07 SEPTEMBRE
III.
Ste Regina, martyre à Alésia.
IV.
S Jean (Euéthios), martyr à Nicomédie.
S Sozon, martyr à Pompeiopolis.
SS Festus et Desiderius, martyrs à Bénévent, respectivement diacre et lecteur.
S Evurtius, évêque à Orléans.
S Augustal, évêque à Toulon.
S Viventius, évêque à Reims.
V.
S Gratus, évêque à Aoste et patron de la ville.
S Memorius, diacre à Troyes, massacré avec sept clercs par les Huns.
S Alpinus, évêque à Châlons-en-Champagne.
VI.
S Cloud, troisième fils de Clodomir, ermite à Nogent, plus tard Saint-Cloud.
?
S Faciolus (Faziol), vénéré en Sarthe.
Ste Carissime (Carême, Crême), recluse près d'Albi.
VIII.
Ste Madelberte, abbesse à Maubeuge, fille des ss. Vincent de Soignies et Valtrude, nièce de ste Aldegonde, sœur des ss. Landry, Adeltrude (à laquelle elle succéda), et Deutelin.
S Hilduard, abbé-évêque à Dickelvenne.
SS Alcmond et Tilbert, évêques à Hexham.
X.
S Gauzelin, évêque à Toul, réformateur des abbayes.
XII.
S Jean, compagnon de voyage de s. Pierre Damien, évêque à Gubbio, ce dont il mourut peu après.
XIII.
S Etienne de Châtillon, chartreux, prieur, évêque à Die.
XVII.
SS Marek Križevčanin, István Pongrácz et Melchior Grodziecki, martyrs en Hongrie (maintenant en Slovaquie), horriblement torturés par des protestants ; Marek était un chanoine croate, István un jésuite hongrois, Melchior un jésuite tchèque ; canonisés en 1995.
Bx Thomas Tsūji, prêtre jésuite japonais, avec son hôte Ludovicus Maki et son fils Ioannes, brûlés vifs à Nagasaki.
Bx John Duckett et Ralph Corby, prêtres anglais (Ralph était jésuite), martyrs à Tyburn ; au ministre qui voulait discuter, John répondit : "Sir, je ne viens pas ici pour apprendre ma foi, mais pour mourir en la professant."
XVIII.
Bx Claude-Barnabé Laurent de Mascloux, chanoine en Haute-Vienne, et François d'Oudinot de la Boissière, chanoine à Limoges, martyrs aux pontons de Rochefort, béatifiés en 1995.
XIX.
B Giovanni Battista Mazzucconi, prêtre milanais, missionnaire martyr en Océanie, béatifié en 1984.
XX.
Bse Eugenia Picco (Anna Eugenia, 1867-1921), fille d'un père aveugle et musicien à la Scala de Milan, et d'une mère frivole ; religieuse puis supérieure des Petites Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, elle enseigna la musique, le chant et le français ; béatifiée en 2001.
B Ignacy Klopotowski (1866-1931), prêtre polonais très actif pour soulager les misères du peuple, fondateur des Sœurs de la Bse Vierge Marie de Lorette, béatifié en 2005.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiée en 2001 :
Carmélites de la Charité : près de Valencia, Ascensión Lloret Marcos (A. de Saint Joseph Calasanz, *1879) ;
- béatifiés en 2007 :
Fr. Mineurs : près de Guadalajara, le prêtre Félix Gómez-Pinto Piñero (*1870) ;
Carmes déchaux : à Tolède, le prêtre Gregorio Sánchez Sancho (Tirso de Jésus Marie, *1899) ; à Barcelone, le prêtre Antonio Bonet Seró (Antonio María de Jésus, *1907), et le profès Josep María Masip Tamarit (Marçal de Sainte-Anne, *1914) ;
- béatifiés en 2013 :
Lasalliens : à Madrid, Alberto José Larzábal Michelena (Junián Alberto) et Eusebio Angulo Ayala (Luis Victorio) (*1893, 1894).
Regina d’Alesia
† 3e siècle
On suppose que Regina (Reine, Régine) fut mise à mort par le général romain qui s’appelait Olibrius, pour avoir refusé d’épouser cet homme païen.
Des fouilles archéologiques, s’appuyant sur les écrits de Jules César dans son Histoire des Gaules», effectuées de 1862 à 1865, puis en 1913 et en 1956, ont mis à jour les vestiges d’une basilique chrétienne dédiée à sainte Reine.
L’oppidum d’Alésia (mont Auxois dominant à 407 m les vallées de l’Oze et de l’Ozerain) est un site chargé d’histoire. Dès 52 avant Jésus-Christ, Jules César avec ses légions romaines y brise la résistance des valeureux gaulois avec à leur tête Vercingétorix. On affirme aujourd’hui avec assez de certitudes que la localité actuelle d’Alise-Sainte-Reine est bien l’endroit où Vercingétorix se rendit aux Romains en -52.
Toujours à Alésia (Alise-Ste-Reine), la fontaine Sainte-Reine aurait fait jaillir ses eaux miraculeuses à l’emplacement de la décapitation de la martyre. A proximité de cette fontaine, une chapelle, fréquentée par les pèlerins depuis le Moyen Age, expose une statue de la Sainte (du 15e siècle). De même, au lieu dit Les Trois ormeaux, une autre statue, plus récente, la représente.
Dès 864, les reliques de sainte Reine ont été transportées à Flavigny-sur-Ozerain (Côte d’Or).
Un hospice Sainte-Reine a été fondé en 1660 par saint Vincent de Paul. Il a été conçu pour loger les malades venus en pèlerinage. Il a gardé sa fonction hospitalière, mais a subi des transformations à partir de 1975, une partie des anciens bâtiments ayant été démolie au bénéfice d’une construction neuve. Dans la chapelle, la grille du chœur, en fer forgé, et une suite de tableaux offerts par Anne d’Autriche relatent la vie et le martyre de sainte Reine.
Le culte de la Martyre est ancien mais on ne sait plus rien d'elle. Sainte Reine est vénérée depuis au moins 628 à Alise-Sainte-Reine (Côte d'Or), près d'Alésia. On y trouve une basilique mérovingienne ainsi qu'un monastère qui lui sont consacrés.
Le Martyrologe Romain mentionne sainte Reine d’Alesia au 7 septembre.
Sozon de Pompeiopolis
† 304
Un texte ancien affirme que Tarasios reçut au baptême le nom de Sozon.
Plus tard, à Pompeiopolis (auj. Mezitli, Turquie CS), il aurait mutilé une statue païenne de la déesse Artémis et pour ce motif fut jeté aux flammes, peut-être en 304.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Sozon de Pompeiopolis au 7 septembre.
Festus et Desiderius de Benevento
† 305
On verra le 19 septembre comment le Martyr Ianuarius de Benevento était accompagné du diacre Festus et du lecteur Desiderius.
A propos de ces derniers, nommés dans le récit concernant Ianuarius, on ne trouve pas de mention du moment de leur martyre. Moururent-ils avant Ianuarius, durant les supplices qu’ils éprouvèrent (304), ou bien l’année suivante (305) ?
Il faut reconnaître qu’on n’est pas sûr qu’il s’agisse ici des Compagnons de Ianuarius.
Le Martyrologe Romain mentionne Festus et Desiderius de Benevento au 7 septembre.
Evurtius d’Orléans
4e siècle
Evurtius (Euverte) était, dit-on, originaire de Rome, où il était sous-diacre.
Il voulut retrouver son frère et sa sœur, enlevés quarante ans plus tôt lors d’une invasion de barbares, et parcourut la Gaule.
Arrivé à Orléans, il se trouva mêlé à toute une foule qui devait nommer le nouvel évêque de la ville. Or, par trois fois, on vit une colombe se poser sur la tête d’Evurtius. La colombe devait être celle du Saint-Esprit, et l’on appela Evurtius à devenir le quatrième évêque d’Orléans.
Les dates sont très incertaines et on les déduit d’autres dates elles-mêmes approximatives ; si Evurtius fut le quatrième évêque d’Orléans, il dut très probablement vivre au quatrième siècle, et c’est bien probable aussi que ce soit lui l’évêque Eortius qui signe au concile de Valence en 374.
Deux événements marquent l’épiscopat d’Evurtius : par sa prière, il arrêta un grave incendie qui menaçait la ville ; successivement, il commença la construction d’une nouvelle cathédrale, plus grande que la premère.
Les travaux de cette construction furent marqués par la découverte d’une amphore pleine de pièces d’or à l’effigie de Néron ; estimant honnêtement que ce trésor appartenait au bien public, Evurtius le fit porter à l’empereur Constantin à Rome ; ce dernier répondit en renvoyant à l’évêque la somme triplée, ainsi que d’importants cadeaux pour cette nouvelle cathédrale.
Evurtius aura l’occasion de retrouver ses frère et sœur, qu’il était venu chercher au début de sa longue aventure : il les retrouva à Soissons, pénitents, priant pour retrouver leur frère Evurtius, qui leur donna l’absolution.
La nouvelle cathédrale étant achevée, Evurtius procéda à sa dédicace, en présence d’autres évêques. Pendant la célébration, lorsque l’évêque éleva le Précieux Sang à la Consécration, apparut la Main divine qui bénissait l’assistance et le nouveau temple chrétien.
Avant de mourir, Evurtius désigna son successeur en la personne de s.Aignan (v. 17 novembre).
De la mort d’Evurtius, on ne connaît pas l’année, mais seulement le jour : 7 septembre, date retenue par le Martyrologe Romain.
Gratus d’Aoste
† 304
Gratus accompagnait l’évpeque Austasius lequel, après avoir était été évêque de Verceil, érigea le diocèse d’Aoste et en fut le premier évêque.
Vers 451, Gratus lui succéda.
On affirme que, lors d’un pèlerinage en Palestine, Gratus y aurait trouvé le chef de s.Jean-Baptiste (v. 29 août) et l’aurait rapporté en Aoste. Il est très difficile de suivre l’itinéraire des reliques des Saints. Le chef de s.Jean-Baptiste se trouverait actuellement à Amiens.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Gratus d’Aoste au 7 septembre.
Memorius de Troyes
† 451
Memorius (parfois Nemorius) était un diacre ou archidiacre de Troyes (Aube).
Lors de l’invasion des Huns, l’évêque Loup (v. 29 juillet) aurait envoyé Memorius avec sept jeunes clercs, croix en tête, au devant d’un détachement qu’envoyait Attila. Memorius lui-même portait solennellement le livre des Evangiles.
Le soleil, à ce moment-là, aurait tant brillé, que ses rayons, frappant l’Evangéliaire, auraient été réfractés vers le cheval d’un général d’Attila ; le cheval s’emballa et fit tomber le général, qui fut tué. Furieux, Attila ordonna de décapiter sur place Memorius et les sept clercs.
L’endroit de cet épisode serait la localité Saint-Mesmin, qui s’appela Saint-Pierre-en-Breuil au dix-huitième siècle.
Il faut reconnaître que, dans la notice de s.Loup, mentionnée ci-dessus, le passage d’Attila à Troyes est mentionné différemment : Loup se serait déplacé personnellement pour rencontrer Attila ; peut-être le fit-il après le meurtre de Memorius, pour implorer la clémence d’Attila.
Le Martyrologe Romain mentionne Memorius et ses Compagnons de Troyes au 7 septembre.
Alpinus de Châlons-en-Champagne
† 480
Alpinus était issu d’une grande famiille, celle des Béthune-Sully, et fut seigneur de Baye (Marne).
Il fit des études à l’abbaye de Lérins.
Il dut se montrer particulièrement érudit et sûr, car il fut envoyé en compagnie de Germain d’Auxerre et de Loup de Troyes (v. 31 et 29 juillet) en Bretagne, pour y combattre l’erreur du pélagianisme. C’était vers 429, ce qui peut faire remonter sa naissance approximativement au début du cinquième siècle.
Vers 433, il devint le huitième évêque de Châlons-en-Champagne.
En 451 - comme le fit s.Memorius, v. supra - il se porta au-devant d’Attila, l’implorant d’épargner la ville ; si sa mission réussit, les hordes d’Attila dévastèrent les campagnes. L’évêque n’épargna pas sa fatigue pour aller relever et la foi et les sanctuaires.
Il fonda l’église Saint-Vincent qui, devenue cathédrale, fut placée sous le vocable de S.Etienne.
Alpinus mourut le 7 septembre 480 à Baye.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Alpinus de Châlons-en-Champagne au 7 septembre.
Cloud
515-560
Clodoald, plus connu sous le nom de Cloud, était le fils du roi Clodomir et petit-fils de Clovis et de sainte Clotilde. Après la mort de son père, ses oncles, Childebert et Clotaire, firent demander à leur mère Clotilde, de leur envoyer les enfants de Clodomir pour les proclamer successeurs de leur père. La sainte veuve revêtit Cloud, qui n'avait que deux ans, et ses deux frères de leurs plus beaux habits et les envoya avec confiance, ne se doutant pas que ses petits-enfants allaient être égorgés sans pitié par ses propres fils. Cloud fut cependant sauvé du massacre et put échapper à toutes les recherches de ses oncles.
Le jeune prince grandit en paix dans un monastère, et, trouvant toute sa joie au service de Dieu, il préféra la tonsure à la couronne. Il choisit plus tard, pensant y finir ses jours, le monastère d'Agaune, dont les neufs cents religieux partagés en neuf chœurs, se succédaient tour à tour devant l'autel et chantaient l'office sans interruption, le jour et la nuit.
Dieu ne voulut pas laisser longtemps ce trésor enfoui, car il accompagna les vertus du prince du don des miracles. Un jour qu'il se promenait aux environs de sa cellule, un mendiant à moitié nu se présenta à lui, implorant sa charité. Le prince, devenu moine, n'avait rien ; les pauvres vêtements qu'il portait étaient les seuls objets qu'il eût à sa disposition ; il ne voulut pas cependant rebuter un membre du Sauveur Jésus, et, se dépouillant de son manteau, il en revêtit le mendiant. Le soir, celui-ci reçut l'hospitalité dans une chaumière voisine, et, pendant qu'il dormait, ô prodige ! le vêtement qu'il avait reçu rayonnait d'un éclat plus merveilleux que les brillants habits des princes.
Cloud fut ordonné prêtre malgré les protestations de son humilité, et fut le premier des princes de France qui gravit les degrés de l'autel. C'est à Paris qu'avait eu lieu l'ordination ; le nouveau prêtre obtint du roi Childebert, son oncle, une propriété voisine de la capitale pour y finir ses jours dans la solitude. Cet endroit devrait être Nogent, qui s’appela plus tard Saint-Cloud.
Il ne semble pas qu’il y ait jamais eu là de monastère. Toutefois une tradition raconte que, dès qu'on sut le lieu de la retraite du serviteur de Dieu, on y accourut de toutes parts pour se mettre sous sa direction ; quelques cellules devinrent un monastère ; Cloud y vécut sept ans au milieu de ses frères, leur donnant l'exemple de toutes les vertus.
Ces miracles firent accourir des foules immenses à son tombeau, autour duquel se forma la ville de Saint-Cloud.
La piété naïve de nos pères a porté les cloutiers à le choisir pour patron. Et tant qu’à faire, on l’invoque aussi contre les furoncles…
Saint Clodoald (Cloud) est mentionné au Martyrologe le 7 septembre.
Carissime d'Albi
VI e siècle
La Sainte est représentée agenouillée dans la forêt, en vue du pont d’Albi. Un ange apporte des pains !
Née à Albi en France, elle se retire comme recluse dans une forêt près de sa ville. Elle ira vivre, quelques années plus tard, dans le monastère de Viants, près de Gaillac.
Sainte Carissime est traditionnellement vénérée comme une vierge qui a vécu en ermite, à l'époque mérovingienne (sans doute au VIe ou VIIe siècle). Une chapelle située dans la plaine d'Albi, sur la rive gauche du Tarn, face à Castelnau-de-Lévis, a longtemps perpétué son souvenir, là où existe encore aujourd'hui un lieu-dit portant le nom de Sainte-Carême, sur la paroisse de Fonlabour. Sous l'Ancien Régime, plusieurs familles d'Albi y avaient leur tombeau. On peut selon toute vraisemblance y situer le lieu de sa sépulture et sans doute même celui où elle a vécu dans la solitude.
Une charte de 861 mentionne ses restes à Vieux. Ils ont dû y être apportés, comme ceux de saint Amarand et saint Eugène avec lesquels ils ont été placés à la cathédrale en 1494.
C'est seulement au XIIe siècle qu'a été composée une vie légendaire de la sainte. L'auteur savait qu'elle est Albigeoise d'origine, qu'elle est vénérée sur les rives du Tarn et que ses reliques sont à Vieux. Pour concilier ces données, il imagine l'histoire de la fugue nocturne de Carissime pour échapper au mariage que ses parents veulent lui imposer avec Hugues de Castelviel : elle séjourne dans une forêt profonde, à deux milles de la ville, franchit miraculeusement la rivière et se réfugie auprès de saint Eugène, qui construisait à Vieux son monastère…
Elle est mentionnée le 7 septembre au Martyrologe.
Madelberte de Maubeuge
† 705
Quelle belle famille, celle où a pu éclore tant de sainteté !
Au VIIe siècle, vivaient deux pieux époux, Madelgaire et Valtrude (qui portent aussi les noms de Mauger et Waudru). Ils eurent quatre enfants : Landry, Dentelin, Adeltrude, Madelberte. En outre, Valtrude avait pour sœur Aldegonde.
Cette brève revue de famille pourrait sembler tout-à-fait banale, si l’on omettait de signaler que ces sept personnages sont tous vénérés et entourés d’un culte (v. 14 juillet, 9 et 17 avril, 16 mars, 25 février, 30 janvier ; toutefois, les saints Landry et Dentelin ne sont plus inscrits dans le Martyrologe).
Madelberte était la plus jeune des filles de saint Madelgaire, surnommé Vincent, et de sainte Valtrude. Comme sa sœur Adeltrude (ou Aldetrude), elle se retira avec sa tante, sainte Aldegonde, à Maubeuge, quand celle-ci y alla fonder un monastère. C'est là que, toute petite encore, elle acheva de se former. On la remarqua pour ses belles vertus : régularité dans l’observance, douceur, bonté, obéissance.
Sa charité pour les pauvres et les malheureux se révélait aussi très souvent par les actes les plus touchants, à l’image de ses parents qui lui avaient donné, les premiers, l'exemple de la compassion pour les indigents et les affligés.
Adeltrude fut abbesse après sa tante Aldegonde. Puis Madelberte fut à son tour élue pour succéder à sa sœur.
Elle devint véritablement alors le modèle comme la supérieure de ses compagnes, qui pouvaient reconnaître dans toute sa conduite les exemples des vertus qui conduisent à la perfection de leur saint état.
Sainte Madelberte gouverna sa communauté l'espace de neuf ans, et mourut un 7 septembre vers l'an 705 dans les plus admirables sentiments de piété.
Son corps, déposé avec honneur dans l'église du monastère devint aussitôt un objet de vénération pour les habitants de la contrée, qui avaient une grande confiance dans la puissance de ses prières. Quelques guérisons extraordinaires servirent encore à accroître cette dévotion des fidèles envers leur nouvelle patronne. Les auteurs en rapportent une entre autres, qui arriva peu de temps après la mort de la Sainte, et qui fit grand bruit dans tout le pays.
Un homme très religieux, des environs de Maubeuge, était devenu complètement sourd de l'oreille droite. Cette infirmité l'affligeait beaucoup, et il demandait souvent à Dieu de le guérir. Une nuit, pendant son sommeil, il crut entendre une voix qui lui disait : Lève-toi, va au monastère de Maubeuge, dans l'église de Saint-Pierre, où repose le corps de la vierge Madelberte : tu seras guéri auprès de son tombeau. Le matin venu, cet homme se hâta d'exécuter l'ordre qui lui avait été donné, et se rendit au monastère, où l'on venait de commencer le Saint Sacrifice de la Messe. Là, il se prosterne avec piété, et continue dévotement les prières de la Messe. Tout à coup, au moment de l'Évangile, il commence à éprouver une transpiration extraordinaire. Son visage pâlit, ses membres tremblent, et une humeur aqueuse s'échappe de son oreille malade. Au même instant il se sent guéri de son infirmité, qui ne reparut plus dans la suite.
Les reliques de sainte Madelberte restèrent à Maubeuge jusqu'en 722. A cette époque, elles furent transportées à Liège par saint Hubert, le premier évêque de ce siège qui continuait celui de Maastricht. On les plaça dans l'église cathédrale, après les avoir enfermées dans une châsse, où se trouvaient aussi celles de saint Théodard, l'un des prédécesseurs de saint Hubert. Elles étaient encore très bien conservées en l'année 1489, époque à laquelle on les visita.
Sainte Madelberte est mentionnée le 7 septembre dans le Martyrologe.
Gauzelin de Toul
† 962
Gauzelin appartenait à une noble famille franque et jouissait ainsi de larges possessions en Lorraine.
Après avoir été notaire à la chancellerie royale depuis 913, il fut nommé évêque de Toul en 922 : il en était le trente-deuxième titulaire.
Les territoires de Lorraine furent dévastés par deux invasions hongroises déjà en 928 et à nouveau en 954 ; l’évêque sut venir en aide aux populations affligées.
Gauzelin appuya de toutes ses forces la réforme des monastères, en les soustrayant à la domination des seigneurs locaux ; il reprit ainsi les abbayes de Bonmoutier, de Moyenmoutier, de Montier-en-Der, de Varennes peut-être, de Saint-Epvre à Toul ; en cette dernière, il fit introduire les habitudes des bénédictins de Saint-Benoît-sur-Loire.
La «juridiction» de Gauzelin s’exerçait de façon très respectueuse : il ne prélevait que des taxes symboliques de ces monastères, mais pourvoyait largement à leurs dépenses, lors d’un passage de l’empereur par exemple. Par ailleurs, il laissait aux moines la totale liberté d’élire leur abbé.
Gauzelin commença l’édification d’une nouvelle abbaye à Toul, qui fut achevée par son successeur, s.Gérard (v. 23 avril).
Après une douloureuse maladie qui dura quatre ans, Gauzelin rendit son âme à Dieu le 7 septembre 962, après quarante ans d’épiscopat.
Lors de la Révolution, une sage abbesse réussit à mettre en sûreté ses reliques.
Saint Gauzelin de Toul est commémoré le 7 septembre dans le Martyrologe Romain.
Giovanni de Lodi
1025-1105
Giovanni (Jean) était né vers 1025 à Lodi (Lombardie, Italie N).
On ne lui connaît pas d’autres détails sur sa famille et sa formation, sinon qu’il abandonna la vie séculière peu après avoir pratiqué les artes liberales.
En 1059, s. Pier Damiani (v. 22 février) fut chargé par le pape d’une importante mission à Milan et, au retour, s’arrêta à Lodi. On présume que c’est alors que la figure charismatique de Pier Damiani impressionna Giovanni au point de le décider à rejoindre Fonte Avellana, l’ermitage des religieux Camaldules.
Peut-être ne s’y rendit-il qu’en 1064, mais il est certain qu’il y alla très jeune.
Peu après, Giovanni fut ordonné prêtre.
Pier Damiani se comporta vraiment en père spirituel envers Giovanni, et eut pour lui une prédilection au point de s’en faire accompagner dans ses grands voyages : deux fois au Mont Cassin, une fois en Allemagne (où Pier Damiani représentait le pape au concile de Francfort).
Il est très probable que Giovanni était aux côtés de Pier Damiani, lorsque ce dernier s’éteignit à Ravenne en 1072 ; c’est encore lui qui fut chargé d’en rédiger la biographie.
En 1082, Giovanni fut prieur général à Fonte Avellana. Il n’aimait pas mitiger la règle et maintenait la rigueur qu’avait imposée Seigneur Piero. Cela dit, il restait extrêmement doux et humble avec tous les Confrères.
En 1084-1085, il y eut une grande famine, et Giovanni distribua à la population les ressources du monastère ; il vendit même des terrains pour acheter du blé dans les Pouilles.
En 1104, malgré son âge et sa fatigue, on le nomma évêque à Gubbio. Comme tel il s’appliqua à la réforme du clergé ; ayant ramené un prêtre à se réconcilier avec Rome, il réussit à conjurer un probable schisme entre une partie du clergé et Rome.
Mais il n’en pouvait plus : Giovanni mourut à Gubbio le 7 septembre 1105.
On dit qu’il fut canonisé par le pape Pascal II, qui mourut en 1118.
Etienne de Châtillon
1155-1208
Etienne de Châtillon ou du Bourg, était d’une bonne famille lyonnaise et naquit en 1155 au château de Châtillon.
Durant ses études, il se révéla d’un caractère doux et modeste.
Il dut être ordonné prêtre vers 1180. En 1181, il entra à la chartreuse de Portes-en-Bugey, dont il devint prieur.
En 1202, on le nomma évêque de Die (Drôme), bien malgré lui. Un de ses soucis fut de ramener les diocésains à l’observance du repos dominical. Son biographe affirme que, pour leur faire peur, il aurait fait apparaître sous leurs yeux les démons qu’ils servaient, monstres difformes, noirs, cornus, puant et jetant feux et flammes.
C’était une manière dans l’esprit des sculptures de nos cathédrales, et si l’enfer est autre chose que cela, il reste un état où les âmes sont perpétuellements séparées de Dieu, de l’Amour. Plus d’amour, partant plus de joie, écrivit notre Fabuliste français.
Il ne fit pas de testament : tout appartenait à l’Eglise. Ses dernières recommandations étaient pour la charité fraternelle.
Sur son lit de mort, il bénit une malade qu’on avait autorisée à l’approcher : elle fut guérie instantanément.
Etienne mourut le 7 septembre 1208.
Faute de proclamation officielle, la tradition s’est chargée de le canoniser, à la suite de nombreux miracles opérés sur sa tombe.
Ses reliques furent détruites en 1561 par les Huguenots déchaînés.
István Pongrácz (Štefan Pongrác)
1582-1619
Melichar Grodecký (Melchior Grodziecki)
1584-1619
Marko Križevčanin
1589-1619
Nota : l’orthographe de ces trois noms varie selon qu’elle est transcrite en hongrois, en tchèque, en croate ou en slovaque.
1. István (Etienne) Pongrácz était né vers 1582 au Château d’Alvincz (Transylvanie, actuelle Vințu de Jos en Roumanie), dans une famille noble hongroise ; il fit ses études à Kolozsvár (Transylvanie ; aujourd’hui Cluj, Roumanie) puis entra chez les Jésuites - malgré la consternation des parents -, d’abord à Prague, ensuite à Ljubljana (Slovénie) pour ses études de philosophie ; professeur au collège de Klagenfurt (Autriche) de 1609 à 1611, il fit ensuite la théologie à Graz (Autriche) et fut ordonné prêtre en 1615.
Nommé directeur du collège et prédicateur à Hormonna (actuelle Humenné, Slovaquie), il dirigeait la petite communauté catholique de cette ville, très menacée par les constants conflits interethniques et interconfessionnels.
2. Melichar Grodecký (Melkior Grodziecki) était né en 1584 à Cieszyn (Moravie, actuelle Český Těšín en République tchèque). C’était un camarade d’études d’István au noviciat des Jésuites. Après ses études, il enseigna quelques années et, en 1614, fut envoyé comme prédicateur à Prague ; en 1618, il fut envoyé à Košice comme aumônier militaire.
3. Marko Stjepan Krizin (Marc Etienne) était né à Križevci (Croatie) en 1589 ; il fit ses études au collège de Vienne chez les Pères jésuites, puis à l’université de Gratz, où il reçut le doctorat en philosophie.
De 1611 à 1615, il fréquenta le Collège Germano-hongrois de Rome, où il se présentait comme Croate.
Ayant reçu le sacerdoce, il revint dans le diocèse de Zagreb, puis fut appelé à diriger le séminaire de Trnaca et fut nommé chanoine de la cathédrale d’Esztergom.
Au début de 1619, il fut appelé à administrer l’ancienne abbaye de Széplak, proche de Košice.
Que se passa-t-il en 1619 ? Un des lieutenants du prince philo-protestant entra dans Košice en promettant la vie sauve à l’ensemble de la population, mais dès le 5 septembre, il envoyait des soldats garder à vue nos trois prêtres, les deux Jésuites et le chanoine, alors présents dans la ville.
Le père Pongrácz fit demander le motif de cette garde à vue, tandis qu’à la mairie on discutait sur le sort des catholiques ; certains proposaient leur massacre général, la majorité cependant obtint la grâce de la population catholique, mais pas pour les trois prêtres, dont il n’était pas question dans la discussion précédente.
Pendant ce temps, les soldats s’en prenaient déjà à leurs prisonniers : ils leur demandèrent tout ce qu’ils possédaient, pillèrent tout ce qui avait de la valeur dans la maison et dans l’église.
Un envoyé du lieutenant vint proposer de la part de celui-ci la liberté au chanoine, s’il reniait le catholicisme. Il lui promettait en même temps la prévôté de Széplak et d’autres dignités. Le fidèle chanoine refusa bien évidemment.
La garde à vue continua ; les prisonniers n’avaient rien à manger ni à boire ; on leur proposa seulement, exprès, un morceau de viande le vendredi, qu’ils laissèrent.
Dans la nuit du 6 au 7 septembre, une bande de soldats vint tambouriner à la porte des deux jésuites ; ayant ouvert, le père Pongrácz reçut un formidable coup qui l’envoya contre le foyer ; les deux Jésuites reçurent de violents coups de poing et de pied, furent jetés à terre, attachés et violemment dévêtus. On devine quelles douleurs atroces ils subirent alors, au milieu des moqueries infâmes des soldats. Les deux pères invoquaient Jésus et Marie.
Puis les soldats passèrent dans la pièce où se trouvait le chanoine. Même sort, même supplice.
On fouilla pour trouver des «preuves» de leur conspiration contre les protestants. Il n’y avait rien.
Voulant alors empêcher le père Pongrácz d’invoquer Jésus et Marie, les soldats lui coupèrent le nez et les oreilles et les lui enfoncèrent dans la bouche et lui broyèrent les doigts dans la gâchette d’un fusil, puis ils lui serrèrent si fortement une corde autour du cou, que les yeux sortaient des orbites. Le père murmurait encore : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23:34).
Après ces tortures, ils attachèrent les trois prêtres par les poignets et les accrochèrent nus aux poutres du plafond, avec de grosses pierres aux pieds. Ils allumèrent en dessous des flambeaux, qui faisaient couler la graisse avec le sang, laissant apparaître les côtes et les entrailles. Les prêtres continuaient à invoquer Jésus et Marie.
Au matin du 7 septembre 1519, les bourreaux détachèrent les victimes et les frappèrent encore.
Le chanoine Križin et le père Grodecký furent décapités ; leurs corps et leur tête furent jetés dans la fosse d’aisance. L’autre Jésuite, le père Pongrácz, fut assommé de deux coups violents sur la tête, et réuni à ses Compagnons.
C’est apparemment le sacristain qui put observer toute la scène depuis sa cachette. Partis les soldats, il se rapprocha et entendit des gémissements : le père Pongrácz avait repris connaissance et demandait du secours. Le sacristain, affolé, n’osa pas intervenir, et le pauvre Père agonisa là pendant encore une vingtaine d’heures, pendant lesquelles il continuait à invoquer Jésus et Marie. Il expira au matin du 8 septembre.
Même la population protestante «protesta» contre une telle barbarie.
Les trois Martyrs furent béatifiés en 1905, et canonisés en 1995.
Thomas Tsūji
1570-1627
Voir d’autres détails historiques sur cette persécution dans l’article Japonais Martyrs 1603-1639.
Thomas appartenait à une noble famille d’Ōmura et était né vers 1570 à Sonogi (Nagasaki).
Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1589, et apprit à corriger son caractère dur et sa franchise un peu trop directe.
Il fut ordonné prêtre.
En 1614, il partit quatre ans à Macao. Au retour, la persécution l’effraya et il quitta l’Ordre. Mais le repentir l’agita et il demanda sa réadmission. Les Supérieurs pouvaient avoir quelque hésitation, mais considérant le manque de prêtres, le reçurent : ils ne devaient pas le regretter, car l’épreuve avait fortifié le prêtre.
Il fut arrêté le 21 juillet 1626, juste après avoir célébré la Messe : aux gardes, il répondit qu’il ne se sentait pas digne d’être prêtre, mais au gouverneur il déclara ouvertement qu’il était prêtre et jésuite, et expliqua sa réponse aux gardes par le fait qu’ils n’avaient pas qualité de l’interroger.
Il eut aussi le cran de reprocher au gouverneur son apostasie, et fut envoyé à la prison d’Ōmura, pendant un an.
Ramené à Nagasaki, il subit la peine du feu, en même temps que deux laïcs, père et fils, chez lesquels il avait célébré la Messe. Jusqu’à la fin, il les exhorta à la patience et continua d’harranguer les bourreaux.
Le père Thomas mourut le 7 septembre 1627 et fut béatifié en 1867.
Ludovicus Maki Soetsu
1577-1627
Voir d’autres détails historiques sur cette persécution dans l’article Japonais Martyrs 1603-1639.
Ce laïc japonais, né vers 1577 à Nagasaki, appartenait au Tiers-Ordre franciscain.
Ayant hébergé le père Thomas Tsūji pour la célébration de la Messe, il fut arrêté avec son fils, Ioannes Maki Jizaemon.
Il subit le supplice du feu à Nagasaki le 7 septembre 1627 et fut béatifié en 1867.
Ioannes Maki Jizaemon
1600-1627
Voir d’autres détails historiques sur cette persécution dans l’article Japonais Martyrs 1603-1639.
Ce laïc japonais, né vers 1600 à Nagasaki, était le fils de Ludovicus Maki Soetsu.
C’est chez eux que le père Thomas Tsūji vint célébrer la Messe ; ils furent arrêtés tous trois le 21 juillet 1626.
Comme le père Thomas et son père, Ioannes subit le supplice du feu à Nagasaki le 7 septembre 1627 et fut béatifié en 1867.
Ralph Corby
1598-1644
Ralph Corby ou Corbie était né le 25 mars 1598 à Maynooth (Irlande), deuxième des six enfants de Gerald et Isabella.
Toute cette famille se consacra à Dieu : Ambrose, Ralph et Robert furent jésuites ; Richard mourut durant ses études à Saint-Omer ; Mary et Catherine furent bénédictines à Bruxelles). Après que les enfants entrèrent dans les Ordres, le papa devint frère coadjuteur jésuite en 1628 et la maman fut bénédictine.
Avant sa mort, Gerald, le papa, ramena à la Foi son père, Ralph, qui était centenaire. Gerald mourut à Watten en 1637.
La maman mourut, centenaire aussi, en 1652 à Gand.
Ambrose se forma à Saint-Omer, puis Rome ; il entra chez les Jésuites à Watten en 1627. Après avoir enseigné à Saint-Omer, il fut quelques années à Gand puis nommé directeur spirituel au Collège anglais de Rome, où il mourut.
Ralph se forma à Saint-Omer en France, à Séville en Espagne ainsi qu’au Collège royal San Albano de Valladolid. Vers 1626 il entra chez les Jésuites et repartit pour l’Angleterre vers 1631.
Pendant douze années, il travailla dans la clandestinité autour de Durham, sous le pseudonyme de Ralph Corbington ou Corrington.
Il fut arrêté alors qu’il célébrait la Messe à Hamsterley, le 8 juillet 1644. On l’emmena à Londres et il retrouva à Newgate le jeune prêtre John Duckett.
Condamné à mort, il aurait pu obtenir sa liberté grâce à l’intervention de l’Ordre jésuite, mais il proposa d’être échangé avec John, qui était plus jeune que lui. John, lui, refusa d’être libéré sans son ami, de sorte qu’on les exécuta tous les deux.
A Tyburn, on leur rasa la tête ; ils portaient leur habit religieux ; ils firent une courte allocution à la foule, s’embrassèrent, et furent unis dans le martyre, le 7 septembre 1644.
Ralph Corby fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.
John Duckett
1603-1644
John naquit à Underwinder (Sedbergh, Yorkshire, Angleterre).
C’était un parent du bienheureux James Duckett (v. 19 avril).
Il se prépara au sacerdoce à Douai, fut ordonné prêtre en 1639 et fit encore trois années d’études à Paris, durant lesquelles on le voyait de longues heures en prière devant le Saint-Sacrement. Il fit aussi une longue retraite de deux mois chez des Cisterciens, pour se préparer à sa prochaine mission.
Retourné en Angleterre, il travailla dans la clandestinité à partir de 1642 auprès de Catholiques à Durham.
Le 2 juillet 1644 il fut arrêté près de Wolsingham, tandis qu’il allait baptiser deux enfants.
Mis en prison à Londres, il y trouva Ralph Corby, prêtre jésuite.
Accusé d’être un prêtre catholique, il devait être exécuté avec Ralph. Ce dernier pouvait être libéré, mais proposa d’être échangé avec John, plus jeune que lui ; John, de son côté, refusa d’être libéré sans son ami, et finalement ils furent tous les deux hanged, drawn and quartered.
John Duckett mourut en martyr à Tyburn (Londres), le 7 septembre 1644.
On avait conservé de lui quelques reliques (une main, des vêtements), mais on les cacha tellement bien qu’on ne les a pas retrouvés.
Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.
Claude-Barnabé Laurens de Masclou
1735-1794
Nota : il semble que l’orthographe Laurens puisse être préférée à celle Laurent.
Ce digne prêtre du diocèse de Limoges était né le 11 juin 1735 à Dorat (Haute-Vienne), le jour de la fête de saint Barnabé, dont il reçut le nom au baptême.
Prêtre, chanoine de Dorat, il fut un des nombreux ecclésiastiques déportés de la Haute-Vienne et entassés par centaines dans les cales du Deux-Associés à Rochefort.
Un rescapé put écrire de lui ces mots élogieux :
Ce digne et respectable prêtre avait l’esprit très cultivé, et infiniment d’honnêteté dans le caractère. Il fit paraître aux approches de la mort autant de résignation, de calme et de sérénité, qu’il avait montré de religion, de douceur et d’aménité avant de tomber malade. Au reste, ces estimables qualités qui faisaient proprement le fond de son caractère, n’abandonnèrent pas un seul instant sa belle âme, durant tout le cours de sa vie.
Le chanoine Claude-Barnabé mourut le 7 septembre 1794 et fut béatifié en 1995.
François d’Oudinot de la Boissière
1747-1794
Ce digne prêtre du diocèse de Limoges était né le 3 septembre 1746 à Saint-Germain (Haute-Vienne).
Prêtre, chanoine de Limoges, chanoine honoraire de la collégiale d’Uzerche, il fut un des nombreux ecclésiastiques déportés de la Haute-Vienne et entassés par centaines dans les cales du Deux-Associés à Rochefort.
Le chanoine François d’Oudinot de la Boissière mourut le 7 (ou le 12 ?) septembre 1794 et fut béatifié en 1995.
Giovanni Battista Mazzucconi
1826-1855
Il naquit le 1er mars 1826 à Rancio di Lecco (Italie), dans une famille très chrétienne de douze enfants, dont trois seront prêtres et quatre religieuses.
Une fois entré au séminaire diocésain, il eut l’occasion de suivre une retraite à la Chartreuse de Pavie, où le prieur leur parla de ses précédentes missions en Inde : Giovanni conçut dès lors une irrévocable vocation missionnaire.
Son directeur spirituel le traita de fou, mais il persévéra dans son intention. Ce qui lui manquait était un institut pour se préparer aux missions. Or voilà que justement un certain Angelo Ramazzotti, sur la demande du pape, fonda cet Institut qui deviendrait ensuite l’Institut Pontifical pour les Missions Etrangères (PIME).
A peine ordonné prêtre en 1850, il intégra ce nouvel Institut et s’ «entraîna» littéralement à la vie missionnaire, se privant, se contentant de peu, faisant pénitence.
Il obtint ainsi de partir pour l’Océanie. Quittant Londres avec quelques compagnons en mars 1852, il arriva en Australie après plus de trois mois de voyage, y apprit les premiers rudiments de la langue des habitants et repartit dès que possible pour l’île de destination : Woodlark.
Il fallut d’abord se faire accepter par les habitants… et s’habituer au climat : le père Giovanni prit la malaria et dut se faire soigner à Sidney.
Entre temps, les autres compagnons avaient subi de graves pertes : les habitants s’étaient révoltés contre les missionnaires et un catéchiste avait déjà été abattu. Les communications étant insuffisantes, le père Giovanni ne savait rien. Tandis que les missionnaires, par précaution, revenaient tous en Australie, le père Giovanni repartait tout joyeusement pour l’île de Woodlark. A peine arrivé près des côtes, il fut accueilli traitreusement par un des chefs qui, feignant de le saluer poliment, s’avança et lui assena un violent coup de hache sur la tête.
Avec le père, furent aussi abattus les membres d’équipage du bateau, et tous furent jetés à la mer, le 7 septembre 1855.
La mort du père Mazzucconi sembla aux hommes un échec regrettable, mais l’Eglise y a reconnu le don total jusqu’à la mort, pour le seul amour du Christ et le souci du salut des âmes.
Giovanni Mazzucconi a été reconnu martyr, et fut béatifié en 1984.
Eugenia Picco
1867-1921
Elle naquit le 8 novembre 1867 à Crescenzago (Milan, Italie), de Giuseppe, aveugle et violoniste à la Scala de Milan, et de Adelaide Del Corno.
A cause des tournées musicales de la Scala, les parents étaient souvent absents et Eugenia fut confiée à des oncle et tante. Le papa mourut (mystérieusement, dit-on), durant une de ces tournées : du moins, la maman le fit croire à la petite Eugenia et se remaria : naquirent ainsi trois autres enfants.
Tandis que cette maman envisageait pour sa fille une vie mondaine et artistique, Eugenia de son côté fréquentait bien plus volontiers l’oratoire des Ursulines de Milan et la basilique Saint-Ambroise.
Un soir, raconta-t-elle, elle reçut une grâce de transverbération, qui la transperça littéralement comme une lame de lumière (mai 1887). Dès lors, elle ne songea qu’à se séparer de la famille, et dut affronter l’opposition de sa mère.
Eugenia songeait aux Ursulines de Milan, qui cependant, vu les circonstances, l’orientèrent vers d’autres Religieuses à Parme, récemment fondées, les Petites Sœurs des Cœurs de Jésus et Marie.
Ainsi, Eugenia s’enfuit de chez elle en août 1887, arriva comme prévu chez les Religieuses de Parme, où elle fit le noviciat, et la première profession en 1891, avec le nom de Anna Eugenia. La profession solennelle eut lieu trois ans plus tard.
D’éducatrice, elle devint maîtresse des novices, archiviste, secrétaire et, en 1911, supérieure générale, jusqu’à sa mort. Comme telle, elle se préoccupa d’enrichir le niveau spirituel et culturel de toutes les Sœurs.
Elle enseigna la musique, le français ; durant la Guerre, elle accueillit des blessés dans la maison-mère, elle travailla dans les hôpitaux militaires et se préoccupa des enfants des soldats.
Son mot d’ordre était : Souffrir, se taire, aimer.
En 1919, elle dut subir l’amputation de la jambe droite, à cause d’une artosinovite.
Elle venait d’être réélue supérieure, quand elle fut terrassée par la tuberculose.
Elle mourut le 7 septembre 1921 à Parme, et fut béatifiée en 2001.
Le miracle retenu pour cette béatification fut la guérison totale et inexplicable d’un Burundais vivant au Zaïre, père de quatre enfants, opéré en urgence et victime d’une grave hémorragie.
Ignacy Klopotowski
1866-1931
Il naquit le 20 juillet 1866 à Korzeniówce (Drohiczyna, Pologne), de Jan Kłopotowski and Isabella Dobrowolska ; le 28 juillet, il reçut le baptême en la fête de s.Ignace de Loyola, dont il porta le prénom.
Après le lycée de Siedlce, il fréquenta le séminaire de Lublin et l’académie théologique de Saint-Petersbourg.
Ordonné prêtre en 1891, il fut vicaire à Lublin, aumônier à l’hôpital, puis recteur de l’église des Grecs catholiques ; il organisa des conférences sur l’Ecriture, et fut très actif pour la catéchèse et la prédication ; il enseigna la théologie morale et le Droit canon à Lublin pendant quatorze ans.
Surtout, constatant la misère des populations, il institua des œuvres caritatives : une maison pour les sans-abris à Lublin, des ateliers pour les chômeurs et les jeunes, une école d’arts et métiers, un refuge pour les femmes, un orphelinat, un foyer pour vieillards. Il étendit aussi sa sollicitude aux villages voisins où il fonda des écoles, avec la collabortion des Sœurs de Marie Immaculée, et subit même des tracasseries de la part des autorités russes.
Le père Ignacy écrivait et publiait des brochures. En 1908, il monta à Varsovie une imprimerie. Ses revues bon marché se voulaient à la fois religieuses et patriotiques ; il y eut l’hebdomadaire «Semence», le mensuel «Bon Serviteur», le magazine pour enfants «Ange Gardien», également «La Revue Catholique» et «La Voix du Prêtre».
Quant on est vraiment animé d’un saint zèle, on trouve les idées, l’énergie et les moyens pour mener ainsi tant de travaux apostoliques, en vue du bien des âmes.
A partir de 1913, don Ignacy intensifia ses publications. C’est alors qu’il fonda les Sœurs de Lorette, qui devaient prendre en charge les éditions.
Il mourut subitement le 7 septembre 1931 à Varsovie, et fut béatifié en 2005.
Le miracle retenu pour cette béatification fut la guérison totale et inexplicable d’un prêtre qui avait été sauvagement aggressé et gravement blessé en 1991.
Félix Gómez-Pinto Piñero
1870-1936
Il vit le jour le 18 mai 1870 à La Torre de Esteban Hambrán (Tolède, Espagne) et fut baptisé le 25, dans une bonne famille de paysans.
En 1886, il entra au noviciat franciscain de Pastrana, où il professa en 1887.
Après les études de philosophie à Pastrana et La Puebla de Montalbán, il fit en 1890 la profession solennelle.
Il étudia la théologie à Consuegra puis Belmonte.
Il y eut en 1891 une inondation catastrophique à Consuegra et ce fut Félix qui transporta le plus de cadavres sur ses épaules jusqu’au cimetière.
En 1894, il y eut un autre épisode pénible : les jeunes théologiens eux-mêmes organisèrent une marche de protestation contre le Gardien (Supérieur) du couvent ; le Frère Félix suivit le groupe au début, mais s’en détacha presqu’aussitôt.
Il fut ordonné prêtre en 1894.
Sa première mission fut… les Philippines, où il fut vicaire, puis curé sur l’île de Polillo. Or il y eut ces années-là des mouvements indépendentistes, et lui-même fut fait prisonnier pendant seize mois (et certainement pas seize ans !), pendant lesquels il souffrit la faim, des marches forcées par grande chaleur et sous la pluie.
En 1899, il fut libéré et rapatrié sur Manille. Dès que la situation le permit, il repartit pour l’île de Samar.
En 1913-1914, il passa quelques mois au couvent franciscain du Saint-Sépulcre à Jérusalem, puis fut rappelé en Espagne.
Il fut envoyé au couvent de Pastrana, où il avait fait le noviciat.
En 1919, il repartit pour les Philippines, où il fut curé sur les îles de Samar et Bay, jusqu’en 1930.
Il revint en Espagne en 1933, et fut envoyé à Pastrana, où il resta jusqu’en 1936, très actif autant dans la vie de communauté que dans les activités sacerdotales ; son zèle pour les malades le fit appeler l’apôtre des malades.
Quatre jours après le début du soulèvement révolutionnaire de juillet 1936, le couvent de Pastrana dut être évacué et les Religieux trouvèrent un accueil fraternel dans les familles du pays.
Le 27 juillet, le couvent fut pris d’assaut par les miliciens.
Le père Pinto, pour sa part, fut reçu chez les parents d’un Confrère, jusqu’à la fin du mois d’août. Quand on signalait une fouille, il disparaissait vite dans la campagne et se cachait dans une cabane.
Le 2 ou le 3 septembre, on l’y aperçut et il fut dénoncé. On envoya quatre jeunes pour l’arrêter. En l’emmenant au pays, ils lui demandaient de répéter d’infâmes blasphèmes et il leur rétorqua : Quelle horreur ! Tuez-moi si vous voulez, mais ça, je ne le dis pas.
Parvenus au pays, ils le firent entrer dans un café, où ils recommencèrent leurs vilains jeux. Le maire le fit enfermer dans la «prison», l’ancien couvent San Francisco.
Le 6 septembre, des miliciens vinrent lui tenir des discours contre la religion. Il tenta de répondre et finit par conclure : De toutes façons, je suis né en croyant en Dieu, j’ai vécu en croyant en Dieu, je mourrai en croyant en Dieu.
Il ne fut pas assassiné sur le moment, car le maire était présent, mais dans une réunion suivante entre miliciens et le maire, il fut décidé de le tuer la nuit-même.
Vers minuit, on le fit sortir de là, et on le fit monter en camion, direction Hueva (Guadalajara), au lieu-dit La Galiana : on le fit descendre et marcher sur la route. Après quelques mètres, le maire et les miliciens lui tirèrent dans le dos.
En tombant, le père Félix cria encore : Je vous pardonne ! Vive le Christ Roi !
Après le coup de grâce, ils le traînèrent dans le fossé. C’était le 7 septembre 1936.
Il fut béatifié en 2007.
Ascensión Lloret Marco
1879-1936
Elle vit le jour à Gandía (Valencia, Espagne) le 21 mai 1879, veille de la fête de l’Ascension, dont elle porta le nom.
En 1898, elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité à Vic (Barcelone) et prit le nom de Ascensión de Saint-Joseph-Calasanz.
Sa préférence allait toujours pour la dernière place, la plus cachée.
Après sa profession, elle œuvra à Castellón, Valencia jusqu’en 1916, puis à Benejama (Alicante).
Lors des soulèvements de 1936, le collège dut être évacué et Ascensión vint se réfugier dans sa famille à Gandía, le 28 juillet. Son frère Salvador, prêtre piariste, se trouvait là aussi.
Le 7 septembre, six miliciens armés vinrent les arrêter pour les fusiller. On n’en sait pas plus, sauf peut-être qu’ils furent abattus au cimetière de Tavernes de Valldigna, mais on n’en a pas retrouvé les corps.
Ascensión a été béatifiée en 2001.
Alberto José Larzábal Michelena
1893-1936
Il naquit le 4 février 1893 à Irun (Guipuzcoa, Pays Basque, Espagne), dans une famille très chrétienne. Il eut un frère prêtre, qui mourut de la grippe espagnole en 1917.
Alberto montra de grandes qualités dès sa jeunesse. Très ordonné d’abord ; généreux ensuite : on le vit souvent donner son goûter aux pauvres ; rempli de zèle enfin, au point d’acheter avec ses quelques sous de bons journaux à présenter à la place de la mauvaise presse dans les bars et chez le coiffeur.
Au terme de ses études, il fut un moment employé dans les Chemins de fer, comme son père. Mais il voulait faire plus. Il commença par fonder une association des Bons Amis, où il réunissait des adolescents pour parler du Bon Dieu et de l’Eglise.
Rien d’étonnant à sa décision finale, de se présenter au noviciat lasallien de Bujedo, où ses qualités trouvèrent leur épanouissement.
On lui confia la sacristie.
Il professa en 1911 avec le nom de Junián Alberto.
Il exerça ses fonctions à Donostia (en espagnol San Sebastian, 1911-1918), Irun (1918-1920), Donostia (1920-1929), Azkoitia (1929-1930), Griñon (1930-1934) et Madrid.
On lui confia alors la direction de la revue mensuelle Vida y Luz, de la Croisade eucharistique, et du bulletin du Saint-Enfant Jésus. C’est dans ces travaux qu’il montra toutes ses capacités techniques, organisatrices, et apostoliques.
Sans délaisser ses habitudes de piété, il se donna tellement au travail qu’il en tomba régulièrement malade au point de garder la chambre deux ou trois jours par mois, ce qui l’agaçait, non pas pour les souffrances, mais pour le retard que prenait le travail. En attendant, on admirait l’essor des publications, la qualité de l’impression.
En outre, il s’était créé une importante collection personnelle de textes bibliques brièvement commentés, au profit des élèves. Mais tout cela disparut dans la tourmente du soulèvement de 1936.
En août 1936, le Frère se fit un devoir d’accompagner fidèlement le Frère Luis Victori (Eusebio Angulo) pour ses soins. Ne pouvant un jour rentrer dans leur maison à la suite de l’arrestation des autres Frères et de la fermeture de l’établissement, ils se réfugièrent chez des amis.
Le 30 août, ils ne revinrent pas. Ce n’est que bien plus tard que le directeur de la maison de Madrid découvrit à la Direction Générale de Sécurité des photographies datées.
En réalité ils furent fusillés tous deux non pas le 30 août, mais le 7 septembre 1936, dans le quartier Arganzuela (Madrid).
Il fut béatifié en 2013.
Eusebio Angulo Ayala
1894-1936
Il naquit le 14 décembre 1894 à Quintanilla (Irun, Guipuzcoa, Pays Basque, Espagne).
Après son frère aîné, il entra chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) à Bujado en 1910 et professa avec le nom de Luis Victori.
Les supérieurs pensèrent un moment le renvoyer chez lui à cause de son caractère trop rude ; mais le Supérieur les fit patienter, leur disant qu’ils avaient là un diamant, mais encore à l’état brut. Le jeune Frère donna raison à ce sage Supérieur, et sut se dominer au point de devenir d’une douceur exemplaire.
Durant sa première année d’apprentissage, auprès des petits enfants, il se montra excellent pédagogue, assidu à préparer ses cours et à continuer à se former intellectuellement.
Il exerça ses fonctions à Xixon (1912-1913), La Felguera (1913-1921) ; il fut alors atteint de fortes douleurs à l’estomac et fut transféré à Madrid (1921-1929) ; remis (au moins en apparence), il fut nommé directeur à Séville (1929-1933), où il créa l’Association des Pères de Famille et où l’archevêque rétablit les classes supprimées lors des bouleversements de 1931.
De nouveau repris par les douleurs, il fut envoyé à la station balnéaire de Fuente Amarga, où il ne put supporter le traitement ; il revint à Séville, disposé à souffrir patiemment comme le voudrait la Providence.
A cause de la loi de sécularisation, les Frères durent porter des vêtements civils. C’est alors que le Frère fut nommé directeur de l’école de Mudela (1933-1936).
Il se décida en 1935 à subir une intervention chirurgicale, pour laquelle il se déplaça à Madrid en juillet 1936. Il ne savait pas que ses douleurs allaient vraiment finir, encore moins de quelle façon glorieuse.
Il se trouvait en-dehors de la maison, lorsque les miliciens y firent irruption et firent prisonniers tous les Frères présents. Mais il ne savait rien et trouva la porte close, aussi dut-il trouver refuge chez des amis, en compagnie du Frère Julián Alberto (Alberto José).
Pensant retrouver les Frères absents, il allait matin et soir à la gare de Atocha, espérant les voir revenir ; mais ses allées-et-venues furent remarquées et on le suivit.
Il fut arrêté dans le quartier madrilène La China. On a dit qu’il fut fusillé le 30 août, comme le Frère Julián Alberto ; mais on a retrouvé une information selon laquelle il fut fusillé le 7 septembre 1936.
Il fut béatifié en 2013.
Josep Padrell i Navarro
1898-1936
Josep naquit le 8 mars 1898 à La Pobla de Mafumet (Tarragonès, Catalogne, Espagne), de Josep et Magdalena, qui le firent baptiser le 11 mars.
Il y eut au moins deux autres garçons dans cette famille très chrétienne : Antoni et Lluís.
Au séminaire de Tarragona, en marge de ses études, Josep montra un talent remarquable pour l’harmonie et le contrepoint.
Il reçut l’ordination sacerdotale en 1922.
On trouve dans les archives du séminaire une grande quantité d’œuvres qu’il écrivit durant les années où il fut maître de chapelle du séminaire.
Si la révolution de 1936 n’avait pas tronqué cette vie, don Josep aurait certainement une grande place dans la musique religieuse du 20e siècle.
Lors de la persécution religieuse de 1936, don Josep était vicaire et organiste à L’Espluga Calba (Lleida). Il accepta de venir se réfugier chez son frère Lluís à Barcelone, chez lequel il resta quatre ou cinq jours.
La belle-sœur de Josep, qui connaissait ses dons musicaux, lui suggérait de s’engager dans quelque compagnie de théâtre ou de zarzuela, mais il lui répliqua : Si je le fais et que je tombe dans quelque péché, je préfère mourir.
Il partit avec son frère s’installer dans une auberge de Girona. Mais voilà que dans le train, un employé reconnut Lluís et le dénonça : on les arrêta. A la gare, on leur prit tout ce qu’ils avaient et on les interrogea.
A Lluís : Quel métier fais-tu ? - Paysan.
A l’abbé Josep : Et toi ? Lluís s’empressa de répondre avant son frère : Il est paysan, comme moi. Eux : Réponds, toi ! Et Josep : Lluís, pourquoi nier ? Je suis prêtre ! S’ils veulent me tuer pour ça, ils peuvent le faire.
On les emmena à la prison de Barcelone.
Ce même 7 septembre, à huit heures du soir, des miliciens entrèrent dans leur cellule et disaient entre eux : Les voilà ! Ils leur apportèrent un souper, mais seul Josep mangea, calmement, tranquillement. Lluís ensuite s’agenouilla devant son frère prêtre, et se confessa.
Vers vingt-et-une heures, les miliciens revinrent les chercher et les firent monter dans une voiture, escortée par une autre voiture. Ils se dirigèrent vers l’Arrabassada. En route, Lluís demanda aux miliciens où ils les emmenaient et son frère Josep lui dit : Ne t’inquiète pas, Lluís, la mort n’est rien. Pardonne-leur, Lluís, pardonne-leur, ne conserve aucune rancœur.
En descendant de la voiture, Lluís dit à son frère Josep : Saute par cette porte et sauve-toi. Et Josep : Non, je ne m’échapperai pas ; la mort n’est rien ! Lluís lui redit de s’enfuir, et Josep répéta : Non, je ne m’enfuirai pas.
Alors, ils s’embrassèrent et Josep dit à son frère : Au ciel !
Lluís n’était pas convaincu par les paroles de son frère prêtre. Il se jeta contre le chef de la patrouille ; il y eut une petite bagarre ; un autre milicien donna un bon coup de crosse de fusil dans le ventre de Lluís, qui se mit à courir, tandis que Josep restait là, sans bouger.
Lluís réussit à se cacher dans les buissons ; les balles sifflaient, l’une le blessa au bras, mais il put se sauver. En courant, il tomba contre une clôture de buissons épineux. Il se retourna et vit encore son frère, debout au même endroit.
Juste après, le prêtre fut abattu.
Quant à Lluís, avec sa blessure au bras, on pouvait le suivre par les traces de son sang, mais on finit par abandonner la poursuite ; il se rapprocha d’une maison de campagne et entendit qu’on y priait le chapelet ; il frappa, montra son bras : on le banda et on lui offrait l’hospitalité, mais il ne voulait pas compromettre ces gens charitables ; il continua son chemin.
C’était le 7 septembre 1936. Plusieurs récits portent la date du 8 septembre, mais la suite des faits tels qu’ils se présentent, montre bien que don Josep expira au soir du 7 septembre.
Don Josep a été béatifié en 2013.
Gregorio Sánchez Sancho
1899-1936
Né le 19 avril 1899 à Valdecarros (Salamanque), Gregorio reçut le baptême le 23 suivant, et la confirmation en 1909. Il était le troisième fils de la famille.
Tout jeune, on le voyait toujours avec des livres entre les mains. En 1910, il entra au Collège thérésien (carme) de Medina del Campo, où se trouvait déjà un de ses frères.
Après le noviciat à Segovia, il prit l’habit en 1915 et fit la profession religieuse en 1916, prenant le nom de Tirso de Jésus-Marie.
Ses études de philosophie achevées (Ávila, 1920), ainsi que celles de théologie (Tolède et Salamanque), il fut ordonné prêtre en 1923 à Segovia.
Il fut envoyé en mission à Cuba, où il se trouvait dès 1924. Il exerça son activité pastorale à La Havane, à Ciego de Ávila, Matanzas, Sancti Spiritus. Il fut directeur de l’apostolat de la prière, prédicateur recherché pour les grandes occasions.
Ce bon prêcheur écrivait beaucoup, y compris des poèmes, qui furent publiés dans un journal paroissial.
Les nouveaux Supérieurs d’Espagne le rappelèrent en 1933, pour la communauté de Tolède. Il continua d’écrire de nombreux articles, des poésies, en plus de son activité pastorale à Tolède, Madrid, Talavera, Salamanque.
De retour de Madrid à Tolède, le 19 juillet 1936 au soir, il reçut l’hospitalité chez une pieuse personne, sur le conseil du Supérieur ; le lendemain, il rejoignit le couvent, et le 21 au soir, il retourna chez cette personne, jusqu’au 24 août, vivant dans le plus grand recueillement.
Au matin du 24 août, des miliciens frappèrent. Il alla ouvrir, après s’être agenouillé quelques secondes devant l’image de la Sainte Vierge. Les miliciens lui demandèrent ses papiers. Il ne les avait pas encore tous mis à jour, depuis son retour de Cuba.
Ils l’emmenèrent au commissariat, et le laissèrent revenir à la maison, où il demanda à prendre une tisane de tilleul. Pendant que la Dame la préparait, les miliciens revinrent et cette fois arrêtèrent le père Tirso.
On le transporta de ci et de là, pour le mettre finalement dans la prison provinciale, le 27 août, en attente d’un jugement. Prisonnier, le père Tirso est «suspect».
Une sorte de «jugement» a lieu. Le juge lui demande s’il est voyageur de commerce : le père Tirso le laisse dire ; quand on lui demande quelle a été sa participation dans les tirs qui se sont échangés dans le couvent (où il n’était pas les jours précédents), il répond qu’il n’y a pas participé, et précise alors qu’il est Religieux carme. Le juge est bien obligé de conclure qu’il n’y a pas d’élément à charge de l’accusé.
Cependant le Tribunal Populaire écrit que, le 6 septembre à neuf heures, on procède contre Gregorio Sánchez Sancho, pour rébellion militaire. De plus, la session se tient dans le palais archiépiscopal de Tolède. On revient sur la «participation» du père Tirso aux tirs échangés depuis le couvent (en effet, des gardes civils s’étaient retranchés dans le couvent et tiraient sur les républicains pour les empêcher d’entrer dans la ville) : on voulait absolument que le père Tirso eût été à la tête des retranchés.
La sentence tomba, inexorable : le père Tirso, accusé de «rébellion militaire», était condamné à mort.
De retour à la prison, dans la journée du 6 septembre, le père Tirso écrivit à ses parents ses sentiments de pardon envers ceux qui l’avaient condamné et leur demanda de pardonner aussi à leur tour.
Au matin du 7 septembre, on l’emmena soi-disant à Ocaña, mais on s’arrêta au cimetière. Le Père demanda : Vous ne me disiez pas qu’on allait à Ocaña ? Et pour toute réponse, on lui répondit qu’il fallait exécuter la sentence.
Devant le mur du cimetière, les soldats et les miliciens tirèrent au sort pour désigner qui tirerait. On demanda au Père comment ils devaient tirer, et s’il fallait lui bander les yeux, à quoi il répondit qu’ils fissent comme ils voulaient, puis il demanda à avoir les yeux bandés, tout cela avec un calme impressionnant.
Tenant son crucifix entre les mains, il le baisait et disait des mots de miséricorde, de bonté, de pardon envers tous ceux qui allaient lui enlever la vie. Au moment de mourir, il pardonna encore à ses bourreaux, les bénissant et leur montrant son amour fraternel.
Une première décharge fit tomber le Religieux, mais il n’était pas mort. On rappela les miliciens, qui à leur tour interrogèrent le médecin : ce dernier constata qu’effectivement le Religieux n’était pas mort, et les miliciens tirèrent à nouveau.
C’était au matin du 7 septembre 1936.
Gregorio-Tirso Sánchez Sancho fut béatifié en 2007.
Antonio Bonet Seró
1907-1936
Il vit le jour le 20 mars 1907 à Albi (Lleida, Espagne) et fut baptisé le 25, puis confirmé le 6 avril suivant, selon la coutume de l’époque.
Il entra au Petit séminaire des Carmes Déchaux à Palafrugell en 1917.
En 1922, il entra au noviciat à Tarragona, où il professa en 1923, avec le nom de Antonio María de Jésus.
Après les études de philosophie à Badalona, il fut envoyé à Rome pour celles de théologie, et y fut ordonné prêtre, en 1929.
En 1931, il fut nommé à Barcelone pour y enseigner la théologie d’abord, et y être directeur ensuite.
En 1936, le chapitre le confirma dans cette charge, en même temps que comme prieur de Palafrugell.
Le 19 juillet de cette même année, le père Antonio était dans le train pour Badalona, où il devait tenir des prédications. Le train s’arrêta brusquement et le père se mit spontanément à la fenêtre pour observer ce qui se passait : il fut aussitôt repéré, arrêté, et maltraité.
Dès qu’il le put, il se réfugia chez des amis, vêtu en paysan.
Le 24 juillet, il arriva au couvent de Barcelone, pour rencontrer les Religieux blessés. Il alla se réfugier dans une dépendance de son frère à la campagne, avec d’ailleurs le Frère Marçal (Marcelo) et quelques autres (voir la notice José María Masip Tamarit).
Le 3 septembre, on les découvrit, on les arrêta et on les emmena à un chalet du Paseo de San Juan.
Le 7 septembre, on les fit sortir de là, et on ne les revit plus.
Ils furent béatifiés en 2007.
Josep María Masip Tamarit
1914-1936
Il vit le jour le 2 mars 1914 à El Cogul (Lleida, Espagne) et fut baptisé le 4.
Ses parents s’en vinrent à Lleida et se mirent au service des Carmélites Déchaussées. C’est ainsi que leur petit garçon connut l’Ordre. Il entra au Petit séminaire des Carmes Déchaux à Palafrugell.
En 1929, il entra au noviciat à Tarragona, où il professa en 1930, avec le nom de Marçal de-Sainte-Anne.
En 1931, il fut envoyé au Mont Carmel (Israel) pour y faire la philosophie en même temps que cette période servait au service militaire, dans le cadre d’une coopération à l’étranger. Puis il revint à Barcelone, pour la théologie.
Vers le 20 juillet, il fut violemment frappé dans la rue avec une crosse de fusil et il s’écroula sur un Confrère, Juan José, qui était déjà à terre, mortellement blessé. Marçal était si rougi par le sang de ce dernier, qu’on le crut blessé et qu’il fut transporté à l’hôpital. Mais il s’en échappa bien vite et rejoignit des amis à Barcelone.
Peu après, il retrouva le père Antoni Bonet Sero, avec lequel il alla dans une propriété du frère de ce dernier.
Le 3 septembre, on les découvrit, on les arrêta et on les emmena à un chalet du Paseo de San Juan.
Le 7 septembre, on les fit sortir de là, et on ne les revit plus.
Ils furent béatifiés en 2007.