Manuela Torres Acosta
1826-1887
Bibiana Antonia Manuela Torres Acosta naquit à Madrid le 2 décembre 1826, de parents peu riches qui tenaient un petit commerce de laiterie dans le quartier pauvre de Chamberí à Madrid. Son père s’appelait Manuel Jiménez Torres, et sa mère Antonia Acosta.
La petite fille fut baptisée avec le nom de sainte Bibiane, qu’on fête justement le 2 décembre.
Elle fréquenta l’école tenue par les Filles de la Charité et aidait aussi celles-ci dans l’hôpital des Incurables. Elle travaillait avec ses parents à la laiterie, et s’occupait des enfants du voisinage, en organisant des jeux pour les occuper.
A vingt-cinq ans, elle songeait à la vie dominicaine, mais elle devait attendre car il n’y avait pas de place. C’est alors qu’un prêtre la conquit : le père Miguel Martinez y Sanz songeait à fonder une société de religieuses gardes-malades, qui s’appelleraient les Servantes de Marie. Elle fut donc du nombre des sept premières siervas, sous le nom de María Soledad, ou Marie Solitude (par allusion à Marie participant à la Passion de son Fils). C’était en 1851 ; deux ans après elles étaient déjà plus de vingt. Mais du premier groupe, deux moururent et quatre partirent : Soledad devint la supérieure.
Le père Don Miguel Martinez devant partir pour les missions, d’autres abandonnèrent et Soledad se retrouva à la fois supérieure et fondatrice, devant alors diriger douze religieuses réparties en trois maisons à Madrid, Getafe et Ciudad Rodrigo. Un nouveau directeur spirituel crut bon de changer la supérieure et Manuela fut reléguée à Getafe, au sud-ouest de Madrid, tandis que le cardinal de Tolède pensait ni plus ni moins à supprimer les Religieuses. Mais un autre prêtre, Gabino Sanchez Cortez, capucin, rétablit María Soledad dans sa fonction en 1857 et donna aux religieuses une règle bien adaptée. L’appui de la reine Isabel II leur évita la suppression.
La congrégation fut approuvée par Rome en 1876.
Entre temps Mgr Orberá l’appela pour fonder une maison à Cuba (1875) ; en dix ans s’ouvrirent jusqu’à vingt-neuf nouvelles maisons. Du vivant de María Soledad, quarante-six maisons furent fondées. La reine Isabelle II voulut que ces Servantes fussent présentes dans l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Madrid.
En 1867, on avait vu Soledad à Valencia, durant la guerre civile, pour s’occuper des blessés. En 1885, on vit les Servantes se démultiplier au service des victimes de l’épidémie de choléra qui sévit dans la moitié du pays.
Deux ans après, le 11 octobre 1887, María Soledad s’éteignait à Madrid, à soixante ans. Elle a été béatifiée en 1950, et canonisée en 1970.
La congrégation s’est développée en France, en Italie, en Angleterre, et dans les deux Amériques.