Alojs Andricki
1914-1943
La famille Andricki habitait à Radibor (Bautzen, Saxe). Le père, Jan, était professeur et directeur d'école, organiste et cantor ; la mère s'appelait Madlena, née Cyžec. Ils eurent six enfants, quatre garçons (Alojs, Jan, Gerat, Alfons) et deux filles (Marja, Marta).
Dans cette région limitrophe d’Allemagne, une grande majorité des habitants parle le sorabe, cette langue slave proche du tchèque avec des influences polonaises.
Les quatre garçons étudièrent la théologie, et le plus jeune (Alfons, jésuite) tomba lors de la Deuxième guerre mondiale.
Alojs fréquenta l'école élémentaire de son pays, le collège de Bautzen et passa son baccalauréat avec mention Très bien. Il fut membre de l'association Włada et même son président pendant deux ans. Un peu plus tard il collabora au périodique Serbski Student.
De 1934 à 1938 il étudia la philosophie et la théologie à Paderborn, tout en résidant au séminaire de Schmochtitz (diocèse de Meißen).
Prêtre en 1939, il fut chapelain à la cathédrale de Dresde, préfet des Petits Chanteurs de Dresde et Président de la grande famille Kolping, une association catholique fondée au 19e siècle par Adolf Kolping pour promouvoir l'idéal de la famille catholique (v. 4 décembre).
Ses prises de position contre le régime nazi et son origine ne le faisaient pas voir d'un œil favorable par les autorités. Après l'avoir recherché et menacé, on l'arrêta le 21 janvier 1941 et il fut enfermé dans la prison de Dresde.
Accusé formellement d'atteintes secrètes contre l'Etat et le Parti, il fut condamné à une peine de six mois de prison. Refusant toute collaboration avec le nazisme, il fut, dès octobre 1941, transféré au camp de concentration de Dachau, où il fut enfermé dans le Block des Religieux (ou Block des Curés), sous le numéro 27829.
Là, il réussit, avec d'autres détenus, à étudier la Sainte Ecriture et à célébrer. Il rencontra des prêtres du Cercle de Schönstatt, et connut Josef Kentenich, qui y arriva en mars 1942.
En décembre éclata une épidémie de typhus, que contracta Alojs. Le 19 janvier 1943 il fut admis dans le Block des malades, en compagnie d'un autre prêtre, Hermann Scheipers. Ce dernier raconta que, mourant, Alojs demandait à un infirmier de lui appeler un prêtre pour lui apporter la sainte Communion, et qu'il s'entendit répondre : Il veut le Christ ? Il va recevoir une piqûre ! On lui fit alors une injection mortelle.
Alojs mourut le 3 février 1943.
Deux ans après, la direction du camp de Dachau fit parvenir à la famille l'urne des cendres de Alojs.
Reconnu martyr, l'abbé Alojs Andricki fut béatifié en 2011.