16 SEPTEMBRE
III.
S Priscus, premier évêque à Nocera, dont il est le patron principal ; on ne sait s'il fut martyr.
IV.
SS Abundius et Abundantius, avec Marcianus et Johannes, martyrs romains.
Ste Euphemia, vierge et martyre à Chalcédoine.
?
SS Victor, Felix, Alexander et Papias, martyrs à Rome.
V.
Ste Camelle, martyre à Ricaud, invoquée contre les maladies des yeux.
S Nynia, évêque écossais, d'origine bretonne.
VI.
S Principe, évêque au Mans : il eut quelques difficultés avec Clovis, qui avait fait assassiner au Mans son parent Rignomer, frère du roi de Cambrai.
VIII.
Ste Eugénie, abbesse au Mont Sainte-Odile.
IX.
SS Rogel et Serdieu (Abdallah), martyrs à Cordoue pour avoir osé prêcher l'Evangile dans la mosquée.
X.
Ste Ludmilla, grand-mère de s. Venceslas : la mère de celui-ci, païenne, la fit assassiner.
Ste Edith, vierge anglaise à Wilton, fille du roi Edgar.
XI.
S Victor III, pape éphémère († 1087), après avoir été un brillant abbé au Mont-Cassin.
XII.
S Vital, fondateur et abbé à Savigny.
XIII.
S Martín dit Sacerdos, abbé cistercien à Huerta puis évêque à Sigüenza, d'où il retourna à son abbaye.
XV.
B Louis Aleman, évêque en Arles ; de bonne foi il combattait la primauté romaine au profit de la suprématie du concile.
XVII.
Bx Dominicus Shobioye, Michael Timonoya et son fils Paulus, martyrs à Nagasaki.
S Juan Macias, berger espagnol, frère convers dominicain à Lima et portier.
XIX.
S Kim Tae-gŏn Andreas, premier prêtre coréen martyr, canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifié en 1995 :
Piaristes : près de Barcelone, le prêtre Ignasi Casanovas Perramón (*1893) ;
- béatifiés en 2001 :
Amigoniens : près de Valencia, le prêtre Salvador Ferrer Cardet (Laureano María de Burriana, *1884) ; les profès Manuel Ferrer Jordá (Benito María de Burriana) et Pablo Martínez Robles (Bernardino María de Andújar) (*1872, 1879) ;
- béatifiés en 2017 :
Diocésains : près d’Almería, Antonio Martínez García (*1892) ;
Clarétains : près de Barcelone, Joan María Alsina Ferrer, prêtre, et Antoni Perich Comas, profès (*1874, 1911).
Priscus de Nocera
3e siècle
Une dizaine d’évêques et de martyrs de ce nom sont vénérés. De l’un d’eux, il est dit qu’il fut un des soixante-douze disciples du Seigneur, que la Dernière Cène eut lieu chez lui à Jérusalem et qu’il vint en Occident dès le premier siècle. Il serait mort en 68, contemporain de s.Pierre.
A Capoue également on vénère un saint Priscus comme premier évêque.
Même s.Paulinus de Nole (v. 22 juin) a peut-être fait une confusion entre plusieurs Priscus, écrivant que le premier évêque de Nocera était aussi vénéré à Nole, ce qui n’est pas non plus invraisemblable.
Il est tout de même très probable que le premier évêque de Nocera vécut au moins au troisième siècle.
On lui attribue quelques miracles étonnants.
Le premier est que, ayant célébré les Saints Mystères très tôt et seul, il fut accusé d’hérésie (!). Il devait se présenter au pape pour se justifier ; mais n’ayant rien à offrir au Pontife romain, il convainquit un troupeau d’oies de le suivre jusqu’à Rome, où il les remit au pape (si l’on connaissait le nom de ce pape, on aurait une précision au sujet de la date de l’événement). Toujours est-il que le pape, illuminé par une apparition angélique qui disculpait totalement Priscus, le renvoya avec une énorme fontaine de marbre, que Priscus transporta simplement sur deux genisses. On peut encore la voir sur une place de Nocera.
Après ce deuxième miracle, on en signale un troisième, à la mort de Priscus. Celui-ci, sentant arriver sa dernière heure, alla demander aux ossements de ses sœurs de lui faire un peu de place : les ossements se déplacèrent en effet et Priscus s’y coucha pour rendre le dernier soupir.
Ce dernier «miracle» pourrait contredire la tradition qui fait de Priscus un martyr.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Priscus de Nocera au 16 septembre.
Abundius du Mont Soratte
† 304
Les historiens ont abandonné les textes se rapportant à Abundius.
On le donnait comme prêtre, accompagné d’un diacre nommé Abundantius.
Ils auraient ressuscité par leurs prières le fils, Iohannes, d’un certain personnage nommé Marcianus.
Sur ordre de Dioclétien, ils auraient été décapités tous les quatre, au nord de Rome, vers le Mont Soratte le long de la Via Flaminia.
Actuellement, seul s.Abundius est nommé dans le Martyrologe Romain avec ses Compagnons, au 16 septembre.
Euphemia de Chalcédoine
284-305
Il existe différentes versions du martyre d’Euphemia. En voici une.
Le père d’Euphemia était un sénateur, Philophronos, marié à Theodosia.
Ils vivaient à Chalcédoine (auj.Kadıköy, Istanbul, Turquie).
Or le gouverneur fit donner l’ordre à tous les habitants de venir adorer l’idole d’Arès et de lui offrir des sacrifices.
Une ciquantaine de Chrétiens refusèrent, parmi lesquels notre Euphemia. Ils restèrent dans une maison où ils priaient intensément. La maison fut découverte, les Chrétiens arrêtés et torturés.
Fou de rage devant la fermeté de ces Chrétiens, le gouverneur les envoya à l’empereur Dioclétien pour les juger ; il garda seulement Euphemia, espérant que, une fois seule, cette jeune fille aurait cédé.
Mais Euphemia résista aux fausses promesses de richesse du gouverneur. Elle fut alors soumise à diverses tortures, dont elle sortit indemne à chaque fois : la roue garnie de couteaux tranchants s’immobilisa ; le four chauffé à bloc effraya les bourreaux qui y virent deux anges redoutables ; elle marcha sans se blesser sur un faux tapis de gazon qui recouvrait une quantité de lames tranchantes ; les bêtes lâchées contre elle la respectèrent.
Euphemia ne mourut d’aucune de ces tortures ; mais bientôt elle rendit l’âme et un terrible tremblement de terre mit en fuite et les gardes et les badauds, de sorte que les parents purent reprendre son corps et l’enterrer dignement. Ce devait être vers 305.
Sainte Euphémie fut immensément vénérée, jusqu’en Espagne ou en Autriche. De plus, le concile de Chalcédoine (451), fut célébré dans son église, ce qui la rendit, si l’on peut dire, encore plus célèbre.
Le Martyrologe Romain mentionne sainte Euphemia de Chalcédoine au 16 septembre.
Victor, Felix, Alexander et Papias de Rome
?
On commémore ces quatre Martyrs ensemble, sans connaître mieux leur identité, leur vie, leur martyre. La période de leur mort est simplement inconnue.
Victor était peut-être un évêque : aurait-il été arrêté dans sa province et amené à Rome ? Certains ont pensé l’identifier avec le pape s.Victor 1er (v. 28 juillet).
Leurs corps furent ensevelis à Rome, sur la voie Nomentane, au lieu-dit «près de la Chèvre».
Le Martyrologe Romain mentionne les saints Victor, Felix, Alexander et Papias de Rome au 16 septembre.
Nynia d’Ecosse
† 432
De cet évêque écossais assez peu connu, on s’en remettra utilement au jugement de s.Bède (v. 26 mai) :
Les Pictes du Sud avaient abandonné l’erreur de l’idolâtrie et reçu la foi en la vérité par la prédication de l’évêque Nynia, très révérend et très saint ; c’était un homme de la nation des Bretons, qui avait fait des études régulières à Rome sur la foi et les mystères de la vérité.
Son siège épiscopal, remarquable par une église dédiée à saint Martin évêque, où Nynia lui-même repose avec plusieurs saints, est maintenant aux mains des Angles. Ce lieu, contigu à la province de Bernicie, est appelé par le peuple ‘Ad candidam casam’ {Près de la Maison Blanche}, car il fit une église de pierre, ce qui est insolite chez les Bretons.
Il serait mort vers 432.
Le nom lui-même de Nynia a reçu une multitude de variantes : Nynia, Nyniga, Ringan, Lingan, Roman, Trinyon, Trinian, Triman, Truinnein, Truyons. En latin : Ninianus, bien sûr, mais aussi Nennius, Nemnius, Nemnivus. Il y aurait certainement des formes celtiques ou irlandaises. Ces nombreuses variantes peuvent attester la grande diffusion du culte envers s. Nynia.
Il existe aussi un Livre des Miracles de s.Nynia, dont apparemment on ne peut disposer du texte.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Nynia d’Ecosse au 16 septembre.
Rogelio et Servodeo
† 852
Au Martyrologe du 15 septembre, on a mentionné deux Martyrs, Emilas et Jeremías, qui devaient être exécutés dans l’après-midi.
Ils étaient encore en prison quand on leur adjoignit deux autres Chrétiens, Rogelio et Servodeo.
Rogelio était un moine déjà âgé, eunuque, originaire probablement de Grenade.
Servodeo (traduction de Abdallah, serviteur de Dieu), était un autre eunuque depuis l’enfance, qui accompagnait Rogelio. Il venait, lui, d’Orient.
Le désir commun de ces deux amis était de donner leur vie pour extirper du sol espagnol l’erreur musulmane. Un jour ils profitent d’une réunion de prière dans la mosquée pour s’y introduire et, sans autre entrée en matière, se mettent à prêcher l’Évangile à la foule, promettant le ciel aux justes, et l’enfer aux impies.
On imagine la bousculade, les protestations, les insultes, les coups et déjà les mauvais traitements. Un juge put imposer le silence et ordonner d’enfermer les deux Témoins chrétiens, qui retrouvent ainsi nos Emilas et Jeremías, juste avant leur supplice.
On met aux fers Rogelio et Servodeo, avec des chaînes pesantes et meurtrières. Bien affaiblis, ils ont encore l’audace de proclamer leur foi intacte.
La sentence ne tarde pas : on leur coupera les mains, puis les pieds, puis la tête.
Infiniment heureux de mourir pour leur foi, les deux sont impatients d’attendre.
Un récit contemporain exalte ce moment : La gentilité elle-même, stupéfaite d’un tel spectacle, commençait à juger le christianisme avec je ne sais quoi qui sentait l’indulgence. Donc, placés au lieu de la décapitation, les saints martyrs, avant même l’avertissement du licteur, tendent les mains, présentent les bras : le fer tombe sur l’articulation, et les mains sautent de part et d’autre. Puis les jambes sont amputées. Ils ne montrèrent aucune tristesse ; finalement, le cou tranché, ils s’écroulèrent. Leurs cadavres tronqués, accrochés à des fourches, sont placés au delà du fleuve parmi les croix des autres.
C’était le 16 septembre 852, jour où les deux saint martyrs Rogelio et Servodeo sont commémorés au Martyrologe.
Victor III
1086-1087
Danferius de Benevento prit le nom de Desiderius en entrant en religion.
Il était né de famille princière en 1027, son père étant le prince lombard Landolfo V. Danferius fut d’abord ermite à La Cava, avant d’entrer au monastère bénédictin de Bénévent.
Quand l’abbé du Mont-Cassin fut élu pour devenir Étienne IX (1058), il lui succéda, pour un abbatiat glorieux qui dura près de trente ans. C’est pendant cette période que le Mont-Cassin devint une abbaye magnifique et célèbre.
Peu après, le même Étienne IX élève Desiderius au cardinalat et l’envoie comme représentant pontifical auprès de l’empereur Isaac Commène ; malheureusement, la rencontre n’aboutit pas à la résolution du schisme.
A Étienne IX succédèrent Nicolas II, Alexandre II, et surtout Grégoire VII. Recueillir l’héritage et continuer la réforme de saint Grégoire VII était une charge redoutable, à laquelle fut appelé Desiderius, qui prit le nom de Victor.
L’élection s’était faite en plusieurs temps : Grégoire VII l’aurait lui-même désigné comme “papable”, mais les cardinaux réformateurs auraient mis en question cette élection. Puis il aurait été acclamé par les cardinaux sur pression du parti normand, qui connaissait bien Desiderius (il avait beaucoup travaillé à rapprocher les Normands du pape Grégoire VII). Mais Desiderius hésitait toujours. L’année suivante, toujours désigné, mais attaqué par le parti schismatique de Clément III (Guibert de Ravenne), il fait convoquer un concile à Capoue, où enfin il semble bien qu’il ait fait l’unanimité (1087).
Victor III n’était toujours pas consacré. Il commença par aller célébrer Pâques dans son monastère du Mont-Cassin, puis accepta de se faire consacrer en mai.
Toutefois l’antipape Clément III avait toujours ses partisans dans Rome. Victor III retourna au Mont-Cassin, d’où il convoqua un concile à Bénévent pour condamner Clément III, mais il condamna aussi, qui sait pourquoi, deux grands partisans de Grégoire VII, l’évêque Hugues de Die et l’abbé Richard de Saint-Victor à Marseille.
Il semble que Victor III ait aussi organisé une croisade contre les Sarrasins de Tunisie où, selon un auteur contemporain, cent-mille musulmans furent tués en un seul jour.
L’œuvre papale de Victor III s’arrête là : il mourut cette même année 1087, le 16 septembre, jour où il est mentionné au Martyrologe.
Victor III fut béatifié en 1727. En l’absence de canonisation officielle, c’est Léon XIII qui lui confirma son titre de Saint.
Son successeur sera Urbain II.
Note. Une curieuse histoire rapporte qu’en réalité Victor III était un enfant juif, ravi en Germanie et éduqué au monastère du Mont-Cassin ; devenu pape, il aurait reconnu être fils d’un célèbre Rabbin, et aurait alors disparu… On attendra sans doute longtemps encore les preuves historiques certaines.
Vital de Savigny
1050-1122
Vital naquit vers 1050 au village de Tierceville (Calvados), de Raimfroy et Roharde.
Quand il commença à fréquenter les écoles, ses condisciples, par déférence pour sa vertu, le surnommèrent le «petit abbé».
Ce trait rappelle la réputation qu’avait saint Basile durant ses études à Athènes (v. 1er janvier).
Vital, donc, alla étudier à Liège. Revenu dans son pays, il y ouvrit une école apostolique. Sa réputation grandit.
Mais tandis qu’il songeait à quitter son pays, le comte de Mortain, en fit son chapelain, et Vital le resta pendant environ vingt ans. Il s’évertua à ramener la paix autour de lui, et entre le comte et son épouse.
En 1093, ne rêvant que de la vie solitaire, Vital se retira, d’abord dans les environs de Mortain, et avec ses premiers disciples fonda une première communauté dite du Neubourg. D’autres communautés s’ouvrirent dans toute la région, particulièrement au désert de Dompierre, paroisse de Mantilly, diocèse de Séez.
Non loin de là se trouvait l’ermitage fondé par saint Guillaume Format (v. 24 avril). Dans un esprit de charité pour les âmes, Vital sortit de temps en temps de sa retraite en vue de combattre la licence et les désordres des mœurs ; il opéra des conversions et vit des disciples venir se grouper autour de son ermitage.
En 1105 Raoul de Fougères lui donna une partie de la forêt de Savigny pour y construire un monastère.
Vital s’appliqua à établir le bon ordre dans sa communauté, devenue nombreuse ; il lui imposa la règle de saint Benoît avec d’austères constitutions. En moins de quarante ans, l’abbaye prit de grands développements ; elle essaima en Angleterre et en Irlande.
On offrit à Vital le monastère de Château-Gontier ; il alla aussi à Saint-Sulpice-des-Chèvres (forêt de Pail), deux fois en Angleterre, appelé par saint Anselme (v. 21 avril) ; en 1106, il chercha vainement à empêcher la bataille entre Robert Courteheuse et Henri Beauclerc.
Le fondateur se dépensait pour l’accroissement de son œuvre, quand il sentit sa fin approcher ; il s’y prépara par un redoublement de ferveur. La nuit même qui précéda son trépas, il se rendit à l’office, mais ne put l’achever. Au moine qui demandait la bénédiction avant de lire la lecture, il dit : Que l’intercession de la sainte Vierge Marie nous unisse à l’assemblée des Anges !, et il expira, le 16 septembre 1122.
Un nuage lumineux remplit alors l’église d’un suave parfum.
Il y eut des miracles au tombeau de Vital. Le culte qu’on lui rendit aboutit à une fête en son honneur dans l’ordre de Cîteaux, en 1738. En 1793, les reliques furent profanées, mais on put les recueillir et les sauver.
De l’abbaye de Savigny ne restent que quelques pans de murs, magnifiques.
Saint Vital de Savigny est mentionné au Martyrologe le 16 septembre.
Martín de Hinojosa
1140-1213
Martín vit le jour vers 1140 à Deza (Soria, Castille, Espagne), de Miguel Muñoz, seigneur de Hinojosa (Finojosa) et courtisan d’Alonso VII, et de Sancha Gómez ; il fut parent de l’archevêque Rodrigo Jiménez de Rada.
A vingt ans, Martín entra au monastère cistercien de Cántavos, qui se transféra en 1162 à Huerta : c’est l’abbaye, encore existante, de Notre-Dame-de-Huerta.
Elu abbé du monastère dès 1166 (à vingt-six ans, mais certains disent : en 1185), Martín bénéficiera de l’appui des rois de Castille et Aragon, de la noblesse, mais aussi des petites gens qui collaborèrent à la construction des principaux bâtiments.
Il dut quitter le monastère quand il fut élu pour l’évêché de Sigüenza. Dans ce diocèse, il rétablit la discipline parmi les chanoines, en envoya quelques-uns à l’université de Paris. Il fut présent au chapitre général des Cisterciens en France.
Après quelques années d’activité pastorale (certains disent deux, d’autres huit), il revint dans son cher monastère en simple moine.
Mais il ne resta pas inactif. On l’appela pour l’inauguration du nouveau couvent de Notre-Dame de Óvila. C’est au retour qu’il s’éteignit, à Sotoca de Tajo, le 16 septembre 1213.
Son corps est conservé dans l’abbaye de Huerta ; son chef se trouve, dit-on, dans la cathédrale de Sigüenza, mais d’aucuns prétendent que cette dernière relique appartient à un autre évêque, saint Sacerdos, évêque de Limoges et connu comme saint Sardot ou Sardou (v. 5 mai). Il y aurait eu confusion, puis assimilation : Martín est surnommé Sacerdos dans le Martyrologe, qui le mentionne au 16 septembre.
Louis Aleman
1390-1450
Voici un nouvel exemple de personnage qui, dans la confusion du Grand Schisme d’Occident, combattit énergiquement, mais de bonne foi, le pape légitime, mais resta intimement attaché à la Vérité.
Louis Aleman naquit vers 1390 au château d’Arbent (Bugey, Ain).
Après ses études en Avignon, il sera diplômé en droit canonique. Son parent François de Conzié et son oncle archevêque de Narbonne lui obtinrent des promotions rapides.
En 1409, il fut chanoine et secrétaire de son oncle au concile de Pise ; en 1410, il fut légat du pape Alexandre V en France ; en 1417, il eut les titres de gardien de l’Eglise de Lyon et abbé au Puy.
Il assista au concile de Constance, où fut élu le pape Martin V, qui le nomma alors archevêque de Maguelone (1418), puis d’Arles (1423, puis gouverneur des Romagnes, de Bologne, de l’exarchat de Ravenne, puis cardinal de Sainte-Cécile au Transtévère (1426).
En 1428, une faction de Bologne le tint prisonnier pendant presque un mois.
Libéré, il se retira à Rome, dans une situation apparente de disgrâce ; mais durant l’interminable concile de Bâle (1431-1449), il regagnera un moment son diocèse d’Arles, puis apparaîtra au concile de Bâle en 1434, où il jouera un rôle très important. D’esprit conciliariste de par sa formation et ses relations, Louis s’opposait à l’autorité du pape et tenta même de le faire déposer.
Nommé président du concile en 1438 (et nommé aussi abbé commendataire de l’abbaye de Montmajour), il réussit, avec l’appui de l’empereur, à faire déposer le pape Eugène IV en 1439 et à faire élire pape Amédée VIII de Savoie, qui prit le nom de Félix V. Ce dernier fut évidemment excommunié par le pape légitime Eugène IV, qui de conséquence priva aussi Louis Aleman de toutes ses charges.
Mais Louis comprit son erreur ; il convainquit Félix V d’abdiquer (1449) et le nouveau pape Nicolas V restitua à Louis tous ses honneurs, le nommant même son légat en Allemagne.
Louis revint enfin à Arles, où il n’avait plus reparu depuis 1434. Il mourut de la peste le 16 septembre 1450 à Salon, dans le château de l’Empéri, résidence des évêques d’Arles.
Un culte populaire se développa rapidement autour de sa tombe ; des miracles eurent lieu, un procès commença. Louis fut béatifié en 1527.
Le Martyrologe le mentionne au 16 septembre.
Dominicus Shobyōye
?-1628
Dominicus Shobyōye était un laïc japonais, né à Nagasaki.
Il était membre du Tiers-Ordre dominicain.
Il fut martyrisé par la décapitation le 16 septembre 1628 à Nishizaka (Nagasaki) et béatifié en 1867.
Michaël et Paulus Himonoya
?-1628
Michaël et Paulus Himonoya étaient deux laïcs japonais, nés à Nagasaki ; Paulus était le fils de Michaël.
Ils étaient tous deux membres du Tiers-Ordre dominicain.
Ils furent martyrisés par la décapitation le 16 septembre 1628 à Nishizaka (Nagasaki) et béatifiés en 1867.
Juan Macías
1585-1645
Juan naquit le 2 mars 1585 à Ribera del Fresno, en Extremadure, au diocèse de Plasencia. Son père s’appelait Pedro de Arcas et sa mère Juana Sánchez, qu’il perdit dès l’âge de quatre ans. Son oncle l’employa à la garde des brebis.
Notre Juan aurait dû porter le nom de Arcas Sánchez, mais on l’appela bien vite comme on appelait tous les bergers de la propriété familiale les “macías”, du nom des terres de l’endroit ; ou aussi Juan Pastorcillo : Jean le petit berger.
Une nuit de Noël, à huit ans, sans doute sur quelque invitation céleste, il annonce qu’il part.
Il rejoint un marchand qu’il avait connu et travaille quelques années avec lui. Puis il s’embarque pour l’Amérique. On rejoint Carthagène (Colombie), on traverse la Nouvelle Grenade, on passe par Pasto et Quito (Equateur) et on arrive finalement au Pérou.
Le premier souci de Juan fut de s’enquérir des Dominicains présents à Lima, car, disait-il, il avait entendu une voix, à vingt ans, qui lui disait de les rejoindre au Pérou.
Formé au métier, il travaille dans les foires de la ville : il partage avec les pauvres le peu qu’il gagne, et rend des services au monastère dominicain de Sainte Marie-Magdeleine, auquel il se lie comme frère et où il est enfin admis et prend l’habit le 23 janvier 1622. Il fait les vœux solennels le 25 mars 1623, jour de l’Annonciation.
Il se lie d’amitié avec Martín de Porres et Rosa (v. 3 novembre et 24 août).
Désormais membre de la communauté dominicaine, Juan prit le chemin de la prière assidue, de la pénitence et de la charité.
Il dut bientôt subir une opération difficile pour soigner une grave infirmité, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à se soucier des nécessiteux, qu’il aidait à la porte du couvent : tous les pauvres, les malades, les abandonnés de Lima venaient lui demander ses conseils.
De caractère, il préférait se retirer et éviter la conversation. Seule l’obéissance put le maintenir comme portier du couvent, pendant plus de vingt ans, charge qu’il exerça avec toute la joie et la disponibilité possibles. Il se montrait d’une humilité exemplaire envers ses semblables. A genoux il donnait à manger aux pauvres. Jamais il ne regardait les femmes en face, dirigeant son regard vers le sol pour éviter toute tentation.
Juan fut favorisé de grâces extraordinaires. Ainsi, lors d’un tremblement de terre à Lima, tandis que tous les religieux sortirent dans le jardin, Juan affirma qu’une voix le retenait là, la voix de la Vierge Marie, qui le protégeait : en effet, ni le couvent ni l’église ne furent détruits.
A soixante ans, Juan comprit qu’il allait enfin partir pour rejoindre au Ciel son cher ami, saint Jean l’Évangéliste, qu’il avait vu plusieurs fois en vision. Il raconta lui-même, plein de reconnaissance à Dieu, toutes les grâces qu’il avait reçues depuis sa jeunesse, en particulier de la vision de la gloire qu’il aurait reçue au ciel.
A Juan de la Torre, son ami, qui le suppliait de “ne pas l’abandonner”, il répondit : Je vous en donne ma parole, je vous serai plus ami là-bas que je ne l’ai été ici.
Quand vint “l’heure”, Juan en avertit ses Confrères, qui vinrent lui apporter le Saint Viatique dans sa cellule. Après quelques instants, le Prieur lui administra le Sacrement des Malades, qu’on appelait alors l’Extrême Onction, tandis que la Communauté priait et chantait. Juan s’éteignit au chant du Salve Regina, au matin du 16 septembre 1645.
Quand, trente-six ans plus tard, on voulut transférer les restes de Juan dans un cercueil de cèdre, ceux-ci étaient intacts.
Plus tard, en 1678, un jeune novice qui souffrait déjà d’une hernie inguinale, fit malencontreusement un effort physique en travaillant, de sorte que les médecins ne pouvaient le sauver que par une intervention qu’on ne savait pas faire à l’époque. Le novice reçut les derniers sacrements, mais le Prieur lui mit entre les mains une petite image de Juan, qui était mort une trentaine d’années plus tôt. Quand les religieux revinrent visiter le malade, il était debout et ne souffrait plus.
Un autre miracle attesté, fut la multiplication du riz dans le grenier, quand une religieuse invoqua Juan pour donner à manger aux pauvres.
Juan fut béatifié en 1837, et canonisé en 1975.
Le Martyrologe le mentionne le 16 septembre.
Kim Tae-gŏn Andreas
(Gim Dae-geon Andeurea)
1821-1846
Andeurea (Andreas) naquit le 21 août 1821 à Solmoe (Naep’o, Ch’ungch’ōng, Corée), dans une famille déjà chrétienne.
Son arrière-grand-père, Kim Chin-hu Pius était un fonctionnaire d’Etat, de famille noble, et reçut le baptême à cinquante ans, grâce aux insistances de son fils, le grand-père d’Andreas. Pius déposa sa charge et vécut chrétiennement jusqu’à son martyre, le 20 février 1814, après plus de dix années de prison.
Le petit-fils de Pius, Kim Che-jun Inyasio, vivait avec son épouse Ko Ursula à Solmoe, où naquit leur fils Andreas. Successivement, ils s’installèrent à Kolbaemasil (Kyōnggi), pour tenter de s’éloigner des zones de la persécution.
En 1836, le père Maubant (v. 21 septembre) passa dans cette localité et remarqua Andreas : le garçon avait quinze ans, une intelligence vive, et avait déjà été fortifié par l’épreuve des persécutions. C’était un candidat idéal pour le séminaire et le sacerdoce. Deux autres jeunes désiraient être prêtres : Ch’oe Pang-je Peuranchiseuko (Franciscus) et Ch’oe Yang-ōb Tomaseu (Thomas). Tous trois accompagnèrent le père Maubant à Macao, où se trouvait le séminaire des Missions Etrangères.
Ils y arrivèrent après six mois de voyage, le 6 juillet 1837, et furent accueillis avec joie par les Pères du séminaire. Ils y étudièrent l’Histoire et la Géographie, le Français et le Latin, la Théologie… Il est étonnant et réconfortant de voir comment ces jeunes assimilaient si facilement des matières auxquelles ils étaient si peu préparés.
La vie à Macao n’était cependant pas toujours facile. Par deux fois, les élèves et les Pères durent se replier sur Manille, pour échapper à la Guerre de l’opium. Autre épreuve : Peuranchiseuko, l’un des trois séminaristes coréens, mourut en 1838 à Macao. L’année suivante, alors qu’Andreas avait dix-huit ans, son père, Inyasio, fut martyrisé, le 26 septembre 1839 ; il n’est pas sûr qu’Andreas ait appris la nouvelle tout de suite, les communications étant très conditionnées.
Andreas continuait ses études. En 1842, il fut désigné pour être l’interprète auprès de l’amiral Cécil, qui commandait un navire de guerre français ; il fut donc présent au moment de la signature du Traité de Nanking.
Après ces événements, Mgr Ferréol essaya vainement d’entrer en Corée par la frontière nord, en compagnie d’Andreas, mais toutes leurs tentatives échouèrent. Andreas retourna donc en Chine, et c’est en Chine qu’il fut ordonné diacre.
Rempli de zèle pour son pays, il fit une autre tentative, qui réussit : il s’introduisit seul en Corée, en passant par Ūiju, et arriva à Seoul le 15 janvier 1846. Mais pour ne pas éveiller les soupçons, il rencontra seulement quelques catéchistes ; il n’alla même pas rencontrer sa mère, qui tournait dans les environs en quête de nourriture.
Il tomba malade pendant un mois environ. A peine remis, il conduisit des missionnaires français en Chine : ils quittèrent Chemulp’o dans une petite embarcation en bois et finirent par arriver sains et saufs à Shanghai, après une traversée dans une mer houleuse.
Le 17 août 1845, Andreas Kim fut ordonné prêtre à Shanghai, par Mgr Ferréol : c’était le premier prêtre coréen.
A la fin du même mois, Andreas accompagna en Corée Mgr Ferréol et le père Daveluy (v. 30 mars). Ils passèrent par l’île Cheju Island, traversèrent cette fois-ci encore de fortes tempêtes et accostèrent à Kanggyōng (Ch’ungch’ōng). en octobre.
Cette fois-ci, le père Andreas rencontra sa chère maman, mais très brièvement.
Un de ses premiers soucis fut d’introduire d’autres prêtres en Corée : son Confrère, Ch’oe Yang-ōb, et les missionnaires français qui attendaient en Chine une occasion pour rejoindre la Corée. Andreas rencontra des pêcheurs chinois de l’île de Yōnp’yōng, qui auraient pu prendre à bord les prêtres et les amener en Corée.
L’idée était réalisable, mais la manœuvre extrêmement dangereuse. Andreas fut découvert et arrêté le 5 juin 1846.
On l’envoya à la prison de Seoul. Mais le personnage embarrassait : c’était un homme très cultivé, parlant plusieurs langues, et en outre très bon, très poli avec l’entourage. Le roi n’aurait pas voulu le faire mourir, mais il céda à la pression de ses ministres et le condamna.
C’est alors que Andreas écrivit une dernière lettre ; les précédentes, il les avait écrites en latin, mais celle-ci le fut en coréen. S’adressant à tous les Croyants, qu’il appelle ses Frères, il leur rappelle la vanité de ce monde qui passe, la nécessité d’être des Chrétiens non seulement de nom, leur recommandant de s’aimer les uns les autres, ajoutant :
Vingt d’entre nous sont ici en prison ; ils vont bien, grâces à Dieu. Après notre mort, prenez soin de leurs familles endeuillées.
Soyez fidèles, et nous nous retrouverons au Ciel. Je vous embrasse avec tout mon amour.
Il signe avec la mention Vicaire Général, bien qu’il n’ait été prêtre qu’un an, dont trois mois en prison, mais il avait réellement aidé l’évêque dans sa charge pastorale.
Après ces trois mois de prison, et juste avant de mourir, Andreas Kim fit encore une petite homélie avec ces mots : Ma vie éternelle commence maintenant.
Il fut décapité à Saenamt’ō, près de la rivière Han, le 16 septembre 1846, à vingt-cinq ans.
Kim Tae-gǒn Andreas fut béatifié en 1925 et canonisé en 1984.
Une fête liturgique célèbre tous les martyrs de Corée le 20 septembre.
Manuel Ferrer Jordá
1872-1936
Manuel naquit le 26 novembre 1872 à Burriana (Castellón, Espagne).
Il avait un frère plus jeune, probablement d’un second mariage, Salvador Ferrer Cardet (Laureano María).
Après l’école publique, il participa à des associations paroissiales. Puis il entra chez les Tertiaires Capucins en 1890, au noviciat de Torrent (Valencia).
En 1892, il fit la première profession, avec le nom de Benito María de Burriana.
En 1898, il fit la profession solennelle comme Frère convers.
Il exerça ses activités à Madrid, Séville et Saragosse, avant d’être envoyé en 1932 dans la communauté de Caldeiro (Madrid). Il obtenait plus de ses élèves par son exemple que par ses paroles.
Au moment de la révolution de l’été 1936, les Religieux furent expulsés de leur maison, qui fut transformée en tchéka. Le Frère chercha à se réfugier dans sa famille à Burriana, mais il lui arriva ce que dit l’évangéliste Jean : Il vint chez les siens, et les siens ne le reçurent pas (Jn 1:12), de sorte qu’il fut hébergé chez la même pieuse personne qui avait déjà reçu son frère.
Il y arriva le 14 août. Pendant un mois qu’il y fut, témoigna cette personne, le Frère Benito ne prononça peut-être pas plus qu’une douzaine de mots. Il était tout à la méditation de la Reine du Ciel.
Le 12 septembre, fête du Saint Nom de Marie, il pria dix-neuf dizaines de chapelet.
Le 13 septembre, on vint arrêter les deux frères pour les conduire à la prison du pays. Dans cette prison, le 15 septembre, ils chantèrent encore une fois les Douleurs de Notre-Dame.
Le soir du 15, on vint les chercher pour les emmener à la Masía de Calabarra, Turis (Valencia), où ils furent assassinés, dans les première heures du 16 septembre 1936.
Le frère Benito, ainsi que son frère, furent béatifiés en 2001.
Joan María Alsina Ferrer
1874-1936
Né le 5 septembre 1874 à Seva (Barcelone), batisé le lendemain, il était un des neuf enfants de José, un manœuvre, et de Rosa.
Il entra au noviciat des Pères Clarétains de Cervera en 1899. Ce n’est pas facile de commencer des études de philosophie, et un noviciat à vingt-cinq ans ! Il persévéra, fit la profession en 1900.
Il étudia la théologie à Cervera et Alagón, surmontant vaillamment maintes difficultés. A partir de 1902, il reçut les Ordres mineurs, puis les Ordres majeurs, et fut ordonné prêtre en 1907, à trente-trois ans.
Après une année de préparation à Aranda de Duero, il fut envoyé à Cervera, puis Olesa de Montserrat, Barcelone (Gracia) en 1920, de nouveau à Cervera en 1921.
Le p.Joan avait pris des habitudes avant son noviciat ; il eut à lutter contre le tabac ; il fumait de nuit ; il prenait aussi des médicaments, des savons parfumés… Et puis, il était catalan et ne parlait presque pas l’espagnol ! Mais il était dévoué à la Congrégation. Il savait toucher les cœurs et recueillir des aumônes. Il avait un sens très haut de la liturgie : ce fut même sa matière d’enseignement. Il publia aussi de petites compositions littéraires, sous le pseudonyme-anagramme d’Alanis. Ses bonnes qualités l’aidaient à dépasser ses façons un peu gauches de paysan. On signala sa foi profonde, sa pratique fervente du chapelet (il en fabriquait de ses mains), et ses progrès.
Le 21 juillet 1936, il fallut évacuer la maison de Cervera. On devait rejoindre Solsona, mais on dut se replier sur San Ramón. Dans le groupe où se trouvait le p.Joan, se trouvait aussi le jeune Antoni Perich Comas (v. ce même jour). Arrivés le 24 à Castell de Santa María, ils furent visités par des miliciens, qui détachèrent les jeunes enfants du groupe ; ceux-ci durent certainement dire innocemment qu’ils suivaient les Pères ; de fait, le 25 juillet, des miliciens se présentèrent à la maison où les Pères s’étaient réfugiés et menacèrent les propriétaires. Les Pères cherchèrent alors à voyager séparément.
Le p.Alsina prit le train à San Guim pour Manresa. D’autres aussi, mais sans rester ensemble. Le policier du train les repéra et les arrêta tous, les livra au comité de gare suivant, qui les conduisit au comité central ; on les jeta en prison. C’est là qu’on retira au p.Alsina sa petite valise, qui contenait tout le matériel pour fabriquer des chapelets.
Dans la prison, le p.Alsina dirigeait et commentait la prière du chapelet. A quel moment précis on l’appela pour l’emmener au lieu de son exécution, on ne le sait précisément. Toujours est-il qu’on reconnut son cadavre à Castellvell del Vilar, le 16 septembre 1936, grâce… aux cigares qu’il portait dans sa poche. Il portait une blessure au cœur, signe qu’on l’avait fusillé, mais aussi il avait le crâne terriblement enfoncé, pour avoir sans doute reçu un formidable coup sur la tête, au point qu’on lui voyait la cervelle.
Martyrisé le 16 septembre 1936 et béatifié en 2017 - malgré le tabac ! -, Joan María Alsina Ferrer sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 16 septembre.
Pablo Martínez Robles
1879-1936
Pablo naquit le 28 janvier 1879 à Andújar (Jaén, Espagne).
Il fit peu d’études, car son père, assez pauvre, avait besoin de lui pour travailler aux champs et, de plus, le fit travailler à la forge.
Une fois grand, Pablo put aller à Cordoue ; il y rencontra les Ermites de Sierra Morena, où il commença le noviciat, mais ce n’était pas là sa vocation ; il fut dirigé vers les Tertiaires Capucins, où il reçut l’habit, fit le noviciat avec le nom de Bernardino María et fit la première profession en 1909.
En 1915, il fit la profession solennelle, comme Frère convers.
Comme Frère convers, il exerça ses activités à Madrid, Séville et Saragosse, comme cuisinier, comme jardinier et comme infirmier, avant d’être envoyé dans la communauté de N.Dame de Sion à Torrent (Valencia)., comme sacristain.
Au moment de la révolution de l’été 1936, les Religieux furent expulsés de leur maison. Le Frère trouva refuge chez la même personne que les frères Ferrer, à Torrent.
Le 13 septembre, les trois Religieux furent arrêtés et jetés en prison.
Le soir du 15 septembre, on vint les chercher pour les emmener à la Masía de Calabarra, Turis (Valencia), où ils furent assassinés, dans les première heures du 16 septembre 1936.
Le Frère Bernardino, ainsi que les deux autres frères, furent béatifiés en 2001.
Salvador Ferrer Cardet
1884-1936
On ne donne pas souvent le prénom de Sauveur en France. Salvador naquit le 13 octobre 1884 à Burriana (Castellón, Espagne).
Il avait un frère aîné, probablement d’un premier mariage, Manuel Ferrer Jordá (Benito María).
Après l’école publique, il entra à l’école séraphique de Torrent (Valencia), tenue par les Tertiaires Capucins.
En 1900, il fit la première profession, avec le nom de Laureano María de Burriana.
En 1907, il fit la profession solennelle et reçut l’ordination sacerdotale à Turia.
Il exerça le saint ministère à Yuste (Cáceres), Madrid (Santa Rita), Teruel, Dos Hermanas (Séville), enfin Godella (Valencia), comme supérieur et conseiller général.
De cette sainte maison de Godella, il dut partir le 25 juillet 1936, et il se réfugia, avec son frère qui le rejoignit, chez une pieuse personne de Torrent. Celle-ci lui disait : Père, les rouges ne se souviennent pas de vous. Et lui : Détrompez-vous. L’heure n’est pas encore arrivée, mais je m’y prépare en lisant le Livre de Job.
Le 13 septembre, on vint arrêter les deux frères pour les conduire à la prison du pays. Dans cette prison, le 15 septembre, ils chantèrent encore une fois les Douleurs de Notre-Dame.
Le soir du 15, on vint les chercher pour les emmener à la Masía de Calabarra, Turis (Valencia), où ils furent assassinés, dans les première heures du 16 septembre 1936.
Le père Laureano, ainsi que son frère, furent béatifiés en 2001.
Antonio Martínez García
1892-1936
Né le 29 janvier 1892 à Almería, Antonio fut baptisé dès le lendemain ; fils d’un humble foyer, il entra au Petit séminaire en 1905, puis au Grand séminaire ; il était si brillant dans ses études, qu’il pouvait aussi donner des leçons ou des répétitions aux autres séminaristes.
En 1916, il fut ordonné prêtre et exerça son apostolat à Tabernas, Níjar, Alcudia de Monteagud, et de nouveau à Tabernas. En 1918, lors de la fameuse épidémie européenne de grippe espagnole, il s’occupa des paroisses de Senés et Gádor, et revint à Tabernas en 1919 ; puis il fut curé à Senés, enfin à Viator à partir de 1927.
Prêtre, il se préoccupa beaucoup de la question sociale, tellement qu’on le nomma membre honoraire du syndicat de Velefique. En 1922 il fonda un syndicat et une caisse rurale à Senés. Quand la République le priva de toute assistance pécunière, il fonda une association pour aider sa marraine et ses deux cousins.
Quand explosa la persécution de l’été 1936, les révolutionnaires n’osèrent pas le molester, tant il était estimé de ses fidèles, mais il fut tout de même expulsé de Viator. On lui proposa de l’héberger dans une ferme voisine, où il pouvait se cacher, mais il exposait ainsi les propriétaires à des tribulations et préféra tenter de rejoindre les siens à Almería.
C’est justement à Almería qu’il fut trahi et arrêté le 16 septembre. On lui cracha au visage, comme à Notre-Seigneur, et on l’abattit près du pont du Río Andarax, à l’entrée de Viator.
Tous les paroissiens pleurèrent cet assassinat ; on voulait enterrer le Prêtre au cimetière, mais les miliciens s’y opposèrent.
Martyrisé le 16 septembre 1936 et béatifié en 2017, Antonio Martínez García sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 16 septembre.
Ignasi Casanovas Perramón
1893-1936
Ignasi (c’est l’orthographe catalane ; en espagnol : Ignacio) vit le jour le 21 juin 1893 à Igualada (Barcelone, Espagne) et fut orphelin de père à sept ans.
La maman, María, confia ses deux garçons aux Religieux de ce pays, les Piaristes, chez lesquels les deux garçons entendirent l’appel de Dieu.
Ignasi apprit le piano.
L’aîné, Jaime, entra au noviciat en 1905, Ignasi en 1909, à Moyá.
En 1911, après la profession simple, Ignasi partit à Irache (Navarre), pour la philosophie et la première année de théologie.
Il fit la profession solennelle en 1914 à Terrassa, prit le nom de Ignasi de Saint-Raymond, et fut ordonné prêtre en 1916 à Barcelone.
On signalera ici dans quel sanctuaire il célébra la première Messe : ce fut la chapelle de Can Brunet, une ancienne propriété de la famille remontant au 17e siècle, à Òdena.
Les Piaristes se dédient à l’enseignement. Le père Ignasi, à Terrassa, le fit avec un tel engouement, qu’il tomba malade. Aussi fut-il transféré à Vilanove i la Geltrú, puis à Olot. Plus tard, il fut au collège de Barcelone.
Quand il avait achevé son travail, il allait fréquemment auprès de sa mère, à qui il devait tant, et se mettait au piano, accompagnant les chansons que sa mère aimait chanter.
A la fin de l’année scolaire 1936, le père Ignasi se retira à Òdena, comme chaque année, pour un temps de vacances avec sa mère, dans la propriété familiale de Can Brunet.
Et voilà la révolution de juillet. Le père Ignasi pouvait obtenir un sauf-conduit et aller se cacher quelque part dans Barcelone, comme son frère aîné, mais il se refusait à laisser sa mère toute seule. Dans le pays, tout le monde le connaissait, et on lui proposa de le cacher, mais le prêtre n’avait guère envie de se déguiser, ni de mettre en danger ceux qui l’auraient dissimulé chez eux. Aussi resta-t-il à la maison, remettant son sort dans les mains de Dieu.
Le 16 août, vers deux heures du matin, il vit de la fenêtre un groupe de gens qui se dirigeaient vers la maison ; il alla vite se mettre dans le petit bosquet voisin. Pendant trois heures, les révolutionnaires fouillèrent la maison de fond en comble, chambre par chambre, prenant tout ce qu’ils trouvaient de religieux, crucifix, images, l’autel du prêtre, les ornements, pour les mettre au feu.
De sa cachette, le pauvre prêtre voyait la fumée noire du feu. A cinq heures, voyant le signal convenu du drap blanc à la fenêtre, il revint à la maison, mais la situation était désormais alarmante. Jour et nuit le prêtre et sa mère priaient et veillaient. Il dit un jour à sa mère : Ils vont me tuer, Maman. Mais puis-je mourir pour une cause plus sainte et plus noble ?
Le 16 septembre à midi, trois miliciens entrèrent brusquement par la cuisine et montèrent à l’étage. Le père Ignasi sorit tranquillement à leur rencontre, le bréviaire à la main, et leur demanda : On peut vous offrir quelque chose ? La réponse était qu’ils venaient pour lui. Il leur demanda de le laisser se changer de chaussures. A sa chère mère qui se mettait à pleurer, il lui dit : Adieu, maman, il n’arrivera que ce que Dieu veut.
En sortant de la maison, un des miliciens appela d’un coup de sifflet les six autres collègues qui s’étaient cachés autour de la maison pour empêcher toute fuite du prêtre, et ils partirent pour Òdena, tandis que la bonne maman le suivait avec des jumelles depuis la terrasse.
Parvenus au lieu-dit La Creueta, à vingt minutes de Can Brunet, le chef lui dit : Maintenant, prie, prie autant que tu veux, on ne te donne que quelques minutes pour prier.
Le père Ignasi leur répondit : Tuez-moi, mais ne faites rien à ma mère. Il fit quelques pas tranquillement, s’agenouilla et commença à prier. Il se trouvait si près de la chapelle où il avait célébré la Messe pour la première fois !
De sa terrasse, la maman entendit alors les six coups que reçut son fils dans la poitrine, et le dernier dans la nuque.
Quelques heures plus tard, les assassins forcèrent trois autres Piaristes à venir transporter au cimetière le cadavre du prêtre défunt. Jaime, le frère aîné de Ignasi, vint aussi se recueillir et trouva au cou de son frère la médaille de N.Dame de Montserrat, qu’il portait toujours.
Le lendemain, la maman et sa bonne vinrent voir le corps d’Ignasi, mais le gardien du cimetière préféra ne pas le leur montrer, pour éviter davantage d’émotion. La famille put récupérer le corps et l’enterrer dans une tombe à part, propriété familiale.
Une pierre fut érigée à l’endroit de la mort du prêtre martyr, avec ces mots :
16 septembre 1936.
Ici donna sa vie pour Dieu et pour l’Espagne
le Rév. P. Ignacio Casanovas Perramón, des Ecoles Pies.
Passant, découvre-toi et prie.
Le père Ignasi fut béatifié en 1995, parmi treize Piaristes martyrs de la même époque.
Antoni Perich Comas
1911-1936
Né le 21 juin 1911 à San Jordi des Valls (Girona), Antoni fut baptisé le 9 juillet ; ses parents s’appelaient Juan et Carmen, c’étaient des paysans.
Après l’école du village, Antoni entra au postulat des Pères Clarétains à Cervera et à Vic. Il eut des difficultés dans l’étude à Cervera, à cause de douloureux maux de tête. Mais cela ne l’empêcha pas de commencer le noviciat à Vic (1927), qui s’acheva avec la profession l’année suivante.
Il fit la philosophie à Solsona, où on le proclama «docteur» pour ses excellents résultats, puis la théologie à Cervera ; c’était alors en 1931, peu après la proclamation de la Deuxième République, ouvertement anti-cléricale, et Antoni dut, comme ses Confrères, voyager sans l’habit religieux pour éviter des représailles.
Il fit là aussi de brillantes études, avec une facilité étonnante. Un de ses professeurs affirma qu’il ne l’avait jamais vu étudier, et qu’il passait son temps en classe à dessiner des caricatures.
De Cervera il passa à Barbastro (1935) et, après un court séjour à Lleida, retourna à Cervera. A cette date-là, il n’avait toujours pas reçu les Ordres majeurs. Malgré sa santé, ses maux de têtes et quelque nervosité, Antoni était une espérance pour la Congrégation.
Arriva la révolution et la persécution de juillet 1936. Le 21 juillet, la communauté se dispersa. Antoni partit pour Solsona, mais dut rejoindre San Ramón. Le 22, il arriva à Castell de Santa María avec d’autres Confrères. Le 27, dans le train de Manresa, il fut arrêté et mis en prison.
Le 16 septembre 1936, on le fit sortir de la prison et il fut fusillé. On retrouva son cadavre avec une balle dans le cœur.
Béatifié en 2017, Antoni Perich Comas sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 16 septembre.