10 NOVEMBRE
-XL.
S Noé, patriarche, qui construisit l'Arche salvatrice (Gn 6-8).
III.
S Demetrianus, évêque à Antioche, mort en exil ; son fils lui succéda.
S Orestes, médecin martyr à Tyane.
S Tryphon, martyr à Nicée ; il gardait les oies près d'Apamée ; il est patron de Kotor.
IV.
S Thibéry, martyr à Agde.
S Space, martyr aux Andelys.
S Probus, évêque à Ravenne.
SS Narses et Youssouf, martyrs décapités ; octogénaire, Narsès était évêque à Sahrqart.
V.
S Léon le Grand, pape (440-461) : très estimé des papes et du peuple avant d'être élu à Rome, excellent prédicateur, adversaire des manichéens, pélagiens, priscillianistes, et surtout des eutychiens (concile de Chalcédoine).
VII.
S Iustus, un de ceux envoyés par s. Grégoire le Grand pour aider s. Augustin en Angleterre ; évêque à Rochester, exilé en Gaule, évêque à Canterbury ; il consacra s. Paulinus.
?
S Liesne, à Melun.
Ste Natalène, martyre à Pamiers.
Ste Théoctiste, solitaire mystérieuse, enlevée de Lesbos par les Arabes et laissée à Paros, dont elle est la patronne.
VIII.
S Baudolino, ermite près de la future Alessandria, dont il est le patron.
XI.
S Jean l'Irlandais, missionnaire en Islande, puis en Germanie, évêque à Mecklemburg et martyr.
XIII.
B Ambrogio de Massa Marittima, franciscain ; il avait probablement abandonné la vie ecclésiastique, s'était repris, et fut un ascète exemplaire avant de mourir à Orvieto.
XVII.
S Andrea Avellino, prêtre napolitain ; un sicaire l'avait frappé mortellement à la tête, mais il en guérit et devint théatin ; il aimait visiter les malades et conseillait : Soyez brefs. Si vous plaisez, on vous verra revenir avec joie. Si vous ennuyez, le déplaisir sera court.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifié en 1992 :
Hospitaliers : à Barcelone, Joaquín Piña Piazuelo (Acisclo, *1878) ;
- béatifiées en 2007 :
Adoratrices Servantes de la Charité et du Saint-Sacrement, à Madrid :
Felipa Gutiérrez Garay, Francisca Pérez de Labeaga García (Blasa de la Croix), Teresa Vives Missé (Casta de Jesús), Concepción Vázquez Áreas (Ruperta), Rosa López Brochier (Rosaura de Marie), María Zenona Aranzábal de Barrutia (Borja de Jésus), Emilia Echevarría Fernández (Máxima de Saint Joseph), María Mercè Tuñi Ustech (Ángels), Dionisia Rodríguez de Anta (Sulpicia du Bon Pasteur), Manuela Arriola Uranda (M. du Sacré-Cœur), Sinforosa Díaz Fernández (S. de la Sainte Famille), Josepa Boix Rieras (J. de Jésus), María García Ferreiro (de la Présentation), Luisa Pérez Adriá (de l'Eucharistie), Prima De Ipiña Malzárraga (María Prima de Jésus), Belarmina Pérez Martínez (B. de Jésus), Aurea González (Herlinda), María Dolores Monzón Rosales (M.D. de Jésus Crucifié), Lucía González García (Lucila de Jésus), Purificación Martínez Vera (P. de Marie), María Dolores Hernández San Torcuato (M.D. de la Sainte Trinité) (*1861, 1864, 1866, 1871, 1876, 1878, 1881, 1888, 1890, 1891, 1892, 1893, 1896, 1897, 1898, 1899, 1904, 1907, 1908, 1910, 1911), ainsi que Cecilia Iglesias Del Campo et Magdalena Pérez (*?).
Bx martyrs de la persécution nazie, guillotinés à Hamburg en 1943 : Johannes Prassek (*1911), Eduard Müller (*1911), et Hermann Lange (*1912), prêtres, béatifiés en 2011.
Bse Odette Prévost (1932-1995), religieuse française des Petites Sœurs du Sacré-Cœur, abattue en Alger, béatifiée en 2018.
Noé, patriarche
XXVe siècle avant Jésus-Christ
Le saint patriarche Noé est une figure des premiers chapitres de la Genèse (Gn 5-9), qui nous rappelle habituellement l’épisode d’un déluge dévastateur.
Si l’on situe approximativement le prophète Abraham au 20e siècle avant Jésus-Christ, Noé le précède, entre le 25e et le 20e siècles environ.
Que la terre ait pu être engloutie après quarante jours de pluie laisse le monde scientifique dans l’interrogation : ce déluge a-t-il eu lieu ? n’est-il pas un récit emprunté à des épisodes mythologiques babyloniens ?
On pourrait tout-à-fait retourner la question en sens inverse : les récits babyloniens ne seraient-ils pas des plagiats maladroits, païens, du récit biblique qui a pu certainement être colporté par voie orale dans ces régions, bien avant d’être consigné par écrit ?
Dans la Bible, Yahwé est un Dieu unique, juste ; il punit le mal des hommes, mais sauve le juste. Dans les récits babyloniens, c’est un ensemble de dieux qui intervient, et qui extermine tous les hommes par caprice.
D’après un mode de compter qui nous échappe désormais totalement, Noé engendra ses trois fils à l’âge de cinq cents ans, et mourut à neuf cent cinquante ans, un peu plus qu’Adam qui vécut neuf cent trente ans, et un peu moins que son grand-père Mathusalem, qui vécut neuf cent soixante-neuf ans (cf Gn 5:5,27 ; 9:28).
Sur ordre de Dieu, donc, Noé construisit son paquebot, que la Bible appelle Arche, et qui mesurait quelque cent cinquante mètres de long, vingt-cinq mètres de large et quinze de haut, en trois étages. C’est qu’il fallait y aménager des dizaines de cabines pour abriter chaque couple d’animaux, outre la proche famille de Noé : sa femme, ses trois fils et les épouses de ses trois fils, «huit personnes en tout», écrit saint Pierre dans son épître (2Pt 2:5).
Ce qui pourra surprendre, c’est que Yahweh ferme la porte de l’Arche, de l’extérieur, donc, tandis qu’après le cataclysme, Noé ouvre seulement une fenêtre, et ne sort par la porte que sur invitation de Yahweh.
Là, Yahweh fit une «alliance» avec Noé, une promesse sacrée en échange de la fidélité de Noé et de sa descendance, dont le signe était l’arc-en-ciel.
Cette Arche mystérieuse aurait échoué sur le mont Ararat en Arménie, mais qui oserait croire qu’on retrouverait un jour des morceaux de bois de ce vaisseau, après des milliers d’années ?
Au sortir de l’arche, Noé commença de cultiver la terre, et planta la vigne. Les vapeurs du raisin fermenté l’enivrèrent, il s’endormit inconsciemment, mal habillé. Un de ses fils se moqua de cette situation, tandis que les deux autres entrèrent à reculons pour couvrir leur cher père de son manteau.
Tous ces éléments ont un caractère prophétique qu’il est bon de relever.
Noé, le Juste, construit l’Arche où sont sauvés ceux qui lui sont proches : Jésus, le Juste par excellence, fonde l’Eglise où sont sauvés ceux qui sont fidèles à Dieu.
Cette Arche du salut aboutit à une première Alliance ; plus tard, il y aura par excellence l’Arche de l’Alliance, construite par Moïse sur l’ordre de Dieu ; cette arche sera le prélude du Tabernacle où est conservée l’Eucharistie, le Sacrement de notre Salut.
L’eau ensevelit l’humanité avant sa re-naissance : dans l’eau du baptême, nous fermons les yeux, nous mourons au péché, pour rouvrir les yeux à une nouvelle vie, la vie sacramentelle en Christ.
Noé cultive la vigne ; Jésus change le vin en son Sang eucharistique, qui doit nous «enivrer» de la vie divine ; c’est le Vin sacramentel qui réjouit le cœur de l’homme (Ps 103:15).
Noé est donc, dès le début de la Genèse, une première figure de Jésus-Christ, sauveur.
Le saint Patriarche Noé, autrefois mentionné le 10 novembre au Martyrologe, est à présent seulement commémoré en même temps que tous les Ancêtres du Christ, au 24 décembre.
Demetrianos d’Antioche
200-260
On ne connaît pas la vie de Demetrianos jusqu’à son épiscopat à Antioche de Syrie, qui commença en 253.
Mais on déduit qu’il connut d’abord le mariage, puisque son fils, Domnus, devint évêque en 268 (voir plus bas). Demetrianos pouvait avoir alors une cinquantaine d’années.
Dans les premières années de son épiscopat, Demetrianos et d’autres évêques, prirent part à des discussions importantes à propos de la validité ou non du baptême conféré par des hérétiques, ainsi que de la réconciliation des apostats (les lapsi) au lendemain de la persécution de Dèce (250).
En 256, Antioche fut prise par les Perses, qui emmenèrent en ôtage la population «valide» ; Demetrianos faisait partie du lot.
Il fut assigné à la ville de Beth Lapat, au-delà du Tigre. Sapor rebaptisa cette ville Meilleure Antioche de Sapor (Gundishapur, act. en Iran), pour bien faire comprendre aux exilés qu’ils n’étaient plus chez eux. Ces déportés étaient pour la plupart chrétiens, de sorte que, le mal servant le bien, une forte colonie chrétienne s’établit alors au cœur de la Perse, dont sans doute Demetrianos s’occupa avec son zèle pastoral.
Demetrianos mourut là-bas en exil, vers 260, après sept ans d’épiscopat, dont quatre en déportation.
Mais à Antioche, on avait besoin d’un évêque, et l’on ne savait pas que Demetrianos venait de mourir. On ne l’apprit qu’en 261, lors de la seconde prise d’Antioche, toujours par les Perses. On réussit à nommer l’hérétique Paul de Samosate, qui fut cependant déposé en 268, et remplacé par Domnus, le fils de Demetrianos. Pour compléter l’histoire, disons que Paul résista encore quatre années sur place ; ce n’est qu’en 272 que les Romains, avec Aurélien, imposèrent Domnus.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Demetrianos d’Antioche au 10 novembre.
Orestes de Tyane
3e-4e siècles
D’après une Passio que les doctes jugent sans valeur, Orestes était un médecin résidant à Tyane (Cappadoce, act. près de Kemerhisar, Turquie CS).
On dénonça bientôt à Dioclétien qu’Orestes détournait les gens du culte des dieux païens. L’empereur se le fit amener et chercha à le faire apostasier devant le temple, en vain. Il le fit flageller très violemment, au point que les intestins pendaient à terre ; puis Orestes eut le dos brûlé avec des lames rougies au feu et on arrosa les plaies avec du sel et du vinaigre. Orestes eut encore la force de souffler sur la statue de l’idole, qui s’effondra ainsi que le temple.
On mit le médecin martyr dans un cachot pendant huit jours, puis on lui perça les pieds et le côté avec des clous ; enfin, on l’attacha à un cheval indompté, qui le traîna pendant vingt-quatre milles, environ trente-cinq de nos kilomètres.
Epuisé et écorché vif, Orestes rendit l’âme. On jeta son corps dans le fleuve, d’où un mystérieux personnage lumineux vint le sortir.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Orestes de Tyane au 10 novembre.
Narses et Youssouf de Perse
† 343
Narses (Nerses) était évêque de Sahrqart (Garamée, auj. Irak N). Né en 263, il dit lui-même qu’il avait quatre-vingts ans au moment de son martyre.
Youssouf (Joseph) était son disciple, peut-être son secrétaire.
Le roi Sapor II se les fit amener. Il commença par s’émerveiller devant la prestance du vieil évêque et la beauté juvénile de Youssouf. Il chercha à les flatter, à les gagner par des promesses, à feindre de «devoir» les faire mourir s’ils n’adoraient pas le dieu Soleil.
Narses tenta de faire réfléchir le roi, mais finit par lui déclarer : Même s’il était en ton pouvoir de nous tuer et retuer sept fois, nous ne lâcherions pas notre Dieu pour t’obéir. Sapor lança la condamnation : ils seraient décapités.
Youssouf fut exécuté le premier, puis Narses, le 10 novembre 343.
L’histoire pourrait s’arrêter là. Mais des documents non privés d’autorité ont aussi donné des Compagnons à nos deux Martyrs, ou plutôt les noms d’autres Martyrs exécutés dans la même persécution, à différentes dates, en Garamée et en Adiabène. Ainsi :
Jean, évêque de Karka ;
Sapor, évêque de Karka, mort en prison, puis aussi décapité car le roi réclamait sa tête ;
Isaac, évêque de Karka, lapidé par des chrétiens requis par le roi ;
Isaac, prêtre de Hulsar ;
Papas, prêtre ;
Vahunam, jeune homme lapidé par des chrétiennes requises par le roi ;
Guhistazad, eunuque à la cour, égorgé par un prêtre apostat ;
des laïcs : Sasan, Mari, Timaï, Zaruan ;
des femmes : Bautha (noble dame) ; Thecla et Dinaq (religieuses) ; Tatun, Mama, Mazachia, Ana (vierges) ;
des religieuses de Garamée : Abiath, Hattaï, Mamlacha.
Ces noms ne se trouvent pas dans le Martyrologe ; ils nous montrent cependant que le Christianisme était fort bien organisé dès le quatrième siècle dans cette région de Perse ; on peut en outre constater que nous sommes loin de connaître vraiment tous ceux et celles qui versèrent leur sang pour la Foi au Christ et la fidélité à l’Eglise, pour leur courage devant les persécuteurs et durant les tortures.
Le Martyrologe Romain mentionne saints Narses et Youssouf de Perse au 10 novembre.
Probus de Ravenne
4e siècle
La liste épiscopale de l’Eglise de Ravenne (Italie) comporte deux Probus, le septième et le quatorzième évêques de cette ville.
On ne sait duquel il s’agit aujourd’hui, les considérations en faveur de l’un ou de l’autre s’avérant un peu fumeuses. Pour certains, Probus - le premier - pourrait être même du deuxième siècle ; le second, à la fin du quatrième siècle.
L’ancien Martyrologe disait de ce Probus qu’il était célèbre pour ses miracles. On serait heureux d’en connaître au moins quelques-uns.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Probus de Ravenne au 10 novembre.
Léon 1er, pape
440-461
Leo («Lion», communément Léon) était le fils du toscan Quintianus. On présume qu’il naquit entre 390 et 400.
D’après son style, on suppose qu’il était assez lettré, connaisseur des belles-lettres, formé à l’éloquence, au courant des sciences ecclésiastiques, mais aussi faible helléniste.
A la mort du pape saint Xyste III (19 août 440), l’Eglise de Rome élut comme quarante-cinquième pape, l’archidiacre Leo, qui se trouvait en Gaule à ce moment-là pour rétablir la concorde entre le gouverneur Ætius et le général Albinus.
Cette élection d’un absent prouve combien l’archidiacre en question était connu et estimé à Rome. En effet, Leo était un proche des autorités ecclésiastiques romaines : acolyte, il était déjà chargé de porter à Carthage une condamnation des pélagiens par le pape Zosime (418) ; sous le pape Célestin, il est archidiacre : c’est lui qui pousse Cassien à écrire un traité sur l’Incarnation, contre les nestoriens ; c’est à lui que s’adresse saint Cyrille d’Alexandrie, pendant le concile d’Ephèse, pour mettre en garde l’Eglise romaine contre l’ambitieux Juvénal de Jérusalem ; c’est lui qui soutient le pape Célestin dans le gouvernement de l’Eglise ; c’est lui qui avertit le pape Xyste III des manœuvres de Julien d’Eclane, pélagien ; c’est encore lui, comme on l’a dit plus haut, qui était envoyé en Gaule pour régler le différend entre Ætius et Albinus.
Une missive l’invitait donc à rentrer au plus tôt à Rome. Il y arriva fin septembre, reçu avec effusion et consacré dès le 29 septembre 440. Le message qu’il adressa alors est plein d’humilité, de simplicité, de confiance en Dieu.
Leo intervint sur deux champs, principalement celui de l’orthodoxie, mais aussi au point de vue socio-politique, à cause du danger des Barbares.
Dans le domaine doctrinal, Leo fit proscrire de Rome les manichéens, dont les pratiques abominables scandalisaient la société ; fit chasser d’Aquilée les pélagiens ; invita les évêques espagnols à se réunir en concile pour condamner le priscillianisme et toutes ses déviations sur la Trinité, l’Incarnation, la Rédemption (Concile de Tolède, 447) ; confirma le concile de Constantinople qui condamnait le monophysisme d’Eutychès (448), condamna le brigandage d’Ephèse, pseudo-concile qui essayait de réhabiliter ledit Eutychès (449), et fit convoquer par l’empereur un nouveau concile à Chalcédoine pour renouveler la condamnation de Nestorius et d’Eutychès (450).
Le pape Leo ne se contenta pas de «commander», mais il prit des mesures pour faire appliquer ces décisions. Il s’efforça de convaincre toutes les Eglises de célébrer Pâques à la même date ; ce n’était pas une nouveauté, car déjà le concile de Nicée (325) avait établi que partout cette solennité centrale serait célébrée le premier dimanche après la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps. Or des subtilités de calculs, et peut-être aussi des esprits trop pointilleux, ont fait que cette date n’était toujours pas universelle un siècle après (et malheureusement ne l’est toujours pas à notre vingt-et-unième siècle).
A propos des pélagiens, le pape exigea que les clercs, même convertis de cette erreur, n’accédassent pas à des ordres supérieurs, tant l’erreur était sournoise et dangereuse. En matière disciplinaire, il savait imposer à un saint évêque comme l’était Hilaire de Poitiers, de revenir sur ses décisions ; l’humilité d’Hilaire à obéir au pape donna à ce dernier l’occasion d’en faire un éloge marqué.
Les événements qui se déroulèrent autour du concile de Chalcédoine amenèrent le pape Leo à écrire une lettre mémorable au patriarche Flavianus, illégitimement condamné et qui devait mourir peu après des mauvais traitements subis (ou peut-être même assassiné, voir au 17 février). Cette lettre du grand pape est un monument doctrinal sur l’Incarnation et sur les deux Natures du Christ.
Les Ménées grecs racontent qu’avant de la composer, Leo implora les lumières de l’Esprit Saint par des jeûnes, des veilles, des prières continuelles ; puis qu’après l’avoir écrite, le pape la déposa sur le tombeau de saint Pierre en priant l’Apôtre d’en corriger lui-même les imperfections.
Après toutes ces activités doctrinales, le pape dut agir en faveur de la population, en face du fléau de Dieu qu’était Attila.
Après avoir été défait en Gaule, Attila arrivait en Italie. Leo et son clergé, revêtus des ornements liturgiques, se déplacèrent à Mantoue au-devant d’Attila qui, impressionné par ce saint spectacle et par la parole du pape, promit d’épargner Rome ; il signa même un traité d’alliance avec Rome (452).
Ce fut le tour du féroce barbare arien Genséric à menacer Rome. Leo se porta encore une fois à sa rencontre et en obtint au moins qu’il respectât le clergé et les églises, mais l’envahisseur pilla la ville et emmena en captivité des milliers de personnes (455).
L’œuvre de Leo 1er est fondamentale et considérable, au point qu’on l’a vite appelé Grand.
Leo le Grand eut le souci d’être compris par tout le peuple dans ses sermons qui sont à la fois clairs et brefs, deux qualités qui imposent la confiance. C’est de sa plume qu’est sortie cette fameuse expression, à Noël : Natalis Domini, natalis est pacis, la naissance du Seigneur, c’est la naissance de la paix ; et celle-ci aussi : Natalis capitis natalis est corporis, la naissance du Chef, c’est la naissance du Corps (de l’Eglise, de chacun de nous).
On a ainsi de ce saint pape un corpus certain de quatre-vingt seize sermons, aussi profonds de doctrine théologique que soignés dans la langue latine. En outre de très nombreuses lettres.
Le pape Leo 1er le Grand mourut le 10 novembre 461, après un pontificat de vingt-et-un ans.
Leo 1er fut proclamé Docteur de l’Eglise. Il est mentionné au Martyrologe et fêté le 10 novembre.
Son successeur fut saint Hilaire 1er.
Iustus de Canterbury
† 627
Iustus fut de ces missionnaires que le pape Grégoire le Grand (v. 12 mars) envoya en Angleterre en 601 pour seconder s.Augustin (v. 26 mai), qui y faisait déjà des merveilles.
De ce deuxième envoi faisaient partie Iustus, Mellitus, Paulinus, Rufinianus et quelques autres.
En 604, Augustin consacra évêques Mellitus et Iustus ; ce dernier devait assumer le nouveau diocèse de Rochester. Le roi Aedilberct fit construire une église dédiée à s.André, en souvenir du monastère Saint-André dont le pape Grégoire le Grand avait été moine et abbé précédemment.
En 604, Iustus fut un des trois signataires, avec Mellitus et Laurentius (le successeur d’Augustin), d’une lettre aux évêques d’Irlande pour les inviter à adopter les usages romains. Il s’agissait principalement de la date de la fête de Pâques et peut-être aussi de la tonsure ecclésiastique.
En 616, Mellitus et Iustus furent contraints de s’éloigner de leurs régions apostoliques en raison d’une brusque réaction païenne. Ils passèrent en Gaule, sans qu’on sache où ils furent reçus.
L’exil fut relativement bref ; Laurentius ayant gagné au Christ le roi du Kent, Aeodbald, les deux évêques revinrent en Angleterre.
Le siège de Canterbury passa en 619 à Mellitus, en 624 à Iustus, à la suite des décès de Laurentius et de Mellitus.
Le pape fit alors remettre à Iustus le pallium, pour consacrer les évêques d’Angleterre. C’est ainsi qu’en 625, Iustus consacra Paulinus, évêque d’York puis de Rochester (v. 10 octobre).
Iustus s’éteignit en ou vers 627, le 10 novembre.
Les trois évêques Laurentius, Mellitus et Iustus furent inhumés à Canterbury : quand on rouvrit leurs tombes en 1091, il apparut que Laurentius et Iustus devaient être particulièrement grands.
Saint Iustus de Cantorbury est commémoré le 10 novembre dans le Martyrologe Romain.
Baudolino d’Alessandria
712-744
Les dates ci-dessus sont en réalité celles du règne du roi lombard Liutprando, sous lequel vécut Baudolino.
Il était né à Foro (anc. Forum Fulvii, act. Villa del Foro, Piémont, Italie NO).
Ermite, il était connu pour ses dons de miracles et de prophétie.
C’est ainsi qu’un jour où un neveu du roi avait été blessé gravement durant une partie de chasse, le roi envoya auprès de Baudolino un émissaire, pour le prier de venir soigner le blessé. Quand l’émissaire arriva auprès de Baudolino, celui-ci répondit qu’il était au courant de l’accident mais qu’il ne pouvait plus rien faire parce que l’homme était déjà mort.
Baudolino mourut vers 740. Il n'avait apparemment qu'une trentaine d'années.
Quand la ville d’Alessandria fut fondée (1168), les habitants de Villa del Foro s’y installèrent, portant avec eux les reliques de Baudolino.
En 1174, lors du siège d’Alessandria par les Gibelins, Baudolino serait apparu sur les murailles de la ville, mettant en fuite les ennemis.
La popularité de Baudolino fut telle qu’on finit même par en faire un des évêques d’Alessandria, alors que ce diocèse ne fut érigé que quatre siècles après la vie de Baudolino. Il reste étrange que, malgré tout, le diocèse d’Alessandria compte parmi ses célestes protecteurs, s.Baudolino, évêque et ermite.
Saint Baudolino d’Alessandria est commémoré le 10 novembre dans le Martyrologe Romain.
Ambrogio de Massa Marittima
† 1240
Les expressions en italiques sont tirées des textes en vue du procès de canonisation.
Il était clerc quand il se convertit, vers 1222, touché par un sermon du Frère Moricus, un franciscain qui l’engagea à revenir à la «vie ecclésiastique».
Il prit donc une église selon le droit canon, et se mit à pratiquer la vie qui convenait.
Trois ans après, il reçut l’habit drs frères mineurs à Massa Marittima (Toscane), et passa environ quinze ans dans leur ordre.
Modèle d’obéissance, il fut aussi un ascète : il quêtait, et ses pieds souvent se fendaient à cause du froid ; alors il les cousait avec une aiguille et du fil, ou bien versait dans ces fentes de la cire ou de la graisse, pour être un peu libéré.
Infirmier, il laissait souvent la messe pour subvenir aux nécessités des frères ; il partait avec des remèdes pour soigner au dehors les malades. Il était aussi cuisinier dévoué et lavait la vaisselle. Quelle charité l’animait, au point qu’il donnait la préférence aux malades avant de célébrer la Messe ; et quelle humilité, après la Messe, d’aller laver la vaisselle des Confrères !
Des miracles éclatèrent quand il mourut à Orvieto en 1240, le 10 novembre.
On connaît son procès de canonisation, entamé l’année-même de sa mort, et dont le parchemin mesure plus de huit mètres de long.
On y lit qu’Il célébrait volontiers la messe et ensuite, souvent, faisait la cuisine pour les frères. Il était si zélé pour fournir le remède de la pénitence aux pécheurs que parfois il interrompait son repas pour courir à leur appel. Il célébrait la messe et l’office avec dévotion.
Le bienheureux Ambrogio n’est pas mentionné dans le Martyrologe Romain.
Lancellotto -Andrea Avellino
1521-1608
Il naquit en 1521 dans une des principales familles de Castronuovo (Potenza, Basilicate, royaume de Naples) et reçut au Baptême le nom de Lancellotto.
Il reçut des leçons de son oncle prêtre, puis alla à l’école de Senise.
En 1537, il prenait l’habit clérical.
Après des études brillantes, pendant lesquelles il eut le bonheur de conserver son innocence et sa piété, il reçut les Ordres sacrés et, en 1545, le sacerdoce.
Sa science du droit, en même temps que son talent pour la parole, le poussèrent dans la carrière d’avocat et, en 1547, il vint à Naples pour étudier le droit. Un léger mensonge lui étant un jour échappé dans l'exercice de ses fonctions, Dieu lui en inspira une si vive horreur, qu'il brisa soudain sa carrière pour se consacrer au ministère des âmes.
Vers 1551, il fut chargé de la réforme d’un monastère de moniales ; mais cette réforme ne fut pas agréée par un chanoine, lequel chargea un sicaire d’aller frapper le p.Avellino. Un premier coup frappa la tête, dans un deuxième temps il eut les deux joues et le nez tailladés, un autre coup tomba près de la barbe ; le père fut recueilli chez les Pères Théatins… et se remit contre toute espérance. En homme de Dieu, le prêtre refusa de dénoncer l’assassin.
Le 30 novembre 1556, il entra dans l'Ordre des Théatins, où il voulut recevoir le nom d'André, à cause de son amour pour la Croix. Il fut dès lors un apôtre, et Dieu récompensa son zèle par des prodiges.
Il fut maître des novices à San Paolo il Grande, et professa en 1558. Il se levait chaque matin deux heures plus tôt que l’office, pour faire oraison.
En 1567, il devint supérieur de San Paolo ; il organisa des cours de philosophie et de théologie.
En 1570, il fut vicaire d’une maison à Milan, puis au séminaire de Plaisance, où il mit en place les récentes normes du Concile de Trente ; il était pénitencier pour le diocèse. Il eut aussi à s’occuper d’une maison de femmes repenties.
En 1573, il fut chargé de visiter les maisons des Théatins en Lombardie.
En 1578, il dirigea la maison des Théatins de Milan et, en 1581, repartait à Plaisance, avant de regagner Naples en 1582.
Andrea mangeait peu de viande ; les jours de jeûne, il ne prenait rien avant le soir ; il dormait sur un sac de paille. Il parlait peu, même pour visiter les malades ; sa consigne était : Soyez brefs. Si vous plaisez, on vous verra revenir avec joie. Si vous ennuyez, le déplaisir sera court.
Une nuit que, par une grande tempête, il revenait de confesser un malade, la violence de la pluie et du vent éteignit le flambeau qui servait à l'éclairer. Non seulement ni lui, ni ses compagnons, ne reçurent aucune goutte d'eau, au milieu des torrents de pluie qui tombaient, mais André, grâce à une vive splendeur qui jaillissait miraculeusement de son corps, servit de guide, à ceux qui étaient avec lui.
Un jour qu'il récitait le saint Office, les anges vinrent chanter avec lui les louanges de Dieu. La grâce l'accompagnait particulièrement dans l'administration du sacrement de Pénitence et dans la direction des âmes ; il y brillait par une piété et une prudence admirables. Dieu lui révélait souvent les secrets des cœurs, les choses éloignées et les choses futures. Il établit plusieurs maisons de son Ordre, travailla à la sanctification du clergé, fonda des œuvres de zèle : Dieu bénit toutes ses entreprises.
Andrea refusa d’être sacré évêque.
En 1593, son neveu fut assassiné : Andrea pardonna au meurtrier et chercha à incliner le père du mort au pardon.
En 1608, à quatre-vingt-huit ans, il fut frappé d'apoplexie, au moment où il commençait la messe et répétait pour la troisième fois ces mots : Introibo ad altare Dei. Privé de l'usage de la parole, il manifesta par signes le désir d'être porté devant le maître-autel, et put recevoir la Sainte Eucharistie. Dieu permit qu'il eût un rude combat à soutenir avant de mourir. Le démon lui apparut sous une forme horrible, menaçant de l'entraîner en enfer ; mais la Sainte Vierge, qu'André invoqua de toute son âme, lui donna un prompt secours, et son ange gardien chassa le monstre. André redevint calme et expira en paix en regardant amoureusement l'image de Marie.
On recueillit son sang, qui bouillonna le huitième jour après le décès et, depuis, chaque année au 10 novembre.
Andrea fut béatifié en 1624, et canonisé en 1712.
On l'invoque avec succès contre la mort subite et imprévue, et pour obtenir une mort douce et chrétienne.
Saint Andrea est mentionné au Martyrologe le 10 novembre.
Felipa Gutiérrez Garay
1861-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Felipa était née à Saragosse (Espagne) en 1861.
C’était une ancienne élève des Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité.
Elle était la plus âgée des Adoratrices réfugiées à Madrid lors de la Guerre civile - elle avait soixante-quinze ans, et fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Francisca Pérez de Labeaga García
1864-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Francisca était née à Desojo (Navarre, Espagne) le 27 janvier 1864.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Blasa de la Croix.
Complètement sourde, elle supporta tous ces événements avec une patience admirable.
Une des plus âgées des Adoratrices réfugiées à Madrid lors de la Guerre civile - elle avait soixante-douze ans, elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Teresa Vives Missé
1866-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Teresa était née à Arenys del Mar (Barcelona, Espagne) le 20 avril 1866.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Casta (Chaste) de Jésus.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Concepción Vázquez Areas
1871-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Elle était née à Boveda (Álava, Espagne) en 1871.
Une des anciennes élèves des Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Ruperta.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Rosa López Brochier
1876-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Rosa était née à Madrid (Espagne) le 29 mai 1876.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Rosaura de Marie.
Jugeant que, n’étant pas Supérieure, elle attirerait moins l’attention, elle prit avec elle sous son habit la Sainte Réserve Eucharistique, et put remettre discrètement à chacune de ses Consœurs une Hostie peu avant leur sacrifice. Un milicien put ensuite observer que la Sœur portait une boîte à réveil vide.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
María Zenona Aranzábal de Barrutia
1878-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
María Zenona était née à Elguetra (Guipuzcoa, Espagne) le 9 juillet 1878.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Borja de Jésus.
Lors de la révolution de juillet 1936, plutôt que de profiter d’un hébergement chez ses parents, elle préféra rester au milieu de ses Consœurs.
C’est elle aussi qui aurait alors exprimé cette magnifique phrase : Et si je mourais martyre, ne serait-ce pas là mon devoir ?
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Joaquín Piña Piazuelo
1878-1936
Né le 26 juillet 1878 à Caspe (Saragosse, Espagne), Joaquín était fils de bons et braves paysans chrétiens.
Il vécut avec eux longtemps, partageant les travaux des champs, sans fréquenter beaucoup l’école.
Entré en 1915 dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à trente-sept ans, il avait une excellente vocation religieuse, mais pas une très grande préparation intellectuelle, de sorte qu’il accepta humblement de rester oblat, ou frère, prenant le nom de Acisclo et l’habit religieux en 1916.
Il collabora aux tâches de l’Ordre, à Ciempozuelos, à San Baudilio de Llobregat, à Pamplona, à Barcelone.
Sa charge principale était d’être de garde la nuit et, à Barcelone, de s’occuper des enfants malades.
Lors de la révolution de 1936, toute la communauté dut quitter la maison de l’Ordre et le Frère Acisclo trouva à se réfugier ici et là.
On vint perquisitionner là où il se trouvait, le 5 novembre, arrêtant en même temps la maîtresse de maison.
Conduits à la tchéka San Elías, ils furent séparés. La Dame rentra chez elle et put témoigner de ce qu’elle avait vu : beaucoup d’autres prêtres et religieux avaient été arrêtés et fusillés, dont le frère Acisclo, le 10 novembre 1936.
Joaquín-Acisclo Piña Piazuelo fut béatifié en 1992.
Emilia Echevarría Fernández
1881-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Emilia était née à Dicastillo (Navarra, Espagne) le 5 avril 1881.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Máxima de Saint-Joseph.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
María Mercé Tuñi Ustech
1888-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Elle était née à Girona, (Espagne) le 17 juin 1888.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Ángels.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Dionisia Rodríguez de Anta
1890-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Dionisia était née à Cerecinos de Campos (Zamora, Espagne) le 14 novembre 1890.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Sulpicia du Bon Pasteur.
Peu de jours après son martyre, elle allait accomplir quarante-six ans.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Manuela Arriola Uranda
1891-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Manuela était née à Ondárroa (Biscaye, Espagne) le 29 décembre 1891.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Manuela du Sacré-Cœur de Jésus.
Elle fut responsable des Adoratrices réfugiées à Madrid lors de la Guerre civile. Clairvoyante, elle priait intensément, encourageant toute sa petite communauté, et priant Dieu de leur donner la force d’être dignes du martyre.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Sinforosa Díaz Fernández
1892-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Sinforosa était née à Novales (Huesca, Espagne) le 23 mars 1892.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Sinforosa de la Sainte Famille.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Josepa Boix Rieras
1893-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Elle était née à Anglés (Girona, Espagne) le 22 février 1893.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Josepa de Jésus.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
María García Ferreiro
1896-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
María García était née à Villalba (Madrid, Espagne) le 9 novembre 1896.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de María de la Présentation.
La veille de sa mort, elle accomplissait quarante ans.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Luisa Pérez Adriá
1897-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Luisa était née à Castellón (Espagne) le 7 mars 1897.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Luisa de l’Eucharistie.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Prima de Ipiña Malzárraga
1898-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Prima était née à Valle de Orozco (Biscaye, Espagne) le 9 juin 1898.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de María Prima de Jésus.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Belarmina Pérez Martínez
1899-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Belarmina était née à Villarejo de Órbigo (Léón, Espagne) le 26 septembre 1899.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Belarmina de Jésus.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Aurea González
1904-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Elle était née à San Andrés (Santander, Espagne) en 1904.
Une des anciennes élèves des Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Herlinda.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
María Dolores Monzón Rosales
1907-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
María Dolores était née à Oviedo (Asturies, Espagne) le 8 janvier 1907.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de María Dolores de Jésus Crucifié.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Lucía González García
1908-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Lucía était née à San Esteban del Valle (Ávila, Espagne) le 2 mars 1908.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Lucila de Jésus.
Au moment de l’arrestation, elle eut une attaque cardiaque. Immobilisée, elle passa de longs moments en prière silencieuse devant le Saint Sacrement, s’offrant en victime pour la conversion des pécheurs.
Quand les miliciens vinrent pour les emmener à la tchéka, ils durent la porter sur une chaise.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Purificación Martínez Vera
1910-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
Purificación était née à Añavieja (Soria, Espagne) le 15 juin 1910.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de Purificación de Marie.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
María Dolores Hernández San Torcuato
1911-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
María Dolores était née à Bilbao (Biscaye, Espagne) le 7 avril 1911.
Entrée chez les Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité, elle prit le nom de María Dolores de la Sainte Trinité.
Lors de la révolution de juillet 1936, plutôt que de profiter d’un hébergement chez ses parents, elle préféra rester au milieu de ses Consœurs.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Cecilia Iglesias del Campo
?-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
On n’a pas retrouvé le lieu ni la date de sa naissance.
Elle était une des anciennes élèves des Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Magdalena Pérez
?-1936
(Voir la notice générale des Adoratrices à Madrid).
On n’a pas retrouvé le lieu ni la date de sa naissance.
Elle était une des anciennes élèves des Adoratrices Esclaves du Saint-Sacrement et de la Charité.
Elle fut fusillée avec les vingt-deux autres, au cimetière de la Almudena (Madrid) le 10 novembre 1936.
La béatification de tout ce groupe eut lieu en 2007.
Johannes Prassek
1911-1943
Johannes naquit le 13 août 1911 à Hamburg, dans le quartier Barmbek ; c’était le fils d’un humble ouvrier.
Après ses études à Hamburg, il étudia la philosophie et la théologie à Frankfurt-sur-le-Main et à Münster ; il reçut le sacerdoce à Osnabrück en 1937.
Il fut d’abord aumônier à Wittenburg, puis exerça son activité pastorale à partir de 1939 dans la paroisse du Sacré-Cœur à Lübeck.
On le connaissait comme un homme de caractère, courageux. Ainsi, deux semaines avant son arrestation, il était décoré pour avoir secouru les malades d’un hôpital de Lübeck qui avait été bombardé dans la nuit du 28 au 29 mars 1942, pour aider à les faire héberger.
Il ne craignait pas de condamner le national-socialisme, jusque dans ses homélies.
Pour venir en aide aussi aux prisonniers polonais, il en apprit la langue. Il allait les réconforter, ce qui était strictement interdit.
Il fut finalement dénoncé, en même temps que deux autres Confrères et un Pasteur évangélique et arrêté le 18 mai 1942.
Durant son procès, il continua d’affirmer sa conviction contre le régime.
L’évêque tenta un recours en grâce, qui fut repoussé, et Johannes Prassek fut condamné à mort, avec ses trois autres Compagnons. Ils furent guillotinés dans la prison de Hamburg le 10 novembre 1943.
Durant la béatification de ces trois prêtres, en 2011, on rappela aussi le sacrifice du Pasteur.
Eduard Müller
1911-1943
Né le 20 août 1911, Eduard était un des sept enfants d’une famille de Neumünster (Schleswig-Holstein, Allemagne), que son père abandonna très vite.
La pauvre maman chercha à nourrir tout son monde avec des «petits boulots».
Eduard suivit d’abord une formation de menuisier, et s’engagea dans la Jeunesse catholique. C’est l’aumônier, Bernhard Schräder, qui l’aida à mûrir sa vocation sacerdotale et à trouver de généreux donateurs pour lui payer sa formation au séminaire.
Eduard prépara ainsi son baccalauréat au séminaire des vocations tardives Clementinum, de 1931 à 1935, et put finalement être ordonné prêtre en 1940.
Il fut d’abord vicaire à la paroisse du Sacré-Cœur de Lübeck, où se trouvait déjà Johannes Prassek, et où il s’occupa activement de la jeunesse. Les jeunes l’aimaient beaucoup. Mais Eduard repoussa énergiquement toute collaboration avec les Jeunesses hitlériennes. Il était a-politique et simplement conscient de l’incompatibilité entre national-socialisme et christianisme.
Malgré les sanctions officiellement annoncées, Eduard écoutait régulièrement les émissions en langue allemande de la radio anglaise. Il participait aussi à la reproduction et à la distribution des homélies de Mgr Clemens August Graf von Galen, l’évêque de Münster qui condamnait ouvertement l’élimination des «vies inutiles» prônée par le régime (v. 22 mars). Enfin, Eduard participait à des réunions de travail publiques, dans l’église du Sacré-Cœur, où l’on discutait du non-sens de la guerre.
Après l’arrestation du Pasteur Karl Friedrich Stellbrink (7 avril 1942), trois prêtres furent aussi arrêtés ainsi qu’une vingtaine de laïcs. Eduard fut arrêté le 22 juin.
En juin 1943, le Pasteur et les trois Prêtres furent accusés de trahison pour entente avec l’ennemi, subversion de la force armée, délit contre la loi sur la Radio, et pour cela condamnés à mort. Les laïcs furent condamnés à des peines de travaux forcés.
Peu après le jugement, Eduard écrivit ces mots, citant saint Paul : Telle est l’attente de mon ardent espoir : rien ne me confondra, je garderai au contraire toute mon assurance et, cette fois-ci comme toujours, le Christ sera glorifié dans mon corps, soit que je vive soit que je meure. Pour moi, certes, la vie c’est le Christ et mourir représente un gain (Ph 1:20-21).
Eduard Müller, avec les deux autres prêtres (ainsi que le pasteur), furent guillotinés dans la prison de Hamburg le 10 novembre 1943, qui est leur dies natalis dans le Martyrologe.
La béatification de ces trois prêtres a eu lieu en 2011.
Hermann Lange
1912-1943
Né le 16 avril 1912, Hermann était le fils d’un professeur d’aéronautique à Leer (sur la Mer du Nord, Allemagne) et grandit donc dans la bonne bourgeoisie de cette ville, dont il fréquenta le lycée.
Il avait un oncle prêtre, doyen de la cathédrale de Osnabrück. Dès le lycée, il s’engagea dans les rangs «Pour la nouvelle Allemagne», un mouvement de réforme catholique dont il devint même un des dirigeants. Très tôt il pensa au sacerdoce.
Vis-à-vis du national-socialisme, il eut toujours une position clairement et totalement défavorable.
Il étudia la théologie à Münster et fut ordonné prêtre en 1938.
Il exerça ses fonctions sacerdotales d’abord à Neustadtgödens, à Lingen, puis dès 1939 à la paroisse du Sacré-Cœur de Lübeck, comme ses Confrères Johannes Prassek et Eduard Müller.
Sa fonction principale était de s’occuper de la jeunesse et des hommes de la communauté paroissiale.
Des témoins de l’époque ont toujours décrit Hermann comme un homme extraordinairement sérieux, fiable et très pédagogique. Il était le cerveau des trois prêtres arrêtés dans cette paroisse. Ses homélies étaient d’un niveau nettement supérieur. Le théologien considérait avec dédain la tendance national-socialiste et, en privé, prévoyait la défaite des Allemands, et même s’opposait au service militaire sous les ordres du national-socialisme.
Pendant longtemps, il polycopia et diffusa des feuillets contre le national-socialisme, ainsi que les homélies de l’évêque de Münster, Clemens August Graf von Galen (v. 28 mars), qui dénonçait solennellement l’erreur national-socialiste.
Une perquisition eut lieu au domicile de Hermann qui, finalement, fut dénoncé et arrêté par la Gestapo le 15 juin 1942.
Lors de l’interrogatoire, il ne renia pas sa position contre le national-socialisme et contre la guerre.
Comme cela a été écrit dans les notices de ses deux Confrères (cf. Johannes Prassek et Eduard Müller), un Pasteur évangélique et une vingtaine d’autre laïcs furent aussi arrêtés. Dans la prison de Lübeck, Hermann se trouvait en compagnie de ce Pasteur, tandis que les deux autres prêtres étaient dans une autre cellule.
Une lettre de Hermann nous est parvenue de cette période d’incarcération :
Je suis personnellement très tranquille et je sais à quoi je m’attends. Quand on s’est abandonné totalement et réellement à la volonté de Dieu, on ressent une paix merveilleuse et la certitude d’une protection absolue… Les hommes ne sont toujours que des instruments dans la main de Dieu. Si Dieu veut ma mort, que sa volonté soit faite.
Après une année de prison eut lieu, fin juin 1943, un procès de trois jours, devant la deuxième chambre de la cour de justice de Berlin, qui s’était déplacée exprès à Lübeck. Hermann reçut l’annonce de la peine de mort avec un total abandon à Dieu.
Lui et ses deux Compagnons furent alors enfermés ensemble dans la prison de Hamburg, où leur rendit visite l’évêque d’Osnabrück, dont la demande en grâce pour ses prêtres resta sans succès.
Hermann Lange fut exécuté par la guillotine le même jour que les autres, le 10 novembre 1943, à 18 heures 26.
Ses dernières paroles à l’aumônier furent : Un joyeux Au-revoir au ciel. Saluez pour moi mes chers paroissiens de Lübeck et mes compatriotes de Leer.
La béatification de Hermann Lange eut lieu en même temps que celle des deux autres prêtres, en 2011. A cette occasion, le prélat ne manqua pas de rappeler le souvenir du Pasteur exécuté avec eux.
Le dies natalis de ces trois prêtres martyrs est le 10 novembre, mais comme on fête en ce jour saint Léon le Grand, leur fête liturgique est célébrée localement le 25 juin.
Odette Prévost
1932-1995
Née le 17 juillet 1932 à Oger (Marne), Odette Prévost voulait être institutrice.
Elle enseigna pendant trois ans, entre 1950 et 1953.
En 1953, elle entra chez les Petites Sœurs du Sacré-Cœur, la famille religieuse fondée par le b. Charles de Foucauld (v. 1er décembre).
En 1958, elle fut envoyée au Maroc ; puis elle revint à Argenteuil, pour travailler (c’est-à-dire pour témoigner) en milieu maghrébin.
En 1959, ce fut la profession perpétuelle.
En 1968, l’année «difficile» en France, elle commença une grande aventure missionnaire en Alger. Là-bas, elle mit tout son zèle pour rencontrer la population d’un quartier pauvre d’Alger, pour aider tous les jeunes dans leurs études. On la disait douée intellectuellement, très pédagogue et généreuse.
Le 10 novembre 1995, elle attendait avec une Consœur la voiture qui devait les conduire à la Messe, lorsqu’un individu s’approcha et tira à bout portant sur les deux Religieuses. Odette fut tuée sur le coup.
L’autre Sœur, grièvement blessée, devait rester toute sa vie très marquée par cet attentat, moralement et physiquement.
Sœur Odette reçut ainsi la palme du martyre ; le 10 novembre sera le dies natalis où elle sera mentionnée au Martyrologe.
Elle fut béatifiée en 2018.