Raymond Petiniaud de Jourgnac
1747-1794
Le Chanoine Petiniaud de Jourgnac était né le 3 janvier 1747 à Limoges (Haute-Vienne).
Docteur de la Sorbonne, il avait une immense culture. Prêtre, il était la douceur même, l’aménité, la charité, la piété et le talent personnifiés. On le disait tout semblable au saint évêque de Genève, saint François de Sales (voir au 28 décembre).
Il fut vicaire général et official à Limoges (Haute-Vienne), chanoine et grand-chantre de la cathédrale. Tout le diocèse était éclairé de ses lumières, édifié par ses vertus, sanctifié par son zèle et sa bonté.
Lors de la Révolution, il dut se cacher en divers endroits du département, sachant pertinemment qu’il était menacé : on n’avait pas hésité à monter devant sa porte une potence à laquelle on voulait l’accrocher.
Il avait trouvé refuge à Riom, où il fut repéré et arrêté ; on l’emprisonna d’abord à Clermont, d’où on le reconduisit à Limoges, avec d’autres prêtres de l’Allier. On tenta de le déclarer coupable d’émigration, en raison de sa longue absence, et ainsi de le condamner à mort, mais on l’envoya «seulement» aux pontons de Rochefort.
Là, à bord du navire négrier Les Deux-Associés, il se dépensa de toutes ses forces pour manifester à ses collègues de captivité tout ce qu’il pouvait avoir de ferveur, de zèle, d’activité pour le salut des âmes, au point que même ceux qui n’avaient pas son caractère ou ses principes, l’aimaient et le vénéraient.
Il ramena aux bons principes des prêtres infidèles, avant d’être lui-même gagné par la vermine, couvert de plaies, qu’il supporta avec une patience héroïque.
Au moment de s’éteindre, il exhortait encore ses voisins, eux aussi mourants, et expira en disant ce verset du psaume 4 : In pace, in idipsum dormiam et requiescam (En paix, je me couche et aussitôt je m’endors ; c’est un des psaumes qu’on chante à l’office des Complies).
C’est donc sur l’île d’Aix qu’il expira, le 26 juin 1794.
Il a été béatifié en 1995.