Corentin
7e siècle
Saint Corentin a dû naître en Bretagne armoricaine, de parents illustres.
Après de bonnes études, il voulut se retirer dans une solitude, près de Châteaulin (Finistère). Jusqu’ici, l’Histoire ne conteste pas la Tradition.
Des détails presque amusants et touchants ajoutent au merveilleux de cet illustre Saint breton.
Corentin allait chaque jour puiser de l’eau à une fontaine : là vivait un poisson, dont il taillait une tranche pour sa nourriture, tandis que le lendemain le poisson revenait entier s’offrir à lui.
Cette tranche un jour enfla suffisamment pour donner à manger au roi Grallon et à sa suite. En remerciement, le roi aurait alors concédé tout ce domaine à l’ermite.
Cette même fontaine donna un jour l’eau, le vin et les anguilles nécessaires pour recevoir deux autres Saints bretons : Paterne et Malo (saint Paterne : 15 avril ; saint Malo : 15 novembre).
Quand les habitants eurent besoin d’un évêque, ils envoyèrent Corentin, Guénolé et Tudy à l’évêque de Tours, qui devait choisir lequel des trois lui semblait le plus idoine à cette mission : c’est Corentin qui fut choisi.
Le rédacteur de la Vie de saint Corentin a dû se tromper sur le nom de cet évêque de Tours, citant saint Martin, mort trois siècles plus tôt, à moins qu’un signe miraculeux se soit produit au tombeau de saint Martin, manifestant ainsi la volonté de Dieu.
Saint Corentin fut le premier évêque qui résida à Quimper, les précédents ayant résidé en d’autres localités.
Certaines versions de la Vie de saint Corentin donnent à entendre qu’il ne sortait guère de sa solitude, s’appuyant sur Guénolé, un saint abbé, à qui il confiait le soin de l’évangélisation des diocésains : peut-être que Corentin, peu enclin à parler, recourait à Guénolé pour le seconder dans ses responsabilités épiscopales, un évêque étant par définition chargé de visiter son diocèse - et un abbé chargé d’administrer son abbaye.
Lors des invasions normandes, les reliques conservées sur place furent dispersées. La cathédrale de Quimper avait, dit-on, conservé un bras de saint Corentin, dont on a malheureusement perdu la trace depuis le 13e siècle.
Le Martyrologe mentionne saint Corentin au 12 décembre, rappelant qu’il fut le premier évêque de Quimper (Coriosopitum).