José Sala Picó
1888-1936
Fils de Jacinto et Josefa, José (ou Josep) naquit le 24 juin 1888 à Pons (Lleida).
Un oncle à lui vivait en Andorre, et le reçut quelque temps. C’est lui qui, outre qu’il lui donna une excellente formation, lui paya aussi les études du séminaire.
Après les études de philosophie et de théologie au séminaire de Seo de Urgell, il fut ordonné prêtre en 1911.
Il eut diverses charges pastorales, avant d’entrer dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers du Cœur de Jésus, en 1915, mû par un profond désir d’aider les jeunes séminaristes à devenir de bons prêtres.
A partir de là, il fut préfet et économe au séminaire de Segovia pendant quatre ans, puis préfet à celui de Tolède, avant d’être recteur du Petit séminaire.
C’est en 1926 que mourut son père, dont il se souvenait avec grande affection, et aux funérailles duquel il ne put assister, se trouvant alors à Tolède.
On remarquait en Don Sala Pico sa charité quasi maternelle, particulièrement envers les jeunes séminaristes, surtout s’ils étaient malades. Il avait une bonté exquise, une humilité qui lui faisait toujours éviter les premières places. Dans les moments difficiles de 1936, il s’efforça de redonner courage tant aux séminaristes qu’aux professeurs, et montrait toute sa confiance dans le Sacré-Cœur de Jésus. S’il était parfois austère, il avait un grand cœur. Il était très obéissant et respectait le recteur du Grand séminaire comme son propre supérieur.
Le 21 juillet 1936, le gouverneur de Tolède fit rassembler jusqu’à deux mille personnes (combattants et leurs familles), avec des vivres pour tenir quelques jours, en cas d’attaque de l’armée de Madrid.
Au soir du 22 juillet, commencèrent les exécutions des prêtres, qui durèrent un mois environ.
Don José, avec quelques autres prêtres, demeurèrent dans le séminaire le 22 jusqu’à neuf heures du soir ; voyant l’heure du sacrifice se présenter à eux, ils consommèrent les Saintes Hosties, puis décidèrent de quitter le séminaire, espérant ainsi que les miliciens, le trouvant vide, ne l’auraient pas saccagé.
Un des prêtres put rejoindre Madrid. Don Pedro et don José trouvèrent refuge chez un ami, mais un voisin anticlérical s’opposa à leur entrée dans l’immeuble. Ils allèrent chez Don Cepeda, un autre prêtre qui vivait chez sa sœur.
Au matin, arrivèrent les miliciens pour arrêter don Cepeda, mais arrêtèrent aussi les deux autres, en voyant qu’ils étaient prêtres.
Ils sortirent, les mains en l’air ; dans une petite ruelle, les miliciens pensèrent qu’ils pourraient les fusiller là, mais un voisin leur demanda de ne pas laisser de cadavres devant sa porte ; ils continuèrent vers une ancienne fabrique de farine convertie en prison, mais elle était pleine ; à ce moment passa une voiture qui transportait un médecin (chrétien) à la maternité. On les fit conduire à un autre carrefour, où ils leur tirèrent à bout portant. Il pouvait être neuf heures du matin.
Don Sala Pico reçut la palme du martyre avec Pedro Ruiz de los Paños, le 23 juillet 1936 ; tous deux furent béatifiés en 1995.