10 AOUT
III.
S Laurent, diacre romain de Sixte II, brûlé vif sur une grille, troisième patron de Rome, après les ss. Pierre et Paul, patron des pauvres et des rôtisseurs ; au Moyen-Age trente-quatre églises lui étaient dédiées à Rome.
IV.
Ste Astérie (Hestérie), vierge martyre à Bergame.
?
Stes Bassa, Paula, Agathonica, martyres à Carthage.
Ste Philomène, inconnue retrouvée dans une catacombe romaine, à qui le Curé d'Ars attribuait ses miracles.
V.
S Auteur, évêque à Metz au moment de l'invasion des Huns.
VI.
S Deusdedit, cordonnier romain ; le samedi, il donnait aux pauvres ses économies de la semaine.
S Blane, irlandais, évêque à Kingarth.
VII.
S Aredius, évêque à Lyon, aux façons quelque peu brutales mais tout de même vénéré à Lyon.
XII.
S Malchus, évêque à Lismore.
S Hugues de Montaigu, évêque à Auxerre ; il avait été jeune moine à Cluny sous son oncle s. Hugues, puis abbé à Auxerre.
XV.
B João de Menezez da Silva (Amadeo de Portugal), hiéronymite en Espagne, franciscain en Italie, fondateur de couvents de régulière observance, auteur d'un commentaire sur l'Apocalypse ; frère de ste Beatriz da Silva.
XVII.
B Augustinus Ōta, jésuite japonais martyr.
XVIII.
Bx Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont, sulpicien et supérieur du petit séminaire à Autun, François François (sic), capucin, et Lazare Tiersot, chartreux à Beaune, martyrs aux pontons de Rochefort, béatifiés en 1995.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiés en 2001 :
Diocésains : près de Valencia, Salvador Estrugo Solves et José Toledo Pellicer (*1862, 1909) ;
Salésiens : à Valencia, le prêtre Juan Martorell Soria (*1889) ;
- béatifiés en 2013 :
Diocésains : près de Tarragona, Lluís Sans Viñas (*1887) ;
Mercédaires : à Barcelone, le profès Antonio González Penín (*1864) ;
Rédemptoristes : à Cuenca, le prêtre José Xavier Gorosterratzu Jaunarena (*1877), et le profès Victor Calvo Lozano (*1896) ;
Frères Maristes : près de Valencia, Esteve Llover Torrent (Millá, *1885) ;
Lasalliens : près de Tarragona, Jaume Jardí Vernet (Fulbert Jaume, *1901) ;
- béatifiés en 2021 :
Diocésains : près de Cordoue, Miguel Borrego Amo (*1899) ;
Laïcs : près de Cordoue, Andrés Rueda Rojas (*1895).
Bx Edward Grzymala (*1906) et Franciszek Drzewiecki (*1908), orioniste, prêtres polonais gazés à Dachau en 1942, martyrs béatifiés en 1999.
Laurent
210 (220?)-258
Saint Laurentius fut extrêmement célèbre à Rome, dès le IVe siècle. Plus tard, pas moins de trente-quatre églises romaines seront dédiées à ce Saint, et une centaine de communes en portent le nom en France.
Laurentius - Laurent - aurait été d’origine espagnole, et même natif de Huesca, où on lui aurait trouvé de pieux parents nommés Orentius et Patientia.
Agrégé au clergé de Rome, il devint le premier diacre du pape Xyste II.
On a vu, le 6 août, comment fut pris et décapité le saint pape Xyste II. On a vu aussi que la “rencontre” entre le pape et son diacre peut présenter quelques interrogations.
Si l’on ne tenait pas compte de ces difficultés, on retiendrait que, sur le chemin vers le martyre, Xyste II et Laurent se seraient rencontrés, le diacre interpellant le pape : Père, où vas-tu sans ton diacre ? A quoi le pape aurait répondu : Dans trois jours, le diacre suivra le prêtre.
Pressentant donc son arrestation prochaine, Laurent distribua aux pauvres tout ce qu’on lui avait confié comme argent. Présenté à l’empereur qui lui demandait où se trouvaient ses richesses, Laurent fit venir tous les pauvres de Rome et expliqua alors que c’étaient eux toute la richesse de l’Eglise.
Laurent subit plusieurs supplices : flagellations, lames rougies au feu. Avant la sentence finale, Dèce aurait ordonné de lui casser la mâchoire à coup de pierres.
Condamné à être brûlé à feu lent, Laurent fut étendu sur une grille au-dessus de charbons ardents.
Laurent aurait dit à son bourreau : Les charbons m’apportent un rafraîchissement, mais à toi un supplice éternel. Et à Dèce : Voici que je suis bien cuit d’un côté, retourne-moi et mange. Puis, juste avant d’expirer : Seigneur, Jésus-Christ, je te rends grâces, parce que j’ai mérité de franchir les portes de ton royaume.
C’était le 10 août 258, Laurent pouvait avoir trente-huit ou quarante-huit ans.
Ce qui étonne, dans le récit du martyre de saint Laurent, c’est que l’auteur, à peine un siècle après la mort du saint Diacre, le situe sous le règne “commun” de Dèce et de Valérien, qui se sont en réalité succédé. A moins qu’il y ait eu un autre Valérien, avec le titre de préfet de Rome.
La grille du martyre de saint Laurent est visible dans la basilique Saint-Laurent à Rome, avec des taches du sang du Martyr sur la dalle.
Saint Laurent est nommé dans le Communicantes du Canon Romain, et inscrit le 10 août dans le Martyrologe.
A Rome, il n’y a pas de Saint qui soit plus honoré que lui, à part Notre-Seigneur et Notre-Dame. Saint Laurent est un des patrons de Rome.
Lazare Tiersot
1739-1794
Il était né le 29 mars 1739 à Semur-en-Auxois (Côte d’Or).
Il était entré chez les Chartreux de Beaune, où il était prêtre.
Déporté au moment de la Révolution, il se retrouva avec des centaines d’autres prêtres entassés littéralement à bord du navire Whashington, aux pontons de Rochefort. La destination devait être l’exil en Guyane, mais le bateau ne partit jamais.
Il mourut le 10 août 1794 et fut béatifié en 1995.
François François
1749-1794
Ce Religieux portait à la fois le nom et le prénom de François. Il était né le 17 janvier 1749 à Nancy.
Entré dans l’Ordre des Capucins, il prit en religion le nom de Sébastien.
Il fut déporté de la Meurthe au moment de la Révolution.
Il se retrouva avec des centaines d’autres prêtres entassés littéralement à bord du navire Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. La destination devait être l’exil en Guyane, mais le bateau ne partit jamais.
Il fut dit de ce Religieux qu’il était en singulière vénération de la part de ses Compagnons d’infortune, en raison de son éminente piété et de ses vertus monastiques.
Il priait continûment, surtout dans sa dernière maladie. Ce lui était une telle habitude, qu’il fut retrouvé mort à genoux, au petit hôpital, les mains jointes, les yeux élevés au ciel.
Il mourut le 10 août 1794 et fut béatifié en 1995.
Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont
1752-1794
Il était né le 23 décembre 1752 à Gannat (Allier).
Il faisait partie de la Société des Prêtres de Saint-Sulpice et était supérieur du Petit séminaire d’Autun.
Déporté au moment de la Révolution, il se retrouva avec des centaines d’autres prêtres entassés littéralement à bord du navire Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. La destination devait être l’exil en Guyane, mais le bateau ne partit jamais.
Il mourut le 10 août 1794 et fut béatifié en 1995.
Laurentius, diacre de Rome
† 258
Les Espagnols revendiquent la naissance de saint Laurent à Huesca, de Orentius et Patientia, ses saints parents martyrs.
Il aurait étudié à Saragosse, où il aurait rencontré le futur Sixte II et, se rendant à Rome, se serait arrêté à Gênes dans une maison qui devint plus tard la cathédrale Saint-Laurent.
A Rome, Laurentius devint diacre et, comme tel, accompagnait le pape Sixte.
Survint la persécution de Valérien (253-260), successeur de Dèce (250-253). Ce détail historique rend bien suspecte la Passio de saint Laurent, qui rend contemporains «les empereurs Dèce et Valérien», qualifiant ce dernier de «préfet» à Rome.
D’après la Passio de saint Laurent, le pape Sixte II aurait été arrêté aux premiers jours d’août 258, sans son diacre Laurent. Ils se croisèrent dans Rome, tandis qu’on conduisait le pape en prison. Ce fut le moment d’une célèbre conversation qu’on a résumée ainsi :
- Père, où vas-tu sans ton diacre, demanda Laurent, tout en pleurs.
- Dans trois jours, tu me suivras, répondit le pape, consolant son diacre généreux ; et d’ajouter : Distribue les richesses de l’Eglise à qui te semblera bon.
Dans le texte, la conversation en question est beaucoup plus développée, et l’on imagine mal les soldats s’arrêter en chemin avec leur prisonnier, attendant que le pape et son diacre aient achevé leurs considérations. De plus, on sait que le pape Sixte fut décapité le 6 août 258, en pleine cérémonie aux catacombes, ce qui semble totalement contredire qu’il ait rencontré son diacre dans Rome.
Mais reprenons la Passio. Laurent se hâta d’obéir et, rencontrant à nouveau le pape qu’on conduisait au lieu de son martyre, lui dit avoir achevé de distribuer les trésors qu’il lui avait confiés.
Le mot trésors sembla suspect aux soldats, qui en firent avertir l’empereur. Ce dernier demanda à Laurent d’apporter ces trésors et Laurent demanda pour cela un délai de deux ou trois jours. Passé ce temps, le saint Diacre convoqua tous les malades, handicapés, boîteux et aveugles, de la Ville et les amena devant l’empereur, en disant : Voici les trésors éternels, qui ne diminuent jamais et augmentent toujours, qui sont répandus en chacun et se trouvent dans tous. Furieux, l’empereur invita Laurent à sacrifier aux dieux romains et, devant son refus constant, le fit torturer.
Les tortures de Laurent furent la flagellation, les lames rougies au feu, les fouets plombés, les scorpions ; on lui défonça la bouche à coups de pierres et on l’allongea sur une grille, au-dessus de charbons ardents. Romanus, un des soldats présents au martyre de Laurent, admirant la patience de celui-ci, se convertit et professa sa foi en Jésus-Christ : il fut décapité sur le champ (v. 9 août).
Laurent aurait invectivé l’empereur en ces termes : Apprends, malheureux, que les charbons m’apportent un rafraîchissement et à toi un supplice éternel… Voici, misérable, tu as cuit un côté, retourne et mange.
Au long de son martyre, Laurent opéra plusieurs miracles : la veuve Cyriaque fut guérie de ses maux de tête, l’aveugle Crescentianus recouvra la vue, ainsi que Lucillus, que Laurent baptisa dans sa prison, et quelques autres aveugles également.
Traditionnellement, on place le martyre de saint Laurent au 10 août 258.
La Passio de saint Laurent eut une immense popularité. Son culte s’affirma très vite. Rien qu’à Rome il y eut jusqu’à trente à quarante églises consacrées au Diacre, qui devint le co-patron de Rome avec les saints Pierre et Paul. Une centaine de communes françaises portent son nom.
Saint Laurent est nommé dans le Communicantes du Canon Romain de la Messe.
Le tombeau de saint Laurent se trouve à Rome, au Campo Verano, où fut édifiée une basilique. Le gril qu’on y voit pourrait n’être qu’une copie de l’authentique, qui se trouverait soit à Saint-Laurent-in-Panisperna soit à Saint-Laurent-in-Lucina.
Il faut ajouter ici que dans la petite ville de Amaseno (Frosinone, Latium, Italie C), on conserve dans l’église une ampoule dont le contenu, une masse de couleur brune, dite relique de saint Laurent, se liquéfie chaque année au moment du 10 août, fête du saint Diacre. Le phénomène s’est vérifié depuis le 17e siècle, spontanément, sans qu’on ait à toucher à la fiole. La liquéfaction est parfois rapide, ou commence déjà plusieurs jours avant le 10 août, et peut s’observer dans son évolution quotidienne. En outre, la masse ne s’altère pas, alors que la fiole est légèrement brisée en un endroit, ce qui devrait conduire à une altération de la masse, au contact de l’air. Ce phénomène rappelle beaucoup celui de saint Janvier (v. 19 septembre).
Blane de Kingarth
† 590
Blane (vieil irlandais Bláán) aurait été un enfant illégitime d’une certaine Ertha, dont le frère, s.Cathan (v. 17 mai ?), s’occupa de l’éducation de l’enfant.
Cathan passa en Ecosse et confia Blane aux saints Comgall et Kenneth (v. 10 mai et 11 octobre).
Devenu moine, Blane serait devenu évêque à Kingarth (île de Bute, Ecosse).
On lui attribua beaucoup de miracles, entre autres la résurrection d’un enfant.
Malgré le peu de détails certains qu’on a sur lui, Blane fut très populaire en Ecosse et objet d’une intense dévotion.
Saint Blane de Kingarth est commémoré le 10 août dans le Martyrologe Romain.
Malchus de Lismore
12e siècle
Malchus est un de ces nombreux personnages illustres de la vieille Irlande catholique, dont on connaît trop peu de détails historiques.
Il ne nous est connu que par un passage de s.Bernard (v. 20 août), qui en parle dans la Vie de saint Malachie : Malachie serait allé se former auprès de Malchus, un Irlandais qui avait vécu dans le monastère anglais de Winchester avant de devenir évêque à Lismore (sud de l’Irlande).
Malchus était consulté de loin, et même de l’Ecosse, à cause de sa grande instruction et surtout de ses vertus et de ses miracles.
Malchus a pu être évêque dès 1113, après Macmic-Aeducan.
En 1127, il prit sous sa protection Cormac Mac Carthy, roi de Desmond, qui avait été détrôné, et le confia à la douce conduite de Malachie.
Il n’y a pas de raison grave à mettre en doute l’information de s. Bernard, mais le Martyrologe ne mentionne pas notre évêque.
Il l’était dans la précédente édition, au 10 août.
Hugues de Montaigu
1070-1136
Hugues naquit vers 1170, au château de Montaigu (territoire de Cluny, Saône-et-Loire), du seigneur Dalmace et de son épouse, de la noble maison des seigneurs de Semur. L’oncle de Hugues était Robert, duc de Bourgogne.
Ayant montré dès l’enfance une grande inclination pour la vie claustrale, il prit l’habit bénédictin très jeune, des mains de son oncle, Hugues de Cluny (v. 29 avril).
Vers 1099, il fut nommé abbé de Saint-Germain d’Auxerre, mais n’en resta pas moins extrêmement modeste, l’humilité étant une de ses vertus préférées. En 1107, il mit son monastère sous l’autorité de l’abbé de Cluny.
En 1114, il y eut quelques problèmes lors de son élection au siège épiscopal d’Auxerre, et Hugues en référa au pape, qui prit de court toutes les cabales et l’ordonna lui-même évêque d’Auxerre.
Toute la population l’accueillit avec trépidation. Hugues demeura moine sous l’habit de l’évêque. Sa plus haute préoccupation fut de favoriser la vie monacale et trois monastères furent construits sous son épiscopat : Bouras, Roches, Régny. Hugues s’y retirait dès qu’il le pouvait, mais aussi rejoignait saint Bernard (v. 20 août) à Cîteaux.
Une jolie anecdote colore son séjour dans cette abbaye : Hugues voulut se joindre aux moines pour la moisson. Durant le travail, un orage menaça. Saint Bernard demanda à Hugues de prier pour écarter l’orage, mais Hugues, humblement, proposa à Bernard de le faire ; alors tous deux invoquèrent ensemble le Ciel de les épargner, et l’orage s’éloigna.
Dans sa responsabilité épiscopale, Hugues se refusa énergiquement à remettre le moindre bénéfice à un membre de ses proches.
Ce qu’il avait, il le donnait ; il se réservait un habit de mauvaise toile ; un jour qu’on lui servait un bouillon avec une cuiller en argent, il la fit vendre. Désirant faire un pèlerinage à Rome, il quêta un peu d’argent ; mais ayant été bloqué au Mont-Cenis, il restitua l’argent reçu pour le voyage. Il donnait son meilleur vin à des monastères.
Il fit reconstruire en pierres l’évêché, écrasé une nuit par l’effondrement d’une tour en bois, mais dont il sortit indemne, seul son lit ayant été protégé ; il pourvut la cathédrale de magnifiques ornements.
En 1120, il reçut le pape Calixte II, qui consacra l’autel majeur de la cathédrale.
En 1132, il assista au chapitre général de l’Ordre de Cluny et fut chargé de missions au nom du pape.
Sentant sa mort proche, il recommanda à son entourage de continuer à chanter l’office jusqu’à la fin, annonçant qu’il reposerait une fois cet office achevé, ce qui arriva : à la fin de l’office, il rendit à Dieu son âme, au soir du 10 août 1136.
Bien que le culte de Hugues de Montaigu fût reconnu au 18e siècle, il n’y eut jamais de célébration liturgique, et le bienheureux Hugues, si humble dans toute sa vie, s’est aussi humblement retiré du Martyrologe actuel.
Arcangelo Placenza
1390-1460
Arcangelo naquit vers 1390, à Calatafimi (Sicile) dans la noble famille des Placenza.
Tout jeune, il se sentit poussé à une vie isolée de prière. Il vivait dans une grotte de la montagne, où il eut la visite de Notre-Dame ; on vint le voir, sa prière obtint des grâces : ses vertus et ses miracles attirèrent les gens du voisinage ; même ses parents seraient venus lui suggérer de quitter ce genre de vie ; l’ermite s’enfuit à Alcamo, où on le retrouva, pour lui demander de s’occuper d’un hôpital abandonné. Il le restaura.
Dès qu’il le put, il repartit dans la solitude. A cette époque, un décret papal commandait aux ermites de rejoindre les monastères : Arcangelo obéit et entra au monastère franciscain de Palerme, où il fut ordonné prêtre.
Puis il revint à Alcamo, où il fonda un monastère de l’Observance franciscaine ; il fut bientôt élu provincial. Mais sa prédilection était la contemplation, la prière, occasionnellement la prédication ; les miracles et les prophéties confirmèrent sa parole enflammée.
Ces miracles continuèrent après sa mort, survenue le 24 juillet 1460 (on trouve aussi la date du 26 juillet 1480, qui est peut-être erronée).
L’urne contenant son corps, non corrompu, se trouve toujours dans l’église d’Alcamo.
En 1836, son culte fut confirmé ; le Martyrologe le mentionnait au 5 juillet, et actuellement au 10 août, sans explication pour le choix de cette dernière date.
João de Menezes da Silva
1420-1482
João naquit en 1420 à Campo Maior (Portugal), benjamin des onze enfants de Rui Gomes da Silva et Isabel de Menezes. Rui était le Premier magistrat de la ville.
Une de ses sœurs était sainte Beatriz da Silva (v. 9 août).
Après avoir servi à la cour de Pedro de Menezes, son grand-père maternel, à Ceuta, João contracta un mariage, encore très jeune.
On ne sait pour quel motif, probablement à la suite d’un veuvage, il entra en 1442 dans l’Ordre hiéronymite à Guadalupe (Espagne), où il resta pendant dix ans. Son grand désir était la conversion des Maures : il vint à Grenade dans le désir ou de les convertir ou de mourir martyr, mais il n’y subit «que» la flagellation ; il tenta de partir pour l’Afrique, mais une tempête le rapatria.
En 1452, il changea de cap : il entra dans l’Ordre franciscain à Ubeda, comme frère convers. C’est peut-être durant cette période qu’il prit le nom de Amadeo (Amadeus, Amadeu).
L’Ordre l’envoya alors en Italie : en 1453 il était à Assise, puis il fut à Pérouse, à Brescia, à Milan.
En 1457, il tenta la vie érémitique, mais d’autres confrères voulurent se joindre à lui. Le frère convers Amadeo fut tellement fidèle à la règle franciscaine, que les supérieurs le convainquirent de recevoir les ordres et il fut ordonné prêtre en 1459.
Malgré certaines oppositions qui lui vinrent de l’Ordre lui-même, Amadeo fonda plusieurs couvents dans l’esprit de l’Observance, notamment celui de Notre-Dame de la Paix à Milan.
Des miracles contrarièrent son désir d’effacement… Le Ministre (supérieur) Général de l’Ordre, un certain Francesco della Rovere, le prit sous sa protection, puis en fit son confesseur en devenant le pape Sixte IV.
Amadeo ouvrit à Rome le couvent de Saint-Pierre in Montorio, et quelques autres.
En 1482, Amadeo visita ses couvents. C’est à Milan qu’il mourut, le 10 août 1482 (sainte Beatriz devait mourir le 9 août 1492).
Le courant «fondé» par Amadeo donna lieu à l’apparition d’une véritable branche nouvelle dans l’Ordre franciscain, celle des Amadéites, qui eurent jusqu’à vingt-huit maisons en Italie ; il y eut le couvent de San Genesto près de Cartagena (Espagne) ; ils furent cependant réunis au siècle suivant à la branche de l’Observance.
Amadeo laissa un traité, De Revelationibus et Prophetiis, et peut-être des Homélies sur la Bienheureuse Vierge Marie, qu’on a cependant estimées apocryphes. Il écrivit aussi un Apocalypsis nova, dialogue avec l’Archange Gabriel sur diverses théories théologiques, qui est souvent un commentaire du livre de l’Apocalypse.
On ne connaît pas de date d’une quelconque reconnaissance de culte, mais les miracles obtenus par l’intercession d’Amadeo l’ont fait reconnaître comme Bienheureux. Il n’est pas mentionné dans l’actuel Martyrologe.
Augustinus Ōta
1572-1622
Il était né en 1572 à Ojika (Gotō-rettō, Nagasaki, Japon).
Dès l’enfance, on l’éduqua dans le milieu des bonzes, mais il reçut le baptême à quinze ans, après avoir entendu les Pères jésuites prêcher.
Il s’était marié, mais la mort de son épouse le laissa libre de son temps : il se proposa les larmes aux yeux pour l’entretien d’une église et pour rendre des services auprès des fidèles. Il considérait tout ce travail comme son repos.
Il voulut accompagner le père Camillo (voir au 15 septembre) dans un voyage sur l’île Gotō, mais ils furent arrêtés et conduits en prison.
Dans cette prison étroite et malodorante, Augustinus montra la plus grande patience et demanda avec insistance au père Camillo de pouvoir être compté parmi les membres de la Compagnie de Jésus. Mystérieusement, la demande écrite qu’en fit le père au Supérieur, et la réponse de ce dernier, parvinrent à destination. C’est ainsi qu’Augustinus obtint la réponse positive du Supérieur la veille même de son martyre. et fit la profession dans les mains du père Camillo.
Il reçut la palme du martyre, par la décapitation, à Ikinoshima (Nagasaki) le 10 août 1622.
Il fait partie de deux-cent cinq Martyrs du Japon béatifiés en 1867.
Lazare Tiersot
1739-1794
Il était né le 29 mars 1739 à Semur-en-Auxois (Côte d’Or).
Il était entré chez les Chartreux de Beaune, où il était prêtre.
Déporté au moment de la Révolution, il se retrouva avec des centaines d’autres prêtres entassés littéralement à bord du navire Whashington, aux pontons de Rochefort. La destination devait être l’exil en Guyane, mais le bateau ne partit jamais.
Il mourut le 10 août 1794 et fut béatifié en 1995.
François François
1749-1794
Ce Religieux portait à la fois le nom et le prénom de François. Il était né le 17 janvier 1749 à Nancy.
Entré dans l’Ordre des Capucins, il prit en religion le nom de Sébastien.
Il fut déporté de la Meurthe au moment de la Révolution.
Il se retrouva avec des centaines d’autres prêtres entassés littéralement à bord du navire Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. La destination devait être l’exil en Guyane, mais le bateau ne partit jamais.
Il fut dit de ce Religieux qu’il était en singulière vénération de la part de ses Compagnons d’infortune, en raison de son éminente piété et de ses vertus monastiques.
Il priait continûment, surtout dans sa dernière maladie. Ce lui était une telle habitude, qu’il fut retrouvé mort à genoux, au petit hôpital, les mains jointes, les yeux élevés au ciel.
Il mourut le 10 août 1794 et fut béatifié en 1995.
Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont
1752-1794
Il était né le 23 décembre 1752 à Gannat (Allier).
Il faisait partie de la Société des Prêtres de Saint-Sulpice et était supérieur du Petit séminaire d’Autun.
Déporté au moment de la Révolution, il se retrouva avec des centaines d’autres prêtres entassés littéralement à bord du navire Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. La destination devait être l’exil en Guyane, mais le bateau ne partit jamais.
Il mourut le 10 août 1794 et fut béatifié en 1995.
Salvador Estrugo Solves
1862-1936
Né le 12 octobre 1862 à Alzira (Valencia, Espagne), il sentit très tôt l’appel au sacerdoce, grâce à l’ambiance profondément religieuse de sa famille.
Il étudia au séminaire de Valencia et fut ordonné prêtre en 1888.
Successivement vicaire à Tous, Guadassuar, Alberic et Siete Aguas, il fut finalement nommé aumônier à l’hôpital de son pays d’origine, où il assistait les malades.
Il fut assassiné à Alberic, le 10 août 1936, et fut béatifié en 2001.
Antonio González Penín
1864-1936
Antonio vit le jour le 1er mars 1864 à San Salvador de Rabal (Orense, Espagne), de Ramón et Josefa, qui le firent baptiser le lendemain.
Entré dans l’Ordre des Mercédaires Déchaux à Toro en 1887, il fit le noviciat, la première profession en 1888 et les vœux solennels en 1891.
Il se trouvait à Herencia ; mais il demanda à passer dans la branche des Mercédaires Chaussés et refit, à El Olivar, la vêture, le noviciat, la profession (1896-1897).
On lui confia la porterie, la sacristie, la couture, et surtout la cuisine.
En 1899 il passa successivement par les couvents de San Ramón, Lleida, El Olivar, Lleida ; en 1900 : El Olivar, où il fit la profession solennelle, et resta six ans.
Sur la table de sa cellule, il conservait un crâne, pour apprendre dans le livre de la mort.
En 1906, il fut envoyé à Palma de Maiorque, où il gérait avec deux autres Frères la sacristie, la cuisine et le poulailler.
A partir de 1907, il fut souffrant et dut recevoir divers traitements : une opération à l’abdomen, une cure au vin blanc, des bains chauds, extraction d’une molaire ; en outre, une jambe le faisait beaucoup souffrir et malgré cela, il continuait son travail, les courses pour la communauté, sans jamais se plaindre.
En 1921, il partit pour Barcelone. Il souffrait de plus en plus de rhumatismes aux jambes et ne restait dans sa chambre que sur ordre médical, sinon il se levait chaque jour pour faire les courses, préparer les repas et de toutes façons participer à tous les exercices communs.
Les dernières années, il sortait vêtu civilement, mais sa dignité le signalait aussi bien.
Contraint d’abandonner le couvent en juillet 1936, réfugié chez des amis, il aperçut en pleurant la profanation des saintes images et de tout le mobilier de son cher couvent, particulièrement quand on brûla sur la place publique le cadre de Notre-Dame de la Merci.
Comme les miliciens perquisitionnaient les maisons, il trouva à loger chez un prêtre pendant une quinzaine de jours.
Le 9 août, au soir, des miliciens vinrent chercher deux curés. Le Frère se présenta comme Religieux mercédaire ; quand on lui demanda où étaient les autres, il répondit en vérité qu’il n’en savait rien, et reçut alors mille injures, obscénités et coups à la tête et sur tout le corps ; l’autre prêtre fut maltraité de la même façon.
Fatigués, les miliciens se retirèrent, tout en les menaçant ; une demi-heure après revinrent d’autres jeunes gens, qui recommencèrent les insultes et les coups, puis les emmenèrent. Il était deux heures du matin, du 10 août 1936.
On retrouva les deux cadavres à la morgue, méconnaissables. Le Frère Antonio avait été particulièrement maltraité : il portait des traces de coups d’arme à feu, la bouche détruite, un œil arraché, les jambes fracturées, les parties génitales sectionnées, le thorax enfoncé.
Frère Antonio fut béatifié en 2013.
José Javier Gorosterratzu Jaunarena
1877-1936
Il vit le jour le 7 août 1877 à Urroz de Santisteban (Urrtoz), de José María et Tomasa, de bons navarrais bascophones, qui eurent huit enfants.
José fut baptisé le 8 août.
Après l’école communale, il alla en 1889 étudier à Labayen, reçu par son grand-père maternel, auprès duquel il apprit l’art de paître les troupeaux et aussi la dévotion mariale du chapelet. Puis il revint chez les siens.
Ayant ressenti en lui la vocation sacerdotale, il frappa à plusieurs portes, mais reçut à chaque fois la même réponse : déjà quinze ans ! et si peu d’instruction…
Des Pères Rédemptoristes de passage en mission parlèrent de lui à leur Supérieur. Celui-ci eut une réaction à peu près semblable aux précédentes, mais admit tout-de-même José comme postulant ; comme il avait déjà quinze ans, et qu’il ne savait pas un mot d’espagnol, il était trop tard pour lui faire commencer des études sacerdotales ; en conséquence de quoi, on lui proposait d’être Frère convers, et menuisier.
Ces considérations et ces décisions nous laissent aujourd’hui rêveurs et même tristes. Est-ce impossible, à quinze ans, d’apprendre l’espagnol ? Et ne pouvait-on pas faire de la théologie en basque ? Mais Dieu n’avait pas dit son dernier mot…
José fut un temps à Astorga, fit le noviciat à Nava del Rey (Valladolid), reçut l’habit en 1895.
Il fit la profession en 1896. Le père Maître s’aperçut enfin de ses réelles capacités intellectuelles, et le fit envoyer à Astorga pour des études théologiques, qui furent si brillantes, qu’il fut ordonné prêtre en 1903, à vingt-six ans.
On l’envoya à El Espino (Burgos) comme professeur, puis comme professeur de sciences et de philosophie pour les bacheliers.
En 1913, on l’envoya en mission à Pamplona, où il prêcha en basque et en espagnol. En 1927, il fut à Madrid, en 1930 de nouveau à Pamplona, en 1933 à Cuenca.
Le petit berger inculte était devenu un missionnaire très cultivé et un excellent directeur spirituel. Dieu avait récompensé son humilité, sa patience et sa persévérance à l’étude.
Il contribua à l’histoire du Pays Basque par divers travaux d’érudition historique et travaillait encore, au moment de sa mort, à un ouvrage sur le Cardinal Carranza, pour lequel il avait déjà obtenu les autorisations nécessaires à consulter les Archives du Vatican. Depuis, malheureusement, son travail disparut.
Vers le 20 juillet 1936, il quitta le couvent avec un autre Frère, et ils furent reçus chez des amis. Fin juillet, la maison fut fouillée, mais les miliciens ne trouvèrent rien ni personne. Le 28 juillet, ils se réfugièrent dans le séminaire, pensant y être en plus grande sûreté. L’évêque s’y trouvait aussi avec bien d’autres prêtres, et l’édifice était surveillé par la Garde Civile. Mais le 29 juillet, la Garde Civile fut «remplacée» par les miliciens… Le séminaire devenait alors en réalité une prison.
A partir du 31 juillet eurent lieu des exécutions. L’évêque ainsi que deux autres Rédemptoristes (Goñi et Olarte) furent fusillés.
Le père José se préparait volontiers et intensément au martyre, mais priait seulement de pouvoir auparavant achever son ouvrage d’histoire. Dieu ne le lui permit pas.
Son martyre eut lieu le 10 août 1936, et le père José fut béatifié en 2013, avec cinq autres Rédemptoristes : Ciriaco Olarte Pérez de Mendiguren, Miguel Goñi Áriz, Julián Pozo Ruiz de Samaniego, Victoriano Calvo Lozano et Pedro Romero Espejo.
Esteve Llover Torrent
1885-1936
Esteve (Etienne) vit le jour le 27 juillet 1885 à Les Planes d’Hostoles (Girona, Catalogne, Espagne), de Jaume et Margarida, dont huit de leurs onze enfants moururent en bas âge. Ils vivaient d’une petite industrie de vannerie.
On connaît moins les étapes de la vie chrétienne d’Esteve, car les archives paroissiales furent détruites durant le soulèvement de 1936.
Durant l’enfance, grandit en Esteve le désir d’être prêtre, mais les parents ne pouvaient payer ses études et la pension.
Le garçon travailla comme ouvrier pour gagner ce qu’il fallait et entrer ainsi chez les Frères Maristes à Sant Andrés de Palomar en 1899, où il professa avec le nom de Millán. Il fit la profession solennelle à Manresa en 1906, qu’il compléta en 1922 par le vœu de stabilité.
Il fut présent dans les maisons de Arceniega, Sant Andrés, puis à Vic (1905), Alicante (1910), directeur à Centelles (1911) ; en 1916, il passa à Grugliasco (Italie) et revint à Barcelone (1917) et en dernier lieu à Denia (Alicante) en 1928.
Des responsabilités qu’il eut, on peut facilement déduire que c’était un homme de tempérament, d’ordre, et qui avait beaucoup d’ascendant sur les élèves et leurs familles.
Arrêté à Tabernes de Valldigna (Valencia), il fut assassiné à Alzira (Valencia) le 10 août 1936 et béatifié en 2013.
Lluís Sans Viñas
1887-1936
Lluís naquit à Montblanc (Conca de Barberà) le 21 juin 1887, en la fête de saint Louis de Gonzague, dont il reçut le nom au Baptême, le 24 suivant. Ses parents s’appelaient Josep et Emília.
Il fut ordonné prêtre en 1911.
Il sera nommé à Constantí, Les Pobles, Prenafeta, Solivella, Belltall, Sarral et Rocafort de Queralt.
Chaque mois, il organisait des conférences en invitant des prêtres jésuites, avec des cérémonies solennelles, pour tenter de re-christianiser la paroisse. Il se préoccupa spécialement des jeunes et des enfants.
Les trois années et demie qu’il passa à Sarral, devaient être un véritable calvaire.
Déjà lors de la révolte des Asturies (1934), il fut lui-même jeté en prison, d’où il put s’enfuir et se cacher dans la montagne, où il vécut misérablement. Il sera insulté, objet de violences ; les autorités voulurent lui faire remettre les clefs de l’église, mais il refusa énergiquement, préférant défendre les droits de l’Eglise même au prix de sa vie.
Le Vendredi Saint de 1936, les autorités firent descendre les cloches de l’église, sans que le pauvre curé pût rien dire ni faire pour les en empêcher. Lors de la fête de la Première communion à Rocafort de Queralt, dont l’abbé Lluís était chargé, on profita de son absence pour forcer les portes de l’église et changer la serrure.
Patiemment, il changea lui-même de nouveau la serrure de l’église, toujours épaulé par son fidèle vicaire, don Tomàs Capdevila (v. 6 septembre).
Quand la révolution éclata en juillet, le 20, après la dernière Messe, il se réfugia chez une paroissienne. Apprenant qu’on voulait mettre le feu à l’église, il envoya quelques personnes de confiance pour retirer le Saint Sacrement.
Le 10 août, fête de saint Laurent, on l’arrêta. Les mains en l’air, il dut traverser tout le pays à la vue de tous ceux qui proféraient des moqueries et des grossièretés à son égard. On chercha à l’humilier jusqu’au dernier degré. On le conduisit devant son église dévastée par le feu, son presbytère saccagé. Puis on retraversa le village, sous les railleries des gens. On le frappait aux jambes avec la culasse des fusils, on lui envoyait des coups de pieds ; on lui tira aussi des coups de feu dans les jambes. Il souffrit tout cela en silence, avec une résignation vraiment extraordinaire. De temps en temps seulement, il s’exclamait : Mon Dieu ! Saint Laurent ! sauvez-moi !, tandis que beaucoup criaient : A mort !
On pourrait dire que c’était la Passion du Christ qui se répétait au vingtième siècle.
Finalement, on le fourra dans une voiture et on alla le fusiller non loin de la colline de Lilla.
C’était le 10 août 1936. Don Lluís Sans Vigñas a été béatifié en 2013.
Juan Martorell Soria
1889-1936
Juan vit le jour le 1er septembre 1889 à Picasent (Valencia, Catalogne).
Il entra au collège salésien de Valencia puis incorpora le noviciat.
Il fit la profession en 1914 et fut ordonné prêtre en 1923.
Après quelques postes, il fut chargé de la paroisse de Valencia, où il fut un curé excellent.
Il était très zélé pour la catéchèse et donnait tout ce qu’il avait aux pauvres.
En juillet 1936, les Religieux furent incarcérés à la prison Modelo. Don Juan fut une première fois libéré mais, ne trouvant où se cacher, fut repris.
Il se retrouva dans son collège, mais celui-ci était transformé en tchéka. Qui le rencontra, le trouva tout ensanglanté et accroupi dans un coin.
Il fut martyrisé à Valencia le 10 août 1936, et béatifié en 2001.
Andrés Rueda Rojas
1895-1936
Andrés Rueda Rojas naquit le 8 juillet 1895 à Pedro Abad (Cordoue, Espagne S).
Ce pieux laïc montra sa fidélité totale au Christ, jusqu’à la mort.
Son martyre eut lieu à Pedro Abad, le 10 août 1936.
Andrés Rueda Rojas sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 10 août.
Victor Calvo Lozano
1896-1936
Né le 23 décembre 1896 à Horche (Guadalajara, Espagne), Victor reçut la grâce du Baptême le jour de Noël, la Confirmation en 1901, la Première communion en 1903 ou 1904.
Il écrivit lui-même que son père, Juan, était un paysan de bonnes intentions, et sa mère, María Candelas, une femme craignant Dieu et fidèle dans ses devoirs.
Après quelques rudiments reçus à l’école du village, il travailla à la ferme. Mais il aimait lire des livres de spiritualité, et il trouva par exemple la Règle de saint Benoît, d’autres encore.
Il entendit très tôt l’appel au sacerdoce, mais les conditions familiales et divers autres facteurs retardèrent ses études. Principalement, on ne voulait pas perdre les deux bras de ce garçon, qui était si serviable ; quand il parla de sacerdoce, il reçut en réponse des refus répétés, et même des accusations, des reproches, des insultes… Il patienta.
En 1913, mourut sa mère ; ce fut une dure épreuve. L’année suivante, passèrent par là des Rédemptoristes, en mission. Leur parole conquit le cœur de Victor, qui intensifia sa vie intérieure, grâce à la paternelle bienveillance du curé.
En 1918, il fit le service militaire et finalement, en 1919, quitta la maison pour entrer chez les Rédemptoristes à Nava del Rey (Valladolid), que le bon curé avait prévenus (signalons ici que ce prêtre, Juan Antonio Cortés Moral, fut martyrisé le 4 octobre 1936 ; sa cause de béatification est en cours).
Victor, reçu comme postulant, se vit confier le travail du jardin et reçut l’habit en novembre.
En 1920, il fit la profession comme Frère convers, avec le nom de Victoriano.
Entre 1921 et 1925, il passera à Cuenca, Astorga et El Espino, avant de revenir à Cuenca.
On l’y nomma sacristain et portier. Il était si discret dans ses activités, qu’on le surnomma El silenciario, le silencieux. Bien qu’il n’eût pas fait de grandes études, il possédait un bon bagage culturel et de bonnes références spirituelles, de sorte qu’il put être le directeur spirituel d’une pieuse âme, pour laquelle il écrivit même des retraites.
En 1924, il fit la profession solennelle.
En 1928, il se proposa pour la mission en Chine, mais ce n’était pas son destin.
1936. Le 20 juillet, il quitta le couvent avec le Confrère, Julián Pozo, qui était malade. Après quelques jours chez une famille d’amis, ils rejoignirent le 25 le Séminaire, où l’on pensait que la situation était plus sûre.
En réalité, ils apprirent bientôt le martyre de leurs Confrères Olarte et Goñi (31 juillet), de l’évêque et du père Pozo (9 août).
Le 10 août 1936 à deux heures du matin, des miliciens l’arrêtèrent avec le père Gorosterratzu, et ils les conduisirent sans ménagement, au cimetière de Cuenca, où on les fusilla brutalement, de plusieurs balles dans la tête.
Victor Calvo Lozano fut béatifié en 2013.
Miguel Borrego Amo
1899-1936
Miguel Borrego Amo naquit le 29 avril 1899 à Cañete de las Torres (Cordoue, Espagne S).
Il fut ordonné prêtre.
Son martyre eut lieu à Adamuz, le 10 août 1936.
Miguel Borrego Amo sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 10 août.
Jaume Jardí Vernet
1901-1936
Jaume vit le jour le 7 mai 1901 à Vandellós (Tarragona, Espagne) et fut baptisé le 8.
Il entra au noviciat mineur des Frères des Ecoles Chrétiennes de Cambrils et commença le noviciat à Hostalets en 1917 ; il reçut l’habit avec le nom de Fulbert Jaume et fit ensuite le scholasticat à Bujedo.
Il commença son activité à Cambrils, fut quatre ans à Gracia et fut envoyé en 1931 à Tarragona, en 1934 à Manlleu.
Ce bon professeur avait une spéciale dévotion envers Notre-Dame.
Le 21 juillet 1936, il fallut abandonner précipitamment la maison de Cambrils où il se trouvait de passage. Il chercha quelqu’un qui pouvait le conduire chez sa mère, veuve, à Vandellós, mais il était déjà «suivi».
Le 10 août dans la soirée, le Comité procéda à une fouille de la maison et emmenèrent le Frère pour une simple formalité.
On sortit du pays ; au passage, on «ramassa» aussi le curé et un autre personnage, Jaume Escoda Margalef, chrétien assez connu.
Arrivés à Tivisa, les hommes se rapprochèrent d’un camion, d’où sortirent des miliciens qui les attendaients. Nos trois prisonniers tombèrent sous les rafales de balles.
La chronique des événements ne nous donne pas le nom du curé ; Jaume Escoda fait partie d’une Cause non encore aboutie.
Frère Fulbert Jaume fut béatifié en 2013.
José Toledo Pellicer
1909-1936
Né le 15 juillet 1909 à Llaurí (Valencia, Espagne), il était le fils de paysans très chrétiens.
Il étudia chez les Pères des Ecoles Pies de Alzira, avant d’entrer au séminaire de Valencia et fut ordonné prêtre en 1934.
Nommé vicaire à Banyeres (Alicante), il montra tout l’enthousiasme de son sacerdoce dans ses activités pastorales : patronage, action catholique, cercles d’étudiants, catéchèse, prédication. Il monta aussi un petit orchestre.
Après deux années de sacerdoce, à vingt-sept ans, il fut assassiné à El Saler de Valencia, le 10 août 1936, et fut béatifié en 2001.
Edward Grzymała
1906-1942
Il vit le jour le 19 (ou le 29) septembre 1906 à Kołodziaż (Podlaskie, Pologne) ; son père, Zdzislaw, était garde-forestier.
Faute d’école, le garçon étudia en privé ; quand il partait garder les vaches, il prenait avec lui un livre.
Quand il eut quinze ans, malgré l’opposition de son père, il vint à Varsovie pour étudier ; sans ressources, il se mit domestique au noir.
Il eut le bonheur de rencontrer un bon prêtre qui l’aida beaucoup, trouva une pieuse personne qui pouvait l’héberger et le nourrir.
Edward fit paraître une intelligence hors pair, spécialement en mathématiques et en langues étrangères ; il put même donner des leçons privées, pour gagner sa vie.
Très fortement attiré par le Saint-Sacrement, il priait beaucoup et entendit l’appel de Dieu.
Entré au Grand séminaire de Włocław en 1926, il fut ordonné prêtre en 1931. Sa préparation ne fut pas toujours facile ; il connut des combats, mais il fut vainqueur.
Au terme de ses études, il connaissait bien le latin, le grec, l’hébreu, mais aussi les langues vivantes : français, allemand, anglais, italien, espagnol !
Puis il fut envoyé à Rome pour passer le doctorat en Droit canonique.
En 1935, il fut nommé vicaire à Lipno, puis Konin et Kalisz, tout en collaborant avec les éditions paulines à la traduction et à l’édition de l’Ecriture en polonais.
A Konin, il s’occupa très particulièrement des jeunes étudiants, chrétiens ou juifs, qui l’ont tenu en profonde vénération. Ses sermons enflammés le firent même surnommer un savonarole polonais ; il exhortait les fidèles à être des chrétiens authentiques et n’acceptait pas les «demi-mesures» ; déplacé à Kalisz, il se dépensa tout autant.
En 1938, il revint à Włocław et fut aumônier des Sœurs de Pleszew, puis nommé, encore bien jeune, vicaire général.
Le 26 août 1940, jour de la fête de Notre Dame de Czestochowa, il fut arrêté par la Gestapo et emmené au camp de Sachsenhausen, avant d’être transféré à celui de Dachau, avec le numéro 22664.
Là-bas, il continua de donner des «conférences», en latin. Un jour, il fut surpris et battu ; il en remercia la Providence, pour avoir eu quelque chose à souffrir.
Il se montra pleinement sacerdotal autant qu’il eut des forces ; ayant reçu un pain, il le partagea ; il aida d’autres prisonniers à transporter des fardeaux ; un jour il tomba de fatigue : on lui versa un seau d’eau froide pour le réanimer et il fut mis à l’infirmerie.
Le 10 août 1942, il fut envoyé avec d’autres handicapés à la chambre à gaz. Il avait trente-six ans.
Il a été béatifié en 1999.
Franciszek Drzewiecki
1908-1942
Il vit le jour le 26 février 1908 à Zduny (Łódzkie, Pologne), de Jan et Rozalia, des parents très chrétiens qui eurent onze enfants.
Après l’école, il postula au séminaire de Łowiczu, mais préféra s’orienter vers l’institut de Don Orione à Zduńska Wola, en 1922.
En 1930, il fit la première profession et, en 1931, fut envoyé à Venise et Tortona (Italie).
Il fit son noviciat en 1933-1934, et professa solennellement dans les mains du Fondateur, don Luigi Orione (voir au 12 mars).
Ordonné prêtre en 1936, il travailla au Petit Cottolengo de Gênes.
En 1937, de retour en Pologne, il fut chargé de la Croisade eucharistique et de la catéchèse. En 1939, il s’occupa du Petit Cottolengo et de la paroisse du Sacré-Cœur de Włocław.
Il continua son apostolat avec zèle même quand la guerre se déclencha.
Le 7 novembre 1939, il fut arrêté dans la rafle générale organisée par la Gestapo. Il fut prisonnier dans une maison de Salésiens transformée en prison.
Le 15 décembre 1940, il fut conduit à Dachau, avec le numéro 22666.
Il s’épuisa et perdit la santé dans l’exploitation agricole où on le mit. Il souffrit d’engelures, de malnutrition, et fut finalement emmené au château de Hartheim (Linz), le 10 août 1942 ; il avait trente-quatre ans.
La date ci-dessus est celle retenue dans le Martyrologe pour son dies natalis. Dans des bulletins de l’Institut de Don Orione, il est dit qu’il fut conduit à Hartheim le 10 août, et qu’il mourut (gazé) le 13 septembre.
Il a été béatifié en 1999.