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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 23:00

 

Pierre-Adrien Toulorge

1757-1793

 

Les parents de Pierre-Adrien sont des cultivateurs à Muneville-le-Bingard. Ils ont une fille, Jeanne, l'aînée, et deux fils : Jean-Baptiste et Pierre-Adrien, qui perdent leur mère en couches, suite à la naissance du troisième enfant ; elle est inhumée le 9 mai 1757 dans l'église paroissiale, comme il est de coutume pour les mères mortes dans ces circonstances.

 

Julien Toulorge se remariera, le 1er septembre 1761, avec Marie Duprey, veuve d'André Adde, de la même paroisse : elle assurera l'éducation des trois jeunes enfants.

 

Pierre-Adrien est baptisé le jour de sa naissance, le 4 mai 1757, par l'un des deux vicaires de Muneville, M. Le Royer. Son parrain est Jean Toulorge, fils de Louis, laboureur, qui a signé, et sa marraine Jeanne Fatou, fille de Thomas, aussi laboureur, l'un et l'autre du même lieu. Il reçoit sa première formation chrétienne des trois prêtres de la paroisse : Charles Le Scellier, déjà présent en 1744, - il mourra en 1785 -, assisté de Guillaume Montigny, né à L'Orbehaye, où il mourra en 1824, et de Nicolas-François Lecesne, né à Muneville, prêtre en 1765 et vicaire de sa paroisse depuis 1766, et mort en Angleterre en 1801.

 

Il est très vraisemblable que le jeune Pierre-Adrien ait fait ses études au collège de Coutances, qui compte alors plusieurs centaines d'élèves, puis au séminaire voisin, fondé par saint Jean Eudes.

 

Après avoir été précepteur chez M. Duhérissier de Gerville, au château de Gerville, dans les années 1760-1783, il accède aux ordres sacrés : après avoir été tonsuré et avoir reçu les ordres mineurs le 12 juin 1778, il est ordonné sous-diacre le 23 septembre 1780, diacre le 8 mai 1781 et prêtre le 29 juin 1782.

 

Le père de Pierre-Adrien était malheureusement déjà mort le 31 mars de la même année.

 

En décembre 1782, Pierre-Adrien est nommé vicaire séculier à Doville, dont le curé, François Le Canut, est un religieux prémontré de l'abbaye de Blanchelande, où le jeune Munevillais se rend souvent.

 

En 1786, conquis par l’idéal de Saint-Norbert, il entre au noviciat de l'abbaye de Beauport, au diocèse de Tréguier, aujourd'hui de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Il y suit sa formation canoniale pendant deux ans et reviendra non pas à Doville, où un confrère l’a remplacé, mais à l'abbaye de Blanchelande, et ce  jusqu’en 1792.

 

Après le vote de la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790), il poursuit son ministère dans les paroisses des alentours mais il ne devient pas fonctionnaire public.

 

La loi du 26 août 1792 condamne à la déportation les prêtres fonctionnaires publics qui n'ont pas prêté serment. Pierre-Adrien Toulorge se croit visé et, le 12 septembre 1792, se réfugie sur l'île de Jersey. C'est une méprise, il n'est pas concerné par cette loi de bannissement des prêtres réfractaires. Quant il l'apprend, il revient clandestinement sur le continent, débarque à Portbail. Il se cache d'abord chez le curé de Saint-Martin-du-Mesnil, Jean-Nicolas Toulorge, son cousin germain, puis il décide de fuir : il s'enfonce dans les landes pendant un an.

 

Or voici que le 3 septembre 1793, il est capturé et déféré au Directoire du District de Carentan. Il est interrogé le 4 et, après les interrogatoires de divers témoins, est emmené le 8 septembre à Coutances. Il se sait poursuivi parce qu'il est prêtre. Le tribunal ne possède pas de preuve de son passage à Jersey.

 

Le dimanche 22 septembre, il comparaît devant la première juridiction coutançaise : il est inculpé d'émigration. Il est détenu au Fort-Colin, non loin du grand séminaire. Sachant qu'il met sa vie en péril, il dit néanmoins toute la vérité ; il est condamné le 12 octobre à être guillotiné le lendemain. Il va à la mort avec paix et sérénité. Conduit au pied de l’échafaud, il dit simplement : « Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains ! Pardonnez, je vous prie, à mes ennemis. »

 

C'était le 13 octobre 1793. Son corps est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Coutances.

 

Plusieurs autres prêtres de la Manche furent condamnés et guillotinés après Pierre-André Toulorge.

 

Le cousin de Pierre-André, Jean-Nicolas Toulorge, prêta le serment constitutionnel, se rétracta plus tard et mourut curé du Mesnil le 3 octobre 1817, à soixante-dix-huit ans : il était presque aveugle.

 

1922 : début du procès de béatification, qui tombe dans l'oubli vers 1928-1930.    

 

2012 : 29 avril, béatification de Pierre-Adrien Toulorge à Coutances.

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