Gallus de Clermont
486-551
Gallus naquit vers 486 à Clermont, fils du sénateur Georgius et de Leocadia, une descendante d’un Martyr, Vetius Apagathus (v. Martyrs de Lyon en 177, 2 juin). C’était donc une famille bien en vue, et chrétienne depuis longtemps.
Dans sa jeunesse, il fit plusieurs fois à pied le pèlerinage au sanctuaire de s.Julien de Brioude (v. 28 août) ; un jour qu’une épine lui avait blessé le pied, il en fut guéri, dit-il, grâce à l’intercession du Martyr.
Quand Gallus fut en âge, son père lui prépara un mariage digne de son rang. Gallus, qui ne l’entendait pas de cette oreille, se fit accompagner par un des esclaves de la maison et courut au monastère de Cournon.
L’abbé cependant, prudent, lui fit comprendre qu’il fallait le consentement de son père ; ce dernier répondit de façon très chrétienne : Que la volonté de Dieu se fasse plutôt que la mienne (cf. Lc 22:42).
Gallus avait une fort belle voix, étudiait volontiers, et surtout vivait intensément la vie monastique.
L’évêque de Clermont, Quinctianus, le fit venir à Clermont, en raison de cette belle voix ; puis le roi Thierry 1er se l’attacha : Gallus se retrouva à Cologne.
C’est dans cette ville qu’eut lieu un événement fameux, où Gallus faillit être martyr de son zèle : des païens avaient organisé une orgie dans un temple païen ; Gallus y mit le feu. Les païens cherchèrent à le tuer, mais il se réfugia bien vite dans le palais royal, et le roi calma ses sujets. Plus tard, Gallus se reprocha : Malheur à moi qui ne suis pas resté pour finir ma vie dans cette affaire.
En 525, mourut l’évêque de Cologne, Abrunculus, pour la succession duquel les habitants demandèrent Gallus, mais Thierry 1er refusa. Or Gallus se trouvait alors à Clermont, au moment de la mort de Quinctianus, et c’est lui qui vint en porter l’annonce à Thierry 1er. Gallus, encore diacre, fut alors désigné pour succéder à Quinctianus : il fut ordonné prêtre, puis alla à Clermont où il fut sacré évêque.
Il faut remarquer ici un flottement dans les dates. On lit en effet que Gallus aurait été nommé évêque en 486 ou en 525, un intervalle de quarante années durant lesquelles beaucoup de choses pouvaient se passer. Or on remarque quatre noms d’évêques entre 486 (mort de s.Sidoine Apollinaire) et 525 (mort de s.Quinctianus), qui posent problème aux historiens ; pourtant, des quatre, Aprunculus est connu (v. 4 janvier et 14 mai), Eufrasius est signalé en 515, Apollinaire II seul est inconnu, Quinctianus enfin est bien réel (v. 13 novembre). Il semble que la date de 525-526 soit la meilleure.
Gallus fut donc le seizième, et non le douzième évêque de Clermont.
Le nouvel évêque brilla par sa douceur et son humilité.
Un de ses prêtres s’emporta un jour contre lui. Celui-ci se contenta d’aller prier, l’autre demanda pardon, et Gallus lui annonça qu’il ne serait jamais évêque : en effet, le prêtre fut choisi pour l’évêché du Gévaudan, mais ne fut jamais sacré.
Gallus assista à plusieurs conciles : Clermont (535), Orléans (541 et 549).
Des miracles furent attestés. Un prêtre malade arriva à se faufiler et à entrer, tout simplement, dans le lit de Gallus, et s’en trouva guéri. Lors d’un grave incendie dans le centre de Clermont, Gallus avança vers le feu avec le livre de l’Evangile, et le feu s’éteignit. Lors d’une grave épidémie de peste qui couvrait toute la région d’Arles, il refit le pèlerinage à Saint-Julien de Brioude, organisa des prières publiques, et le fléau cessa.
Au printemps 551, Gallus tomba malade et perdit tous ses cheveux et sa barbe. Il distribua une dernière fois l’Eucharistie à son peuple, et mourut le dimanche avant l’Ascension, 14 mai 551.
On connaît tous ces détails grâce à s.Grégoire de Tours (v. 17 novembre), qui fut le neveu de Gallus.
Saint Gallus de Clermont est commémoré le 14 mai dans le Martyrologe Romain.