Pierre-René Rogue
1758-1796
Pierre-René naquit le 11 juin 1758 à Vannes (Morbihan), déjà orphelin de père, ce dernier étant décédé dans un accident peu avant la naissance du petit garçon.
Après ses études, Pierre-René entra en 1776 au séminaire des Lazaristes ou Religieux de Saint-Vincent-de-Paul et fut ordonné prêtre en 1782.
Il fut nommé aumônier d’un couvent de religieuses, puis il fut admis dans cette même congrégation des Lazaristes, en 1786.
Il fut ensuite nommé professeur de théologie au séminaire de Vannes, en 1787, en même temps qu’il exerçait le saint ministère en paroisse.
Lors de la Révolution, ainsi que de nombreux prêtres et religieux, il refusa de prêter le serment à la constitution civile du clergé. L’évêque suivit son exemple ; l’abbé Rogue convainquit aussi tous ses collègues du diocèse de suivre les directives du Pape et non de l’Etat. C’est le département du Morbihan qui, en France, a eu le moins de prêtres assermentés. Aussi l’évêque fut convoqué à Paris, et dut quitter la France : un évêque constitutionnel le remplaça, le séminaire fut fermé.
La paroisse de l’abbé Rogue fut supprimée en 1791 : le prêtre se réfugia chez sa mère, puis vécut dans la clandestinité, changeant de domicile sans cesse, déguisé, et organisant avec quelques confrères la vie sacramentelle des fidèles.
En 1792, il refusa toujours de prêter le serment Egalité Liberté. Durant la période de la Terreur, il réussit à passer inaperçu et, quand la situation semblait se décanter, il réapparut au jour : mais l’accalmie cessait déjà en 1795.
La répression en Vendée fut terriblement horrible : les prêtres réfractaires étaient particulièrement traqués. L’abbé Rogue fut arrêté le 24 décembre 1795, alors qu’il portait le viatique à un mourant.
Mis en prison à Vannes, il y restera jusqu’au début de mars 1796, soutenant le moral des co-détenus, dont certains étaient prêtres aussi.
Le 2 mars 1796, un tribunal révolutionnaire s’installa dans cette église même où il avait été ordonné prêtre (Notre-Dame du Mené) ; il fut condamné à mort.
L’exécution eut lieu le lendemain, 3 mars 1796, sur la place du Marché (actuelle place Marchais). Sur le chemin, l’abbé Rogue chantait un cantique de sa composition écrit dans la prison.
De nombreux miracles eurent lieu sur sa tombe.
L’abbé Pierre-René Rogue fut béatifié en 1934.