11 AOUT
III.
S Alexandros, philosophe, charbonnier par ascèse, puis évêque à Comane et martyr ; patron des charbonniers.
IV.
S Rufinus, premier évêque à Assise et martyr.
Ste Susanna , martyre romaine ; elle refusa d'épouser le fils de Dioclétien.S Cassianus, évêque à Benevento.
S Tiburtius, martyr romain.S Taurinus, premier évêque à Evreux.
Ste Digne, vierge solitaire à Todi.
Ste Attracta, irlandaise qui reçut de s. Patrice le voile des vierges.
VI.
S Equitius, abbé en Valérie ; il mit en déroute un faux moine qui était sorcier ; son extrême simplicité désarma l'envoyé du pape venu le convoquer à la suite d'une calomnie.
VII.
S Géry, évêque à Cambrai pendant quarante ans ; il avait appris le psautier pour être diacre ; le jour du sacre, il fit tomber les chaînes de douze prisonniers.
Ste Rusticula (Marcia), abbesse à Arles, de dix-huit à soixante-dix-sept ans.
Ste Agilberte (Gilberte), abbesse à Jouarre.
XI.
S Gérard, croisé auvergnat, mort à Gallinaro lors de la première croisade ; il apparut à un autre croisé qui fit connaître son tombeau, où eurent lieu des miracles.
XIII.
Ste Claire, fondatrice à Assise des Pauvres Dames de l'Ordre des Mineurs (Clarisses), canonisée deux ans après sa mort ; Pie XII l'a proclamée patronne de la télévision parce qu'elle “assista” depuis sa cellule à la messe de minuit de Noël.
XV.
B Nicolas Appleine, chanoine à Prémery ; Louis XI recourut à son suffrage.
XVI.
Bx John Sandys, Stephen Rowsham (prêtres) et William Lampley (tailleur), martyrs anglais, béatifiés en 1987.
XVIII.
B Jean-Georges Rehm (Thomas), dominicain à Schlestadt, martyr aux pontons de Rochefort, béatifié en 1995.
XIX.
B Luigi Biraghi, prêtre milanais, béatifié en 2006.
S John Henry Newman, cardinal anglais converti de l’anglicanisme, béatifié en 2010, canonisé en 2019.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiés en 2001 :
Laïcs : près de Valencia, Ráfael Alonso Gutiérrez (*1890), père de six enfants, et Carlos Díaz Gandía (*1907), père d'une petite fille de huit mois ;
- béatifiés en 2013 :
Hospitaliers : à Valencia, le prêtre Ramón Rosell Laboria (Leonci, *1897), et le profès Armando Óscar Valdés (Jaime, *1891) ;
Picpus : près de Madrid, le prêtre Benjamín Fernández de Legaria Goñi (Teófilo, *1898) ;
Frères Maristes : près de Huesca, Julián Lisbona Royo (Timoteo José), Francisco Donazar Goñi (Andrés José), Marcos Leyún Goñi (Emiliano José) (*1891, 1893, 1897) ; près de Madrid, Manuel Llop Plana (Adrián) et José Valencia Janices (Benigno José) (*1896, *1906) ;
- béatifiés en 2017 :
Lazaristes : à Madrid, le convers Estanislao Páramo Marcos (*1885) ;
Clarétains : près de Barcelone, le convers Antoni Casany Vilarassa (*1895) ;
- béatifiés en 2022 :
Diocésains : près de Grenade, Juan Bazaga Palacios et Miguel Romero Rojas (*1904, 1911).
B Maurice Tornay (1910-1949), suisse, chanoine du Grand-Saint-Bernard, missionnaire au Tibet et martyr, béatifié en 1993.
John Sandys
1550-1586
John était né dans le diocèse de Chester (Lancashire), entre 1550 et 1555.
Il étudia à Oxford et au Collège de Douai.
Arrivé à Reims en 1583, il y fut ordonné prêtre, dans la cathédrale de cette ville.
Envoyé en mission un an après, il put exercer son ministère pendant deux ans.
Arrêté, condamné à mort pour son sacerdoce, il fut exécuté à Gloucester.
Détail de son martyre : pendu, il fut remis sur ses pieds avant son expiration, et, encore vivant et conscient, il fut éviscéré, avec un vieux couteau rouillé et mal aiguisé. Le bourreau «luttait» véritablement, pour venir à bout de sa lugubre besogne ; en plus, il s’était cagoulé, pour ne pas être reconnu.
Les derniers mots de John furent pour prier pour ses persécuteurs.
Son martyre eut lieu le 11 août 1586
John Sandys a été béatifié en 1987.
Stephen Rowsham
1555-1586
Stephen Rowsham (ou Rousham, ou Rouse) était né dans le Oxfordshire, vers 1555.
Il étudia au Collège Oriel d’Oxford et reçut les ordres au sein de l’Eglise d’Angleterre.
Mais bientôt il acquit la conviction que la Vérité était dans l’Eglise catholique : pour cela il vint au Collège de Douai puis à celui de Reims en 1581, où il fut ordonné prêtre.
Envoyé en mission un an après, il fut arrêté presqu’aussitôt arrivé en Angleterre.
Envoyé à la Tour de Londres, le 19 mai 1582, il y resta prisonnier pendant plus de trois ans, dont la moitié enfermé dans le donjon, qu’on appelait ironiquement «Petit Aise».
De là, il fut transféré à Marshalsea, une infecte prison proche de Londres, où l’on enfermait des condamnés à mort pour «crimes contre nature».
Ensuite il fut envoyé en exil. C’était l’automne 1585.
Arrivé à Reims le 8 octobre, sans attendre, il repartit pour l’Angleterre, et travailla sans s’arrêter dans l’ouest du pays.
Il fut arrêté à Gloucester, dans la maison d’une pieuse veuve qui l’hébergeait.
Condamné à mort pour son sacerdoce, il fut exécuté à Gloucester, le 11 août 1586 (ou 1587).
Stephen Rowsham a été béatifié en 1987.
William Lampley
?-1588
William était probablement né à Gloucester, où il travaillait comme gantier.
Il fut arrêté à Gloucester et condamné à mort pour avoir «soutenu les curés».
Il fut exécuté à Gloucester, le 11 août 1588.
William Lampley a été béatifié en 1987.
Jean-Georges Rehm
1752-1794
Jean-Georges Rehm (ou Thomas) était né le 21 avril 1752 à Katzenthal (Haut-Rhin).
On n’arrive pas à savoir si ce nom de Thomas était un nom de religion, ou un pseudonyme utilisé pendant la persécution.
Prêtre dominicain de la province alsacienne de Strasbourg, il était attaché au couvent de Sélestat.
Déporté de la Meurthe avec tant d’autres prêtres de France, il fut entassé avec eux à bord du Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. Le bateau était normalement destiné à la Guyane, mais ne partit jamais et les prêtres vécurent dans les cales du bâtiment, dans des conditions hygiéniques inimaginables.
Le père Jean-Georges ne perdait pas courage ; ses discours enflammés ranimaient la confiance dans les cœurs. Il espérait avec une très forte conviction que la bonté divine n’abandonnerait pas l’Eglise de France et que son «châtiment» toucherait bientôt à sa fin.
Il est vrai qu’il offrait aussi pour cela de ferventes prières.
Ses confrères du département le respectaient comme un saint, ce qui d’ailleurs se voyait à sa dévotion mariale et à son comportement quotidien.
Il mourut sur l’Ile d’Aix (où l’on se débarrassait des moribonds avant de les y enterrer), le 11 août 1794, et fut béatifié en 1995.
Luigi Biraghi
1801-1879
Né à Vignate (Milan) le 2 novembre 1801, Luigi était le cinquième des huit enfants d’une famille d’agriculteurs.
En 1804, la famille s’installa à Cernusco sul Naviglio, où le papa devint aussi le maire.
Au collège de Parabiago, sa vocation se fit jour et il entra au Petit séminaire de Castello (Lecco).
En 1815 moururent ses deux frères aînés, tandis que son père était entraîné dans une histoire de fraude dans la mairie.
Puis Luigi fut au Grand séminaire de Monza et ordonné prê
Alexandros de Comane
† 270
La ville de Comana était florissante dans l’Antiquité. Elle n’existe plus aujourd’hui : elle se trouvait près de l’actuel Gümenek (Tokat, Turquie CN).
Au 3e siècle, elle n’avait pas encore d’évêque. Il y en avait un dans une ville proche : Grégoire le Thaumaturge (v. 17 novembre), qui fut appelé à Comane pour y organiser la communauté chrétienne.
Dans cette ville, un philosophe extrêmement intelligent, Alexandros, exerçait le métier de charbonnier par pure modestie. Grégoire en entendit parler et le fit venir ; il comprit les grands mérites de ce bonhomme tout noir et le nomma évêque.
Son épiscopat ne dura pas très longtemps. Il fut bientôt appelé à témoigner de sa foi et fut martyrisé par le feu, vers 270.
Alexandros est évidemment invoqué par les charbonniers.
Le Martyrologe Romain le mentionne au 11 août.
Rufinus d’Assise
† 238
Rufinus aurait été originaire d’Amasya (Pont, auj. Turquie CN), où il devint évêque.
Lors d’une persécution, il aurait été jeté en prison avec son fils, nommé Cesidius. Il amena cependant à la foi chrétienne le proconsul, qui le libéra.
Rufinus vint alors en Italie, toujours avec son fils, qu’il mit à la tête d’une église des Abruzzes, et s’en vint à Assise, où il prêcha la Bonne Nouvelle.
Il fut à nouveau arrêté sur ordre du proconsul Aspasius ; ce dernier lui fit subir diverses tortures et le condamna à mort. On jeta l’évêque avec une grosse pierre au cou dans les eaux du Chiascio, non loin de la localité Costano.
On situe le martyre de Rufinus vers 238.
Cesidius, de son côté, souffrit le martyre à Trasacco (Abruzzes).
On a le droit ici de se poser quelques questions, qui cependant resteront sans réponses. Comment donc cet évêque d’Orient reçut-il la mission de venir en Italie, sans y être appelé et nommé par le pape (à l’époque s.Fabien, v. 20 janvier) ? Quel droit avait-il de mettre son fils Cesidius à la tête d’une Eglise, encore une fois sans y être mandaté par le pape, ou sans y être invité par les évêques de la région ?
Rufinus est célébré dans toute la région d’Assise ; on a même supposé qu’il y avait plusieurs personnages du même nom.
Le Martyrologe Romain le mentionne au 11 août.
Susanna de Rome
† 295
Susanna aurait été la fille du prêtre Gabinus (v. 19 février) et nièce du pape Caïus (v. 22 avril).
On l’aurait demandée en mariage pour le fils de Dioclétien. Sur son refus catégorique, elle fut égorgée dans la maison même de son père.
Ce pouvait être vers la fin du 3e siècle.
Le Martyrologe Romain la mentionne au 11 août.
Tiburtius de Rome
† 302
Tiburtius était Romain (et différent de celui commémoré le 14 avril).
On le força à marcher pieds nus sur des charbons ardents, mais il n’en confessa que plus vivement sa foi chrétienne.
Il fut conduit sur la Via Labicana à trois milles de Rome et décapité.
C’était durant la persécution de Dioclétien.
Le Martyrologe Romain le mentionne au 11 août.
Cassianus de Benevento
† 340
Cassianus serait le cinquième évêque de Benevento (Campanie, Italie), ou le dix-septième, si l’on retient seize noms d’évêques dont on n’a aucun document historique.
Il serait mort vers 340.
Le Martyrologe Romain le mentionne au 11 août.
Taurinus d’Evreux
† 411
Taurinus aurait été le premier évêque d’Evreux, vers 350.
Un texte du Moyen-Age prétend cependant le faire vivre au temps du pape Clément (v. 23 novembre), au premier siècle, mais avec quelques invraisemblances historiques qui rendent le texte suspect.
Par exemple, Taurinus aurait été le frère de Géry de Cambrai, qui fut évêque au septième siècle (et qui est fêté en ce même 11 août).
D’après le texte en question, Taurinus aurait dû affronter le Diable par trois fois, sous les formes du lion, de l’ours et du buffle.
L’évêque aurait ressuscité plusieurs morts, miracles qui auraient provoqué la conversion de centaines de païens.
Il expulsa d’un temple païen un démon ; une autre fois, d’un signe de croix, il cloua au sol deux ministres d’un culte païen, lesquels, effarés, demandèrent le baptême.
Si la date de 350 est vraiment celle du début de son épiscopat, Taurinus aurait occupé le siège d’Evreux pendant soixante ans et serait mort vers 411.
Le Martyrologe Romain le mentionne au 11 août.
Attracta d’Irlande
5e siècle
Attracta (ou Araght ou aussi Taraghta) était la fille d’une noble famille irlandaise.
Elle désirait se consacrer à Dieu, mais rencontrait l’opposition paternelle. Aussi alla-t-elle trouver s.Patrice (v. 17 mars) à Coolavin, dans les mains duquel elle émit les vœux de religion.
Elle fonda un hospice dans le domaine de Lough Gara (Loch Uí Ghadhra), qui prit le nom de Killaraght, et peut-être aussi deux monastères dans la région de Sligo et près de Roscommon (Ros Comáin), là où s.Coman en fondera un autre trois siècles plus tard.
On donne Attracta comme ermite, mais aussi comme abbesse.
Durant son séjour à Drum (Boyle), sa charité envers les pauvres et les voyageurs aurait provoqué des miracles retentissants.
Le Martyrologe Romain la mentionne au 11 août.
Equitius de L’Aquila
480-570
Equitius naquit et vécut en Valérie, une ancienne province de l’Italie centrale, contemporain de s.Benoit de Nursie (v. 11 juillet).
Ardent et confiant sa faiblesse à la Providence, il fut un jour guéri de rudes tentations qu’il éprouvait en sa chair.
Sa sainteté de vie lui valut de devenir abbé de plusieurs monastères, et directeur spirituel de moniales.
Une très curieuse expérience montre combien il était éclairé divinement. Un certain Basilius lui fut recommandé par l’évêque local. Or Equitius démasqua le sorcier qui se cachait sous les traits d’un humble novice. Peu de temps après, Equitius obligea Basilius à partir : il finit sur un bûcher à Rome, tant il faisait de mal par sa magie diabolique.
Equitius prêchait dans les alentours, avec grande vivacité et force de persuasion. Quelqu’un lui fit un jour cette remarque : Comment oses-tu prêcher ainsi partout, alors que tu n’es pas prêtre ? Equitius lui répondit qu’il s’était lui-même posé cette question, mais qu’un beau jeune homme était venu lui toucher la langue en lui donnant l’ordre de prêcher. Cela rappelle la vocation du prophète Isaïe (cf. Is 6:6-7).
On alla dénoncer Equitius auprès du pape, qui ordonna une enquête. Quand l’envoyé se présenta, Equitius était en train de faucher ; il commença par offrir un peu de foin pour les chevaux et alla au-devant de l’envoyé, un certain Iulianus - futur évêque. On allait partir ensemble pour aller trouver le pape, mais un autre messager arriva pour annoncer que le pape avait eu une révélation au sujet d’Equitius et que l’enquête s’achevait là.
On n’est pas sûr de l’identité du pape en question ; c’était peut-être Jean III, mais s.Grégoire (v. 12 mars), dans son récit, ne le précise pas.
Equitius était la pauvreté et l’humilité personnifiées. Il portait l’habit le plus usé possible, prenait le plus mauvais cheval du monastère, qu’il montait sur une simple peau de mouton.
A sa mort, vers 570, il fut enterré à L’Aquila.
Un paysan irrévérentieux osa poser sur la tombe un coffre à blé, qui fut enlevé immédiatement dans umn tourbillon. Quand les Lombards envahirent la région (vers 572), les moines invoquèrent Equitius, et les envahisseurs s’enfuirent aussitôt.
Saint Equitius de L’Aquila est commémoré le 11 août dans le Martyrologe Romain.
Géry de Cambrai
550-626
Gaugericus, qui est devenu Géry en français (et aussi localement Gorik, Gau, Djèri), naquit vers 550 à Eposium (auj. Carignan, Ardennes) de Gaudentius et Austadiola, des parents de souche gallo-romaine.
Dès sa jeunesse il s’exerça à se lever tôt le matin pour prier et lire l’Ecriture ; il donnait aux pauvres ce qu’il ne mangeait pas aux jours de jeûnes.
Sa grande piété le fit signaler à l’évêque de Trèves, Magnéric, qui le tonsura et lui promit de l’ordonner diacre dès qu’il aurait appris le psautier. Géry fut heureux de cette promesse, et encore plus d’être ordonné au service de Dieu et de l’Eglise.
Il assista le pasteur d’Eposium ; on sait qu’il amena au baptême un lépreux qui, guéri, fut plus tard ordonné prêtre.
Vers 585, Géry fut appelé à monter sur le siège épiscopal de Cambrai, qui fut réuni à celui d’Arras : il en devenait le quatrième évêque, le diocèse ayant été fondé vers 500 et administré par les saints Vaast (v. 6 février), Dominique et Védulphe.
Au jour de sa consécration (par Ægidius de Reims), Géry demanda au comte local la libération de douze prisonniers ; sur le refus du seigneur, Géry fit tomber les chaînes par sa prière. Ce ne fut pas l’unique manifestation de sa miséricorde envers les captifs ou les esclaves, qu’il s’ingéniait à soulager.
Parti en pélerinage à Tours, il guérit un aveugle en voyage.
En 614, il participa au concile de Paris.
L’ascendant de Géry était très grand, et Dieu lui prêta longue vie, en sorte que son épiscopat dura une quarantaine d’années - ce qui exaspérait terriblement le roi Chilpéric, qui en mourait de jalousie.
Géry mourut vers 626.
Saint Géry de Cambrai est commémoré le 11 août dans le Martyrologe Romain.
Rusticula d’Arles
555-632
Rusticula s’appelait aussi Marcia et naquit vers 555 à Vaison (Provence), de famille noble ; le jour-même de sa naissance fut marqué par la mort de son papa, bientôt suivi par le frère aîné de la petite fille. Clementia, la maman, bien éprouvée, éleva toute seule sa petite Rusticula.
Quand celle-ci eut cinq ans, un certain Cheraonius n’eut aucun scrupule à l’enlever, espérant l’élever et l’épouser plus tard.
Là-dessus, l’abbesse de Saint-Césaire d’Arles, Liliola, intervint auprès de l’évêque Syagrius d’Autun (v. 2 septembre), qui intercéda directement auprès du roi Gontran : ce dernier obligea Cheraonius à se séparer de Rusticula, qui fut conduite au monastère d’Arles et confiée aux bons soins de Liliola.
Lors de ces déplacements, Rusticula eut l’occasion de nourrir toute l’escorte, par une pêche miraculeuse dans le Rhône.
Tout cela était bien merveilleux, mais que devenait maman Clementia pendant ce temps ? Elle aurait bien voulu revoir sa fille ! Elle supplia l’évêque Sapaudus d’Arles, lequel se trouva au grand regret de ne pouvoir contrarier la vocation de Rusticula : celle-ci était dorénavant dans le monastère Saint-Césaire, elle avait quitté le monde et n’y reviendrait pas.
La Vie de Rusticula comporte peut-être des détails qui sortent de la stricte historicité du personnage : on pourrait en effet se demander quel âge avait Rusticula et si elle avait librement choisi sa «vocation». Mais à partir de ce moment, Clementia disparaît totalement du récit : elle n’avait guère vécu avec sa fille…
Rusticula édifia l’abbessse et les moniales. Elle apprit le psautier et, ajoute-t-on, l’Ecriture entière : sans doute les évangiles et les Actes des Apôtres.
Quand Liliola mourut, en 574, c’est Rusticula qu’on appela unanimement à lui succéder ; elle n’avait que dix-huit ans, et se voyait à la tête de quelque trois cents moniales !
Elle sut montrer l’exemple et se mortifier durement, prenant par exemple un repas en trois jours.
Son abbatiat n’allait pas être de toute tranquillité. Le pouvoir politique l’accusa de favoriser l’accession au trône d’un prétendant à la place de Clotaire II ; on voulut assassiner Rusticula, qui fut miraculeusement protégée ; on l’enleva, mais le fils du même Clotaire mourut, comme l’en avait menacé l’évêque de Vienne. Les miracles de Rusticula convainquirent Clotaire de la laisser revenir au monastère.
Rusticula gouverna encore son monastère pendant quatorze ans, et mourut le 11 août 632.
Sainte Rusticula d’Arles est commémorée le 11 août dans le Martyrologe Romain.
Chiara d’Assise
1193-1253
Chiara (Claire) naquit à Assise vers 1193, de Favarone di Offreduccio et de Ortolana, aînée de trois autres sœurs, Penenda, l’unique qui se maria, Agnese, de trois ans sa cadette, et Beatrice.
Elle fut baptisée Caterina.
En 1208, la famille voulait la marier. Mais la même année, le jeune fille avait été déjà conquise par l’idéal de Francesco, le Poverello d’Assise.
En 1211, elle quitta la maison et rejoignit Francesco : il lui tailla les cheveux et elle se consacra par les vœux de virginité et d’obéissance ; c’est là qu’elle prit le nom de Chiara.
Elle alla habiter chez des Bénédictines et fut bientôt rejointe par sa sœur Agnese.
Leur exemple attira l’autre sœur, Beatrice, et leur mère, Ortolana, puis une cinquantaine d’autres femmes. Certains avancent qu’Ortolana fut proclamée Bienheureuse.
Chiara voulait donner naissance à une famille vraiment pauvre, et obtint du pape lui-même le privilegium paupertatis, un état de vie dans la pauvreté totale.
Après la mort de Francesco, Chiara apparaissait comme la dépositaire de l’esprit franciscain. Même si les Clarisses étaient placées sous la protection des Frères mineurs, c’était Chiara qui était la figure emblématique de l’enseignement de Francesco.
A signaler qu’elle fut en relation épistolaire avec sainte Agnès de Bohême (v. 2 mars).
En 1252, elle dut s’aliter définitivement, visitée deux fois par le pape de passage à Assise.
Un jour qu’elle ne pouvait assister physiquement à la Messe, Dieu lui rendit visible la célébration dans sa propre cellule ; c’est en souvenir de cette scène que Pie XII a proclamé Chiara patronne de la télévision.
Chiara ferma ses yeux à ce monde le 11 août 1253 et fut canonisée dès 1255. On la fête liturgiquement le 11 août.
Nicolas Appleine
1405-1465
Nicolas naquit en 1405 à Prémery (Nièvre), dans une magnifique maison qu’on peut encore admirer.
Clerc, il fut chanoine dans la collégiale Saint-Marcel de cette ville.
Il fut le soutien et le consolateur des pauvres et mourut saintement le 11 août 1466.
Confiants dans la protection de celui qui leur avait été si secourable pendant sa vie, les malades se rendaient à son tombeau pour y obtenir la guérison.
Un autre malade, le roi Louis XI, demanda à recevoir la soutane du prêtre ; l’évêque la lui fit porter par la sœur de Nicolas ; en 1482, le roi la fit reporter et, en reconnaissance, envoyait quelques subsides ; mais il y joignait une lettre dans laquelle il refusait une exemption de la taille pendant douze années, que les habitants de Prémery avaient osé demander…
Dans la collégiale, une plaque commémorative évoque Nicolas, modèle des prêtres.
Localement, les évêques de Nevers approuvèrent le culte qu’on rendait à Nicolas, mais le Bienheureux n’est pas mentionné dans le Martyrologe.
John Sandys
1550-1586
John était né dans le diocèse de Chester (Lancashire), entre 1550 et 1555.
Il étudia à Oxford et au Collège de Douai.
Arrivé à Reims en 1583, il y fut ordonné prêtre, dans la cathédrale de cette ville.
Envoyé en mission un an après, il put exercer son ministère pendant deux ans.
Arrêté, condamné à mort pour son sacerdoce, il fut exécuté à Gloucester.
Détail de son martyre : pendu, il fut remis sur ses pieds avant son expiration, et, encore vivant et conscient, il fut éviscéré, avec un vieux couteau rouillé et mal aiguisé. Le bourreau «luttait» véritablement, pour venir à bout de sa lugubre besogne ; en plus, il s’était cagoulé, pour ne pas être reconnu.
Les derniers mots de John furent pour prier pour ses persécuteurs.
Son martyre eut lieu le 11 août 1586
John Sandys a été béatifié en 1987.
Stephen Rowsham
1555-1587
Stephen (Stéphane, on trouve aussi son nom orthographié Sthephen - ou Steven - Rousham) naquit vers 1555 en Oxfordshire (Angleterre).
Après ses études à l’Oriel College d’Oxford, il fut un moment ministre du culte protestant ; il passa à la foi catholique, vint en France et fut ordonné prêtre à Reims. L’année suivante, en 1582, il partait pour l’Angleterre.
Il n’avait pas une bonne santé, mais son âme était robuste.
Arrêté, prisonnier à la Tour de Londres, enfermé au fond de ce donjon infect qu’on appelait Little Ease, le doux plaisir, réservé aux condamnés pour crimes contre nature ; il y resta plus de dix-huit mois.
Dieu lui accorda une consolation : le jour-même du martyre de trois autres prêtres, Stephen aperçut dans sa cellule une lumière très douce et sentit sur sa main droite comme trois coups délicats, pour lui faire connaître le glorieux événement. Une autre fois, il lui fut révélé que le jour de sa mort n’était pas encore arrivé, et qu’il allait encore célébrer beaucoup de Messes. De fait, il fut envoyé en exil, en 1585.
Durant cet exil, il priait et conçut un zèle grandissant pour le salut des âmes dans son pays ; il retourna en Angleterre.
De nouveau arrêté et mis en prison à Gloucester, on l’accusa d’avoir été ordonné prêtre de l’autre côté de la mer, d’être revenu en Angleterre et d’avoir travaillé à rapprocher du catholicisme les sujets de la Reine. Edmund reconnut les faits, mais démontra qu’il n’y avait pas là de trahison ; il ajouta même que, s’il avait plusieurs vies, il les donnerait volontiers toutes pour une si bonne cause. A l’énoncé de la sentence de mort, il montra une joie toute particulière, que tous purent admirer.
Il subit le martyre à Gloucester, à une date imprécise ; certains le mettent en mars, d’autres en juillet, le Martyrologe le 11 août, toujours en 1587. Il fut béatifié en 1987.
William Lampley
?-1588
William était probablement né à Gloucester, où il travaillait comme gantier.
Il fut arrêté à Gloucester et condamné à mort pour avoir «soutenu les curés».
Il fut exécuté à Gloucester, le 11 août 1588.
William Lampley a été béatifié en 1987.
Jean-Georges Rehm
1752-1794
Jean-Georges Rehm (ou Thomas) était né le 21 avril 1752 à Katzenthal (Haut-Rhin).
On n’arrive pas à savoir si ce nom de Thomas était un nom de religion, ou un pseudonyme utilisé pendant la persécution.
Prêtre dominicain de la province alsacienne de Strasbourg, il était attaché au couvent de Sélestat.
Déporté de la Meurthe avec tant d’autres prêtres de France, il fut entassé avec eux à bord du Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. Le bateau était normalement destiné à la Guyane, mais ne partit jamais et les prêtres vécurent dans les cales du bâtiment, dans des conditions hygiéniques inimaginables.
Le père Jean-Georges ne perdait pas courage ; ses discours enflammés ranimaient la confiance dans les cœurs. Il espérait avec une très forte conviction que la bonté divine n’abandonnerait pas l’Eglise de France et que son «châtiment» toucherait bientôt à sa fin.
Il est vrai qu’il offrait aussi pour cela de ferventes prières.
Ses confrères du département le respectaient comme un saint, ce qui d’ailleurs se voyait à sa dévotion mariale et à son comportement quotidien.
Il mourut sur l’Ile d’Aix (où l’on se débarrassait des moribonds avant de les y enterrer), le 11 août 1794, et fut béatifié en 1995.
Luigi Biraghi
1801-1879
Né à Vignate (Milan) le 2 novembre 1801, Luigi était le cinquième des huit enfants d’une famille d’agriculteurs.
En 1804, la famille s’installa à Cernusco sul Naviglio, où le papa devint aussi le maire.
Au collège de Parabiago, sa vocation se fit jour et il entra au Petit séminaire de Castello (Lecco).
En 1815 moururent ses deux frères aînés, tandis que son père était entraîné dans une histoire de fraude dans la mairie.
Puis Luigi fut au Grand séminaire de Monza et ordonné prêtre en 1825.
Il fut tout de suite nommé professeur de grec aux séminaires de Castello, Seveso et Monza (où il fut aussi vice-recteur).
En 1833, il fut directeur spirituel au séminaire de Milan, pendant dix ans. Les archevêques de Milan recouraient aussi à ses conseils.
En 1838, sur une indication de la Mère de Dieu, il fonda à Cernusco sul Naviglio la congrégation des Sœurs de Sainte Marcelline, pour l’éducation des filles dans les écoles. Sainte Marcelline avait été la sœur de l’évêque milanais saint Ambroise, et son éducatrice. L’institut devait recevoir les filles de familles aisées, mais aussi, et gratuitement, celles des familles pauvres. Il y eut bientôt des maisons à Milan, Gênes, Chambéry.
Il s’intéressa beaucoup à l’histoire ecclésiastique, à l’archéologie chrétienne et à la théologie. C’est grâce à ses recherches qu’on découvrit l’urne funéraire de saint Ambroise. Il fonda la revue L’Ami catholique.
Ce fut un ange de paix au moment où la Lombardie passait de l’empire d’Autriche au royaume d’Italie. Sur mission du pape, il intervint auprès de certains membres du clergé qui préconisaient le retour aux domaines pontificaux. Le climat était difficile, on en était à séparer les séminaristes autrichiens des italiens dans le séminaire de Milan. On l’accusa même d’avoir participé à l’insurrection de Milan et subit un procès à Vienne en 1853.
Il pensait devoir renoncer à ses diverses occupations, à cause de sa santé, mais l’Archevêque le maintint encore à sa place.
Chanoine honoraire de Milan, il fut nommé vice-préfet de la bibliothèque Ambrosienne de Milan en 1864.
Nommé prélat de Sa Sainteté en 1873, il s’éteignit à Milan le 11 août 1879 et fut béatifié en 2006.
Les Religieuses de Sainte-Marcelline travaillent toujours en Italie, en France, en Suisse, en Albanie, en Angleterre, au Canada, au Mexique et au Brésil.
John Henry Newman
1801-1890
Ce grand prélat naquit le 21 février 1801 à Londres, de John et Jemima Fourdrinier, qui eurent six enfants.
La famille était anglicane, le père banquier.
John Henry étudia dans une école privée à Ealing (1808-1816), où il se montra très studieux, un peu éloigné de ses camarades et de leurs jeux, lecteur avide de la Bible et des Anciens : Homère et Hérodote, Ovide et Virgile.
En 1816, la banque de son père fit faillite, suite aux guerres napoléoniennes ; cet été-là, John Henry adhéra aux idées d’un protestant évangélique, Walter Mayers et la lecture de Thomas Scott l’influença profondément ; il se «convertit» au protestantisme évangélique ; il approfondit les Pères de l’Eglise et considéra que sa vocation impliquait le célibat.
Admis à l’université d’Oxford, il poursuivit ses études avec ardeur, évitant toujours les fêtes bruyantes de ses camarades. Il obtint une bourse pour remplacer la banque paternelle en faillite.
En 1819, il fut admis aux cours de Droit. Il étudiera avec acharnement pour obtenir son diplôme avec mention, mais son anxiété le fit échouer et il n’obtiendra son diplôme qu’en 1821 (sans mention). Après ces études à Oxford, il annonça à son père son désir d’entrer dans le ministère au sein de l’Eglise anglicane.
C’est en 1824 qu’il fut ordonné diacre, mais il n’exerça que trois ans des activités pastorales.
Toujours à Oxford, il fit partie de l’Oriel Collège, au sein duquel il affina sa pensée. En 1826, grâce à son amitié avec Richard Hurrell Froude, il commença à regarder l’Eglise romaine avec plus d’admiration, à s’écarter même du protestantisme ; il fut gagné par la dévotion à la Vierge Marie et fut même amené à croire en la Présence réelle eucharistique.
En 1827, il tomba malade à la suite d’un excès de travail ; le décès de sa sœur le bouleversa et il se mit à écrire des poésies. Durant sa convalescence, il continua la lecture des Pères de l’Eglise et, peu à peu, se détacha de l’Eglise anglicane ; en 1832, il quitta l’Oriel Collège.
Un long voyage en Méditerranée l’amena alors, avec son ami Froude, à Rome où, peu à peu, son âme commença timidement à s’ouvrir à l’Eglise catholique. C’est au retour qu’il écrivit le célèbre poème Lead, kindly Light.
En 1833 sa démarche donnera vie au Mouvement d’Oxford, qui exercera une si forte influence sur les intellectuels. Il découvrit enfin que l’Eglise catholique est fidèle au Concile de Chalcédoine et parvint à la conclusion que les articles fondateurs de l’Eglise anglicane ne s’opposent pas à la doctrine de l’Eglise catholique. Il en arriva à démissionner de son poste dans l’Eglise anglicane, qu’il considérait désormais comme schismatique ; après deux années de réflexion et de prière, et grâce au contact avec le père Domenico Barberi (v. 27 août), il fut officiellement reçu dans l’Eglise catholique, le 9 octobre 1845, entraînant à sa suite d’autres membres du Mouvement d’Oxford.
En 1846 il vint à Rome pour préparer son ordination sacerdotale. Avec l’appui du pape, il entra dans la Congrégation de l’Oratoire (voir l’article Filippo Neri au 26 mai) et fut ordonné prêtre le 30 mai 1847 (jour de la future fête de sainte Jeanne d’Arc !).
De retour dans son pays, il y fonda le premier Oratoire, à Birmingham et s’installa à Londres.
Il reçut le titre de doctor honoris causa en théologie.
Il fonda alors à la demande des évêques irlandais l’université catholique de Dublin, mais démissionna en 1857, en raison de divergences de vue entre ces mêmes évêques et lui. De même, il rencontrera une assez forte opposition de la part de ses ex-coreligionnaires. Il dut affronter (et perdre) un long procès que lui intenta un prêtre défroqué. Face à des calomnies, il répondit par son Apologia Pro Vita Sua, qui ramena un peu la paix autour de lui.
Ses ennemis réussirent à susciter la méfiance envers lui de la part du Vatican et du Pape ; il y eut des hauts et des bas, difficiles à résumer et trop longs à énumérer.
En 1878, Newman fut nommé Membre honoraire de l’université d’Oxford et, l’année suivante, créé cardinal par le nouveau pape Léon XIII ; pour cette occasion, il fit le voyage à Rome, où il tomba malade et, de retour en Angleterre, il mourut à Edgbaston (Birmingham) le 11 août 1890.
Il a été béatifié en 2010.
Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison inexpliquée, en 2005, d’un patient atteint d’une maladie à la moelle épinière.
John Henry Newman sera canonisé en 2019.
Estanislao Páramo Marcos
1885-1936
Né le 7 mai 1885 à Pedrosa del Rio Urbel (Burgos), Estanislao était le fils d’Isidoro et Lucía, qui le firent baptiser le jour-même.
Entré dans la Congrégation des Pères Lazaristes (Vincentiens) en 1911, il eut pour maître des novices le p. Agapito Alcalde Garrido, futur martyr de la même persécution ; il y fit la profession comme Frère convers en 1914.
Les localités de sa mission furent Villafranca del Bierzo (1915), Limpias (1921), Murguía (1930), Alcorisa (1933), finalement Madrid, dans la maison de García de Paredes. Sa bonté était légendaire, et communicative.
Le 23 juillet au soir, les miliciens attaquèrent au plein sens du mot la maison des Religieux, qui se réfugièrent dans la chapelle. Le 24 au soir, les miliciens pénétrèrent par les trois entrées simultanément. Ils tirèrent les Religieux de leurs chambres et les soumirent à interrogatoires et menaces. Le 25 au matin, les Religieux tentèrent la dispersion : le frère Estanislao et deux autres trouvèrent à se réfugier chez un cousin, d’où les miliciens les firent sortir le 7 août suivant ; ils les assassinèrent près de l’abattoir de Madrid, le 11 août 1936 (cette date semble plus exacte que celle du 28 juillet).
Béatifié en 2017, le bienheureux Estanislao Páramo Marcos sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 11 août.
Ráfael Alonso Gutiérrez
1890-1936
Ráfael naquit le 14 juin 1890 à Onteniente (Valencia, Espagne).
En 1916, le 24 septembre, jour de la fête de Notre-Dame de la Merci, il épousa Adelaida Ruiz Cañada, avec laquelle ils eurent six enfants.
Profondément chrétien, il participa aux activités de sa paroisse et, comme administrateur de presse, facilita la diffusion de la presse catholique.
Ses engagements furent multiples : Confraternité du Sacré-Cœur, Tiers-Ordre franciscain, membre des Adorateurs nocturnes, secrétaire de la Légion Catholique, président de l’Action Catholique masculine, catéchiste.
Homme de culture, il participa en outre à différents cercles d’études, donnant des conférences, diffusant les bonnes lectures chrétiennes, et subissant à l’occasion des accusations calomnieuses et des dénonciations.
Lors de la révolution espagnole en juillet 1936, il savait pertinemment ce qui pouvait lui arriver ; il resta très calme et souriant devant le danger. Au soir du 24 juillet, durant l’adoration nocturne, avec son ami Carlos Díaz Gandía, il offrit sa vie pour l’Espagne.
Il fut arrêté et assassiné le 11 août 1936, et béatifié en 2001.
Armando Óscar Valdés
1891-1936
Armando vit le jour le 15 janvier 1891 à La Havane (Cuba).
Il entra en 1913 dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos et prit le nom de Jaime.
Il exerça dans les deux communautés de Ciempozuelos et San Rafael (Madrid). En 1920, il fut envoyé en Colombie, où il fut supérieur à Bogotá (1928-1931).
Revenu en Espagne, il fut sous-directeur à Barcelone (1931) et passa à Valencia, pour s’occuper de la pharmacie et de la lingerie.
Après la fouille du 7 août 1936, il fut réveillé en pleine nuit ainsi que le Supérieur, par les anarchistes, et tous deux furent fusillés non loin de l’hôpital, le 11 août 1936.
Frère Jaime fut béatifié en 2013.
Julián Lisbona Royo
1891-1936
Julián vit le jour le 23 octobre 1891 à Torre de las Arcas (Teruel, Espagne), Andrés et Manuela, d’humbles parents qui vivaient d’un petit commerce ambulant de safran. Ils firent baptiser leur fils le 1er novembre 1891.
Le petit garçon accompagna son père dans ses déplacements et, à la mort de celui-ci (1917), continua l’activité pour lui-même, ce qui lui fit acquérir une personnalité forte et décidée.
Après son service militaire, il vécut quelque temps chez une pieuse dame qui vivait seule ; cette dame lui proposera plus tard d’être son héritier, mais il considéra que tout cela était bien peu de chose en échange de sa vocation.
Il entra en 1917 chez les Frères Maristes à Las Avellanas, où il dut s’adapter à un genre de vie inconnu de lui, en communauté ; les études n’étaient pas faciles non plus pour ce jeune homme de vingt ans. Il persévéra, suivit les bons conseils de ses maîtres, approfondit avec passion la sainte règle du Fondateur (Marcellin Champagnat, v. 6 juin). Ce fut même un Frère exemplaire.
Il professa avec le nom de Timoteo José (1919) et fit la profession solennelle en 1924.
Il était et resta dans la maison de Las Avellanas, chargé du jardin et de la ferme. Humble et généreux, il se proposait le premier pour rendre service, mais attendait toujours pour se servir en dernier.
Le 26 juillet 1936, la maison dut être évacuée et abandonnée. Le Frère Timoteo José se réfugia chez des familles de l’endroit et travailla aux champs.
Le 9 août, il tenta de rejoindre la zone nationale libre, avec deux autres Frères. Trompés et trahis, arrêtés, les trois Compagnons furent assassinés à Saganta (Huesca)) le 11 août 1936.
Ils ont été béatifiés en 2013.
Francisco Donazar Goñi
1893-1936
Francisco vit le jour le 10 octobre 1893 à Iroz (Navarra, Espagne), un des nombreux enfants de Gregorio et Modesta qui le firent baptiser le jour-même ; confirmé en 1895, il fit une première confession en 1901 et recevra la Première communion en 1903.
Son père mourut pendant qu’il était au service militaire, de sorte qu’à son retour, il resta auprès de sa mère pour l’aider par son travail, édifiant tout le pays par sa vie toute chrétienne.
On raconte qu’un vendredi - où l’abstinence était de règle - on lui fit porter aux champs son casse-croûte, avec un savoureux morceau de viande, qu’il laissa malgré la faim, sans craindre les petits sourires de ses compagnons.
Il entra chez les Frères Maristes à Las Avellanas en 1921, professa avec le nom de Andrés José (1922) et fit la profession solennelle en 1927.
L’humilité du Frère Andrés José se manifesta constamment sans faille dans cette seule et unique maison de Las Avellanas, où il resta jusqu’à la fin de sa vie.
Toujours prêt à intervenir pour aider, pour réparer, il travailla ainsi au service des quelque deux-cents personnes qui résidaient dans cette maison, Frères et élèves. Il répétait volontiers : Tout fait plaisir à Dieu, quand on le fait par amour pour Lui.
Il commençait toujours son travail par le signe de la croix.
Au début de 1936, on projetait des travaux pour améliorer les conditions de vie dans Las Avellanas, et le Frère Andrés José mettait tout son cœur à prévoir le nécessaire : Dieu fit que tout ce travail devait servir à d’autres.
Le 26 juillet 1936, la maison dut être évacuée et abandonnée. Le Frère Andrés José se réfugia chez des familles de l’endroit.
Le 9 août, il tenta de rejoindre la zone nationale libre, avec deux autres Frères.
Arrêtés, le Frère Andrés José et ses compagnons furent assassinés à Saganta (Huesca) le 11 août 1936.
Ils ont été béatifiés en 2013.
Antoni Casany Vilarassa
1895-1936
Né le 4 décembre 1895 à Riudeperas (Barcelone) et baptisé le lendemain, Antoni était le quatrième des sept enfants de Juan et Antonia, de simples ouvriers.
En 1918, il entra chez les Clarétains de Cervera comme Frère convers. Au terme du noviciat il fit la profession en 1920.
Il fut chargé de tous les humbles travaux de la communauté, et l’on apprécia beaucoup son esprit serviable et sa bonté : on le surnomma même gentiment Frère Giunipero (Fray Junípero), du nom de ce saint frère de la première communauté franciscaine, tant estimé de s.François d’Assise.
Dès le début de la révolutiion espagnole de juillet 1936, la communauté de Cervera se dispersa, d’abord à Solsona, puis Antoni fut à San Ramón, et à Mas Claret, le 24 juillet. Le 26 il passa à Mas Rosich, conduisant avec lui deux vaches. Tout en travaillant, il maintenait son rythme de prière, disant le chapelet avec la famille. On lui déconseillait de sortir, de repartir à Mas Claret, de faire son signe de croix avant chaque travail, mais il répondait : Si on ne peut même pas faire ça, c’est mieux qu’ils nous tuent !
Le 10 août, il y eut une perquisition à Mas Rosich ; le père de famille tenta d’emmener Antoni en voiture à Cervera. Les miliciens partirent avec eux, mais après avoir bu une bonne dose de vin. A un passage à niveau, le train accrocha leur voiture et les tira sur trois cents mètres, mais il n’y eut aucun blessé. Ils montèrent dans le train et arrivèrent ainsi à Cervera.
Avec deux voitures, les miliciens revinrent à Mas Rosich avec Antoni et un autre prêtre. De nouveau ils burent une grande quantité de vin et forcèrent le fils de la maison à les accompagner, à neuf heures du soir. Durant le déplacement, ils ne firent qu’insulter et frapper leurs prisonniers. Arrivés à une carrière, ils dévêtirent leurs victimes et voulurent leur faire chanter des immoralités.
Arrivés au Mas de l’Alán à San Pedro des Arquels (Lleida), ils firent descendre tout le monde, renvoyèrent le garçon de Mas Rosich. Antoni s’agenouilla aux pieds du prêtre, lui demandant son absolution. On ne le leur en laissa pas le temps : on leur tira dessus, puis on fit brûler leurs cadavres.
Martyrisé le 11 août 1936 et béatifié en 2017, Antoni Casany Vilarassa sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 11 août.
Manuel Llop Plana
1896-1936
Manuel vit le jour le 1er janvier 1896 à La Mata de Morella (Castellón, Espagne), benjamin des quatre enfants de Gabriel et Joaquina.
Il entra chez les Frères Maristes à Vic en 1908, passa à Las Avellanas, où il professa avec le nom de Adrián (1912). Il fit la profession solennelle à Burgos en 1917.
Il passa par diverses maisons : Alcoy (1912), Alicante (1915), Tolède (1917), Barcelone (1918), Sabadell (1920), Las Avellanas (1922), Girona (1923), Torelló (1923), Manzanares (1924).
La «spécialité» du Frère Adrián fut les enfants, qu’il savait tenir éveillés tandis qu’il leur parlait, tant ses paroles étaient captivantes. Humblement, il se considérait le dernier de la communauté et trouvait tout naturel de courir pour rendre service aux autres.
On ignore ce qu’il fit à partir de 1924 ; à une date que nous ignorons, il dut aller à Madrid, où l’attendait le martyre. Arrêté, il fut assassiné à Paracuellos de Jarama (Madrid) le 11 août 1936.
Il a été béatifié en 2013.
Marcos Leyún Goñi
1897-1936
Marcos vit le jour le 7 octobre 1897 à Sansoáin (Navarre, Espagne), troisième des six enfants de Juan et Petra ; il fut confirmé en 1904.
La maman était particulièrement pieuse, communiait chaque jour et savait par cœur les prières qui se disaient lorsque le prêtre administrait le Sacrement des Malades ou le Viatique. Chaque jour, on priait le chapelet en famille.
Quand elle fut veuve, elle conduisit elle-même son Marcos chez les Frères Maristes à Arceniega, en 1912.
Jusque là, Marcos s’était montré particulièrement serviable : il le resta toute sa vie. C’était un électricien et un tailleur très habile. On le verra installer l’électricité dans la maison de Villafranca.
En 1913, il passa à Las Avellanas, où il professa avec le nom de Emiliano José (1914) ; il fit la profession solennelle dans cette même maison, en 1919.
Il passa par divers centres : Mataró (1916), Igualada (1926), Barcelone (1927), Mataró (1930), Girona (1934), Sabadell (1935), Las Avellanas (1936).
Le 26 juillet 1936, la maison dut être évacuée et abandonnée, et il se réfugia chez des familles de Vilanova.
Le 9 août, il se mit en marche avec deux confrères pour Huesca, en zone nationale, et, le 10 août, se présenta au Comité de Tamarite de Litera. Trompés et trahis, arrêtés, les trois Compagnons furent assassinés à Saganta (Huesca)) le 11 août 1936.
Ils ont été béatifiés en 2013.
Ramón Rosell Laboria
1897-1936
Ramón vit le jour le 13 décembre 1897 à Barcelone (Espagne).
A quinze ans il entra dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu à Carabanchel et fit la profession en 1917 avec le nom de Leonci.
Il fut ordonné prêtre et exerça en diverses communautés : Santa Águeda, Ciempozuelos, Madrid, Sant Boi, et Barcelone comme sous-prieur.
Comme supérieur, il fut à Malvarrosa et Valencia.
Dans cette dernière maison, envahie par les communistes dès le 23 juillet 1936, se trouvait encore un Frère qui s’occupait de la cuisine et, pour ce motif, on savait qu’on y mangeait mieux qu’ailleurs. Les communistes qui s’y trouvaient protégeaient donc les Religieux, jusqu’au moment où les miliciens firent pression sur les communistes pour assassiner le Supérieur et un autre Frère.
La maison subit une première fouille le 7 août 1936 et les miliciens repartirent avec de fermes menaces.
Dans la nuit du 10 au 11 août 1936, le père Leonci fut sorti de sa chambre et fusillé près de l’hôpital.
Il fut béatifié en 2013.
Benjamín Fernández de Legaria Goñi
1898-1936
Il vit le jour le 5 juin 1898 à Torralba del Río (Estella, Navarre, Espagne), unique garçon de Tomás et Fermina, de bons chrétiens qui eurent aussi quatre fille.
On demanda au petit garçon de cinq ans combien il y avait de dieux ; la réponse : Un seul ; s’il y en avait plus, ils se battraient entre eux.
Benjamín se montra effectivement extrêmement intelligent ; quand il eut dix ans, le curé suggérait de l’envoyer au Petit séminaire, mais les parents l’envoyèrent là se trouvait déjà un cousin, chez les Religieux des Sacrés-Cœurs (pères de Picpus), à Miranda de Ebro.
Elève très brillant, Benjamín passa son baccalauréat à seize ans, puis entra au noviciat à San Miguel del Monte et fit la philosophie à Miranda, toujours avec des notes exceptionnelles.
Après sa profession (1916), il porta le nom de Teófilo.
Fatigué (!), il dut passer une année à Santurce, à s’occuper des petits enfants, mais en profita pour passer le diplôme national d’instituteur à Vitoria.
Il fut ensuite à San Miguel del Monte et Torrelavega pour la théologie.
Ordonné prêtre en 1923, il fut envoyé à Rome où il fut reçu docteur en théologie à l’Université Grégorienne.
Puis il dut faire le service militaire comme aumônier à Tetuán, puis Madrid.
En 1927, il fut nommé prieur puis directeur du collège de Martín de los Heros (Madrid), occupant ses moments «libres» à préparer (et réussir) la licence de philosophie et lettres à Salamanque.
Lors de la Révolte des Asturies (1931), le collège d’Argüelles fut aussi mis à sac et incendié : le père Teófilo réussit à éteindre le feu avec un confrère, tandis qu’un ancien élève fut assassiné non loin du collège.
Il fonda ensuite la Fraternité de Saint-Isidore-de-Séville, regroupant des titulaires de doctorats et licences, pour enseigner librement hors des établissements d’Etat, où sévissait le sectarisme révolutionnaire. Il en fut nommé aumônier.
En 1933, il fut nommé supérieur de Martín de los Heros, en même temps qu’il le fut pour le séminaire de l’Escorial. Dès lors, il demandait à Dieu la grâce de mourir martyr.
En 1936, il offrit spontanément à la mairie son séminaire pour le transformer en hôpital ; il en fut nommé directeur. Les Religieux laissèrent leur bel habit blanc pour mettre des blouses d’infirmiers.
Comme les Religieuses du Sacré-Cœur se trouvaient confinées dans leur couvent de l’Escorial, le père Teófilo réussit à les faire évacuer sur Madrid.
Le 8 août arriva l’ordre d’évacuer le séminaire et de rejoindre Madrid ; tous les élèves et les prêtres partirent, sauf le père Teófilo et quelques frères laïcs âgés ; il avait le clair pressentiment qu’il allait mourir en martyr, et s’en réjouissait.
Le 10 août après-midi arriva encore une ambulance remplie de blessés ; il n’y avait plus de place et on appela le Directeur ; le conducteur reconnut le père Teófilo : c’était un gendre du portier du couvent Martín de los Heros et avait reçu de l’aide quand la famille s’était trouvée en difficulté. Il dénonça le père.
Six heures plus tard, pendant qu’il dînait, le père Teófilo fut arrêté par d’anciens élèves, envoyés par le conducteur de l’ambulance.
Le père leur demanda trois «grâces» : lui laisser le temps de prier un peu, écrire à sa mère, et être enterré dans le cimetière. La lettre disparut, mais les témoins affirmèrent qu’il y avait écrit : Adieu. Ne soyez pas tristes. Je meurs pour Dieu et la paix de ma Patrie. Adieu.
Le père Teófilo fut assassiné à trois kilomètres de l’Escorial, au lieu-dit Piedra del Mochuelo, vers minuit.
Son dies natalis a été fixé au 11 août. Il fut béatifié en 2013.
Juan Bazaga Palacios
1904-1936
Juan Bazaga Palacios naquit à Villa de Benamargosa (Grenade, Espagne) le 8 décembre 1904, en la fête de l’Immaculée Conception.
Il fut aux séminaires de Saint-Sébastien puis de Málaga, et reçut l’ordination sacerdotale en 1929.
On l’envoya exercer son ministère à Capileira et Herradura.
Arrêté, il fut fusillé le 11 août 1936, pas très loin de son pays natal, au lieu-dit Rosal de la Fuente Santa.
Juan Bazaga Palacios devrait être béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 11 août.
José Valencia Janices
1906-1936
José vit le jour le 16 novembre 1906 à Artajona (Navarre, Espagne), un des huit enfants de Aurelio et Vidala, qui le firent baptiser dès le lendemain ; il fut confirmé en 1908.
Bon élève, c’était un garçon à la fois nerveux et joyeux.
Il entra chez les Frères Maristes à Vic en 1918, passa à Las Avellanas, où il professa avec le nom de Benigno José (1923).
Il passa par diverses maisons : Burgos (1924), Barruelo de Santullán (1926), Málaga (1928, où il fit la profession solennelle), Madrid (1931), Larache (1932, où il fit son service militaire), Lucena (1933), Madrid de nouveau (1934).
Le Frère Benigno José étudia beaucoup et obtint les qualifications nécessaires à l’enseignement. Comme professeur, il sut transmettre à ses élèves sa joie, son entrain. Il cherchait à les faire travailler sérieusement, mais dans une ambiance détendue.
Au moment du soulèvement de l’été 1936, il fallut évacuer la maison de Madrid. Avec son tempérament optimiste et audacieux, sans faire attention aux miliciens qui le guettaient, il alla rendre visite au Frère Bruno José, qui avait déjà été arrêté. Quelques jours plus tard, il se risqua à aller manger à la maison, avec le Frère Adrián : ils furent arrêtés, conduits à Paracuellos de Jarama (Madrid) et assassinés le 11 août 1936.
Il a été béatifié en 2013.
Carlos Díaz Gandía
1907-1936
Carlos naquit le 25 décembre 1907 à Onteniente (Valencia, Espagne).
Très jeune, il entra dans les rangs de l’Action Catholique et contribua à la création de divers centres de catéchèse ; lui-même enseignait chaque dimanche.
En 1934, il épousa Luisa Torro Perseguer, avec laquelle ils eurent une fille.
Lors de la révolution espagnole en juillet 1936, il se débattit pour empêcher la profanation et la destruction des lieux de culte et tenta de protéger la vie de son curé.
Au soir du 24 juillet, durant l’adoration nocturne, avec son ami Ráfael Alonso Gutiérrez, il offrit sa vie pour l’Espagne.
Le 4 août 1936 au matin, il fut arrêté et torturé de multiples manières.
Ce tout jeune papa de vingt-huit ans qui était né le jour de Noël, nouveau jésus, fut assassiné au matin du 11 août 1936, fusillé sur la route d’Agullent.
Sa petite fille n’avait que huit mois.
Il fut béatifié en 2001.
Miguel Romero Rojas
1911-1936
Miguel Romero Rojas naquit le 26 décembre 1911 à Coín (Málaga, Espagne)
Ce tout jeune prêtre de vingt-cinq ans avait été ordonné très récemment, le 14 juin 1936.
Incarcéré le 4 août à Coín, il fut martyrisé sur la route de Coín à Cártama, au lieu-dit Fuente del Sol, le 11 août 1936.
Il avait vingt-cinq ans, à peine cinquante-huit jours de sacerdoce et, à cause des sept jours de prison, seulement cinquante-et-une Messes.
Miguel Romero Rojas devrait être béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 11 août.
Maurice Tornay
1910-1949
Maurice Tornay est né en Suisse à la Rosière près d’Orsières, le 31 octobre 1910, septième de huit enfants. Ses parents, qui sont paysans, s’appellent Jean-Joseph et Faustine Rossier.
Le petit garçon devait avoir son caractère bien forgé, volontaire, décidé. Sa sœur Anna dira plus tard qu’ après sa première communion, Maurice devint gentil.
Il fait des études au collège Saint-Maurice ; six années de pensionnat, durant lesquelles sa foi s’affermit, mais aussi sa vocation se dessine. Il lit volontiers la vie ou les écrits de saint François de Sales et de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Saint François de Sales fut évêque à Genève, et sainte Thérèse de Lisieux fut canonisée dès 1925 - Maurice avait juste quinze ans - et proclamée Patronne des missions (sur ces deux Saints, v. 28 décembre et 30 septembre).
En 1931, au terme de ses études, Maurice sollicite son entrée chez les Chanoines du Grand-Saint-Bernard (v. 15 juin). Il écrit son intention bien arrêtée : …quitter le monde, me dévouer complètement au service des âmes afin de les conduire à Dieu, et me sauver moi-même.
Le noviciat commence en août 1931 à l’Hospice du Grand Saint-Bernard.
Bientôt, les Missions Etrangères de Paris sollicitent les Chanoines du Grand Saint-Bernard : on a pensé que des religieux habitués au froid et à l’altitude pourraient faire d’excellents missionnaires dans l’Himalaya. Un premier groupe part en 1933 pour le Yunnan, mais à ce moment-là Maurice est souffrant et n’est pas mis au nombre des élus.
1935. Le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, il prononce ses vœux solennels. Cette fois-ci, il est désigné pour accompagner deux autres Chanoines (Lattion et Rouiller) au Yunnan. On se prépare pendant quelques mois et voilà nos nouveaux-venus à la mission de Weisi, à deux-mille trois-cent cinquante mètres d’altitude, dans les Marches tibétaines.
Maurice n’avait pas fini ses études en vue du sacerdoce. Il les achève maintenant, sous la direction du Chanoine Lattion ; mais aussi il apprend le chinois auprès d’un vieux professeur protestant qui - fait rare à l’époque - a des sympathies pour le catholicisme. Maurice apprend très vite, il pourra bientôt prêcher en chinois.
Ses études achevées avec succès, il est ordonné prêtre en 1938. L’évêque qui doit l’ordonner se trouve à Hanoï : pour le rejoindre, il faut marcher pendant près d’un mois. Retraite méritoire !
1939. Durant la Guerre mondiale, la Chine est envahie par le Japon. La zone de mission de Maurice est occupée, les vivres manquent. Soulèvements populaires et pillages : le jeune prêtre doit mendier sa nourriture.
1945. Le Japon est encore en guerre, l’armée américaine cherche à l’obliger à se replier. Combats incessants, jusqu’au lancement des bombes sur Hiroshima et Nagasaki. Le Japon capitule le 14 août. Dans ces circonstances pénibles, le père Maurice Tornay est nommé curé à Yerkalo, à deux-mille six-cent cinquante mètres d’altitude : cette mission fut fondée quatre-vingts ans plus tôt par deux missionnaires français, Félix Biet et Auguste Desgodins.
L’ambiance n’est pas pacifique. Déjà plusieurs prêtres y ont été tués, les autorités locales sont manifestement hostiles, le lama Gun-Akhio menace ouvertement le père Maurice.
Le 26 janvier 1946, on en vient aux voies de fait : une quarantaine de lamas envahissent la résidence du missionnaire, la détruisent, et emmènent le père au Yunnan. Là, il n’y a qu’une famille chrétienne. Courageusement, le père Tornay prie et cherche à proclamer l’Evangile.
Début mai, le Gouverneur de Chamdo, suprême autorité civile de l’est du Tibet, promet sa protection à Maurice et l’invite à revenir dans sa paroisse de Yerkalo. Heureux, il se met en route, mais Gun-Akhio l’en empêche immédiatement. Maurice va devoir aller plaider sa cause auprès du Dalaï-lama, à Lhassa (Tibet).
Pour y réussir, il tente de se déguiser en Tibétain, mais est reconnu : on le renvoie à Atzunze (Dechen, Kham), où il soigne les malades, après avoir passé l’été à Weisi.
A Noël 1947, il participe à un congrès d’Action catholique à Nankin et Shanghai.
Le 10 juillet 1949, il se met en route pour un long voyage de deux mois, qui devrait le reconduire à Yerkalo. Le 11 août, près de la frontière, aux abords du col de Choula (trois mille mètres d’altitude), il tombe dans une embuscade et est mortellement atteint par des balles tirées par quatre lamas. Par François Goré, missionnaire de Sichang, on apprit que cinq hommes armés, à la solde des lamas de Yentsing (Yerkalo), tuèrent et dépouillèrent le père Tornay, tandis qu’un de ses trois domestiques s’emparait de leurs quatre mulets.
Le corps du missionnaire fut ramené à Yerkalo et enterré dans le jardin de la mission.
La cause de béatification fut ouverte à l’instigation de son compagnon de mission, Angelin Lovey. Le martyre ayant été reconnu, Maurice Tornay fut béatifié en 1993.
Il est inscrit au Martyrologe le 11 août.