Clelia Nanetti
1872-1900
Clelia était née à Ponte Santa-Maria-Maddalena (Occhiobello, Rovigo, Italie nord) le 9 janvier 1872, troisième des trois enfants de modestes paysans. Un de deux frères, Barnaba, sera missionnaire en Chine.
Clelia eut une enfance marquée par une dévotion précoce, qui lui permit de recevoir la Première Communion et la Confirmation dès l’âge de six ans. A douze ans, elle évitait déjà les «mondanités» et montrait son attirance pour la vie consacrée.
Après quelques hésitations, elle entra à vingt ans chez les Franciscaines Missionnaires de Marie, où elle prit le nom de Maria-Chiara (Marie-Claire) ; elle apprit à dominer son caractère un peu sauvage, et développa ses belles qualités de franchise, de droiture et de jugement éclairé. Elle fut d’abord au couvent de Rome, puis au noviciat des Châtelets (Eure-et-Loir) pour s’occuper du grand jardin et des bêtes, ce qui lui rappelait tellement son enfance.
Toutefois sa santé ne supporta pas facilement le climat breton et Clelia eut un début de maladie cardiaque, raison pour laquelle on la transféra à Vanves près de Paris, où elle se reprit. Après un intermède en Belgique (1895), elle eut la charge de la garde-robe : une charge délicate, car les pauvres sœurs n’avaient qu’un seul habit, sans rechange.
Sa correspondance fait remarquer la belle âme qu’était cette Clelia : elle portait vraiment bien son nouveau nom de Claire. Elle émit les vœux perpétuels le 13 novembre 1898 : ce même jour, la Mère Fondatrice lui annonça qu’elle avait été choisie pour faire partie du groupe à destination de la mission de Chine, où se trouvait déjà son frère Barnaba.
Ce furent en réalité sept Religieuses de la Congrégation qui accompagnèrent Mgr Fogolla pour prendre en charge un orphelinat et un hôpital à Taiyuan.
A son arrivée, justement, son frère Barnaba était là pour l’accueillir, mais ce fut aussi leur dernière rencontre.
Dans la mission, dédicacée à saint Pasqual Baylon (voir au 17 mai), Chiara s’occupa du linge et de la chapelle des Pères, du réfectoire et de la cuisine des orphelines (rien que ça !). Ce travail dura seulement quatorze mois, lorsque se déchaîna la révolte des Boxers.
L’évêque suggéra aux Religieuses de prendre un habit chinois et de se mettre à l’abri. Chiara fut la première à répondre : Fuir ? Oh non, nous sommes venues pour donner notre vie à Jésus, s’il le faut.
La première de ses Compagnes, elle subit le martyre par décapitation à Taiyuan : les brigands crurent sans doute que cette Sœur, plus grande que les autres, était la Supérieure.
C’était le 9 juillet 1900. Clelia-Chiara fut béatifiée en 1946 et canonisée en 2000.
(Consultez aussi la notice Chinois (Martyrs en 1900)