustre.
Il naquit vers 1048 à Solero (Asti, Piémont, Italie NW) et étudia dans une école monastique, avant de prendre ses grades à l’université de Bologne.
Ordonné prêtre, il reçut un canonicat à Sienne, participa au concile de Rome de 1079, où il contribua à la condamnation de la doctrine eucharistique de Bérenger de Tours, et fut nommé évêque de Segni en 1080.
C’était l’époque de la querelle des Investitures et il se prononça clairement en faveur de Rome, ce qui lui valut d’être mis en prison par le comte de Segni pendant l’hiver 1082-1083.
Après s’être absenté quelque temps pour accompagner Urbain II en France, il finit par se réfugier en 1099 au Mont-Cassin ; tout évêque qu’il fût, il y prit l’habit bénédictin, et devint abbé de ce célèbre monastère en 1107, tout en continuant à administrer son évêché depuis là-bas.
Il composa des récits hagiographiques, des commentaires sur l’Ecriture (entre autres sur le Cantique et les Psaumes), des opuscules liturgiques.
En 1111, Bruno osa adresser une solennelle instance auprès du pape Pascal II, le suppliant de revenir sur une décision que lui avait arrachée l’empereur. Pour toute réponse, le pape l’invita à revenir résider dans son évêché. Bruno obéit, sans pour autant changer son intransigeance : sa position l’emporta car, en 1112, un concile romain cassait la décision précédente du pape.
Désormais, Bruno pouvait estimer sa mission accomplie. Il se retira et mourut humblement à Segni, le 18 juillet 1123.
Il fut canonisé dès 1183.
Szymon de Lipnica
1435-1482
Né entre 1435 et 1440 (certains pensent préciser en 1437) à Lipnica Murowana (Pologne) dans une famille modeste, Szymon se montra tôt très pieux, particulièrement dévot de la Sainte Vierge.
En 1454, à l’université Jagellone de Cracovie où il était inscrit, il entendit les prédications de Giovanni de Capistrano, qui l’emballèrent.
Il entra au couvent des Frères Mineurs de Stradom (Cracovie) en 1457 et fut ordonné prêtre en 1460.
Il exerça le saint ministère à Tarnów, où il fut gardien (supérieur), puis fut nommé prédicateur à la cathédrale de Wavel en 1463. Son talent le fit surnommer predicator ferventissimus dans des documents de l’époque.
En 1472, lors de la translation du corps de saint Bernardino de Sienne, il se rendit en Italie et participa au chapitre général des Frères Mineurs de Pavie en 1478. Puis il se rendit à Rome, et en Terre Sainte, cherchant à marcher sur les traces de saint François d’Assise, et avec le secret désir de verser son sang pour le salut des âmes, si Dieu le permettait.
Dans l’éventualité d’être capturé par les Infidèles, il apprit par cœur la Règle de l’Ordre, de façon à l’avoir toujours sous les yeux de l’esprit.
De retour à Cracovie, il recouvrit divers postes, y compris celui de provincial ; sa devise était : Prie, travaille, et espère.
Il se dévoua inlassablement à l’apostolat, et particulièrement au soin des pestiférés durant l’épidémie de 1482.
Ayant contracté la maladie, il mourut le 18 juillet 1482.
Il demanda à être enterré sous le seuil de l’église, pour être foulé aux pieds des fidèles.
Béatifié en 1685, Szymon a été canonisé en 2007.
Lors de la canonisation, le pape lui a confié ceux qui souffrent de la pauvreté, de la maladie, de la solitude et de l’injustice sociale.
Jean-Baptiste de Bruxelles
1734-1794
Il naquit le 12 septembre 1734 à Saint-Léonard (Haute-Vienne).
Il devint prêtre dans le diocèse de Limoges.
Arrêté comme prêtre réfractaire, pour son refus de prêter le serment constitutionnel, il fut conduit avec quelques centaines d'autres prêtres et religieux à bord du navire négrier Deux Associés, qui devait partir pour la Guyane, mais qui resta dans le port de la Rochelle, où la plupart des prisonniers moururent d'épuisement, de mauvais traitements, de maladies.
L'abbé Jean-Baptiste de Bruxelles mourut le 18 juillet 1794, et fut béatifié en 1995.
Đaminh Đinh Đạt
1803-1839
Ɖaminh (Dominique) était né vers 1803 à Phú Nhai (Nam Ɖịnh, Vietnam).
Trois soldats vietnamiens de la garnison de Trịnh-Quang-Khanh étaient restés en prison, après la purge de cette garnison.
Deux d’entre eux étaient Nicolas Bùi Đức Thể et Augustinô Phan Viết Huy, dont il a été question le 12 juin.
Le troisième soldat, Đaminh, fut exécuté le 18 juillet suivant. Il fut étranglé.
Les trois vaillants soldats furent béatifiés en 1900 et canonisés en 1988. Leur fête commune est au 24 novembre.
Le dies natalis de Đaminh est au 18 juillet.
Jean-Baptiste de Bruxelles
1734-1794
Il naquit le 12 septembre 1734 à Saint-Léonard (Haute-Vienne).
Il devint prêtre dans le diocèse de Limoges.
Arrêté comme prêtre réfractaire, pour son refus de prêter le serment constitutionnel, il fut conduit avec quelques centaines d'autres prêtres et religieux à bord du navire négrier Deux Associés, qui devait partir pour la Guyane, mais qui resta dans le port de la Rochelle, où la plupart des prisonniers moururent d'épuisement, de mauvais traitements, de maladies.
L'abbé Jean-Baptiste de Bruxelles mourut le 18 juillet 1794, et fut béatifié en 1995.
Đaminh Đinh Đạt
1803-1839
Ɖaminh (Dominique) était né vers 1803 à Phú Nhai (Nam Ɖịnh, Vietnam).
Trois soldats vietnamiens de la garnison de Trịnh-Quang-Khanh étaient restés en prison, après la purge de cette garnison.
Deux d’entre eux étaient Nicolas Bùi Đức Thể et Augustinô Phan Viết Huy, dont il a été question le 12 juin.
Le troisième soldat, Đaminh, fut exécuté le 18 juillet suivant. Il fut étranglé.
Les trois vaillants soldats furent béatifiés en 1900 et canonisés en 1988. Leur fête commune est au 24 novembre.
Le dies natalis de Đaminh est au 18 juillet.
Tiburcio Arnáiz Muñoz
1865-1926
Né le 11 août 1865, Tiburcio avait sept ans de moins que sa sœur Gregoria ; leur père, un humble tisserand, s’appelait Ezequiel ; la famille, bientôt privée de son chef (1870), vivait à Valladolid (Espagne).
Peu de temps après avoir commencé le séminaire, Tiburcio dut le continuer comme élève externe, en raison de sa pauvreté ; il vivait de ses services comme sacristain chez les Dominicaines.
Ordonné prêtre en 1890, il fut nommé en 1893 curé à Villanueva de Duero, tout en préparant son doctorat en théologie, qu’il obtint en 1896. C’est alors qu’il fut envoyé à Poyales del Hoyo.
La maman de Tiburcio mourut peu après cette nomination.
En 1902, Tiburcio se sentit appelé à une vie plus religieuse et entra au noviciat des Jésuites à Grenade ; ensuite, on l’envoya en 1909 en Murcie. De son côté, Gregoria entra chez les Dominicaines de Valladolid.
Etant déjà prêtre, Tiburcio n’eut qu’à «compléter» ses études et même enseigna, mais aussi il fut envoyé prêcher les Exercices spirituels de s.Ignace (v. 31 juillet) dans les environs de Grenade, où l’on commença à parler de lui comme d’un Saint. Tiburcio acheva toute sa formation ignatienne à Loyola, en 1911 : déjà il ne respirait que du zèle pour la conversion des âmes.
En 1911, Tiburcio fut envoyé à Málaga, où il eut à s’occuper des jeunes garçons, souvent déjà tombés dans une vie de mensonge et de vol ; il ne s’attendait pas particulièrment à ce genre d’apostolat, mais son zèle pour ces garçons les transforma littéralement et les rendit amis du Christ. Eux, qui auraient pu tuer un prêtre, devinrent de bons Chrétiens.
Tiburcio fut confesseur dans une église, où sa sainte spiritualité lui attira bientôt une foule de pénitents. Il développa la dévotion au Sacré-Cœur et à l’Eucharistie.
Après un bref séjour à Cadix, il se dédia totalement à l’apostolat en milieu rural. Il fut ainsi le co-fondateur des Sœurs Missionnaires des Paroisses Rurales, avec María Isabel González del Valle Sarandeses ; leur apostolat fut très appuyé par l’évêque s. Manuel González García (v. 4 janvier).
Toute l’attention du père Tiburcio était de ranimer la foi des Chrétiens des campagnes, trop oubliés, trop laissés à eux-mêmes ; il alla à eux, prêcha, enseigna le catéchisme, s’occupa des enfants, encouragea les parents. Tout le monde aimait ce Père, qui aimait tant ses enfants.
En juin 1926, lors d’une prédication à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur, il prit froid. Le Prêtre fut vaincu par une broncho-pneumonie et s’éteignit le 18 juillet 1926, dix ans avant le début de la Guerre civile espagnole, que la Providence divine lui épargna.
Tiburcio Arnáiz Muñoz fut béatifié en 2018 et sera commémoré dans le Martyrologe le 18 juillet.
Le miracle reconnu pour cette béatification fut la guérison inexplicable et durable d’un malade tombé huit jours dans un coma profond après un arrêt cardio-vasculaire.
Alfons Tracki
1896-1946
Alfons Tracki naquit le 2 décembre 1896 à Bleischwitz, auj. Bliszczyce (Branice, Pologne), de Josef et Martha Schramm, des Allemands de Silésie.
En 1911, à Vienne, il entra dans la congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes, fit la profession en 1913 avec le nom de Gebhard et fut envoyé enseigner dans un collège de Shkodër (Albanie).
Durant la Première Guerre mondiale, il fit son service à Breslau.
Rentré en Albanie, il se mit à l’étude de la philosophie et de la théologie et, en 1925, fut ordonné prêtre.
Actif, il enseignait dans des écoles et s’ingéniait à créer des clubs sportifs pour occuper la jeunesse.
Il fut nommé chapelain de la cathédrale de Shkodër, où il fonda Viribus unitis, une organisation pour la jeunesse catholique ; puis il fut curé à Velipoja.
Alfons suscita beaucoup de vocations sacerdotales par son exemple. Il sut pacifier les familles continuellement en lutte d’Albanie du nord, la Gjakmarrja, en leur rappelant des principes chrétiens.
Lors de l’installation au pouvoir du parti communiste, Alfons chercha à maintenir une certaine activité pastorale ; par exemple, il rejoignit des éléments anti-communistes dans la montagne, où il administra le Sacrement des malades à un soldat mortellement blessé : c’est là qu’il fut arrêté le 13 février 1946.
Jugé le 17 juillet 1946, il fut condamné à mort pour activité sacerdotale illégale ; les accusations à charge, invraisemblables, furent : préparation de l’invasion de l’Albanie par l’Autriche, fondation d’une association pro-fasciste, recrutement d’éléments pour la Gestapo ; Alfons fut exécuté le 18 juillet 1946 à Shkodër.
Ses dernières paroles auraient été, d’après des témoins : Je ne regrette pas de mourir, dans la mesure où je meurs avec mes frères, et que j’ai contribué autant qu’eux à votre propre bien et à la religion du Christ.
Alfons Tracki fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 18 juillet.
Gabriel Longueville
1931-1976
Gabriel Joseph Roger Longueville naquit le 18 mars 1931 à Etables (Ardèche).
Après avoir fréquenté le séminaire d’Annonay, il fut ordonné prêtre en 1957, pour le diocèse de Viviers ; il enseigna pendant quelques années.
En 1969, selon l’encyclique Fidei Donum, il fut envoyé au Mexique d’abord, puis en Argentine.
Curé de la paroisse El Salvador (El Chamical), il organisa sa paroisse en y installant des religieuses et surtout en mettant l’accent sur la formation des laïcs.
Il se mit réellement au service des pauvres et des marginalisés. On a noté sa patience extraordinaire.
Dans ses moments de loisirs, Gabriel sculptait le bois ; on a de lui une très jolie croix sur les montants de laquelle sont sculptés les quatorze stations du Chemin de Croix.
Mais son action pastorale dérangeait ceux des Chrétiens qui préféraient maintenir leur autorité sur les populations faibles et exploitées. Ces prêtres, ainsi que l’évêque Angelelli (v. 4 août), étaient accusés de vouloir introduire une politique marxiste, et devaient être éliminés.
Gabriel fut enlevé avec son vicaire, Carlos Murias, le 18 juillet 1976. Quand on retrouva leurs corps, dans un terrain vague bien connu sous l’appellation Los Martires, ils avaient les yeux bandés, et leurs corps étaient criblés de balles. Mgr Angelelli, lui, périt dans un «accident», le 4 août suivant.
L’année suivante, l’évêque de Viviers apporta du village d’Etables des épis de blé pour les répandre à l’endroit où fut assassiné Gabriel Longueville, en signe de «semence nouvelle».
Durant les sept années de la «dictature militaire» en Argentine, périrent deux évêques, plus de cent membres du clergé (prêtres, religieux et religieuses, séminaristes) et, estime-t-on, des milliers de chrétiens engagés.
Gabriel Longueville fut béatifié en 2019, et inscrit au Martyrologe le 18 juillet.
Carlos de Dios Murias
1945-1976
Carlos de Dios Murias naquit le 10 octobre 1945 à San Carlos Minas (Córdoba, Argentine) ; son père, Carlos María Murias, était un grand propriétaire terrien et homme politique influent ; sa mère, Eba Ángela Grosso était institutrice.
Carlos était le benjamin des enfants, après trois filles : Hebe Elizabeth, María Cristina et Marta Elena ; il fut baptisé le 24 novembre 1945.
Il fréquenta l’école primaire chez les Religieuses de Villa Ciardino, le collège Virgen Niña.
En 1954, il reçut avec grande dévotion la Première communion.
De 1958 à 1962, il étudia au Lycée Militaire General Paz, à Córdoba, où il fit la connaissance de l’aumônier, le père Fulgencio Rojas.
Après le baccalauréat, il aurait volontiers suivi les cours de Vétérinaire, mais il n’y en avait pas encore, aussi s’orienta-t-il vers la faculté d’Ingénierie. Il n’en fit que deux années, mais il s’intéressa aux réunions d’un mouvement universitaire catholique, dont l’aumônier était le même père Rojas. C’est là aussi qu’il rencontra Mgr Angelelli, évêque auxiliaire de Córdoba et futur évêque de La Rioja, alors aumônier de l’Action Catholique (v. 4 août).
Les sœurs de Carlos décrivaient leur jeune frère comme un idéaliste, généreux, simple et passionné ; il chantait bien et jouait de la guitare et du piano. Carlos était prudent, discret, aimait la vérité, mais aussi se rebellait contre l’injustice.
En 1965, il revint chez son père pour travailler aux champs avec les ouvriers, mais repartit peu après et connut bientôt l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels, où il trouva sa vocation. En 1966, il entra au noviciat, fit la première profession en 1968, la solennelle en 1971.
En 1972, il fut ordonné prêtre par Mgr Angelelli.
Il passa deux années comme vicaire paroissial à La Reja puis à José León Suárez, deux localités des environs de Buenos Aires : il s’y occupa beaucoup des jeunes et des pauvres.
En 1975, il prospecta Chamical (La Rioja) pour y implanter une communauté de Franciscains ; enthousiasmé par l’accueil de la population, encouragé par son Supérieur et ses confrères, il fut transféré en 1976 dans le diocèse de La Rioja, dont l’évêque était désormais Mgr Angelelli ; ce dernier envoya Carlos, avec l’abbé Longueville, dans la paroisse de Chamical.
Les deux prêtres s’entendirent parfaitement pour donner la voix aux populations injustement traitées, contre une minorité de grands propriétaires. La situation se tendit. Dans une de ses dernières homélies, le père Carlos proclama : On pourra étouffer la voix de Carlos Murias ou celle de notre évêque Angelelli, mais pas celle du Christ, qui réclame justice et amour.
Le dimanche 18 juillet 1976, des hommes qui se disaient envoyés de la «Police fédérale» firent irruption dans un couvent où déjeunaient Carlos et le père Longueville avec des Religieuses, après avoir célébré la messe dominicale : enlevés, conduits à la base aérienne de Chamical, ils furent interrogés et torturés.
Deux jours plus tard, on retrouva leurs corps, mutilés et criblés de balles dans un champ proche. Le père Carlos avait eu les yeux crevés et les mains mutilées.
C’est Mgr Angelelli qui célébra leurs funérailles, le 22 juillet suivant ; le 4 août, il était à son tour victime d’un «accident».
Carlos Murias fut béatifié en 2019, avec Mgr Angelelli et Gabriel Longueville, et inscrit au Martyrologe le 18 juillet.