Matthêu Lê Văn Gẫm
1813-1847
Matthêu était né vers 1813 à Gò Công (Biên Hòa, Vietnam), aîné de cinq garçons et une sœur, enfants de Paul Le Van Lai et Maria Nguyen Thi.
A quinze ans, il entra au séminaire de Lai Thieu, mais en ressortit très vite sur l’insistance des parents, pour les aider dans leur travail.
Vers vingt ans, il se maria. Il semble que, souvent absent de la maison pour son travail, il ait été tenté d’adultère, mais il se ressaisit et s’occupa essentiellement de ses quatre enfants. Mais sur les quatre, l’aîné et le dernier moururent de maladie, le deuxième mourut dans un incendie, le troisième mourut pour sa foi, brûlé en prison.
Fervent dans sa foi et son désir d’aider l’Eglise, il s’offrit spontanément pour transporter dans son bateau des missionnaires européens depuis Singapour et les introduire dans son pays.
Un premier voyage réussit fort bien. Mais au second, une chaloupe militaire le découvrit : se trouvaient à bord le vicaire apostolique, Mgr Lefebvre, un prêtre et un groupe de séminaristes ; ils avaient avec eux des objets pour le culte (calices, missels, encensoirs, ornements…). Matthêu pensait résister aux soldats, se battre et sauver les missionnaires, mais l’évêque le dissuada d’en venir aux mains.
C’était le 6 juin 1846.
Matthêu fut arrêté comme principal responsable, étant propriétaire et capitaine du bateau.
Mis en prison à Troi-Ya-Ma, il fut soumis à maintes tortures dans le but de le faire apostasier sa foi et révéler d’autres informations sur les missionnaires et leurs activités, mais le vaillant chrétien resta fidèle, refusa de marcher sur la croix et ne trahit pas.
Un prêtre put, déguisé, lui rendre visite, le confesser et lui donner l’Eucharistie.
Les mandarins le condamnèrent à mort et demandèrent la confirmation au roi. Celui-ci faisant attendre sa décision, les mandarins annulèrent la condamnation. Cependant, le roi changea d’avis après les incursions françaises, et donna l’ordre de procéder à l’exécution, sauf si l’homme apostasiait. Comme Matthêu persévérait toujours dans sa foi, après un an de prison, il fut décapité.
C’était le 11 mai 1847 à Chợ Đŭi (Dong Nai, Vietnam).
Il fut béatifié en 1900 et canonisé en 1988.