14 SEPTEMBRE
III.
S Corneille, pape (251-253) : contesté à propos de la réadmission des apostats ("lapsi") repentis : Novatien accusait Corneille de laxisme, et Novat, de rigueur excessive ; exilé à Centum Cellæ (Civitavecchia), où il mourut ; fêté le 16 et mentionné au Canon Romain.
S Cyprien, évêque à Carthage, grand ami de s. Corneille, fêté avec ce dernier le 16 septembre et mentionné au Canon Romain.
IV.
S Maternus, évêque à Trèves, Tongres et Cologne.
S Jean Chrysostome, qui attirait les foules par son éloquence (d'où son surnom), évêque à Constantinople, exilé jusqu'à Cucuse par l'impératrice qui n'admettait pas ses reproches ; fêté le 13 septembre.
?
S Criscentius, jeune martyr à Rome.
VII.
Exaltation de la Sainte Croix du Sauveur ; déjà au IVe s. on montrait à l'"adoration" des fidèles, la Croix du Christ ; cette ostension reçut un nouvel éclat lorsque la précieuse relique fut rapportée à Jérusalem en 630 après que l'empereur Héraclius l'eut reprise au Perse Chosroès II.
IX.
S Odilard, évêque à Nantes.
X. S Cormac, évêque et roi à Cashel, martyr , c'est-à-dire tué au combat.
XIII.
B Alberto, évêque à Bobbio, puis Verceil, puis Jérusalem. Il fut assassiné pendant l'office de la Sainte Croix.
XV.
Ste Notburge, servante en Bavière.
XVIII.
Bse Giulia Crostarosa (Maria Celeste du Saint Désert), fondatrice italienne des Sœurs Rédemptoristes, béatifiée en 2016.
B Claude Laplace, prêtre à Moulins, martyr aux pontons de Rochefort, béatifié en 1995.
XIX.
S Gabriel-Taurin Dufresse, des Missions Etrangères de Paris, missionnaire en Chine, évêque et martyr ; pendant les trente années de son apostolat, les baptêmes passèrent d'environ sept-cents à dix-sept-mille ; canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.
Bx Yi Yang-deung Petrus, Gim Jong-ryun Lucas et Heo In-baek Iacobus, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiés en 2007 :
Dominicains : à Madrid, le prêtre Manuel Álvarez y Álvarez (*1871), et le profès Teófilo Montes Calvo (*1912) ;
Marianistes : à Madrid, les profès Florencio Arnáiz Cejudo, Joaquín Ochoa Salazar et Sabino Ayastuy Errasti (*1909, 1910, 1911) ;
- béatifié en 2013 :
Lasalliens : à Madrid, Pedro Bruch Cotacáns (Anastasio Pedro, *1869).
Corneille, pape
251-253
Cornelius, fils de Castinus, appartenait au clergé romain, et fut porté au siège de Pierre après le martyre du pape Fabien (v. 20 janvier). L’élection fut d’ailleurs retardée de quinze mois, profitant d’une expédition de Dèce aux frontières de l’empire, car Dèce s’était acharné contre les chrétiens.
Corneille devenait donc le vingt-et-unième pape.
Mais l’élection de Corneille fut contestée sur place par Novatien, un prêtre romain, qui réussit même à se faire consacrer à Rome : sa position était qu’on ne pouvait pas réadmettre dans la communion les lapsi, les chrétiens qui avaient momentanément apostasié durant la persécution, et qui regrettaient pourtant leur chute.
Il trouvait un appui en Novat, prêtre de Carthage, qui s’opposait aussi à l’élection de Corneille, mais qui, pour sa part, pensait au contraire inutile de soumettre les lapsi repentants à quelque pénitence.
L’évêque de Carthage, Cyprien, se convainquit rapidement de la sainteté de Corneille et de sa doctrine et fit convoquer un concile à Carthage, qui approuva pleinement la position du pape Corneille, en condamnant et Novat et Novatien.
Les efforts communs de Corneille et de Cyprien en firent d’excellents amis.
Sous le pape Corneille, on apprend que le clergé de Rome est composé de quarante-six prêtres, sept diacres, sept sous-diacres, quarante-deux acolytes, cinquante-deux exorcistes, lecteurs et portiers, plus de quinze cents veuves et indigents et que, écrit Corneille lui-même, la grâce et la charité du Maître les nourrit tous.
Fin 251, une terrible peste sévit sur l’Empire, dont on accuse évidemment les chrétiens. L’empereur Gallus rouvre la persécution. Corneille devait être sacrifié, mais un tel mouvement de foule induisit le juge à une certaine clémence : Corneille fut exilé à Centum Cellæ (actuelle Civitavecchia), au nord de Rome, où il mourut en juin 253.
Après Corneille, le pape fut Lucius Ier.
Le Liber pontificalis attribue à Corneille un voyage secret à Rome, pour en prélever les reliques des Apôtres Pierre et Paul et les replacer à leurs lieux de martyre, Pierre au Vatican, Paul à Ostie, ce qu’apprenant, Dèce se fit amener le pape, le fit frapper sur la bouche avec des fouets plombés, puis décapiter. Mais l’histoire nous aide à corriger : Dèce était mort deux années avant Corneille, et le transfert des reliques des Apôtres devait n’avoir lieu qu’après la mort de Corneille.
La mort de Corneille a pu avoir lieu en juin, mais le Martyrologe ne reporte pas son dies natalis. On mentionne en revanche sa depositio (translation de son corps) dans le cimetière de Calliste, au 14 septembre, dies natalis de saint Cyprien.
Corneille et Cyprien, compagnons de lutte et amis, sont fêtés ensemble liturgiquement le 16 septembre. Leurs noms sont aussi proclamés ensemble dans la prière Communicantes du Canon romain ou Première Prière Eucharistique du nouveau Missel.
Thascius Cæcilius Cyprianus
200-258
Ce très célèbre Père de l’Eglise naquit vers l’an 200 en Afrique du Nord, probablement dans la région berbère.
Après une brillante éducation, il devint professeur de rhétorique et avocat.
Par un ami prêtre, il connut la Sainte Ecriture, la lut et se convertit profondément, au point que désormais il ne citera plus jamais un auteur païen. Dès lors il fit le vœu de continence.
Sa droiture l’amena à être choisi pour recevoir le sacerdoce puis, quand le siège épiscopal de Carthage fut vacant en 249, il fut quasi unanimement désigné pour recevoir l’épiscopat.
Le nouvel évêque se montra à la hauteur de sa mission, dans tous les domaines, pastoral et doctrinal.
Il rappela aux clercs leur devoir d’une vie exemplaire, aux vierges d’être modestes (c’est-à-dire de ne pas sacrifier aux modes vestimentaires ou capillaires).
En 250, un édit de Dèce menaça tous les chrétiens qui n’auraient pas accepté de sacrifier au génie de l’empereur. Cyprien jugea opportun de se protéger, pour soutenir ses fidèles : confiant les affaires à un prêtre fidèle et à ce qu’on appellerait aujourd’hui son conseil presbytéral, il se cacha, tout en maintenant le contact épistolaire avec les fidèles et avec les chrétiens de Rome. Certains de ces derniers suggéraient que Cyprien avaient trahi ; l’évêque écrivit pour expliquer son point de vue et sa décision prudente.
Au lendemain de cette vague de persécution, se posa le problème des lapsi, les chrétiens qui avaient momentanément cédé à la pression pour ne pas être accusés de christianisme ; ils voulaient rentrer dans l’Eglise, mais sans formalités autres qu’un billet de réconciliation, qu’ils obtenaient trop facilement d’autres fidèles. Cyprien fit savoir qu’on ne s’acquittait pas d’un pardon bien nécessaire sans une pénitence adéquate, après avoir ainsi, pour certains, apostasié, pour d’autres même sacrifié aux idoles.
Le pape Fabien approuva cette décision. Mais sur place, Novat fomentait un schisme contre Cyprien ; partisan d’une réconciliation facile, il dressait les fidèles contre leur évêque ; de plus, et étrangement, il se mettait en même temps dans le parti du romain Novatien qui, de son côté, n’admettait rigoureusement aucune réconciliation possible des lapsi.
Cyprien rentra à Carthage dès 251, année où fut élu pape Corneille.
En mai 252, un concile africain décidait de réintégrer les lapsi pénitents, les Pères communiquèrent leur décision au pape, et la situation s’apaisa.
Il y eut alors une épidémie de peste dans l’empire, et les Chrétiens furent tout de suite pointés du doigt ; la tension remontait.
Deux événements sont ici à signaler, avant le grave problème qui allait surgir à propos du baptême conféré par des hérétiques.
En 253, on voit Cyprien, plein de sollicitude, organiser des secours en faveur des Chrétiens numides, victimes d’une razzia ; puis l’évêque s’élève contre la pratique erronée de consacrer de l’eau à la place du vin à la Messe.
Après Corneille, fut élu pape Lucius, qui mourut dès 254, puis vint Stephanus (Etienne) 1er, réputé plus autoritaire que ses prédécesseurs, et qui ne manifesta pas un grand désir de communiquer avec Cyprien.
Mais Cyprien «osa» bientôt intervenir pour déclarer que le nouveau pape avait été trompé au sujet de la réintégration de deux évêques espagnols, précédemment déposés pour s’être procuré de faux «billets de sacrifice». Cyprien écrivit aussi au pape pour demander la déposition de l’évêque d’Arles, coupable de déviation dans le sens novatianiste. Le pape ne réagit pas.
En revanche, il se manifesta énergiquement quand on souleva la question du baptême conféré par des hérétiques. Cyprien soutenait que ce baptême était impossible, car seule l’Eglise peut conférer le sacrement. Toutefois, la doctrine de l’Eglise est plus universelle, et proclame que en cas de nécessité, toute personne, même non baptisée, ayant l’intention requise, peut baptiser. L’intention requise, c’est de vouloir faire ce que fait l’Eglise en baptisant, et appliquer la formule baptismale trinitaire (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n.1256) ; à cela s’ajoute la pratique de verser soi-même l’eau (ou de pratiquer l’immersion) en prononçant cette formule trinitaire (N, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit). Cette doctrine était déjà celle de l’Eglise au 3e siècle, et le pape Stephanus la rappela, précisant que Rome n’admettait aucune nouveauté.
Cyprien ne trahissait pas la tradition de l’Eglise. Il jugeait cependant nécessaire, localement, d’imposer une pratique plus sévère à l’encontre des partisans de Novat.
C’était apparemment une rupture ; deux conciles à Carthage appuyèrent l’avis de Cyprien. Certains commencèrent à s’en prendre au pape autoritaire, qui eut cependant l’heur de mourir en 257, et auquel succéda un esprit plus conciliateur en la personne de Sixte II.
Finalement, la polémique s’apaisa d’elle-même, lorsque se déclencha la persécution de Valérien en 257.
Cyprien fut une première fois condamné à l’exil à Curubis, une petite ville peu éloignée de Carthage, d’où il put maintenir le contact avec les fidèles du diocèse.
En 258, Cyprien regagna Carthage, mais Valérien intensifia la persécution : on devait décapiter tout évêque, prêtre et diacre, à peine identifiés. C’est ainsi que mourut à Rome le pape Sixte II (voir au 6 août) et son diacre Laurent (voir au 10 août).
A nouveau arrêté, Cyprien subit un procès, dont on a reçu un compte-rendu exact, au terme duquel la sentence fut que Thascius Cyprianus est condamné à périr par le glaive, ce qu’entendant, Cyprien répondit : Deo gratias !
Le saint évêque fut conduit au lieu de l’exécution, avec beaucoup d’autres Chrétiens qui criaient Qu’on nous décapite nous aussi avec lui !. Cyprien retira son manteau et sa dalmatique, pria, fit remettre vingt-cinq pièces d’or au bourreau, se noua un bandeau sur les yeux, se fit attacher les mains par un prêtre et un diacre, encouragea le bourreau qui n’osait pas lever la main, et reçut le coup fatal.
Saint Cyprien mourut le 14 septembre 258 et fut immédiatement honoré en Afrique, à Rome et ailleurs ; on inscrivit son nom dans le Communicantes du Canon romain de la Messe, seul martyr non romain mentionné dans cette prière. Il est actuellement fêté avec saint Corneille, le 16 septembre.
Jusqu’à la ruine de Carthage (698), le culte de saint Cyprien fut très en honneur et trois basiliques furent construites. Ses reliques furent ensuite rapportées à Lyon.
On conserve de saint Cyprien de nombreux écrits, parmi lesquels un commentaire du Pater, un traité sur l’habillement des vierges, sur la pratique de l’aumône, sur la patience, sur la pudeur, sur la jalousie, sur l’unité de l’Eglise ; c’est dans ce dernier qu’il proclame qu’ hors de l’Eglise, il n’y a pas de salut.
Jean Chrysostome
344-407
Ioannis, communément traduit par Jean en Occident, naquit à Antioche de Syrie vers 344 (349 ?), fils de Secundus et d’Anthuse, qui avaient déjà une fille. Secundus est un officier de l’armée syrienne.
Anthuse était déjà veuve à vingt ans et ne voulut pas se remarier ; elle s’occupa amoureusement de ses deux enfants. Jean écrit lui-même qu’il devait beaucoup au dévouement inépuisable et à l’affection éclairée de sa mère, qui se préoccupa de lui donner les meilleurs maîtres, intellectuels et spirituels.
A Antioche, Jean développa, dit-on, ses talents d’éloquence auprès d’un maître païen, Libanius. Excellent orateur en herbe, Jean ne se laissa pas gagner pour autant par la vanité ou les idées fausses, et demanda le baptême, qu’il reçut de l’évêque Mélèce, à dix-huit ans.
Jean avait un grand ami, Basile, qui lui aurait donné le désir de se retirer dans la solitude, mais sa mère le pria de bien vouloir attendre sa mort, le suppliant de ne pas “la laisser veuve une seconde fois”, à quoi le bon Jean acquiesça, demeurant sous le toit maternel à Antioche. Il reçut bientôt l’ordre de lecteur. Il s’imposa dans le clergé par sa science, mais surtout par sa sainteté. Il soutenait les âmes en peine ou tentées, il gagna à la foi des Maxime et des Théodore, qui furent de saints évêques à Séleucie et à Mopsueste.
Il fut désigné, avec Basile, pour recevoir l’épiscopat, mais par un stratagème plein d’humour et d’amitié, il réussit à faire consacrer son ami Basile, tout en se cachant et échappant ainsi à la consécration, que son humilité lui faisait craindre.
Peu après, la pieuse maman Anthuse remit son âme à Dieu, laissant son fils libre de gagner la vie solitaire (374). Au bout de quatre ans, cependant, il dut regagner Antioche à cause d’une maladie d’estomac.
Il est ordonné diacre en 381, prêtre en 386. C’est de cette période, jusqu’en 398, que datent ses célèbres homélies, qui lui valurent son surnom de Chrysostome, Bouche d’Or.
A la mort de l’évêque Nectaire de Constantinople (397), un seul nom était dans tous les cœurs pour lui succéder, celui de Jean., qui fut donc consacré en 398.
Le nouveau patriarche de Constantinople continua sa sainte vie, aussi ascétique et pauvre qu’il le pouvait, dormant et mangeant peu, recevant les pauvres, cherchant à redresser les défauts de son clergé, lui rappelant en particulier le devoir du célibat, la pauvreté et la modestie de leur vie.
Jean Chrysostome dut combattre durement ce qui restait encore d’arien, de païen et de novatien dans son nouveau diocèse. Plusieurs incidents marquants, mais trop longs à résumer, finirent par lui rendre hostile l’impératrice elle-même, Eudoxie.
Protégé par elle, Théophile d’Alexandrie convoqua le conciliabule du Chêne (403), qui déposa Jean et le condamna à l’exil, sentence bientôt confirmée par l’empereur, mais un mouvement de foule obligea l’impératrice à faire marche arrière. Peu après, un nouvel incident ralluma les cendres, et Jean fut, dans un premier temps, détenu dans son propre palais épiscopal, puis l’empereur lui intima l’ordre de partir, peu après la Pentecôte de 404.
On ne manqua pas de rejeter sur lui un grave incendie qui détruisit la basilique Sainte-Sophie et le Sénat, et qui occasionnèrent le martyre de Tigre et Eutrope (v. 12 janvier). Un appel à l’arbitrage du pape Innocent Ier (v. 12 mars) échoua.
Sur le siège de Constantinople, on remplace Jean par Arsace, un vieillard, auquel succède Atticus, un ennemi acharné de Jean.
L’évêque fut traîné jusqu’à Cucuse, à l’autre bout de la Cappadoce, sur les frontières de la Cilicie dans la Petite Arménie. On connaît pas mal de détails sur cet exil par les lettres-mêmes que Jean put faire parvenir à Olympiade, une sainte veuve de Constantinople, et à ses amis fidèles.
On passa par Nicée, où il put se reposer et même s’intéresser à l’évangélisation de la Phénicie. En route pour Césarée de Cappadoce, il fut en revanche mal reçu par certains évêques. Après soixante-dix jours de voyage, on arriva à Cucuse. Il ne s’y trouva pas si mal qu’il le craignait. De là, il continuait à veiller sur les missions en Cilicie, en Phénicie, en Perse, tout en gardant malgré tout des contacts avec ses amis de Constantinople et d’Antioche.
Ses amis crurent bon de lui trouver une “meilleure” résidence et lui trouvèrent Pityonte, sur la côte orientale de la mer Noire : il fallait retraverser l’Asie Mineure, mais du sud au nord (juin 407). Jean était épuisé, le voyage fut lent. On s’arrêta à Comane, où Jean remit son âme à Dieu, en prononçant encore : Gloire à Dieu pour toutes choses !
C’était le 14 septembre 407. La nouvelle traversa toute la chrétienté. Jean fut aussitôt honoré comme confesseur, et le pape Innocent demanda de le faire inscrire sur les diptyques des Églises d’Orient (414).
A Constantinople, Jean Chrysostome fut réhabilité sous l’empereur Théodose le Jeune. Le 27 janvier 438, on procéda à la translation de son corps de Comane à Constantinople.
Au concile de Chalcédoine (451), Jean Chrysostome fut proclamé Docteur de l’Église.
Pendant longtemps, la fête commune de Jean Chrysostome tant en Orient qu’en Occident fut placée au 27 janvier, jour anniversaire de la première translation, tandis que la mention de sa mort (ou dies natalis) était au 14 septembre. Récemment, la fête liturgique de saint Jean Chrysostome a été établie au 13 septembre, car le 14 est la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.
Selon une tradition, le corps de saint Jean Chrysostome fut plus tard rapporté à Rome, et déposé dans la basilique Vaticane (741). On l’y vénère en effet. Peut-être que la science moderne pourra confirmer un jour l’origine de ces précieuses reliques.
Maternus de Trèves
† 4. siècle
Maternus fut le troisième évêque de Trèves, mais on n’en peut pas préciser davantage les dates. Ce fut au début du quatrième siècle.
Qu’il ait été disciple de s.Pierre n’est sûrement pas à prendre à la lettre historique ; sa fidélité totale et inconditionnelle à la doctrine romaine lui a valu le juste éloge de disciple du Premier Apôtre. On prétend qu’il en possédait le bâton pastoral…
En 313, il fut un des trois évêques convoqués d’urgence à Rome pour se prononcer sur Cæcilianus et les donatistes.
En 314, Maternus participa au concile d’Arles comme évêque de Cologne. Maternus est en effet considéré comme le premier évêque de Cologne. Il se peut que Maternus dirigea les fidèles de Trèves, Cologne et Tongres, puis se réserva Cologne en laissant Trèves et Tongres à d’autres évêques.
On pense qu’il mourut vers 328.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Maternus de Trèves au 14 septembre.
Alberto de Jérusalem
1149-1215
Alberto Avogadro vint au monde en 1149 à Gualtieri (Parme, Italie N).
Ses nobles parents le préparèrent à l’état ecclésiastique et lui firent étudier la théologie, puis le droit canonique et le droit civil. En suite de quoi, Alberto entra chez les chanoines réguliers à Mortara, dont il devint le prieur général en 1180.
En 1183, et malgré ses résistances, on le fit évêque de Vercelli, où pendant vingt années il sut remettre dans le diocèse un sage équilibre entre le spirituel et le temporel.
Il démontra ainsi un art merveilleux de conciliateur ; on le choisit alors comme médiateur entre Rome et l’empereur Frédéric Barberousse. L’heureux résultat de cette mission fut d’une part que l’empereur lui accorda le titre de Prince d’empire et mit l’Eglise de Vercelli sous sa protection, d’autre part que le pape lui confia d’autres missions en Haute-Italie, notamment la réconciliation entre Parme et Plaisance, où Alberto réussit pleinement.
En 1204, le choix du nouveau patriarche de Jérusalem tomba sur Alberto, dont on connaissait les capacités et les vertus. Même le pape regretta de devoir s’en séparer, mais il imposa à Alberto l’obéissance.
Légat du pape jusqu’à sa mort, Alberto arriva en Terre Sainte dès 1206 et s’installa à Saint-Jean-d’Acre, la ville de Jérusalem étant retombée au pouvoir islamique.
Une de ses premières réalisations fut la rédaction, très mesurée, des coutumes des premiers ermites du Mont-Carmel, sur l’invitation de saint Brocard, alors prieur général des ermites ; Alberto réussit à trouver un merveilleux équilibre entre les habitudes des ermites palestiniens et ceux d’origine européenne ; cette règle fut confirmée par le pape ; malheureusement, l’original a été perdu, mais Alberto est toujours considéré comme le premier législateur de l’Ordre du Mont-Carmel.
Le patriarche bénit le mariage de Jean de Brienne et Marie de Montferrat, et les couronna, en 1210.
Alberto s’employa activement à maintenir la paix entre les chefs et les communautés chrétiennes, ainsi qu’entre les Chrétiens et les Musulmans.
En 1213, le pape l’invitait au concile de Latran qui devait s’ouvrir en 1215, mais il ne put s’y rendre, et voici pourquoi. Alberto avait dû intervenir de façon disciplinaire et déposer, pour sa mauvaise conduite, le Maître de l’hôpital du Saint-Esprit en lui nommant un remplaçant. Le 14 septembre, tandis que le patriarche Alberto célébrait l’office de la Sainte Croix à Saint-Jean-d’Acre, le ministre déposé, furieux, se porta contre le digne patriarche et le poignarda.
Certains ont donné à Alberto le titre de martyr, qu’il ne méritait pas à proprement parler, car il ne fut pas assassiné en haine de la foi, mais par esprit colérique et vengeur. Pour autant, Alberto de Jérusalem, qu’il ne faut pas confondre avec un homonyme de Bethléem, a très vite reçu un culte, qui fut approuvé en 1609.
Saint Alberto était autrefois fêté le 8 avril, mais il a été replacé à son dies natalis, le 14 septembre, au Martyrologe.
Notburge de Rotenburg
1265-1313
Notburge vit le jour vers 1265 à Rotenburg, un village du Tyrol (Autriche), dans la vallée inférieure de l’Inn.
Son père, très pauvre, la plaça comme cuisinière vers 1283 chez le comte Heinrich et son épouse Otilia, les seigneurs du lieu.
Notburge accomplissait son travail avec toute son énergie, mais surtout avec toute sa foi. Elle priait, exhortait les domestiques à se corriger, allait donner aux pauvres les restes du repas.
Tous les soirs, les pauvres accouraient pour recevoir leur «festin», mais aussi les pieuses paroles de Notburge.
Ottilia, avare et dure, lui enjoignit de donner ces restes aux porcs et non plus aux pauvres. Notburge alors leur partagea son propre repas. Le manège dura quelque temps, jusqu’à ce qu’Ottilia demanda à son mari de surveiller lui-même leur servante. Un soir, le seigneur surprit Notburge et lui demanda ce qu’elle portait ; ouvrant son manteau, elle laissa tomber… des copeaux de bois et, de la cruche, ne sortit que de la vulgaire eau de lessive : Dieu avait ainsi protégé Notburge et le comte n’eut plus qu’à aller raconter les choses à sa femme.
Au lieu d’admirer le prodige, ils renvoyèrent Notburge. Mal leur en prit : Ottilia fut prise de fièvre et mourut, assistée d’ailleurs par Notburge qui l’aida à mourir en de meilleurs sentiments.
Ottilia devait cependant expier sa dureté et l’histoire dit qu’on vit errer son âme parmi les pourceaux avec des cris horribles.
Quant à Notburge elle alla servir un cultivateur dans la proche localité d’Eben, qui lui permit de vaquer à sa piété et, en particulier, d’être exemptée de tout travail après l’Angelus du soir, y compris les veilles des dimanches et fêtes.
Or un samedi soir de l’été, quand les moissonneurs se hâtaient de faucher la récolte, on voulut forcer Notburge à travailler à l’heure de l’Angelus du soir. Notburge jeta en l’air sa faucille, qui resta suspendue aux yeux de tous. Notburge continua sa vie, amenant la prospérité dans la ferme de son patron.
Mais son ancien patron n’eut que des revers et s’en vint un jour supplier Notburge de lui pardonner sa dureté, et de revenir.
Notburge accepta (on ne dit pas comment elle put quitter Eben si facilement) ; au château de Rotenburg, la vie heureuse reprit, les pauvres revinrent avec joie bénéficier de la bonté de Notburge et, sur les conseils de celle-ci, le comte se réconcila avec son frère. Le comte se remaria, et ses enfants imitèrent sa bonté envers les pauvres.
Notburge resta encore dix-huit ans à Rotenburg et y mourut saintement à quarente-sept ans, le 14 septembre 1313.
Certaines sources décalent d’un demi-siècle les dates de Notburge, la faisant naître vers 1313 et donc mourir vers 1360.
Les faits extraordinaires ne s’arrêtèrent pas à la mort de Notburge. Suivant les désirs de Notburge de son vivant, le comte plaça son corps sur un char tiré par deux bœufs, les laissant s’acheminer d’eux-même au lieu où Notburge devait être inhumée. Les bœufs partirent, franchirent à pieds secs l’Inn qui s’écarta comme le Jourdain devant les Israélites, et gagnèrent la chapelle d’Eben. A la stupéfaction générale de l’immense foule qui suivait le cortège, les bœufs pénétrèrent dans la chapelle (dont le portail devait être singulièrement large !) et en ressortirent peu après, sans le cercueil : personne d’autre que des Anges n’avait pu ensevelir Notburge si rapidement au pied de l’autel.
Les critiques historiens émettent quelques doutes sur l’historicité totale de tous ces faits. Il reste que les nombreux miracles opérés en ce lieu ont nécessité la construction d’une vaste église.
Le culte de Notburge fut reconnu en 1862 et le Martyrologe la mentionne au 14 septembre.
Giulia Crostarosa
1696-1755
Giulia Marcella Santa Crostarosa naquit à Napoli (Italie) le 31 octobre 1696, dixième des douze enfants d’un noble magistrat, Giuseppe Crostarosa et de Paola Battistini Caldari.
De cette grande fratrie, un devint prêtre et jésuite, trois furent moniales, dont notre Giulia.
Une enfance heureuse et une formation soignée rythmèrent les années de l’enfance et de l’adolescence.
En 1713, entendant l’appel à la vie consacrée, elle fit personnellement le vœu de chasteté et, en 1718 entra chez les Carmélites de Naples. Mais ce monastère fut supprimé en 1723, aussi revint-elle dans sa famille puis entra chez les Visitandines d’Amalfi (Salerno), avec le nom de Maria Celeste du Saint-Désert.
En 1725, elle se sentit interpellée intérieurement - peut-être même eut-elle une vision du Christ - à fonder une nouvelle famille religieuse, dont elle rédigea la règle, vivement encouragée par son directeur spirituel et par la maîtresse des novices.
Après bien des difficultés - car l’Ennemi s’oppose toujours aux initiatives heureuses - et sur l’influence déterminante de s.Alphonse de’ Liguori (v. 1er août), naquit enfin l’Ordre du Très Saint Sauveur, dont l’appellation définitive sera Ordre du Très Saint Rédempteur, avec l’approvation pontificale en 1750.
Mais le Diable s’acharna : Mère Maria Celeste fut éloignée et isolée de sa propre communauté, et même privée de l’Eucharistie, pendant sept années. En 1738, on lui «permit» de s’installer à Foggia, où elle ouvrit alors une maison avec quelques consœurs, et où elles purent enfin recevoir beaucoup de jeunes filles.
Le but de cette nouvelle famille était de vivre et témoigner la mémoire du Christ Rédempteur dans toutes les activités. Selon Maria Celeste, il fallait viser à une imitation parfaite de la vie du Christ et concevoir un réel amour rédempteur envers toutes les âmes. A l’image du Christ, Maria Celeste vécut de nombreux obstacles et incompréhensions, dans une inaliénable disponibilité pacifique.
Elle eut aussi des expériences mystiques, des dons surnaturels de lecture des âmes.
Mère Maria Celeste s’éteignit à ce monde le 14 septembre 1755, en la fête de la Croix, qu’elle avait si amoureusement embrassée.
Giulia Crostarosa fut béatifiée en 2016, et inscrite au Martyrologe le 14 septembre. En raison de la fête de la Croix célébrée en ce jour, l’Ordre fête sa Fondatrice le 11 septembre.
Claude Laplace
1725-1794
Claude était né le 15 novembre 1725 à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).
Prêtre du diocèse d’Autun, il était curé à Saint-Jean de Moulins.
C’était un homme intérieur, large envers les pauvres, très versé dans toutes les sciences ecclésiastiques. Dans ses devoirs pastoraux, il se montra excellent dans la conduite des âmes et dans la prédication.
Après avoir longtemps édifié le peuple de Dieu dans son diocèse par son zèle et sa réputation, il fut déporté sur le Deux-Associés à Rochefort, avec des centaines d’autres prêtres. Là il édifia encore tous ses Confrères par ses vertus et ses lumières.
Son âge aurait dû lui éviter la déportation. Quoique septuagénaire et affaibli, il résista longtemps, avant d’être frappé par la contagion.
Il mourut le 14 septembre 1794, en la fête de la Sainte Croix, sur l’Île Citoyenne (Île Madame), et fut béatifié en 1995.
Gabriel-Taurin Dufresse
1750-1815
Gabriel-Taurin naquit à Lezoux (Puy-de-Dôme) le 8 décembre 1750, le jour où serait établie un siècle plus tard la fête de l’Immaculée Conception de Marie.
Après avoir fréquenté l’école de son village, il vint au collège de Riom, puis au lycée Louis-le-Grand, à Paris où il intégra le séminaire de Saint-Sulpice.
Diacre, il entra au séminaire des Missions Etrangères (1774), et fut ordonné prêtre cette même année.
En 1775, il partit pour la Chine, dont il avait déjà entendu parler par un missionnaire, durant ses études au collège.
En 1776, de Macao, déguisé en Chinois, il pénétra à l’intérieur de la Chine, atteignit le Sichuan… et fut une première fois emprisonné à Pékin, mais relâché.
Il apprit le chinois et fut envoyé dans le nord, où il put exercer son ministère sacerdotal pendant une dizaine d’années.
En 1784, lors d’une période de persécution, Gabriel fut arrêté, mais réussit à s’évader dans une famille amie : là, il reçut une lettre de l’évêque lui enjoignant de se livrer, pour ne pas envenimer la situation et provoquer d’autres représailles.
Gabriel obéit : il se livra et, conduit à Tchen-Tout, fut remis en prison en février 1785. Transféré peu après à Pékin avec l’évêque et deux autres missionnaires, il subit de pénibles interrogatoires et fut tout de même relâché en novembre.
C’est durant cette même période qu’un soldat chinois fut bouleversé par la foi et la patience du père Gabriel, se convertit et devint prêtre : Augustin Zhao Rong sera aussi martyrisé en 1815, le 21 mars.
Pour déjouer la surveillance des autorités (qui lui interdisaient de retourner au Sichuan), le père Gabriel partit pour Macao et de là entra à nouveau au Sichuan (1789).
Son activité fut débordante : il baptisa, confessa, se déplaçant sans cesse d’une communauté à l’autre. Il y eut jusqu’à plus de deux mille baptêmes par an.
En 1800, il fut nommé évêque coadjuteur (avec le titre d’évêque de Tabraca) puis, l’année suivante, vicaire apostolique pour le Sichuan.
En 1803, il y tint un synode, successivement ratifié par Rome et proposé comme exemple aux autres régions de Chine.
En 1805, la persécution reprit, et Mgr Dufresse dut rejoindre la clandestinité, sans pour autant cesser ses activités, y ajoutant aussi la pastorale sur les territoires de Tchen-tou et de Tsong-king Tcheou. Traqué, et finalement signalé par un néophyte qui fut battu pour parler, il fut arrêté en mai 1815.
Conduit à Tchen-Tou avec d’autres Chrétiens qui, eux, furent condamnés à l’exil, il fut condamné à mort et exécuté le jour de la fête de la Sainte Croix, le 14 septembre 1815, par décapitation.
Sa tête fut recueillie par des bonzes respectueux, qui la remirent à un prêtre chinois. Depuis, cette précieuse relique, ainsi que les restes du Missionnaire, furent rapportés au Séminaire des Missions Etrangères de Paris.
Mgr Gabriel-Taurin Dufresse fut béatifié en 1900 : c’est par erreur qu’on lui a alors accolé le prénom de Jean avant celui de Gabriel. Depuis, il lui a été conservé dans la liturgie : Mgr «Jean-Gabriel Dufresse» a été canonisé en 2000 mais, depuis, a perdu son prénom johannique.
La fête liturgique des Martyrs chinois a été établie au 9 juillet : ce jour-là on commémore Mgr Gabriel-Taurin Dufresse en même temps qu’Augustin Zhao Rong.
Yi Yang-deung Petrus
? -1868
Yi Yang-deung Petrus est un laïc coréen né en Chungcheong-do (Corée S).
Il fut décapité à Ulsan (Gyeongsang-do) le 14 septembre 1868 et béatifié en 2014.
Gim Jong-ryun Lucas
1819-1868
Gim Jong-ryun Lucas est un laïc coréen né en 1819 à Gongju (Chungcheong-do, Corée S).
Il fut décapité à Ulsan (Gyeongsang-do) le 14 septembre 1868 et béatifié en 2014.
Heo In-baek Iacobus
1822-1868
Heo In-baek Iacobus est un laïc coréen né en 1822 à Gimhae (Gyeongsang-do, Corée SS).
Il fut décapité à Ulsan (Gyeongsang-do) le 14 septembre 1868 et béatifié en 2014.
Manuel Álvarez Álvarez
1871-1936
Il naquit le 16 mars 1871 à Llanuces (Asturies) et fut baptisé le lendemain.
Entré dans la communauté dominicaine de Ocaña, il y fit la profession en 1891 et fut ordonné prêtre en 1899.
En 1903, il partait pour le Vénézuéla où, pendant sept années, il exerça son ministère sacerdotal à Caracas ; devenu supérieur de son couvent, il développa le culte au Sacré-Cœur.
En 1910, sa santé l’obligea à revenir en Espagne.
Il resta dans les couvent d’Ávila, puis de Madrid, où il travailla pendant dix-huit ans.
Retiré dans le couvent, il dut l’abandonner en juillet 1936, pour aller se réfugier dans une maison charitable.
Il s’attendait au martyre et avait écrit que, si la persécution le destinait à être une victime, il aurait la gloire d’être un martyr du Christ.
Il fut arrêté le 13 septembre 1936 ; les miliciens voulurent le forcer à blasphémer, puis le portèrent à la tchéka Saint-Bernard (un couvent réquisitionné par le Front Populaire), avant d’aller le fusiller sur la route de El Pardo (Madrid) la nuit suivante. Il avait soixante-cinq ans.
Le père Manuel mourut donc au matin du 14 septembre 1936, et fut béatifié en 2007.
Florencio Arnáiz Cejudo
1909-1936
Florencio (Florent) naquit le 10 mai 1909 à Espinosa de Cerrato (Palencia), benjamin des quatre enfants d’une famille de cultivateurs.
Il fut suffisamment intelligent et sérieux pour que le maître d’école lui confiât la formation des plus petits. Il aimait rendre service, il aimait être servant de messe à l’église.
Un jour, un de ses amis lui dit : Moi, je vais à Escoriaza, pour être Religieux. Et Florencio : Et pourquoi pas moi, alors ? A Escoriaza se trouvait le noviciat des Marianistes.
Il y alla, fit les premiers vœux en 1926, passa le diplôme de Magistère, et se retrouva maître des petits enfants, à Jerez puis à Madrid en 1933.
Il était toujours à l’affût des nouveautés pédagogiques et pastorales.
En 1934, il fit la profession perpétuelle ; et demanda de perfectionner ses connaissances en français.
Le 18 juillet 1936, il restait quatorze Marianistes. Le 24, des miliciens vinrent occuper l’établissement en même temps qu’une commission gouvernementale ; ils se disputaient leur «proie». A peine entrés, des miliciens tinrent en joue les Religieux tandis que d’autres allaient à la recherche des fameuses «armes», qu’ils ne trouvaient jamais ! Ils repartirent, mais avec les Religieux, dont ils vérifièrent les papiers et qu’ils laissèrent libres, leur conseillant même de «disparaître».
Les trois Frères Florencio, Joaquín et Sabino se réfugièrent chez des connaissances, où ils retrouvèrent un père et un frère dominicains (voir : Manuel Álvarez et Teófilo Montes).
Le 12 septembre, ce fut la dernière «fête» : le Saint Nom de Marie, fête patronale des Marianistes. Ce jour-là le portier les dénonça.
Le 13 septembre, irruption des miliciens, qui fouillèrent l’appartement de fond en comble ; voyant tant de livres et d’objets de piété, l’un dit : C’est tout des trucs de curé, ici.
On emmena les Religieux à la tchéka, le couvent des Salésiennes réquisitionné, où ils furent rapidement jugés et condamnés à mort, leur délit étant d’être religieux.
En attendant l’exécution, un boxeur professionnel «s’entraînait» sur les victimes.
Aux premières heures du 14 septembre 1936, fête de la Croix, ils furent fusillés sur la route de El Pardo. A la fin de la guerre, c’est un ancien élève qui reconnut la photographie des Frères.
Florencio et ses Confrères furent béatifiés en 2007.
Joaquín Ochoa Salazar
1910-1936
Joaquín naquit le 16 avril 1910 à Villanueva de Valdegovia (Álava, Espagne), dans une famille unie de quatre filles et deux garçons.
Le père, étant employé du Conseil provincial d’Álava, fut nommé à Peñacerrada, où enseignaient les Marianistes.
Joaquín fréquenta ce collège, et demanda à être admis au noviciat.
Il fit les premiers vœux en 1928, et en 1935, la profession perpétuelle ; après Escoriaza, il se trouvait depuis 1932 dans la maison de Madrid, pour préparer sa licence d’Histoire, en même temps qu’il s’occupait des enfants.
Dans sa demande de vœux, il avait écrit : Je demande à être pour toujours inscrit sous l’étendard de Marie, pour travailler à son honneur jusqu’à l’heure de succomber à son service.
Le 18 juillet 1936, il restait quatorze Marianistes. Le 24, des miliciens vinrent occuper l’établissement en même temps qu’une commission gouvernementale ; ils se disputaient leur «proie». A peine entrés, des miliciens tinrent en joue les Religieux tandis que d’autres allaient à la recherche des fameuses «armes», qu’ils ne trouvaient jamais ! Ils repartirent, mais avec les Religieux, dont ils vérifièrent les papiers et qu’ils laissèrent libres, leur conseillant même de «disparaître».
Les trois Frères Florencio, Joaquín et Sabino se réfugièrent chez des connaissances, où ils retrouvèrent un père et un frère dominicains (voir : Manuel Álvarez et Teófilo Montes).
Le 12 septembre, ce fut la dernière «fête» : le Saint Nom de Marie, fête patronale des Marianistes. Ce jour-là le portier les dénonça.
Le 13 septembre, irruption des miliciens, qui fouillèrent l’appartement de fond en comble ; voyant tant de livres et d’objets de piété, l’un dit : C’est tout des trucs de curé, ici.
On emmena les Religieux à la tchéka, le couvent des Salésiennes réquisitionné, où ils furent rapidement jugés et condamnés à mort, leur délit étant d’être religieux.
En attendant l’exécution, un boxeur professionnel «s’entraînait» sur les victimes.
Aux premières heures du 14 septembre 1936, fête de la Croix, ils furent fusillés sur la route de El Pardo. A la fin de la guerre, c’est un ancien élève qui reconnut la photographie des Frères.
Joaquín Ochoa Salazar et ses Confrères furent béatifiés en 2007.
Sabino Ayastuy Errasti
1911-1936
Sabino naquit le 29 décembre 1911 à Otala-Selay (Guipuzcoa, Espagne), avant-dernier des sept enfants d’un père qui mourra bientôt..
Garçon délicat, il avait un caractère très violent et parfois coléreux, dont il se repentait dans des actes d’humilité émouvants.
Sabino demanda à être admis au noviciat des Marianistes.
Il fit les premiers vœux en 1928 ; après Escoriaza et une brève parenthèse à San Sebastian, il se trouvait depuis 1933 dans la maison de Madrid, pour préparer sa licence d’Histoire, en même temps qu’il s’occupait des enfants.
Il fut aimé de ceux-ci. Il les aidait, les guidait dans leur vocation, leur répétait le mot de saint Paul : La volonté de Dieu, c’est que vous soyez saints.
Son grand désir : Vivre et mourir aux pieds de Notre-Dame.
Le 18 juillet 1936, il restait quatorze Marianistes. Le 24, des miliciens vinrent occuper l’établissement en même temps qu’une commission gouvernementale ; ils se disputaient leur «proie». A peine entrés, des miliciens tinrent en joue les Religieux tandis que d’autres allaient à la recherche des fameuses «armes», qu’ils ne trouvaient jamais ! Ils repartirent, mais avec les Religieux, dont ils vérifièrent les papiers et qu’ils laissèrent libres, leur conseillant même de «disparaître».
Les trois Frères Florencio, Joaquín et Sabino se réfugièrent chez des connaissances, où ils retrouvèrent un père et un frère dominicains (voir : Manuel Álvarez et Teófilo Montes).
Le 12 septembre, ce fut la dernière «fête» : le Saint Nom de Marie, fête patronale des Marianistes. Ce jour-là le portier les dénonça.
Le 13 septembre, irruption des miliciens, qui fouillèrent l’appartement de fond en comble ; voyant tant de livres et d’objets de piété, l’un dit : C’est tout des trucs de curé, ici.
On emmena les Religieux : en passant devant le concierge, Sagino le remercie et l’embrasse ; les Religieux furent conduits à la tchéka, le couvent des Salésiennes réquisitionné, où ils furent rapidement jugés et condamnés à mort, leur délit étant d’être religieux.
En attendant l’exécution, un boxeur professionnel «s’entraînait» sur les victimes.
Aux premières heures du 14 septembre 1936, fête de la Croix, ils furent fusillés sur la route de El Pardo. A la fin de la guerre, c’est un ancien élève qui reconnut la photographie des Frères.
Sabino et ses Confrères furent béatifiés en 2007.
Teófilo Montes Calvo
1912-1936
Il naquit le 2 octobre 1912 à Gumiel del Mercado (Burgos) et fut baptisé le 6 octobre suivant, frère aîné de neuf garçons.
La lecture de la vie de saint Dominique suscita en lui l’appel de Dieu.
Entré à l’école dominicaine de La Mejorada (Valladolid) en 1925, il commença le noviciat à Ávila en 1929.
La maladie l’obligea à repartir un certain temps dans sa famille, puis il travailla dans une ferme de Ventosilla, mais l’appel du couvent était plus fort.
Il revint à Ávila, où il fut portier, fit en 1933 la profession de Frère coopérateur, et fut envoyé à Madrid.
En 1936, le couvent fut assailli le 19 juillet et Teófilo dut l’abandonner pour aller se réfugier dans une famille charitable.
Il fut arrêté le 13 septembre 1936 ; les miliciens voulurent le forcer à blasphémer, puis le portèrent à la tchéka Saint-Bernard (un couvent réquisitionné par le Front Populaire), avant d’aller le fusiller sur la route de El Pardo (Madrid) la nuit suivante. Il allait avoir vingt-quatre ans.
Le frère Teófilo mourut donc au matin du 14 septembre 1936, et fut béatifié en 2007.