Román Adame Rosales
1859-1927
Román était né le 27 février 1859 à Teocaltiche (Jalisco, Mexique).
Devenu prêtre en 1890, après plusieurs postes il fut curé à Nochistlán (Guadalajara) en 1913, et successivement vicaire épiscopal forain pour les paroisses de Nochistlán, Apulco et Tlachichila.
On a conservé de lui le souvenir d’un homme qui ne se plaignait jamais. Devant n’importe quelle souffrance, il disait gentiment : Que tout soit pour Dieu.
Une activité fébrile au service du peuple de Dieu : missions populaires, constructions de chapelles pour permettre l’adoration du Saint Sacrement. Dans sa paroisse, il fit construire une église en l’honneur de saint Joseph.
Sa dévotion eucharistique et mariale le poussa à fonder l’association de l’Adoration nocturne et celle des Filles de Marie.
Quand la loi Calles ordonna la fermeture de tous les lieux de culte, il continua à célébrer les sacrements en cachette.
La veille de son arrestation, il disait : Quel bonheur ce serait d’être martyr. Verser mon sang pour la paroisse !
Il fut en effet trahi ce soir-là et arrêté le 19 avril 1927. On envoya trois cents soldats pour arrêter le prêtre, qui était sans défense. En pleine nuit, on le tira du lit. Le pauvre prêtre de soixante-huit ans dut partir à pied et sans chaussures jusqu’à Yahualica. En passant la rivière Ancho, un des soldats, par compassion, eut le courage de lui donner son cheval et de recevoir une volée d’insultes de ses camarades.
Le père Román fut tenu ligoté pendant près de trois jours, sans boire ni manger. Le jour, il était attaché à une colonne de la place publique, la nuit à l’intérieur du poste de police.
Trois fidèles se présentèrent au colonel pour demander la libération du curé. Le colonel demandait six mille pesos-or pour le délivrer. Les gens du village voulaient apporter la rançon, mais le colonel avait l’intention de faire fusiller tous ceux qui se présenteraient. Les mêmes intervinrent de nouveau pour éviter ces représailles. Finalement, tout espoir fut perdu.
Au soir du 21 avril, on conduisit le curé au cimetière municipal. Une foule de fidèles suivait, demandant la liberté du condamné.
Au moment de son exécution, le curé refusa d’avoir les yeux bandés ; il demanda seulement de ne pas être visé à la tête.
Juste avant l’exécution, un des soldats refusa plusieurs fois de préparer les armes : sur place, on lui retira son uniforme et on le plaça à côté du père Román. On donna l’ordre de tirer et les deux victimes, le père Román et le soldat Antonio Carrillo Torres, tombèrent dans la fosse qu’on avait préparée derrière eux.
Plus tard, on put déterrer le corps du prêtre et l’ensevelir décemment à Nochistlán. Au moment de l’exhumation, on put observer que le chapelet du prêtre s’était incrusté dans son cœur, pétrifié.
C’était le 21 avril 1927.
Le père Román a été béatifié en 1992, canonisé en 2000.
Une fête commune célèbre les Martyrs mexicains le 21 mai.
Si le soldat Antonio Carrillo Torres n’a pas été inclus dans le groupe de ces Martyrs, on peut être certain que son courage lui aura ouvert toutes grandes les portes du Paradis.