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Avent 2e dimanche - A

 

Le deuxième dimanche de l'Avent nous présente chaque année le personnage de saint Jean Baptiste, le dernier des prophètes, le seul qui ait annoncé puis rencontré personnellement Jésus Christ ; il est donc la charnière entre l'Ancien et le Nouveau Testament. le pré-curseur de Jésus Christ, celui qui a "couru devant" Jésus. 

Nous allons l’entendre dans l’Evangile ; huit siècles avant lui, c’était Isaïe qui avait annoncé la venue du Messie en des termes pleins d’espérance, tandis que saint Paul a été contemporain, et probablement un témoin direct de la vie du Christ.

 

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Isaïe, donc, parlant au futur, voit Jessé, dont sortira un rameau. Historiquement, Jessé est le père de David, et vivait au 11e siècle avant le Christ, trois siècles avant Isaïe. Ce rameau de la prophétie rappelle en premier lieu comment le dernier fils de Jessé, David, devait devenir le roi, sur lequel reposera l’esprit du Seigneur (cf. 1S 16:1-13).

Mais traditionnellement, l’exégèse a vu en David une image annontiatrice du Sauveur, roi de Justice et de Paix, car seul le Christ est véritablement le Roi parfait, juste, miséricordieux, sur lequel repose en plénitude l’Esprit du Seigneur.

C’est à cet extrait que remontent les sept dons du Saint-Esprit, qu’on nous fait apprendre au moment de notre confirmation : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Tels sont du moins les termes habituels, qu’on peut retrouver dans le Catéchisme (Abrégé, p.268).

David fut, certes, sage et intelligent, fort et pieux, mais aussi gravement pécheur, tandis que le Christ, Fils de Dieu, avait une nature humaine parfaite, et c’est véritablement à Lui que s’applique la prophétie que nous lisons aujourd’hui, une prophétie qui ne peut que nous consoler et nous remplir d’espérance, quand nous voyons combien la «justice» des hommes est tellement limitée et injuste.

La prophétie continue avec des descriptions de la vie animale vraiment étonnantes, où l’on voit ensemble le loup et l’agneau, le veau et le lionceau, la vache et l’ourse. A quoi donc peut penser le prophète avec ces allusions ? 

C’est que dans le règne du Christ, il ne doit plus y avoir de loups, de lions, d’ours, ces bêtes féroces qui font la terreur des plus faibles. Ces loups, ces lions, ces ours, ce sont nous-mêmes, avec nos défauts, nos ambitions, nos absences de charité, qui, en quelque sorte, «dévorent» notre prochain avec injustice. 

Quand on vit avec le Christ, on ne peut plus être partagé entre le mal et le bien, on ne peut plus faire le mal, notre bête intérieure doit changer totalement. Résistons à la pensée que cela est impossible, car, même si nous n’atteignons jamais la perfection, nous devons au moins avoir la volonté d’y tendre, par nos petits efforts quotidiens persévérants.

Ce qu’ont fait tant de Saints est aussi à notre portée : 

Saint François d’Assise (sa fête est au 4 octobre) était un homme violent : il s’est fait violence, a appris à être doux, et sa douceur a commandé au loup de Gubbio de ne plus déranger les hommes.

Saint Camille de’ Lellis (voir au 14 juillet), perdait son temps et son argent dans le jeu ; converti, il se donna au soin des malades.

Le saint péruvien Martino de Porrés (3 novembre) ordonnait aux rats d'aller au fond du jardin au lieu de grignoter la nourriture des moines qui ne leur appartenait pas.

Plus près de nous, saint Charles de Foucauld (1er décembre) était un bon vivant très éloigné de toute religion ; on sait comment il donna sa vie à la méditation et à la prière.

Notons encore l’exemple singulier de Zozimas, un saint moine de Palestine au 6e siècle (30 novembre) : il rappela le lion qui avait dévoré son âne, et le dressa pour remplacer l’âne.

 

 

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Une terre où habiteraient de tels sujets, serait vraiment le pays idéal du Messie, et son roi serait vraiment l'élu de Dieu. Les larges extraits du psaume 71 chantent ce roi, qui semble être dans un premier temps Salomon ou David, mais bien sûr le Roi messianique, Jésus lui-même. Dans ce pays merveilleux régnera la Justice qui doit venir de Dieu seul.

 

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Une expression de la première lecture va nous amener à approfondir le texte de saint Paul aux Romains. Isaïe écrit : La connaissance du Seigneur remplira le pays. Connaître le Seigneur, sa vie, son œuvre, son enseignement, c’est un devoir qui nous concerne tous.

La lecture de l’Ecriture, de ces livres saints dont parle l’Apôtre, devrait être notre souci quotidien.

Mais qui peut dire qu’il a lu la Bible, au moins une fois dans sa vie ? Nous sommes souvent comme des sportifs qui voudraient être des champions sans connaître les règles de leur sport, comme des artisans électriciens qui ne sauraient pas distinguer un fil électrique d’une ligne à haute tension. 

Nous nous disons croyants et chrétiens, mais nous ignorons presque tout de ce que l’Ecriture dit de Dieu, de ses envoyés, des Juges, des Rois, des Prophètes.

Or saint Paul nous le répète : Tout ce que les livres saints ont dit avant nous, est écrit pour nous instruire… 

Alors, si nous sommes «instruits», nous apprendrons à faire mourir en nous le loup, le lion, l'ours. Nous comprendrons ce que signifie s’accueillir les uns les autres : c’est une autre façon de vivre le commandement du Christ, de nous laver les pieds les uns aux autres (cf. Jn 13:14), de nous pardonner et de vivre dans la paix de Dieu. 

Pardonnons ! Faisons la paix ! Ne disons pas machinalement comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, sans pardonner vraiment du fond du cœur ! 

Relisons ici un autre livre saint, l’épître de l’apôtre Jean : Celui qui hait son frère est dans les ténèbres… Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide… N’aimons ni de mots ni de langue, mais en actes… Celui qui dit «J’aime Dieu» et déteste son frère, c’est un menteur (1Jn 1:11 ; 3:14-15;18 ; 4:20).

Quand nous échangeons un signe de paix avec notre voisin juste avant d’aller recevoir le Corps du Christ, pensons à ceux avec lesquels nous ne sommes pas en paix, et cherchons à nous réconcilier, sinon notre Eucharistie ne serait plus une com-union, mais un sacrilège.

C’est là un exemple de la façon dont nous devons accueillir le Messie et étendre son royaume divin. Chacun a son propre combat à faire ; celui qui est en paix avec ses frères, pourra combattre peut-être la gourmandise, ou la paresse, ou la jalousie… N’attendons pas à «plus tard», c’est aujourd’hui que nous devons faire ce mouvement de conversion.

 

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Quand Jean-Baptiste dit à ses contemporains : Convertissez-vous, ce n’est pas aux gens du 1er siècle qu’il le dit seulement. Sa parole pressante s’adresse à nous. Cessons d’écouter distraitement ces «histoires du passé» : la parole de Dieu vaut pour moi, maintenant, ici.

Jean Baptiste et Jésus étaient cousins ; ils avaient le même âge, mais - humainement parlant - ils ne se connaissaient pas, parce que Jésus était resté "caché" à Nazareth, tandis que Jean s'était très tôt retiré dans le désert proche de Jérusalem (et notons-le, avec des habits et une nourriture dignes des plus grands ascètes : qu'on essaie de se mettre sur le dos du poil de chameau et qu'on se nourrisse uniquement de sauterelles et de miel sauvage…). Saint Luc dit en effet : Il demeura dans les solitudes jusqu’au jour où il se manifesta devant Israël (Lc 1:80).

Inspiré par Dieu, Jean sait que le Messie va se manifester, mais comment les foules vont-elles accueillir ce Messie ? Trente ans plus tôt, Jésus était né dans l'extrême pauvreté, mal accueilli, ignoré et même persécuté ; il dut s’exiler, fuir en Egypte avec ses parents. Alors, maintenant, Jean-Baptiste est très pressant : Convertissez-vous ! Préparez le chemin du Seigneur !

Il ne faut pas imiter l’attitude de ceux qui ont refusé le Messie.

L’appel de Jean est cette voix qui crie dans le désert : l’expression est dans Isaïe (Is 40:3), et l’évangéliste Matthieu s’applique toujours à montrer la réalisation des prophéties de l’Ancien Testament lors de la vie du Christ. La voix dans le désert, est celle de Jean dans le désert de Judée, au-delà du Jourdain, là où Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venaient à lui.

C’est aussi l’appel de Dieu dans le désert de mon âme.

L'évangile ajoute que ces gens reconnaissaient leurs péchés, et c’était là le but de l’appel de Jean Baptiste.

Que faut-il entendre par "se convertir" ? Beaucoup se disent "croyants", ou "Fils d'Abraham". Mais cela est bien loin de l'appel de Jean. Se "convertir" signifie qu'on se "tourne complètement" (con-verti, en latin) vers Christ, vers la Vérité, pour ne pas être des croyants seulement de nom, mais aussi en réalité, dans la vie courante. 

Pharisiens et Sadducéens étaient des "croyants", mais n'ont pas reçu Jésus. Il y a aussi beaucoup de chrétiens qui ne reçoivent pas Jésus, qui acceptent de Jésus ce qui leur va, mais mettent de côté ce qui les contrarie. Pourquoi ? Parce qu’ils ne veulent pas se convertir. Ils veulent bien entendre parler de Jésus, mais il n’aplanissent pas la route de Jésus à eux-mêmes, ils y laissent des pierres, des obstacles, et Jésus reste loin d’eux. La conversion, c’est pour les autres !

Envers les représentants officiels de la religion (Pharisiens et Sadducéens), qui refusèrent d’accueillir le Christ, envers tous ceux qui ne sont pas vraiment convertis (envers nous tous, envers chacun de nous), Jean est direct : Engeance de vipères ! Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Devant le Christ qui arrive, on ne peut pas faire la vipère, faire semblant d’être inoffensif, et brusquement piquer son frère avec notre méchante langue.

 

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En ce deuxième dimanche d’Avent, pour bien préparer la fête de Noël, il convient de prendre conscience de l’urgence de cette conversion. Nous avons souvent l’excuse de nos soucis quotidiens, qui nous accaparent, qui nous prennent du temps, et nous remettons ; c’est dommage. 

La Prière nous en fait prendre conscience : 

Ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche.

 

 

 

 

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Published by samuelephrem - dans Homélies - année A
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Avent 1er dimanche - A

 

L'année liturgique s'est achevée dimanche dernier avec la fête du Christ Roi. Aujourd'hui commence la nouvelle année liturgique avec le premier dimanche de l'Avent.

"Avent" ni signifie pas que nous sommes "avant Noël", erreur qu'on entend toujours ici ou là, et même dans les réunions de catéchisme. "Avent" vient du latin "adventus", arrivée : Jésus vient, il va naître, il va nous apporter son message. 

Faisons aussi cette petite remarque : chaque jour à la Messe Jésus vient ; il s’incarne dans les mains du prêtre au moment de la Consécration ; et juste avant nous chantons : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur" (psaume 117).

Une caractéristique liturgique de l'Avent est que le prêtre revêt un ornement de couleur violette ; une couleur un peu sombre qui évoque la patiente, parfois douloureuse attente de tous les patriarches, de tous les prophètes, de tout le peuple d'Israel, à qui Dieu avait annoncé "la" promesse d'un Sauveur. En signe de cette longue attente, marquée par tant d'épreuves diverses, on ne chantera pas non plus le "Gloire à Dieu" : ce chant joyeux des Anges reviendra dans la nuit de Noël, au moment même où les Anges le chantèrent après avoir annoncé aux bergers la naissance du Christ.

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Ecoutons la prophétie d'Isaïe, qui vivait huit siècles avant la naissance de Jésus. C'est le Prophète de l'Annonce par excellence, celui qui a prophétisé l'Emmanuel, l'Agneau innocent immolé, le Royaume nouveau, la Terre nouvelle. Dans l'extrait d'aujourd'hui, il évoque la colline où sera Jérusalem et son temple, cette colline qui sera le but du pèlerinage des enfants d'Israel, là où ils se retrouveront, là où Jésus accompagnera ses parents et où il consommera son sacrifice. Mystiquement, l'Eglise sera à son tour notre Jérusalem à nous.

Ceux qui chercheront dans la vérité de leur coeur à vivre selon l'enseignement de Dieu, qu'ils auront entendu dans le Temple - et maintenant dans l'Eglise - ceux-là se convertiront, seront des artisans de paix, transformeront leurs épées en socs de charrue, et ne songeront plus à la guerre. Ils rejetteront les ténèbres.

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Une telle conversion profonde donne une grande joie, parce que notre âme se sent vraiment délivrée des liens de la terre. Cette joie est exprimée dans ce psaume 121, qui chante les sentiments des pèlerins en marche vers Jérusalem : Quelle joie, quand on m'a dit 'Nous irons à la maison du Seigneur', à Jérusalem, là où montent les tribus, où l'on rend grâce, où l'on vit en paix.

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Si notre Maître nous rappelle instamment : Tenez-vous prêts, saint Paul, envers les chrétiens de Rome - et envers nous bien sûr - n’est pas moins clair : Rejetons les activités des ténèbres ! Ripailles, beuveries, orgies, débauches, dispute, jalousie… C'est qu'il y en avait, dans cette Rome du premier siècle, des débauches de toutes sortes ! Mais… les temps ont-ils beaucoup changé ?

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En cette nouvelle année liturgique, année A du cycle des trois années liturgiques, l'Eglise nous propose la lecture particulière de l'évangile de s.Matthieu, dans lequel cet apôtre a voulu principalement démontrer l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament.

On s'étonnera sans doute que l'évangile d’aujourd’hui soit extrait d'un des derniers chapitres de Matthieu, qui évoque plutôt le retour de Jésus-Christ à la fin des temps. C’est à dessein. En réalité, si nous n'évoquions que sa venue il y a deux mille ans, nous nous en tiendrions à une simple commémoration du passé, stérile. Nous, croyants du XXIe siècle, nous devons renouveler l'accueil que nous devons à notre Sauveur, Le faire entrer dans notre maison, dans notre vie, dans notre coeur, dans notre cité. Quand le Christ est venu sur terre, il fut accueilli diversement par ses contemporains : et nous, comment l’accueillons-nous ?

Par ailleurs, il est bien vrai aussi que la venue du Seigneur a une grande importance pour tous les hommes de tous les temps, quand le Seigneur viendra rassembler près de lui tous les justes, pour la vie éternelle. C'est pourquoi il y a un lien très fort entre la fête du Christ-Roi de dimanche dernier, et ce premier dimanche de l'Avent.

Observons aussi un détail qui donne toute son authenticité à l’évangile : Matthieu rapporte cette expression du “Fils de l’homme”, que seul Jésus utilise dans tout l’Evangile. Le Fils de Dieu incarné a voulu rappeler par là que, vrai Dieu, il est aussi vrai Homme (par sa naissance, et par sa Passion) ; mais l’expression, déjà utilisée, par Daniel en particulier (cf. Dn 7:13) devait évoquer chez les auditeurs le retour eschatologique du Christ, sa vraie mission.

L'évangile de s.Matthieu semble nous avertir sur l'heure du Jugement dernier,  et se situer bien loin de la naissance du Christ. Mais si le souvenir de cet heureux événement nous comble de joie, il ne doit faire aucun doute à chacun d'entre nous que nous devons chaque jour nous préparer à rencontrer le Christ au moment où il nous appellera à passer dans l'Eternité, l'unique but de notre vie terrestre ; ce sera en effet le jour de notre naissance au Ciel.

Pourquoi ne savons-nous pas quel sera ce jour ? Parce que nous pourrions être tentés de remettre sans cesse à plus tard notre conversion totale, notre confession, la pratique des bonnes oeuvres, et ainsi - comme les contemporains de Noé - "manger, boire, se marier" sans se soucier jamais de l'arrivée prochaine de notre Maître.

Ce jour-là alors, on sera stupéfait de voir que "l'un est pris, l'autre laissé" : le Seigneur distinguera alors qui mérite ou pas d'entrer dans la béatitude avec lui. Les hommes seront aux champs et les femmes en train de préparer de la farine, mais les uns seront attachés à la terre, les autres auront l'esprit tourné vers le Ciel.

Le Diable peut nous tenter facilement en nous donnant l'illusion que nous sommes en bonne santé, que nous ferons "bientôt" telle ou telle action charitable, que nous remettons indéfiniment, comme de pardonner une offense reçue. Débarrassons-nous de cette supercherie diabolique et pensons au contraire, chaque matin : Dieu m'a gardé en vie, mais le serai-je encore ce soir ? Un accident est si vite arrivé... Et qui est ce "voleur", sinon le Diable lui-même qui guette sans cesse autour de notre "maison" (notre âme), prêt à nous enlever la vie (spirituelle) en nous entraînant au péché.

Mais le Christ, le Fils de l'Homme, se compare à ce voleur non pas pour nous voler quelque chose, bien sûr, mais parce qu'il viendra dans le silence de notre nuit, de notre sommeil, à un moment où nous serons distraits. S.Paul nous en avertit aussi, comme nous l'avons vu plus haut ; il nous écrit aussi : "Vous n'êtes pas dans les ténèbres, au point que ce jour-là vous rapte comme un voleur, mais vous êtes des fils de la lumière, des fils du jour... Ne nous endormons pas, mais restons éveillés et sobres" (1Th 5:4).

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Il faut vivre intensément cette conversion. Quand le prêtre dit d'échanger un signe de paix, il faut que ce signe de paix évoque vraiment autant notre conversion que notre réel amour des frères, pour que notre communion soit préparée avec sincérité, sinon, nous répétons des rites morts et nous nous endurcissons. Souhaitons de tout notre cœur que la paix règne en nos murs, dans les murs de l’Eglise.

Notre charité doit toujours être réchauffée, parce que c'est ainsi que le Seigneur peut "venir parmi nous". La Prière du jour englobe les deux aspects de cette venue du Seigneur : si nous allons sincèrement à Sa rencontre dès maintenant, nous serons  aussi appelés, plus tard, à entrer dans Son Royaume.

 

 

 

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Dédicace de la basilique du Latran

 

 

En ce 9 novembre, nous célébrons une fête à la fois très importante et très méconnue : la Dédicace de la Basilique romaine Saint-Jean-de-Latran. Cette fête est même suffisamment importante pour qu’elle remplace la célébration du dimanche, en cas de coïncidence des deux dates (c’est le cas en 2014, et le sera en 2025, 2031, 2036, 2042…)

Le “Latran” doit son nom à la famille des Laterani, qui avait sa propriété dans la zone sud-est de Rome ; devenue propriété de l’empereur Constantin au 4e siècle, elle fut donnée aux papes, qui y résidèrent en effet pendant dix siècles, jusqu’à la “papauté en Avignon” ; une première basilique y fut alors construite, plusieurs fois reconstruite, qui s’appela Archibasilique du Saint Sauveur, puis fut dédiée aussi à Saint Jean-Baptiste, le Précurseur et Cousin de Jésus-Christ, tant il est vrai que le Pape, successeur de saint Pierre, doit préparer les âmes à recevoir le Christ, comme le fit Jean-Baptiste.

Cette basilique fut donc la cathédrale du Pape, qui est l’Evêque de Rome. Dès son élection le Pape “prend possession” de cette basilique ; il y célèbre chaque année la Messe du Jeudi Saint, au cours de laquelle il lave les pieds à douze personnes, soit prêtres, soit laïcs, comme le fit Jésus au cours de la Dernière Cène. Signalons aussi qu’au-dessus de l’autel de la chapelle du Saint-Sacrement, est conservée la Table de la Dernière Cène, cette Table-même où Jésus institua l’Eucharistie. 

Siège de l’Evêque de Rome, la basilique de Saint-Jean-de-Latran est donc en même temps la “Mère et Maîtresse de toutes les Eglises”. 

 

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Dans la première lecture, Ezéchiel raconte une vision : les termes précis qu’il utilise ont une signification spirituelle et mystique. 

Cette Eau qui jaillit dessous le Temple, ne signifie pas que le Temple est construit sur un sable mouvant ; c’est l’Eau de la Vie, l’Eau des Sacrements, du Baptême, de l’Enseignement divin. 

Se souvenant mal de ce récit, l’auteur du Coran a glosé en décrivant la récompense des Justes comme des jardins sous lesquels couleront les ruisseaux, où, immortels, ils auront des épouses purifiées (sourate 3,13).

L’eau qui descendait du côté droit a été commentée comme ce jaillissement de sang et d’eau qui sortit du côté du Christ, quand le centurion lui ouvrit le côté avec sa lance (cf. Jn 19:34). On le sait, les Pères de l’Eglise ont vu dans cette eau et ce sang l’allusion au Baptême et à l’Eucharistie.

L’abondance permanente des poissons et des fruits de ce Temple, évoque la richesse de la Grâce divine. En particulier on retiendra le nom mystique du Poisson, qui symbolisa le Christ : d’une part, parce que les lettres du mot grec (ichthus) signifient : Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur ; d’autre part aussi parce que le poisson, même blessé ou amputé d’une partie de son corps, se reconstitue, conservant la Vie. Et le Christ, même mort physiquement, continue de nous donner la Vie par son Corps eucharistique.

 

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La version de la Bible de Jérusalem note que le psaume 45 est à chanter sur le hautbois, du moins avec un chalumeau tel qu’on en jouait au temps biblique.

Ce psaume oppose les eaux profondes agitées, et celles d’un fleuve calme et majestueux qui borde la Cité de Dieu.

Par cette image qui correspond à la cosmogonie ancienne, on imagine la terre ébranlée sur ses supports par une tempête dévastatrice, tandis que la Cité de Dieu reste stable et tranquille. Traditionnellement, les commentateurs y ont reconnu les agitations du monde et de la société, qui ne pourront jamais ébranler les fondements éternels de l’Eglise.

Cette confiance au Roc de l’Eglise doit nous aider à surmonter nos épreuves, par la certitude que, même dans la plus grave catastrophe, Dieu est là avec sa grâce et ne nous laisse jamais démunis.

 

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 Saint Paul reprend l’image de cette construction sainte. Il nous fait remarquer que les pierres de cette construction, c’est nous mêmes ! 

L’Eglise est une immense famille ; une construction doit sa beauté à la qualité de chacune des pierres qui la forment, et l’Eglise est d’autant plus belle que chacun de ses membres se montre tel que Dieu le désire.

Plus je rechercherai la perfection, plus l’Eglise sera resplendissante.

Quand saint Paul affirme qu’il a posé les fondations, ce n’est pas vanité de sa part : tout son enseignement repose sur la Résurrection du Christ et l’amour fraternel. Après, c’est à chacun de prendre garde à la façon dont il construit.

Nous sommes tous appelés à être d’authentiques temples, ce que s.Pierre appelle dans son épître des pierres vivantes (1P 2:4-5), formant l’unique Temple sacré, l’Eglise éternelle. 

 

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Jésus se rendit souvent dans le Temple de Jérusalem, la première fois à douze ans (cf. Lc 2:41sq). Au début de sa vie publique, il intervint sévèrement pour en faire retirer tout ce qui s’y vendait (cf. Jn 2:13sq). Bien sûr, les fidèles devaient bien se procurer ce qui était nécessaire aux sacrifices à offrir dans le Temple, mais peu à peu ce commerce s’était intallé à l’intérieur de la Maison Sainte, avec tout ce que cela pouvait comporter de conversations, marchandages, cris et disputes, et d’insanités malodorantes. Imaginons la Foire-Exposition de bestiaux à Versailles s’installer dans une de nos cathédrales !

Mais aux Juifs, Jésus précise que le vrai Temple de Dieu, c’est d’abord Lui-même, la Perfection humanisée, venu pour se faire Agneau et s’offrir en Sacrifice parfait. Et d’annoncer sa mort et sa resurrecction : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. 

Unie à ce Templs divin, l’Eglise, l’Epouse du Christ, est à son tour le temple de DieuUne telle “construction” sainte ne doit donc pas être profanée par n’importe quel marché à bestiaux, par n’importe quelle conversation, n’importe quelle conduite. 

 

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Faire la “dédicace” d’une église nouvelle est une cérémonie grandiose : l’évêque vient consacrer cet édifice pour en faire la maison de Dieu, le Lieu où se rendront les appelés, les Chrétiens, qui forment l’Ecclesia (“Assemblée”), là où seront célébrés les Sacrements, où sera proclamé l’Enseignement du Christ.

La fête de la Dédicace, c’est donc tout cela : c’est Dieu parmi nous, Emmanuel, Celui qui s’est révélé à nous comme “la Voie, la Vérité et la Vie”. Que cette fête soit une action de grâce pour cette Annonciation quotidienne, pour cette présence divine parmi nous. 

Mais qu’elle soit surtout l’occasion d’une réponse de notre part, d’une sanctification quotidienne ! Le bel édifice sacré de la présence de Dieu, ne doit pas laisser apparaître des pierres mal taillées !

C’est ce que veut dire la Prière du jour : Que le peuple ne cesse pas de progresser pour l’édification de la Jérusalem céleste, ou aussi celle après la Communion : Accorde-nous d’être le temple de ta grâce.

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Fête de l’Assomption

 

Au cœur de nos mois d’été, nous fêtons la solennité de l’Assomption de Marie, une fête qui, ne l’oublions pas, a aussi le rang de fête d’obligation. 

La fête elle-même remonte au 7e siècle ; en France le pieux roi Louis XIII en fit la fête nationale, reprise par la Restauration, après une éphémère fête de s.Napoléon, martyr, instituée durant le premier Empire, aux fins que chacun peut deviner. 

Mais l’Assomption de Marie est aussi un dogme, c’est-à-dire un article de foi, que l’Eglise nous demande de croire au même titre que nous croyons au dogme de la Sainte Trinité. Ce dogme de l’Assomption est le plus récent de tous : ce n’est qu’en 1950 que Pie XII le proclama par la bulle Munificentissimus Deus, reprise par le Concile de Vatican II. En réalité, un mouvement universel des épiscopats avait exprimé au Pape leur désir que fût solennellement définie cette vérité.

Que nous demande donc de croire la Sainte Eglise ? - que la Vierge immaculée fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers. Certains esprits ont parfois cherché à aller plus loiin : Marie est-elle morte, ou pas ? Il n’a pas manqué, en effet, de théologiens, et d’illustres, qui supposaient sincèrement que la Mère de Dieu fût exempte de la mort physique.

On ne va pas ici reproduire les volumes entiers qui ont été écrits sur ce sujet théologique. Une étude synthétique paraîtra probablement un jour sur notre site à ce sujet. Un des arguments les plus forts à propos de cette “vérité” est tout simplement celui-ci : si Marie a suivi Jésus si fidèlement, si elle a voulu participer si intimement à Sa passion et à Sa mort au point qu’elle ait reçu le titre de Co-rédemptrice et de Reine des Martyrs, on ne voit pas pourquoi elle aurait été exemptée de mourir comme son Fils, pour “ressusciter” comme Lui immédiatement après et être ainsi “assumée”, portée au ciel, pour y retrouver son divin Fils glorieux.

«Ressusciter» est le terme qu’on attribue traditionnellement à Jésus-Christ ; «Assomption», en revanche, concerne Marie, qui n’est pas montée d’elle-même au Ciel, mais y fut portée par les Anges.

 

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Le vœu que fit Louis XIII était d’honorer notre Mère dans tout le royaume de France, par une procession organisée dans chacune des paroisses. Mais de même qu’un jour “le combat cessa faute de combattants”, nos processions ont cessé faute de croyants. 

Mais si nous le voulons bien, rien ne nous empêchera de prendre notre voiture et d’aller faire un petit pélerinage en quelque lieu marial pour y prier la Mère de Dieu : nous l’invoquerons pour notre pays, pour nos “dirigeants”, pour tous les diocèses consacrés à Marie glorifiée en son Assomption, pour toutes les Marie qui portent ce doux nom.

 

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On pourra ici relever deux “détails historiques” qui ont marqué la proclamation du dogme de l’Assomption.

1. Il y avait à Rome, dans les années quarante, un homme de religion adventiste, mais athée fanatique et convaincu, dont l’unique rêve était de tuer ce pape marial qu’était Pie XII et qui avait cette “vilaine” intention de proclamer le dogme de l’Assomption ; la décision était bien arrêtée, le couteau prêt, rien ne manquait, que l’occasion. Mais voilà qu’un beau soir d’avril 1947, notre homme se trouve comme “terrassé” par une vision de la Madonne ; depuis, ce “voyant” se convertit, alla remettre humblement au pape son couteau et se fit le héraut de la Vierge Marie. Ces apparitions des “Trois Fontaines” à Rome ont donné naissance à un pélerinage, pour lequel l’Eglise a concédé la permission de célébrer sur place la sainte Messe.

2. L’autre fait, non moins historique que le précédent, remonte à la veille de la proclamation du même dogme, donc le 31 octobre 1950. Ce que vit alors Pie XII, celui-ci le révéla lui-même quelques jours après à tous les cardinaux romains réunis : regardant le soleil couchant depuis sa fenêtre, il vit alors le soleil se déplacer, “danser” dans le ciel comme au jour de l’apparition de Marie à Fatima le 13 octobre 1917. Très lié personnellement à Fatima, Pie XII comprit que Marie voulait lui manifester ce “signe” privilégié juste au moment où il s’apprêtait à proclamer le dogme de l’Assomption, comme pour illustrer le mot de l’Apocalypse : Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête (Ap 12:1).

 

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Le Mystère de l’Assomption est le quatrième de nos mystères glorieux du traditionnel chapelet. Prenons quelques minutes de notre journée pour repenser à la douce mort de Marie entourée des Apôtres, à la délicate présence des Anges autour d’elle venus la porter triomphalement vers son Fils Jésus, dans la gloire céleste, où elle règne près de Lui, et continue de coopérer avec Lui pour l’Eglise et pour le salut de chacun d’entre nous.

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Fête-Dieu - A

Le jeudi après la fête de la Sainte Trinité, on célèbre normalement la Fête-Dieu, la Fête de Dieu par excellence, l’Eucharistie. Le Jeudi Saint, nous avons célébré “historiquement” l’institution des deux Sacrements eucharistiques : l’Eucharistie et le Sacerdoce., dans leur contexte de la Passion du Christ. L’actuelle Fête-Dieu a été déplacée en plusieurs pays au dimanche suivant, car le jeudi est désormais un jour où l’on travaille.

Malheureusement, cette Fête n’est peut-être pas davantage célébrée le dimanche, puisque tant de chrétiens ne se déplacent plus à l’église le dimanche, jour du Seigneur. Le dimanche est devenu le jour du sport, le jour du voyage, le jour de la pêche, le jour de l’entraînement, parfois même un jour de travail comme les autres, mais le Seigneur ? On pourrait dire comme Madeleine le jour de Pâques : Ils ont enlevé le Seigneur, et nous ne savons pas où ils l’ont mis (Jn 20:2).

Pourquoi donc l’Eglise a-t-elle institué cette grande Fête de l’Eucharistie, la Fête-Dieu ? Signalons, parce que c’est vrai, que Dieu Lui-même a voulu cette Fête ; Il l’a demandé à l’Eglise par l’intermédiaire d’une âme mystique dépositaire de ce message : sainte Julienne de Cornillon, une flamande qui vivait au 13e siècle. Un des personnages à qui elle confia ce message, devint plus tard le pape Urbain IV ; c’est ce dernier qui fut témoin du miracle d’Orvieto, petite ville à cent kilomètres de Rome : durant la Messe, un prêtre vit apparaître sur le corporal des taches de sang, signe de la présence réelle du Sang du Christ après la consécration. En voyant ce corporal taché du Sang du Christ, le pape Urbain IV décida enfin l’institution de la Fête-Dieu, un demi-siècle environ après la révélation reçue par Julienne de Cornillon.

Signalons au passage que le corporal en question est toujours visible, exposé en permanence dans la cathédrale d’Orvieto.

Dieu lui-même donna à Julienne le sens de cette fête nouvelle :

Le Jeudi saint, à la vérité, est désigné à cet effet (du très saint sacrement de l’autel), mais les diverses autres cérémonies de ce jour en empêchent la solennité ; il faut en établir une autre qui sera chômée et observée dans toute la chrétienté. Et cela pour trois raisons :

1. pour que la foi aux mystères de la religion, qui diminue et diminuera encore si l’on n’y porte remède, soit raffermie et confirmée en son entier ;

2. pour que les hommes qui aiment et cherchent la vérité en soient pleinement instruits, et puisent dans cette source de vie des forces pour avancer dans le chemin de la vertu ;

3. pour que les irrévérences et impiétés journalières qui se commettent contre la majesté de ce sacrement soient réparées et expiées par une adoration profonde et sincère.

Cette institution devait donc, de la part de l’Eglise, être une réponse d’amour et de reconnaissance pour tout ce que le Christ avait donné aux hommes par son Sacrifice. Ainsi, après la Pentecôte, où l’Esprit d’Amour s’est répandu sur les Apôtres, après la Trinité, où nous célébrons l’Unité d’Amour des Trois Personnes divines, il est tout-à-fait logique de célébrer l’Amour de Dieu dans l’Eucharistie, le jeudi suivant, en souvenir du Jeudi saint.

Ainsi naquit la Fête-Dieu, qui fut chômée très longtemps en France, et l’est encore en d’autres régions.

* * *

Cette longue introduction historique n’était pas superflue. Venons-en aux textes proprement dits de cette année A, et d’abord à l’évangile.

L’évangile reprend une partie du “discours eucharistique”, rapporté par saint Jean, où Jésus explique aux Juifs que Son Corps et Son Sang auront une importance capitale dans la vie spirituelle de ceux qui L’écouteront fidèlement, une importance bien plus grande encore que la Manne du désert, envoyée par Dieu au peuple juif pour sa nourriture quotidienne durant son voyage à travers le désert.

Jésus ajoute même une phrase apparemment terrible : Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement, car il reçoit en lui le germe puissant de la rénovation spirituelle véritable, qui s’épanouira complètement à la résurrection finale.

Ceux qui alors moururent dans le désert, ne connurent donc pas la vie éternelle ensuite ? Le psaume 94 nous rappelle qu’effectivement, après plusieurs épreuves, beaucoup parmi le peuple juif abusèrent de la patience de Dieu envers eux, se montrant sans reconnaissance pour tous les “signes” de Dieu parmi eux, s’obstinant à refuser de L’aimer et de croire en Lui, obligeant Dieu en quelque sorte à les priver de la vie éternelle : Jamais ils n’entreront dans mon repos (Ps 94,11).

* * *

Moïse rappelle à son peuple ce miracle de la Manne céleste, dans la première lecture (Dt 8,2-16).

Rappelons en quelques mots en quoi consistait ce miracle : chaque matin, sans travailler, sans fatigue, les Hébreux trouvaient près de leurs tentes cette substance mystérieuse, venue du ciel, dont chacun pouvait prendre ce qu’il lui fallait, ni plus ni moins. Ce miracle dura quarante années, jusqu’à l’entrée dans la Terre Promise.

C’est à cette nourriture que se réfère ce verset du Livre de la Sagesse :

Tu as donné à ton peuple une nourriture d’anges ; inlassablement, tu lui as envoyé du ciel un pain tout préparé, capable de procurer toutes les délices et de satisfaire tous les goûts (Sg 16:20).

La manne en effet avait le goût d’un gâteau de miel (cf. Ex 16:31). La liturgie du Saint-Sacrement a repris ce texte, à la louange de l’Eucharistie.

* * *

Le psaume 147 fait également allusion à cette nourriture et fait remarquer : Pas un peuple qu’il ait ainsi traité (Ps 147,20), car le peuple juif fut un peuple choisi entre tous.

En même temps, il semble bien que ce psaume prophétise l’Eucharistie lorsqu’il dit, d’une part : D’un pain de froment il te rassasie, car la manne ne provenait pas de la culture du froment ; et d’autre part : Il envoie sa parole sur la terre, rapide, son verbe la parcourt, qui est une allusion directe à la diffusion de l’Evangile et de l’Eucharistie par toute la terre.

Ce Verbe, c’est le Christ. Et le Verbe s’est fait Chair, écrit saint Jean (Jn 1:14), ajoutant : Et habitavit in nobis, qu’on peut traduire aussi bien Il a habité parmi nous que Il a habité en nous.

* * *

Que se passe-t-il alors, quand nous sommes réunis autour de la Table de l’Eucharistie ?

Saint Paul rappelle aux Corinthiens que, si nous recevons tous le Corps et le Sang du Christ, nous sommes réunis dans un seul Corps, le Corps du Christ, l’Eglise.

Cette sorte d’évidence, énoncée ainsi en deux mots, doit nous remplir d’allégresse et nous faire chanter une profonde action de grâce envers Dieu : si je mange le Corps du Christ, ce Corps m’envahit, je suis transformé en Lui, je deviens Lui ; et tous mes frères deviennent Lui ; et toute cette communauté rayonne en tant que Corps Unique du Christ, ressuscité.

C’est bien ce que saint Paul affirme aux Galates : Si je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi (Ga 2:20).

Rassasiés par cette sainte Nourriture, transfigurés dans ce Corps, nous devrions êtres capables d’agir en tout comme le ferait le Christ.

* * *

Voici, pour finir, un extrait d’une Homélie pascale de s.Gaudence de Brescia (4e siècle) :

(Le Seigneur) a voulu que ses bienfaits demeurassent parmi nous ; il a voulu que les âmes rachetées par son sang précieux fussent toujours sanctifiées à l’image de sa propre passion. C’est pourquoi il donne l’ordre à ses disciples fidèles, qu’il établit les premiers prêtres de son Eglise, de célébrer sans fin ces mystères de vie éternelle. Et il est nécessaire que tous les prêtres, de toutes les Eglises du monde, les célèbrent jusqu’à ce que le Christ revienne du ciel. C’est ainsi que les prêtres eux-mêmes et tout le peuple des fidèles devraient avoir chaque jour devant les yeux la représentation de la passion du Christ ; en la tenant dans nos mains, en la recevant dans notre bouche et notre cœur, nous garderions un souvenir ineffaçable de notre rédemption (Homélie pascale).

Voilà qui nous permet de revenir à la Prière du jour :

Donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton Corps et de ton Sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption.

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Très Sainte Trinité - A

 

Après la fête de la Pentecôte, où l’Esprit de Dieu s’est donné impétueusement aux Apôtres, l’Eglise fête maintenant le plus insondable des mystères de notre foi : la Sainte Trinité.

Rappelons tout de suite que par “mystère”, l’Eglise considère une vérité de foi qui échappe à la possibilité rationnelle de notre entendement ; on ne pourra pas “expliquer” le mystère intrinsèque de la Sainte Trinité. Notre Catéchisme l’exprime ainsi : 

La Trinité est un mystère de foi au sens strict, un des mystères cachés en Dieu, qui ne peuvent être connus s’ils ne sont révélés d’en haut (…) L’intimité de son Etre comme Trinité Sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison et même à la foi d’Israël avant l’Incarnation du Fils de Dieu et la mission du Saint-Esprit (Catéchisme, n°37).

Pour avoir tenté de s’introduire avec trop d’audace dans ce Mystère auguste, des penseurs non seulement se sont fourvoyés dans des erreurs parfois extrêmement graves, mais encore ont provoqué — peut-être sans le vouloir, souhaitons-le — des discussions interminables, des conciles… et même des schismes dans cette Eglise bien-aimée, la sainte Epouse de Jésus-Christ. Des écrits de tels auteurs, le Mystère de la Sainte Trinité est toujours ressorti diminué.

Parfois, même pour défendre la Vérité, certains grands évêques ont eu la malchance d’utiliser un vocabulaire insuffisamment soigné ; leur mérite a été grand de se soumettre humblement à une décision papale ou conciliaire et de retirer l’écrit incriminé. Ainsi saint Denys d’Alexandrie au 3e siècle (sa fête est au 8 avril).

Citons simplement quelques ouvrages de Docteurs de l’Eglise : le Traité sur le Saint Esprit de saint Basile de Césarée ; les divers ouvrages et discours de saint Athanase d’Alexandrie sur le Christ, Verbe éternel de Dieu ; les traités sur la Sainte Trinité de saint Augustin d’Hippone ou de saint Hilaire de Poitiers, sans oublier les homélies admirables du pape saint Léon le Grand. Plus récemment aussi on parlera de la bienheureuse Elena Guerra, fondatrice des Oblates du Saint-Esprit, qui influencera beaucoup le pape Léon XIII.

 

*       *       *

 

Les textes que l’Eglise nous fait lire cette année vont nous aider à contempler Dieu un et trine.

Le texte de l’Exode se situe dans un contexte particulièrement douloureux pour Moïse : descendant de la Montagne sainte, avec les Tables de la Loi, et constatant que son peuple adorait la statue d’un veau en or, il vient de briser les Tables ; puis il a lui-même prié Dieu de pardonner à son peuple ; maintenant, il a préparé deux nouvelles Tables et remonte sur la Montagne, où Dieu proclame alors quelque chose de son essence, en des termes un peu difficiles à rendre, et que notre lecture abrège un peu.

Le texte grec dit (traduction reprise à La Bible d’Alexandrie) : Dieu de miséricorde et de pitié, de longue patience, de grande pitié et de vérité, qui maintient la justice et exerce la pitié sur des milliers, qui enlève les fautes, les injustices et les péchés

Après ce texte, qui osera dire que Dieu est sévère, injuste, colérique et implacable ? Moïse adore le Tout-puissant qui vient de lui parler, et ose une nouvelle supplique : que Dieu veuille bien marcher au milieu de son peuple. En d’autres termes, malgré l’éloignement du peuple qui a adoré un veau à la place de Dieu, Moïse supplie Dieu de rester au milieu d’eux, de ne pas les abandonner, de les garder comme son héritage, son peuple choisi. 

Dieu l’exauce par une nouvelle Alliance, un nouveau Décalogue. Certes Dieu a pardonné, mais le peuple devra s’engager à la fidélité, principalement à rejeter l’idolâtrie, à observer le sabbat et certaines fêtes dans l’année.

 

*       *       *

 

Plusieurs siècles après Moïse, le peuple d’Israël s’est de nouveau écarté de la voie juste ; Dieu envoie les Prophètes ; Jérusalem est prise deux fois et deux fois le peuple est déporté à Babylone, avec Jérémie. 

Or, Nabuchodonosor a donné ordre de jeter dans la fournaise les trois jeunes gens qui refusaient d’adorer la statue en or (encore une statue !) ; mais tandis que les hommes qui les y conduisaient ont été instantanément brûlés, les trois jeunes gens ne subissent aucun mal, et chantent au milieu de cette fournaise un cantique que nous avons très fréquemment au bréviaire dans la louange matinale : le Cantique des Trois Enfants.

Dans l’Ecriture, le Cantique des Trois Enfants est précédé du Cantique d’Azarias. Ils ne se trouvaient pas dans le texte hébraïque, mais dans les manuscrits grecs et, selon certains, n’auraient même été écrits que deux siècles environ avant Jésus-Christ. 

Le Cantique d’Azarias est une prière tout-à-fait liturgique : il contient une partie d’adoration, une partie de confession des fautes, une partie de supplication de pardon. 

Du Cantique des Trois Enfants, nous ne lisons aujourd’hui que les versets décrivant spécifiquement la transcendance de Dieu, qui sonde les abîmes, qui siège au-dessus des Kéroubims.

Les Kéroubims sont les esprits angéliques les plus “hauts” en perfection et Dieu tout-puissant est encore plus haut.

En lisant ces lignes sacrées, nous ne pouvons qu’ajouter ces mots de notre liturgie : Venez, adorons-Le - Venite, adoremus (cf. Ps 94).

 

*       *       *

 

Les Juifs croyaient-ils à la Sainte Trinité ? Formellement, sans doute pas. Seuls certains indices de l’Ecriture pouvaient les y induire, comme le trisagion en Isaïe (Is 6:3). Saint Paul, après avoir connu le Christ et reçu l’Esprit, en est intimement convaincu.

Le court passage que nous entendons aujourd’hui, est la conclusion de sa deuxième épître aux Corinthiens, que l’on date d’un quart de siècle après la mort de Jésus. On y remarquera tout particulièrement la dernière phrase, que l’Eglise nous propose comme salutation du prêtre à l’assemblée au début de la Messe. 

Paul ne cherche pas à expliquer la profondeur du mystère de Dieu miséricordieux et trinitaire, mais il recommande aux fidèles de chercher ce qui est fondamentalement divin : la joie, la perfection, l’harmonie, la paix. 

La joie, parce que Dieu transforme toute notre vie terrestre en joie d’être avec Lui ; et le propre du Chrétien est d’être toujours dans la joie. Saint Paul nous le redit aussi ailleurs : Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur (Ph 4:4).

La perfection, selon le propre commandement de Dieu : Soyez saints, car moi, Yahvé votre Dieu, je suis saint (Lv 19:2), un verset cité par saint Pierre (1P 1:16). Certes, Dieu seul est parfait, mais nous avons le devoir de rechercher la perfection en toute chose, parfois aussi au prix de réels sacrifices.

L’harmonie, ici aussi, doit être l’image de l’Harmonie céleste. Rechercher l’harmonie entre les hommes, c’est y mettre la présence de Dieu.

La paix, enfin, est cette élévation de l’âme unie à Dieu, grâce à laquelle on voit chaque créature avec l’œil universellement miséricordieux de Dieu.

Cette petite péricope paulinienne est hautement significative : s’il ne nous appartient pas de pénétrer dans le mystère divin de la Trinité avec notre petite tête, efforçons-nous d’y entrer avec notre cœur, en recherchant toujours la paix, l’harmonie, la perfection, la joie.

 

*       *       *

Tout le message du Christ peut se résumer dans ces quatre mots : paix, harmonie, perfection, joie. C’est là tout le message fondamental du Christ. Le Fils de Dieu incarné ne veut pas autre chose de nous. 

Bienheureux serons-nous si nous vivons vraiment dans cet idéal. Jésus le promet à Nicodème, dans l’évangile d’aujourd’hui : Celui qui croit en (Jésus), échappe au jugement.

 

*       *       *

Pour conclure cette petite méditation, et pour professer la vraie foi en reconnaissant la gloire de l’éternelle Trinité (c’est la Prière du jour), voici un texte fort émouvant et très profond, qui remonte au XIXe siècle : 

Souviens-toi que ce divin Chef représente le Père éternel qui n’est point engendré ; que la bouche de cette Sainte-Face représente le Verbe divin engendré par le Père ; et que les deux yeux de cette Face mystérieuse représentent l’amour réciproque du Père et du Fils, car ces yeux divins n’ont tous deux qu’une même lumière, une même connaissance, et ne produisent qu’un même amour, qui représente le Saint-Esprit. Contemple en sa chevelure la diversité des perfections adorables de la Sainte Trinité. Vois dans cette tête majestueuse la pièce précieuse de l’humanité du Sauveur, l’image de l’unité de Dieu.

Et que Dieu nous bénisse, Lui, Dieu unique qui est Père, Fils, et Saint-Esprit. 

Amen.

 
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6e dimanche de Pâques - A

 

Ce sixième dimanche de Pâques est le dernier avant l’Ascension. La première lecture continue de nous parler de la première communauté chrétienne, la deuxième est encore un extrait de l’épître de Pierre, tandis que l’évangile est un autre extrait de l’entretien de Jésus avec ses Apôtres au soir de la dernière Cène. 

 

*       *       *

 

Dimanche dernier, nous avons lu l’institution des Diacres. L’un d’eux, Philippe, est aujourd’hui à l’œuvre, chez les Samaritains, convertissant des foules, accomplissant des miracles, chassant des démons, comme l’avait fait le Christ.

Il ne faut pas confondre le diacre Philippe, qui a sa fête au 11 octobre, avec l’apôtre Philippe, qui a sa fête au 3 mai.

Il est émouvant de lire que ces foules, d’un seul cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe. Ce d’un seul cœur veut dire beaucoup de choses : on imagine l’élan des premiers chrétiens, leur unité dans la foi, leur joie commune, leur conviction profonde, leur amitié fraternelle.

Encore une fois, les Samaritains sont à l’honneur ; ces voisins souvent mal vus des Juifs de Jérusalem, souvent considérés comme faux frères, ce sont eux qui ont été baptisés. 

La nouvelle en parvient vite aux Apôtres à Jérusalem, où se trouve Pierre. Déjà, la figure de Pierre est la référence, le point central où convergent les esprits. C’est vers lui qu’on se tourne. Il apprend donc le bon accueil réservé par les Samaritains à la Parole de Dieu. Le texte ne dit pas qu’il décida d’aller les visiter, mais que la communauté l’envoya avec Jean : Pierre ne veut pas agir seul, il ne veut pas s’imposer. 

Or, le texte ne dit pas de qui les Samaritains reçurent ce baptême ; peut-être de Philippe lui-même, qui, dans son zèle, avait oublié la formule donnée par Jésus-Christ ; ces Samaritains ont en fait été baptisés au nom de Jésus

Jésus avait commandé de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Que va faire Pierre ? Invalider ce baptême ? Non. Pour Pierre - qui sait sans doute qui a conféré ce baptême - baptiser au nom de Jésus peut suffire, car celui qui a baptisé ces gens n’a certainement pas voulu exclure le Père et le Saint-Esprit. Dieu lui donne raison : avec Jean, il prie pour qu’ils reçoivent l’Esprit Saint, c’est-à-dire pour qu’ils reçoivent la même grâce que les Apôtres au jour de la Pentecôte, pour que l’unité soit parfaite.

 

*       *       *

 

Le psaume 65 qui suit est une louange, une acclamation à Dieu en même temps qu’une adoration et une action de grâces pour tout ce qu’il a fait pour mon âme.

Nous y remarquerons ce verset : Il règne à jamais par sa puissance, qu’on peut rapprocher de l’acclamation après le Notre Père de la Messe : Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire…

La puissance et la gloire de Dieu n’ont rien de matériel ou de terrestre. Toute la puissance et toute la gloire de la terre ne sont rien devant celles de Dieu. Dieu est Amour, Miséricorde, Douceur, Paix. Il n’impose rien par la force.

 

*       *       *

 

A son tour, saint Pierre invite les Chrétiens à vivre toujours avec douceur et respect. 

Telle doit être l’attitude des amis de Jésus-Christ. A l’instar du Maître, nous ne devons jamais avoir de paroles dures pour le prochain : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous persécutent (Mt 5:44). 

On lit dans les récits de récents Martyrs, qu’avant d’être fusillés, des prêtres se sont avancés pour baiser la main de leurs bourreaux, pour les remercier, avec ces mains, de leur ouvrir la porte du Ciel. Chaque fois, il est dit de ces Martyrs qu’ils pardonnaient à leurs bourreaux.

 

*       *       *

L’amour fraternel, l’Unité dans la Foi : c’étaient les caractéristiques de la première communauté.  C’était la recommandation fondamentale de Jésus à ses Apôtres, à la dernière Cène.

Dernière Cène, dernier entretien, dernière prière avec eux. Jésus vient d’instituer l’Eucharistie, d’ordonner les premiers prêtres et diacres ; c’est Jeudi soir. Demain après-midi, il achèvera son Sacrifice sur la Croix. Jésus n’en dit pas un mot aux apôtres : ils n’auraient pas pu le supporter. Au contraire, Jésus les remplit d’espérance. Relisons ces paroles :  

  • Mon Père vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous
  • Je ne vous laisserai pas orphelins 
  • Je reviens vers vous
  • Vous me verrez vivant
  • Celui qui m’aime sera aimé de mon Père
  • Moi aussi, je l’aimerai…

 

Jésus sait aussi que Judas est en train de le trahir, mais Il n’en parle pas (pas directement). Il y fait très délicatement allusion, sans condamner son traître, en disant aux autres : Si vous m’aimez, vous resterez fidèles - Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime

Celui donc qui n’est pas fidèle, le traître, se met lui-même en-dehors de l’amour : la douceur divine ne l’exclut pas, c’est lui qui s’exclut lui-même de l’amour et qui se condamne.

L’Esprit d’amour, l’Esprit de vérité, c’est Celui qui viendra au jour de la Pentecôte, car Jésus a accompli sa mission ; maintenant Il envoie Son Esprit pour “inspirer” les Apôtres et l’Eglise dans la Vérité tout entière (Jn 16:13).

 

*       *       *

Nous sommes très souvent accaparés par notre quotidien au point que nous ne réalisons pas toujours quelle grâce Dieu nous a donnée d’avoir la Foi au Christ ressuscité. Avec le Christ, tout change, nos désirs, notre regard, nos réactions. 

Reprenons le psaume d’aujourd’hui, remercions Dieu !

Et demandons instamment avec la Prière du jour : 

Que le mystère de Pâques reste présent dans notre vie et la transforme.

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4e dimanche de Pâques - A

 

 

Ce quatrième dimanche de Pâques porte le titre de dimanche du Bon Pasteur. L’évangile ne rapporte plus l’une ou l’autre des apparitions du Ressuscité, mais la péricope du chapitre 10 de Jean, où Jésus parle de lui-même comme du Pasteur. Le verset 6 dit exactement : Il leur dit, se référant évidemment aux Pharisiens avec qui Jésus est en conversation dès le chapitre précédant. Et, ajoute Jean, ils ne comprirent pas ce qu’il voulait dire.

C’est qu’à propos de pasteurs, les chefs d’Israel avaient de quoi méditer avec les mille avertissements des Prophètes, en particulier d’Ezéchiel, qui stigmatise tous ceux qui n’ont pas su gérer le troupeau : Vous n’avez pas fait paître le troupeau, vous n’avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté… Je susciterai pour le mettre à leur tête un pasteur qui les fera paître, mon serviteur David (Ez 34:3b-4.23). 

Jésus montre aux Pharisiens qu’Il est, Lui, ce Pasteur annoncé en la personne prophétique de David. Ceux qui sont venus avant Lui ont été des voleurs parce qu’ils se sont contentés de recevoir les prémices et les offrandes des fidèles, oubliant à leur tour de se considérer eux-mêmes des brebis du même troupeau de Dieu. Jésus, au contraire, le vrai Pasteur, sait être Lui-même La brebis modèle, fidèle, l’agneau de Dieu, immolé en se chargeant des péchés des autres.

 

*       *       *

Les deux lectures sont de la bouche ou de la plume de saint Pierre, lui qui avait pris peur au moment de la passion du Bon Pasteur, et qui maintenant ne craint plus de se montrer en toute assurance, de parler haut et fort, de témoigner avec une telle conviction que la communauté s’augmenta ce jour-là d’environ trois mille personnes.

A entendre le discours de Pierre, les Juifs présents auraient pu se révolter. Ce n’est pas facile de s’entendre dire : Ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ. Mais ceux qui écoutent là, ont été touchés par la grâce de Dieu, ils ont réfléchi ; depuis le Vendredi Saint jusqu’au jour de la Pentecôte,  plus de cinquante jours sont passés, durant lesquels tous ont pu entendre parler de la résurrection du Christ, des témoignages divers ; ainsi, ils ont eu l’opportunité de rentrer en eux-mêmes et de se repentir d’avoir fait crucifier le Juste, l’Innocent. 

Voilà pourquoi ils disent, tout simplement, comme des petits enfants qui regrettent une bêtise : Que devons-nous faire ? Et Pierre, sans les accuser, les encourage, les réconforte : Convertissez-vous ; faites-vous baptiser, pour être pardonnés et recevoir l’Esprit.

La parole de Pierre a ceci de paternel et pastoral, c’est qu’il n’accuse pas les Juifs ; il n’évoque leur égarement que pour les pousser vers la Vérité et la libération intérieure. Le Baptême les purifiera entièrement.

Oui, revenons au Christ, au Pasteur. Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous, sous la houlette du Successeur de Pierre - le pape -, et de tous les Successeurs des Apôtres - les évêques -, dans le saint bercail de l’Eglise du Christ.

 

*       *       *

 

L’épître de saint Pierre ne dit pas autre chose : Christ lui-même a souffert pour vous et vous a laissé son exemple afin que vous suivissiez ses traces. C’est une idée chère à saint Augustin, dans son Commentaire sur l’évangile de saint Jean : 

Sous l’unique Pasteur et dans l’unique troupeau, les pasteurs eux-mêmes sont des brebis. Oui, il a fait de tous les hommes ses brebis, c’est pour eux tous qu’il a souffert, puisque lui-même, afin de souffrir pour tous, est devenu brebis.

Comme Pasteur, Jésus marche devant nous et prend sur ses épaules la brebis malade ; comme Frère, il marche avec nous en portant la Croix. 

 

*       *       *

 

Ce Bon Berger est évidemment la figure évoquée dans le Psaume d’aujourd’hui, le psaume 22 ; dans ce chant eucharistique, le psalmiste se réjouit de ne manquer de rien, avec ce berger qui nous prépare la table

 

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Certes, cette Eglise compte des pécheurs - nous le sommes tous, mais nous sommes tous en marche vers une même victoire. Où allons-nous ? Nous l’avons dit dans la Prière : Que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur est entré victorieux.

Le troupeau a besoin d’hommes qui, au nom du Pasteur éternel, conduisent les brebis dans le chemin de la Vérité. Aujourd’hui, l’Eglise nous demande de prier pour les vocations sacerdotales.

Seigneur, donne-nous des prêtres !

 

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5e dimanche de Carême-A

 

 

Notre route vers Pâques approche de son terme et les textes nous parlent plus explicitement de la Résurrection.

 

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Nous trouvons dans le prophète Ezéchiel des passages fondamentaux sur la vie nouvelle et sur la conversion. Ces temps-ci, au bréviaire nous répétons souvent cette phrase magnifique qu'Ezéchiel retranscrit de la part de Dieu : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il s'écarte de sa voie et qu'il vive (Ez 33:11). La prophétie d'Ezéchiel comporte, au début, de nombreux passages sur la faute d'Israel, qui a oublié Dieu et a gravement péché, mais la fin de son livre contient des textes pleins d'espérance et de consolation, concernant la Résurrection et la Terre promise, la réédification du Temple et le retour du culte liturgique. Un de ces textes est celui qui est repris aujourd'hui dans la première lecture.

 

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Le psaume 129 qui suit (le De Profundis) est un appel plein de confiance de l'homme vers son Dieu Rédempteur. L'homme pécheur se sent souvent au fond de l'abîme, loin de tout secours : oui, j'ai péché, mais si Dieu ne regarde que les péchés, personne ne sera sauvé ! Alors, Seigneur, pardonne : J'espère dans le Seigneur - Mon âme attend le Seigneur - Près du Seigneur est la miséricorde - Près de Lui, abonde le rachat - et finalement : C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes, par le sacrifice de la Croix.

A la suite de l’appel et de l’exemple du Pape, il semble urgent de rappeler ici combien est réconfortant ce Sacrement de la Miséricorde, où Jésus nous attend pour nous dire : Va en paix, je te pardonne tous tes péchés.

 

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Aux Romains, saint Paul, rappelle que le Chrétien n’est pas sous l’emprise de la chair. Nous devons nous réveiller et considérer combien notre quotidien est, trop souvent, loin de la Vérité, loin de la Charité, loin de l’union avec Dieu. Si nous croyons que l'Esprit de Dieu habite en nous, notre corps, toute notre vie humaine doit être transcendée.

Il est différent de travailler parce que c’est nécessaire de manger, et de travailler parce que mon travail coopère à la volonté de Dieu. Nous devons (réellement) combattre les tentations de colère, de gourmandise, d’orgueil, réellement chercher, chaque jour, à remporter de petites victoires sur notre carcasse humaine. Seulement ainsi nous pourrons nous préparer à entendre, au terme de notre vie humaine : Celui qui vaincra n'aura pas à souffrir la seconde mort (Ap 2:11).

 

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Nous lisons bien dans l’évangile que cette maladie ne conduit pas à la mort. Pourtant, Lazare va bel et bien mourir, mais seulement physiquement ; Jésus va ajouter, deux jours après, que Lazare s’est endormi. Il ne va pas connaître la seconde mort. Jésus va le réveiller.

Combien de termes inadéquats lisons et entendons-nous, concernant la mort ! Il nous a quittés, il est parti (=dé-cédé), il s’est éteint. Jésus dit : Lazare s’est endormi.

Nous pouvons peut-être sourire devant l’enthousiasme de Thomas, qui veut mourir avec lui, en pensant que non seulement presque tous les apôtres vont laisser Jésus tout seul à Gethsémani, mais que Thomas sera particulièrement celui qui s'obstinera le plus à ne pas croire à la Résurrection. Comme Pierre, qui promettait de donner sa vie pour Jésus, et qui le reniera trois fois, devant lui. Loin de nous scandaliser, ces attitudes sont un enseignement pour chacun : les meilleurs peuvent tomber un moment ; ce qui compte aux yeux de Dieu, c'est qu'ils se relèvent en demandant pardon. Nous lisons au livre des Proverbes : Le juste tombe sept fois, mais se relève (Pr 24:16).

On prétend parfois que Jésus lui-même a pleuré son ami Lazare. En relisant bien les propos de Jésus, on sera plutôt amené à douter que ces larmes soient l'effet de la tristesse d'avoir perdu un ami, puisque Jésus savait bien qu'il allait le ressusciter. 

Certes, Jésus a pu éprouver cette tristesse de la séparation ; il a pu aussi éprouver par compassion la tristesse de Marthe et de Marie ; mais on dira plutôt que Jésus, à la pensée de sa mort toute prochaine, a éprouvé par anticipation quelque chose de son immense tristesse au moment de l'agonie du Mont des Oliviers…

Jésus à pu ressentir, ainsi, une immense amertume devant l'obstination des Juifs à ne pas croire en Lui, ce qui explique pourquoi l’évangéliste insiste tant sur cette émotion, dont le terme revient deux fois dans le texte français. Dans le latin, qui calque le grec, il est plutôt dit que Jésus frémit en esprit et se troubla : c’est plus qu’une émotion extérieure ; Jésus est très, très agité dans tout son être, devant les hommes aveugles et durs.

Remarquons en outre que cette agitation de Jésus ne se produit pas durant la conversation avec Marthe, mais quand il se rapproche des Juifs incrédules. Et aussi que, priant le Père, Jésus dit qu’il a parlé pour cette foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient.

De fait, les nombreux Juifs crurent en lui, cette fois-ci.

 

*       *       *

 

Dans la Préface propre de ce dimanche, le prêtre va dire : Dans sa tendresse pour tous les hommes, (Jésus Christ) nous conduit, par les mystères de sa Pâque, jusqu’à la vie nouvelle.

Ici, nous nous trouvons face au mystère ultime de notre existence : Je suis la résurrection et la vie... le crois-tu ? (Jn 11, 25-26). 

A la suite de Marthe, le temps est venu pour la communauté chrétienne de placer, à nouveau et en conscience, toute son espérance en Jésus de Nazareth : Oui Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde (ibid.27). 

La communion avec le Christ, en cette vie, nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en Lui. La foi en la résurrection des morts et l’espérance en la vie éternelle ouvrent notre intelligence au sens ultime de notre existence : Dieu a créé l’homme pour la résurrection et la vie ; cette vérité confère une dimension authentique et définitive à l’histoire humaine, à l’existence personnelle, à la vie sociale, à la culture, à la politique, à l’économie. Privé de la lumière de la foi, l’univers entier périt, prisonnier d’un sépulcre sans avenir ni espérance.

A une Ame privilégiée, morte comme le Christ à trente-trois ans (Sœur Josefa Menéndez, 1890-1923), Notre-Seigneur s'exprima ainsi (1923) : Pauvres pécheurs ! comme ils sont aveugles ! Je ne désire que leur pardonner et ils ne cherchent qu'à M'offenser ! Voilà ma plus grande Douleur : que tant d'âmes se perdent et qu'elles ne viennent pas toutes à Moi, afin que mon Cœur leur pardonne. 

Avec d’autres mots, c’est le même message que Jésus donnera à sainte Faustine, elle aussi morte à trente-trois ans (1905-1938), quelques années plus tard.

C'est qu'elle devait être bien embarrassante, cette résurrection de Lazare, comme la guérison de l'aveugle-né, pour ceux qui refusaient de croire ! Combien devait coûter à l'âme sensible de Jésus cette obstination de ses contemporains ! Quelle tristesse pouvait être la sienne, à la pensée de tant et tant d'âmes qui ne voudraient pas profiter de Sa grâce, des bienfaits de Sa Croix… 

Jésus a besoin d'être consolé. Non pas seulement par de bons sentiments, mais par notre vraie conversion, par notre amour sans faille ; sans se décourager, sans abandonner nos efforts, sans cesser de Le rechercher, en croyant en la puissance de Sa Résurrection. 

Dans une autre communication, Jésus a dit (1854) : Mon Cœur a soif d'amour, comme un mendiant a faim de pain.

 

 

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3e dimanche de Carême - A

 

 

Ce troisième dimanche de Carême (année A) fait allusion à l’eau, l’eau qui purifie, l’eau qui raffraîchit, l’eau de notre baptême. Prochainement, à Pâques, beaucoup de catéchumènes vont recevoir cette eau baptismale.

Dans l’Ancien Testament, l’eau est maintes fois présente. Par exemple dans la Genèse, Dieu sépare les eaux d’en-haut et les eaux d’en-bas, puis la mer et la terre, puis il peuple l’eau de nombreux poissons (Gn 1:6,7,9,20). Il semble que l’eau n’ait pas été créée, qu’elle subsistait déjà avant la création, comme si elle faisait partie de la créativité-même de Dieu, auteur de la vie. Le philosophe grec Thalès (6e s. avant J.C.) mettait d’ailleurs dans l’eau l’origine de la vie.

Mais Dieu se servit aussi de l’eau pour purifier la terre, dans le déluge à l’époque de Noé (Gn 6-9). De cette purification naquit une nouvelle ère. Au passage de la Mer Rouge, le peuple choisi put sortir indemne, tandis que l’eau ensevelissait le peuple oppresseur, symbole du mal (Ex 14-15).

Un autre passage très célèbre de la Bible, est cette vision du prophète Ezéquiel, qui voit surgir du côté droit du temple une source d’eau abondante (Ez 47).

 

*       *       *

La première lecture de ce jour nous met en présence du peuple juif dans le désert, assoiffé, et récriminant contre Moïse.

On aura soin de remarquer la dernière phrase de cette lecture, où les pécheurs allèrent jusqu’à provoquer directement la puissance de Dieu : Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou pas ? Il est assez fréquent d’entendre ce genre de réflexions : Mais pourquoi Dieu fait ceci, permet cela ? comme si Dieu devait nous consulter pour intervenir dans la marche du monde.

 

*       *       *

Le psaume 94 va nous aider à surmonter cet esprit de révolte : Ne fermez pas votre cœur comme au désert où vos pères m’ont tenté.

Quand on a vraiment foi en Dieu, on ne discute pas avec Lui. 

Ce psaume 94, qui ouvre la prière du Bréviaire chaque matin, nous invite à passer au-delà de ces questions trop humaines. Au contraire : Crions de joie - prosternez-vous, adorons le Seigneur (le texte dit plutôt : fléchissons le genou) - Ne fermez pas votre cœur

Dans toutes nos épreuves, nous devons garder le cap vers la Terre Promise, vers la Résurrection, par la vertu d’espérance qui doit mouvoir tous nos actes quotidiens.

Le psaume parle du Rocher de façon personnifiée : ce Rocher qui a désaltéré les Juifs dans le désert, c’est le Christ qui nous apporte la Vie. Acclamons notre Rocher !

 

*       *       *

 

Saint Paul nous invite maintenant à nous «accrocher» à ce Rocher, au Christ, qui nous a introduits dans le monde de la grâce. 

L’Apôtre nous rappelle synthétiquement que c’est Dieu qui nous a envoyé le Christ, et l’Esprit d’amour pour le recevoir. Dans cette présence trinitaire, nous avons la source de notre foi et de notre espérance.

Même si les épreuves sont nombreuses et difficiles, la force de la foi nous les fait dépasser victorieusement. 

Comme pour le peuple dans le désert, Dieu accorde toujours, avec l’épreuve, la grâce de la surmonter (cf. 1Co 10:13).

Il y a une expression un peu troublante dans cette lecture. Nous y lisons : Notre orgueil à nous, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu. Se «glorifier» de quelque chose, pour un chrétien, c’est être fier, pleinement heureux : de la foi, de l’Eglise, de notre Baptême, de même qu’on est fier d’avoir fait une belle promesse, un serment. L’orgueil, au contraire, est un excès, une tendance mauvaise, ce que notre catéchisme appelle un «péché capital» (Catéchisme abrégé, n°398). 

Il n’est pas orgueilleux d’espérer avoir part à la gloire de Dieu, puisque c’est la destinée fondamentale à laquelle Dieu nous appelle. C’est appel que nous ressentons au-dedans de nous, est un don de Dieu.

 

*       *       *

 

Si tu savais le don de Dieu, dit Jésus à la Samaritaine.

L’attitude de cette Samaritaine est touchante d’humilité et de simplicité. Jésus lui demande à boire, mais c’est elle qui a soif, de Vérité. Les questions qu’elle pose au Christ sont toutes simples, sincères. Mais surtout, elle sent que le Christ peut lui répondre.

C’est que cette “étrangère” ne l’était pas dans son cœur. Droite et honnête, elle n’arrivait pas à comprendre tous les méandres du cheminement de la pensée juive : pourquoi adorer Dieu à Jérusalem, si nos ancêtres l’ont adoré ici aussi en Samarie ? Un peu comme si un Français demandait : Pourquoi aller à Rome, si la Sainte Vierge nous demande d’aller prier à Lourdes (ou le contraire) ? 

Il arrive souvent qu’on fasse la démarche d’un pèlerinage, en se contentant seulement du déplacement, et qu’on en revienne inchangé. Le pèlerinage est fait pour changer intérieurement ; ce qui doit se déplacer, c’est notre cœur, nos mauvais penchants ! Si le pèlerinage nous y aide, tant mieux, sinon, il vaudrait mieux rester chez soi.

Au fur et à mesure de la conversation, Jésus-Christ pénètre dans l’âme de cette Samaritaine et lui apporte des réponses à sa soif de la Vérité. A leur tour, les habitants croient en Jésus-Sauveur. Quelle leçon pour les premiers apôtres, que de voir Jésus, contre toutes les habitudes de l’époque, parler avec une “étrangère”, et la convertir, elle et ses concitoyens ! 

Autre est la réalité du temple de Jérusalem, le lieu des sacrifices, autre est l’appel de Dieu dans notre vie. Et Jésus tranche, tout simplement : l’essentiel est d’adorer Dieu en esprit et en vérité, où que l’on soit.

 

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Quand le Christ fut mort, un soldat lui perça le côté, dont il sortit, miraculeusement, du sang et de l’eau (Jn 19:34). Les Pères de l’Eglise y ont vu la Source divine de l’Eucharistie (le Sang du Christ) et du Baptême (l’eau purificatrice).

En voyant cela, dit l’évangéliste Marc, le centurion s’écria : Vraiment, cet homme était fils de Dieu (Mc 15:39). Comme pour la Samaritaine, l’eau que Jésus lui avait donnée, était devenue en lui source jaillissante pour la vie éternelle.

Cette eau, c’est notre foi.

Soyons fiers de notre foi.

Prions pour la foi de nos frères catéchumènes, qu’ils soient fervents, fidèles, toute leur vie.

 

 

 

 

 

 

 

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