Agostino Thevarparampil
1891-1973
Agostino naquit le 1er avril 1891 à Ramapuram, dernier des cinq enfants de la famille Thevarparampil.
Après l’école primaire, il fut au Petit séminaire de Changacherry, puis à Puthenpally. Il reçut l’ordination sacerdotale en 1921, dans le rite Syro-Malabar.
Il fut vicaire à Ramapuram, puis à Kadanad. Sa santé n’étant pas très bonne, il s’en retourna dans la paroisse d’origine, où il trouva un nouveau champ d’activité : l’apostolat auprès des Dalit, cette classe d’ «inférieurs» marginalisés et maltraités.
Agostino (que tout le monde appelait «Kunjachan», petit prêtre, car il était de petite taille et très humble), se voua corps et âme pour les Dalit, jusqu’à sa mort. Il réussit à en émanciper des milliers.
Les Dalit, en vertu de leur caste et de la couleur de la peau, étaient victimes d’une totale discrimination. Ils restaient analphabètes, et donc contraints à faire tous les petits travaux d’esclaves.
Agostino Kunjachan n’avait rien d’un homme aux capacités exceptionnelles. C’était un prêtre tout simple, presque inconnu des autorités, qui ne reçut jamais aucune distinction honorifique, mais qui passait son temps à visiter ces Dalit dans leurs chaumières et là où ils travaillaient. Seul un catéchiste l’accompagnait et l’aidait en cas de nécessité.
Il reçut bien des contradictions, de la part des castes «supérieures», bien sûr, mais aussi de la part de chrétiens «traditionnels». Ceci ne découragea pas le père Agostino, qui amena à l’Eglise plus de cinq mille âmes.
Il se levait à quatre heures du matin.
Il se préoccupait tellement de chacun, qu’il les appelait tous par leur prénom, du plus jeune au plus ancien, de sorte qu’ils se sentaient alors honorés d’être ainsi appelés, eux qu’on ignorait d’habitude. C’est ainsi que le père Agostino conquit leur confiance. Ils étaient pour lui ses «fils», et eux l’appelaient «notre prêtre». Il écrivait un journal où il reportait exactement tout ce qui concernait chacun d’eux, la naissance, le mariage, le décès, les confessions annuelles. Infatigablement, il ramenait sur le bon chemin ceux qui s’éloignaient de la bonne pratique, ou de la fidélité conjugale.
Calmement, doucement, il s’opposa catégoriquement aux objections pour obtenir l’émancipation des Dalit, au point de vue social, ou culturel ou intellectuel ou artistique. Même quand le gouvernement refusa de reconnaître les Dalit convertis, il ne se découragea pas.
Sa force était dans l’Eucharistie et la dévotion à la Sainte Vierge. Obéissant, il se soumettait totalement au curé et à l’évêque.
Le père Agostino Kunjachan mourut en odeur de sainteté le 16 octobre 1973 et fut béatifié en 2006.
Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison totale et inexplicable d’un petit garçon affligé d’une déformation congénitale du pied.