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Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !

Carême - A : 1er dimanche

1er dimanche de Carême - A

 

Toute la première lecture de ce dimanche nous introduit au texte de saint Paul aux Romains. L’épître de ce premier dimanche de Carême nous présente un de ces textes de saint Paul où notre petite logique cartésienne a du mal à se frayer un chemin. Un de ces textes peut-être aussi dont saint Pierre écrit qu’il s’y rencontre des points difficiles (2Pt 3:16).

 

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On se demande parfois pourquoi la faute d’Adam se serait répercutée sur ses descendants, sur tout le genre humain, sur moi, sur nous tous, et même sur la nature tout entière, animaux et plantes. Et aussi, pourquoi la mort ne serait apparue qu’après cette faute. Et puis, si réellement la maladie et la mort sont des conséquences de cette faute, qu’a donc apporté Jésus de nouveau, puisque nous continuons de souffrir et de mourir ?

Hériter de la faute d’un autre peut se comprendre mieux quand on pense à certaines maladies héréditaires ; ou aussi à une situation politico-culturelle où l’on hérite d’un passé sans y avoir la moindre responsabilité. Par exemple, quand on lit un livre d’histoire, on éprouve un irrésistible sentiment de soulagement ou de déception selon que “nous” avons gagné ou perdu telle bataille. A lire le récit des martyres de nos frères persécutés en différentes régions du globe à toutes les époques, nous ne pouvons qu’être fiers du courage de ces chrétiens, et nous en ressentons souvent une envie plus grande d’être nous aussi fidèles au Christ, bien que nous ne connaissions ni ces persécutions ni ces souffrances. 

L’humanité est faite d’innombrables unités toutes unies entre elles : la vie d’un humble paysan perdu au fond de la campagne chinoise a la même importance que le travail dangereux d’un mineur qui risque sa vie dans une galerie d’Ukraine ou que l’aventure d’un astronaute autour de la terre. Toutes ces cellules diverses appartiennent à un Corps unique, la famille immense de tous les fils de Dieu.

Quand une partie de notre corps souffre, même si nous supportons la douleur sans (trop) nous en plaindre, tout le corps est affecté. Si nous souffrons d’une infection quelconque, le corps sécrète des anticorps ; si nous boîtons, tout notre corps se fatigue à compenser cette gêne par des mouvements adéquats ; et même si la souffrance n’est “que” physique, notre cerveau ne viendra pas nous faire dire que nous ne souffrons pas. Ainsi, toutes les parties du corps sont intéressées par l’état particulier de l’une d’elles.

Revenons à Adam. Dieu l’avait créé de peu en-dessous des anges, couronné de gloire et d’honneur, ayant tout à ses pieds, ovins et bovins, animaux des champs, oiseaux du ciel, poisson de la mer (cf Ps 8,6-9). Il ne différait des anges peut-être que par sa nature corporelle, mais il avait une intelligence, une perception de la divinité et beaucoup d’autres dons que nous avons du mal à imaginer, tant la créature de Dieu était belle. Dans cet état de magnificence, Adam avait présent en lui-même toute l’Humanité qui viendrait après lui. Tout ce qu’il pensait, désirait, faisait, projetait, concernait cette Humanité dans son intégralité.

C’est pourquoi la désobéissance d’Adam a été si grave, si lourde de conséquence. Adam n’a pas seulement fait une petite bêtise comme en font les enfants derrière le dos de leurs parents ; il connaissait très bien le trésor sacré qui était en lui, créé à l’image et ressemblance de Dieu, il savait très bien ce qu’il avait à transmettre à ses héritiers, et ce qui se passerait s’il transgressait l’ordre de Dieu ; en un mot, il savait que la vie qu’il transmettrait serait entachée de cette désobéissance, si clair et limpide était le commandement de Dieu. Il aurait pu ne pas pécher, comme Jésus sut résister aux tentations de Satan. Mais Adam succomba, lui, le centre de toute la création, l’image de Dieu, et l’humanité qui était en lui en germe, en fut toute contaminée avant même qu’il la transmît, et aussi toute la création dans son ensemble, avec lui. 

On a en effet peine à imaginer que ce soit Dieu qui ait créé des êtres qui dussent se tuer les uns les autres pour survivre ; et aussi, pour reprendre un détail de la première lecture, pourquoi Adam et Eve devaient cacher leur nudité, puisque Dieu les avait créés si beaux et si purs. Mais avec leur désobéissance, leurs yeux aussi étaient devenus enclins au mal, aux pensées doubles, aux envies ou aux convoitises, et ils devaient éviter de voir ce qui pouvait désormais les empêcher d’élever leur pensée vers l’Absolu, alors que dans leur innocence initiale, toute leur nature était tendue constamment vers Dieu.

 

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A partir d’Adam, tous les saints patriarches, tous les saints prophètes, tous les saints personnages de l’Ancien Testament ont cherché à se préparer à l’avènement du Nouvel Homme, le Rédempteur promis et tant attendu. Après sa faute, David écrivit cette splendide prière du Psaume 50, où il aspire à la purification, à la re-naissance : le psaume 50 que nous lisons en partie aujourd’hui, est la prière du pécheur qui se relève après sa faute, qui a confiance en la miséricorde de Dieu, qui participe à la résurrection du Christ, qui est vainqueur avec Lui.

Comment Jésus-Christ pouvait-il méditer ce psaume, lui, l’Homme pur ? Comment pouvait-il dire : Efface mon péché - Lave-moi de ma faute - Purifie-moi de mon offense - je connais mon péché… ?

C’est parce qu’il avait assumé notre nature humaine et pécheresse, qu’Il pouvait en notre nom exprimer cette humble demande de pardon. Dans le Christ homme, se trouvaient tous les hommes, et c’est pour tous les hommes que Jésus allait mourir, innocemment, et nous mériter ainsi à tous l’entrée au Ciel.

 

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Christ, par sa naissance extra-ordinaire, par son combat victorieux contre les tentations qu’il a librement acceptées en Son humanité pour les repousser victorieusement, - Christ est ce Chef de cordée mystique qui nous apporte la nouvelle Vie, et nous conduit à la Résurrection.

Si nous souffrons encore, si nous connaissons la mort, c’est toujours dû à ce Corps unique auquel nous appartenons. Chacun a sa part dans le combat contre le mal et contre les tentations, et aussi dans la victoire définitive du Christ.

Il est à noter que les tentations que propose l’Esprit mauvais à Jésus, comportent toutes des vérités, mais pas toute la vérité. 

Ainsi, il est vrai que Jésus peut changer des pierres en pains, qu’Il peut se laisser tomber du haut du temple, et qu’Il est destiné à être le Roi unique de tous les peuples de la terre. Mais c’est à condition que tout concoure à l’édification du Royaume de Dieu, à la conversion de tous les hommes, à la victoire du Bien sur le Mal, tandis qu’en l’occurence Jésus n’aurait cédé que pour sa propre utilité, et ne se serait par là soumis qu’au Tentateur, et non à Son Père Tout-puissant, qui lui avait confié une bien différente mission : faire de lui la lumière des nations (Is 42:6, cf. lecture pour le Baptême de Notre Seigneur).

On n’ose pas penser que peut-être Jésus “aurait pu” suivre les suggestions du Tentateur. Certes, l’humanité de Jésus était faible, puisqu’Il l’avait prise de nous, par sa sainte Mère ; mais cette humanité ne devait pas pécher, justement pour qu’elle retrouvât sa dignité perdue. Et la première voie par laquelle Jésus redonnait à cette humanité sa dignité, c’était l’humilité. Humilité dans sa naissance, humilité dans sa vie cachée à Nazareth, humilité en recevant le baptême de Jean, humilité en souffrant la faim au désert, humilité en combattant le Démon orgueilleux.

 

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Le pape Benoît XVI écrivait dans son Message de Carême (2011) :

Le premier dimanche de l’itinéraire quadragésimal éclaire notre condition terrestre. Le combat victorieux de Jésus sur les tentations qui inaugure le temps de sa mission, est un appel à prendre conscience de notre fragilité pour accueillir la Grâce qui nous libère du péché et nous fortifie d’une façon nouvelle dans le Christ, chemin, vérité et vie. C’est une invitation pressante à nous rappeler, à l’exemple du Christ et en union avec lui, que la foi chrétienne implique une lutte contre les «Puissances de ce monde de ténèbres» (Ep 6,12) où le démon est à l’œuvre et ne cesse, même de nos jours, de tenter tout homme qui veut s’approcher du Seigneur : le Christ sort vainqueur de cette lutte, également pour ouvrir notre cœur à l’espérance et nous conduire à la victoire sur les séductions du mal.

Jésus a vaincu par son humble douceur. Nous lisions dernièrement les Béatitudes : Heureux les doux : ils seront maîtres de la terre.

Avec David repentant, avec Jésus vainqueur de la tentation, préparons avec joie notre prochaine confession. Disons de tout cœur la Prière du jour : cherchons à progresser dans la connaissance de Jésus, à nous ouvrir à sa lumière.

 

 

 

 

 

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