07 AOUT
I.
Ste Claudia, romaine, femme de Pudens (cf. Tm 4) ou de Ponce Pilate ?
IV.
S Hyperechios, abbé en Egypte.
Ste Afra, à Augsburg ; elle offrit son martyre en compensation pour sa vie déréglée ; elle est patronne des diocèses de Augsburg et de Meissen.
V.
S Donatus, archidiacre à Imola.
S Donatus, évêque à Arezzo et martyr.
S Donatianus, évêque à Châlons-en-Champagne après s. Memmius.
S Victricius, soldat, torturé, devenu évêque à Rouen.
VII.
S Donat, évêque à Besançon, fondateur de l'abbaye Saint-Paul ; sa naissance advint sur les prières de s. Colomban ; il rédigea une règle pour les vierges, s'inspirant des ss. Benoît, Colomban et Césaire.
XIII.
B Giordano Forzatè, abbé à Padoue et chef d'une coalition contre l'empereur.
XIV.
S Alberto, carme à Trapani puis à Messine, thaumaturge : il conquit des Juifs, il fit cesser le siège de la ville en la ravitaillant miraculeusement.
B Alberto, camaldule près de Sassoferrato.
XVI.
S Vincenzo, frère convers franciscain à L'Aquila, d'ordinaire silencieux et à l'occasion prophète.
S Gaetano de Thiene, fondateur avec Giovanni Pietro Carafa, futur Paul IV, des Théatins, prêtres qui s'occupent aussi des pauvres et des malades. Théatin vient du nom latin de Chieti, ville dont était évêque Carafa avant d'y renoncer pour suivre Gaetano.
XVII.
Bx François Nourry (Agathange de Vendome) et Gonzalvo Vaz López-Netto (Cassien de Nantes), capucins martyrs à Gondar : comme on avait oublié la corde de la pendaison, Agathange proposa sa propre ceinture.
Bx John (Martin de Saint-Félix) Woodcock, prêtre franciscain, et les prêtres Edward Bamber et Thomas Whitaker, martyrs anglais, béatifiés en 1987.
B Nicholas Postgate, prêtre anglais martyr, béatifié en 1987.
XIX.
B Edmund Bojanowski, laïc polonais, fondateur des Servantes de l'Immaculée, béatifié en 1999.
XX.
S Miguel de la Mora (1878-1927), prêtre mexicain martyrisé pendant qu'il priait le chapelet; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiés en 2007 :
Lassalliens : Luis Villanueva Montoya (Eustaquio Luis, *1888), Diodoro López Hernando (Teodosio Rafael, *1898) et Dalmacio Bellota Pérez (Carlos Jorge, *1908), près de Tolède ;
Dominicaines : María del Carmen Zaragoza y Zaragoza et María Rosa Adrover Martí (toutes deux nées en 1888) près de Barcelone ;
- béatifiés en 2013 :
Mercédaires : Francisco Gargallo Gascón (*1872) et Manuel Sancho Aguilar (*1874), prêtres, près de Teruel ; Tomás Carbonell Miquel (*1888), prêtre, à Lleida ;
Capucins : Rafaél Severiano Rodríguez Navarro (Pacifico, *1882), convers, à Málaga ;
Frères Maristes : Pedro Ortigosa Oraá (Aureliano, *1894), à Badajoz ;
Lassalliens : Joan Baptista Urgell Coma (Benet Joan, *1906), près de Tarragona ;
- béatifiés en 2017 :
Clarétains : Josep Arner Margalef (*1892) et Casto Navarro Martínez (*1905), prêtres, près de Barcelone.
Claudia
1er siècle
Des légendes se sont entremêlées au sujet d’une sainte Claudia du 1er siècle.
Saint Paul, écrivant à Timothée (2Tm 4:21), lui envoie les salutations d’Eubulus, de Pudens, de Linus, de Claudia et de tous les frères.
Une tradition rapporte que le roi anglais Caractacus, battu par Aulus Plautius, fut conduit à Rome, enchaîné ainsi que toute sa famille. L’empereur Claudius l’aurait relâché et l’une de ses filles, baptisée avec le nom de Claudia, serait restée à Rome : ce serait celle que mentionne saint Paul dans son épître.
Cette Claudia serait la mère de Linus, le second pape après saint Pierre.
Selon une autre tradition, Cogidubnus, allié breton de l’empereur Claude, donna à sa fille le nom de Claudia en l’honneur de l’empereur.
Martial mentionne à son tour une Claudia Rufina, bretonne aussi, épouse de son ami Aulus Pudens, sénateur romain, qui serait (encore une fois au conditionnel) celui que cite saint Paul dans la même épître. Mais pourquoi donc Paul n’aurait-il pas alors écrit : Pudens et Claudia, au lieu de les séparer par Linus ?
Enfin, il est rapporté que l’épouse de Ponce Pilate s’appelait Claudia Procle.
Tout ceci ne nous éclaire pas beaucoup sur l’identité de la sainte Claudia qui se trouvait autrefois au Martyrologe le 7 août.
On comprend pourquoi l’actuelle édition ne l’a pas retenue.
Donatianus de Châlons-en-Champagne
† 4e siècle
On a parlé le 5 août du premier évêque de Châlons-en-Champagne, s.Memmius.
Ce dernier arriva dans cette région accompagné d’un diacre et d’un sous-diacre ; le diacre s’appelait Donatianus. Ordonné prêtre, c’est lui qui succéda à Memmius.
Dans l’hypothèse où Memmius fut réellement envoyé en Gaule par s.Pierre ou s.Clément, et y aurait exercé un épiscopat de quatre-vingts années, il faudrait situer la mort de Donatianus au 2e siècle.
Si au contraire Memmius mourut vers la fin du 3e siècle, on devrait faire mourir Donatianus au début du 4e siècle.
On ne peut pas nous en demander davantage.
Saint Donatianus de Châlons-en-Champagne est commémoré le 7 août dans le Martyrologe Romain.
Afra d’Augsburg
† 304
Afra était une femme perdue, très connue de la population d’Augsburg (Rhétie, Germanie, auj. Bavière, Allemagne S)).
Elle fut un jour touchée par la grâce et renonça au péché, définitivement.
Instruite dans la vérité chrétienne, elle se préparait au baptême lorsqu’elle fut arrêtée pour sa foi. Afra savait qu’en versant son sang pour le Christ, elle pouvait obtenir ce que l’Eglise appelle le baptême de sang, ce qui augmenta encore son courage.
Le juge l’invita à sacrifier aux dieux païens ; elle répondit : J’ai commis assez de péchés, je ne ferai pas celui-là.
Condamnée à mort, elle dit encore : Que mon corps avec lequel j’ai péché souffre tous les tourments, car je ne souillerai pas mon âme avec les sacrifices des démons.
On la traîna hors de la ville et elle fut brûlée vive.
Sainte Afra d’Augsburg est commémorée le 7 août dans le Martyrologe Romain.
Donatus d’Arezzo
† 362
Les documents ne sont pas unanimes sur les origines de Donatus, ni d’ailleurs sur ses derniers jours.
On le fait naître soit à Rome soit à Nicomédie.
Envoyé à Arezzo, il y fut ordonné prêtre par le premier évêque de cette ville, s.Satyrus (? 19 août), auquel ensuite il succéda, vers 350.
Donatus aurait guéri un petit enfant malade d’épilepsie. Mais surtout, lors d’une intrusion de païens dans l’église où il était en train de célébrer, ceux-ci brisèrent le précieux calice : Donatus ramassa les morceaux et recomposa le calice ; mais il manquait un morceau : il y versa tout de même le vin, consacra et donna la communion aux fidèles. Ce prodige entraîna la conversion de plusieurs dizaines de païens.
Un mois plus tard, Donatus mourait, vers 362 ; certains prétendent qu’il mourut martyr, ce qui ne fait pas l’unanimité.
En vertu du miracle cité plus haut, on invoque s.Donatus pour les épileptiques.
Saint Donatus d’Arezzo est commémoré le 7 août dans le Martyrologe Romain.
Victricius de Rouen
330-417
Plusieurs indices, mais non des certitudes, feraient naître Victricius dans la région de l’Escaut (Belgique) vers 330, la même année qu’un certain Julien, qui devait devenir plus tard empereur et apostat.
Victricius fut soldat, comme s.Martin de Tours (v. 11 novembre), mais voulut quitter l’armée pour servir mieux et uniquement le Christ. Pour cette raison, le tribun le fit torturer, puis emprisonner et voulait lui imposer la peine capitale. Mais à ce moment, dit la tradition, le bourreau fut frappé de cécité et Victricius échappa au dernier supplice ; remis en prison, où on lui avait lié fortement les mains derrière le dos, il demanda aux gardiens de desserrer un peu ces liens, mais les liens tombèrent d’eux-mêmes, et Victricius obtint sa liberté.
Dieu seul sait par quel chemin Victricius devint ensuite le septième évêque de Rouen, vers 393.
De son épiscopat, on a retenu la sollicitude avec laquelle Victricius demanda à Rome et à Milan des reliques de s.André, des ss.Gervais et Protais (v. 30 novembre et 19 juin). A l’occasion de ces transferts, il composa un ouvrage fort intéressant, le De Laude Sanctorum, où est expliquée la doctrine du culte des Saints et de leurs Reliques.
Il faut signaler aussi que Victricius fut en relations très amicales avec s.Martin de Tours et s.Paulin de Nole (v. 22 juin).
Victricius était très «romain» : il se rendit lui-même dans la Ville Eternelle au début du 5e siècle, y rencontra le pape s.Innocentius 1er (v. 12 mars), qui le traita de loyal serviteur de Pierre. Victricius affirmait que la règle de l’Eglise romaine fait autorité.
Il semble que Victricius mourut la même année que ce pape Innocent, en 417.
Saint Victricius de Rouen est commémoré le 7 août dans le Martyrologe Romain.
Donat de Besançon
† 658
Donat (Donatus) naquit au sein d’une famille romaine, de Waldelenus et Ælia Flavia ; son frère s’appelait Ramelenus.
Ce fut la prière de s.Colomban (v. 23 novembre) qui obtint la naissance de Donatus, aussi le jeune homme resta attaché à son «protecteur» et en fut le disciple à Luxeuil.
Il fut évêque de Besançon (Vesontio) de 627 à 658, vingt-deuxième sur ce siège.
Tandis que sa mère fondait un monastère de moniales, Donat en fondait un pour les hommes, le monastère Saint-Paul, à l’endroit d’un ancien Palatium romain.
Pour les moniales, il écrivit une Règle s’inspirant à la fois de celles de s.Benoît, s.Colomban et s.Césaire (v. 11 juillet, 23 novembre et 27 août). Il préconisait la confession fréquente des moniales à la Supérieure : non pas un sacrement à proprement parler, mais une attitude d’ouverture sincère envers celle qui était investie de l’autorité sur les moniales au nom du Christ. Par ailleurs, la clôture était assez stricte, puisque les moniales n’avaient pas à pourvoir aux repas d’évêques, d’abbés, de princes de passage. Puis Donat se montre «sévère» pour certaines fautes : on reçoit six coups si l’on se jette sur la nourriture ou la boisson sans attendre la fin de la bénédiction et y répondre amen ; de même si l’on parle en mangeant, ou si on laisse tomber son couteau sur la table en faisant du bruit, si l’on s’approprie quelque chose…
Ajoutons que Donat participa aux conciles de Clichy et Chalon-sur-Saône (627 et 650) et, pour être bien complet, qu’on trouve son nom dans une charte de Clotaire III (658).
Il mourut en cette même année 658.
Du monastère Saint-Paul, qui devint en 1792 une écurie, il n’est resté que la nef à trois vaisseaux ; des vestiges du clocher ont été déplacés… dans la cour du bâtiment des Archives municipales ; actuellement, la ville a fait du bâtiment une réserve lapidaire qu’on peut visiter quelquefois. Sur le Doubs se trouve l’ancien Moulin Saint-Paul, qui n’a plus rien à faire ni avec s.Paul ni avec un moulin.
Saint Donat de Besançon est commémoré le 7 août dans le Martyrologe Romain. Ne le confondons pas avec les deux autres Donato qui se fêtent le même jour.
Giordano Forzatè
1158-1248
Giordano Forzatè naquit vers 1158 à Padoue (Italie NE), dans la famille des Forzatè Transelgardi.
En 1174, un grave incendie détruisit les trois-quarts de la ville, et Giordano se réfugia dans le monastère San Benedetto, hors ville.
Des vingt années suivantes, on ne sait de lui à peu près rien : il fut prieur et reconstruisit un double monastère pour les moines et les moniales, avec une église entre les deux.
Un détail charmant vient ici illuminer cette brève notice :
On raconte qu’une fois les travaux achevés, Giordano planta en terre, du côté des moniales, la baguette de coudrier dont il s’était servi. La baguette reverdit, devint un bel arbre, dont les feuilles avaient des vertus miraculeuses. Par la suite, à chaque décès d’un membre de la famille Forzatè, une branche de l’arbre séchait. Quand toutes les branches eurent ainsi disparu, apparurent sur la vieille souche de nouveaux bourgeons. En 1811, le monastère fut supprimé, et le nouvel arbre fut transplanté dans le jardin d’une branche collatérale des Forzaté, les Capodilista.
Revenons-en donc à Giordano. Il refusa la charge épiscopale à Ferrare en 1211. Juriste et d’esprit influent, il eut à s’occuper du gouvernement de Padoue ; en 1208, il réalisa une coalition de villes lombardes contre Othon IV, une autre en 1226 contre Frédéric II. Giordano fut plusieurs fois artisan de paix entre Padoue et d’autres villes lombardes ; il fut en outre chargé de missions diverses par les papes.
En 1231, il participa au procès de béatification d’Antoine de Padoue (v. 13 juin).
Il fut aussi conseiller spirituel de la bienheureuse Beatrice d’Este (v. 10 mai).
En 1236, les habitants confièrent encore une fois leur cause à Giordano, mais il fut enfermé par le comte Ezzelino, qui le croyait responsable de sa déchéance. Cette fois-ci, ce fut l’empereur lui-même qui le libéra deux ans plus tard et le confia au patriarche d’Aquileia, mais Giordano se réfugia à Venise, dans le couvent des cisterciens.
Il y mourut nonagénaire, le 7 août 1248.
On le vénéra bientôt comme Bienheureux. En 1769, son culte fut confirmé.
Alberto Degli Abati
1250-1307
Alberto naquit en 1250 près de Trapani (Sicile), dans la noble famille Degli Abati, d’origine florentine.
Sa pieuse mère l’envoya à huit ans au couvent des Carmes, où il reçut le sacerdoce, malgré les répugnances de son humilité.
On l’envoya au couvent de Messine, d’où il rayonna dans toute l’île. Sa parole, ses miracles opérèrent de nombreuses conversions, notamment dans le milieu juif.
En 1280, il fut nommé provincial de Sicile : il résidait à Trapani, puis en 1287 à Messine.
Lors de son séjour dans cette dernière ville, assiégée par le duc de Calabre, il ravitailla miraculeusement les habitants.
Il fut ensuite nommé supérieur des Carmes pour toute la Sicile.
Quand il mourut, le 7 août 1307, à Messine, son culte se répandit très vite et fut confirmé en 1476.
Il aurait ainsi été le premier Saint du Carmel à être vénéré, et donc choisi comme patron de l’Ordre. Saint Alberto est patron de Trapani et d’Erice, et co-patron de Messine.
En 1624, les habitants de Trapani furent délivrés de la peste en recourant à son intercession. En outre, en maints endroits, on bénit de l’eau et du coton avec des reliques de Saint Alberto, pour des onctions à propriété curative.
Alberto de Sassoferrato
† 1350
Alberto de Sassoferrato nous est connu par une tradition constante, mais qui ne nous a donné aucune indication précise sur le personnage.
Il fut moine à Sainte-Croix (Santa Croce), près de Sassoferrato (Marches, Italie CE), peut-être dans l’Ordre bénédictin. Si on le retient camaldule, c’est parce que cet Ordre occupa les lieux à partir de 1353 et le Martyrologe le dit appartenant à l’Ordre camaldule.
Son culte fut très vivant dans la région : on l’invoque particulièrement pour les maux de tête et d’estomac, sans qu’on sache l’origine de cette dévotion.
Ce culte fut approuvé en 1837, ce qui fit d’Alberto un Bienheureux.
On lui adjoignait autrefois, le 25 octobre, un certain Gherardo († 1367), vénéré lui aussi par les Camaldules, mais qui n’est plus au Martyrologe.
Le Martyrologe mentionne actuellement le Bienheureux Alberto au 7 août.
Vincenzo de L’Aquila
1435-1504
Vincenzo naquit vers 1435 à L’Aquila (Italie C) et entra à quatorze ans chez les Frères Mineurs.
Après sa formation et la profession religieuse, il se retira dans une cabane, dans la forêt proche, d’où il ne revenait au monastère que pour accomplir les travaux qu’on lui confiait ; il fut notamment cordonnier, métier qu’il avait peut-être appris avant d’entrer au couvent.
Il passait tout son temps libre en prière, en contemplation ; on le vit transporté en extase (lévitation). Sa sainteté poussa les Supérieurs à le charger de la quête.
La population le connut et son influence fut notable dans le pays.
On envoya ensuite Vincenzo à Penne, pendant dix ans à Sulmona, avant de le rappeler à L’Aquila.
Vincenzo était connu pour son silence. Mais il savait répondre et prophétiser. Il eut l’occasion de conseiller le prince de Capoue, la reine Juana, sœur du roi espagnol Fernando le Catholique. Quand le roi de Naples lui demanda s’il vaincrait le pape Innocent VIII, Vincenzo lui répondit que non et lui conseilla de négocier ; Fernando attaqua et fut battu. Vincenzo lui prédit aussi la venue du roi de France Charles VIII et qu’elle lui serait funeste.
A sa mort, la bienheureuse Mattia Ciccarelli (v. 18 janvier) eut la vision de son âme, portée au ciel par les anges, tandis que toute la forêt alentour se trouvait couverte d’une lueur céleste.
Vincenzo mourut le 7 août 1504. Son corps est resté incorrompu et son culte fut confirmé en 1787.
Gaetano de Thiene
1480-1547
Gaetano de Thiene tenait son prénom d’un oncle originaire de Gaeta. Il naquit en octobre 1480 à Vicenza (Vénétie, Italie NE).
En 1504, il était docteur en droit de l’Université de Padoue et voulut entrer dans les ordres, mais sans être ordonné prêtre, car il s’en trouvait indigne. Il fonda dans la propriété de famille une église dédiée à sainte Marie Magdeleine, qui est l’actuelle paroisse locale.
En 1505, il vint à Rome, où le pape Jules II le prit comme secrétaire (protonotaire apostolique). Loin de se laisser prendre au piège de la Rome décadente et mondaine, il chercha la voie de la conversion intérieure et de l’élévation. Il s’associa à la Confrérie du Divin Amour et prit du temps auprès des malades dans les hôpitaux romains. Humblement, il demandait les conseils d’une sainte âme mystique, Laura Mignani, religieuse agostinienne morte en odeur de sainteté en 1525.
Finalement, Gaetano fut ordonné prêtre en 1516. Ordonné en septembre, il ne célébra la première Messe qu’à Noël. Durant la célébration, il eut une vision de la Sainte Vierge qui lui déposa dans les bras l’Enfant-Jésus.
De retour en Vénétie, il fonda un hôpital.
En 1523, il revenait à Rome et, avec quelques amis, fonda la Congrégation des Clercs Réguliers, tout de suite approuvée par le pape. Un de ces amis était Giampiero Carafa, évêque de Chieti et futur pape (Paul IV). Le nom latin de Chieti est Theate, ce qui fit appeler les nouveaux Religieux les Théatins.
Les membres devaient vivre de la seule aumône, mais sans même tendre la main. Ces clercs voulaient vivre en communauté, prêcher et donner les Sacrements. Leur action fut remarquablement efficace contre l’expansion en Italie des idées de Luther.
Le sac de Rome en 1527 fut pénible pour eux, car les soldats impériaux ne se gênèrent pas pour les molester. Ils se réfugièrent à Venise et ne purent regagner Rome qu’en 1531.
En 1533, fondation à Naples. Gaetano y fut supérieur, et se montra implacable sur la pauvreté.
Il prêcha avec succès contra des hérétiques et fonda les monts-de-piété, à l’origine de la Banque de Naples.
En 1540, il fut supérieur à Venise.
En 1543, il revint à Naples et, en 1547, fut réélu supérieur.
Les autorités napolitaines voulurent instaurer un tribunal de l’Inquisition, mais le peuple se révolta ; il y eut des morts dans les affrontements. Gaetano chercha par tous les moyens à s’interposer, mais devant son insuccès, s’offrit à Dieu pour obtenir la paix.
Durant l’été, il dut garder le lit et mourut le dimanche 7 août 1547.
Proclamé bienheureux en 1629, il fut canonisé en 1671. Sa fête liturgique demeure au 7 août.
Italien du nord, Gaetano fut littéralement adopté par les Napolitains, qui donnent souvent le prénom de Gaetano.
Saint Gaetano est patron des Théatins, co-patron de Naples, mais aussi céleste patron des demandeurs d’emploi.
François Noury
1598-1638
François Noury (ou Nourry) naquit le 31 juillet 1598 à Vendôme (Loir-et-Cher), troisième des sept enfants de François et Marguerite Bégon.
A Vendôme, Monsieur Noury était un personnage, lieutenant du royaume ; Madame descendait d’une famille noble.
François (le fils) entra chez les Capucins de Vendôme en 1618. Il fit en 1619 le noviciat au Mans, prenant le nom d’Agathange. Puis il passa à Poitiers et, pour la théologie, à Rennes en 1623.
Il fut ordonné prêtre en 1625 et participa à des missions en Poitou pour la conversion des protestants. Cette même année il prêcha le Carême à Vendôme.
En 1628, il remplaça au pied levé un Confrère malade et partit au Moyen-Orient.
Dès 1629, il se trouva dans une petite équipe de cinq Religieux à Alep, et commença son apostolat, avec l’étude de l’arabe. A noter qu’il connaissait déjà l’italien, outre évidemment le grec et le latin.
Etonnamment, le Supérieur de Terre sainte lui enjoignit de quitter Alep et de passer au Liban.
Il catéchisait durant la nuit ; il racheta dix esclaves, français ou maltais.
En 1633, il se trouvait au Caire, où le rejoignit le père Cassiano. La colonie française n’y avait pas bonne réputation pour ses mœurs, mais aussi il s’y trouvait une foule hétéroclite de jacobites, de coptes, de musulmans, de juifs : Agathange accosta volontiers les jacobites et les coptes pour les ramener à la foi catholique, même si parfois ils fréquentaient encore les offices de leur rite solennel (et malgré un blâme romain, car on n’a pas toujours raison en haut lieu).
En 1635, un grand érudit français invita le père Agathange à se rendre observer une éclipse de lune à une pyramide, le 28 août, occasion de corriger les cartes marines.
Puis on se dirigea vers l’Abyssinie, où Agathange contribua à la création du nouvel archevêque d’Ethiopie, Marcos. Le prélat fut mallheureusement circonvenu par un faux moine, protestant déguisé, et quand les deux Religieux, au retour d’un nouveau pèlerinage à Jérusalem, accostèrent en Egypte, il les fit arrêter à leur entrée en Ethiopie.
Enchaînés, ils furent aux arrêts pendant un mois (pendant lequel une brave Religieuse copte les soigna avec bonté), puis furent conduits à Condar, où résidait le souverain. Le trajet qui nécessitait une semaine, dura un mois, tant ils étaient las et maltraités, attachés à la queue d’une mule.
Après un semblant d’interrogatoire, on les condamna à mort par pendaison.
Au lieu de l’exécution, on s’aperçut que les cordes manquaient : Agathange retira son cordon de Capucin et les deux Religieux furent martyrisés l’un après l’autre. Moribonds, ils furent lapidés sur ordre de Marcos ; une des pierres fit sortir l’œil droit d’Agathange. Des lumières parurent, dit-on, sur les cadavres. C’était le 7 aout 1638.
Le faux moine, en revanche, fut bientôt démasqué et banni.
Les deux Capucins furent béatifiés en 1905.
Gonzalo Vaz López-Netto
1607-1638
Gonzalo, fils d’un couple portugais installé à Nantes, était né le 14 janvier 1607 et fut baptisé le lendemain à Saint-Sambin (actuelle Saint-Similien).
Ses camarades, arrangeant à leur façon son nom, le surnommèrent Vasenet.
Gonzalo demanda à neuf ans à entrer chez les Capucins ; il entra à quinze ou seize ans au noviciat d’Angers et prit le nom de Cassien.
Il étudia la théologie à Rennes, et fut ordonné prêtre comme Agathange, qu’on va retrouver après (v. François Noury, supra).
Lors d’une épidémie de peste en 1631-1632, Cassien se dévoua auprès des malades et des moribonds.
Il rejoignit le père Agathange en Egypte, pour une mission de rapprochement des Chrétiens coptes avec Rome. Tous deux apprirent l’arabe et le dialecte amhara, pour entrer en Ethiopie. Cassien écrivait : Il faut savoir la langue arabesque. Sans icelle on ne peut rien faire.
En Abyssinie, Agathange contribua à la création du nouvel archevêque d’Ethiopie, Marcos. Le prélat fut mallheureusement circonvenu par un faux moine, protestant déguisé, et fit arrêter les deux Religieux, Agathange et Cassien.
Enchaînés, ils furent aux arrêts pendant un mois (pendant lequel une brave Religieuse copte les soigna avec bonté), puis furent conduits à Condar, où résidait le souverain. Le trajet qui nécessitait une semaine, dura un mois, tant ils étaient las et maltraités, attachés à la queue d’une mule.
Après un semblant d’interrogatoire, on les condamna à mort par pendaison.
Au lieu de l’exécution, on s’aperçut que les cordes manquaient : Agathange retira son cordon de Capucin et les deux Religieux furent ainsi martyrisés. Moribonds, ils furent lapidés sur ordre de Marcos ; une des pierres fit sortir l’œil droit d’Agathange. Des lumières parurent, dit-on, sur les cadavres. C’était le 7 août 1638.
Le faux moine, en revanche, fut bientôt démasqué et banni.
Les deux Capucins furent béatifiés en 1905.
Edward Bamber
1600-1646
Né vers 1600 à Carleton (Blackpool, Lancashire), Edward Bamber se présenta sous les noms de Helmes ou Reding. Une autre source le fait naître à Moor (Poulton-le-Fylde).
Il rejoignit le Collège anglais de Valladolid, et fut envoyé en Angleterre après son ordination.
En accostant à Douvres, il s’agenouilla pour remercier Dieu : cette attitude suffit au gouverneur pour l’arrêter et l’exiler.
Revenu en Angleterre, il fut bientôt arrêté une seconde fois près de Standish (Lancashire). On suppose qu’il avait été aumônier à Standish Hall.
En route pour le Château de Lancaster, il logea au Old-Green-Man Inn, près de Claughton-on-Brock, d’où il s’échappa, profitant de ce que ses gardiens étaient ivres. Il marchait dans la campagne, lorsqu’un certain Mr.Singleton de Broughton Tower le recueillit : ce dernier avait rêvé de lui et avait reçu une invitation à aller l’aider.
Arrêté une troisième fois, il fut enfermé au Château de Lancaster pendant trois ans : la guerre empêchait la tenue régulière des Assises.
Il réussit encore à s’échapper et fut arrêté une quatrième fois.
Lors du jugement, deux apostats vinrent témoigner qu’il avait administré les sacrements et Edward fut condamné avec deux autres prêtres, John Woodcock et Thomas Whittaker. Leur délit était d’être prêtres.
Au moment de son exécution, il réconcilia avec Dieu un criminel qu’on allait exécuter au même moment. Il encourageait ses Compagnons à mourir bravement, et son comportement fit tellement enrager les persécuteurs, qu’ils pressèrent le bourreau de le faire souffrir encore plus cruellement.
Ce martyre eut lieu le 7 août 1646.
Edward a été béatifié, avec ses Compagnons, en 1987.
John Woodcock
1603-1646
Né en 1603 à Leyland (Lancashire), John était le fils de Thomas et Dorothy, cette dernière catholique.
Il se convertit au catholicisme en 1622, rejoignit le collège de Saint-Omer où il étudia pendant un an, et fut envoyé au Collège Anglais de Rome en 1629.
En 1630, il entra chez les Capucins à Paris, mais peu après préféra les Franciscains de Douai ou Récollets, dont il prit l’habit en 1631, avec le nom de Martin de Saint-Félix. En Angleterre il se dissimulera aussi sous le nom de Farington ou Thompson.
Un an après, il fit la profession et fut ordonné prêtre en 1635, toujours à Douai.
Il vécut à Arras quelques années, comme aumônier d’un certain Mr.Sheldon.
Vers 1640, il fut envoyé en Angleterre, mais revint à son couvent, pensant y mourir.
Mais en 1643 (ou 1644), et malgré sa mauvaise santé, il eut la permission de partir pour l’Angleterre et accosta à Newcastle-on-Tyne ; la première nuit où il dormit dans le Lancashire, il fut arrêté.
Il passa deux années en prison au Château de Lancaster et fut condamné avec deux autres prêtres, Edward Bamber et Thomas Whittaker. Leur délit était d’être prêtres. Il montra une reconnaissance toute particulière au moment de recevoir sa condamnation.
Lors de son exécution, la corde se rompit. On le pendit une seconde fois, mais on le redescendit avant son expiration et on lui sortit les intestins alors qu’il était bien vivant.
Ce martyre eut lieu le 7 août 1646.
Il a été béatifié, avec ses Compagnons, en 1987.
Thomas Withaker
1611-1646
Fils de Thomas et Helen, Thomas était né vers 1611-1613 à Burnley (Lancashire), où son père, maître d’école, semble avoir adhéré au protestantisme.
Après un court séjour à Saint-Omer, et sur l’influence de la famille Towneley, il rejoignit le Collège anglais de Valladolid ; après son ordination, il fut envoyé en Angleterre de 1638 à 1643.
Il se présenta aussi sous le pseudonyme de Thomas Starkie.
Arrêté, il réussit à s’échapper pendant qu’on le conduisait au Château de Lancaster ; de nouveau saisi à Place Hall (Goosenargh), il fut enfermé le 7 août 1643 à Lancaster, où on lui imposa le confinement pendant six semaines. Il resta dans cette prison pendant trois ans : la guerre empêchait la tenue régulière des Assises.
Avant même son jugement, il se prépara à la mort par une retraite d’un mois.
Thomas était un homme timide, et la pensée de la mort l’effrayait. C’est pourquoi, jusqu’au pied du gibet, on lui proposa la liberté en échange de sa foi catholique, mais il ne céda jamais. Au représentant de la Couronne, il déclara : Agissez avec moi comme il vous plaît : je refuse absolument que ma peine soit commuée ou même annulée selon vos conditions ; puis il remit son âme dans les mains du Sauveur.
Il fut condamné et exécuté avec John Woodcock et Edward Bamber. Il avait trente-trois ans (ou trente-cinq, suivant la date retenue pour sa naissance).
Son martyre eut lieu le 7 août 1646.
Thomas Whitaker a été béatifié, avec ses Compagnons, en 1987.
Nicholas Postgate
1596-1679
Né en 1596 (ou 1597) à Kirkdale House (Egton Bridge, North Yorkshire), Nicholas entra au Collège anglais de Douai en 1621.
Il y reçut les premiers ministères dès 1624, le sous-diaconat en 1627, le diaconat le 18 mars 1628 et la prêtrise le 20 mars suivant.
En 1630, on l’envoya en mission et il travailla longtemps comme prêtre catholique dans toute l’Angleterre, pour arriver à Ugthorpe, tout près de son pays natal. C’était dans les années 1660.
Nicholas avait désormais plus de quatre-vingts ans. Il était en train de baptiser un enfant chez Matthew Lyth à Little Beck (Whitby), lorsqu’un certain Reeves, accompagné de William Cockerill, intervint brutalement dans la maison et arrêta le prêtre.
Sans tarder, Nicholas fut jugé et condamné pour le délit d’être prêtre. Il fut pendu, éviscéré et écartelé, à York, le 7 août 1679. Il fut un des derniers Martyrs de cette persécution.
Ses restes furent remis à ses amis présents, qui les enterrèrent. Une main fut remise comme relique au Collège de Douai. On a aussi conservé son petit autel portable dans l’église Saint-Joseph de Pickering.
Nicholas Postgate a été béatifié en 1987.
Edmund Bojanowski
1814-1871
Edmund Wojciech Stanisław Bojanowski naquit le 14 novembre 1814 à Grabonóg (Gostynia, Pologne), de Walenty et Teresa Umińska, des gens nobles et profondément catholiques.
A quatre ans, il fut mortellement malade, mais sembla littéralement «revenir à la vie» ; ses parents attribuèrent ce «miracle» à leurs prières intenses. A sa guérison, Edmund décida qu’il offrirait sa vie à la Sainte Vierge.
Mais en grandissant, Edmund continuait à avoir de multiples problèmes de santé, de sorte qu’il dut faire ses études à la maison. La tuberculose l’attaqua quand il eut vingt ans.
Il tenta de poursuivre ses études de philosophie à Wrocław et Berlin. Malgré quelques tentatives au séminaire, il dut renoncer à sa vocation sacerdotale à cause de sa santé.
Pour faire du bien autour de lui, il collecta des histoires, des chansons, des proverbes issus de la vie de campagne et les publia dans un ouvrage : L’Ami du Peuple (Przyjacielu Ludu) ; petit à petit, il dota les écoles de livres, ouvrit des bibliothèques, des salles de lecture, un orphelinat à Podrzeczu.
Durant l’épidémie de choléra en 1848-1849, il alla soigner et réconforter les malades, fonda la Maison de la Miséricorde (Dom Miłosierdzia), pour recueillir les orphelins, les pauvres qui avaient besoin de soins.
Ayant réuni un certain nombre de demoiselles pour l’aider dans ce travail, il les aida à adopter, comme lui, une vie de prière, de méditation, de lecture spirituelle ; à pratiquer l’examen de conscience ; à être prévenantes les unes envers les autres. Finalement, cette œuvre prit la tournure d’une nouvelle congrégation, les Sœurs Servantes de la Vierge Immaculée Mère de Dieu.
En 1855, l’archevêque de Poznań accorda une première approbation. Les candidates furent vite nombreuses. Les statuts et les constitutions furent approuvés en 1866. Des maisons furent ouvertes à Poznań, Przemyśl, Wrocław, Dębica.
En 1867, il autorisa la fondation, par Frances Margaret Taylor en Angleterre, des Pauvres Servantes de la Mère de Dieu.
En 1869, Edmund fit un nouvel essai au séminaire de Gnieżno, mais la tuberculose l’obligea encore une fois à interrompre cette formation.
Edmund eu la joie, avant de mourir, de voir déjà plus de vingt maisons ouvertes en Pologne, avec une centaine de Religieuses.
Il mourut à Górka Duchowna le 7 août 1871, et a été béatifié en 1999.
Miguel de la Mora de la Mora
1878-1927
Miguel naquit le 19 juin 1878 au ranch du Tigre (Tecalitlàn, Jalisco, Mexique), de José et Margarita, qui le firent baptiser dès le lendemain.
Les autres frères et sœurs s’appelaient : Regino, Melesio, María, María Refugio, et Pablo.
La famille était de la campagne et Miguel apprit à être un bon cavalier. Du milieu de cette vie aux champs, il ressentit la vocation sacerdotale. Son père étant déjà mort, c’est son grand frère, Regino, qui le prit chez lui et l’aida à entrer au séminaire de Colima.
Au terme de ses études à Colima, Miguel reçut l’ordination sacerdotale, en 1906. C’est tout ce qu’on a pu savoir de lui durant cette période, grâce aux témoignages de la famille, car les révolutionnaires détruisirent toutes les archives.
Miguel eut plusieurs postes : Tomatlán, la cathédrale de Colima, vicaire à Comala (Hacienda de Saint-Antoine), En 1912, il fut nommé chanoine du nouveau Chapitre cathédral.
En 1914 il fut curé à Zapotitlán et, en 1918, de nouveau à la cathédrale de Colima, comme chapelain. A ses activités pastorales nombreuses, s’ajouta celle de responsable de l’Œuvre de la Propagande et la direction spirituelle du collège de filles La Paz (La Paix).
Le gouvernement mexicain ordonna le recensement des prêtres pour leur concéder la licence d’exercer. Mais les évêques préférèrent fermer les lieux de culte, de sorte que le gouvernement décida de poursuivre tous les prêtres.
Miguel se cacha pour exercer secrètement son ministère sacerdotal. Il quitta Colima pour se réfugier dans son pays d’origine ; arrêté une première fois, il fut menacé de prison à vie s’il n’ouvrait pas le culte à la cathédrale, contre la décision de l’évêque. Il fut plusieurs fois convoqué avec un autre prêtre devant le général, qui se moquait d’eux.
Devant la pression des militaires, il jugea plus sûr de quitter la ville.
Au matin du 7 août 1927, déguisé en paysan, accompagné de son frère Regino et d’un autre prêtre (Cristiniano Sandoval), il voulut rejoindre la montagne, mais Miguel fut reconnu à Cardona ; on appréhenda les trois hommes, qui furent ligotés et conduits à pied au poste de Colima, tandis que les soldats enfourchaient les chevaux des deux frères de la Mora.
On ne connaissait pas (encore) le père Sandoval, qui fut relâché et put regagner la ville.
Miguel fut introduit devant le général Flores qui lui demanda : Qu’est-ce qu’il fait ici, le petit père ? et Michel : Ben, ils me gardent ici… et le général : Eh bien, on va l’enlever de là et il décida l’immédiate exécution des deux frères dans l’écurie du poste, sur le tas de fumier des bêtes.
Le père Miguel marcha en silence vers l’endroit qu’on lui montrait et, pour bien montrer sa foi et son amour de la Sainte Vierge, sortit son chapelet et commença à prier. Il fut ainsi abattu, le chapelet en main. Le capitaine lui donna le coup de grâce. C’était le premier prêtre du diocèse de Colima qui était martyrisé.
En revanche, le frère de Miguel, Regino, ayant affirmé qu’il n’avait commis aucun délit et qu’il n’était pas prêtre, échappa au martyre.
C’était le 7 août 1927, à midi.
Le corps du père Miguel fut d’abord porté au Panthéon municipal, d’où quelques paroissiens purent le reprendre et l’ensevelir dignement, mais très rapidement. Puis, le général donna l’ordre de l’exhumer et d’en prendre l’argent qu’il avait dans les poches : les soldats ne trouvèrent rien, et remirent le corps dans la fosse, hors du cercueil. Deux ans après, on le ré-exhuma pour le porter à la cathédrale.
Miguel de la Mora fut béatifié en 1992 et canonisé en 2000.
Francisco Gargallo Gascón
1872-1936
Francisco vit le jour le 24 février 1872 à Castellote (Teruel, Espagne), de Manuel et Juana.
En 1889, il reçut l’habit des Mercédaires et fit la profession en 1890.
Après un court séjour à El Olivar, en raison de ses dispositions, il fut envoyé à Rome : il y fit la philosophie et la théologie à l’Université Grégorienne. On ne constate cependant pas qu’il y ait passé avec succès quelque licence, et l’on suppose que ce fut pour des motifs économiques.
Toujours à Rome, il fit la profession solennelle en 1894, et reçut le sacerdoce en 1896.
Dès 1902, il fut postulateur, procurateur et secrétaire général de son Ordre. C’est ainsi qu’il présenta en 1903 la cause de Natalie de Tolouse (†1355) ; en 1908, il obtint un Bref papal autorisant la dévotion spéciale des Sept samedis en l’honneur de Notre-Dame de la Merci ; en 1910, il géra l’érection d’une nouvelle maison à Fraga ; en 1912, il fit paraître le premier bulletin de l’Ordre.
Entre 1900 et 1927 il travailla à la publication des cérémonies liturgiques traditionnelles de l’Ordre.
Il fallut revenir au pays. En 1913, il fut maître des novices à El Olivar ; en 1915, il fut nommé prieur à Barcelone.
En 1920, le chapitre le nomma recteur du collège de Lleida. Il équipa la maison du téléphone, d’une machine à écrire, fit repeindre les murs, inaugura les leçons de catéchisme du dimanche soir, fonda l’Académie Marie-Corédemptrice, créa une revue, tout cela pour montrer l’importance de ce collège.
En 1923, il fut nommé supérieur de El Olivar, où il se dépensa aussi sans compter : liturgie, culture, plantations, oliviers, troupeaux, modernisation, assistance au clergé local…
En 1926, on lui confia l’ouverture d’une maison à Porto Rico. Malheureusement, cette mission fut un échec ; une tempête abattit les plantations et le père Francisco tomba malade. Il dut supporter une opération.
En 1929, il fut nommé de nouveau à El Olivar, se préoccupant de tout, sans jamais s’arrêter, cherchant toujours à améliorer la culture de la terre, en plus de la prière, de l’enseignement quotidien. Il allait jusqu’à se faire cordonnier pour les élèves.
Arrivèrent les jours sanglants de la révolution.
Le 25 juillet 1936, les Mercédaires fêtèrent saint Jacques à Crivillén ; le 1er août, le père Francisco fit une retraite avec les jeunes qui allaient recevoir l’habit. A El Olivar, on pria encore le chapelet : le 2 arrivèrent les bruits de la révolte rouge.
Le médecin vint suggérer aux Religieux d’évacuer la maison ; fraternellement, un des Religieux lui répondit : Adieu, mon fils, nous nous reverrons au Ciel.
La communauté se dispersa. Deux groupes partirent dès le 2 août au soir et le 3 au matin, pour Saragosse. Ceux qui restaient, le père Francisco et le père Manuel, des convers et des postulants, attendaient le retour de la voiture.
Ils passèrent la journée du 3 à prier, à cacher les objets de culte. La voiture n’arriva que vers une heure du matin, car les Rouges étaient déjà à Oliete, et on ne pouvait presque pas circuler. Les Religieux décidèrent de partir à pied, chargeant les chevaux avec ce qu’ils pouvaient emporter, et guidés par un berger.
Le 4, ils s’arrêtèrent dans les bois. On envoya deux des convers en reconnaissance vers Oliete. Comme ils ne revenaient pas, la nuit suivante on tenta d’aller au-devant d’eux : on découvrit leurs deux cadavres calcinés. La situation était claire.
Les survivants se préparèrent au martyre. Ils s’enfoncèrent dans la pinède, rejoignirent une maison d’amis qui leur donnèrent à manger quelque chose de chaud.
Le 6 août au matin, ils arrivèrent à La Codoñera ; on les guida vers Alcaine où, semblait-il, les Rouges n’étaient pas arrivés. De là, ils songeaient à gagner Muniesa, mais on le leur déconseilla. On leur proposait plutôt de passer la nuit sur place, mais les Religieux ne voulaient ni mettre en danger les familles, ni s’arrêter ; ils passèrent la nuit du 6 au 7 dans le bois.
Le 7, toujours convaincus que Muniesa était encore libre, ils se mirent en marche, dans l’espérance de célébrer la Messe à l’église, de communier pour le Premier vendredi du mois. Mais à huit heures du matin, leur tombèrent dessus les Rouges qui les fouillèrent de fond en comble. Les Religieux se présentèrent comme venant du couvent de El Olivar, s’offrirent d’eux-mêmes, demandant la liberté des jeunes qui étaient avec eux.
D’autres miliciens arrivèrent, dans un fracas d’insultes et de blasphèmes. Un chef désigna qui ferait partie du peloton.
Les Religieux entonnèrent le Te Deum. Un des jeunes postulants, qui restait avec les Pères, fut écarté au dernier moment. C’est lui qui put raconter tous ces détails plus tard.
Les Pères pardonnèrent aux bourreaux. Ils tombèrent sous les balles, criant encore Vive le Christ roi !
Le père Francisco et le père Manuel furent béatifiés en 2013.
Manuel Sancho Aguilar
1874-1936
Manuel vit le jour le 12 janvier 1874 à Castellote (Teruel, Espagne), de Manuel et Agustina.
A treize ans, il entra au collège des Mercédaires à El Olivar, où il reçut tout de suite, sur son insistance, l’habit religieux.
En 1889, il commença le noviciat à Lleida et fit la première profession en 1890.
En plus de ses études normales, il faisait aussi de la musique.
Ses études de philosophie furent promptement achevées, celles de théologie aussi, et il fit la profession solennelle en 1893.
Un jour, un des Pères lui dit : Frère Sancho, il faut que tu deviennes Frère Saint. Et le Frère de répondre : Je vous promets de faire tout ce que je pourrai pour le devenir, avec la grâce de Dieu. Il dut bien passer par différentes étapes, car une anecdote rappelle qu’il céda un jour à la faim et au caprice, allant chiper deux œufs dans le poulailler pour se les frire à la cuisine… avant de reconnaître sa faute et d’en demander humblement pardon.
En 1894, il acheva la théologie à Lleida et fut ordonné prêtre en 1897.
Il fut ensuite pendant seize années à Segre, comme professeur de plusieurs matières, y compris philosophie et théologie, mais aussi écrivant en prose et en vers (et il remporta plusieurs prix dans des concours), composant des messes à quatre voix… Il organisait une soirée théâtrale, mettait en musique un texte biblique, confessait, priait, tout cela avec une simplicité exemplaire et inaltérable.
En 1903, il fut nommé conseiller provincial, plusieurs fois confirmé jusqu’en 1919.
En 1909, il fut désormais à Barcelone, jusqu’en 1925, puis passa à El Puig, à Saragosse (1924), de nouveau à El Olivar (1925), toujours occupé, toujours au travail, à composer, à jardiner, à laver les habits… mais aussi se mortifiant, s’imposant la discipline, mangeant des herbes amères crues, priant des heures devant le Saint-Sacrement… Il répandait la dévotion au Sacré-Cœur.
Il était si qualifié et connu que l’Ordre demanda au Supérieur général de lui conférer directement les grades de docteur en théologie et droit canonique.
Tous le considéraient véritablement comme un Saint - mais hélas pas tous, car on ne sait quel avocat du diable réussit à le dénoncer au Saint-Siège, qui le suspendit pendant plusieurs années.
Quand on voulut ouvrir une maison en Belgique (1927), c’est le père Sancho qui fut choisi. Il contribua aussi à la solennité du 5e centenaire de la restauration de l’Ordre, à El Olivar, composant là encore une messe solennelle et publiant un magnifique ouvrage illustré de cent-quinze pages.
En 1933, le médecin lui imposa un temps de repos ; il put encore faire un aller-et-retour à Rome en 1934.
Arrivèrent les jours sanglants de la révolution : le père Sancho parlait de plus en plus souvent du martyre.
Le 25 juillet 1936, les Mercédaires fêtèrent saint Jacques à Crivillén ; le 1er août, le père Francisco fit une retraite avec les jeunes qui allaient recevoir l’habit. A El Olivar, on pria encore le chapelet : le 2 arrivèrent les bruits de la révolte rouge.
Le médecin vint suggérer aux Religieux d’évacuer la maison ; fraternellement, un des Religieux lui répondit : Adieu, mon fils, nous nous reverrons au Ciel.
La communauté se dispersa. Deux groupes partirent dès le 2 août au soir et le 3 au matin, pour Saragosse. Ceux qui restaient, le père Francisco et le père Manuel, avec des convers et des postulants, attendaient le retour de la voiture.
Ils passèrent la journée du 3 à prier, à cacher les objets de culte. La voiture n’arriva que vers une heure du matin, car les Rouges étaient déjà à Oliete, et on ne pouvait presque pas circuler. Les Religieux décidèrent de partir à pied, chargeant les chevaux avec ce qu’ils pouvaient emporter, et guidés par un berger.
Le 4, ils s’arrêtèrent dans les bois. On envoya deux des convers en reconnaissance vers Oliete. Comme ils ne revenaient pas, la nuit suivante on tenta d’aller au-devant d’eux : on découvrit leurs deux cadavres calcinés. La situation était claire.
Les survivants se préparèrent au martyre. Ils s’enfoncèrent dans la pinède, rejoignirent une maison d’amis qui leur donnèrent à manger quelque chose de chaud.
Le 6 août au matin, ils arrivèrent à La Codoñera ; on les guida vers Alcaine où, semblait-il, les Rouges n’étaient pas arrivés. De là, ils songeaient à gagner Muniesa, mais on le leur déconseilla. On leur proposait plutôt de passer la nuit sur place, mais les Religieux ne voulaient ni mettre en danger les familles, ni s’arrêter ; ils passèrent la nuit du 6 au 7 dans le bois.
Le 7, toujours convaincus que Muniesa était encore libre, ils se mirent en marche, dans l’espérance de célébrer la Messe à l’église, de communier pour le Premier vendredi du mois. Mais à huit heures du matin, leur tombèrent dessus les Rouges qui les fouillèrent de fond en comble. Les Religieux se présentèrent comme venant du couvent de El Olivar, s’offrirent d’eux-mêmes, demandant la liberté des jeunes qui étaient avec eux.
D’autres miliciens arrivèrent, dans un fracas d’insultes et de blasphèmes. Un chef désigna qui ferait partie du peloton.
Les Religieux entonnèrent le Te Deum. Un des jeunes postulants, qui restait avec les Pères, fut écarté au dernier moment. C’est lui qui put raconter tous ces détails plus tard.
Les Pères pardonnèrent aux bourreaux. Ils tombèrent sous les balles, criant encore Vive le Christ roi !
Le père Francisco et le père Manuel furent béatifiés en 2013.
Rafaél Severiano Rodríguez Navarro
1882-1936
Rafaél vit le jour le 8 novembre 1882 à Ronda (Málaga, Espagne), de José et María, qui le firent baptiser le 13, avec le beau nom de Rafaél Severiano de la Trinité.
Entré chez les Capucins à dix-neuf ans, il prit le nom de Pacifico.
Sa vocation n’était pas le sacerdoce ; il voulait servir les Religieux de la communauté.
Comme Frère convers, il fit le noviciat à Séville (1901), professa en 1902 et fit la profession solennelle en 1906.
Dans toutes ses activités, on admira son comportement fraternel et délicat, plein de bonnes manières.
Lors des hostilités à Antequera, il demanda la permission de quitter le monastère le 20 juillet 1936 pour visiter quelques bienfaiteurs ; il fut reçut avec grande charité, mais préféra revenir au couvent dès le lendemain. La famille lui proposait de rester, mais il répondit : Je m’en vais. Là où sont mes Frères, je dois être aussi. Pour moi, que soit faite la volonté de Dieu.
Ayant pleinement partagé les angoisses de sa communauté, il voulut absolument rejoindre la zone nationale pour trouver de l’aide ; le 3 août, il sauta par une fenêtre, atterrit dans le verger et commença à fuir. Mais il fut bien vite arrêté, conduit au poste, où on le garda quatre jours avec quelques autres prisonniers. Par la fenêtre, il entendit prononcer son nom et comprit que sa condamnation était décidée. Il se remit à la volonté de Dieu, pacifiquement, priant le chapelet et le petit Office de la Sainte Vierge.
Le 7 août 1936, on l’emmena dans la rue et, avant de monter dans le camion, il fut abattu sauvagement dans la rue.
Il a été béatifié en 2013.
María Carmen Zaragoza Zaragoza
1888-1936
María (del) Carmen naquit le 1er juin 1888 à Villajoyosa (Alicante, Espagne), fille d’un capitaine de la marine marchande. Elle fut baptisée le jour de sa naissance.
La famille fut à Santoña, San Vicente de la Barquera, Algorta, à Villajoyosa à partir de 1903, à Barcelone à partir de 1912.
María fut confirmée à San Vicente de la Barquera (1895) et fut du nombre des Filles de Marie à Villajoyosa. A Barcelone, elle occupait son temps à visiter les malades, les vieillards, les orphelins.
En 1916, elle entra chez les Dominicaines de Sainte-Catherine-de-Sienne (aujourd’hui réunies aux Dominicaines Enseignantes de l’Immaculée) et fit la profession en 1918.
On lui confia les classes des petits enfants, et l’office de portière.
Dès le 18 juillet 1936, la communauté dut se disperser et les Religieuses furent accueillies par des familles parentes ou bienfaitrices.
María Carmen se retrouva avec sa consœur Antonia (María Rosa) Adrover Martí, priant toute la journée pour la conversion des persécuteurs de l’Eglise, et se préparant à l’heure du martyre.
Le 7 août, la prieure leur rendit visite et leur remit une certaine somme d’argent pour pouvoir rejoindre Valencia.
Le danger se faisant plus imminent, elles jugèrent bon de partir tout de suite et sortirent dans la rue. Mais on les arrêta peu après, on les conduisit par la route de Molins de Rei jusqu’à Vallirana (Barcelone), où on les fusilla dans le bois de Lladoner, au soir de ce 7 août 1936.
Elles furent béatifiées en 2007.
Antonia Adrover Martí
1888-1936
Antonia naquit le 22 juillet 1888 à San Roque (Cádiz, Espagne), aînée de trois autres garçons, dont le père travaillait dans la marine. Antonia fut baptisée le 27 juillet, et confirmée l’année suivante.
La famille fut à Vilanova i la Geltrú (Barcelone), Tortosa (Tarragona), Villajoyose (Alicante, de 1896 à 1915).
Ces enfants furent tôt orphelins de père et mère. Antonia fit partie des Filles de Marie et de la confraternité du Carmel.
En 1915, elle se fixa à Barcelone, comme couturière, et au service des Comtes de Güell.
En 1920, elle entra chez les Dominicaines de Sainte-Catherine-de-Sienne (aujourd’hui réunies aux Dominicaines Enseignantes de l’Immaculée) et fit la profession en 1922, avec le nom de María Rosa.
On lui confia les classes des petites filles, et l’office de sacristine. Excellente pédagogue, elle eut une influence durable sur toutes les élèves.
Dès le 18 juillet 1936, la communauté dut se disperser et les Religieuses furent accueillies par des familles parentes ou bienfaitrices.
Antonia (María Rosa) se retrouva avec sa consœur María Carmen Zaragoza i Zaragoza, priant toute la journée pour la conversion des persécuteurs de l’Eglise, et se préparant à l’heure du martyre.
Le 7 août, la prieure leur rendit visite et leur remit une certaine somme d’argent pour pouvoir rejoindre Valencia.
Le danger se faisant plus imminent, elles jugèrent bon de partir tout de suite et sortirent dans la rue. Mais on les arrêta peu après, on les conduisit par la route de Molins de Rei jusqu’à Vallirana (Barcelone), où on les fusilla dans le bois de Lladoner, au soir de ce 7 août 1936.
Elles furent béatifiées en 2007.
Luis Villanueva Montoya
1888-1936
Né le 10 septembre 1888 à Cucho (Burgos, Espagne), Luis voulut se consacrer à Dieu. Il avait surtout un cœur généreux, même si la lecture et l’étude ne lui réussissaient pas facilement.
Entré chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, il reçut l’habit au noviciat de Bujedo en 1907, et prit le nom de Eustaquio Luis.
On lui confia des travaux manuels, qu’il accomplit consciencieusement à Bujedo, Griñon, à Consuegra (1933) où il fut cuisinier, à l’école de Peñuelas et à la Procure (Madrid), avant de retourner à Consuegra.
En 1936, il fut arrêté avec ses confrères le 21 juillet, mis en prison et, le 7 août suivant, fusillé à Boca del Congosto (Los Yébenes, Tolède).
Il a été béatifié en 2007.
Diodoro López Hernando
1888-1936
Diodoro était né le 27 septembre 1898 à Salguero de Juarros (Burgos, Espagne).
Entré chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, il reçut l’habit au noviciat de Bujedo en 1914, et prit le nom de Teodosio Rafael.
Ses études lui obtinrent le diplôme de catéchiste ainsi que le magistère, pour l’enseignement dans les écoles.
Il travailla à Mieres (Asturies), Melilla (territoire espagnol au Maroc), Griñon (1925) et Bujedo (1927), sans jamais s’arrêter d’étudier et d’approfondir ses connaissances.
En 1931, il fut nommé directeur à Puerto Real, puis en 1933 du collège de Consuegra (Tolède).
Le 21 juillet 1936, durant la Messe, les miliciens encerclèrent l’établissement, proférant insultes et menaces. Le célébrant et les Frères consommèrent les Saintes Espèces pour éviter toute profanation et allèrent se réfugier dans une maison voisine.
Déçus, les miliciens prirent aussi d’assaut cette maison. Les Frères se rendirent sans opposer résistance.
Ils furent conduits en prison, où ils prièrent en se préparant à leur mort certaine.
Ils furent fusillés à Boca del Congosto (Los Yébenes, Tolède), le 7 août 1936, devant les insultes grossières des bourreaux, auxquelles ils répondaient seulement Vive le Christ Roi !
Frère Teodosio a été béatifié en 2007.
Josep Arner Margalef
1892-1936
Né le 3 septembre 1892 à Alcolea de Cinca (Huesca) et baptisé le 6 septembre suivant, Josep était le quatrième des huit enfants d’Antonio et Josefa. Son père était un simple ouvrier.
Josep entra au postulat des Pères Clarétains de Barbastro en 1903, où il fit ses Humanités avec les meilleures récompenses et les meilleurs éloges possibles ; en latin, on lui décerna du Meritissimus Maior.
Il commença ensuite le noviciat à Cervera en 1907 et fit la profession en 1908, puis la philosophie ; il éprouva des difficultés à suivre tous les cours à cause d’une maladie des yeux ; il reçut les Ordres mineurs, puis acheva la théologie à Alagón, reçut le Sous-diaconat et le Diaconat, et fut ordonné prêtre en 1916.
Après une année à Aranda de Duero, il fut nommé professeur à Cervera pour remplacer un Confrère malade, puis fut envoyé à Alagón comme sous-préfet et prédicateur, à Barbastro jusqu’en 1925, a Requena, de nouveau à Alagón comme supérieur (1928-1931), puis préfet à Cervera, enfin maître des novices à Vic en 1934.
Au soir du 20 juillet, lui et le p.Casto Navarro sortirent avec les trente-et-un novices, tous avec leur habit religieux. Ils passèrent la nuit dans un mas chez des amis.
Le 21, ils durent partir et furent errants sans toit, par tous les temps. Le Père fit demander au Supérieur l’autorisation de passer en France avec les novices, mais ce dernier préféra répondre par la négative.
Le 28 juillet, deux dames vinrent apporter des sauf-conduits pour les novices, qu’elles avaient obtenus du Comité ; elles avertirent le p.Josep de ne pas voyager en compagnie des novices, car sa vie était en danger, mais Josep rétorqua que sa place était de rester avec eux. L’autobus fut arrêté et inspecté en cours de route et l’on découvrit ainsi l’identité du Père. Suivi par un milicien a moto, l’autobus continua jusqu’au Comité, où se trouvaient déjà des Religieuses.
Entra un «chef», criant et gesticulant, qui demanda qui était le responsable de ces jeunes. Le p.Josep se présenta. On libéra les novices, mais on arrêta le p.Josep, qui fut frappé à coups de poings, insulté, et conduit au Comité, où il retrouva l’autre père clarétain, Casto Navarro. A onze heures du soir, on les emmena en prison.
Le matin suivant, 29 juillet, le p.Josep passa à son collègue son petit déjeuner et sa serviette de toilette. Il restait très silencieux, solitaire, méditatif. Il mangeait peu, et d’ailleurs vomissait ce qu’il mangeait.
Les miliciens qui apportaient la nourriture quotidienne ne se privaient pas de leur dire : Si on savait que vous étiez des curés, on vous fusillerait sur place.
Le 7 août au soir, ils appelèrent les deux prêtres, Josep et Casto, et allèrent les fusiller. On retrouva leurs cadavres dans une carrière de Vic, à San Sadurní de Osormort.
Martyrisé le 7 août 1936, béatifié en 2017, Josep Arner Margalef sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 7 août.
Pedro Ortigosa Oraá
1894-1936
Il vit le jour à Torralba del Río (Navarre, Espagne) le 5 février 1894, de Feliciano et Braulia, agriculteurs.
Il apprit très tôt de sa mère et de sa tante la pieuse dévotion envers l’Enfant-Jésus et Marie, et l’empressement à aider les autres, spécialement les personnes âgées ; on le vit partir chercher du bois pour aider ces gens à se chauffer.
Il entra au séminaire mariste de Anzuola (Guipuzcoa) en 1910, reçut l’habit en 1911 avec le nom de Aureliano, et fit la première profession en 1912, et fut ensuite à Oñate.
Il commença son activité didactique en 1913, en même temps qu’on lui confiait le travail de la cuisine.
Il fut envoyé à diverses maisons de la Congrégation, principalement dans le Pays Basque. En 1935, il se trouvait à Badajoz. Il y avait là une école préparatoire au Grand séminaire, et Aureliano y fut professeur.
En juillet 1936, éclatèrent les mouvements anarchistes et communistes.
Le 2 août, trois Frères de la communauté furent arrêtés à la fin de la messe. Les autres décidèrent d’abandonner leur chère maison et de se réfugier chez des familles d’amis ou dans des pensions.
Frère Aureliano fut cordialement reçu chez un ami, dont cependant une domestique alla dénoncer aux miliciens la présence du Religieux.
Le 7 août 1936, ils vinrent fouiller la maison, arrêtèrent le Frère sous prétexte qu’il était prêtre, le conduisirent près du pont de Palmas et l’assassinèrent.
Frère Aureliano fut béatifié en 2013.
Casto Navarro Martínez
1905-1936
Né le 1er juillet 1905 à Guadalaviar (Teruel), baptisé le 6 suivant et confirmé en 1914, Casto était le troisième des neuf enfants - six garçons et trois filles - de Juan et Ángela. Juan était meunier.
A treize ans, Casto entra au Petit séminaire de Teruel. Il reçut tous les Ordres et fut ordonné prêtre en 1928, peu avant ses vingt-trois ans, ce qui était exceptionnel.
Il fut vicaire à Terriente (1928), puis Aguatón (1929), Vallecillo (1931) et Griegos (1932). Pour l’aider à la cure, il avait sa propre sœur, Bibiana.
Après mûre réflexion, malgré l’opposition de ses parents, mais avec les encouragements de l’évêque, il entra chez les Clarétains en 1935. Il fit son noviciat sous la direction du p. José Arner.
On le nomma maître des novices en second, à Vic ; dans son cœur, il espérait être envoyé hors de la Catalogne, pour ne pas avoir à prêcher en catalan…
C’est lui que le p.Arner envoya demander au Supérieur de Vic son avis pour passer en France avec les novices ; le Supérieur n’était pas de cet avis - et de toutes façons, le p.Casto ne put apporter la réponse au p. Arner. En effet, on l’arrêta en chemin et on le soumit à un interrogatoire en règle. Quand on lui demanda ses armes, il montra son chapelet et le scapulaire : on les lui piétina sous les yeux. Puis on l’envoya en prison, et c’est là qu’il retrouva le p.Arner.
Dans sa cellule de prison, il faisait toutes ses dévotions à genoux contre le mur. Au début, il restait plutôt optimiste : Les Rouges ne nous demandent que des sous, et comme nous n’en avons pas, ils vont nous libérer. Mais il comprit bien vite ce qui l’attendait. On l’a vu en parlant du p. Arner (v. cette notice).
Martyrisé le 7 août 1936, béatifié en 2017, Casto Navarro Martínez sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 7 août.
Joan Baptista Urgell Coma
1906-1936
Joan Baptista vit le jour le 5 octobre 1906 à Villalba de los Arcos (Tarragona, Espagne) et fut baptisé le 8.
A vingt ans, il entendit l’appel à la vie religieuse et demanda à entrer chez les Frères des Ecoles Chrétiennes.
Pour le «mettre à l’épreuve», on l’envoya quelques semaines au noviciat mineur, avec les plus jeunes. Joan Baptista s’y trouva tellement à l’aise, qu’on l’envoya sans hésiter au noviciat de Fortianell, où il commença le noviciat en 1926 ; il reçut l’habit avec le nom de Benet Joan et fit ensuite le scholasticat à Cambrils.
Il fut envoyé un an à San Feliu de Guixols, deux années à Sampedor, et quatre à Condal.
En 1934, il dut faire le service militaire, dans l’infanterie à Tarragona puis à Barcelone, avec suffisamment de liberté pour pouvoir rejoindre les communautés lasalliennes durant les journées de repos et pour la nuit.
L’été 1936, il fut en convalescence dans sa famille après une maladie assez grave. Mais sa famille était déjà sur les listes noires des révolutionnaires, bien avant le déclenchement de la révolution, de sorte que dès le 7 août des miliciens vinrent fouiller la maison.
A un moment donné, un milicien invectiva le Frère : Dis, jeune homme, pourquoi tu ne cries pas «Vive le Christ Roi» ? et lui : Vive… !
Il tomba sur place sous les balles, ainsi que son père et un de ses frères. C’était le 7 août 1936.
Benito Juan fut béatifié en 2013.
Dalmacio Bellota Pérez
1908-1936
Dalmacio était né le 22 novembre 1908 à Capillas (Palencia, Espagne).
Entré à douze ans comme aspirant chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Bujedo, il y reçut l’habit au noviciat en 1925, et prit le nom de Carlos Jorge.
Il travailla à Madrid (Las Maravillas), un collège qui fut incendié en 1931. Il fut envoyé à Cuevas (Almería), puis revint à Madrid (Chamberi).
En 1933 il fut envoyé au collège de Consuegra (Tolède).
Le 21 juillet 1936, durant la Messe, les miliciens encerclèrent l’établissement, proférant insultes et menaces. Le célébrant et les Frères consommèrent les Saintes Espèces pour éviter toute profanation et allèrent se réfugier dans une maison voisine.
Déçus, les miliciens prirent aussi d’assaut cette maison. Les Frères se rendirent sans opposer résistance.
Ils furent conduits en prison, où ils prièrent en se préparant à leur mort certaine.
Ils furent fusillés à Boca del Congosto (Los Yébenes, Tolède), le 7 août 1936, devant les insultes grossières des bourreaux, auxquelles ils répondaient seulement Vive le Christ Roi !
Frère Carlos Jorge a été béatifié en 2007.