19 SEPTEMBRE
III.
S Trophimos, martyr à Synnada en Phrygie.
?
S Sabbatius, martyr à Antioche de Pisidie.
S Théodore, évêque à Vérone.
IV.
S Ianuarius, évêque à Bénévent, martyr avec les ss. Festus, Desiderius, Sosius (Sossus), Proculus, Eutychius ; il est patron principal de Naples, où chaque année son sang se liquéfie trois fois : le 1er samedi de mai, le 19 septembre, le 16 décembre.
SS Peleus, Nilus, Elia et Patermuthius, martyrs en Palestine ; Peleus et Nilus étaient évêques en Egypte, et Elia prêtre.
Ste Susanne, martyre à Eleuthéropolis.
V.
S Eustochius, évêque à Tours après Martin et Brice.
S Miletus, évêque à Trèves.
VI.
S Seine, prêtre à seize ans, fondateur d'un monastère qui portera son nom, jusqu'à la Révolution.
S Marianus, ermite en Berry , vénéré à Evaux.
S Jean, évêque et martyr à Spolète.
VII.
S Goëry (Abbo), évêque à Metz ; auparavant il avait eu deux filles.
S Theodore, évêque à Cantorbury, originaire de Tarse, gloire de l'époque, surnommé “le philosophe”, organisateur de l'église d'Angleterre, favorisant les écoles et le chant grégorien.
IX.
Ste Pomposa, martyre à Cordoue ; elle était consacrée à Dieu ainsi que toute sa famille.
X.
S Lantpert, évêque à Freising.
Ste Lucie, vierge écossaise et bergère à Sampigny ; les femmes l'invoquent pour avoir des enfants (ainsi naquit le fils d’Anne d'Autriche, futur Louis XIV).
XI.
S Ciriaco, abbé en Calabre.
S Arnoul, bénédictin, évêque à Gap, en remplacement de l'évêque simoniaque déposé, patron principal de Gap.
XIII.
Ste María de Cervelló, espagnole de l'ordre de Sainte-Marie de la Merci, surnommée Marie du secours, pour les grâces qu'elle obtient.
XVI.
S Alonso de Orozco, espagnol, ermite de Saint-Augustin, prédicateur officiel de la cour, mort plus que nonagénaire, canonisé en 2002.
XIX.
S Hyŏn Sŏng-mun Garollu, catéchiste coréen martyr, canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre.
Ste Émilie de Rodat, fondatrice de la congrégation de la Sainte-Famille de Villefranche-de-Rouergue, pour l'éducation et la scolarisation des enfants pauvres.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiées en 2001 :
Piaristes : à Madrid, María Encarnación de la Yglesia de Varo (María de Jesús, *1891), et deux anciennes élèves de l'école : Dolores et Consuelo Aguiar-Mella Díaz (nées en Uruguay en 1897 et 1898) ;
Laïques : près de Valencia, Francisca Cualladó Baixauli (*1890), couturière engagée dans les œuvres ;
- béatifié en 2022 :
Diocésains : près de Grenade, le prêtre José Becerra Sánchez (*1875).
Trophimos de Synnade
3e siècle
Seuls le nom et la ville de ce Martyr ont été conservés avec quelque certitude. Trophimos a pu souffrir avec Dorymedon, qu’on retrouvera le 20 septembre.
Synnade est aujourd’hui Şuhut (Turquie CW).
Trophimos fut longtemps torturé : on le fit marcher de Synnade à Antioche (de Pisidie) avec des chaussures garnies de pointes de fer à l’intérieur ; on le mit en prison et on lui creva les yeux ; il ne pouvait plus se diriger et ne voyait pas les bêtes fauves qu’on lançait contre lui, mais elles ne lui firent pas de mal ; enfin il fut décapité.
Trophimos mourut assez probablement vers la fin du troisième siècle.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Trophimos de Synnade au 19 septembre.
Ianuarius de Bénévent
† 305
S’il y a une occasion où le mot “légende” doit être pris au sens propre de “ce qu’il faut dire”, c’est bien le cas pour saint Janvier. Malgré quelques approximations, ce Saint peut être situé historiquement d’après des témoignages authentiques. Mais ses reliques ont été l’objet de beaucoup de vicissitudes.
Ianuarius a été simplement traduit Gennaro en italien, et Janvier en français.
Janvier, un descendant de la Gens Ianuari, était né à Naples vers 270. Prêtre, il fut élu en 302 évêque de Bénévent, près de Naples.
Vers 303-304, au début de la grande persécution de Dioclétien, deux de ses diacres, Sosius, diacre de Misène, et Proculus, diacre de Pouzzoles, furent arrêtés avec deux gentilshommes, Eutychès et Acutius et jetés dans les prisons de Cumes par Dragontius, proconsul de Campanie.
En 305, lorsque Constance et Galère succédèrent à Dioclétien et Maximilien, Dragontius fut rappelé à Rome et remplacé par Timothée ; les chrétiens emprisonnés à Cumes furent relâchés.
Apprenant cette libération, saint Janvier, qui avait partagé la douleur des prisonniers, quitta son diocèse accompagné du diacre Festus et du lecteur Desiderius pour venir partager leur joie. Ils se rejoignirent dans une église aux environs de Pouzzoles et l'évêque, assisté de Sosius et Proculus y célébrait la messe quand il se fit au-dehors un grand bruit, suivi d'un long silence : une voix lisait le décret de persécution de Dioclétien que Timothée avait remis en vigueur.
A la sortie de l'église, Janvier guérit une de ses parentes paralytique et lui confia les deux burettes qui lui servaient à célébrer la messe ; alors, avec ses compagnons et la foule, il se rendit à Nola lors d'une marche qui parut un triomphe. Mais Timothée l'attendait sur la place de Nola et l'interrogea. Condamné à mort à l'issue de cet interrogatoire, saint Janvier sortit indemne du bûcher où on l'avait précipité ; il fut alors fouetté jusqu’au sang et jeté en prison avec Sosius, Proculus, Eutychès, Acutius, Festus et Desiderius. Puis les sept condamnés furent menés à l'amphithéâtre de Pouzzoles pour être donnés en pâture aux fauves mais les lions, les tigres et les hyènes, bien qu'affamés, se couchèrent à leurs pieds.
Timothée, fortement énervé, en perdit la vue mais Janvier la lui rendit. Devant ce miracle, cinq mille des trente mille spectateurs présents demandèrent à être baptisés par le Saint ; mais Timothée, éperdument vexé, ordonna la décapitation immédiate de Janvier, Proculus et Sosius et rentra dans son palais à Nola.
Les deux diacres furent ainsi décapités le 19 septembre 305 dans le forum proche du volcan Vulcano de Pouzzoles, puis ce fut le tour de Janvier, mais le bourreau ne trouvait plus de forces ; Janvier le pria instamment d’aller au bout de sa besogne et l’y encouragea : revigoré, le bourreau coupa la tête du Saint, mais également un de ses doigts. A partir de ce moment, on ne parle plus des autres Compagnons de Janvier.
La nuit suivant le martyre, la parente paralytique que Janvier avait soignée recueillit du sang de l'évêque martyr avec une éponge, comme il était d'usage à l'époque, et en remplit les deux fioles qui avaient servi à Janvier à célébrer sa dernière messe puis elle emporta les ampoules chez elle, à Antignano. Un aveugle de Pouzzoles à qui saint Janvier avait rendu la vue à l'issue de son martyre récupéra la tête, le corps et le doigt du martyr et les plaça dans un coffre qu'il emporta à l'Agro Marciano (Fuorigrotta) à Naples ; puis, le corps fut ultérieurement transféré dans la catacombe dite de saint Janvier, toujours à Naples.
Pour certains, cela se serait passé le samedi précédant un premier jour de mai au début du IVe siècle. Ce jour-là, sur le chemin de Capodimonte, lorsque la relique passa à Antignano, la femme plaça les ampoules près du corps et le sang desséché du saint se liquéfia.
Selon d’autres sources, ce ne serait qu’entre 413 et 431 que les reliques du martyr furent transportées dans la banlieue de Naples à la catacombe qui porte son nom et qui est, sans conteste, le plus important des cimetières paléo-chrétiens en dehors de Rome. Dès cette époque, saint Janvier était honoré comme le protecteur de la ville de Naples qui, à travers les âges, a toujours recouru à lui aux heures de dangers, spécialement lors des éruptions dévastatrices du Vésuve.
Vers 831, un prince de Bénévent s’empara des reliques du saint et les emporta, pour les déposer au siège même où saint Janvier avait été évêque, mais en 1497 on les rapporta à Naples, où elles sont vénérées dans la cathédrale. A cette date il y avait déjà un siècle qu’on faisait état du célèbre “miracle” du sang de saint Janvier, attesté depuis 1389 (voir plus bas).
En 1964, on procéda à un examen des reliques de saint Janvier, dont il résulte que le Saint devait être assez grand, et surtout qu’il pouvait avoir environ trente-cinq ans, ce qui confirme pleinement les données historiques de sa naissance et de son martyre.
Dès le haut moyen âge, le culte du saint martyr avait largement dépassé les frontières de la Campanie. Il a gagné tous les continents. L’un des plus beaux sites du monde, la baie de Rio de Janeiro (= Janvier), atteste sa popularité en Amérique latine.
A propos du Miracle de saint Janvier
Dans la notice ci-dessus, il est fait allusion au Miracle dont saint Janvier est le protagoniste depuis le XIVe siècle.
La cathédrale de Naples abrite depuis fort longtemps, à part une éclipse à Bénévent, les reliques de saint Janvier : d’une part son Chef, car le Saint fut décapité ; d’autre part une ou deux ampoules où l’on avait pieusement recueilli un peu de son sang au moment de son martyre.
Des documents anciens prétendent - mais on ne peut le vérifier - que lors du premier transfert des reliques de saint Janvier, peu de temps après son martyre, le sang des ampoules se liquéfia au moment où passa à proximité le saint corps du Martyr, un premier samedi de mai. Ce qui est sûr, est que depuis 1389, lorsque l’évêque du lieu approche l’ampoule du reliquaire contenant le Chef de saint Janvier, le sang contenu dans l’ampoule se liquéfie, parfois instantanément, parfois au bout de quelque temps, parfois même quelques heures.
Le Miracle se reproduit trois fois dans l’année : le 19 septembre, jour anniversaire du martyre ; le premier samedi de mai, anniversaire de la première translation ; le 16 décembre, anniversaire d’une autre translation (durant laquelle cessa l’éruption du Vésuve).
On dit que, au moment du Miracle, les pierres sur lesquelles furent décapités Janvier et ses deux Diacres, rougissent aussi. Ceci supposerait qu’on ait conservé aussi les pierres en question et qu’il s’y trouve des témoins pour observer la réalité du fait, ce que malheureusement il ne nous a pas encore été possible de vérifier.
Au cours des sept siècles écoulés depuis l’attestation de ce Miracle si étonnant, il y eut des exceptions, ou bien le Miracle se produisit à d’autres dates ; chaque fois ce fut le prélude à quelque calamité grave.
C’est pourquoi les fidèles attendent avec une impatience non dissimulée que se produise le Miracle au moment voulu. Quand celui-ci se fait attendre, les prières et les chants des Napolitains se font plus intenses, les lamentations aussi, bientôt les cris et même, quelque part dans la foule, quelque menace à l’adresse du pauvre Saint en retard…
Mais mille ans sont aux yeux de Dieu comme un jour (cf.2P 2:8), et bientôt arrive - d’habitude - le Miracle, salué par les ovations retentissantes et victorieuses de la foule en liesse, agitant les mouchoirs blancs et chantant son action de grâce.
On se pose parfois la question de la signification à donner à ce Miracle. Sans aller chercher “midi à quatorze heures”, on peut très bien affirmer, sans risquer de se tromper beaucoup, que Dieu manifeste ainsi Sa présence au milieu de nous, par un signe inexplicable et répété qui, loin de devenir pour nous une habitude banale, doit susciter chaque fois en nous un regain de foi.
Le 19 septembre 2010, le Miracle a eu lieu précisément à 9 heures 22, répercuté au moins localement par les journalistes et les photographes. Il faut reconnaître que, sans Internet, nous serions bien embarrassés pour trouver cette nouvelle, même dans nos meilleurs journaux en langue française.
En 2013, le miracle s’est produit à 9h41 ; en 2014, à 10h11.
Le 22 mars 2015, lors de la visite de François à Naples, le pape a béni les fidèles avec cette Relique et le sang de saint Janvier s’est partiellement liquéfié ; le pape a commenté ainsi : Le sang s’est liquéfié à moitié, parce que nous ne sommes convertis qu’à moitié !
19 septembre 2016 : le miracle s’est reproduit à 10h38.
19 septembre 2018 : le miracle a été constaté à 10h05 ; le sang était déjà liquéfié quand le Cardinal Archevêque de Naples a soulevé l'ampoule pour la montrer aux fidèles.
19 septembre 2019 : le miracle a eu lieu à 10h04.
19 septembre 2020 : à 10h02, comme en 2018, le sang était déjà entré en liquéfaction.
19 septembre 2022, 9h26 : nouvelle manifestation du prodige.
Peleus, Nilus, Elia, Patermuthius de Palestine
† 310
Peleus et Nilus étaient deux évêques d’Egypte.
Elia était prêtre.
On ne sait rien de plus sur Patermuthius, que son nom.
Ces quatre Martyrs furent jetés dans les flammes, avec beaucoup d’autres Compagnons, peut-être au nombre de cent cinquante.
Le lieu de leur martyre était en Palestine, sans doute en 310.
Le Martyrologe Romain mentionne saints Peleus, Nilus, Elia, Patermuthius de Palestine au 19 septembre.
Eustochius de Tours
† 459
La famille d’Eustochius appartenait à l’ordre sénatorial.
Eustochius fut le cinquième évêque de Tours, à partir de 442.
Il fonda des paroisses : Braye, Yzeures, Loches (act. Braye-sur-Maulnes, Yzeures-sur-Creuse, Loches).
A l’intérieur même de la ville de Tours, il fit construire une église nouvelle pour abriter les reliques des ss.Gervais et Protais (v. 28 avril), rapportées naguère par s.Martin (v. 11 novembre).
En 453 eut lieu à Angers un concile régional : c’est Eustochius qui le présidait.
Eustochius adressa à ses prêtres une lettre dans laquelle il leur interdisait de s’adresser aux juges séculiers. L’Eglise, en effet, a ses propres juges, et n’a pas besoin de faire appel à des gens du monde pour examiner des affaires qui ne sont pas du monde.
L’épiscopat d’Eustochius dura dix-sept années, et ce saint homme mourut vers 458-459.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Eustochius de Tours au 19 septembre.
Marianus d’Evaux
6e siècle
Marianus serait né à Bourges.
Après avoir passé six années dans le monastère du Grand-Pressigny, il devint ermite dans la forêt de Combraille, se nourrissant exclusivement de fruits sauvages ou de miel qu’on lui apportait ou qu’il trouvait lui-même dans les forêts.
Beaucoup de gens venaient le visiter, mais un jour ils ne le trouvèreent pas. On l’aperçut enfin, gisant au pied d’un pommier, mort. On voyait les traces de ses pas et de ses genoux, là où il était venu se désaltérer une dernière fois dans la rivière.
On le porta au bourg d’Evaux, où se développa un culte important, à la suite de nombreux miracles opérés à la tombe de l’Ermite.
L’actuelle commune de Saint-Marien (Creuse) lui doit son appellation.
Saint Marianus d’Evaux est commémoré le 19 septembre dans le Martyrologe Romain.
Sequanus abbé
† 581
Sequanus était le fils du comte de Mesmont (Côte-d’Or).
Le nom de Sequanus s’est aussi écrit Segonus ou Sigo, et est devenu Seine en français.
Ne pouvant obtenir de ses parents l’autorisation d’entrer dans un monastère, il se construisit une cabane à Verrey-sous-Drée et y mena une vie si austère que ses parents, craignant pour sa vie, l’autorisèrent à se faire tonsurer.
Le garçon se retrouva ainsi sous la protection du prêtre Eustadius qui, constatant l’état d’âme angélique de Sequanus, le fit ordonner prêtre alors qu’il n’avait que seize ans. Le fait est vraiment extraordinaire et dépasse tout ce que les lois canoniques de l’Eglise ont jamais permis. Mais Sequanus aurait-il eu la vingtaine d’années, qu’il n’en fallait pas plus pour susciter la jalousie des clercs : on ne devient pas prêtre avant vingt-cinq ans environ, sauf dérogation exceptionnelle.
Sequanus s’en vint auprès de s.Jean de Réomé (v. 28 janvier). Ensuite, dit la Vie extraordinaire de notre Personnage, un parent lui suggéra un endroit «idéal» pour construire un monastère : une forêt très épaisse où vivent des anthropophages, qu’on assimile à la forêt de Cestres.
Nous sommes aux alentours de 534. Sequanus rejoint sans tarder la féroce tribu, dont les habitants deviennent subitement très accueillants et l’aident à construire une maison. Les moines affluent, les malades guérissent, la moisson est protégée de la tempête menaçante…
Certains racontent que le père de Sequanus lui concéda tout le terrain dont il aurait pu faire le tour en un jour au trot de son âne. Le terrain jouxtait les propriétés de l’actuelle abbaye de Flavigny.
De son vivant, Sequanus délivra des possédés.
Il mourut en 581.
L’abbaye prit le nom de Saint-Seine dès le 9e siècle ; Benoît d’Aniane (v. 12 février) y reçut sa formation, avant de devenir le grand réformateur de l’Ordre bénédictin. Les moines bénédictins qui l’habitaient au 17e, dépendaient de la Congrégation parisienne de Saint-Maur. Sous la Révolution, l’abbaye fut supprimée et les reliques qui s’y trouvaient furent dispersées.
Saint Seine est commémoré le 19 septembre dans le Martyrologe Romain.
Goëry de Metz
570-647
Goericus, diversement traduit en français : Goëry, Goeric, Goéry, Gœury, serait né vers 570, issu de la lignée Ansbertina d’Albi. Les traditions diffèrent, certaines nomment son père Gamardus, frère du sénateur Ansbertus et petit-fils de l’autre sénateur Tonantius Ferreolus.
Goëry semble avoir été marié et père de deux filles, Precia et Victorina.
D’abord soldat, il devint ensuite gouverneur de l’Albigeois.
Un premier «signe» de Dieu le toucha lorsque, frappé de cécité, il guérit par l’apposition d’une pierre rougie par le sang de s.Etienne (v. 26 décembre), ou plutôt lors d’un pèlerinage à la cathédrale de Metz, dédiée à s.Etienne, et dont l’évêque était alors son oncle, Arnoul (v. 18 juillet). En reconnaissance, il fit construire à ses frais une nouvelle église à Metz.
S.Arnoul l’ordonna prêtre et, vers 627, Goëry fut appelé à succéder à son oncle, comme trentième titulaire du siège de Metz.
Goëry fit construire à Epinal l’église Saint-Pierre ainsi que l’abbaye, à l’intention de ses deux filles.
La date retenue de sa mort se situe entre 642 et 649.
Dans le testament du roi Dagobert, Goëry est nettement désigné sour le nom de Abbo (altération de Abbas, c’est-à-dire Abbé, Père ?).
Depuis que ses reliques furent transférées à Epinal, il est devenu le Patron de cette ville.
Autrefois, on vénérait à Metz le 22 juin une sainte Prèce, qui aurait été l’une des deux filles de notre Goëry.
Saint Goëry de Metz est commémoré le 19 septembre dans le Martyrologe Romain.
Theodore de Canterbury
602-690
Si l’on ne connaît pas la famille et les antécédents de Theodore, on connaît bien les grandes étapes de sa vie.
Theodoros, ce don de Dieu, eut dans sa destinée quelque chose de l’apôtre saint Paul : comme lui, il naquit à Tarse de Cilicie, vers 602 ; comme lui, il allait beaucoup voyager.
Si l’habitude de notre site est de nommer les Saints par le nom original de leur langue, nous donnerons à Theodoros son nom anglais, Theodore, puisque la Providence l’a destiné à œuvrer en Angleterre.
Tarse était un diocèse appartenant à la zone d’influence de Byzance, ce qui fait que Theodore reçut une culture grecque. Puis il y eut l’invasion persane et la prise des villes d’Antioche, Damas et Jérusalem en 613 ; la ville de Tarse tomba aux mains des Perses vers cette époque, et le jeune Theodore connut certainement la culture perse. Mais ces invasions n’empêchaient pas les jeunes étudiants de voyager, et l’on peut avancer avec d’assez fortes raisons qu’il connut aussi l’école exégétique d’Antioche et la culture syriaque. Quand enfin Tarse fut envahie par les troupes musulmanes, Theodore partit pour Constantinople, où il assimila tout ce qu’on pouvait lui enseigner en astronomie, astrologie, médecine, droit romain, rhétorique et philosophie. Son intelligence et sa science le faisaient surnommer philosophe.
Après Constantinople, Theodore gagna la Ville éternelle, où il se trouvait en 667.
Cette année-là, le pape avait reçu, envoyé par deux rois d’Angleterre, le prêtre Wighard, désigné pour devenir archevêque de Canterbury, mais celui-ci mourut de la peste… Deux autres candidats se récusèrent ; on «découvrit» notre Theodore, ce grand personnage à l’apparence monachale, discret : après quelques mois de préparation, le pape le consacra évêque le 26 mars 668 et l’envoya en mission.
Theodore partit le 27 mai, accompagné d’un théologien nommé Adrianus, et de Benoît Biscop (v. 9 et 12 janvier) ; on connaît leurs étapes : Marseille, Arles, Paris, Etaples. Theodore pénétra dans son diocèse un an plus tard, le 27 mai 669. On pourra remarquer avec intérêt que le voyage de Theodore commença et s’acheva sous les auspices de s.Augustinus, premier évêque de Canterbury, qui mourut le 26 mai 604. Theodore fut le septième.
Les rois de Kent et de Northumbrie accueillaient favorablement les coutumes romaines, mais non ceux de Wessex et de Mercie ; il fallait accorder les violons et rester dans la vérité ; Theodore ordonna des évêques qui suivraient sa direction.
En 673 fut convoqué un synode à Hertford. La date de Pâques fut établie pour tous au dimanche suivant le 14 du premier mois lunaire (le nisan hébraïque) ; plusieurs canons définirent le rayon d’action des évêques, la stabilité des moines, la discipline des clercs ; un concile se réunirait chaque année.
Theodore se montra le réel organisateur de l’Eglise anglaise unie. Il favorisa la vie monastique, les écoles, l’usage du chant grégorien - lui qui était oriental !
Il savait à l’occasion se faire entendre : s.Chad (v. 2 mars) aimait se déplacer à pied dans son vaste diocèse, et ne voulait pas suivre le conseil de Theodore qui lui suggérait plutôt, par sage prudence, de prendre un cheval ; Theodore le mit en selle sans lui demander son avis, montrant par là une certaine force de tempérament - et de poignets !
On a vu dans la vie de s.Wilfrid (v. 24 avril) comment Theodore se préoccupa beaucoup du diocèse d’York : d’abord, il rétablit Wilfrid, qui avait été écarté illégalement ; puis il subdivisa ce grand diocèse en trois partie, obligeant Wilfrid à rester à l’écart de toute activité pastorale ; la mesure nous semblera excessive : sur son lit de mort, Theodore demandait la réintégration de Wilfrid.
Theodore mourut le 19 septembre 690.
Saint Theodore de Canterbury est commémoré le 19 septembre dans le Martyrologe Romain.
Pomposa de Cordoue
† 853
Pomposa habitait Cordoue et avait décidé les siens, parents, frères et proches, à renoncer à leurs biens périssables pour acquérir des biens éternels.
Tous, comme elle, avaient promis à Dieu la chasteté. Les parents avaient donc aliéné leur patrimoine et fait bâtir Saint-Sauveur, un petit monastère où vivait toute cette communauté familiale, au lieu-dit Pina Mellaria («Pic Ruche»), un endroit célèbre pour ses abeilles.
L’aumônier était Fandilas (v. 13 juin). L’abbé et supérieur, Felix, fut le témoin des vertus de Pomposa, la plus jeune de toute la communauté, mais non la moins ardente.
A la nouvelle du martyre de sainte Colomba (v. 17 septembre), Pomposa fut saisie par un immense désir de la rejoindre au plus tôt. Déjà quelques années auparavant, dit saint Euloge (v. 11 mars), il avait fallu la retenir par la force et la surveiller, pour l’empêcher de courir trop vite à la mort.
Mais au soir du 18 septembre, le frère chargé de la fermeture de la porte, en retira la clef et la laissa entr’ouverte. Oubli ? Erreur volontaire ? Désobéissance ? Initiative inspirée ? Dieu le sait, et peut-être en trouverions-nous des explications dans le texte d’Euloge. Le fait est que Pomposa sortit et marcha toute la nuit jusqu’à Cordoue.
Au petit matin, elle se présente au juge, rend compte de sa foi et, pour bien compléter le tableau, s’en prend au faux prophète Mahomet, en en révélant son impudicité et ses mensonges.
Pomposa fut quasi immédiatement décapitée au sabre devant les portes du palais, le 19 septembre 853.
Elle n’était pas la première martyre de l’Islam, ni la dernière, loin de là.
Son corps fut jeté au fleuve, mais recueilli et enseveli près de celui de sainte Colomba.
Le Martyrologe Romain la mentionne le 19 septembre.
Lantpert de Freising
895-957
Le prénom de cet évêque se trouve aussi sous la forme Lantbert ou même Lambert.
Lantpert appartenait à la famille des comtes d’Ebersberg et naquit vers 895.
En 937, il fut nommé évêque de Freising (Bavière, Allemagne S). D’après une «légende», il provoqua un épais nuage autour de la cathédrale, de sorte que l’ennemi hongrois qui s’avançait dangereusement, ne put la détruire.
C’est à la même époque que Freising eut le droit de battre monnaie.
En 952, Lantpert prit part au synode d’Augsburg.
En 955 l’évêché fut à nouveau en grand péril à cause de l’invasion des Hongrois, qui cependant furent battus à la bataille du Lechfeld.
Lantpert mourut le 19 septembre 957 à Freising, où il avait occupé le siège épiscopal pendant vingt ans.
Le Martyrologe Romain mentionne maintenant saint Lantpert, au 19 septembre.
Il faut distinguer saint Lantpert (Lambert) d’un autre saint Lambert, évêque de Maestricht et martyr, commémoré le 17 septembre.
Lucie de Sampigny
10e siècle
Cette Lucie serait venue d’Ecosse, pour garder les brebis d’un riche propriétaire à Sampigny (Meuse).
Ce propriétaire lui légua sa fortune, qu’elle utilisa pour construire un petit sanctuaire ; certains disent qu’elle le construisait de ses mains pendant qu’elle gardait son troupeau.
Au 17e siècle, un couvent de religieux Minimes y fut construit pour desservir l’oratoire, mais le couvent a disparu depuis.
Sainte Lucie est invoquée par les femmes stériles. C’est ainsi que la reine Anne d’Autriche vint la prier et que naquit le futur Louis XIV (septembre 1638).
La quenouille de la sainte aurait même produit le cerisier ou le bois de sainte Lucie, dont les artisans lorrains tirèrent un bon parti.
Il va sans dire que les incertitudes au conditionnel de cette notice n’ont pas permis à Lucie d’intégrer le Martyrologe Romain, quoiqu’elle soit fêtée localement le 19 septembre.
Ciriaco de Buonvicino
950-1030
Buonvicino se trouve près de Cosenza dans la pointe sud de l’Italie. C’est là que naquit Ciriaco vers le milieu du 10e siècle. Il avait une sœur, Maria.
Il vécut en anachorète assez longtemps, puis demanda son admission au monastère basilien grec, près de Tripidoro, dont il devint abbé.
Sa sainteté de vie attira beaucoup de vocations.
Pendant ce temps, sa sœur fondait elle aussi un monastère non loin de Buonvicino.
La renommée de Ciriaco parvint jusqu’aux oreilles de l’empereur, Michel IV, dont la fille était possédée. Il fit venir Ciriaco, dont les prières délivrèrent sa fille. Reconnaissant, l’empereur concéda à l’abbaye des terres et des privilèges.
Ciriaco mourut le 19 septembre 1030 en grande odeur de sainteté.
Plus tard, une révélation fit savoir que son corps pouvait être détruit à cause des infiltrations d’eau, et on le replaça en un endroit plus adéquat. Mais le document de cet événement disparut lors d’une émeute qui mit à sac le palais épiscopal, en 1647.
Saint Ciriaco est à présent mentionné par le Martyrologe au 19 septembre.
Arnoul de Gap
† 1075
Arnoul (ou Arnoux) était né à Vendôme (Loir-et-Cher) et entra au monastère bénédictin de la Trinité.
Vers 1062, son abbé le prit avec lui pour aller à Rome.
A Rome où il resta quelque temps, on suppose qu’il fut au prieuré de Sainte-Prisque, où le pape avait concédé une église de l’Aventin aux bénédictins de Vendôme. Arnoul fut peut-être même prieur.
Vers 1064, l’évêque de Gap fut déposé pour corruption, concubinage et violence. Le pape sacra lui-même évêque Arnoul pour le remplacer.
On imagine sans peine le zèle qu’il mit à réformer son diocèse, pour le purifier de toute atteinte de l’esprit de corruption et pour infuser dans le cœur de son clergé et des diocésains l’amour de la sainteté.
On rappellera volontiers ici la scène du Christ chassant les vendeurs du Temple ; l’évangéliste rappelle qu’Un mot de l’Ecriture revint à la mémoire de ses disciples : Le zèle pour ta maison me dévorera (Jn 2:17 ; cf. Ps 69:10). Arnoul n’eut pas moins à souffrir pour la réforme de son Eglise.
Le saint évêque mourut le 19 septembre 1075, jour où le Martyrologe mentionne le saint patron de Gap.
María de Cervelló
1230-1290
Née à Barcelone le 1er décembre 1230, María reçut le baptême le 8 décembre suivant. Le baptistère était constitué par l’ancien sarcophage de sainte Eulalia de Barcelone.
Elle fut vivement attirée par cet esprit de charité qui animait les membres de l’Ordre des Mercédaires (pour le rachat des captifs), autour de s. Pedro Nolasco (v. 25 décembre et 6 mai).
En 1265, María reçut l’habit et fit les vœux, avec d’autres compagnes.
On a donné à María le surnom de María del Socós (en catalan) ou María del Socorro (en espagnol) : Marie du Secours, car on la vit plusieurs fois, durant sa vie ou après sa mort, «accourir» portée par le vent pour aider les bateaux en difficulté sur la mer déchaînée.
Elle mourut le 19 septembre 1290 et fut canonisée en 1692.
En raison des miracles répétés au secours des matelots, elle est devenue leur patronne.
Alonso de Orozco
1500-1591
D’origine noble, Alonso (Alphonse) naquit à Oropesa (Tolède, Espagne) le 17 octobre 1500.
Petit, il étudia la musique et fut servant de messe à la cathédrale de Tolède.
Il fit des études à Talavera de la Reina et à l’Université de Salamanque.
En 1520, saint Tomás de Villanueva (v. 22 septembre) l’incita à entrer dans l’Ordre de Saint-Augustin, ce qu’il fit.
En 1523 il fit la profession, et en 1527 reçut le sacerdoce.
De 1530 à 1537 il fut au couvent de Medina del Campo.
En 1538 il fut nommé prieur à Soria, en 1540 à Medina.
En 1541, il fut «définisseur» (c’est-à-dire provincial) pour l’Espagne tout entière.
En 1542, il fut prieur à Séville, en 1544 à Grenade et, à partir de 1545, visiteur pour l’Andalousie.
Pendant son priorat de Séville, il affirma avoir vu en songe la Vierge Marie, qui lui commandait d’écrire. Il écrivit en effet beaucoup, et fut un des premiers à le faire en castillan.
En 1549, il s’embarqua pour aller évangéliser au Mexique, mais dès les îles Canaries la maladie le força à revenir en Espagne.
En 1554, il fut prieur à Valladolid et Carlos V le nomma prédicateur à la cour. Aussi se déplaça-t-il à Madrid dès 1561, quand la cour s’y installa et vécut alors au couvent San Felipe el Real.
A la cour, il ne se présentait que lorsque sa mission officielle l’y appelait, et réussit à faire du bien non seulement à la noblesse, mais aussi à tout le personnel subalterne.
Il aurait voulu fuir ce monde de splendeurs, mais le roi Carlos V fit savoir qu’il ne voulait pas chasser les Saints de la cour. Il lui proposa des évêchés, même celui de Tolède, qu’il refusa énergiquement.
Il fonda beaucoup d’autres monastères. Parmi ceux-ci, on rappellera celui de moniales (franciscaines) de Sainte-Isabelle, en 1589.
Il mourut en odeur de sainteté, le 19 septembre 1591.
Il fut béatifié en 1882, et canonisé en 2002.
Hyŏn Sŏng-mun Garollu
1797-1846
Garollu (Carolus, Charles) naquit à Séoul (Corée du nord) en 1797.
Son père mourut martyr en 1801, son épouse et ses enfants moururent en prison en 1839. Sa sœur, Benedicta, reçut aussi le martyre le 29 décembre 1839. Quelle famille héroïque !
Carolus mit toute sa vie au service de l’Eglise catholique. Le document du Saint-Siège atteste ses nombreuses contributions, ses éminentes vertus, sa personnalité chaleureuse, aimable et simple.
A l’éclosion de la persécution de 1838, Carolus pensa se dénoncer spontanément aux autorités, en témoignage de sa foi, mais les missionnaires le détournèrent vivement de cette pensée, en lui rappelant aussi la place importante qu’il avait pour assurer la vie de l’Eglise.
Avant son martyre, Mgr Imbert (v. 21 septembre) lui confia l’Eglise catholique coréenne, c’est dire à quel point l’Eglise avait confiance en ce Chrétien.
Carolus alors fit de nombreuses visites aux diverses missions catholiques, encourageant les fidèles, recueillant des offrandes pour aider les pauvres et organiser la vie spirituelle de la population.
A la fin de cette persécution, il fit publier et distribuer de courts récits sur les Martyrs et envoya des messagers jusqu’à Pékin pour établir des contacts avec les missionnaires. C’est ainsi qu’il accompagna le père Andreas Kim dans son périlleux voyage à Shanghai, sur sa petite barque de fortune en bois. A son retour à Séoul, il abrita chez lui le père Kim et se risqua même à le faire enregistrer sous son propre nom.
Après l’arrestation du père Kim, Carolus fut à son tour arrêté, ainsi que plusieurs autres femmes chrétiennes, le 10 juillet 1846.
En prison, Carolus continuait à exhorter ses compagnons chrétiens.
On dit qu’il fut durement torturé, certains affirment au contraire que la torture lui fut épargnée, mais tous savent qu’il fut condamné à mort.
Carolus fut décapité à Saenamt’ŏ, le 19 septembre 1846.
Il fut béatifié en 1925, et canonisé en 1984.
Émilie de Rodat
1787-1852
Fille aînée de Jean-Louis, trésorier de France à Montauban, et d’Henriette de Pomayrols, Émilie naît le 6 septembre 1787, deux ans avant l’explosion de la Révolution française, au château de Druelle, près de Rodez (Aveyron, France).
La petite fille est prise en charge par la grand-mère maternelle au château de Ginals. Plus tard, Émilie écrira elle-même que sa grand-mère lui apprit à aimer le Bon Dieu. Une grand-tante sut aussi lui apprendre à forger son petit caractère. Elle écrit : Étant petite, j’avais le défaut de bouder. J’allais me tapir dans l’embrasure d’une fenêtre. Alors ma grand-mère me disait : “Émilie, viens près de moi”. Quand je m’étais rendue à son ordre, elle ajoutait : “Regarde-moi, il faut rire”. Je faisais la revêche, mais elle persistait jusqu’à ce que je fusse décidée et que j’eusse repris mon air ordinaire.
A onze ans elle fit enfin sa Première Communion, dans la chapelle du château, après la tourmente révolutionnaire. Elle dira plus tard qu’elle s’était bien un peu ennuyée après sa communion, mais qu’elle y avait été bien préparée.
L’adolescence fut un moment douloureux dans l’évolution de la jeune fille. Une mission prêchée alors en 1804, lui permit de dissiper ses hésitations.
Émilie fréquenta quelque temps à Villefranche-de-Rouergue une sorte de “communauté” où vivaient différentes religieuses qui s’étaient retrouvées ensemble après la tourmente révolutionnaire. Sa grand-mère et sa tante s’y étaient aussi retirées. On parlait, on était pieux, on visitait les pauvres.
Émilie reçoit la Confirmation en 1805 et cherche à trouver sa voie dans la vie religieuse. Trois essais infructueux la laissent sur sa faim de dévouement, jusqu’à ce qu’en 1815 elle entende parler des Ursulines, dont les écoles gratuites pour petites filles avaient disparu. Émilie est soudain illuminée sur sa voie : elle va ouvrir une petite école, chez elle. Elle s’entourera de Consœurs pour donner le départ à une nouvelle congrégation, de la Sainte Famille. On instruira les petites filles, et on ira visiter les malades, les orphelins et les prisonniers.
Elle regroupe très vite beaucoup d’élèves, et doit plusieurs fois changer d’adresse, mais aussi elle fait l’objet de jalousies et de potins qui cherchent à la discréditer. Émilie persévéra avec une force d’âme peu commune. Elle finit par acquérir le couvent des Cordeliers, qui était abandonné.
Parmi les épreuves d’Émilie il faut parler du décès de plusieurs sœurs, emportées par la maladie, d’une crise interne à l’établissement, où l’on crut bon de subdiviser l’institut en deux branches, cloîtrée et non-cloîtrée, et aussi de la douloureuse épreuve physique qu’Émilie dut supporter à cause d’un polype au nez, qu’on lui opéra par trois fois.
Émilie subit surtout une épreuve très douloureuse, la nuit spirituelle, longue période (vingt années !) durant laquelle elle croyait avoir perdu la foi et l’espérance, et être condamnée. Par sa persévérance dans l’action charitable, elle put ne rien montrer de cette nuit à son entourage. Elle recouvra enfin la paix dans les dernières années de sa vie.
A la fin de sa vie, la Congrégation a déjà ouvert une quarantaine de maisons. Aujourd’hui, les religieuses sont plusieurs centaines.
Émilie de Rodat mourut le 19 septembre 1852 ; elle a été béatifiée en 1940, et canonisée en 1950.
Son dies natalis est mentionné le 19 septembre au Martyrologe.
José Becerra Sánchez
1875-1936
José Becerra Sánchez naquit le 7 mars 1875 à Alhama (Grenade, Espagne).
Il fut ordonné prêtre en 1902, nommé vicaire à Loja et Padul. En 1922, il fut nommé dans la paroisse de sa naissance, Alhama de Grenade.
On retrouva son cadavre à Málaga, le 19 septembre 1936.
José Becerra Sánchez devrait être béatifié en 2022, et inscrit au Martyrologe le 19 septembre.
Francisca Cualladó Baixauli
1890-1936
Cette pieuse laïque du diocèse de Valencia naquit le 3 décembre 1890 à Molino de San Isedro (Ruzafa, Valencia, Espagne), et reçut au baptême le nom du Saint du jour, François-Xavier.
Jeune encore, elle fut orpheline de son père. Couturière de son état, elle s’occupait de sa mère et son travail leur permettait de vivre.
Chrétienne fervente et habituée de l’Eucharistie et du chapelet quotidiens, elle fit partie du syndicat catholique féminin et s’engagea de toutes ses forces dans l’Action Catholique, par la catéchèse et les œuvres de charité, secourant les pauvres avec ses propres deniers.
Arrêtée à la mi-septembre, jetée en prison, elle mourut fusillée pour sa foi. On lui avait tranché la langue pour l’empêcher de crier sans arrêt Vive le Christ Roi !
Ce martyre eut lieu à Torres de Espioca (Benifaió, Valencia), le 19 septembre 1936.
Francisca a été béatifiée en 2001.
María Encarnación de la Iglesia de Varo
1891-1936
María naquit le 25 mars 1891 à Cabra (Cordoue, Espagne), et reçut au baptême les noms de Marie et de l’Incarnation, puisqu’on fêtait ce jour-là l’Annonciation, et donc l’Incarnation du Christ.
Elle fut la première élève du nouveau collège des Piaristes en 1899.
Intelligente, appliquée, elle se fit remarquer par ses études sérieuses et son comportement excellent.
Elle entra chez les Religieuses des Ecoles Pies et fit la profession à Carabanchel (Madrid) avec le nom de María de Jésus.
Elle resta à Carabanchel de 1911 à 1918, à Santa Victoria (Cordoue) de 1918 à 1922, à Madrid de 1922 à 1936, et devint supérieure du collège de Carabanchel.
Le 19 juillet, la communauté jugea opportun de quitter la maison et de se réfugier où elles pouvaient, chez des parents ou des amis.
Mère María et six autres Compagnes trouvèrent un appartement, mais elles furent dénoncées.
A cinq heures du matin du 8 août, des miliciens vinrent les appeler à se présenter au Gouvernement Civil. Ne pouvant entrer toutes dans le véhicule, trois restèrent : María et deux autres pieuses femmes, anciennes élèves liées à la congrégation, Consuelo et Dolores Aguiar-Mella Díaz.
Le 19 septembre suivant, à neuf heures du matin, fut arrêtée dans la rue Dolores, d’origine uruguayenne, dont le frère était vice-consul à Madrid et fut immédiatement alerté. Entre temps, un milicien vint annoncer que si la Supérieure l’accompagnait, on délivrerait Dolores. María le suivit, accompagnée de Consuelo, la sœur de Dolores. Mais on ne revit plus ni Dolores, ni Consuelo, ni María, et toutes les démarches du brave vice-consul n’aboutirent à rien.
On retrouva les corps des trois Religieuses, complètement défigurées, sur la route qui conduisait en Andalousie. On ne les reconnut qu’à leur habit, et au bracelet diplomatique des deux Uruguayennes, dont le frère put récupérer les corps et les ensevelir chrétiennement au cimetière de Almudena.
Ce martyre eut donc lieu près de Madrid, le 19 septembre 1936.
María, et ses deux Compagnes, ont été béatifiées en 2001.
Dolores et Consuelo Aguiar-Mella Díaz
1897-1936/1898-1936
Dolores naquit le 29 mars 1897, Consuelo le 29 mars 1898, à Montevideo (Uruguay), de père espagnol et de mère uruguayenne.
Elles vinrent en Espagne où elles furent élèves du collège des Piaristes. Elles ne purent devenir religieuses, mais continuèrent à vivre dans le monde comme des religieuses, unies à Dieu et au service des autres.
Elles vivaient donc à Madrid, après leurs études chez les Mères Piaristes.
Le 19 juillet 1936, la communauté jugea opportun de quitter la maison et de se réfugier où elles pouvaient, chez des parents ou des amis.
Mère María, la supérieure, et six autres Compagnes, dont Dolores et sa sœur Consuelo, trouvèrent un appartement, mais elles furent dénoncées.
A cinq heures du matin du 8 août, des miliciens vinrent les appeler à se présenter au Gouvernement Civil. Ne pouvant entrer toutes dans le véhicule, trois restèrent : María et les deux sœurs Aguiar-Mella Díaz, qui portaient le brassard diplomatique.
Le 19 septembre suivant, à neuf heures du matin, fut arrêtée dans la rue Dolores, dont le frère était vice-consul à Madrid et fut immédiatement alerté. Entre temps, un milicien vint annoncer que si la Supérieure l’accompagnait, on délivrerait Dolores. María le suivit, accompagnée de Consuelo, laquelle pensait que son brassard diplomatique la protégerait. Mais on ne revit plus ni Dolores, ni Consuelo, ni María, et toutes les démarches du brave vice-consul n’aboutirent à rien.
On retrouva les corps des trois Religieuses, complètement défigurées, sur la route qui conduisait en Andalousie. On ne les reconnut qu’à leur habit, et au brassard diplomatique des deux Uruguayennes, dont le frère put récupérer les corps et les ensevelir chrétiennement au cimetière de Almudena.
Ce triple assassinat eut de très fortes répercussions dans le monde entier, surtout en Uruguay, qui rompit les relations diplomatiques avec l’Espagne.
Ce martyre eut donc lieu près de Madrid, le 19 septembre 1936.
María, et ses deux Compagnes, ont été béatifiées en 2001.
Lors de la béatification, le pape confia à l’intercession des deux-cent trente-trois nouveaux Bienheureux, martyrs espagnols, la fin du terrorisme en Espagne, vivement applaudi par les vingt-cinq mille fidèles présents.
Dolores et Consuelo sont les premières Bienheureuses d’Uruguay.