Pedro Betancur
1626-1667
Né à Vilaflor de Chasna (Tenerife, îles Canaries) le 21 mars 1626, Pedro avait quatre frères et sœurs : Mateo, Pablo de Jesús, Catalina, Lucía.
La famille avait pour ancêtre Jean IV de Béthencourt, normand, qui avait conquis les Iles Canaries.
Jeune, Pedro gardait son troupeau, tout en priant intensément la Vierge de la Candelaria, la Patronne des Iles Canaries.
Le papa avait perdu tous ses champs et ses troupeaux et, pour les récupérer, avait laissé Pedro au service du «voleur» qui imposait son chantage.
Sa grande dévotion à la très sainte Vierge le poussa à la vénérer particulièrement dans son Immaculée Conception (deux siècles avant la proclamation du dogme) et à lui signer un serment de fidélité jusqu’à la mort, signé de son sang, et qu’il renouvelait chaque année.
Il passa au Guatemala à vingt-trois ans, et là tomba gravement malade. Miraculeusement guéri, il entra chez les Franciscains, avec le’ nom de Pedro de San José, et pensait faire les études en vue du sacerdoce. Ne pouvant y réussir, il resta tertiaire, et pensait ainsi imiter Notre-Seigneur dans une vie toute d’humilité, de pauvreté, de pénitence et de service aux pauvres.
Il fut d’abord sacristain, non loin du couvent, et de là étendit son apostolat aux hôpitaux, aux prisons, aux pauvres, aux émigrés sans travail, aux adolescents égarés. Il ouvrit une maison pour recevoir les enfants vagabonds, blanc, métis et noirs. Il s’occupa de leur éducation d’une façon qu’on jugerait aujourd’hui «moderne».
Il construisit ensuite un oratoire, une école, une infirmerie, une hôtellerie pour prêtres et étudiants de passage. Il fut ainsi le premier à alphabétiser l’Amérique. En souvenir de la première «habitation» de Jésus dans la crêche, il appela son œuvre Belén (Bethlehem).
D’autres tertiaires se joignirent à lui, hommes et femmes. Il leur écrivit un premier règlement : ainsi prenait naissance l’Ordre des Bethléemites.
Il fut le premier au monde à ouvrir un hôpital pour convalescents. Les services sociaux qu’il mit sur pied sont littéralement révolutionnaires pour cette époque.
Cette immense activité lui valut les appellation populaires de Hermano Pedro ou même Santo Hermano Pedro (saint frère Pierre). On l’a aussi appelé le Saint François d’Assise d’Amérique.
Il avait un profond désir de revenir dans sa patrie uniquement pour revoir le sanctuaire de la Vierge de la Candelaría, mais il mourut, dirait-on, prématurément à Ciudad de Santiago de los Caballeros, le 25 avril 1667.
Il fut béatifié en 1980 et canonisé en 2002