Roseline de Villeneuve
1263-1329
Roseline fut la fille aînée d’Arnaud II de Villeneuve et de Sybille de Burgolle de Sabran, et naquit au Château des Arcs le 27 janvier 1263.
Par sa mère elle était cousine de saint Elzéar de Sabran (v. 27 septembre).
Roseline fut élevée chez les Clarisses. Son père lui destina bientôt un beau mariage, mais dut céder aux vœux de sa fille, qui voulait entrer à la Chartreuse.
Ce papa ne voyait pas toujours d’un bon œil les largesses que sa fille distribuait aux pauvres. Il l’épia un jour et lui demanda de lui montrer ce qu’elle avait dans son tablier : en l’ouvrant, elle laissa tomber une brassée de roses. Le «miracle des roses» s’est produit d’autres fois dans la vie des Saints (Elisabeth de Hongrie, v. 17 novembre ; Juan Diego Cuauhtlatoatzin, v. 9 décembre).
Elle fut novice d’abord à Saint-André-de-Ramières (Prébayon, Vaucluse), à quinze ans (1278) puis à Sainte-Marie d’Aurouse (Hautes-Alpes) et fit sa profession le jour de Noël 1280.
En 1285, elle revint à la chartreuse de La Celle Roubaud, fondée par son frère Hélion non loin du château de la famille.
En 1300 elle succéda à trente-sept ans à sa tante comme prieure.
De sa vie religieuse cloîtrée on a retenu ses austérités extraordinaires, car elle passait parfois une semaine sans rien manger, s’infligeait la discipline et ne dormait que quelques heures. Si on lui demandait quel était le moyen d’aller au ciel, elle répondait : Se bien connaître soi-même.
Roseline fut une mystique favorisée d’extases, de visions, et en particulier d’un don singulier de lire au fond des cœurs.
Elle mourut le 17 janvier 1329, à soixante-six ans. C’est le jour où la commémore le Martyrologe, lui donnant le titre de «sainte».
Sa vie ne s’arrête pas là ! Quand on voulut reconnaître son corps, cinq ans après sa mort, ce corps était intact, et les yeux étaient restés ouverts avec tout leur éclat. Depuis on a enchâssé ce corps et serti les yeux dans un reliquaire à part, exposés à la vue et à la dévotion des fidèles.
En 1660, le roi Louis XIV voulut vérifier le prodige. Son médecin, croyant à une supercherie, creva l’œil gauche : la prunelle se troubla instantanément, donc les yeux étaient bien naturels.