17 AOUT
III.
S Myron, prêtre martyr à Cyzique.
S Mammès, berger martyr à Césarée de Cappadoce, patron de la cathédrale de Langres ; s. Mamet, vénéré à Saint-Flour, est peut-être le même.
SS Paul et Julienne, frère et sœur martyrs à Ptolémaïs.
IV.
S Eusèbe, pape (310) pendant deux mois ; exilé et mort en Sicile.
VII.
S Anastase, évêque à Terni.
VIII.
S Carloman, fils aîné de Charles Martel, maire du palais avec Pépin, moine à Rome puis au Mont Cassin.
S Amour, abbé à Amorbach.
IX.
S Jeroen, moine écossais, tué par les Normands à Noordwijk.
X.
S Elie le Jeune, moine calabrais, un moment capturé par les Sarrasins en Afrique.
Stes Bénédicte, Cécile, abbesses, et Relinde, recluse, à Susteren.
XII.
S Nicola Politi, ermite en Sicile.
S Donato, moine de la congrégation de Montevergine à Massadiruta, mort à dix-neuf ans.
B Alberto, prêtre près de Sienne, le saint Job de Toscane.
XIV.
Ste Chiara, abbesse augustine à Montefalco ; son cœur portait l'image des instruments de la Passion, son sang se liquéfie comme celui de s. Janvier.
XVII.
SS Jacobus de Sainte Marie Kyushei Gorōbyōe Tomonaga, dominicain, et Michaël Kurōbyōe, catéchiste, martyrs japonais, béatifiés en 1981 et canonisés en 1987, fêtés le 28 septembre avec s. Laurent Ruiz.
XVIII.
Ste Jeanne Delanoue, marchande très commerçante à Saumur, devenue "la mère des pauvres", ouvrant plusieurs hospices et fondant la congrégation de Sainte-Anne-de-la-Providence, canonisée en 1982.
B Noël-Hilaire Le Conte, chanoine musicien à Bourges, martyr aux pontons de Rochefort, béatifié en 1995.
XIX.
Bse Leopoldina Naudet, italienne d'origine franco-autrichienne, fondatrice des Sœurs de la Sainte-Famille, béatifiée en 2017.
Bse Elisabeth Turgeon, fondatrice canadienne des Sœurs de Notre-Dame du Rosaire, pour l'enseignement, béatifiée en 2015.
XX.
Bx martyrs espagnols de 1936 :
- béatifié en 1995 :
Piaristes : près de Girona, le prêtre Enric Canadell Quintana (des Sacrés-Cœurs, *1890) ;
- béatifiés en 2013 :
Diocésains : près de Castellón, Josep Mañé March, Magí Civit Roca et Miquel Rué Gené (*1866, 1871, 1909) ;
Hospitaliers : à Málaga, le prêtre Silvestre Perez Laguna (*1873) ; les profès Florentino Alonso Antonio (Salustiano), Manuel Sanz y Sanz (Gumersindo), Pedro Pastor García (Segundo), Antonio del Charco Horques (Baltasar), Eusebio Ballesteros Rodríguez (Honorio), Juan Antonio García Moreno (Raimundo), Isidro Valentín Peña Ojea (Estanislao de Jésus) (*1876, 1878, 1885, 1887, 1895, 1896, 1907) ;
Capucins : près de Madrid, le prêtre Eugenio Sanz-Orozco Mortera (José María, *1880) et le convers Facundo Escanciano Tejerina (Aurelio, *1881) ;
Lazaristes : près de Lleida, le prêtre Antoni Carmaniú Mercarder (*1860) ;
- béatifiés en 2017 :
Diocésains : près d’Almería, Florencio López Egea (*1883) ;
Clarétains : près de Barcelone, les prêtres Josep Puigdeséns Pujol et Julio Aramendía Urquía (*1875, 1900) ;
- béatifiés en 2021 :
Diocésains : près de Cordoue, Alfonso López Morales (*1871) ; près de Badajoz, Diego Balmaseda López (*1876) ;
- béatifiés en 2022 :
Diocésains : près de Grenade, Ramón Cervilla Luis (*1865).
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Myron de Cyzique
† 250
Myron était prêtre à Cyzique (Mysie, act. région turque au sud de la Mer de Marmara).
Durant la persécution de Dèce, Myron fut longuement torturé, puis décapité.
Ce pouvait être vers 250.
Signalons ici que la ville de Cyzique, totalement chrétienne au 6e siècle, fut pillée par les Arabes au 7e siècle, et vidée de ses habitants. Les Croisés tentèrent de la relever, mais le centre historique devint une simple carrière de pierres. A partir du 14e siècle, la population passa progressivement à l’Islam sous la pression turque. Après le «traité» de Lausanne, on en expulsa les quelques Chrétiens qui s’y trouvaient encore.
Le Martyrologe Romain mentionne s.Myron au 17 août.
Mammès de Césarée
† 273
Mammès (en grec Mamès, en latin Mamans) est très célèbre en Occident comme en Orient.
On donne deux versions de sa vie, qui n’ont presque rien en commun.
La plus simple présente un pauvre berger des environs de Césarée de Cappadoce (auj. Kayseri, Turquie centrale), très croyant, martyrisé encore jeune sous Aurélien à Césarée en 273-274.
L’autre histoire fait de Mammès le fils de deux Chrétiens mis en prison pour leur foi, Théodote et Rufina. Très tôt orphelin, Mammès fut élevé par une riche veuve qui lui donna son nom de Mammès, car il l’appelait Mamma. Il avait quinze ans lorsque cette personne mourut. C’est alors qu’on signala Mammès à Aurélien qui, après de belles promesses puis des menaces, le fit jeter en mer.
Un ange le sauva et le conduisit sur cette montagne proche de Césarée : c’est peut-être ce seul détail qui nous ramène à la version précédente.
Un nouveau gouverneur fit rechercher Mammès et lui fit subir interrogatoires et tortures ; il le fit exposer aux bêtes du cirque, qui ne le touchèrent pas. Mammès fut enfin frappé d’un coup de trident et mourut dans les instants suivants. Ces derniers détails, concernant le martyre de Mammès, s’accordent peut-être avec la première version.
Le tombeau de Mammès fut très fréquenté et illustré par de nombreux miracles : retrouvailles, guérisons, résurrection d’enfants.
Un historien assez véridique (mais peut-être influencé par la situation politique), Sozomène, affirme que deux jeunes gens visitèrent ce tombeau vers 345 : Julien - le futur Apostat - et son frère Gallus. Ce dernier proposa à son jeune frère d’édifier un sanctuaire plus solennel pour ce tombeau. Mais tandis que le travail de Gallus prospérait, Julien n’arrivait à rien faire, son travail s’effondrant chaque nuit, comme si Mammès n’acceptait pas la duplicité de Julien.
Des reliques de Mammès vinrent en Gaule. Langres en reçut plusieurs à différentes époques, dont un bras et le chef ; c’est pourquoi s.Mammès est le patron de la cathédrale de Langres.
Le Martyrologe Romain mentionne Mammès de Césarée au 17 août.
Eusèbe
309
Ce pape est un de ceux qui restèrent peu de temps sur le trône de saint Pierre.
Grec d’origine, il succéda à saint Marcel Ier, comme trente-et-unième pape. Les dates sont floues, selon les sources.
Eusèbe aurait été ordonné le 18 avril 309, et serait mort en août de la même année. Selon d’autres, sa depositio aurait eu lieu en septembre ; l’actuel Martyrologe a opté pour le mois d’août.
Au moment de son élection, il y eut une émeute provoquée par un certain Héraclius, contestataire de cette élection ou poussé en avant par le parti des lapsi, ceux qui après avoir apostasié durant la récente persécution, demandaient à être réadmis dans l’Eglise sans faire pénitence. L’empereur Maxence, ne sachant quoi faire pour maintenir l’ordre, exila les deux protagonistes en Sicile.
Eusèbe y mourut quatre mois après, le 17 août 309. Si le pape saint Damase l’appelle martyr, il ne spécifie pas quel martyre il subit ; peut-être au moins le martyre de la persécution et de l’exil, ce qui n’est pas peu.
On rapporta son corps pour l’ensevelir au cimetière de Calixte.
Son successeur devait être saint Miltiade (ou Melchiade).
Jeroen de Noordwijk
† 856
Il n’y a apparemment pas de grande certitude au sujet de ce martyr.
Son nom se trouve sous les formes Jeron, Iero, Jero, Hiéron (Jérôme).
D’après ce qu’on en a écrit tardivement, il aurait été de famille noble. En grandissant, il se démarquait de ses camarades par sa préférence pour la prière et la méditation.
Quand il annonça à ses parents son désir de la vie sacerdotale, ceux-ci étaient plutôt réticents, car c’était leur unique fils, l’héritier, mais ils cédèrent à la ferme volonté de leur garçon.
Après son ordination sacerdotale, d’après une tradition bénédictine, Jeroen serait venu d’Angleterre ou d’Ecosse. Moine bénédictin, il aurait été envoyé par l’évêque d’Utrecht à Northgo et y aurait fondé la première église dédiée à saint Martin (851).
En 856, des envahisseurs normands auraient voulu exiger de la population le retour au culte idolâtrique, ce que refusa Hieron.
Ce serait dans ces circonstances assez imprécises qu’il aurait trouvé la mort, martyrisé par les envahisseurs.
Quelques questions restent sans réponse :
Jeroen était-il seul, venu en mission pour l’évangélisation de la région de Frise ? On pourrait en effet juger étonnant, voire imprudent, qu’il se fût aventuré seul dans une région inconnue, sans quelques compagnons, qui auraient pu être martyrisés avec lui.
Une autre hypothèse surgit aussi en considérant que vers 848 on trouve un certain Hieronymus, abbé d’Echternach. S’agirait-il du même Jérôme ?
Toujours est-il que le corps d’un saint Jeroen fut transféré à Egmond au 10e siècle, apparemment à la suite d’une révélation céleste, et revint plus tard à Noordwijk ; mais le chef disparut lors des révoltes protestantes.
Saint Jeroen de Noordwijk est commémoré le 17 août dans le Martyrologe Romain.
Ioannis Rachítis (Elias de Enna)
823-903
Il naquit vers 823 à Enna (Sicile) et reçut au baptême le nom du Précurseur du Christ, Jean, Ioannis.
Devant l’avancée menaçante des Arabes, ses parents durent s’enfuir.
A douze ans, Ioannis s’adonna à une vie toute de prière et de lecture de l’Ecriture.
En 859, les Sarrasins cependant l’emmenèrent en captivité en Afrique, mais il fut libéré, peut-être de façon miraculeuse, en tout cas inattendue. Il se mit à prêcher l’Evangile.
En 878, il partit à Jérusalem, se fit moine près de la basilique de la Résurrection ; après quelque temps, il émit la profession dans les mains du patriarche Elias III, qui lui imposa le nom d’Elias.
Elias, donc, se retira d’abord trois ans dans un monastère du Mont Sinaï, puis accomplit ensuite de longs pèlerinages : Egypte, Perse, Antioche. Puis il revint en Sicile, où il put revoir sa vieille maman à Palerme. De là il passa en Grèce avec son nouveau disciple, Daniele, avant de revenir en Italie, où ils se fixèrent en Calabre, menant une vie d’ascèse. Elias y fonda le premier monastère calabrais issu de la ligne monastique sicilienne.
Les miracles opérés par Elias, sa sainte vie, ses dons de prophétie, de lecture des cœurs, le rendirent célèbre malgré lui et il fut appelé à Constantinople par l’empereur Léon VI le Philosophe.
Elias se mit en voyage mais, parvenu à Thessalonique, il rendit son âme à Dieu, priant son fidèle Daniele de transporter son corps au monastère de Seminara, qu’il avait fondé.
C’était en 903.
On rencontrera un autre Elias de la même époque, dit le Spéléologue (v. 11 septembre).
Notre saint Elias est dit le Jeune, par opposition à l’Ancien prophète Elie (v. 20 juillet).
Saint Elias le Jeune est commémoré le 17 août dans le Martyrologe Romain.
Nicoló Politi
1117-1167
Nicoló Politi naquit à l’image de saint Jean-Baptiste (v. 24 juin), de parents âgés qui l’obtinrent du Ciel après beaucoup de prières et de jeûnes.
Il naquit en 1117 à Adrano (Catania, Sicile), de Almidoro et Alpina Politi.
Dès le berceau, Nicoló manifesta une tendance marquée pour la mortification, refusant le lait maternel les mercredi, vendredi et samedi.
Par la suite, d’autres prodiges marquèrent la destinée de l’adolescent, qui éprouvait un amour profond envers la Vierge Marie et la Sainte Trinité.
Malgré tous ces signes célestes, les parents voulurent lui faire épouser une bonne jeune fille du pays. Mais la veille du sacrement, un ange apparut au jeune homme et l’invita à le suivre jusqu’au pied de l’Etna, dans une grotte appelée Aspicuddu.
La famille le chercha pendant trois ans ; elle était sur le point de le retrouver, quand un ange prévint à nouveau Nicoló, qui se dirigea vers les montagnes Nebrodi, au nord de la Sicile. Un aigle le guida. Le voyage ne fut pas exempt de tentations : un riche marchand chercha à attirer Nicoló, qui résista par sa foi et sa pureté.
Il parvint ainsi au Mont Calanna, épuisé et assoiffé, mais de son bâton il fit surgir une source, puis trouva une grotte accueillante pour s’y établir, sur le territoire de l’actuelle Alcara Li Fusi. De l’autre côté de la vallée se trouvait un monastère où il se rendait chaque samedi pour recevoir les Sacrements de Réconciliation et d’Eucharistie, ainsi que les conseils de l’abbé Cusmano le Théologien.
Cette vie érémitique dura trente années. Nicoló se nourrissait d’herbes sauvages et du pain que lui apportait l’aigle.
Le 14 août, il fut célestement averti de sa mort prochaine, dans trois jours. Il l’annonça à l’abbé Cusmano. Le 17 août 1167, Nicoló était en prière à genoux quand il rendit son âme à Dieu. Les cloches des environs sonnèrent d’elles-mêmes à ce moment-là.
Son culte fut pleinement reconnu en 1507.
Donato de Ripacandida
1179-1198
Pour le distinguer d’un autre célèbre Donato (d’Arezzo, v. 7 août), celui d’aujourd’hui fut couramment appelé Donatello, le petit Donat.
Il naquit en 1179 à Ripacandida (Potenza, Basilicata, Italie S), de braves parents.
A quatorze ans, il sentit l’appel de Dieu et quitta la maison familiale pour rejoindre le monastère bénédictin de Sant’Onofrio à Massadiruta (Petina, Campanie, Italie SO). Mais il était bien jeune : pour lui laisser le temps de réfléchir encore un peu et pour éprouver sa vocation, on lui conseilla de revenir un an plus tard.
L’année suivante, il se présenta, et on l’envoya à l’abbaye de Montevergine, qui n’était pas très éloignée de là. Donato obéit et, après une année de postulat, fut admis à Massadiruta.
On lui fit faire tous les travaux les plus humbles, au jardin, au poulailler, au four ; il obéit sans jamais se plaindre.
L’abbé s’irrita cependant en constatant les larges aumônes que Donato faisait aux pauvres : il y allait tout de même de la nourriture des moines ! Donato gaspillait ! Mais l’abbé changea d’avis en constatant la sainteté de son fils : Donato avait dressé un ours et un renard, qui le suivaient et lui obéissaient !
Donato se mortifiait ; de nuit, profitant du sommeil des moines, il allait dans une grotte voisine et s’immergeait dans l’eau froide jusqu’à la ceinture. Il priait et retournait bien vite au couvent avant le lever des moines. Un jour, l’abbé se leva plus tôt et se mit à chercher Donato ; pas de Donato au dortoir, ni à la chapelle… s’était-il enfui ? Cherchant à droite et à gauche, l’abbé finit par apercevoir les habits du jeune moine non loin de cette grotte où il était en prière, immergé dans l’eau du torrent. L’abbé ne comprenait rien ; il partit avec les habits. Mais il fut bien surpris de voir arriver Donato correctement vêtu avec ses propres habits, que l’ange lui avait rapportés. L’abbé comprit, et laissa faire.
On parla du jeune moine, la population apprit sa sainteté et voulut le connaître, lui demander conseil, obtenir des grâces par ses prières. On l’invoqua pour tous les maux, physiques et spirituels.
Il y eut bien d’autres faits prodigieux, qu’on ne nous raconte pas en détail, mais qu’on peut imaginer : guérisons, discernement, connaissance de l’Ecriture, extases…
Donato mourut le 17 août 1198 : il n’avait que dix-neuf ans.
Son culte fut reconnu en 1758, mais saint Donato ne se trouve pas au Martyrologe.
Alberto de Chiatina
1135-1202
Alberto naquit en 1135 à Chiatina (Sienne, Toscane, Italie C), de parents appartenant à la petite noblesse.
Constatant qu’il n’était pas fait pour les armes, les parents lui firent entreprendre des études. Mais le jeune Alberto jugea dangereux d’étudier sans appuyer cette activité intellectuelle sur de solides vertus : il se mit donc à prier longuement, à veiller de nuit.
En 1163, on le jugea apte à recevoir le sacerdoce. Ordonné prêtre, il eut la charge de Santa Maria in Pava, où sa bonté et son honnêteté conquirent les paroissiens, mais irrita le seigneur local, qui soutenait l’empereur contre le pape ; on transféra Alberto à Sienne en 1175.
En 1177, le pape Alexandre III, originaire lui-même de Sienne, nomma Alberto archiprêtre à Elsa (Gracciano), dépendant directement du pape. Il jouissait de pouvoirs presque épiscopaux, pouvant consacrer les églises, imprimer des documents, à l’occasion excommunier, et même utiliser la crosse aux cérémonies solennelles.
A quarante-deux ans, Alberto pouvait sans doute exercer cet apostolat pendant longtemps, pour le bien des fidèles et de l’Eglise, mais Dieu en décida autrement : à partir de 1181, l’archiprêtre de Gracciano, tel un nouveau Job, fut frappé de plaies sur tout le corps ; une pénible pourriture malodorante s’échappait de tous ses membres, l’obligeant à s’isoler et à garder le lit.
De son lit, il continuait d’exercer sa mission pastorale autant qu’il le pouvait, et l’on observa qu’il ne laissa jamais s’échapper la moindre plainte ; au contraire, il acceptait l’épreuve comme une expiation de ses propres péchés. C’est ce qui lui valut le surnom de Saint Job de Toscane.
Le bruit de ce long martyre silencieux se répandit au loin, jusqu’aux cardinaux romains qui vinrent parfois le visiter et lui demander ses prières.
Vers 1191, Alberto obtint d’être remplacé pour le ministère. Puis, divinement inspiré, il fit transférer son siège à Colle, où la population le suivit ; quand, vingt ans plus tard, Gracciano fut rasé au sol par les troupes de Sienne, on comprit qu’Alberto était le protecteur de Colle.
Désormais, Alberto vécut dans une longue et douloureuse retraite, priant, méditant, offrant. Il avait une particulière dévotion envers le saint Clou de la Passion, conservé à cet endroit, et qu’il ne touchait qu’avec des gants.
Alberto mourut le 17 août 1202 : ce jour-là, le corps du prêtre apparut entièrement et complètement sain. De nombreux faits extraordinaires et miraculeux se vérifièrent à son tombeau, légalement transcrits : guérison d’un homme frappé de surdité depuis quatorze ans, libération de possédés, une petite fille tombée dans un puits profond fut repêchée vivante, ses vêtements étant restés secs…
Alberto fut reconnu Bienheureux par étapes : l’office fut approuvé en 1798, la messe propre en 1865, confirmés récemment en 1962.
Chiara de Montefalco
1268-1308
Elle vit le jour à Montefalco (Pérouse, Ombrie, Italie), de Damiano et Iacopa Vengente, des gens de condition aisée et très chrétiens.
Un des frères de Chiara fut prêtre chez les Frères Mineurs, provincial et inquisiteur. La sœur aînée de Chiara, Giovanna, fut conseillère de Chiara et première supérieure du monastère où allait entrer celle-ci.
Chiara fut privilégiée ; à quatre ans, elle s’enfermait déjà dans sa chambre pour prier toute seule. A six ans, elle obtint des parents de suivre Giovanna dans son ermitage. La règle qu’on y observait s’inspirait de l’idéal franciscain.
Elle y vécut dans une pauvreté absolue, s’imposant des mortifications extraordinaires, au point qu’on la qualifia de plus admirable qu’imitable. C’était cependant toléré à cette époque.
En 1290, l’ermitage devint le couvent de la Sainte-Croix et passa à la règle augustinienne. On discute encore aujourd’hui sur l’appartenance ou non du couvent à l’Ordre franciscain ou à l’Ordre augustinien. Il reste que Chiara est en général nommée aussi Chiara de la Sainte-Croix.
En 1291, elle succéda à Giovanna. Ses dons extraordinaires, les miracles opérés par sa prière, sa lecture des âmes, ses visions la rendaient déjà célèbre. Elle qu’on disait illettrée, enseigna à lire à d’autres, put lire le bréviaire, discuter théologie et exégèse avec d’importants personnages. Elle put relever et signaler elle-même des erreurs hérétiques.
Elle travailla aussi à remettre la paix entre des factions.
Chiara mourut à Montefalco le 17 août 1308.
A sa mort, on lui vit le cœur marqué par les instruments de la Passion du Christ : la Croix, des Clous, les Epines, le fouet. On aurait retrouvé dans son foie trois calculs qui, chacun, pesaient autant que les trois à la fois, symbole parfait du Mystère de la Sainte Trinité. Son sang se liquéfie chaque année, de la même manière que dans le cas de saint Janvier (voir au 19 septembre).
Au 19e siècle, on retrouva intacts le visage et les mains de Chiara.
Le pape autorisa l’office et la messe en 1624, mais il semble que Chiara ne fut pas béatifiée au sens strict : en 1734 fut reconnu le culte immémorial, ce qui équivaut à une béatification. Elle fut canonisée en 1881.
Jacobus Kyushei Gorōbyōe Tomonaga
1582-1633
Né vers 1582 à Kyudetsu (Kyushu, Nagasaki, Japon), Jacobus était d’une famille noble, chrétienne depuis longtemps.
A douze ans, il entra au collège des Jésuites de Nagasaki pour recevoir la formation de catéchiste et se dédia à l’enseignement du catéchisme avec un tel zèle qu’il était déjà connu pour ses «prédications».
Après 1614, il fut exilé pour avoir collaboré avec des Catholiques.
Il vint à Manille, où il fréquenta la collège Saint-Jean-de-Latran et, en 1624, fut reçu dans l’Ordre dominicain.
Il reçut l’habit de l’Ordre le 15 août 1624, et prit le nom de Jacobus de Sainte-Marie.
Il fit la profession solennelle en 1625 et fut ordonné prêtre en 1626.
Il collabora à l’édition espagnole d’un vocabulaire de la langue japonaise précédemment édité en portugais. L’édition sortit en 1630.
Après quelques années d’apostolat à Formose, il sollicita et obtint en 1632 la permission de retourner dans son pays d’origine, où sévissait la persécution.
Son voyage en bateau fut suffisamment périlleux pour qu’il pût écrire ironiquement à ses supérieurs qu’ «étant monté à bord sans un cheveu blanc, il en sortit sans un cheveu noir».
Pendant une année, il se dépensa au service de ses frères, au milieu de mille dangers, privations et souffrances de toutes sortes.
Finalement, ce fut son propre catéchiste, Michaël Kurobioye, qui livra malheureusement le lieu de sa cachette, où on l’arrêta. Il faut signaler que le pauvre Michaël fut soumis une horrible torture : on le forçait à ingurgiter une énorme quantité d’eau, qu’on faisait ensuite ressortir en le frappant sur le ventre (ou bien en piétinant son ventre).
Arrêté en juillet, en même temps d’ailleurs que Michaël, il fut emprisonné à Omura.
Lors de son «procès», il dit que son vœu était que tous les Japonais pussent se convertir au Christianisme et que, si cela était un crime, il était prêt à mourir pour sa foi. Il ajouta en outre que ses bourreaux perdaient leur temps à lui poser d’autres questions ou à lui faire d’autres promesses.
Il fut conduit avec Michaël à Nagasaki, où il pardonna encore une fois à Michaël et lui donna l’absolution.
Soumis à la torture «de la fosse», le tsurushi, qu’il subit le 15 août, juste en la fête de l’Assomption de Marie, anniversaire de sa profession et de son ordination, il agonisa ainsi pendant deux jours, priant pour l’Eglise et pour son pays, et expira le 17 août 1633.
Son corps fut brûlé et les cendres jetées à la mer.
Jacobus fut béatifié en 1981 et canonisé en 1987.
Liturgiquement, il est fêté en même temps que Lorenzo Ruiz et d’autres Martyrs de cette persécution, le 28 septembre.
Michaël Kurōbyōe
?-1633
On ne connaît pas la date de la naissance de Michaël ; on suppose qu’il était de Nagasaki ; c’était un laïc japonais, chrétien.
Il accompagnait le père Jacobus Kyushei Gorōbyōe Tomonaga qui, revenu de Manille, était rentré clandestinement au Japon, en 1632.
Au bout de trois mois d’activités, Michaël fut arrêté en juillet 1633 et torturé. Fortement affaibli par la souffrance, il finit malheureusement par révéler où se cachait le père Jacobus, qui fut arrêté à son tour.
Repenti, il persévéra dans la foi et suivi son maître jusqu’à la fin dans la prison, dans les propos, dans les tortures, dans la mort.
Emprisonné à Omura, il répéta aux «juges» qu’il regrettait son attitude, qu’il ne voulait accepter aucune promesse et que son unique désir, comme pour le père Jacobus, était que tout son pays se convertît au Christianisme, l’unique vraie religion ; il fut condamné à mort pour sa fidélité au Christ.
Il fut conduit avec le père Jacobus à Nagasaki, où ce dernier lui pardonna encore une fois et lui donna l’absolution.
Soumis lui aussi à la torture «de la fosse», le tsurushi, qu’il subit le 15 août, juste en la fête de l’Assomption de Marie, il agonisa ainsi pendant deux jours et expira le 17 août 1633.
Comme ce fut le cas pour le père Jacobus, le corps de Michaël fut brûlé, et les cendres jetées en mer.
Michaël fut béatifié en 1981 et canonisé en 1987.
Liturgiquement, il est fêté en même temps que Lorenzo Ruiz et d’autres Martyrs de cette persécution, le 28 septembre.
Jeanne Delanoue
1666-1736
Jeanne Delanoue naquit et fut baptisée le 18 juin 1666 à Saumur (paroisse Saint Pierre), sous le règne de Louis XIV. Elle est la douzième enfant de Pierre Delanoue et Françoise Hureau, qui tiennent un magasin de mercerie.
Le papa meurt bientôt (1670) et Jeanne ne pourra fréquenter l’école que quelques années, pour rester près de sa mère et l’aider à la maison. A la mort de sa mère (1692), elle hérite totalement du commerce, qu’elle va s’ingénier à développer.
À ses débuts Jeanne est économe, avare même, elle ne sait pas ce que signifie : faire l'aumône. Active, intelligente, énergique, parfois aussi de mauvaise humeur, elle travaille sans relâche, exploitant les pèlerins de Notre-Dame-des Ardilliers en ouvrant sa boutique même les dimanches et jours de fêtes.
Cependant à la Pentecôte 1693, alors que Saumur connaît la disette et qu'un quart de la population de la ville est composée d'indigents, une certaine Françoise Souchet va faire basculer sa vie. Venue en pèlerinage à Notre-Dame-des-Ardilliers, cette “folle” - une sainte âme mystique - viendra inviter Jeanne à porter un vêtement à une pauvre femme du quartier.
Dans le même temps, elle écoute la prédication d’un prêtre à la chapelle de l’Hôtel-Dieu, M.Geneteau, qui devient son confesseur.
Lors de la Fête-Dieu de la même année (22 mai 1693), Jeanne connaît alors trois jours et trois nuits d'extase : elle voit l’enfer, son ange gardien, la Sainte Vierge. Marie lui révèle ce que le Seigneur lui demande pour elle-même et pour les pauvres. Par la suite, Jeanne aura encore de fréquentes extases.
Aussitôt, elle se met à la recherche des miséreux ; ses premiers protégés sont six petits enfants malades réfugiés au fond d’une écurie, qu’elle appelle ses petits Jésus.
Rapidement, elle est connue dans la ville et les indigents ne se contentent plus de l’attendre mais viennent directement dans la maison, baptisée La Providence où ils sont accueillis, nourris et logés. Plus tard, elle ouvrira aussi sa porte à tous les réprouvés, les filles mères, les épouses adultères, les libertines. Elle dilapide son fonds de commerce, emprunte, demande l'aumône. Sa charité n'a plus de bornes. Même quand elle contracte des dettes, elle reste confiante en Dieu, qui lui accorde des secours inattendus.
Jeanne voulait partager les conditions de vie de ces malheureux. Dans cet esprit elle fit le pèlerinage à Saint-Martin de Tours en mendiant.
Elle se mortifiait beaucoup : totalement végétarienne, elle ne touchait pas au vin (pas même celui de Saumur !), dormait peu et jamais dans un lit.
En 1702 (ou 1703), un terrible éboulement écrase plusieurs maisons, dont la Providence : une petite orpheline est tuée, tout est détruit, les pauvres orphelines et les petites vieilles se serrent contre Jeanne. Elle repart vaillamment : vite elle trouve un refuge de fortune dans une écurie des pères Oratoriens, puis une petite maison de trois pièces. L’œuvre repart, s’amplifie.
Jeanne a trois émules. Ensemble, elles reçoivent de M.Geneteau l’habit religieux, le 22 septembre 1703, donnant ainsi le départ à la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, servantes des pauvres.
Des accusations d’hypocrisie s’abattirent sur la Fondatrice. Même saint Louis-Marie Grignion de Montfort fut d’une sévérité inattendue envers elle ; était-ce pour la mettre à l’épreuve ? L’humble soumission de Jeanne calma les durs propos du Saint envers elle. De son côté, M.Geneteau l’éprouvait aussi, mais toujours Jeanne obéissait, se soumettait, restait patiente.
En septembre 1709, les constitutions sont approuvées par l’évêque d’Angers.
La même année, l’hiver est si rigoureux que plus de cent personnes furent accueillies à la Providence. On déménagea encore ; Jeanne acquit le logis des Trois-Anges et y installa son hospice, le premier de la ville de Saumur (que Louis XIV réclamait depuis longtemps !). Puis on construisit, on mit à profit les belles caves des bords de la Loire.
A partir de 1721, la congrégation connaît l’expansion dans les régions alentour : Bretagne, Touraine, Berry. L’hospice de Saumur pouvait abriter jusqu’à trois cents personnes.
La santé de la vaillante Jeanne s’altère à partir de 1735. En plus, Jeanne traverse une pénible période d’aridité intérieure : elle ne goûte pas la consolation, elle se sent seule, se croit abandonnée. Mais elle reste fidèle et la tentation s’éloigne.
Elle décède paisiblement le 17 août 1736.
En 1796, on se transféra dans la propriété des Oratoriens, vaste et désormais vide. En 1864, le siège de la Congrégation s’installera à Saint-Florent.
Jeanne Delanoue sera béatifiée en 1947, et canonisée en 1982.
En 1956, Madagascar connaît une première fondation, puis Sumatra en 1979.
Le 3 décembre 1964, la Congrégation a changé de nom pour prendre celui de Servantes des Pauvres de Jeanne Delanoue, en hommage à sa créatrice. Quelques années plus tard, une autre congrégation de Nantes, également fondée par Jeanne, rejoint la Congrégation.
Sainte Jeanne Delanoue - qui avait pris le nom religieux de Jeanne de la Croix - est inscrite au Martyrologe le 17 août.
Noël-Hilaire Le Conte
1765-1794
Noël-Hilaire était né le 3 octobre 1765 à Chartres (Eure-et-Loir).
Il était simple clerc - d’autres disent prêtre ou aussi chanoine, chargé de la musique sacrée à la cathédrale de Bourges.
Déporté des avec tant d’autres prêtres de France, il fut entassé avec eux à bord du Deux-Associés, aux pontons de Rochefort. Le bateau était normalement destiné à la Guyane, mais ne partit jamais et les prêtres vécurent dans les cales du bâtiment, dans des conditions hygiéniques inimaginables.
Le Martyrologe affirme qu’il mourut avec des marques de grande piété.
Il mourut ensuite sur l’Ile Madame (où l’on se débarrassait des moribonds avant de les y enterrer), le 17 août 1794, et fut béatifié en 1995.
Leopoldina Naudet
1773-1834
Née d’un père français et d’une mère autrichienne, Leopoldina fut une religieuse italienne.
Leopoldina naquit le 31 mai 1773 à Florence, où son père, Joseph - il était originaire de Soissons - occupait une haute charge à la cour du grand-duc, Pietro Leopoldo de Habsburg. Celui-ci fut le parrain de la petite fille, à laquelle il donna son nom. Leopoldina avait une petite sœur, Luisa.
En 1776, la maman, Susanna von Arnth, autrichienne, mourut. Deux ans plus tard, les deux sœurs furent placées chez les Religieuses de Saint-Joseph à Florence. Leopoldina reçut la Confirmation à huit ans, la Première communion à neuf ans, ce qui était précoce pour l’époque.
Leopoldina allait grandir ainsi en voyageant en Italie, en France, en Autriche.
En 1783, le grand-duc favorisa un voyage de Joseph Naudet à Soissons avec ses filles, pour leur permettre de poursuivre leurs études et compléter leur culture. Les petites filles furent donc reçues chez les Sœurs de Notre-Dame de Soissons. Avec leur père, elles visitèrent Paris, les églises, les musées.
En 1787, mourut à son tour Joseph Naudet à Florence et les deux adolescentes revinrent en Italie. Elles devinrent préceptrices des enfants du grand-duc ; quand celui-ci devint empereur d’Autriche, elles le suivirent à Vienne.
En 1792, à la mort de l’empereur Leopold, Leopoldina devint la dame de compagnie de l’archiduchesse Maria Anna, qui résidait à Prague.
C’est dans ce contexte qu’elle rencontra Niccoló Paccanari, qui lui suggéra la fondation d’une congrégation enseignante, les Bien-aimées de Jésus. Encouragées par le pape Pie VII, elles ouvrirent même des maisons en Angleterre et en France.
A ce moment-là, le groupe des Françaises se détacha et, avec Madeleine-Sophie Barat (v. 25 mai), constitua la Société du Sacré-Cœur.
De son côté, Leopoldina tenta de reprendre l’expérience à Vérone (Italie N), où elle collabora avec une autre Sainte, Maddalena de Canossa (v. 10 avril), fondatrice des Filles de la Charité. Maddalena eut une grande estime pour Leopoldina au point qu’elle la nomma supérieure de son propre groupe.
Mais la vocation de Leopoldina était autre : son expérience à la cour l’avait convaincue qu’il fallait former les filles de grande famille à une vie plus chrétienne, plus soucieuse des classes inférieures. Conseillée par s.Gaspare Bertoni (v. 12 juin), elle fonda en 1816, les Sœurs de la Sainte Famille, pour l’éducation des jeunes filles de bonne famille.
L’approbation gouvernementale, ainsi que la pontificale, furent données la même année, en 1833. Leopoldina n’en voulait pas davantage. Dans sa joie, elle affirmait que Dieu n’attendait plus rien d’elle. Peu après, elle fut en effet prise de fortes fièvres et s’éteignit à Vérone le 17 août 1834.
Elle a été béatifiée en 2017. Le miracle approuvé pour cela, fut la guérison inexplicable et totale d’un enfant frappé de méninginte purulente, pour lequel fut invoquée Leopoldina.
Les Sœurs de la Sainte Famille ont ouvert des maisons au Brésil, au Mozambique, aux Philippines.
Leopoldina Naudet sera commémorée le 17 août dans le Martyrologe Romain.
Elisabeth Turgeon
1840-1881
Elisabeth naquit le 7 février 1840 à Saint-Etienne-de-Beaumont (Québec, Canada), de Louis-Marc Turgeon et Angèle Labrecque, descendants de français émigrés deux siècles plus tôt, d’excellents chrétiens qui eurent neuf enfants.
Bien que de santé fragile, Elisabeth allait faire de très bonnes études et surtout montrer sa grande générosité.
En 1855, mourut prématurément son père. Elle continua néanmoins ses études chez les Ursulines et, en 1862, fut diplômée de l’Ecole Normale Laval de Québec.
Après avoir enseigné en plusieurs écoles, elle répondit en 1875 à l’invitation de l’évêque de Rimouski et se joignit à un groupe de jeunes filles destinées à donner un enseignement qualifié dans les écoles paroissiales du diocèse. C’étaient les Sœurs des Petites Ecoles.
Le 12 septembre 1879, fête du saint Nom de Marie, douze de ces jeunes filles se consacrèrent par les vœux de religion et Elisabeth se vit le jour-même nommée supérieure de cette nouvelle «congrégation» : les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire.
Elisabeth, devenue alors Mère Marie-Elisabeth, insuffla à ses Sœurs toute l’ardeur et la confiance inébranlable qui l’animaient.
Elle mourut déjà le 17 août 1881, épuisée par la tuberculose pulmonaire, et fut béatifiée en 2015.
Le miracle reconnu pour cette béatification fut la guérison, impossible d’habitude, d’un malade de cancer.
La Congrégation est maintenant présente en Amérique centrale (Honduras, Guatemala, Nicaragua).
Antoni Carmaniú Mercarder
1860-1936
Antoni vit le jour le 17 août 1860 à Rialp (Lleida, Espagne).
Il entra chez les pères Vincentiens (de la congrégation de la Mission, fondée par saint Vincent de Paul, voir au 27 septembre) en 1879.
Il fut ordonné prêtre en 1885 et envoyé à Mayorque, puis à Bellpuig, Rialp et Figueras (Barcelone), comme directeur. Nommé assistant provincial, il prêcha beaucoup de retraites pour les prêtres et confessa assidûment.
En 1936, il se trouvait à Barcelone ; il eut le temps de fuir vers Lleida ; il resta un peu chez les siens et chercha à gagner la France. Arrêté près de la frontière, il fut conduit en direction de Sort par des éléments anarchistes.
Parvenus un peu avant Rialp, ils le firent monter sur un promontoire d’où, une fois fusillé, il serait tombé dans la rivière Noguera-Pallaresa ; mais le corps du Martyr resta sur place, de sorte que les bourreaux le firent rouler dans le ravin, et qu’il resta heurté à un arbre. Quelqu’un d’autre le vit et l’enterra. On est à peu près certain que la rivière en crue a emporté les restes du cadavre.
Martyrisé à Llavorsi (Lleida) le jour de ses trente-six ans, le 17 août 1936, don Antoni fut béatifié en 2013.
Ramón Cervilla Luis
1865-1936
Ramón Cervilla Luis naquit le 29 mars 1865 à Almuñecar (Grenade, Espagne).
Ordonné prêtre en 1890, il fut vicaire à Almuñecar, Jete et Zuaira.
Après une période d’apostolat en Argentine, aux paroisses de Saint-Just et La Couronnée (Santafé), il revint vivre à Almuñecar.
Arrêté, conduit au cimetière de Salobreña, il fut martyrisé le 17 août 1936.
Ramón Cervilla Luis devrait être béatifié en 2022, et inscrit au Martyrologe le 17 août.
Josep Mañé March
1866-1936
Il était né le 28 octobre 1866 à Morell (Tarragona, Espagne), de Francesc et Margarida, qui le firent baptiser dès le lendemain. Il reçut la confirmation en 1878, et l’ordination sacerdotale en 1892.
Il fut chargé de la propre paroisse de son pays natal, à Morell, puis de celle de L’Albiol.
Il se montra fidèle à ses devoirs de prêtre, humblement, pieusement. Il célébrait la sainte Messe avec un recueillement particulier.
Il combattait énergiquement la critique et se montrait très bon envers les pauvres et les malades.
Quand éclata la révolution de 1936, il accueillit chez lui don Magí Civit Roca ainsi que don Miquel Rué. Ils formèrent ainsi une petite communauté fraternelle.
Le Comité révolutionnaire leur donna l’ordre de se transférer à la maison Mestre, avec la promesse qu’on ne leur ferait rien.
Mais le 17 août, on vint les arrêter.
Ligotés, ils montèrent sous la contrainte dans deux voitures qui les amenèrent sur la route d’Alcolea, près de la rivière de Maspujols, où ils furent martyrisés.
On ne leur «ferait rien», sinon d’en faire de glorieux Martyrs. Gloire à Dieu et à ses Martyrs.
Don Josep Mañé March, martyr de son sacerdoce le 17 août 1936, fut béatifié en 2013.
Alfonso López Morales
1871-1936
Alfonso López Morales naquit le 23 janvier 1871 à El Viso de los Pedroches (Cordoue, Espagne S0).
Il fut ordonné prêtre.
Son martyre eut lieu à Santa Eufemia, le 17 août 1936.
Alfonso López Morales sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 17 août.
Silvestre Perez Laguna
1873-1936
Silvestre vit le jour le 30 décembre 1873 à Villar del Campo (Soria, Espagne).
En 1886, il entra à l’Ecole apostolique tenue par les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu. à Ciempozuelos. Il y fit profession en 1892
Il fut ordonné prêtre et exerça en diverses communautés : Malvarrosa (comme prieur, 1903), Carabanchel (1908), Grenade (1911), Ciempozuelos (1914 et 1919), où il fut en même temps secrétaire et conseiller provincial.
En 1922, il fit partie de la première expédition au Chili (avec le Frère Honorio Ballesteros) et y fut supérieur.
Il passera ensuite à Rome (1931), avant de devenir sous-directeur à Málaga.
Durant la persécution de 1936, il s’offrit en échange du Supérieur (qui fut aussi assassiné).
Le père Silvestre fut martyrisé le 17 août 1936 à Málaga et fut béatifié en 2013.
Josep Puigdeséns Pujol
1875-1936
Né le 14 janvier 1875 à Vic (Catalogne) et baptisé deux jours plus tard, Josep (les Espagnols disent José) fut confirmé en 1877. Ses parents, Jaime et Dolores, l’éduquèrent chrétiennement.
En 1886, il commença l’étude du latin et de l’espagnol au séminaire de Vic. Son père mourut peu après. En 1889, il décida d’entrer chez les Clarétains et fut admis au postulat de Barbastro. Puis ce fut le noviciat à Cervera, la profession en 1893, et les premières études de philosophie.
En 1896, il fit la théologie à Santo Domingo de la Calzada et reçut les Ordres mineurs. Tout allait bien mais, en 1900, quand Josep fit la demande du sous-diaconat, on le lui refusa : on le trouvait trop accaparé par les bouquins de sciences «secondaires» et autres matières «modernes», ce qui d’ailleurs «allait à l’encontre de sa piété». Il reçut donc les Ordres majeurs avec un certain retard, en 1901.
Prêtre aux dons intellectuels hors du commun, Josep avait une passion pour la recherche et l’écriture, mais il regrettait le manque de livres et de revues adéquats. En attendant, il fut professeur de Métaphysique à Cervera (1902). En 1906, il put exercer son ministère sacerdotal à Lleida ; en 1907 on l’envoya à Madrid pour collaborer à deux revues, puis il fut transféré à Aranda de Duero et à Alagón (1910), Vic, enfin Rome (1912), pour recueillir suffisamment d’informations sur le Père Fondateur, Antonio María Claret (v. 24 octobre). Il profita de son séjour pour préparer le doctorat en Philosophie.
En 1913, il fut professeur de Théologie et Patrologie à l’université de Tarragona - où il n’y avait même pas de bibliothèque ! En 1915, il fut à Barcelone pour une chaire de philosophie en catalan et collaborer au dictionnaire philosophique en catalan.
On lui demanda ensuite d’écrire un ouvrage sur la Psychologie et, pour cela, fut envoyé à l’université de Louvain (1920). De là il fit un tour à Bonn ; il revint en Espagne enchanté d’avoir connu ces deux universités, avec leurs professeurs compréhensifs et leurs riches bibliothèques.
En 1931, on le nomma professeur de Psychologie à Solsona ; en 1934, il refit un voyage à Rome ; en 1935, il fut à Vic (ou Vich, à l’espagnole).
Ce prêtre était un cerveau d’informations de tout genre, un puits de science.
Comme on l’a raconté à propos du p.Aramendía, le 20 juillet 1936, il se réfugia chez sa sœur. A la nouvelle que la maison des Clarétains flambait, les deux prêtres se risquèrent à aller récupérer des paquets de notes qui s’y trouvaient encore, mais en furent empêchés par la fumée et les flammes.
La suite des événements est celle qu’on a racontée à propos du p.Aramendía. Le 17 août à une heure du matin, survint une patrouille ; les pères durent suivre les hommes, à pied, les fusils pointés sur eux, jusqu’au siège du Comité puis hors de la ville, où on les fusilla.
La malheureuse voisine qui avait dénoncé les deux prêtres, tomba malade peu après et, à l’hôpital où elle agonisait, ne cessait de crier : Je suis condamnée… C’est ta faute !
Martyrisé le 17 août 1936 à Vic et béatifié en 2017, Josep Puigdeséns Pujol sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 17 août.
Florentino Alonso Antonio
1876-1936
Florentino vit le jour le 14 mars 1876 à Torno (Cáceres, Espagne).
Après trois années au Grand séminaire diocésain, il entra en 1894 dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu et prit le nom de Salustiano.
Il exerça en diverses communautés : Barcelone, Sant Boi, Santa Águeda, Ciempozuelos, Madrid.
Là, en 1903, il sortit de l’Ordre et y rentra l’année suivante. Il fut alors à Jerez, Séville, Grenade, enfin Málaga.
Au moment de la persécution de 1936, un cousin lui offrit l’hospitalité. Il préféra rester au couvent.
On vint l’arrêter pendant qu’il servait la soupe aux malades et il fut fusillé, le 17 août 1936.
Frère Salustiano fut béatifié en 2013.
Diego Balmaseda López
1876-1936
Diego Balmaseda López naquit le 27 août 1876 à Castuera (Badajoz, Espagne S0).
Il fut ordonné prêtre.
Son martyre eut lieu à Zarza Capilla, le 17 août 1936.
Diego Balmaseda López sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 17 août.
Magí Civit Roca
1877-1936
Il naquit le 3 juillet 1877 à Conesa (Conca de Barberà, Espagne) et fut baptisé le 4.
Il fut ordonné prêtre en 1901, et exerça le saint ministère sacerdotal à Morell, à Rocamora et Porrera.
Ce prêtre tout simple, mais profond, n’avait qu’un souci : le bien des fidèles.
La révolution éclata en 1936.
Par disposition du Comité révolutionnaire, les prêtres durent se réfugier dans la ferme d’un habitant de l’endroit. Don Magí y fut, avec deux autres prêtres, Josep Manyé et Miquel Rué.
Le 17 août, arrivèrent à la ferme deux voitures de miliciens ; ils enlevèrent les trois prêtres. Ils les fouillèrent, les ligotèrent et les fourrèrent dans les voitures, sans trop de délicatesse.
On partit par la route d’Alcolea, jusqu’à Maspujols, où on les assassinat parce qu’ils étaient prêtres.
Juste avant d’être fusillé, don Magí demanda aux assassins la permission de leur baiser les mains, parce que ces mains allaient lui permettre d’entrer au Ciel. Ainsi dit la chronique, mais sans préciser si les intéressés se laissèrent faire. Cette noble attitude du prêtre est peut-être unique dans les annales de cette période révolutionnaire.
Les trois corps furent jetés dans la fosse commune de Reus.
Ces trois prêtres, don Magí Civit Roca, don Josep Manyé et don Miquel Rué, moururent le 17 août 1936 et furent béatifiés en 2013.
Manuel Sanz y Sanz
1878-1936
Manuel vit le jour le 1er janvier 1878 à Almadrones (Guadalajara, Espagne).
Il était tailleur de formation. Après son service militaire aux Philippines, il entra en 1907 dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu et prit le nom de Gumersindo.
Il exerça en diverses communautés : Ciempozuelos, Grenade, Murcia, Valencia, Carabanchel Alto, Palencia, Santa Águeda, enfin Málaga (1929), comme responsable du linge et de la buanderie.
Au moment d’être assassiné, Frère Gumersindo dit aux miliciens : Vous, vous allez me tuer, mais moi je prierai pour vous.
Il fut martyrisé le 17 août 1936 à Málaga et fut béatifié en 2013.
Eugenio Sanz-Orozco Mortera
1880-1936
Eugenio vit le jour le 5 septembre 1880 à Manille (Philippines), de parents espagnols, Eugenio et Feliza ; le père fut le dernier maire espagnol de Manille.
Il étudia à Manille, au collège jésuite puis commença l’université Saint-Thomas.
A seize ans, il gagna l’Espagne pour compléter ses études.
Contre la volonté de ses parents, il entra chez les Capucins en 1904, prit le nom de José María et fit la première profession en 1905, la solennelle en 1908, et fut ordonné prêtre en 1910.
Supérieur plusieurs fois, il savait prêcher et transmettre sa dévotion au Sacré-Cœur et à la Sainte Famille.
Désireux de retrouver son pays natal, il y renonça à cause des événements politiques.
Lors des hostilités de 1936, il fut mis en prison.
Devant le peloton, il cria encore Vive le Christ Roi.
Il reçut la palme du martyre à Cuartel de la Montaña (Madrid) le 17 août 1936 et fut béatifié en 2013.
Facundo Escanciano Tejerina
1881-1936
Facundo vit le jour le 4 février 1881 à Ocejo (León, Espagne).
Entré chez les Capucins, il reçut l’habit en 1908 et prit le nom de Aurelio.
Il fit la profession en 1910 comme Frère convers à Madrid.
Lors des hostilités de 1936, les Religieux se croyaient suffisamment en sécurité, sur la parole du colonel. Mais le 20 juillet, ils entendirent le canon qui détruisait El Cuartel de la Montaña, puis virent les flammes qui envahissaient Madrid.
Il sortit dans les rues de la ville, en quête d’un logement, tout en voulant éviter de compromettre ceux qui le recevraient. Mais quoique vêtu civilement, il ne pouvait dissimuler sa douceur, sa bonté. Une femme interrogée par des miliciens le qualifia simplement d’homme bon et malheureux.
Arrêté, il reconnut sa condition de Capucin. On lui dit qu’il n’avait pas le droit de vivre.
Il reçut la palme du martyre, abattu sur la route de Madrid à Estremadura, le 17 août 1936 et fut béatifié en 2013.
Florencio López Egea
1883-1936
Né le 27 août 1883 à Tahal (Almería), il fut baptisé deux jours plus tard.
En raison de la pauvreté de ses parents, il fut envoyé au collège san Juan d’Almería, d’où il passa au séminaire.
Il fut ordonné prêtre en 1907. Ses postes d’apostolat furent Castro de Filabres, Alcudia de Monteagud (1909), Fuencaliente, Fines (1915), finalement Turre en 1920. Ce prêtre avait une grande dévotion mariale et composait des chants qu’il enseignait aux enfants du catéchisme.
Dès le début de la persécution de juillet 1936, on lui proposa de se retirer en Argentine, mais il refusa de quitter son troupeau. Expulsé de sa cure, il se réfugia chez sa sœur à Negro ; on le découvrit dans la nuit du 16 août. Pendant qu’on l’emmenait, il chantait un hymne à la Sainte Vierge.
Quand on parvint au lieu-dit La Higuerra del Conejo, aux environs de Turre, on lui planta des pointes d’aloe dans les yeux ; on tenta de le faire blasphémer, mais il prononça un solennel Vive le Christ Roi ! ; finalement, on lui imposa encore l’humiliation et la douleur de la castration, avant de le fusiller.
Martyrisé le 17 août 1936 à Turre (dix jours avant son anniversaire), béatifié en 2017, Florencio López Egea sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 17 août.
Pedro Pastor García
1885-1936
Pedro vit le jour le 29 avril 1885 à Mezquitillas (Soria, Espagne).
Il entra en 1900 à l’Ecole apostoliques des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos et prit le nom de Segundo. Il fit la profession en 1903.
Il exerça ses talents de cuisinier en diverses communautés : Ciempozuelos, Sant Boi, Valencia, Palencia, Santa Águeda, et pour finir Málaga en 1928.
Quand sa mère lui demanda de rentrer à la maison à cause des événements, il répondit qu’il restait dans sa communauté, quoi qu’il arrive.
Un soir, il venait de terminer le service du réfectoire et priait le chapelet dans le jardin. Les miliciens arrivèrent et l’emmenèrent pour le fusiller non loin du sanatorium.
Frère Segundo fut martyrisé le 17 août 1936 à Málaga et fut béatifié en 2013.
Antonio del Charco Horques
1887-1936
Antonio vit le jour le 12 novembre 1887 à Grenade (Espagne).
Il entra en 1904 dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos et prit le nom de Baltasar.
Il exerça en diverses communautés : Sant Boi, Carabanchel Alto, Pamplona, Barcelone, Ciempozuelos, Madrid, Santa Águeda, Palencia, Valencia, Grenade, Santurce.
Après cette longue «carrière», il fut envoyé à Málaga comme responsable de l’infirmerie et de la pharmacie.
Invité par sa famille à revenir au pays, il répondit qu’il entendait rester avec ses Frères et avec les malades.
Frère Baltasar fut martyrisé le 17 août 1936 à Málaga ; en tombant, il cria encore Vive le Christ Roi !
Il fut béatifié en 2013.
Enric Canadell i Quintana
1890-1936
Enric (Henri) vit le jour le 29 juin 1890 à Olot (Girona, Espagne), de Francesc et Margarida qui eurent, entre autres enfants, deux prêtres des Ecoles Pies, un autre diocésain, tandis qu’un autre mourut quand Enric avait quatre ans.
Les parents étaient très chrétiens et envoyèrent Enric au collège des Pères des Ecoles Pies (Piaristes) à Olot.
A quatorze ans, le garçon demanda à être postulant ; il alla au noviciat de Moià, prendra l’habit en 1905 et professera en 1907. Il étudiera la philosophie à Iratxe et la théologie à Terrassa, fera la profession solennelle en 1912 et sera ordonné prêtre à Lleida en 1913.
Son enseignement se déroula à Mataró (1912-1925), Balaguer (1925-1928), Barcelone (1928-1936).
Fervent de l’Eucharistie, il propageait sa dévotion parmi ses élèves. Il soutint la «formation permanente» des prêtres, pour leur faire toujours actualiser leurs connaissances.
Lors de la persécution qui se déchaîna en 1936, il fut contraint de quitter Barcelone dès le 24 juillet 1936 et de se réfugier chez une connaissance barcelonaise, et de rejoindre les siens à Olot, chez sa sœur.
Le 17 août, on le démasqua et il fut arrêté. On le porta en voiture à Castellfollit de la Roca, au lieu-dit Ciot del Paretaire, sur la route d’Oix.
Il fut béatifié en 1995.
Eusebio Ballesteros Rodríguez
1895-1936
Eusebio vit le jour le 29 avril 1895 à Ocaña (Tolède, Espagne).
Il entra en 1911 à l’Ecole apostolique des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos fit la profession en 1914, avec le nom de Honorio.
Il exerça en diverses communautés : Palencia, Madrid, Carabanchel Alto et Sant Boi.
En 1922, il fit partie de la première expédition (avec le père Silvestre) pour fonder au Chili ; il y ouvrit une école d’infirmiers et sera, pour cela, décoré par le gouvernement.
Au retour, il fut nommé à Málaga (1934).
En juillet 1936, les Carmes lui proposèrent de se cacher dans leur couvent, mais il préféra rester parmi ses Confrères.
Au moment de son arrestation, il était malade dans sa chambre. Sans pitié, les miliciens le firent sortir de là et allèrent le fusiller.
Frère Honorio fut martyrisé le 17 août 1936 et fut béatifié en 2013.
On remarquera que ce Frère, qui portait au baptême le nom d'Eusebio, mourut le jour où l'on commémore le pape s.Eusèbe.
Julio Aramendía Urquía
1900-1936
Né le 5 décembre 1900 à Ovanos (Navarre) et baptisé le jour-même, Julio était un des nombreux enfants d’un ouvrier, Florencio, et de Agustina, des parents très chrétiens.
Un des «jeux» de Julio fut d’organiser des «cérémonies» religieuses ; grandissant, il fut présenté aux Pères clarétains de Pamplona.
En 1912, il commença la postulat de Santo Domingo de la Calzada, en 1916 le noviciat à Segovia, la philosophie en 1917 à Beire, enfin la théologie à Santo Domingo de la Calzada en 1920.
Ordonné prêtre en 1925, il était devenu spécialiste en ascétique et mystique, pour avoir lu quantité de Vies de Saints.
Il fut envoyé comme professeur à Segovia, puis en 1927 à San Sebastián.
En 1928, il demanda à être admis à la chartreuse de Montealegre, mais sa santé ne le lui permit pas. Il revint à Ségovie puis à Santo Domingo pour enseigner l’Histoire de l’Eglise et la Patrologie. Il écrivit plusieurs articles sur le Fondateur (s.Antonio María Claret, v. 24 octobre), qui lui valurent une certaine notoriété. Il avait en tête plusieurs projets, qui nécessitaient un gros travail aux archives de Vich. Il y accumula beaucoup de notes, qui allaient être toutes brûlées par les révolutionnaires.
Cette révolution le surprit à Vich en juillet 1936. Le 20 juillet, il alla se réfugier avec le p.Puigdessens chez la sœur de celui-ci. Le 21 au soir, leur couvent était en flammes. Les 23 et 25, les deux Pères purent encore célébrer la messe dans une paroisse voisine, mais on les dénonça. Une douzaine de miliciens leur tomba dessus l’après-midi du 25, pour un «contrôle» ; on conseilla aux Pères de changer de vie, qu’ils avaient suffisamment trompé le monde avec des messes et des sermons. Sur le moment, on les laissa, avec toutefois l’ordre de ne pas sortir sans en informer le Comité.
Arriva la nouvelle qu’on avait brûlé le saint corps du Fondateur, et le p.Aramendía voulut aller sur place s’en convaincre : on le persuada avec difficulté de ne surtout pas sortir.
Le 17 août à une heure du matin, survint une patrouille ; les pères durent suivre les hommes, à pied, les fusils pointés sur eux, jusqu’au siège du Comité puis hors de la ville, où on les fusilla.
Martyrisé le 17 août 1936 à Vich et béatifié en 2017, Julio Aramendía Urquía sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 17 août.
Isidro Valentín Peña Ojea
1907-1936
Isidro Valentín vit le jour le 4 avril 1907 à Talavera de la Reina (Tolède, Espagne), benjamin des dix enfants de Francisco et Jacinta, qui le firent baptiser le 7 avril.
Très tôt orphelin, il suivit l’école de son pays et, en 1924, entra dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu.
Sa vie religieuse se fit en deux étapes, séparées par le service militaire.
A Carabanchel Alto, il reçut l’habit en 1925 et prit le nom de Patrocinio. Il fit une première profession en 1926.
Ayant commencé des études d’infirmier à Ciempozuelos, il fut appelé au service militaire, qu’il accomplit dans le service de santé et qu’il acheva à l’hôpital militaire de Ciempozuelos, où il fut alternativement infirmier et aussi professeur des enfants. Puis il passa à Jerez, Grenade, Sant Boi et Ciempozuelos, tout cela en fonction des appels à révision après le service militaire (1930-1932).
Enfin libéré, il fit un bref passage à Santa Águeda (Guipúzcoa), puis il refit un noviciat à Carabanchel, reçut à nouveau l’habit, et prit cette fois-ci le nom de Estanislao de Jesús. Il refit la profession en 1934 et fut dirigé à Málaga.
Dès le 20 juillet 1936, la maison fut fouillée. Le 14 août, on y interdit tout acte religieux.
Le 17 au soir, miliciens et employés vinrent arrêter les Frères. Estanislao, avec sa blouse d’infirmier, fut embarqué avec les autres Frères, et conduit au cimetière. En route, il aurait dit aux miliciens : Vous aurez du mal de me tuer. En effet, ils durent lui tirer quarante coups pour l’achever.
Frère Estanislao de Jesús fut ainsi martyrisé le 17 août 1936 à Málaga et fut béatifié en 2013.
Miquel Rué Gené
1909-1936
Il naquit le 13 décembre 1909 à Cervià de les Garrigues, de Gregori et Maria, qui le firent baptiser le 19 suivant.
Après ses études et sa préparation, il fut ordonné prêtre en 1933.
Nommé vicaire à Falset, au bout de trois mois il avait déjà conquis l’amitié des enfants, de sorte qu’à sa nomination suivante pour Morell, tous pleuraient.
Il s’occupa intensément des jeunes, créant pour eux des cercles d’études. Il forma une chorale pour rehausser aussi la liturgie, et obtint d’excellents résultats.
Il ne faut pas croire qu’il était seulement actif. Son souci des âmes le poussait à organiser tout ce qu’il pouvait pour rapprocher ces âmes de Dieu, mais surtout don Miquel était un homme de prière : il passait des heures devant le Saint-Sacrement, et parfois aussi la nuit entière.
Quelques jours avant le déclenchement de la révolution de 1936, il vint prendre congé des siens à Cervià, en leur disant : Je vais être le premier à mourir.
Le 21 juillet, devant la gravité du moment, il alla retirer le Saint-Sacrement, puis les prêtres de la paroisse se réfugièrent chez un confrère, don Josep Mañé.
Peu de jours après, apprenant que les églises et les couvents de Reus étaient la proie des flammes et qu’on assassinait les prêtres, ils consommèrent les Saintes Hosties.
Le soir, le Comité les contraignit à rejoindre la ferme de Mestre. Juste avant, on vit don Miquel à genoux devant le ciboire, en larmes.
Quand on s’approcha de lui, il déclara : Nous devons défendre notre foi ; s’ils nous tuent, nous serons martyrs de notre sainte religion.
Le 17 août, il fut arrêté et, avec les deux autres prêtres, assassiné près de la rivière de Maspujols.
Don Miquel fut béatifié en 2013.