Benvenuta Boiani
1255-1292
Les parents de Benvenuta désiraient ardemment, après six filles, obtenir de Dieu un garçon ; ce fut une septième fille. Quand on l’annonça au papa, il s’écria : Benvenuta ! Elle est la bienvenue !
Benvenuta naquit donc à Cividale dans le Frioul (Italie du nord-est), le 4 mai 1255.
Toute jeune elle montra une grande dévotion à la Sainte Vierge, mais en plus elle aimait se mortifier : dans le jardin, derrière la maison, il y avait un coin où ne poussait plus l’herbe, parce qu’elle s’y agenouillait des heures entières.
Elle se noua à la taille une corde douloureuse, qui finit même par entrer dans les chairs ; la perspective d’une opération et de se faire approcher par un chirurgien lui étant insupportable, elle pria beaucoup : au sortir d’une extase, la corde se trouvait brisée, à ses pieds.
Pendant plus de dix ans, elle se priva habilement de vin, à l’insu de son entourage.
Les nuits de fête, pour ne pas dormir, elle se mettait un goutte de vinaigre au coin de l’œil, et au lieu de festivités bruyantes, elle se donnait la discipline avec des chaînes de fer, ce que son confesseur eut la sage idée de lui faire quelque peu modérer.
Devenue membre du tiers-ordre dominicain, elle eut plusieurs apparitions de saint Dominique, qui lui enjoignait la discrétion dans ses mortifications, et lui suggérait de s’en remettre à tel père dominicain qu’il lui indiquait, à qui elle devrait obéir en tout, ce qu’elle fit désormais.
Par la suite, elle ne s’imposait «que» les rigueurs des moniales dominicaines.
Mais elle subissait aussi de violentes attaques démoniaques, comme l’apparition d’un vilain serpent glacial qui se coulait contre elle : elle l’empoigna à pleines mains et l’envoya s’écraser contre le mur.
Malade, elle recevait une nourriture spéciale que lui apportait l’archange Gabriel. Elle fit le vœu d’aller prier à la tombe de saint Dominique, à Bologne : elle guérit.
Elle eut des extases, des visions de la très Sainte Vierge.
Il y eut des miracles : une religieuse dominicaine ne pouvait supporter l’odeur même du fromage, encore moins le manger ; Benvenuta fit un signe de croix dessus et lui dit : Mange tranquillement. L’autre était guérie.
Elle guérit aussi de la cécité une jeune sœur de douze ans, qu’elle blottit contre sa poitrine pendant quelque temps.
Benvenuta mourut le 30 octobre 1292 ; son corps fut enterré dans la proche église des Dominicains, mais il paraît qu’on ne l’a jamais retrouvé.
Elle fut proclamée bienheureuse en 1765.