Knut IV le Saint
1040-1086
Knut (Canut dans notre orthographe occidentale), était un des fils naturels de Sven II, roi de Danemark, qui, n’ayant pas de fils légitime, en prit un soin tout particulier.
Knut eut ainsi de bons précepteurs, qui l’élevèrent dans le christianisme - chose rare à l’époque - et l’aidèrent à développer les qualités chevaleresques des princes. Un des premiers succès de Knut fut de détrousser les pirates de la mer et de refouler les incursions étrangères.
A la mort de Sven, on aurait choisi Knut pour lui succéder, mais on lui préféra d’abord son frère Harald. Ce dernier, très doux, devint pourtant tellement faible qu’il se mérita le surnom de Hén ou Pierre molle, Doux. Knut se retira en Suède, jusqu’à la mort de Harald, où alors on l’éleva sur le trône.
Knut fut un bon roi, vaillant et juste. Il refoula victorieusement les peuples qui envahissaient son pays et chercha à gagner au christianisme plusieurs provinces. Humble, doux, compatissant, il montrait un respect total pour l’Eglise, assidu aux offices, cherchant à soulager les misères du peuple. Il épousa la pieuse Ethela (Adélaïde), fille de Robert, comte de Flandre ; de leurs quatre fils, le dernier, Charles, plus tard appelé Charles le Bon, mourra martyr à son tour (v. 2 mars).
Knut et son épouse cherchèrent à prêcher d’exemple en pratiquant une religion exigeante, ponctuée par la prière, le jeûne, les pénitences corporelles aussi.
Son souci de justice lui inspira une certaine sévérité. C’est ainsi qu’il fit arrêter et condamner à mort un chef danois qui avait pillé un vaisseau norvégien et massacré l’équipage. Knut voulut exiger le paiement régulier des dîmes, mais alors le peuple se révolta, le contraignant à se réfugier dans l’île de Fionie, tandis que son épouse gagnait la Flandre avec ses enfants. La révolte se rapprochait, Knut se réfugia dans une église et se préparait à la mort.
A qui lui suggérait de fuir, il répondit : J’aime mieux tomber entre les mains de mes ennemis que d’abandonner ceux qui sont attachés à ma personne ; d’ailleurs, on n’en veut qu’à ma vie. Au pied de l’autel, il confesse ses fautes, pardonne à ses ennemis, reçoit la communion et prie. Une pierre l’atteint au front, puis un javelot lancé d’une fenêtre le blesse mortellement. Avec lui, on assassine son frère Benoît et dix-sept autres compagnons ; c’était le 10 juillet 1086.
Les années qui suivirent furent marquées par diverses calamités au Danemark, entre autres une cruelle famine, qu’on interpréta comme la punition divine. Les miracles se multiplièrent au tombeau du martyr, et Rome autorisa en 1101 le culte de Knut, premier et principal martyr du Danemark.
Actuellement, ce même 10 juillet où saint Knut est commémoré au Martyrologe, les églises germaniques et scandinaves fêtent simultanément les trois rois Knut de Danemark, Olaf de Norvège et Eric de Suède.