Tomás Galipienzo Pelarda
1897-1936
Né et baptisé le 6 mars 1897 à Cascante (Navarre), il fut confirmé en 1898, selon la coutume de l’époque.
Son père, Valentín, mourut en 1901 ; sa mère, Margarita, éleva son garçon et sa sœur très chrétiennement. Tomás était un modèle à l’école et manifesta très tôt sa vocation au sacerdoce.
En jouant à la pelote, il se fit une fracture du bras gauche, dont on va reparler un peu plus tard.
Il entra au postulat des Pères clarétains de Barbastro en 1908, commença le noviciat en 1912 à Cervera, où il étudia la philosophie et la théologie.
Au conseil de révision en vue du service militaire, il fut totalement réformé à cause de son bras gauche, mais aussi de sa mauvaise vue.
Il reçut les Ordres à Alagón, où il acheva la théologie, et fut ordonné prêtre à Saragosse en 1921.
Après la première année, il fut nommé professeur de latin et de géographie pour les élèves d’Alagón. En 1923, il fut envoyé prêcher à Cartagena. De là, chaque semaine, il partait en train à Torre Nueva, chez la Marquise de Fuente González, pour célébrer la Messe et enseigner le catéchisme aux enfants. Cela lui valait chaque fois mille pesetas !
Tombé malade à Cartagena, il fut nommé à un climat meilleur, à Requena (1928) et fut envoyé au Congrès Marial de Séville en 1929. La communauté de Requena fut dissoute dès le printemps 1936 et le p.Tomás partit à Játiva, où il dut retirer l’Eucharistie de l’église pour la sauver de la profanation.
L’arrestation et le martyre du père Tomás relèvent de l’incroyable. Il fut arrêté au soir du 11 août et passé en «jugement». A minuit, on l’emmena avec deux autres prêtres à Alboraya, à quelques kilomètres de Valencia. Le père Tomás dit aux bourreaux : Tuez-moi de face, comme un homme. Ils éteignirent le moteur et mirent en marche leur mitraillette. Instinctivement, le Père se roula à terre, de sorte que, dans la nuit, les bourreaux ne virent pas que les balles lui passaient au-dessus ; ils tirèrent pendant une vingtaine de minutes, durant lesquelles le Père se faufila dans l’herbe et alla s’appuyer un peu plus loin, observant ce qui se passait : en rallumant le moteur, les bourreaux ne virent que deux cadavres, ne trouvèrent pas le père Tomás et finirent par décider de revenir au matin.
Le père Tomás rejoignit la première maison qu’il aperçut, mais il tomba sur un communiste, qui le dénonça sans tarder. Mais il eut encore le temps de se réfugier dans une maison plus accueillante où on le cacha de telle façon que les miliciens ne le découvrirent pas quand ils vinrent fouiller la maison. Finalement, il put gagner Valencia en train et se réfugier à une adresse qu’on lui avait proposée. Mais c’est là que les miliciens le retrouvèrent, le 18 août à midi. Conduit au Comité, il fut reconnu par l’un d’eux : Cette fois-ci, tu ne pourras pas t’échapper.
On le conduisit à la prison centrale de San Miguel ; il était absolument nu, sans chaussures, et tremblant de fièvre. Il y retrouva des amis, qui lui trouvèrent de quoi se couvrir.
Le 1er septembre à neuf heures du matin, on appela dix prisonniers, dont le père Tomás. On partit pour Paterna. Au moment de l’exécution, certains condamnés se mirent à courir et l’un d’eux put se sauver et raconter plus tard ce qu’il avait vécu. Le père Tomás, lui, fut abattu sur place.
Martyrisé le 1er septembre 1936 et béatifié en 2017, Tomás Galipienzo Pelarda sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 1er septembre.