Luigi Morbioli
1433-1485
Luigi naquit à Bologne en 1433, dans une famille qui comptait six enfants. Son père mourut vers 1465, sa mère beaucoup plus tard.
L’enfance, l’adolescence, sa vie jusqu’à la trentaine, ne furent qu’une suite de malheurs moraux. Ce beau garçon se montrait plus que mondain, séducteur, gourmand, buveur, colérique (avec son épouse en particulier), se ruinant au jeu.
Cette vie déplorable le conduisit un jour pour ses «affaires» à Venise, où la grâce divine l’attendait. Une grave maladie le cloua au lit, et il fut hospitalisé chez les Chanoines réguliers du Saint-Sauveur. Leur douceur, leur parole, firent que Luigi rentra profondément en lui-même, et revint chez lui guéri, de corps et d’âme.
Il se mit un vulgaire habit marron (puis blanc), et alla quêter dans les rues de Bologne en faveur des pauvres. Il ne se souciait plus ni de ses cheveux ni de sa barbe, il était vagabond, dormant un peu n’importe où, hiver comme été. S’il devait voyager, il montait une vieille bête, armé d’un simple crucifix.
Les quinze dernières années de sa vie, il ne mangeait plus que du pain, des fruits et des légumes crus.
Là où il passait, il suscitait la curiosité, bien sûr, mais aussi sa parole convaincante fit des conversions. Chez lui, on ne le reconnaissait plus ; ailleurs, c’était un apôtre. Il sculptait sur bois de pieuses images.
Il annonça le jour prochain de sa mort, en novembre 1485. Il refusa l’assistance du médecin pour éviter tout adoucissement à ses douleurs, et mourut effectivement le 9 novembre.
Il fut inhumé dans la cathédrale d’Ancone, mais on ne retrouva plus son cercueil, à la suite de divers travaux de restauration.
Le culte de Luigi Morbioli fut officiellement reconnu en 1842.