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7 décembre 2023 4 07 /12 /décembre /2023 00:00

07 DÉCEMBRE

 

III.

S Aignan, évêque à Chartres (V.?).

IV.

S Sabinus, évêque à Assise et martyr à Spolète.

S Athénodore, martyr en Syrie (exactement, il mourut en paix après que le bourreau ait lui-même succombé).

S Victor, évêque à Plaisance.

V.

S Urbanus, évêque à Teano.

S Servus, martyr à Thuburbo, plusieurs fois bastonné, soulevé en l'air et relâché sur des silex.

VI.

S Jean le Silentiaire (Hésychastis, 454-558), évêque arménien qui démissionna après dix ans, se retira dans la laure de Saint-Sabas, près de Jérusalem, et vécut soixante-seize ans au désert.

S Martin, abbé en Saintonge.

S Buite, abbé irlandais, étonnant thaumaturge.

VII.

Ste Fare (Burgondofare), sœur des ss.Chagnoald et Faron, fondatrice et abbesse du monastère qui s'appellera Faremoutiers et où elle vécut pendant quarante ans.

S Gerbold, évêque à Bayeux. 

XVII.

S Charles Garnier, prêtre jésuite français martyr au Canada, fêté le 19 octobre.

XIX.

Ste Benedetta (Maria Giuseppa) Rossello, tertiaire franciscaine italienne, fondatrice de l'institut des Filles de Notre-Dame de la Miséricorde, pour la formation des jeunes filles. 

XX.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

béatifiés en 2013 : 

Frères Maristes : près de Castellón, Enrique Andrés Monfort (Benedicto Andrés, *1899) ;

Servantes de Marie : près de Madrid, Justa López González (Aurora), Clementina Arambarri Fuente (Aurelia), Engracia Andiarena Sagasera (Daría) (*1850, 1866, 1879). A 86 ans, la Sœur Aurora est la plus âgée des Martyrs espagnols.

Jean le Silentiaire

454-558

 

Jean était le fils d’Encrace et d’Euphémie, qui descendaient tous deux de généraux ou de gouverneurs de province, mais surtout d’excellents chrétiens. On connaît aussi le nom d’un de ses frères, Pergame ; il avait aussi une sœur.

Il naquit à Nicopolis (Arménie) le 8 janvier 454. A la mort de ses parents, il avait dix-huit ans, - et un immense héritage, qu’il consacra à l’édification d’une église en l’honneur de la Mère de Dieu, et d’un monastère où il s’enferma avec dix compagnons qui voulaient se mettre sous sa conduite.

Avant de leur imposer une règle et des conseils, Jean mortifia d’abord son corps et son esprit, s’appliquant à la tempérance et à l’humilité, pour conserver la pureté du corps et de l’âme. Il sut aussi refréner sa langue, suivant le conseil de saint Jacques dans son Epître : Celui qui croit être pieux et ne retient pas sa langue, n’a qu’une piété vaine et imaginaire (Jc 1:26). C’est là ce qui lui valut le surnom de Silentiaire.

Après vingt années, il fut sorti de son silence pour succéder à l’évêque de Colonie (Taxara, Arménie), ce qui ne l’empêcha pas de continuer sa vie ascétique : par pudeur et mortification, il refusa toujours de se servir des bains ordinaires de cette époque.

Cette ascèse toucha son frère Pergame et son cousin Théodore, qui suivirent ses conseils pour leur propre sanctification.

Mais son beau-frère, au contraire, mit la zizanie dans le diocèse, à tel point que Jean dut aller se plaindre à l’empereur de Constantinople, et même finit par renoncer à sa charge épiscopale. Secrètement, il gagna Jérusalem, où il demanda incognito à être admis dans la laure de saint Sabas (voir au 5 décembre).

Jean y vécut tellement humblement, discrètement, que Sabas pensa bien de le faire ordonner prêtre et le conduisit pour cela auprès du patriarche de Jérusalem. Là, Jean parla secrètement au patriarche pour lui révéler toute son histoire passée. Sur ce, le Patriarche confia alors à Sabas que, au vu des paroles de Jean, il ne pouvait l’ordonner prêtre, ce qui fit croire à Sabas que Jean était coupable de quelque faute grave, et qu’il s’était trompé dans son jugement sur Jean.

Très éprouvé, Sabas pria Dieu de l’éclairer, et Dieu lui fit savoir que Jean était déjà évêque. Sabas en conçut une grande joie, et un respect accru envers son «disciple», auquel il promit de n’en rien dire à personne.

Jean resta encore quatre ans dans son silence, mais préféra quitter la laure en 503, lors de la «révolte» des moines, et s’enfuit dans le désert, pendant neuf ans, se nourrissant de fruits et de racines sauvages. On ne put l’en ramener : mystérieusement des inconnus (des anges ?) lui apportèrent des vivres ; un lion rôdait et éloignait de sa caverne les voleurs.

Quand Sabas fut rappelé dans la laure, en 510, il s’empressa d’y faire revenir aussi son cher Jean, qui lui obéit et y resta encore quarante ans, toujours dans le silence et la solitude. Il acceptait tout de même de donner des conseils à qui les lui demandait. Entre autres, un de ses tout jeunes compagnons, Cyrille, put ainsi en recevoir suffisamment de confidences, qu’il écrivit ensuite la vie de Jean, d’où nous connaissons tant de détails.

Cyrille écrit qu’il avait seize ans, quand Jean en avait quatre-vingt-dix. 

Outre son surnom de Silentiaire, Jean est aussi appelé Hésychaste, ou Sabbaïte. Il savait lire dans les cœurs, fit quelques prédictions, des guérisons aussi. 

Il mourut à cent-quatre ans, en 558, après avoir passé soixante-seize ans dans le désert.

Le jour de sa mort était placé au 13 mai ou aussi au 30 mars, mais l’actuel Martyrologe l’a inscrit au 7 décembre, surlendemain de la fête de saint Sabas.

 

 

Charles Garnier

1606-1649

 

Les parents de Charles étaient Jean Garnier et Anne de Garault. Charles naquit à Paris en 1606.

Il étudia les lettres classiques, puis la philosophie, et s’en vint à Clermont pour étudier la théologie au collège des Jésuites.

Entré dans cet ordre (1624), il demanda à faire partie de la mission pour le Canada, où il partit en 1636. Il fut envoyé dans la région des Hurons, où il restera pendant les quatorze années de son apostolat héroïque, sans jamais revenir à Québec.

En six mois, il surmonta les difficultés de la langue et commença une longue période de charité vivante : son zèle pour la conversion des païens ignorait les obstacles et les retards. Rien ne l’effrayait, ni les distances à parcourir, ni la rude météorologie, ni le danger de la mort. Il affrontait toutes ces difficultés avec énergie, pour aller baptiser. Les ordures, la vermine, les odeurs fétides, les maladies répugnantes, rien ne l’empêchait d’aller au-devant des âmes à racheter. Lui qui était de constitution plutôt fragile, il résista, on peut dire de façon miraculeuse, à cette tension continuelle.

Son angélique patience au milieu d’épreuves interminables, lui valut le surnom de «ange de la mission», où son confrère Jean de Brébeuf, était le «lion».

Plusieurs fois, en 1637 et en 1639, il «s’attaqua» à la conversion de la nation Tobacco, en compagnie d’Isaac Jogues et de Claude Pijart. Sa constance finit par venir à bout de leur obstination. Ce sont eux qui demandèrent la venue des «robes noires» (1646) et Charles vint habiter chez eux, jusqu’à la mort.

Après le martyre des pères Daniel, Brébeuf (1648) et Lalemant (1649), il attendit calmement son tour, non certes de la part des Tobacco, mais parce que la tribu guerrière des Iroquois, après s’être attaquée sans pitié aux Hurons, menaçait maintenant les Tobacco.

Charles resta aux côtés de ses néophytes durant tout ce massacre. Mortellement blessé, il s’avança près d’un Indien mourant pour lui donner l’absolution, et reçut alors un coup de hache qui l’acheva.

C’était le 7 décembre, veille de la fête de l’Immaculée Conception, dont il avait fait le vœu de défendre le dogme.

On a de Charles des lettres à son frère carme, où transparaît sa sainteté.

Il a été canonisé en 1930.

Inscrit au Martyrologe le 7 décembre, il est fêté avec ses Compagnons jésuites martyrs le 19 octobre.

 

 

Benedetta Rossello

1811-1880

 

Benedetta naquit à Albissola Marina (Savona, Italie) le 27 mai 1811, d’un père vannier et d’une mère qui eut aussi une autre fille et un fils. Les parents sont de bons chrétiens et lui enseignent la dévotion à la Sainte Vierge et à la Croix.

La famille n’est pas riche, et Benedetta n’eut jamais d’autre poupée que les petits enfants du quartier, auxquels elle apportait de bons exemples pour les élever à Dieu. A la maison elle aide vaillamment sa mère pour tenir le ménage propre.

Son «jouet» personnel fut simplement… un crâne, obtenu du fossoyeur, pour l’aider dans sa méditation.

Tertiaire franciscaine, elle rêve de devenir religieuse, mais n’a pas de «dot». A dix-neuf ans, entrée au service d’une riche famille de Savona qui n’a pas d’héritier, elle se voit proposer d’en devenir l’héritière si elle renonce à sa vocation. Rien à faire : elle appartiendra à Dieu.

Un essai chez les Religieuses de Notre-Dame des Neiges est un échec. C’est alors qu’elle apprend que l’évêque cherche de pieuses personnes pour s’occuper des plus pauvres. Benedetta se propose. Elle a vingt-six ans.

Après avoir perdu successivement sa mère, son frère, sa sœur et son père, totalement libérée des liens de la terre, elle fait donc partie des quelques jeunes filles qui, en 1837, commencent de donner vie à ce nouvel Institut, placé sous la protection de Notre-Dame de la Miséricorde, qu’on vénère dans un grand sanctuaire de Savona. La mission de l’Institut est l’éducation des jeunes et l’assistance des malades.

Benedetta est la maîtresse des novices, la vicaire de la supérieure, et l’économe. A la prise d’habit, elle reçoit le nom de Maria Giuseppa (Marie-Josèphe).

En 1839 : vœux perpétuels. En 1840 : déjà sept sœurs et quatre novices. Maria Giuseppa devient alors supérieure, à l’unanimité de toutes. Elle le restera pendant quelque quarante années, jusqu’à sa mort.

Le roi Carlo Alberto reconnaît l’Institut dès 1841. Cela aida le nouvel évêque, d’abord prévenu contre Maria Giuseppa, à en reconnaître les réelles vertus et à appuyer le nouvel Institut.

Lors d’une épidémie qui dévastait la Ligurie, les sœurs se montrèrent dévouées au soin des malades. Et Maria Giuseppa aida beaucoup à l’organisation d’un petit séminaire diocésain et au rachat des jeunes esclaves noirs d’Afrique.

L’Institut se développe très, très rapidement. En Ligurie d’abord, puis en Argentine où partent quinze religieuses en 1876.

L’Institut se double dès 1859 d’une autre fondation pour la réhabilitation et l’intégration des filles des classes pauvres. Ce sera la Maison de la Providence. En 1869, ce sera le tour de la Maison pour les petits enfants pauvres. Enfin, s’ouvrira aussi une Maison pour les filles repenties, tombées précédemment dans la prostitution et le vol.

Maria Giuseppa meurt le 7 décembre 1880.

Elle a été béatifiée en 1938, et canonisée en 1949. A cette époque, l’Institut de Notre-Dame de la Miséricorde comptait quelque trois mille sœurs.

 

 

Enrique Andrés Montfort

1899-1936

 

Enrique était né le 25 avril 1899, à Villafranca del Cid (Castellón, Espagne), de Benedicto et Rosa, qui le firent baptiser le jour-même ; il fut confirmé en 1900.

La région de Castellón était traditionnellement attachée au christianisme, au point qu’on l’appelait le fief du Pape de Rome. 

Enrique entra en 1911 dans la congrégation des Frères Maristes à Vic et commença le noviciat à Las Avellanas en 1913 ; en 1914 il reçut l’habit et le nom de Benedicto Andrés, reprenant le prénom de son père ; un an après il faisait les premiers vœux.

Benedicto fut envoyé à Valencia (1916), Torrelaguna (1918), Valdemoro (1920), puis fit son service militaire au Maroc (1921) : il s’y distingua par sa soumission aux supérieurs, et conquit ses grades de sous-officier, sans oublier ses habitudes religieuses, priant ouvertement mais sans ostentation, et reprenant gentiment ses camarades quand il en entendait des propos inconvenants.

De retour en Espagne, il fut à Valencia (1924), Murcia (1925), Saragosse (1926), Pamplona (1929), Barcelone (1930).

Durant l’été 1936, il reçut la permission de se réfugier chez les siens. Le Comité révolutionnaire ne le remarqua pas, mais convoqua bientôt les réservistes. Benedicto préféra se présenter, et y subit un premier interrogatoire serré ; en rentrant, il commenta chez lui : Ma sentence de mort est signée. Sa conviction s’exprima dans un billet à l’adresse d’un de ses cousins qui vivait aussi à Villafranca : Dites à Emiliano qu’il n’y aille pas. S’ils me tuent, qu’au moins lui se sauve.

Il fut arrêté au soir du 7 décembre 1936, par des amis d’enfance, désormais adhérents au Comité révolutionnaire ; Benedicto eut deux réflexions : Voici mon heure ; puis : Au Ciel.

Un des miliciens, présent au moment du martyre de Benedicto, raconta plus tard son admiration pour ce Religieux ; ce fut peut-être même lui qui tira les coups de feu.

Ils le conduisirent à Santa Pau (Albocácer, Castellón). Ils ne tuèrent pas le Frère d’un seul coup, peut-être dans l’idée de le faire apostasier, mais le Frère resta fidèle à l’Eglise et à ses vœux.

Au premier coup de feu, le Frère cria : Vive le Christ Roi ! Au second : Vive Marie Immaculée ! Au troisième : Sainte Famille, recevez-moi dans vos bras !

C’était donc le 7 décembre 1936, veille de la fête de l’Immaculée Conception.

Benedicto Andrés fut béatifié en 2013.

Sabinus de Spolète

† 303

 

Le cinquième évêque de Spolète (Ombrie, Italie C), s.Saturninus, mourut en 270 et le siège resta vacant pendant une vingtaine d’années.

Or, vers 290, vivait dans un ermitage l’ancien évêque de Faenza, Sabinus (ou Savinus) qui, après dix années d’épiscopat, s’était retiré dans la forêt : c’est lui qu’on appela à siéger à Spolète.

Son premier souci fut de soutenir la foi des Chrétiens durant la persécution de Dioclétien.

Lui-même, arrêté et jeté en prison, eut les mains amputées.

Voyant passer un aveugle près de lui, il lui rendit la vue, de sorte que le bourreau demanda à Sabinus de le guérir de sa maladie des yeux : Sabinus le guérit, mais guérit aussi son âme en l’amenant au Christ.

Dénoncé aux autorités romaines, Sabinus fut battu à mort, vers 303.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Sabinus de Spolète au 7 décembre.

 

 

Urbanus de Teano

4e siècle

 

Urbanus fut le troisième évêque de Teano (Campanie, Italie), à partir d’environ 356.

Il faut dire cependant qu’en 346 déjà, la population avait demandé son élection pour succéder à s.Paris, premier évêque de Teano (v. 5 août). Mais il réussit alors à faire élire plutôt s.Amasius (v. 23 janvier).

Il est dit de lui qu’il accomplit beaucoup de miracles.

Il mourut fort âgé, un 7 décembre comme il l’avait prédit.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Urbanus de Teano au 7 décembre.

 

 

Aurelius Ambrosius de Milan

340-397

 

Aurelius Ambrosius naquit à Trèves (Germanie) vers 340, d’un certain Ambrosius, préfet du prétoire des Gaules.

D’après son secrétaire et biographe, le bébé Ambrosius se trouvait dans son berceau lorsqu’un essaim d’abeilles couvrit sa figure, semblant entrer dans sa bouche et en sortir, avant de disparaître dans les airs. Le père en fut très frappé.

Ambrosius avait une sœur, Marcellina, et un frère Satyrius (v. 17 juillet et 17 septembre).

A son tour, le jeune Ambrosius devint fonctionnaire impérial. Un de ses cousins fut Quintus Aurelius Symmacus, préfet de Rome.

Ambrosius n’était pas encore baptisé, tandis que sa mère et sa sœur l’étaient. Il étudia à Rome, devint avocat puis reçut de l’empereur le gouvernement des provinces cisalpines, dont le siège était à Milan.

Il n’était que catéchumène, lorsque l’évêque de Milan, arien, fut déposé. On ne se mettait pas d’accord sur un nom pour le remplacer et le peuple commençait à s’agiter. Ambrosius intervint pour calmer les esprits et c’est alors qu’un enfant cria : Ambroise évêque !

Tous furent d’accord sur ce «choix» providentiel, mais Ambrosius n’était pas même baptisé, et ne l’entendait pas de cette oreille ; il protesta, chercha à fuir, fut retrouvé. On annonça ce choix à l’empereur, qui s’en réjouit.

Ambrosius se prépara alors consciencieusement à recevoir le baptême, puis les degrés du sacerdoce, tout en approfondissant l’Ecriture, qu’il ne connaissait pas encore beaucoup.

Il remplit donc sa charge d’évêque à Milan de 374 à 397, avec force, énergie, et efficacité. Il pourchassa vigoureusement les restes de l’arianisme ; il osa excommunier l’empereur Théodosius, quand celui-ci, pour réprimer une émeute à Thessalonique, fit massacrer plusieurs milliers de personnes ; c’est l’empereur qui dut céder et venir implorer son pardon devant Ambrosius, qui le réintégra.

En 386, il mit à jour les ossements des martyrs milanais Gervasius et Protasius (v. 19 juin) et en 395, ceux des martyrs Nazarius et Celsus (v. 28 juillet).

C’est aussi Ambrosius qui fut l’artisan de la conversion d’Augustin d’Hippone et le baptisa le 24 avril 387 (v. 28 août).

Ambrosius s’occupa de la liturgie, composa des hymnes encore en usage aujourd'hui, organisa le chant dans l’Eglise, et se trouva ainsi à l’origine de la liturgie ambrosienne, que conserve l’Eglise à Milan. Il écrivit des ouvrages de théologie, d’exégèse, de catéchèse, où l’on retrouve son style d’orateur et sa grande connaissance de la littérature grecque.

Ambrosius mourut dans la nuit de la vigile pascale, le 4 avril 397 à Milan, mentionné à ce jour par le Martyrologe ; cette date se trouvant en période de Carême ou de Pâques, l’Eglise le vénère traditionnellement le 7 décembre, jour où il reçut l’ordination épiscopale.

Saint Ambrosius est l’un des quatre Pères de l’Eglise d’Occident, avec s.Augustin, s.Jérôme et s.Grégoire le Grand (v. 28 août, 30 septembre et 12 mars), avec lesquels il partage aussi le titre de Docteur de l’Eglise.

 

 

Jean le Silentiaire

454-558

 

Jean était le fils d’Encrace et d’Euphémie, qui descendaient tous deux de généraux ou de gouverneurs de province, mais surtout d’excellents chrétiens. On connaît aussi le nom d’un de ses frères, Pergame ; il avait aussi une sœur.

Il naquit à Nicopolis (Arménie) le 8 janvier 454. A la mort de ses parents, il avait dix-huit ans, - et un immense héritage, qu’il consacra à l’édification d’une église en l’honneur de la Mère de Dieu, et d’un monastère où il s’enferma avec dix compagnons qui voulaient se mettre sous sa conduite.

Avant de leur imposer une règle et des conseils, Jean mortifia d’abord son corps et son esprit, s’appliquant à la tempérance et à l’humilité, pour conserver la pureté du corps et de l’âme. Il sut aussi refréner sa langue, suivant le conseil de saint Jacques dans son Epître : Celui qui croit être pieux et ne retient pas sa langue, n’a qu’une piété vaine et imaginaire (Jc 1:26). C’est là ce qui lui valut le surnom de Silentiaire.

Après vingt années, il fut sorti de son silence pour succéder à l’évêque de Colonie (Taxara, Arménie), ce qui ne l’empêcha pas de continuer sa vie ascétique : par pudeur et mortification, il refusa toujours de se servir des bains ordinaires de cette époque.

Cette ascèse toucha son frère Pergame et son cousin Théodore, qui suivirent ses conseils pour leur propre sanctification.

Mais son beau-frère, au contraire, mit la zizanie dans le diocèse, à tel point que Jean dut aller se plaindre à l’empereur de Constantinople, et même finit par renoncer à sa charge épiscopale. Secrètement, il gagna Jérusalem, où il demanda incognito à être admis dans la laure de saint Sabas (v. 5 décembre).

Jean y vécut tellement humblement, discrètement, que Sabas pensa bien de le faire ordonner prêtre et le conduisit pour cela auprès du patriarche de Jérusalem. Là, Jean parla secrètement au patriarche pour lui révéler toute son histoire passée. Sur ce, le Patriarche confia alors à Sabas que, au vu des paroles de Jean, il ne pouvait l’ordonner prêtre, ce qui fit croire à Sabas que Jean était coupable de quelque faute grave, et qu’il s’était trompé dans son jugement sur Jean.

Très éprouvé, Sabas pria Dieu de l’éclairer, et Dieu lui fit savoir que Jean était déjà évêque. Sabas en conçut une grande joie, et un respect accru envers son «disciple», auquel il promit de n’en rien dire à personne.

Jean resta encore quatre ans dans son silence, mais préféra quitter la laure en 503, lors de la «révolte» des moines, et s’enfuit dans le désert, pendant neuf ans, se nourrissant de fruits et de racines sauvages. On ne put l’en ramener : mystérieusement des inconnus (des anges ?) lui apportèrent des vivres ; un lion rôdait et éloignait de sa caverne les voleurs.

Quand Sabas fut rappelé dans la laure, en 510, il s’empressa d’y faire revenir aussi son cher Jean, qui lui obéit et y resta encore quarante ans, toujours dans le silence et la solitude. Il acceptait tout de même de donner des conseils à qui les lui demandait. Entre autres, un de ses tout jeunes compagnons, Cyrille, put ainsi en recevoir suffisamment de confidences, qu’il écrivit ensuite la vie de Jean, d’où nous connaissons tant de détails.

Cyrille écrit qu’il avait seize ans, quand Jean en avait quatre-vingt-dix.

Outre son surnom de Silentiaire, Jean est aussi appelé Hésychaste, ou Sabbaïte. Il savait lire dans les cœurs, fit quelques prédictions, des guérisons aussi.

Il mourut à cent-quatre ans, en 558, après avoir passé soixante-seize ans dans le désert.

Le jour de sa mort était placé au 13 mai ou aussi au 30 mars, mais l’actuel Martyrologe l’a inscrit au 7 décembre, surlendemain de la fête de saint Sabas.

 

 

Fare de Faremoutiers

600-657

 

Fare naquit vers 600 en la villa de Pipimisicum (act.Poincy, Meaux, Seine-et-Marne), propriété de ses parents, le comte Chagneric (ou Hagneric, Agneric) et Leodegonde, qui eurent aussi trois fils, Chagnoald (ou Cagnoald, quelquefois identifié avec s.Walbert, v. 2 mai), Chagnulfus et Faron (v. 28 octobre) ; peut-être aussi une fille, Agnetrude.

Lorsque s.Colomban (v. 23 novembre) s’arrêta dans cette maison, il eut un divin pressentiment et donna une bénédiction spéciale à Fare, qui était encore toute petite.

Quand Fare fut en âge, son père voulut la donner en mariage, ce qu’elle refusait absolument, au point qu’elle en devint malade (certains disent même aveugle). Ce fut le successeur de Colomban à Luxeuil, Eustase (v. 2 avril), qui la guérit, persuadant son père de la laisser libre de son choix.

Mais ce père s’obstina, au point que Fare s’enfuit de la maison. Le père envoya des domestiques à ses trousses, qui la retrouvèrent abritée dans une église Saint-Pierre. Menacée, Fare leur déclara qu’ils pouvaient la tuer sur place.

On ne dit pas combien de temps durèrent ces pourparlers, ni quelle fut l’attitude des domestiques. Mais Eustase repassa par là, et fit de solennels reproches au père de Fare, qui s’était montré si entêté. Eustase fut si convainquant, que Chagneric fit vraiment amende honorable et lui concéda tout un domaine où Fare pourrait construire un monastère, le domaine d’Evoriacum.

Fare reçut enfin le voile des vierges, de l’évêque de Meaux, Gondoald, qui consacra l’église, dédiée à Notre-Dame et à l’apôtre s.Pierre (620). Fare, qui s’installa avec déjà quelques compagnes dans ce nouveau monastère, fut choisie pour être l’abbesse. La Règle fut celle de s.Colomban.

La grande innovation de ce monastère, est qu’il était double, avec des bâtiments pour les moniales et d’autres pour les moines, tous réunis sous l’unique autorité de Fare. Un des premiers moines fut d’ailleurs le propre frère de Fare, Faron.

Fare vécut presque quarante années dans son monastère. Peu avant de mourir, elle désigna Sæthryth (Sédride), une princesse anglaise, pour lui succéder.

Elle s’éteignit le 7 décembre 657. Faron, devenu évêque de Meaux, présida les solennelles obsèques de sa sœur.

Le monastère d’Evoriacum s’appela bientôt monastère de Fare : Faremoutiers.

En 1622, lors d’un transfert des reliques de Fare, se produisirent des miracles solennels, qui donnèrent lieu à un culte renouvelé envers la sainte Abbesse. On vénère sainte Fare jusqu’en Italie et en Sicile. On l’invoque pour les maladies des yeux.

La Révolution française s’est chargée de disperser la communauté et les bâtiments servirent de carrière de pierres. En 1931, quelques moniales bénédictines vinrent réoccuper un bâtiment sur l’endroit même des ruines de l’ancienne abbaye.

Le nom de Fare est ici et là énoncé Burgondofare, Fare des Burgondes.

Sainte Fare de Faremoutiers est commémorée le 7 décembre dans le Martyrologe Romain.

Charles Garnier

1606-1649

 

Charles vit le jour à Paris en 1606, très probablement au mois de mai (car son acte de baptême date du 25 mai 1606), le mois traditionnellement consacré à la Sainte Vierge.

Sa mère était Anne de Garault ; son père, Jean, était conseiller du roi Henri III. Monsieur Garnier devait avoir des vues particulières pour son fils, car il n’accepta pas volontiers la vocation de celui-ci ni son désir de partir évangéliser les Peaux-Rouges en Nouvelle-France.

Signalons aussi que Charles avait un grand frère, qui devint Carme. Leur correspondance met en relief toute la sainteté de Charles.

Après les études au Collège de Clermont, et enfin avec la permission de son père, Charles commença son noviciat chez les Jésuites en 1624 et fut ordonné prêtre en 1635.

Il arriva à Québec en juin 1636.

Il fut envoyé parmi les Hurons, qui étaient plus favorables aux Français. Ils collèrent le nom de Ouracha («qui-donne-la-pluie») au père Garnier, car il arrivait précisément à la fin d’une période de sécheresse.

En six mois, il surmonta les difficultés de la langue et commença une longue période de charité vivante : son zèle pour la conversion des païens ignorait les obstacles et les retards. Rien ne l’effrayait, ni les distances à parcourir, ni la rude météorologie, ni le danger de la mort. Il affrontait toutes ces difficultés avec énergie, pour aller baptiser. Les ordures, la vermine, les odeurs fétides, les maladies répugnantes, rien ne l’empêchait d’aller au-devant des âmes à racheter. Lui qui était de constitution plutôt fragile, il résista, on peut dire de façon miraculeuse, à cette tension continuelle.

Son angélique patience au milieu d’épreuves interminables, lui valut le surnom de ange de la mission, où son confrère Jean de Brébeuf, était le lion.

On les vit ensemble dans la première communauté Saint-Joseph à Ihonatiria ; puis, en 1637, à Ossossané. En octobre de cette année-là, une alerte faillit coûter la vie au père Garnier. En effet, après une nouvelle épidémie, les Pères furent de nouveau la cible d’une tribu. On réclamait la tête des pères Garnier et Ragueneau ; ces derniers eurent la possibilité de prendre la parole au cours du Conseil plénier de la nation huronne. Dans la nuit du 24 octobre eut lieu la réunion, les discussions se prolongèrent, mais on n’arriva pas à prononcer de sentence : les Hurons avaient une certaine peur des Français et ne voulaient pas risquer de rupture. Après une neuvaine à saint Joseph, les pères eurent le soulagement d’être «amnistiés» par le Conseil des Peaux-Rouges.

Quand le père de Brébeuf fut choisi pour Téanostayaé, le père Garnier resta avec le père Lalemant à Ossossané. Le règlement était très précis : lever à 4 heures, méditation de 4 h.30 à 5 h.30, célébration de la Messe à 6 heures ; dans la matinée, on pouvait recevoir les indigènes de 8 h. à 14 h. Déjeuner à 14 h. L’après-midi, travaux et réception des indigènes jusqu’à 17 heures. Dîner à 18 h.30. La journée s’achevait à 20 h.30, avec la récitation des Litanies des Saints, l’examen et la préparation de la méditation du lendemain matin ; extinction des feux à 21 h.

Plusieurs fois, en 1637 et en 1639, il «s’attaqua» à la conversion de la nation Tobacco, en compagnie d’Isaac Jogues et de Claude Pijart. Sa constance finit par venir à bout de leur obstination. Ce sont eux qui demandèrent la venue des Robes Noires (1646) et Charles vint habiter chez eux, jusqu’à la mort.

L’hiver 1639-1640, le père Garnier accompagna le père Jogues dans la tribu des Pétuns, plus à l’Ouest.

En décembre 1649, les Iroquois s’en prirent aux Tobacco, après avoir anéanti les Hurons. C’est dans ces circonstances que le père Charles Garnier reçut la palme du martyre : il fut frappé par deux balles dans la poitrine et l’abdomen. Son dernier geste fut de donner l’absolution à un Indien moribond près de lui. Puis il reçut le «coup de grâce» : un coup (ou même deux) de tomahawk qui lui fendit la tête.

C‘était le 7 décembre 1649, veille de la fête de l’Immaculée Conception de Marie. On le sait, le père Charles était très marial ; il avait en outre fait le vœu spécial de défendre coûte que coûte ce dogme marial de l’Immaculée Conception.

Charles Garnier a été béatifié en 1925 et canonisé en 1930.

Il est commémoré le 7 décembre au Martyrologe ; sa fête liturgique, avec ses Compagnons Martyrs du Canada, se célèbre le 19 octobre.

Benedetta Rossello

1811-1880

 

Quatrième de dix enfants, Benedetta naquit le 27 mai 1811 à Albissola Marina (Savone, Ligurie, Italie NO) de Bartolomeo et Maria Dedone, de très modestes artisans potiers, très chrétiens.

Travailleuse et pieuse comme ses parents, Benedetta s’occupa de ses petits frères et sœurs, modela l’argile, et priait volontiers devant le Crucifix ou l’image de la Sainte Vierge.

Elle s’inscrivit dans le Tiers-Ordre franciscain.

De 1830 à 1837, elle fut auxiliaire de vie dans une famille bourgeoise, dont le «patron», sans enfants, était grabataire. A la mort de ce dernier, l’épouse proposa même à Benedetta d’en faire son héritière, mais humblement elle refusa.

Elle voulait être religieuse et frappa chez les Filles de Notre-Dame des Neiges : douloureux refus, car sa dot était inconsistante. 

En peu de temps moururent successivement sa maman, son frère, sa sœur, et son père : elle se trouvait responsable de ceux qui restaient.

A la suite d’un appel de l’évêque à de bonnes volontés pour encadrer les jeunes déshérités, elle se proposa. Avec trois autres jeunes demoiselles d’Albissola, elles donnèrent naissance aux Filles de Notre-Dame de la Miséricorde. Benedetta prit le nom de Maria Giuseppa, et fut nommée maîtresse des novices, vicaire et économe.

Le nouvel institut devait répandre dans le monde la miséricorde de Dieu, s’unir à Marie comme instrument de salut, en lien avec le sanctuaire de Notre-Dame à Savone. En union avec l’évêque qui les avait bénies, les nouvelles Religieuses devaient pourvoir à l’instruction et à l’éducation des jeunes filles pauvres, à l’assistance aux malades, et rester à la disposition des écoles, des hôpitaux et des paroisses qui auraient besoin d’elles. 

Les premiers pas avaient été faits en 1837. En 1839, les Religieuses faisaient les vœux perpétuels. En 1840, elles étaient déjà onze, et élirent Maria Giuseppa supérieure : elle le resta quasi quarante ans.

Le roi Carlo Alberto reconnut en 1841 l’institut, qui s’étendit rapidement en Ligurie, puis se lança dans une importante activité de rachat de petites filles esclaves africaines ; puis ce fut la fondation en Argentine (1876).

En 1869, Sœur Maria Giuseppe ouvrit un Petit séminaire pour garçons de la classe ouvrière, pour faire faire gratuitement des études à des garçons qui désiraient devenir prêtres. Evidemment, la jalousie ecclésiastique ne lui facilita pas le travail.

Elle mit en route aussi un ultime projet, concernant la réhabilitation des filles repenties, qui vit le jour après la mort de la Fondatrice.

En 1872, il y eut fusion des Franciscaines Missionnaires (fondées par Mgr Rosaz, v. 3 mai) avec les Filles de Notre-Dame de la Miséricorde, toutes sous la protection céleste de saint Joseph.

L’année de la mort de Maria Giuseppa, il y avait déjà soixante-cinq maisons de cette congrégation qui fut approuvée par décret papal en 1904.

Maria Giuseppa Rossello mourut le 7 décembre 1880. Elle fut béatifiée en 1938, canonisée en 1949, et proclamée patronne céleste des céramistes en 1989.

 

 

Justa López González

1850-1936

 

Celle qui fut Juste jusqu’au bout naquit le 28 mai 1850, reçut le baptême le 30 mai suivant, et la confirmation deux ans plus tard, selon l’habitude de l’époque.

En 1874, elle entra dans la congrégation des Servantes de Marie à l’Escorial et fit le noviciat à Madrid.

Au moment de recevoir l’habit, en mai 1874, elle prit le nom de María Aurora et fit les premiers vœux temporaires. La profession solennelle eut lieu (approximativement) en 1879.

En 1885, elle fut nommée supérieure à Arévalo, en 1893 à Madrid puis à l’Escorial, en qualité de Conseillère. Par la suite, elle fut nommée à Salamanque, Alcalá de Henares, Cabeza del Buey, Jaén, Ciudad Real et Pozuelo de Alarcón.

On disait d’elle qu’elle était la reproduction vivante de la Fondatrice, sainte María Soledad (v. 11 octobre), dans la vie communautaire et dans son attention pour les malades.

Malgré le poids des années, elle continua jusqu’à la fin de faire tout ce qu’elle pouvait pour participer à la vie de la communauté, pour travailler, communiquant à toutes sa joie de vivre, sa ferveur.

Arrivèrent les heures sombres de 1936. Sœur Aurora se plia à toutes les exigences de la situation, versant toutefois de grosses larmes quand il fallut prendre des habits civils, mais telle était la volonté de Dieu, à laquelle elle se soumit.

Lors de l’explosion de la révolution en juillet 1936, il fallut évacuer la maison de toute urgence. Les Sœurs trouvèrent un accueil dans des familles qu’elles connaissaient, mais elles étaient étroitement surveillées. Mère M.Aurelia et trois autres Religieuses, dont María Aurora, furent reconnues et arrêtées. L’une d’elles fut martyrisée dès le 5 décembre ; Mère M.Aurelia et ses deux autres Compagnes, María Aurora et Daría, furent martyrisées, suppose-t-on, à Aravaca (Madrid) dans la nuit du 6 au 7 décembre 1936.

La Sœur Aurora avait alors quatre-vingt-six ans : actuellement, c’est la Martyre espagnole la plus âgée de tous les Martyrs de cette horrible année 1936.

Elle et ses Compagnes ont été béatifiées en 2013.

 

 

Clementina Arambarri Fuente

1866-1936

 

Clementina était née et fut baptisée le 23 octobre 1866 à Vitoria (Álava, Espagne).

En 1886, elle entra dans la congrégation des Servantes de Marie, et en connut la fondatrice, sainte María Soledad (v. 11 octobre), qui lui remit l’habit. Elle prit le nom de María Aurelia.

Après la profession temporaire (1887), elle fut destinée à Porto Rico, où elle fit la profession perpétuelle en 1894.

En 1904, elle fut nommée supérieure de la communauté de Guanajuato (Mexique), puis à Durango y Puebla en 1909. Ces années-là furent déjà marquées par la persécution au Mexique.

En 1916, la Mère M.Aurelia revint en Espagne et fut supérieure à Mataró, Alcoy, Sarriá et Barbastro.

En 1929, fut érigée la nouvelle province de Madrid, dont elle fut la conseillère provinciale en même temps qu’elle était supérieure à Pozuelo de Alarcón (Madrid). Elle recouvrit à cette charge jusqu’en 1934, année où sa santé ne lui permit plus de continuer à assumer cette fonction. Elle fut alors hospitalisée à Madrid.

Quand les événements de 1936 devinrent alarmants, on décida de reconduire la Mère M.Aurelia à Pozuelo de Alarcón, pour lui éviter l’agitation de la capitale.

Elle même répétait souvent : Nous sommes à Dieu, rien de mal ne pourra nous arriver.

Lors de l’explosion de la révolution en juillet 1936, il fallut évacuer la maison de toute urgence. Les Sœurs trouvèrent un accueil dans des familles qu’elles connaissaient, mais elles étaient étroitement surveillées. Mère M.Aurelia et trois autres Religieuses furent reconnues et arrêtées. L’une d’elles fut martyrisée dès le 5 décembre ; Mère M.Aurelia et ses deux autres Compagnes furent martyrisées, suppose-t-on, à Aravaca (Madrid), dans la nuit du 6 au 7 décembre 1936.

Elles ont été béatifiées en 2013.

 

 

Engracia Andiarena Sagasera

1879-1936

 

Engracia vit le jour le 5 avril 1879 à Donamaría (Navarre, Espagne) et fut baptisée dès le lendemain.

En 1902, elle entra dans la congrégation des Servantes de Marie, Ministres des Malades, dans la maison de San Sebastián, et commença le noviciat à Madrid.

En 1903, elle reçut l’habit et prit le nom de Daría. Elle fit les premiers vœux en 1905.

Les maisons où elle exerça son activité furent : Saragosse (jusqu’en 1910), Ciudad Real, Madrid (1913, l’année de sa profession perpétuelle).

Elle souffrit alors d’un pénible ulcère à l’estomac, qu’elle supporta de façon exemplaire.

En 1922, on l’envoya comme maîtresse des novices à Madrid. En 1930, elle fut nommée à Pozuelo de Alarcón (Madrid), où elle resta jusqu’à la fin de sa vie, comme Secrétaire et Conseillère, charges qu’elle assuma toujours avec un profond esprit ecclésial.

Plusieurs fois, on l’entendit répéter : Moi, je désire le martyre du sacrifice quotidien et, si Dieu me le demande, le martyre lui-même ; oui, mourir martyre pour Lui.

Lors de l’explosion de la révolution en juillet 1936, il fallut évacuer la maison de toute urgence. Les Sœurs trouvèrent un accueil dans des familles qu’elles connaissaient, mais elles étaient étroitement surveillées. Mère M.Aurelia, la supérieure, et trois autres Religieuses furent reconnues et arrêtées. Sœur Daría s’adressa aux miliciens en ces termes : Nous sommes des religieuses, effectivement ; vous pouvez faire de nous ce que vous voulez. Mais je vous en supplie : ne faites rien à cette famille parce que, nous voyant sans domicile, ils demandèrent au Comité de Pozuelo de pouvoir nous recevoir chez eux par charité. 

L’une d’elles fut martyrisée dès le 5 décembre ; Mère M.Aurelia et ses deux autres Compagnes, dont Daría, furent martyrisées, suppose-t-on, à Aravaca (Madrid) dans la nuit du 6 au 7 décembre 1936.

Elles ont été béatifiées en 2013.

 

 

Enrique Andrés Montfort

1899-1936

 

Enrique était né le 25 avril 1899, à Villafranca del Cid (Castellón, Espagne), de Benedicto et Rosa, qui le firent baptiser le jour-même ; il fut confirmé en 1900.

La région de Castellón était traditionnellement attachée au christianisme, au point qu’on l’appelait le fief du Pape de Rome. 

Enrique entra en 1911 dans la congrégation des Frères Maristes à Vic et commença le noviciat à Las Avellanas en 1913 ; en 1914 il reçut l’habit et le nom de Benedicto Andrés, reprenant le prénom de son père ; un an après il faisait les premiers vœux.

Benedicto fut envoyé à Valencia (1916), Torrelaguna (1918), Valdemoro (1920), puis fit son service militaire au Maroc (1921) : il s’y distingua par sa soumission aux supérieurs, et conquit ses grades de sous-officier, sans oublier ses habitudes religieuses, priant ouvertement mais sans ostentation, et reprenant gentiment ses camarades quand il en entendait des propos inconvenants.

De retour en Espagne, il fut à Valencia (1924), Murcia (1925), Saragosse (1926), Pamplona (1929), Barcelone (1930).

Durant l’été 1936, il reçut la permission de se réfugier chez les siens. Le Comité révolutionnaire ne le remarqua pas, mais convoqua bientôt les réservistes. Benedicto préféra se présenter, et y subit un premier interrogatoire serré ; en rentrant, il commenta chez lui : Ma sentence de mort est signée. Sa conviction s’exprima dans un billet à l’adresse d’un de ses cousins qui vivait aussi à Villafranca : Dites à Emiliano qu’il n’y aille pas. S’ils me tuent, qu’au moins lui se sauve.

Il fut arrêté au soir du 7 décembre 1936, par des amis d’enfance, désormais adhérents au Comité révolutionnaire ; Benedicto eut deux réflexions : Voici mon heure ; puis : Au Ciel.

Un des miliciens, présent au moment du martyre de Benedicto, raconta plus tard son admiration pour ce Religieux ; ce fut peut-être même lui qui tira les coups de feu.

Ils le conduisirent à Santa Pau (Albocácer, Castellón). Ils ne tuèrent pas le Frère d’un seul coup, peut-être dans l’idée de le faire apostasier, mais le Frère resta fidèle à l’Eglise et à ses vœux.

Au premier coup de feu, le Frère cria : Vive le Christ Roi ! Au second : Vive Marie Immaculée ! Au troisième : Sainte Famille, recevez-moi dans vos bras !

C’était donc le 7 décembre 1936, veille de la fête de l’Immaculée Conception.

Benedicto Andrés fut béatifié en 2013.

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6 décembre 2023 3 06 /12 /décembre /2023 00:00

06 DÉCEMBRE

 

IV.

S Nicolas, évêque à Myre ; on ne connaît pas vraiment sa vie ; il serait apparu en songe à l'empereur Constantin pour empêcher l'exécution injuste de trois officiers ; patron des marins, de la Russie, de la Lorraine, des enfants, de toutes sortes de marchands… 

S Polychronios, prêtre massacré par les Ariens tandis qu'il célébrait la messe.

V.

Ste Asella, vierge romaine, que s.Jérôme nous fait connaître dans une lettre.

SS Dionysia et son fils Maioricus, sa sœur Dativa, un vieux médecin Æmilius, Leontia, Tertius, Bonifatius de Sibida, Servius, Victrix, battus à mort par les Vandales à Vite.

VI.

S Abraham, moine et évêque à Cratia ; il abdiqua et redevint moine près de Jérusalem.

VII.

Ste Gertrude, fondatrice et abbesse à Hamage.

XII.

S Obizio, chevalier à Brescia, converti après une vision de l'enfer.

XIII.

S Pedro Pascual, de l'Ordre de la Merci, évêque à Jaén et martyr ; il mourut prisonnier des Sarrasins.

XVIII.

S Giuse Nguyễn Duy Khang, domestique tonkinois martyr, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre ; il était catéchiste et devait beaucoup combattre son penchant pour l'alcool.

XX.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

        - béatifiée en 2001 : 

Laïcs : à Valencia, Luisa María Frías Cañizares (*1896), professeur universitaire ;

        - béatifiés en 2007 : 

Salésiens : à Guadalajara, Miguel Lasaga Carazo (*1892), prêtre ; Juan Lorenzo Larragueta Garay, Esteban Vázquez Alonso, Luis Martínez Alvarellos, Pascual Castro Herrera, Heliodoro Ramos García, Florencio Rodríguez Guemes, six séminaristes nés en 1915 ;

        - béatifiés en 2013 : 

Lazaristes : à Guadalajara, les prêtres Ireneo Rodríguez González, Gregorio Cermeño Barceló, Vicente Vilumbrales Fuente (*1879, 1874, 1909), avec le frère Narciso Pascual y Pascual (*1917).

B János Scheffler (1887-1952), évêque roumain, martyr, béatifié en 2011.

Nicolas de Myre

270-343

 

Tous les épisodes de ce Saint mondialement vénéré doivent être donnés au conditionnel, car aucun document ancien solide n’est là pour attester les miracles éclatants qu’on lui attribue.

Nicolas fut un thaumaturge dès la naissance, qui aurait eut lieu en 270, à Patara en Lycie (sud-ouest de l’actuelle Turquie d’Asie), sur la Mer Méditerranée. Le jour de sa naissance, il se tenait debout dans son bain. Le mercredi et le vendredi, il ne prenait qu’une fois le sein.

Plus tard, il apprit qu’un voisin très pauvre prostituait ses trois filles : Nicolas envoya trois fois de suite, de nuit, une bourse d’or, qui permit d’établir honorablement les trois personnes.

Une indication expresse d’En-haut le fit évêque de Myre, tout près de Patara, et il aurait assisté au concile de Nicée (325).

Des matelots en péril l’invoquèrent avec succès. En période de famine, son recours apportait des vivres. L’idolâtrie s’effondrait à son appel. Saint Nicolas serait apparu en songe à l’empereur Constantin, lui demandant la grâce de trois officiers condamnés à mort injustement.

Les anges vinrent accueillir son âme à son décès (343).

A son tombeau, jaillit une source d’huile qui guérit les maladies.

Les miracles continuèrent après la mort du saint évêque, des conversions de Juifs, une libération d’otage aux mains d’Arabes…

La fameuse résurrection de deux (ou trois) écoliers égorgés et mis en morceaux au saloir, comme de la viande de porc, pourrait être une pieuse chanson populaire tardive. Les Français chantent traditionnellement Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs.

Saint Nicolas, par référence à divers miracles, est le patron des matelots, et de conséquence des bâteliers, des commerçants de blé et de vin, des détaillants, débardeurs, tonneliers, pêcheurs au filet ; des jeunes filles en quête de mari, de la nation de Russie, des juristes (dont le président portant un bâton surmonté d’un saint Nicolas, prit le nom de bâtonnier), des élèves, des enfants sages…

Notre Saint est très invoqué en Lorraine, en Allemagne et dans les pays scandinaves, en Angleterre, en Amérique.

Les fêtes populaires de saint Nicolas en ont fait une Santa Claus, d’où finalement est sorti notre malheureux Père Noël.

Saint Nicolas de Myre est aussi appelé «de Bari», depuis que des reliques en ont été apportées dans cette ville du sud de l’Italie, en 1087 : Myre avait été attaquée par les Turcs, et les habitants s’enfuyaient précipitamment ; aussi les corsaires italiens qui étaient là s’emparèrent des reliques de saint Nicolas pour les rapporter à Bari.

On fête saint Nicolas le 6 décembre.

 

 

Asella de Rome

330-405

 

S.Jérôme (v. 30 septembre) dirigea à Rome tout un groupe de pieuses personnes qui apprenaient de lui les voies de la sanctification ainsi que l’approfondissement de l’Ecriture sainte.

Parmi elles se trouvaient Paula et sa fille Eustochium (v. 26 janvier et 28 septembre), qui le suivirent à Bethléem, Marcella (v. 31 janvier) et Asella, qui restèrent à Rome et furent confidentes.

S.Jérôme raconte la vie de cette vierge dans une de ses lettres.

Dès avant sa naissance, son père avait vu en songe une coupe d’un verre étincelant, qui lui annonçait combien l’âme de sa fille serait particulièrement pure.

Dès sa dixième année, elle se consacra à Dieu. Elle couchait à terre, se nourrissait de pain, de sel et d’eau froide. Elle vendit son collier d’or et revêtit une tunique de couleur sombre, qui cachait un rude cilice.

Elle ne sortait habituellement pas de sa petite chambre, elle priait, travaillait de ses mains ; ses sorties étaient vers les tombes des martyrs.

Sa parole est silencieuse et son silence parle… Pas à la mode, pas élégante, elle est l’élégance même, sans élégance, ajoute encore s.Jérôme.

On croit qu’elle mourut vers 405.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Asella de Rome au 6 décembre.

 

 

Dionysia de Vite, son fils Maioricus et leurs Compagnons

† 484

 

Le 25 février 484, le roi Vandale Hunéric décréta qu’avant le 1er juin suivant, tous ses sujets devaient embrasser l’arianisme. Les évêques furent déportés, les fidèles pourchassés.

A Vite (Byzacène, auj. proche de Tunis, Tunisie), vivait Dionysia, une belle femme, très chrétienne, mère d’un jeune garçon nommé Maioricus, qui pouvait avoir une quinzaine d’années, peut-être moins, car il était d’un âge encore tendre et délicat.

Les persécuteurs s’emparèrent de Dionysia. Celle-ci les supplia : Torturez-moi tant que vous voudrez, mais ne découvrez pas ce qui ne doit pas l’être. Cette courageuse et noble supplique ne fit qu’exciter au mal ces malintentionnés, qui la dévêtirent aux yeux de tous et la battirent de verges jusqu’au sang.

Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que Dionysia continuait d’encourager les autres martyrs ; elle s’aperçut que Maioricus était terrorisé à la vue de ces supplices et lui lança des regards courroucés, le gourmanda et l’encouragea, si bien qu’il devint encore plus courageux que sa mère. Le Garçon, fidèle au Christ jusqu’au bout, rendit l’âme au milieu des tourments.

Dionysia ne mourut pas immédiatement non plus ; elle put même rejoindre sa maison, où elle inhuma son cher Maioricus, pour la mort duquel elle rendait à Dieu de joyeuses actions de grâces, pleines de l’espérance du Royaume éternel.

L’exemple de Dionysia toucha d’autres personnes, également commémorées en même temps qu’elle :

  • Dativa, sa sœur
  • Leontia, la fille de l’évêque s.Germanus (v. 6 septembre), lui-même parent de Dativa
  • Victrix
  • Æmilius, un vénérable médecin
  • Tertius, célèbre par sa confession de la sainte Trinité
  • Bonifatius de Sibida, auquel on arracha les entrailles
  • Servius

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Dionysia de Vite, son fils Maioricus et leurs Compagnons au 6 décembre.

Obizio de Niardo

1150-1204

 

Obizio (ou aussi Obizzo) naquit à Niardo (Brescia, Italie N) vers 1150, peut-être un 4 février, fils du comte Graziadeo, gouverneur de la Valcamonica, qui le forma au métier des armes. 

Dans la parenté se trouvait un oncle qui avait fondé deux monastères.

Jeune, Obizio participa avec fougue aux guerres entre Brescia et Crémone. 

Il épousa la comtesse Inglissenda Porro, dont il eut quatre enfants : Iacopo, Berta, Margherita et Maffeo.

En 1191, il se trouva au milieu d’une échauffourée sur un pont qui, surchargé, s’écroula. Il resta au milieu des décombres pendant plusieurs heures, durant lesquelles il raconta qu’il avait eu une épouvantable vision de l’enfer.

Rentré chez lui, il confia à son épouse son désir de changer totalement de vie. Son épouse savait être compréhensive ; les enfants étaient assez grands : le père de famille pourrait quitter son foyer sans inquiétude pour leur avenir. Mais la séparation fut difficile. Les prières d’Obizio l’emportèrent et toute la famille accepta et même l’encouragea, au point que les deux derniers, Margherita et Maffeo devinrent religieux. Obizio, prudemment, commença par se donner aux bonnes œuvres, gardant le contact avec sa famille. Il fréquenta les sanctuaires dans tout le nord de l’Italie.

En 1197 enfin, il demanda l’hospitalité au monastère Santa Giulia de Brescia, servant les plus pauvres et accomplissant des miracles.

Il mourut six ans plus tard, le 6 décembre 1204.

En 1498 et en 1553, on remarqua qu’un liquide mystérieux jaillissait de son sépulcre, avec lequel on obtint des miracles.

Le culte de saint Obizio fut autorisé en 1600 et le Martyrologe le mentionne au 6 décembre.

 

 

Pedro Pascual

1227-1300

 

Pedro vint au monde vers 1227 à Valencia (Catalogne, Espagne E), de pieux parents qui, ne pouvant avoir d’enfants, se confièrent à saint Pedro Nolasco (v. 25 décembre) ; exaucés, il donnèrent le même prénom à leur fils.

Après ses premières études, le garçon s’en vint à Paris, où il fut compagnon des saints Buonaventura et Tommaso d’Aquino (v. 14 juillet et 7 mars) et reçut l’ordination sacerdotale (1249).

De retour en Espagne, il entra dans l’Ordre de la Merci.

Il régissait l’abbaye de San Miguel de Gualtar, grâce à quoi il percevait quelques revenus.

En 1294, il fut nommé évêque de Jaén, mais conserva pendant trois ans son bénéfice de San Miguel, car Jaén avait été ruinée par les incursions arabes.

Ces mêmes arabes le firent prisonnier durant une de ses visites pastorales, vers 1298, et l’emmenèrent à Grenade, exigeant une rançon que Jaén ne pouvait payer.

Pedro profita de son temps de captivité pour écrire divers ouvrages

Il fut décapité à Grenade, le 6 décembre 1300, et pour cela déclaré martyr.

Son culte fut confirmé en 1670.

 

 

Giuse Nguyễn Duy Khang

1832-1861

 

Giuse (Joseph) était né en 1832 à Trà Vinh (Nam-Định, Vietnam), de parents déjà chrétiens et attachés à la foi qu’ils enseignèrent à leur fils.

Tôt orphelin de son père, Giuse fut envoyé par sa mère pour se former auprès d’un prêtre, le père Matthieu, dominicain. Après dix années, Giuse, qui voulait devenir prêtre, fut envoyé au séminaire pour étudier le latin.

Il adhéra au Tiers-Ordre dominicain.

Son zèle pour aider l’Eglise fit qu’on lui confia beaucoup de responsabilités dans sa paroisse. De plus, Mgr Hermosilla le prit comme secrétaire.

En août 1861, parut un nouvel édit de persécution, en vertu duquel les Chrétiens devaient être marqués à la joue, et dispersés dans des villages païens, de sorte que les familles chrétiennes étaient disloquées et que les biens du clergé étaient confisqués ou détruits.

Mgr Hermosilla dut fermer le séminaire. 

Giuse resta avec son évêque pour le protéger ; ils se cachèrent d’abord dans une grotte, puis s’enfuirent avec une barque pour éviter de rencontrer les soldats, rejoignant ainsi Hải Dương.

Un chrétien, dans un accès de colère, en vint à accuser Giuse de cacher un prêtre ; aussitôt des soldats vinrent l’arrêter ; Giuse voulait s’interposer pour protéger l’évêque, mais ce dernier lui mit la main sur l’épaule et lui demanda doucement de laisser faire la volonté de Dieu.

Giuse fut arrêté, avec l’évêque, et tous deux furent conduits en prison.

Giuse reçut cent-vingt coups de fouets, mais ne céda pas. Trois fois soumis à la torture, sommé d’apostasier, il résista, ne révéla aucun nom ni aucune cachette, et fut condamné à mort.

Il fut à la fin décapité à Hải Dương pour sa fidélité au Christ et à l’Eglise, le 6 décembre 1861.

Giuse a été béatifié en 1906, et canonisé en 1988.

Gregorio Cermeño Barceló

1874-1936

 

Il vint au monde le 9 mai 1874 à Saragosse (Espagne), unique enfant de Mariano et Matilde, qui le firent baptiser deux jours plus tard, avec le nom du Saint qu’on fêtait alors ce jour-là, Grégoire (de Nazianze, v. 2 janvier).

En 1879, il fut orphelin de père et mère, et confié aux Filles de la Charité de Madrid, jusqu’en 1882. C’est là qu’il reçut la Confirmation, à sept ans.

Puis il fut reçu à l’internat des pères Vincentiens de Madrid, jusqu’en 1887, année où son âge pouvait lui permettre de trouver déjà un premier emploi. Il fréquentait la paroisse, où il servait volontiers la Messe, et allait travailler, tout en continuant d’étudier le latin et les humanités.

En 1890, il put intégrer le collège de Téruel.

En 1892, il entra au séminaire vincentien, où on l’aida à vaincre sa timidité et à discerner sa vocation.

En 1894, il émit les vœux perpétuels et, après les études de philosophie et de théologie, fut ordonné prêtre le 8 septembre 1899.

Peu après, il fut envoyé quelques mois à Valdemoro, comme aumônier dans des maisons de soin tenues par les Filles de la Charité, pour des malades de choléra, de tuberculose, de typhus.

De là, on le jugea tout-à-fait apte à partir pour Porto Alegre (Brésil), comme professeur des jeunes séminaristes (1900-1902). Il y enseigna l’histoire biblique, la religion et le chant. Mais il fallut abandonner cette mission et revenir en Espagne. En deux ans seulement, le jeune Père avait supporté tant de fatigues, qu’il avait les cheveux blancs. Il avait vingt-huit ans !

On lui imposa une période de repos, puis on l’envoya au sanctuaire proche de Madrid, Notre-Dame des Miracles, au Monte Medo (Orense), où se trouvait aussi un collège et le séminaire diocésain.

Il subit alors une grave épreuve de doute, sur sa présence dans la congrégation, sur son sacerdoce même. On l’envoya en 1906 à Valdemoro, qu’il connaissait bien, puis au Monte Medo au sanctuaire marial. De 1907 à 1922, le père Gregorio put oublier cette période de crise.

Mais vers 1922, la tentation se présenta à nouveau. Les Supérieurs firent passer le père Gregorio brièvement en divers endroits (Teruel, Guadalajara, Monte Medo), seulement une année chaque fois. Puis ce furent les habitants de Guadalajara qui le réclamèrent, en 1929.

Il passa alors sept années comme directeur d’âmes et comme confesseur, heureux de redonner la paix aux fidèles. C’est à Guadalajara qu’il connut si bien le père Ireneo, dont il partagea le sort.

(Voir ici la notice de Ireneo Rodríguez González).

Le père Gregorio demanda un jour aux miliciens pourquoi ils maltraitaient si férocement des gens qui ne faisaient que du bien. Pour toute réponse, il reçut un gros tas de poussière.

Le père Gregorio, fusillé le 6 décembre 1936 avec ses trois autres Compagnons, fut béatifié avec eux en 2013.

 

 

Ireneo Rodríguez González

1879-1936

 

Il vint au monde le 10 février 1879 à Los Balbases (Burgos, Espagne), unique enfant de Mamerto et Cristina, qui le firent baptiser deux jours plus tard, avec le nom du Saint qu’on fêtait alors ce jour-là, Irénée (il y avait effectivement autrefois ce jour-là un saint Irénée, martyr de Rome, mais trop inconnu et désormais effacé du Martyrologe). Ireneo fut cependant aussi placé sous la protection de la Sainte du jour, Scholastique.

Ireneo fut toujours heureux de ce double patronage ; Irénée en grec évoque la paix, que le futur prêtre chercha toujours à maintenir au milieu des tempêtes ; Scholastique plaisait beaucoup à Irénée, comme celle qui écoutait humblement les enseignements de son frère Benoît.

Selon l’habitude d’alors, il reçut la Confirmation la même année.

A douze ans, il entra au collège tenu par les pères Lazaristes (ou Vincentiens) à Arcos de la Llana et qui fut transféré à Tardajos. Les années 1891-1892 lui permirent d’étudier le latin et les humanités, et aussi de convaincre des camarades de Los Balbases à le retrouver dans ce collège.

A seize ans, il demanda à faire partie de la Congrégation et, en 1895, fut un des quarante-cinq jeunes qui entrèrent au Petit séminaire de Chamberí (Madrid), parmi lesquels plusieurs devaient mourir martyrs.

En 1897, il émit les vœux perpétuels et, après les études de philosophie et de théologie, fut ordonné diacre (le 28 octobre) et prêtre (le 1er novembre 1903.

En décembre de la même année, il partit pour les Philippines, où il travailla assidûment dans divers séminaires, successivement : Cebú, Manille, Naga, Manille, San Pablo, Manille. Dans ces fonctions, il contribua à la plus grande marque spirituelle que les Missionnaires apportèrent aux Philippines pour la formation du clergé.

En 1921 et en 1923, il dut être hospitalisé à Madrid, victime du climat tropical qu’il supportait difficilement. Il en profitait pour redonner courage aux autres malades.

En 1926, il fut à Málaga et, après un nouveau séjour à l’hôpital, à Cuba en 1927.

Partout, sa douceur, sa simplicité, laissèrent une forte empreinte sur tous les habitants.

En 1931, il revenait à Guadalajara.

Au début de 1936, le collège de cette ville fut transféré à Murguía, pour mettre les jeunes en sûreté. Le père Ireneo restait à Guadalajara comme vice-directeur, avec les deux autres prêtres Gregorio Cermeño et Vicente Vilumbrales, ainsi que le Frère Narciso Pascual. Ce devaient justement être ces quatre Religieux qui allaient être martyrisés le même jour.

Le père Ireneo ne restait pas inactif à cause de l’absence des jeunes ; il assistait les membres de la confraternité de la Médaille Miraculeuse, les Dames de la Charité, les Conférences Saint-Vincent-de-Paul.

En avril 1936, il écrivait : Nous vivons entre deux alarmes, mais pour le moment, pas de menaces.

Dénoncés, ils furent arrêtés le 26 juillet 1936, une semaine après le déclenchement de la révolution, et mis à la prison centrale. Il y eut trois cents arrestations de personnes catholiques, prêtres, religieux et laïcs. Les prêtres et les religieux furent mis ensemble.

En octobre, on leur prit les oreillers et matelas de laine qu’ils avaient apportés avec eux ; en novembre, on leur prit leurs propres vêtements. Il grelottaient, mais ne perdaient ni la foi ni le courage. Les prêtres, Ireneo en particulier, encourageaient les autres à rester calmes et à ne pas nourrir de sentiments de vengeance. Ils se donnaient mutuellement l’absolution. Les gardiens reconnurent plus tard avoir été très édifiés par leur comportement. Un des gardiens, entrant dans la cellule des prêtres, remarqua qu’ils priaient calmement le chapelet et leur dit : Avec moi, vous pouvez prier autant que vous voulez ; faites seulement attention aux miliciens et aux communistes.

A la suite du bombardement d’Alicante, les communistes voulurent répondre par des représailles, en tuant tous les prêtres, religieux et autres Chrétiens. Le 6 décembre, ils vinrent prendre d’assaut la prison de Guadalajara à quatre heures de l’après-midi. C’était toute une foule d’hommes et de femmes qui hurlaient.

Les communistes commencèrent par fermer les dortoirs pour empêcher toute fuite ; puis ils firent descendre un à un les prisonniers sous prétexte d’aller les «juger», en réalité pour les tuer d’une balle à brûle-pourpoint ou dans le dos. Le père Irénée se proposa, avec un autre, comme victime à la place des autres, mais on lui fit la sourde oreille.

Apparemment, les trois prêtres et le frère furent les premiers abattus. Tous ceux qui, une fois tombés, avaient encore les yeux un peu ouverts, furent criblés de balles.

Le père Ireneo et ses trois autres Compagnons furent béatifiés en 2013.

 

 

Miguel Lasaga Carazo

1892-1936

 

Miguel naquit à Murguía (Álava, Espagne) le 6 septembre 1892.

Il fit le noviciat chez les Salésiens à Carabanchel, et fit la profession en 1912. Il fut ordonné prêtre en 1921.

Pour sa première année de sacerdoce, il fut envoyé à Turin (Italie), où il était chargé du bulletin salésien en espagnol.

Puis il fut envoyé au Pérou, et revint en Espagne en 1928, à la maison de Atocha, avant d’être nommé directeur dans celle de Mohernando (Guadalajara).

Au moment de la révolution en 1936, don Miguel fut mis en prison à Guadalajara, avec six autres jeunes séminaristes : Esteban Vázquez Alonso, Florencio Rodríguez Guemes, Heliodoro Ramos García, Juan Lorenzo Larragueta Garay, Luis Martínez Alvarellos, Pascual Castro Herrera (voir leur notice particulière).

Dans cette prison où ils restèrent jusqu’en décembre, ils s’ingénièrent à s’organiser en petite communauté, quoique enfermés dans des couloirs différents.

Comme dans toutes les autres prisons espagnoles, il y eut là des exécutions, individuelles ou groupées ; le 1er septembre il y eut une chaude alerte, au moment d’une attaque aérienne des franquistes.

Le 6 décembre il y eut un nouveau bombardement, qui fut le prétexte avancé par les Miliciens pour déclencher la tragédie. En plus, le gouverneur local donna explicitement son accord, et l’armée républicaine collabora directement au massacre. Aussi, à peine toute cette bande armée se répandit dans toutes les dépendances de la prison, commencèrent des fusillades un peu partout, qui se prolongèrent jusque dans la nuit.

D’après le témoignage d’un prisonnier qui réussit à échapper à la fusillade, don Miguel Lasaga s’était assis dans une cellule dès les premiers coups de feu. Quand les autres prisonniers commencèrent à se disperser avec une certaine précipitation, il se leva pour les retenir d’un geste et leur dit ces quelques mots : Dites, les amis, attendez une minute, que je vous donne l’absolution.

Puis il se remit là où il était avant, avec un jeune salésien qui était dans le même couloir. 

Les miliciens montaient et descendaient dans toutes les chambres et les couloirs. Ils tiraient à bout-portant, criblant de balles les prisonniers, ou bien les poussaient jusque dans la cour pour les exécuter. Ce massacre général dura jusqu’à trois heures du matin. La prison était vaste ; outre nos sept Salésiens, il s’y trouvait plusieurs centaines d’autres Religieux.

Après cela, il fallait se débarrasser des cadavres. On les chargea sur des camions, quelques-uns furent mis dans une fosse creusée dans une oliveraie non loin de Chiloeches, d’autres dans des fosses communes du cimetière de Guadalajara : parmi ceux-ci se trouvaient notre père Miguel Lasaga, qui avait quarante-quatre ans, avec ses six séminaristes, tous âgés de vingt-et-un ans.

Plus tard on leur fit une tombe à part, ainsi que pour les autres membres de la communauté de Mohernando.

Miguel Lasaga Carazo et ses six jeunes Compagnons, ont été béatifiés en 2007, et leur dies natalis est le 6 décembre.

 

 

Luisa María Frías Cañizares

1896-1936

 

Née le 20 juin 1896 à Valencia (Espagne), Luisa reçut le Baptême le 25, la Confirmation en 1902 et la Première communion en 1908.

Elle grandit dans la foi vécue, fidèle à la prière et aux sacrements, et déjà engagée dans le service fraternel auprès des nécessiteux.

Elle étudia la philosophie et les lettres à l’université de Valence, fut reçue docteur, et enseigna dans cette même université.

C’était une pieuse demoiselle, fidèle à Dieu, à l’Eglise, à sa paroisse. 

Elle assistait chaque jour à la sainte Messe et communiait. Elle était très active dans l’Action Catholique, tout en travaillant quotidiennement dans l’enseignement à l’Université de Valencia, où elle s’efforçait de faire passer le message chrétien à ses élèves et aux collègues. Elle fomenta ainsi le Mouvement de l’Université Catholique de Valencia.

Ce christianisme ne passait pas inaperçu. Il gêna. Luisa fut arrêtée au matin du 5 décembre 1936, lors de la persécution religieuse de cette guerre civile.

On lui proposa d’apostasier, elle refusa. On la tortura, elle resta immuable, et continuait de crier : Vive le Christ Roi !

On la tortura encore, on lui enleva les yeux, on lui coupa la langue : elle refusa de renier Dieu.

On la fusilla, le 6 décembre 1936, toujours à Valencia au lieu-dit Picadero de Paterna.

Luisa a été béatifiée en 2001.

 

 

Vicente Vilumbrales Fuente

1909-1936

 

Il vint au monde le 5 avril 1909 à Reinoso de Bureba (Burgos, Espagne), benjamin des dix enfants de Andrés et Josefa, deux maîtres d’école, qui le firent baptiser le 18 avril suivant, avec le nom du Saint qu’on fêtait le 5 avril, saint Vicente Ferrer. Des autres enfants, on connaît les noms de Concepción, l’aînée, et José.

De ces dix enfants, cinq moururent en bas âge. Mais les parents étaient remplis de foi et d’espérance en la Vie éternelle ; la maman ne laissait jamais passer un pauvre sans lui tendre la main ; les enfants grandirent dans la piété et l’amour de Dieu.

Un an exactement après la naissance de Vicente, son père fut muté à Santa Cruz del Valle Urbión, où Vicente reçut sa première formation, avant de rejoindre l’école apostolique vincentienne de Tardajos, en 1921.

Or c’est justement en 1921 que mourut sa chère maman, à laquelle il devait tant ; mais aussi il entendit cette année-là la prédication des Pères Lazaristes, qui suscitèrent dans son âme le désir de participer aussi aux missions populaires, ce qui réjouit grandement son papa.

Vicente «remplaça» sa maman terrestre par la Maman du Ciel, en laquelle il se réfugia toute sa vie, comme Mère de la Miséricorde  et Notre Espérance.

Monsieur Vilumbrales conduisit en réalité deux de ses fils au collège : José, d’un an plus âgé que Vicente, et Vicente. Le pauvre José, malade, ne put faire qu’une année de séminaire après le collège et revint à la maison en 1926.

D’après les souvenirs de Concepción, sa sœur aînée, Vicente était un garçon joyeux, un tantinet taquin, avec beaucoup de cœur. Il s’offrit à Dieu pour la guérison de son frère José, mais celui-ci mourut en 1932, sans connaître les événements douloureux qui allaient déferler sur l’Espagne.

Etant arrivé en décembre au collège, Vicente était un peu en retard, mais les Supérieurs remarquèrent qu’il était extrêmement bien préparé par son père à l’école, spécialement en arithmétique, en géographie et en espagnol. Dès 1923, Vicente passait avec ses camarades à l’école de Guadalajara.

L’appréciation des professeurs pour ses études fut : excellent. En 1926, il passa au séminaire de Hortaleza (Madrid), où l’on fêta en 1928 le centenaire de sa fondation.

Le 27 septembre 1928, fête de saint Vincent de Paul, Vicente émit les vœux de religion à Villafranca del Bierzo (León). Il y fit les études de philosophie, mais s’adonna aussi aux langues : outre le latin et le grec qu’il avait déjà étudiés au collège, il perfectionna tant qu’il put l’anglais et le français. 

Il passa à Cuenca les années de théologie. Pour l’Ecriture Sainte, il affectionnait particulièrement l’évangile de Jean et les lettres de Paul, qu’il s’efforçait de lire dans le grec.

C’est en 1934 qu’il fut ordonné diacre, puis prêtre. Il célébra la première Messe à Madrid, où se rendirent son père et sa sœur Concepción.

Puis il fit un voyage à Londres pour se familiariser davantage avec l’anglais. A son retour, il fut nommé vice-directeur de la revue Reine des Missions, basée à Madrid, qui parut en 1935. Le jeune prêtre pouvait épauler efficacement le brave directeur, qui était surchargé. Dès février 1936, Vicente dut partir pour Guadalajara, où l’on manquait de professeurs, mais qui n’était pas très éloigné de Madrid.

Dans cette école, il enseigna les langues, surtout l’anglais, mais apporta aussi son concours pastoral, communiquant sa joie et sa jeunesse, qui conquirent les élèves.

(On pourra relire ici la notice Ireneo Rodríguez González, dont Vicente partagea pleinement le sort).

Le père Vicente, fusillé le 6 décembre 1936 avec ses trois autres Compagnons, fut béatifié avec eux en 2013.

 

Juan Lorenzo Larragueta Garay

1915-1936

 

Juan était né le 27 mai 1915 à Arrieta (Navarre, Espagne). Sa mère put dire qu’il était un enfant comme les autres, avec ses travers, sa bonne humeur, jouant avec ses camarades, avec aussi une note particulière : il était le bras droit du curé, comme servant de messe, comme chantre, etc.

Aspirant à la vie des Salésiens, il entra dans le collège tenu par ceux-ci à Madrid (San Michel Arcángel de Extremadura), puis au noviciat de Mohernando (Guadalajara), où il fit sa profession en 1934, ainsi que ses études de philosophie qui s’achevèrent justement en juillet 1936.

Ceux qui l’ont connu durant sa courte vie salésienne, ont retenu de lui son infatigable ardeur au travail, son grand esprit de sacrifice et, surtout, son admirable charité pour les infirmes : en effet, il fut un certain temps chargé de l’infirmerie. De sa correspondance avec la famille ressort sa solide vocation salésienne, son esprit apostolique et missionnaire.

Le 23 juillet 1936, toute la communauté de Mohernando dut quitter la maison. Les Frères se cachèrent pendant trois jours sur les bords du fleuve Henares : c’est là que Juan montra toute sa capacité à penser aux autres, à toutes les nécessités, allant chercher de l’eau, trouvant de quoi manger, toujours prêt à donner un coup de main partout où il pouvait.

Le 2 août, avec don Miguel Lasaga et cinq autres séminaristes, Juan fut arrêté et conduit à la prison de Guadalajara, où ils restèrent jusqu’au 6 décembre.

Ces cinq autres séminaristes étaient : Esteban Vázquez Alonso, Florencio Rodríguez Guemes, Heliodoro Ramos García, Luis Martínez Alvarellos, Pascual Castro Herrera, pour lesquels on trouvera aussi une notice.

Don Miguel, Juan et ses cinq Compagnons ont été béatifiés en 2007 et seront commémorés au Martyrologe le 6 décembre.

 

 

Esteban Vázquez Alonso

1915-1936

 

Esteban (Etienne) était né à Carriso de la Ribera (León) le 27 juin 1915, et fut très tôt orphelin. Il avait (au moins) un frère.

Un oncle prêtre s’occupa de lui et lui fit faire des études au collège des Jésuites de La Coruña. Esteban se fit remarquer par sa douceur, sa piété tout intérieure et la fraîcheur toute pure de son jeune âge.

Il fut pendant quatre ans au séminaire des pères Capucins de El Pardo, puis, à la suite de son frère Vicente qui était aspirant chez les Salésiens, il se sentit appelé dans cette direction.

Il entra donc comme aspirant coadjuteur au collège salésien de La Coruña, où il resta jusqu’au moment d’entrer au noviciat de Mohernando (Guadalajara) en 1935.

Ceux qui l’ont connu ont pu témoigner de la pureté et de la bonté de son âme, de la sérénité de son visage, de la noblesse de son courage. Cette unique année de noviciat aboutit à sa profession généreuse et joyeuse, le 23 juillet 1936.

La révolution venait de commencer. Esteban restait calme et serein, et disait à son frère Vicente : Tu ne te sépareras pas de moi. Si nous devons mourir, nous le ferons ensemble.

En réalité, ils furent effectivement séparés, Esteban restant à Guadalajara, Vicente étant envoyé à Madrid, car il n’y avait pas assez de place à Guadalajara ; finalement Vicente ne fut pas fusillé et vit encore actuellement (2013).

Toute la communauté vécut le chemin vers le martyre à partir de ce 23 juillet, le jour-même où Esteban fit, le matin, sa profession religieuse. 

Esteban se retrouva donc avec le supérieur (don Miguel Lasaga) et cinq autres jeunes profès dans la prison de Guadalajara, où ils furent tous fusillés le 6 décembre suivant (1936). Ces profès étaient Florencio Rodríguez Guemes, Heliodoro Ramos García, Juan Lorenzo Larragueta Garay, Luis Martínez Alvarellos, Pascual Castro Herrera, dont on pourra lire une petite notice à part pour chacun

Ces sept Martyrs ont été béatifiés en 2007, pour être inscrits au Martyrologe du 6 décembre.

 

 

Luis Martínez Alvarellos

1915-1936

 

Né le 30 juin 1915 à La Coruña (Espagne), Luis était, dit-on, de famille aisée. Une de ses grandes victoires fut de vaincre la forte difficulté de s’arracher à l’affection de sa mère et de s’adapter à l’austérité de la vie religieuse. Il ne se plaignit jamais de rien, obéissant toujours aux conseils de ses supérieurs. D’ailleurs il laissa derrière lui le souvenir d’une grande bonté, d’un profond enthousiasme pour les célébrations liturgiques et aussi pour les activités artistiques auxquelles il participait activement.

Après le collège salésien, il fut aspirant à Madrid, au collège San Miguel Arcángel del Paseo de Extremadura, puis novice à Mohernando (Guadalajara), où il fit sa profession en 1934.

A cette occasion, il écrivit à sa famille une petite lettre qui est un véritable chant d’action de grâces à Dieu pour l’inestimable grâce de la consécration, mais aussi de félicitation à sa chère Maman, pour le sort que Dieu lui faisait de donner un fils à la congrégation salésienne.

Dans cette famille salésienne donc, Luis fit ses deux années de philosophie et aurait dû faire ensuite les années de théologie, que la révolution l’empêcha de faire. Luis se montra en tout obéissant, respectueux des autres, plein de manières distinguées en même temps que d’esprit d’abnégation.

Dès le 23 juillet 1936, toute la communauté fut expulsée, puis, le 2 août, enfermée dans la grande prison de Guadalajara, où se retrouvèrent le directeur de la maison de Mohernando (don Miguel Lasaga) et six jeunes séminaristes de vingt-et-un ans, outre notre Luis : Esteban Vázquez Alonso, Florencio Rodríguez Guemes, Heliodoro Ramos García, Juan Lorenzo Larragueta Garay et Pascual Castro Herrera (voir leur notice séparée).

Le 6 décembre, jour du massacre général de tous ces prisonniers (ils étaient plusieurs centaines), nos six jeunes Salésiens reçurent de leur Directeur l’absolution, puis se recueillirent en prière, jusqu’au moment de leur exécution.

Luis et ses cinq Compagnons, avec don Miguel, furent béatifiés en 2007 et leur dies natalis commun est au 6 décembre.

 

 

Pascual De Castro Herrera

1915-1936

 

Pascual était né le 2 septembre 1915 à Topas (Salamanque, Espagne).

Parmi les siens, il fut un garçon franc, spontané, studieux. Il faisait fréquemment la confession et la communion.

Dès 1931, il fut dans des collèges salésiens, dont Carabanchel Alto, studieux, obéissant, mais aussi doué d’une joie communicative.

On a de lui une lettre aux siens, de 1933, où il se montrait disposé à partir à l’étranger, si c’était la volonté de ses supérieurs, car les lois laïques avaient interdit aux communautés l’enseignement.

Il entra au noviciat de Mohernando (Guadalajara) au printemps de 1935.

Sa maman était présente pour sa vêture, et lui faisait part de son inquiétude pour l’avenir. Et lui : Voyons, Maman, le pire qui puisse m’arriver, c’est de mourir, mais c’est ça qui me fait plaisir !

Pascual se trouvait donc dans cette maison de Mohernando au moment de la révolution espagnole de 1936.

Il y fit la profession le 23 juillet. Ce même jour, il fut arrêté avec ses Confrères et, le 2 août, conduit à la prison de Guadalajara, 

Il fut avec eux fusillé le 6 décembre 1936.

Ses compagnons étaient tous du même âge que lui (vingt-et-un ans), avec leur Directeur, don Miguel Lasaga : Esteban Vázquez Alonso, Florencio Rodríguez Guemes, Heliodoro Ramos García, Juan Lorenzo Larragueta Garay, Luis Martínez Alvarellos.

Ils furent béatifiés ensemble en 2007, et leur dies natalis commun est le 6 décembre. 

 

 

Heliodoro Ramos García

1915-1936

 

Heliodoro était né le 29 octobre 1915 à Monleras (Salamanque, Espagne).

Il étudia quatre ans chez les Dominicains, puis entra chez les Salésiens, dans le séminaire desquels il fut admis à Carabanchel Alto. Mais ses difficultés dans l’étude poussèrent ses Supérieurs à l’orienter vers l’état de Coadjuteur, c’est-à-dire qu’il resterait dans la Congrégation salésienne comme frère consacré, mais sans l’ordination sacerdotale.

Dans une lettre à sa sœur datée du 27 janvier de la même année, il montrait déjà non seulement le sérieux de sa vocation, mais aussi les sentiments profonds qui l’animaient en face d’un possible martyre. 

Heliodoro fit sa consécration le 23 juillet 1936, le jour même où toute la communauté fut expulsée. 

Successivement, il fut arrêté avec cinq autres Confrères et leur directeur, don Miguel Lasaga : Esteban Vázquez Alonso, Florencio Rodríguez Guemes, Juan Lorenzo Larragueta Garay, Luis Martínez Alvarellos, Pascual Castro Herrera, tous nés en 1915.

Ces sept Salésiens furent fusillés dans la soirée du 6 décembre 1936, leur dies natalis, et furent béatifiés en 2007.

 

 

Florencio Rodríguez Guemes

1915-1936

 

Florencio naquit le 7 novembre 1915 à Quintanarruz (Burgos, Espagne).

Dès tout petit, il se montra très docile, et assidu aux célébrations paroissiales, assistant le curé comme servant de messe et comme sacristain.

Il entra chez les Salésiens successivement dans les maisons de Santander, Paseo de Extremadura et Sacré-Cœur de Madrid, de Carabanchel Alto, avant d’être novice à Mohernando (Guadalajara), où il fit profession en 1935.

C’était un jeune homme vif, impétueux, fervent, prêt à affronter n’importe quel danger.

Il avait à peine terminé sa première année de philosophie qu’éclata la révolution de 1936.

Du 14 au 23 juillet, il avait fait une retraite spirituelle avec tous les autres membres de la communauté, y compris une trentaine de jeunes novices.

D’abord expulsés de leur maison ce même 23 juillet, ils furent repris le 2 août et enfermés dans la prison de Guadalajara. Parmi les prisonniers se trouvaient, outre notre Florencio, cinq autres jeunes séminaristes (Esteban Vázquez Alonso, Heliodoro Ramos García, Juan Lorenzo Larragueta Garay, Luis Martínez Alvarellos, Pascual Castro Herrera) et leur directeur, don Miguel Lasaga. Le motif de cette arrestation était que la veille, ils ne s’étaient pas mis en rang, alors qu’on ne les avait pas appelés.

Ces sept Salésiens furent donc emprisonnés jusqu’à ce 6 décembre 1936, jour où ils furent tous fusillés, ainsi d’ailleurs que les quelque trois-cents prisonniers de Guadalajara. 

Florencio, avec ses cinq Compagnons et leur Directeur, furent béatifiés en 2007 ; leur dies natalis commun est au 6 décembre.

 

 

Narciso Pascual y Pascual

1917-1936

 

Il vint au monde le 11 août 1917 à Sarreaus de Tioira (Orense, Espagne), de Juan Antonio et Pilar, qui le firent baptiser dès le lendemain. Narciso eut cinq frères, dont Pedro et Antonio, de douze et dix-sept ans plus jeunes, et trois sœurs, dont Dolores qui avait neuf ans de moins que Narciso.

A quatorze ans, il entra à l’Ecole Apostolique vincentienne du sanctuaire de Notre-Dame des Miracles. Après deux années d’humanités, il se décida pour la maison de Guadalajara, comme frère convers, avec le nom de Frère Paúl.

Là il s’occupa de la cuisine, du réfectoire, de la porterie, qui lui donnèrent l’occasion de démontrer toute la gentillesse et la patience dont il était capable.

Souvent il priait le chapelet devant le Saint-Sacrement.

Après ce temps de postulat, il fut envoyé au séminaire de Hortaleza (Madrid), en 1933, puis à celui de Cuenca, où il émit les vœux perpétuels le 27 novembre 1935, jour anniversaire de la Manifestation de la Médaille Miraculeuse à la Rue du Bac de Paris (v. Catherine Labouré, 31 décembre).

Début 1936, les événements inquiétants se faisaient menaçants. Frère Paúl se réfugia chez une famille d’amis, puis au palais épiscopal, d’où il écrivit à ses parents son entière disposition à mourir pour le Christ.

Il partira ensuite pour la maison de Madrid, puis à Valdemoro, enfin Guadalajara.

(On pourra relire ici la notice Ireneo Rodríguez González, dont le Frère Paúl partagea pleinement le sort).

Le Frère Paúl, de dix-neuf ans, fusillé le 6 décembre 1936 avec ses trois autres Compagnons, fut béatifié avec eux en 2013.

Cette année-là, assistèrent à la cérémonie de béatification ses frères Pedro (prêtre lazariste) et Antonio et sa sœur Dolores.

 

 

János Scheffler

1887-1952

János naquit le 29 octobre 1887 à Kálmánd (Hongrie, act. Satu Mare, Roumanie), dans une famille d’origine hongroise implantée en Roumanie ; la famille comptait dix enfants.

Après les études au lycée catholique de Szatmárrnémeti (act. Satu Mare), il fréquenta la Faculté de Théologie de Budapest.

En 1910, il fut ordonné prêtre, vicaire à Ciumesti, et envoyé à l’université Grégorienne de Rome, où il obtint le doctorat en droit canonique.

De retour au diocèse, il fut professeur de théologie et préfet au Grand séminaire, puis aumônier à Ungyár (Uigorod).

En 1915, il obtint le doctorat de théologie à Budapest et fut nommé professeur de religion et directeur au lycée de Satu Mare.

Il sera ensuite curé à Moftinu Mare, professeur de théologie et directeur spirituel à Satu Mare et Oradea dei Latini.

Il sera présent aux trois Congrès eucharistiques de Chicago, Cartagine et Dublin (1916, 1930, 1932).

En 1936-1938, il collabora au prochain synode diocésain ; il en publiera les Actes. En plus des articles de Droit canonique, il publia pour les jeunes des ouvrages qu’il traduisait du hongrois.

En 1940, nommé professeur de Droit canonique à Cluj Napoca, il se tourna particulièrement vers la formation spirituelle des séminaristes et des religieux. Il fut très apprécié à Satu Mare et Nagyvárad, en particulier auprès des Religieuses ; ses homélies, ses conférences spirituelles, restèrent dans les mémoires du clergé roumain.

En 1942, il fut nommé évêque de Szatmár, diocèse auquel sera réuni en 1948 celui de Nagyvárad. Il promut l’Opus vocationum ecclesiasticarum pour susciter et protéger les vocations sacerdotales.

Il intervint auprès du gouvernement hongrois et en obtint la libération de l’évêque grec-catholique de Baia Mare : Alexandru Rusu. Il se préoccupa beaucoup des Juifs envoyés en camp de concentration ; il réussit à faire libérer des prêtres injustement arrêtés ; après la guerre, il chercha en vain de faire libérer des Allemands déportés.

En 1945, il fut nommé évêque de Győr, pour succéder à l’évêque martyr Vilmos Apor (v. 2 avril) ; mais il restera à son siège de Szatmár à cause des difficultés du moment.

Mgr Scheffler s’efforça de développer le culte au Sacré-Coeur, au Coeur Immaculé de Marie.

En 1948, le gouvernement supprima le concordat avec le Saint-Siège ; l’évêque organisa alors l’église clandestine.

En 1950, furent arrêtés tous les évêques catholiques de Roumanie ; Mgr Scheffler fut enfermé dans le monastère de Baia de Cris. Sur son refus énergique de prendre en charge une « Eglise » indépendante de Rome en Transsylvanie, il fut conduit à la prison du Ministère de l’Intérieur à Bucarest, puis enfermé dans la prison souterraine de Jilava.

Maltraité de toutes les manières, finalement aspergé d’eau bouillante, le saint évêque succomba à ses souffrances, le 6 décembre 1952.

Ce n’est que l’année suivante que la nouvelle de sa mort fut communiquée au clergé de Satu Mare. En 1965, ses restes ont pu être relevés et ensevelis dans la crypte de la cathédrale.

Mgr János Scheffler a été béatifié en 2011.

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5 décembre 2023 2 05 /12 /décembre /2023 00:00

05 DÉCEMBRE

 

III.

S Dalmatius, en Piémont. On ignore tout de lui.

IV.

Ste Crispina, martyre à Tébessa.

VI.

S Sabas (439-532), abbé près de Jérusalem, fondateur de la si fameuse laure, supérieur de tous les ermites de Palestine ; il fut ami de s.Théodose le Cénobiarque.

S Cawrdaf, prince gallois, moine à Llan-Ildut.

X.

S Lucido, moine en Lucanie.

XI.

B Jean Gredenigo, camaldule à Cuxa, mais décédé au Mont Cassin, victime d'une ruade de cheval.

XII.

S Gérald, évêque à Braga ; bibliothécaire et professeur de musique à Moissac, il devint maître de chœur à Braga ; évêque, il fut aussi saint qu'énergique.

XV.

B Bartolomeo Fanti, carme à Mantoue, où son corps est demeuré intact, propagateur de la dévotion au Saint-Sacrement.

XVII.

S John Almond, prêtre anglais, martyr à Tyburn.

B Niels Steensen (Nicola Stenone), converti du luthéranisme, évêque de Titiopoli pour évangéliser le nord de l'Europe, pasteur et savant, surnommé le Père de l'anatomie ; béatifié en 1988.

XIX.

Bx Gim Gang-i Simon et Yi Bong-geum Anastasia, laïcs coréens martyrs, le premier mort en prison, l’autre, âgée de douze ans, pendue, béatifiés en 2014. 

XX.

B Jean-Baptiste Fouque (1851-1926), prêtre de Marseille, grand bienfaiteur, béatifié en 2018.

B Filippo Rinaldi (1856-1931), élève italien de s.Giovanni Bosco dont il fut l'image vivante, salésien surtout en Espagne, béatifié en 1990.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

    - béatifiés en 2013 : 

Ouvriers du Sacré-Cœur : près de Castellón, Joaquín Jovaní Marín (*1874) ; près de Barcelone, Vicente Jovaní Ávila (*1902) ;

Servantes de Marie : Anunciación Peña Rodríguez (Agustina, *1900), près de Madrid.

B Narcyz Putz (1877-1942), prêtre polonais martyr à Dachau, béatifié en 1999.

Sabas abbé

439-532

 

Sabas est une admirable figure de sainteté et de mortification volontairement acceptée.

Il naquit en 439 à Mutalasca près de Césarée de Cappadoce. Quand son père, Jean, un officier de l’armée impériale, dut partir pour Alexandrie avec son épouse Sophie, Sabas avait cinq ans : il fut confié par ses parents à son oncle maternel, Hermias, dont la femme, de mœurs légères, scandalisa Sabas au point qu’il s’enfuit chez un autre oncle, Grégoire, à trois milles de là.

Il se présenta bientôt au monastère de Flabiana, à vingt stades de Mutalasca, où on l’admit aussitôt malgré son jeune âge. Mais Sabas savait déjà se mortifier. Un jour qu’il avait cueilli une belle pomme bien mûre, il lui vint à l’esprit l’épisode d’Adam et Eve, il écrasa le fruit et résolut de n’en jamais manger.

Bientôt, ses deux oncles, Hermias et Grégoire, vinrent lui proposer de sortir du monastère  pour se marier. Ce n’était pas particulièrement l’intention du jeune garçon, qui partit pour Jérusalem à l’accomplissement de ses dix-huit ans (457), où il fut reçu dans un monastère proche de la Ville Sainte.

A cette époque, on se disputait entre catholiques et monophysites ; l’atmosphère houleuse ne plaisait pas à Sabas, qui rejoignit une communauté proche de la Mer Morte. Il était fort, adroit, obéissant, savait fendre le bois, porter l’eau, conduire les mulets, sans jamais se plaindre : en somme, le frère idéal.

Lors du déplacement d’un confrère à Alexandrie, Sabas l’accompagna et retrouva ainsi ses parents. Son père lui offrit de s’enrôler dans l’armée : on imagine la réponse du jeune moine. Sabas repartit, en ne gardant que trois des vingt pièces d’or que lui donna son père, et les remit fidèlement à son abbé, en arrivant au monastère.

Bientôt, Sabas arriva à la trentaine et demanda à mener la vie érémitique au désert : on le lui permit, à condition qu’il vînt passer les samedis et dimanches avec la communauté. Le lundi, il partait avec une charge de branches de palmier et rapportait le samedi cinquante corbeilles tressées.

De 473 à 478, Sabas occupa la tour d’un certain Anthos, moine stylite qui venait de mourir. Puis il s’installa dans une grotte non loin de la Mer Morte : il accrocha une corde pour y monter et en descendre. Des Bédouins de passage voulurent y monter aussi, et furent tellement frappés de la frugalité de l’ermite, qu’ils lui apportèrent régulièrement du pain, du fromage et des dattes.

Bien sûr, les Bédouins ne purent s’empêcher de parler autour d’eux ; on vint voir Sabas, le consulter ; des moines voulurent se mettre sous sa conduite ; les grottes alentour se peuplèrent et abritèrent bientôt jusqu’à cent cinquante moines. C’est le début de la laure, à l’origine de nos monastères.

Or Sabas ne voulait pas de prêtres dans sa communauté : il fit construire non loin un oratoire pour permettre aux prêtres de passage de célébrer les Saints Mystères. En revanche, lors d’un mystérieux prodige, la montagne proche s’ouvrit et fit apparaître une grotte assez grande pour y célébrer la Liturgie : Sabas décida de faire célébrer la divine Liturgie les samedis et dimanches dans cette grotte «théoctiste» (faite par Dieu).

Les moines cependant se plaignirent de ne pouvoir être ordonnés prêtres. Le patriarche de Jérusalem enquêta soigneusement, les convoqua tous, et ordonna sur place Sabas lui-même.

Sabas apprit la mort de son père, et reçut bientôt sa mère, qui lui apportait son héritage, très important. Il le consacra à la construction d’un hospice et à l’établissement d’un grand jardin pour la subsistance des moines.

Les moines se multipliaient, la laure prit le nom de Grande Laure ; on essaima : ce fut le monastère de Castellion, puis le noviciat fut séparé un peu plus au nord.

Que devaient faire les novices ? - Apprendre le psautier, les règles de la psalmodie, la discipline monastique… et construire eux-mêmes leur cellule, quand ils étaient admis.

Sabas fut bientôt nommé supérieur de tous les ermites de Palestine. A la même époque vivait saint Théodose, qui fut nommé supérieur des cénobites. Il y eut entre Sabas et Théodose une profonde amitié ; ils se soutinrent dans la lutte pour défendre l’orthodoxie.

Sur l’amitié profonde entre Sabas et Jean le Silentiaire, voir au 7 décembre.

C’est ainsi que Sabas décréta que le groupe des Arméniens, qui s’étaient mis à ajouter au chant du Trisagion une formule monophysite, ne chanterait plus le Trisagion. Certains moines furent irréductibles. Aussi Sabas résolut, en 503, de se séparer de ses moines, sans doute aussi attiré par cette solitude qu’il chérissait et qu’il avait perdue pour s’occuper de la Laure : celle-ci comportait désormais deux églises, un four, une hôtellerie, un hôpital, des citernes…

Sabas se trouva une grotte à son goût, où demeurait cependant un lion. Quand celui-ci revint de sa tournée, il prit Sabas par le capuchon et voulut le mettre dehors, mais comme c’était l’heure de la prière, Sabas le pria d’attendre ; ensuite, le lion voulut reprendre son entreprise, mais Sabas lui dit : Ecoute. Nous sommes tous les deux des créatures de Dieu ; il y a de la place pour deux dans la grotte, mais si tu ne veux pas vivre avec moi, va-t-’en. Le lion partit.

Or, dès 503, Sabas fonda un nouveau monastère près du lac de Tibériade, où se regroupèrent bientôt de nouveaux novices. Mais le patriarche de Jérusalem le pria bientôt de revenir dans la Laure : en effet, des moines mécontents de Sabas, avaient prétendu que les lions avaient dévoré Sabas et demandé au patriarche un successeur… qui fut tout simplement Sabas : le patriarche leur intima l’ordre de lui obéir. 

Ceux qui se séparèrent alors, voulurent construire une nouvelle Laure, où ils furent bientôt dans la misère noire ; Sabas lui-même leur fit apporter des vivres.

Les luttes dogmatiques prirent un tour véhément jusque dans la Laure. L’autorité de Sabas et celle de Théodose fut toujours récompensée : l’empereur de Constantinople se rangea à leurs côtés, ainsi que le patriarche de Jérusalem. Un jour, dix mille moines muinis de bâtons, d’épées, de faux et de haches se présentèrent à Jérusalem pour s’opposer à l’entrée d’un partisan de l’hérésie.

Sabas, désormais nonagénaire, fit beaucoup de miracles, attestés par un témoin oculaire, auquel nous devons aussi les détails précis qui précèdent. Sabas fit venir de la nourriture en temps de famine, des orages en temps de sécheresse.

Les dernières années, il eut encore la force d’aller trouver l’empereur à Constantinople pour plaider - avec succès - la cause des chrétiens accusés faussement d’une insurrection.

Il visita une dernière fois les Lieux Saints de Jérusalem, puis s’alita dans sa cellule. Il réunit les frères, les invita à garder inviolablement les règles de la Laure, et se recueillit dans le silence et la prière. Il mourut le 5 décembre 532, âgé de quatre-vingt-treize ans. Saint Théodose était mort quatre ans plus tôt.

L’enterrement fut suivi par une grande foule d’évêques et de fidèles de toute la Palestine. Le tombeau de Sabas existe encore aujourd’hui, mais le corps lui-même a été transporté à Venise. La Grande Laure est maintenant le monastère de Saint-Sabas, dont les moines grecs assurent la perennité.

Saint Sabas fut appelé plein de l’esprit de Dieu, habitant de la Cité sainte, étoile du désert, patriarche des moines. Son culte s’est largement diffusé en Orient. A Rome une église lui est dédiée sur l’Aventin.

Le Martyrologe le commémore au 5 décembre.

 

 

Niels Stensen

1638-1686

 

Niels (Nicolas) est un grand savant danois, né le 11 janvier 1636 à Copenhague, dans une famille luthérienne. Son père, Steen Pedersen, était un orfèvre au service du roi de Danemark et mourut en 1644. Sa mère, Anne Nielsdatter, épousa un autre orfèvre.

Niels grandit dans un certain isolement, à cause d’une mystérieuse maladie.

Il fit ses études secondaires et universitaires en médecine à Copenhague, puis voyagea en Europe, rencontrant des médecins, des scientifiques renommés ; les voyages le passionnaient, il sillonna surtout les Pays-Bas, la France, l’Italie, l’Allemagne.

On comprend mieux, dès lors, pourquoi son nom ait été «traduit» en diverses langues : Nicolas Sténon en français, Niccolo` Stenone en italien, et aussi Nicolaus Steno (ou Stenonius) en latin.

En 1660, après être passé à Rostock puis Amsterdam, il commença des études de médecine à Leyde (Pays-Bas). Il fut en désaccord avec la thèse de Descartes, qui prétendait que les larmes étaient produites par le cerveau. Il fit des travaux sur la salive et son nom est resté encore aujourd’hui à propos du conduit de Stensen (ductus stenonianus). Il démontra aussi, contre Descartes, que le cœur est un muscle, et non l’origine de la chaleur humaine.

Puis il fut à Paris, Saumur, Bordeaux et Montpellier, rencontrant chaque fois d’illustres savants.

En 1665, il partit pour l’Italie ; il fut d’abord professeur d’anatomie à l’université de Padoue, puis gagna Florence, où ses études d’anatomie lui valurent le mécénat du grand-duc Ferdinando II de Medici, lequel lui donna un poste à l’hôpital, et le rapprocha d’un groupe de chercheurs, l’Accademia del Cimento, auquel il fut affilié. Niels rencontra le pape Alexandre VII à Rome, ainsi que Marcello Malpighi. 

Au retour, il eut l’occasion d’observer une procession de la Fête-Dieu et commença à se demander s’il avait la vraie Foi. Cette réflexion aboutit à sa conversion en 1667.

Mais Niels continua ses observations, avec un intérêt passionné pour trouver la vérité. Il se concentra sur le système musculaire et la contraction des muscles : il démontra que les muscles, en se contractant, changeaient de forme, mais pas de volume.

En 1666, des pêcheurs prirent près de Livourne un énorme requin, dont Niels étudia la tête et les dents, et en arriva à la conclusion que ces dents de requin ressemblaient énormément aux dents fossilisées retrouvées en montagne, qu’on appelait alors glossopètres. A cette occasion, il fit aussi d’autres observations qui aboutirent aujourd’hui à la théorie corpusculaire.

Son intérêt pour les fossiles le conduisit à étudier aussi les minéraux, les cristaux, les sédiments.

En 1669, nouvelle découverte à propos des cristaux de quartz : Niels remarqua que leurs faces forment toujours les mêmes angles entre elles, découverte qui marqua le début de la cristallographie moderne.

Niels énonça trois principes qui devinrent fondamentaux dans la sédimentologie et la stratigraphie : le principe de l’horizontalité primaire, de la superposition et de la continuité latérale, qu’on laissera à plus spécialistes le soin d’expliquer en lieux appropriés.

Mais Niels accordait une importance beaucoup plus grande encore à la religion, et se préoccupa beaucoup de trouver la Vérité, entre le luthéranisme où il avait grandi et le catholicisme qu’il rencontrait en Italie. Il orienta donc aussi ses recherches dans le domaine théologique, par la lecture des Pères de l’Eglise. Peu à peu il arriva à la conclusion que l’Eglise est vraiment vivante dans le catholicisme et il se convertit en 1667, le jour de la Toussaint.

Il fit encore des études sur les couches de la Terre, et établit que les couches plus profondes ne contenaient pas de fossiles (et donc dataient d’avant le déluge), tandis que les couches supérieures étaient riches en fossiles, donc postérieures au déluge dont parle la Bible.

En 1670, après avoir voyagé en Hongrie et en Autriche, Niels est à Amsterdam, où il rencontre d’autres scientifiques ; peu après, lors d’un discours à Copenhague, il prononce cette phrase célèbre : Merveilleuses sont les choses que l’on voit, bien plus celles que l’on perçoit et plus encore celles que l’on ignore.

En 1675, Niels est de nouveau à Florence, où il reprend ses recherches théologiques. Il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe le 13 avril 1675 dans l’église de l’Annonciation de Florence ; il a trente-sept ans. Il se montre très actif dans la Contre-Réforme. Sur la demande du duc de Hanovre, le pape Innocent XI le nomme Vicaire apostolique pour les missions nordiques.

En 1677, saint Grégoire Barbarigo (voir au 18 juin) le consacre évêque et il sera titulaire de Titiopolis. Mgr Stensen va maintenant partir pour les missions en pays luthériens. Il rencontre Leibniz, et le convainc de la réunification des Eglises. Niels reste à Hanovre jusqu’en 1680.

Il sera ensuite nommé évêque auxiliaire de Münster de 1680 à 1683, où il ne fut pas bien reçu, le prince étant luthérien, et la femme de celui-ci prenant en dérision la piété de l’évêque : il dut même vendre son anneau épiscopal et sa crosse pour survivre. Il se vit contraint de résilier sa charge. 

En 1684, le voilà à Hambourg où il étudie le cerveau et le système nerveux, mais doit passer à Schwerin où il est mieux reçu. Il change d’habitudes, affiche une pauvreté ascétique et se déplace dans une simple charrette, par tous les temps. Il maigrit, mangeant peu et jeûnant souvent au pain sec et à la bière.

Malade, il eut le désir de retourner en Italie ; mais il souffrait énormément de son ventre, qui gonflait de jour en jour, et décéda à Schwerin (Allemagne) le 5 décembre 1686, veille de la fête de son saint Patron, saint Nicolas de Myre.

Son corps fut transporté à Florence pour y être enseveli, sur la demande de Cosimo de’ Medici et de son entourage.

Niels Stensen a été proclamé Bienheureux en 1988.

 

Note. Les dates de la naissance et de la mort de Niels Stensen sont données ici selon le calendrier grégorien. On trouve parfois ces dates selon l’ancien calendrier (julien) : 1er janvier 1638 - 25 novembre 1686.

 

 

Filippo Rinaldi

1856-1931

 

Filippo naquit le 28 mai 1856 à Lu Monferrato (Alessandria, Piémont, Italie nord-ouest), huitième de neuf enfants.

Tout petit encore il fut remarqué par l’illustre don Giovanni Bosco, qui passait par ce village. On sait que Giovanni Bosco avec le don de la lecture dans les âmes : il eut l’inspiration de «voir» dans ce petit garçon une âme destinée à faire beaucoup de bien pour les âmes.

Le papa de Filippo envoya Filippo en 1866 au collège de Mirabello, tenu par les pères Salésiens, mais mystérieusement le garçon le quittera quelques mois après et, pendant des années, restera sur un refus obstiné de retourner à ce collège, même après que don Bosco lui ait écrit et se soit même déplacé en personne pour aller le persuader. 

On ne sait ce qui se passa dans le cœur du jeune garçon, mais cette attitude n’est pas surprenante et il ne faut pas s’en étonner, d’autant plus qu’un revirement est toujours possible, et c’est ce qui arriva : Filippo entrera de son plein gré au noviciat salésien de Sampierdarena, en 1877. Il avait vingt-et-un ans.

En 1880, il fit la profession.

En 1882, après une persévérante insistance de don Bosco pour le convaincre, Filippo reçut le sacerdoce, et se retrouva directeur de la maison de Mathi, un collège pour vocations adultes. 

Don Giovanni Bosco mourut en 1888 : don Rinaldi voulut se confesser encore une fois au Fondateur à qui il devait tant ; et don Bosco n’eut que la force de lui murmurer : Méditation !

L’immédiat successeur de don Bosco fut Michele Rua (voir au 6 avril), qui envoya don Rinaldo en Espagne pour consolider les fondations salésiennes. Don Rua lui dit alors : Il va falloir que tu résolves des histoires assez délicates.

Quelles furent ces histoires, on ne nous l’a pas dit précisément. Il reste que don Rinaldi donna un élan tout nouveau à l’œuvre salésienne espagnole.

De directeur du collège de Barcelone, il devint inspecteur pour l’Espagne et le Portugal, et fonda rien moins que seize maisons. Don Rua n’en revenait pas, et le nomma alors Préfet général de la congrégation, en quelque sorte le deuxième après le Supérieur.

Quand mourut don Rua (1910), l’élection du nouveau Supérieur se posa sur don Albera, qui confirma don Rinaldi à son poste de préfet.

En 1921, il fut élu Supérieur, troisième successeur de don Bosco. Don Rinaldi se révéla véritablement un géant de l’apostolat, fondant des maisons en terres de missions, des revues, des associations diverses, dont celle des anciens élèves salésiens. Il fonda l’institut séculier des Volontaires de don Bosco. Des centaines de salésiens partirent d’Italie dans toutes les directions. Lui-même voyagea beaucoup, et le pape Pie XI l’encouragea personnellement.

Il fut un nouveau don Bosco, avec une confiance illimitée en la Providence et en Marie Auxiliatrice. On a dit de lui qu’il ne lui manquait que le voix de don Bosco, tant il lui ressemblait par le zèle et la sainteté.

Don Rinaldi était en train de lire la vie de don Michele Rua, quand il mourut, à Turin, le 5 décembre 1931.

Il a été béatifié en 1990.

Crispina de Thagora

† 304

 

Crispina était une femme de famille noble, très riche, peut-être même un peu mondaine, mais fervente chrétienne. De son mariage, elle eut des fils.

Elle habitait Thagora (Numidie, auj. Taoura, Algérie).

Elle fut arrêtée et conduite au proconsul Anulinus, à Tebessa. Au terme d’un long interrogatoire, durant lequel Crispina ne faisait que répéter qu’elle n’adorait qu’un seul Dieu, le proconsul conclut :

Crispina s’obstine dans sa superstition indigne, et refuse de sacrifier à nos dieux ; selon les prescriptions divines de la loi d’Auguste, j’ordonne de la décapiter.

Crispina répondit : Je bénis Dieu qui daigne ainsi me délivrer de tes mains. Deo gratias !

Le récit poursuit : Elle fit le signe de croix sur son front et, tendant le cou, elle fut décapitée pour le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Honneur à lui dans les siècles des siècles, amen.

C’était le 4 décembre 304.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Crispina de Thagora au 5 décembre.

 

 

Sabas abbé

439-532

 

Sabas est une admirable figure de sainteté et de mortification volontairement acceptée.

Il naquit en 439 à Mutalasca près de Césarée de Cappadoce. Quand son père, Jean, un officier de l’armée impériale, dut partir pour Alexandrie avec son épouse Sophie, Sabas avait cinq ans : il fut confié par ses parents à son oncle maternel, Hermias, dont la femme, de mœurs légères, scandalisa Sabas au point qu’il s’enfuit chez un autre oncle, Grégoire, à trois milles de là.

Il se présenta bientôt au monastère de Flabiana, à vingt stades de Mutalasca, où on l’admit aussitôt malgré son jeune âge. Mais Sabas savait déjà se mortifier. Un jour qu’il avait cueilli une belle pomme bien mûre, il lui vint à l’esprit l’épisode d’Adam et Eve, il écrasa le fruit et résolut de n’en jamais manger.

Bientôt, ses deux oncles, Hermias et Grégoire, vinrent lui proposer de sortir du monastère pour se marier. Ce n’était pas particulièrement l’intention du jeune garçon, qui partit pour Jérusalem à l’accomplissement de ses dix-huit ans (457), où il fut reçu dans un monastère proche de la Ville Sainte.

A cette époque, on se disputait entre catholiques et monophysites ; l’atmosphère houleuse ne plaisait pas à Sabas, qui rejoignit une communauté proche de la Mer Morte. Il était fort, adroit, obéissant, savait fendre le bois, porter l’eau, conduire les mulets, sans jamais se plaindre : en somme, le frère idéal.

Lors du déplacement d’un confrère à Alexandrie, Sabas l’accompagna et retrouva ainsi ses parents. Son père lui offrit de s’enrôler dans l’armée : on imagine la réponse du jeune moine. Sabas repartit, en ne gardant que trois des vingt pièces d’or que lui donna son père, et les remit fidèlement à son abbé, en arrivant au monastère.

Bientôt, Sabas arriva à la trentaine et demanda à mener la vie érémitique au désert : on le lui permit, à condition qu’il vînt passer les samedis et dimanches avec la communauté. Le lundi, il partait avec une charge de branches de palmier et rapportait le samedi cinquante corbeilles tressées.

De 473 à 478, Sabas occupa la tour d’un certain Anthos, moine stylite qui venait de mourir. Puis il s’installa dans une grotte non loin de la Mer Morte : il accrocha une corde pour y monter et en descendre. Des Bédouins de passage voulurent y monter aussi, et furent tellement frappés de la frugalité de l’ermite, qu’ils lui apportèrent régulièrement du pain, du fromage et des dattes.

Bien sûr, les Bédouins ne purent s’empêcher de parler autour d’eux ; on vint voir Sabas, le consulter ; des moines voulurent se mettre sous sa conduite ; les grottes alentour se peuplèrent et abritèrent bientôt jusqu’à cent cinquante moines. C’est le début de la laure, à l’origine de nos monastères.

Or Sabas ne voulait pas de prêtres dans sa communauté : il fit construire non loin un oratoire pour permettre aux prêtres de passage de célébrer les Saints Mystères. En revanche, lors d’un mystérieux prodige, la montagne proche s’ouvrit et fit apparaître une grotte assez grande pour y célébrer la Liturgie : Sabas décida de faire célébrer la divine Liturgie les samedis et dimanches dans cette grotte «théoctiste» (faite par Dieu).

Les moines cependant se plaignirent de ne pouvoir être ordonnés prêtres. Le patriarche de Jérusalem enquêta soigneusement, les convoqua tous, et ordonna sur place Sabas lui-même.

Sabas apprit la mort de son père, et reçut bientôt sa mère, qui lui apportait son héritage, très important. Il le consacra à la construction d’un hospice et à l’établissement d’un grand jardin pour la subsistance des moines.

Les moines se multipliaient, la laure prit le nom de Grande Laure ; on essaima : ce fut le monastère de Castellion, puis le noviciat fut séparé un peu plus au nord.

Que devaient faire les novices ? - Apprendre le psautier, les règles de la psalmodie, la discipline monastique… et construire eux-mêmes leur cellule, quand ils étaient admis.

Sabas fut bientôt nommé supérieur de tous les ermites de Palestine. A la même époque vivait saint Théodose, qui fut nommé supérieur des cénobites. Il y eut entre Sabas et Théodose une profonde amitié ; ils se soutinrent dans la lutte pour défendre l’orthodoxie.

Sur l’amitié profonde entre Sabas et Jean le Silentiaire, v. 7 décembre.

C’est ainsi que Sabas décréta que le groupe des Arméniens, qui s’étaient mis à ajouter au chant du Trisagion une formule monophysite, ne chanterait plus le Trisagion. Certains moines furent irréductibles. Aussi Sabas résolut, en 503, de se séparer de ses moines, sans doute aussi attiré par cette solitude qu’il chérissait et qu’il avait perdue pour s’occuper de la Laure : celle-ci comportait désormais deux églises, un four, une hôtellerie, un hôpital, des citernes…

Sabas se trouva une grotte à son goût, où demeurait cependant un lion. Quand celui-ci revint de sa tournée, il prit Sabas par le capuchon et voulut le mettre dehors, mais comme c’était l’heure de la prière, Sabas le pria d’attendre ; ensuite, le lion voulut reprendre son entreprise, mais Sabas lui dit : Ecoute. Nous sommes tous les deux des créatures de Dieu ; il y a de la place pour deux dans la grotte, mais si tu ne veux pas vivre avec moi, va-t’en. Le lion partit.

Or, dès 503, Sabas fonda un nouveau monastère près du lac de Tibériade, où se regroupèrent bientôt de nouveaux novices. Mais le patriarche de Jérusalem le pria bientôt de revenir dans la Laure : en effet, des moines mécontents de Sabas, avaient prétendu que les lions avaient dévoré Sabas et demandé au patriarche un successeur… qui fut tout simplement Sabas : le patriarche leur intima l’ordre de lui obéir.

Ceux qui se séparèrent alors, voulurent construire une nouvelle Laure, où ils furent bientôt dans la misère noire ; Sabas lui-même leur fit apporter des vivres.

Les luttes dogmatiques prirent un tour véhément jusque dans la Laure. L’autorité de Sabas et celle de Théodose fut toujours récompensée : l’empereur de Constantinople se rangea à leurs côtés, ainsi que le patriarche de Jérusalem. Un jour, dix mille moines munis de bâtons, d’épées, de faux et de haches se présentèrent à Jérusalem pour s’opposer à l’entrée d’un partisan de l’hérésie.

Sabas, désormais nonagénaire, fit beaucoup de miracles, attestés par un témoin oculaire, auquel nous devons aussi les détails précis qui précèdent. Sabas fit venir de la nourriture en temps de famine, des orages en temps de sécheresse.

Les dernières années, il eut encore la force d’aller trouver l’empereur à Constantinople pour plaider - avec succès - la cause des chrétiens accusés faussement d’une insurrection.

Il visita une dernière fois les Lieux Saints de Jérusalem, puis s’alita dans sa cellule. Il réunit les frères, les invita à garder inviolablement les règles de la Laure, et se recueillit dans le silence et la prière. Il mourut le 5 décembre 532, âgé de quatre-vingt-treize ans. Saint Théodose était mort quatre ans plus tôt.

L’enterrement fut suivi par une grande foule d’évêques et de fidèles de toute la Palestine. Le tombeau de Sabas existe encore aujourd’hui, mais le corps lui-même a été transporté à Venise. La Grande Laure est maintenant le monastère de Saint-Sabas, dont les moines grecs assurent la perennité.

Saint Sabas fut appelé plein de l’esprit de Dieu, habitant de la Cité sainte, étoile du désert, patriarche des moines. Son culte s’est largement diffusé en Orient. A Rome une église lui est dédiée sur l’Aventin.

Le Martyrologe le commémore au 5 décembre.

 

Lucido d’Aquara

960-1038

 

Lucido naquit vers 960 à Aquara (Salerno, Campanie, Italie SO).

A quinze ans, il entra à l’abbaye de Saint-Pierre, proche d’Aquara.

Le prince Guaimario IV de Salerno le prit bientôt comme conseiller.

Lucido intégra ensuite l’abbaye bénédictine de Monte Cassino, puis celle de La Cava de’ Tirreni.

Il fonda le monastère Sainte-Marie de l’Albaneta.

Il mourut en 1038 et son culte fut reconnu en 1880.

Saint Lucido d’Aquara est maintenant commémoré le 5 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gérald de Braga

? -1109

 

Gérald naquit à Cahors (Lot) au 11e siècle, de parents nobles qui le placèrent encore enfant à l’abbaye bénédictine de Moissac.

Ce fut un excellent élève, qui apprit assidûment la musique, la grammaire, la littérature. Il devint bibliothécaire pendant de longues années, assurant des conférences spirituelles au chapitre, dirigeant le chant au chœur, et donnant des leçons à ceux qui en avaient besoin.

Il devint prieur à Toulouse, puis fut appelé par l’archevêque de Tolède comme maître de chapelle pour sa cathédrale, ce à quoi l’abbé de Moissac consentit sans difficulté.

Pendant ce temps, le diocèse de Braga (alors en Espagne, auj. Portugal) connaissait une crise, car l’archevêque de Tolède refusait d’y installer un évêque autre que lui-même ; mais quand les clercs de Braga lui proposèrent d’élire Gérald, il ne put s’y opposer, tant la renommée de celui-ci était déjà grande.

Gérald fut donc sacré évêque en 1095, et se mit courageusement au travail, pour relever son diocèse, réorganiser les domaines ecclésiastiques, instruire son clergé.

Il fit deux fois le voyage de Rome, en 1100 et 1103, et il fut nommé métropolite pour toute la région.

Il se préoccupa de faire admettre les rites liturgiques romains.

La tâche ne fut pas toujours facile et Gérald recourut parfois aux mesures fortes. Trois seigneurs osaient vivre effrontément dans l’inceste et furent pour cela excommuniés ; l’un se repentit, mais les deux autres se joignirent aux Maures encore présents et combattirent les Chrétiens ; l’un mourut au combat, l’autre termina ses jours misérablement au milieu des ennemis du Christ.

Il y eut des interventions plus pacifiques, mais non moins radicales. Un dignitaire ecclésiastique en déplacement sur sa mule fut poursuivi par deux intriguants (des moines, à ce qu’il paraît), à cheval ; il invoqua son évêque Gérald, et la mule hâta si bien le pas que les deux chevaux ne purent la rattrapper. Un noble, réprimandé par Gérald, proposa cette forme de «jugement» : l’un et l’autre prieraient le Christ et la Vierge que celui qui était dans son tort mourrait dans l’année ; ce fut le noble qui mourut.

Il y eut d’autres prodiges du vivant de l’évêque, et aussi après sa mort. 

Insouciant de sa santé, Gérald se préoccupait de visiter tout son diocèse et de célébrer la dédicace des nouvelles églises. Après celle de Bornos, il dut s’aliter. Il demanda à être posé sur la cendre. Son diacre eut la vision des anges qui préparaient la couronne de Gérald pour tel prochain jour. Le jour-dit, Gérald intima au Démon l’ordre de se retirer, bénit ses disciples, entendit la messe et communia, puis s’endormit dans le Seigneur, le 5 décembre 1109, comme l’avaient annoncé les anges.

Gérald fut très vite honoré comme Saint, ainsi que le mentionne le Martyrologe au 5 décembre.

De la cathédrale primitive, commencée en 1089, il ne reste aujourd’hui que le portail sud, de style roman. Le reste a été modifié ou ajouté, en style gothique et baroque.

 

 

Bartolomeo Fanti

1428-1495

 

Bartolomeo était natif de Mantoue (Italie N).

A dix-sept ans, il entra chez les Carmes.

Grand prédicateur, il fonda une confraternité de Notre-Dame du Mont-Carmel pour les fidèles, dont il fut l’aumônier pendant plus de trente ans.

Particulièrement attaché au Saint-Sacrement et à la Très Sainte Vierge, il en développa la dévotion, faisant brûler devant le Tabernacle et devant les images de Notre-Dame des lampes à huile.

Avec de l’huile recueillie de ces lampes, il aurait obtenu des guérisons.

Un de ses grands mérites fut d’avoir guidé dans le chemin de la sainteté Battista Spagnoli, qui devint le maître général des Carmes (v. 20 mars).

Bartolomeo mourut le 5 décembre 1495 et son corps est resté intact.

Son culte fut approuvé en 1909.

 

 

John Almond

1577-1612

 

Né vers 1577 à Allerton (Lancashire, Angleterre), il y passa son enfance, puis fut à Much-Woolton. Il resta en Irlande jusqu’à sa majorité et, à vingt ans, vint au Collège Anglais de Rome.

Il y acheva de brillantes études de philosophie et de théologie, avec les vives félicitations du cardinal Baronius, qui présidait la cérémonie de son doctorat.

Ordonné prêtre, c’était un ennemi du péché, un homme exemplaire, doué d’un vif esprit de compréhension, précis dans ses idées et ses réponses, profondément modeste, rempli de courage, prêt à souffrir pour le Christ.

Il vécut deux arrestations, en 1608 et 1612. En novembre 1612, sept prêtres s’étaient échappés, provoquant encore plus le zèle persécuteur de l’évêque protestant de Londres, qui haïssait particulièrment John Almond.

Le prêtre fut martyrisé le 5 décembre 1612 à Tyburn (Londres), en prononçant le saint Nom de Jésus.

Béatifié en 1929, il fut canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

Niels Stensen

1638-1686

 

Niels (Nicolas) est un grand savant danois, né le 11 janvier 1638 à Copenhague, dans une famille luthérienne. Son père, Steen Pedersen, était un orfèvre au service du roi de Danemark et mourut en 1644. Sa mère, Anne Nielsdatter, épousa un autre orfèvre.

Niels grandit dans un certain isolement, à cause d’une mystérieuse maladie.

Il fit ses études secondaires et universitaires en médecine à Copenhague, puis voyagea en Europe, rencontrant des médecins, des scientifiques renommés ; les voyages le passionnaient, il sillonna surtout les Pays-Bas, la France, l’Italie, l’Allemagne.

On comprend mieux, dès lors, pourquoi son nom ait été «traduit» en diverses langues : Nicolas Sténon en français, Niccolò Stenone en italien, et aussi Nicolaus Steno (ou Stenonius) en latin.

En 1660, après être passé à Rostock puis Amsterdam, il commença des études de médecine à Leyde (Pays-Bas). Il fut en désaccord avec la thèse de Descartes, qui prétendait que les larmes étaient produites par le cerveau. Il fit des travaux sur la salive et son nom est resté encore aujourd’hui à propos du conduit de Stensen (ductus stenonianus). Il démontra aussi, contre Descartes, que le cœur est un muscle, et non l’origine de la chaleur humaine.

Puis il fut à Paris, Saumur, Bordeaux et Montpellier, rencontrant chaque fois d’illustres savants.

En 1665, il partit pour l’Italie ; il fut d’abord professeur d’anatomie à l’université de Padoue, puis gagna Florence, où ses études d’anatomie lui valurent le mécénat du grand-duc Ferdinando II de Medici, lequel lui donna un poste à l’hôpital, et le rapprocha d’un groupe de chercheurs, l’Accademia del Cimento, auquel il fut affilié. Niels rencontra le pape Alexandre VII à Rome, ainsi que Marcello Malpighi.

Au retour, il eut l’occasion d’observer une procession de la Fête-Dieu et commença à se demander s’il avait la vraie Foi. Cette réflexion aboutit à sa conversion en 1667.

Mais Niels continua ses observations, avec un intérêt passionné pour trouver la vérité. Il se concentra sur le système musculaire et la contraction des muscles : il démontra que les muscles, en se contractant, changeaient de forme, mais pas de volume.

En 1666, des pêcheurs prirent près de Livourne un énorme requin, dont Niels étudia la tête et les dents, et en arriva à la conclusion que ces dents de requin ressemblaient énormément aux dents fossilisées retrouvées en montagne, qu’on appelait alors glossopètres. A cette occasion, il fit aussi d’autres observations qui aboutirent aujourd’hui à la théorie corpusculaire.

Son intérêt pour les fossiles le conduisit à étudier aussi les minéraux, les cristaux, les sédiments.

En 1669, nouvelle découverte à propos des cristaux de quartz : Niels remarqua que leurs faces forment toujours les mêmes angles entre elles, découverte qui marqua le début de la cristallographie moderne.

Niels énonça trois principes qui devinrent fondamentaux dans la sédimentologie et la stratigraphie : le principe de l’horizontalité primaire, de la superposition et de la continuité latérale, qu’on laissera à plus spécialistes le soin d’expliquer en lieux appropriés.

Mais Niels accordait une importance beaucoup plus grande encore à la religion, et se préoccupa beaucoup de trouver la Vérité, entre le luthéranisme où il avait grandi et le catholicisme qu’il rencontrait en Italie. Il orienta donc aussi ses recherches dans le domaine théologique, par la lecture des Pères de l’Eglise. Peu à peu il arriva à la conclusion que l’Eglise est vraiment vivante dans le catholicisme et il se convertit en 1667, le jour de la Toussaint.

Il fit encore des études sur les couches de la Terre, et établit que les couches plus profondes ne contenaient pas de fossiles (et donc dataient d’avant le déluge), tandis que les couches supérieures étaient riches en fossiles, donc postérieures au déluge dont parle la Bible.

En 1670, après avoir voyagé en Hongrie et en Autriche, Niels est à Amsterdam, où il rencontre d’autres scientifiques ; peu après, lors d’un discours à Copenhague, il prononce cette phrase célèbre : Merveilleuses sont les choses que l’on voit, bien plus celles que l’on perçoit et plus encore celles que l’on ignore.

En 1675, Niels est de nouveau à Florence, où il reprend ses recherches théologiques. Il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe le 13 avril 1675 dans l’église de l’Annonciation de Florence ; il a trente-sept ans. Il se montre très actif dans la Contre-Réforme. Sur la demande du duc de Hanovre, le pape Innocent XI le nomme Vicaire apostolique pour les missions nordiques.

En 1677, saint Grégoire Barbarigo (v. 18 juin) le consacre évêque et il sera titulaire de Titiopolis. Mgr Stensen va maintenant partir pour les missions en pays luthériens. Il rencontre Leibniz, et le convainc de la réunification des Eglises. Niels reste à Hanovre jusqu’en 1680.

Il sera ensuite nommé évêque auxiliaire de Münster de 1680 à 1683, où il ne fut pas bien reçu, le prince étant luthérien, et la femme de celui-ci prenant en dérision la piété de l’évêque : il dut même vendre son anneau épiscopal et sa crosse pour survivre. Il se vit contraint de résilier sa charge.

En 1684, le voilà à Hambourg où il étudie le cerveau et le système nerveux, mais doit passer à Schwerin où il est mieux reçu. Il change d’habitudes, affiche une pauvreté ascétique et se déplace dans une simple charrette, par tous les temps. Il maigrit, mangeant peu et jeûnant souvent au pain sec et à la bière.

Malade, il eut le désir de retourner en Italie ; mais il souffrait énormément de son ventre, qui gonflait de jour en jour, et décéda à Schwerin (Allemagne) le 5 décembre 1686, veille de la fête de son saint Patron, saint Nicolas de Myre.

Son corps fut transporté à Florence pour y être enseveli, sur la demande de Cosimo de’ Medici et de son entourage.

Niels Stensen a été proclamé Bienheureux en 1988.

 

Note. Les dates de la naissance et de la mort de Niels Stensen sont données ici selon le calendrier grégorien. On trouve parfois ces dates selon l’ancien calendrier (julien) : 1er janvier 1638 - 25 novembre 1686.

 

 

Gim Gang-i Simon

1765-1815

 

Gim Gang-i Simon est un laïc coréen né vers 1765 à Seosan (Chungcheong-do, Corée S).

Il mourut en prison à Wonju (Ganngwon-do) le 5 décembre 1815 et fut béatifié en 2014.

 

 

Yi Bong-geum Anastasia

1827-1839

 

Yi Bong-geum Anastasia est une jeune adolescente coréenne née en 1827.

Elle fut pendue alors qu’elle n’avait qu’une douzaine d’années, à Jeonju (Jeolla-do) le 5 ou le 6 décembre 1839 et béatifiée en 2014.

 

 

Filippo Rinaldi

1856-1931

 

Filippo naquit le 28 mai 1856 à Lu Monferrato (Alessandria, Piémont, Italie NO), huitième de neuf enfants.

Tout petit encore il fut remarqué par l’illustre don Giovanni Bosco (v. 31 janvier), qui passait par ce village. On sait que Giovanni Bosco avait le don de la lecture dans les âmes : il eut l’inspiration de «voir» dans ce petit garçon une âme destinée à faire beaucoup de bien pour les âmes.

Le papa de Filippo envoya Filippo en 1866 au collège de Mirabello, tenu par les pères Salésiens, mais mystérieusement le garçon le quittera quelques mois après et, pendant des années, restera sur un refus obstiné de retourner à ce collège, même après que don Bosco lui ait écrit et se soit même déplacé en personne pour aller le persuader.

On ne sait ce qui se passa dans le cœur du jeune garçon, mais cette attitude n’est pas surprenante et il ne faut pas s’en étonner, d’autant plus qu’un revirement est toujours possible, et c’est ce qui arriva : Filippo entrera de son plein gré au noviciat salésien de Sampierdarena, en 1877. Il avait vingt-et-un ans.

En 1880, il fit la profession.

En 1882, après une persévérante insistance de don Bosco pour le convaincre, Filippo reçut le sacerdoce, et se retrouva directeur de la maison de Mathi, un collège pour vocations adultes.

Don Giovanni Bosco mourut en 1888 : don Rinaldi voulut se confesser encore une fois au Fondateur à qui il devait tant ; et don Bosco n’eut que la force de lui murmurer : Méditation !

L’immédiat successeur de don Bosco fut Michele Rua (v. 6 avril), qui envoya don Rinaldo en Espagne pour consolider les fondations salésiennes. Don Rua lui dit alors : Il va falloir que tu résolves des histoires assez délicates.

Quelles furent ces histoires, on ne nous l’a pas dit précisément. Il reste que don Rinaldi donna un élan tout nouveau à l’œuvre salésienne espagnole.

De directeur du collège de Barcelone, il devint inspecteur pour l’Espagne et le Portugal, et fonda rien moins que seize maisons. Don Rua n’en revenait pas, et le nomma alors Préfet général de la congrégation, en quelque sorte le deuxième après le Supérieur.

Quand mourut don Rua (1910), l’élection du nouveau Supérieur se posa sur don Albera, qui confirma don Rinaldi à son poste de préfet.

En 1921, il fut élu Supérieur, troisième successeur de don Bosco. Don Rinaldi se révéla véritablement un géant de l’apostolat, fondant des maisons en terres de missions, des revues, des associations diverses, dont celle des anciens élèves salésiens. Il fonda l’institut séculier des Volontaires de don Bosco. Des centaines de salésiens partirent d’Italie dans toutes les directions. Lui-même voyagea beaucoup, et le pape Pie XI l’encouragea personnellement.

Il fut un nouveau don Bosco, avec une confiance illimitée en la Providence et en Marie Auxiliatrice. On a dit de lui qu’il ne lui manquait que la voix de don Bosco, tant il lui ressemblait par le zèle et la sainteté.

Don Rinaldi était en train de lire la vie de don Michele Rua, quand il mourut, à Turin, le 5 décembre 1931.

Il a été béatifié en 1990.

Joaquín Jovaní Marín

1874-1936

 

Joaquín vint au monde le 16 octobre 1874 à San Mateu (Castellón, Espagne), de parents très chrétiens qui vinrent s’installer à Benicarló.

L’adolescent étudia au séminaire de Tortosa, puis de Toledo, où il passa la licence en théologie.

Après avoir été ordonné prêtre en 1898, il entra dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers Diocésains du Sacré-Cœur de Jésus.

Il occupa différents postes au séminaire de Tolède, y fut directeur du collège San José, puis directeur à Almería, administrateur puis recteur du Séminaire Pontifical Espagnol à Rome.

Revenu en Espagne, il fut professeur au séminaire de Barcelone et recteur du séminaire de Tarragona.

En 1927, il fut élu supérieur général de sa congrégation, jusqu’en 1933.

En 1931, il écrivait déjà : Pour le moment, tout reste en paix, mais dans quelques mois, quand les gens s’apercevront qu’on les aura trompés dans leurs espérances avec des discours infâmes, qu’arrivera-t-il ? Je ne cherche même pas à y penser, sinon à vivre chaque jour comme le veut la Divine Providence. C’est maintenant que nous avons besoin d’une vie de foi !

En 1934, il laissa Tarragona ; en 1936, il se trouvait au séminaire de La Seu d’Urgell, pour quelques leçons avec les séminaristes plus anciens ; son cousin, Vicente, était avec lui. 

Il écrivit à cette époque : Dieu seul sait ce qui nous attend pour cette année. La marée rouge semble s’étaler. Arriverons-nous à la fin de l’angoisse ? Nous sommes dans les mains de Dieu.

Le 25 juillet 1936, pendant le chant des vêpres, les miliciens entrèrent dans la chapelle et arrêtèrent prêtres et séminaristes. Ils proposèrent aux Supérieurs de partir pour Andorre, mais ceux-ci ne voulaient pas abandonner les jeunes.

Le 26 juillet, un autobus conduisit tout le monde à Tarragona, sans omettre de leur confisquer tout ce qu’ils avaient sur eux.

A Tarragona, don Joaquín fut libéré ; il se réfugia quelques jours chez un ami où il put célébrer la messe. Mais le 2 août, tout un groupe de miliciens vint l’appeler. Dieu soit loué, voici l’heure, répondit le prêtre.

Interrogé, il répondit : Je suis prêtre, et recteur du séminaire de Tarragona. On le conduisit au Comité. Le soir, il fut conduit au Château de Pilate.

Don Joaquín reçut la visite d’un bon chrétien, dont l’épouse était la cousine de Federico Domingo, ce dernier étant le frère du ministre Marcelino Domingo. Grâce à Federico, Joaquín put sortir de prison. Muni d’un passeport pour la France, il quitta la pension avec son cousin Vicente, et partit en voiture, tandis que dans cette pension demeuraient encore d’autres prêtres.

Une soixantaine de militiens intervinrent et arrêtèrent tous les occupants. Sur ces entrefaîtes, la voiture revint, car d’autres miliciens avaient obligé les voyageurs à rebrousser chemin. Ils furent donc arrêtés à leur tour.

Tous les prisonniers furent emmenés à la tchéka San Elías. Ils y restèrent encore plus de quatre mois.

Il eut l’occasion de dire : Je reste tranquille, parce que l’unique chose qu’ils peuvent me prendre, c’est la vie, mais j’en espère une meilleure.

Le 5 décembre 1936, don Joaquín et don Vicente furent emmenés au cimetière de Montcada i Reixac, où ils reçurent la palme du martyre.

Ils furent béatifiés en 2013.

 

 

Anunciación Peña Rodríguez

1900-1936

 

Anunciación vit le jour le 23 mars 1900 à Ruanales (Santander, Espagne) et fut baptisée le 25 mars, fête de l’Annonciation, d’où son prénom.

Jeune encore, elle fut orpheline de sa mère, ce qui l’obligea à travailler durement dès sa jeunesse.

En 1924, elle entra dans la congrégation des Servantes de Marie, Ministres des Malades, dans la maison de Tudela, et commença le noviciat à Madrid.

En 1925, elle reçut l’habit et prit le nom de Agustina. Elle fit les premiers vœux en 1927.

L’unique maison où elle exerça son activité fut Pozuelo de Alarcón (Madrid), où elle prononça les vœux perpétuels en 1933.

Elle s’appliqua à toutes les tâches quotidiennes qu’on lui confia et, quand elle avait un moment de libre, elle se recueillait devant le Saint-Sacrement.

C’est elle qui fut chargée spécialement de veiller sur la Sœur Aurelia, la doyenne, durant ses dernières années et jusqu’à son martyre.

Lors de l’explosion de la révolution en juillet 1936, il fallut évacuer la maison de toute urgence. Les Sœurs trouvèrent un accueil dans des familles qu’elles connaissaient, mais elles étaient étroitement surveillées. Toutefois, les miliciens imposèrent à la sœur Agustina de se séparer des autres, et elle se réfugia dans une autre famille à Las Rozas. On l’arrêta tout de même, l’accusant de deux crimes : être religieuse et avoir été vue en train de prier.

Elle fut martyrisée dès le 5 décembre, tandis que Mère M.Aurelia et ses deux autres Compagnes, furent martyrisées, suppose-t-on, à Aravaca (Madrid), dans la nuit du 6 au 7 décembre 1936.

Elles ont été béatifiées en 2013.

 

 

Vicente Jovaní Ávila

1902-1936

 

Vicente vint au monde le 5 décembre 1902 à Benicarló (Castellón, Espagne).

C’est un jeune cousin de Joaquín, martyrisé le même jour au même endroit.

Il entra dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers Diocésains du Sacré-Cœur de Jésus et fut ordonné prêtre.

Ayant rejoint son cousin Joaquín Jovaní (v. ce même jour), il en partagea les vicissitudes, les démarches, les arrestations, les interrogatoires, la longue prison pendant plus de quatre mois.

Il eut cette réflexion : Ils peuvent nous tuer, nous sommes bien préparés pour mourir.

Il reçut la palme du martyre à Montcada (Barcelone) le 5 décembre 1936, jour de son anniversaire, et fut béatifié en 2013.

Narcyz Putz

1877-1942

 

Né le 28 octobre 1877 à Sierakow, Narcyz était le fils d’un aubergiste, Wladyslaw, et de Josepha Brodniewiczow. Il reçut le baptême le 25 novembre 1877.

Il fréquenta le collège et le lycée à Sainte-Marie-Madeleine de Poznan et passa son baccalauréat en 1898. Puis il entra au séminaire à Poznan et Gniezno, et reçut l’ordination sacerdotale en 1901.

Il reçut plusieurs postes successifs : administrateur à Boruszynie, vicaire à Obrzycko, à Szamotuly, à Wronki ; curé à Ludzisku.

Il était très actif ; il participait activement à diverses associations polonaises. Avant la première Guerre mondiale, il prit part au mouvement coopératif dans Szamotuly et voyagea en Allemagne, où il soutenait l’Union des Polonais.

A partir de 1920, il fut administrateur à Bydgoszcz, et, quand fut érigée la nouvelle paroisse du Sacré-Cœur, il en fut le curé.

Son action principale était de «poloniser» cette paroisse, où une population polonaise avait pris la place de l’ancienne population allemande ; il rendit visite aux familles polonaise et supprima les homélies en allemand.

Dans son attention pour les enfants, il organisa avec d’autres responsables la ferme de Jastrzebiec (près de Bydgoszcz), dont purent bénéficier près de deux-cents enfants durant l’été 1924.

Dès 1920, il eut des responsabilités diverses au sein même du conseil municipal, dans la comptabilité, et pour tout ce qui concernait la formation culturelle : bibliothèque, théâtre, école.

Le père Narcyz fut appelé à des charges plus importantes encore : en 1925 il fut nommé curé à Poznan, où il s’occupa de l’embellissement de l’église Saint-Adalbert ; à partir de 1930, il reçut d’autres charges importantes à la curie, fut nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Poznan, membre du conseil d’administration du diocèse, responsable de l’éducation religieuse dans les établissements du diocèse.

Infatigable, il présida l’association sacerdotale Unitas, participa à des réunions de lutte contre la franc-maçonnerie, s’impliqua dans la rédaction de divers magazines paroissiaux, et comme cela ne lui suffisait pas, il fit aussi partie du Conseil municipal de Poznan, où il fut chargé des finances, de l’aménagement des jardins municipaux, et de l’administration de la propriété Naramowicach. Depuis 1916, il fut aussi membre de la Société des Amis de la Science à Poznan.

Au moment de l’invasion allemande (1939), il se trouvait à Varsovie, où il fut arrêté le 4 octobre. Conduit dans un premier temps à Pawiak, il fut relâché après deux semaines, mais de nouveau arrêté à Poznan le 9 novembre et emprisonné au Fort VII : durant son calvaire, il subira le harcèlement, la torture, sans jamais priver ses compagnons de prison de son exemple de patience et de soutien moral.

Le 24 avril 1940, il fit partie du premier convoi à destination de Dachau. Le 6 juin, on le mit dans le camp de Gusen, pour travailler aux carrières et à la construction du camp. Il souffrit  beaucoup, surtout parce qu’il n’avait qu’un rein. Il organisa clandestinement la prière avec les codétenus, s’efforçant d’élever leur esprit. 

Revenu à Dachau, le 8 décembre 1940, il fut affecté aux plantations, puis à la bonneterie. Son numéro matricule fut 22064. 

Malade, il mourut à l’infirmerie le 5 décembre 1942, officiellement des suites d’une pneumonie. Certaines sources affirment qu’on lui aurait injecté de l’essence. Son corps sera ensuite brûlé dans le four crématoire du camp.

 

Narcyz Putz fait partie des cent-huit Martyrs polonais béatifiés en 1999.

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4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 00:00

04 DÉCEMBRE

 

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Ste Barbara, vierge martyre difficile à localiser (Nicomédie ?), invoquée contre la mort subite, donc contre la foudre et les orages, donc patronne des artificiers, des mineurs, des pompiers, et aussi des brossiers (qui travaillaient avec des “barbes” de chèvres).

III.

S Heraclas, évêque en Alexandrie, assistant d'Origène à l'école de cette ville.

IV.

S Meletios, évêque à Sebastoupoleos.

V.

S Felix, évêque à Bologne ; il assista s.Ambroise à sa mort.

VII.

S Apre, prêtre en Maurienne, ermite.

Ste Bertoare, abbesse à Bourges où elle aurait fondé un monastère colombanien.

S Siran, abbé à Méobecq et Longoritus ; son père fut évêque à Tours.

Ste Ada, abbesse bénédictine au Mans. 

VIII.

S Jean de Damas, docteur de l'Eglise ; grand vizir qu'il était, il défendit le culte des saintes Images et se fit moine ; la Sainte Vierge lui remit la main que le calife lui avait fait couper.

SS Théophane, Jacques, Papias, Stratégios, Léon et Thomas, martyrs à Constantinople, durant la persécution iconoclaste.

S Sola, ermite anglais installé à Solnhofen ; son âne mordit à mort un loup qui allait s'attaquer à un troupeau de brebis.

IX.

S Ioannis, évêque à Polybote, surnommé le Thaumaturge.

XI.

S Anno, évêque à Cologne et chancelier d'empire ; il fit reconnaître le pape légitime Alexandre II contre l'antipape élu par la cour allemande. 

S Osmond, évêque à Salisbury, d'origine normande ; ses réformes gagnèrent toute l'Angleterre, l'Irlande, le Pays de Galles.  

XII.

S Bernardo de Parme, abbé à San Salvi puis Vallombreuse, évêque à Parme, cardinal, il travailla à la pacification des villes d'Italie et souffrit beaucoup de l'empereur Henri V.

XIII.

Bse Marie de Saint-Martin, veuve et moniale à Pise ; d'entente avec son mari, ils vécurent dans la chasteté après la guérison de celui-ci et entrèrent tous deux dans les ordres.

B Piero Tecelano "Pettinario", tertiaire franciscain à Sienne, célèbre pour son humilité et son silence.

XVII.

B Ioannes Hara Mondo, laïc japonais martyr, béatifié en 2008.

Bx Francisco Gálvez, Girolamo de Angelis et Simon Enpō, martyrs au Japon ; Francisco était franciscain espagnol, Girolamo jésuite sicilien, tous deux prêtres ; Simon, avait, à seize ans, imité un bonze dans sa conversion au christianisme et secondait les Jésuites comme catéchiste, puis fut jésuite lui-même.

XIX.

B Adolf Kolping, le Don Bosco allemand à Cologne, béatifié en 1991.

XX.

S Giovanni Calabria (1873-1954), orphelin de père à douze ans, voué aux pauvres grâce à sa Pieuse Union pour l'assistance aux malades pauvres ; prêtre à Vérone, il fonda divers instituts : la "Casa Buoni Fanciulli" (Maison des Bons Enfants), la double famille des Pauvres Serviteurs (Servantes) de la Divine Providence et pour les laïcs la Famille des frères externes ; béatifié en 1988, canonisé en 1999.

Bx Martyrs espagnols en 1936, béatifiés en 2014 :

- Cisterciens : à Santander, les convers Francisco de la Vega González, Jacinto García Chicote, Robustiano Mata Ubierna, Eulogio Álvarez López, Ezequiel Álvaro de la Fuente (*1868, 1891, 1908, 1916, 1917).

Ioannes Hara Mondo no Suke

? - 1623

 

Ioannes était un noble samouraï japonais, né à Usui (Chiba, Japon) à une date inconnue.

Il faisait partie du Tiers-ordre franciscain, dans le diocèse de Tokyo.

Son martyre eut lieu le 4 décembre 1623 à Shinagawa (Tokyo) : crucifié, mutilé, il fut brûlé alors qu’il respirait encore.

Il a été béatifié en 2008 parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais de la même époque.

 

 

Adolf Kolping

1813-1865

 

Quatrième des cinq enfants de Peter et de Anna Maria Zurheyden, Adolf naquit à Kerpen (Cologne) le 8 décembre 1813. Sa mère mourra en 1833, son père en 1845.

Le papa travaillait chez un paysan comme berger, et l’on vivait dans la pauvreté, mais on était heureux. On retrouvera plus tard la famille de ce paysan dans la vie d’Adolf. Quand Adolf eut terminé l’école du village (1820-1826), son père l’orienta vers le métier de cordonnier. 

Adolf travailla de 1829 à 1832 comme cordonnier à Sindort, Düren et Lechenich, enfin Cologne, dans un important atelier.

Il aurait pu se marier là, mais il refusa et changea de place. Il avait été très frappé par les difficiles conditions de vie des ouvriers et des artisans. C’est aussi à ce moment que mourut sa mère (1833).

Puis, vers vingt-deux ans, il fut malade pendant environ deux années et dut s’arrêter de travailler. Il avait le temps de méditer et de prendre une sage décision. A vingt-quatre ans, il entra courageusement au lycée (Marzellengymnasium) à Cologne, dans le but de pouvoir s’orienter vers le sacerdoce. Auparavant, il s’ingénia à étudier le latin qui, à l’époque, était incontournable.

Ses efforts furent récompensés : trois ans et demi après son entrée, il passa avec succès le baccalauréat (1841)

Il a donc vingt-huit ans quand il demande son admission au séminaire : séminaire des vocations tardives (Münich, 1841-1842 ; Bonn, 1842-1844), enfin le grand séminaire de Cologne pour la théologie.

On se demandera avec justesse comment le pauvre Adolf put payer sa pension pendant toutes ces années de formation. La Providence l’aida, à travers plusieurs personnes généreuses, en particulier une des filles du paysan chez qui travaillait le père d’Adolf : elle avait fait le vœu d’aider un étudiant en théologie.

Adolf fut finalement ordonné prêtre le 13 avril 1845, à trente-deux ans, le lendemain même de la mort de son cher Papa. Quelle épreuve !

Son premier poste fut Elberfeld (Wuppertal), où il était chapelain et professeur de religion. Il se rendit compte, comme précédemment à Cologne, de la même situation sociale des ouvriers, qui vivaient dans une réelle pauvreté, pour un travail exténuant, ce qui n’aidait pas les jeunes apprentis à avoir beaucoup d’espérance pour le lendemain.

Or, en 1847, il reçut la présidence d’une Association catholique qui cherchait à venir en aide à ses membres de façon spirituelle, morale et spirituelle. Il voulut implanter cette association à Elberfeld, mais, convaincu qu’elle ne pouvait s’étendre que dans une grande ville, il demanda à être déplacé à Cologne même.

C’est ainsi qu’il fut nommé vicaire à la cathédrale de Cologne en 1849 ; sans attendre, il donna naissance, avec six autres ouvriers, à l’Association des Ouvriers de Cologne (Kölner Gesellenverein), dans la Kolumbaschule : un an après, l’Association comptait déjà plus de cinq cents adhérents.

Très vite le concept s’étendit à d’autres villes : à la mort d’Adolf en 1865, il y aura plus de quatre-cents associations, avec vingt-quatre mille adhérents.

En 1850, Adolf réunit les trois associations d’Elberfeld, Cologne et Düsseldorf en une seule association : le Cercle Rhénan des Ouvriers (Rheinischer Gesellenbund), qui prit un an après le nom de Union Catholique des Ouvriers (Katholischer Gesellenverein), pour pouvoir étendre son influence au-delà du Rhin. C’était là l’embryon de l’actuelle Œuvre de Kolping, qui est internationale.

La conviction d’Adolf Kolping était que, pour aider ces ouvriers «ambulants», il leur fallait une sorte de «famille», car seule la famille peut offrir à ses enfants une bonne formation morale et chrétienne. Aussi voulut-il que son Œuvre devînt pour les ouvriers leur maison de famille, avec des compagnons et des amis de même condition, de mêmes droits, de même idéal, pour pouvoir y vivre dans une ambiance profondément amicale.

Dans ces maisons, il devait aussi y avoir des heures d’enseignement religieux, politique et pratique, pouvant conduire ces jeunes ouvriers à trouver plus facilement leur place dans la société.

Par la suite, on choisit parmi ces Compagnons ceux qui pourraient aussi assister des confrères malades : diagnostiquer le mal, donner les premiers soins d’urgence. Adolf s’employa lui-même à assister spirituellement des malades du choléra. La ville de Cologne voulut l’en récompenser, mais il demanda à reverser cette aide financière à la fondation.

Dès 1851, Adolf chercha des subsides pour acheter à Cologne une grande maison avec jardin et y installer sa fondation : il l’acheta dans la Breite Straße pour 14.200 Taler, offrant ainsi un lieu de rencontre et d’hébergement pour les ouvriers sans domicile. En 1853, la maison était prête.

Déjà pendant son activité de cordonnier, mais encore plus depuis qu’il était prêtre, Adolf écrivait : des poésies, différents articles dans les journaux, d’abord comme collaborateur puis comme rédacteur en chef, jusqu’à fonder en 1854 un périodique qui devait être un des organes de presse les plus fameux dans les milieux catholiques (Rheinische Volksblätter).

La presse était pour Adolf le moyen de dénoncer les injustices flagrantes de ce 19e siècle industriel, en même temps que la détresse spirituelle de beaucoup d’ouvriers. Cette activité de publiciste lui permit en outre de recevoir des subsides abondants pour son Œuvre.

On a parlé plus haut d’une maladie qui l’empêcha de travailler pendant deux années. Or Adolf fut continuellement frappé par la maladie durant toute sa vie. Malgré cela, en 1858, il se laissa nommer président des alors cent-quatre-vingt associations, mettant toutes ses forces en jeu pour étendre cette Œuvre. Il fit plusieurs voyages, malgré la fatigue que cela lui procurait.

En 1861, il dut renoncer à participer au Katholikentag de Münich et même à la rencontre des présidents des associations de l’Œuvre (Le Katholikentag ou Journée des Catholiques, est une journée annuelle où laquelle le clergé, à travers la parole et la prière, encourage et stimule les efforts de chacun pour un témoignage de vie toujours plus conforme à l’Evangile). 

En mai 1862, quand il venait, à sa demande, d’être nommé recteur de la Minoritenkirche (Immaculée Conception, tenue par les Frères Mineurs), il put tout de même se traîner à Rome pour présenter son Œuvre au pape : Pie IX lui remit à cette occasion un précieux ornement pour la messe, que l’on conserve encore aujourd’hui.

Sa santé sembla s’améliorer, mais au printemps 1865 Adolf eut une douloureuse arthrite à l’avant-bras droit. Il fit encore un voyage à Trèves en septembre pour la bénédiction d’une nouvelle maison.

 Les attaques s’intensifièrent et se multiplièrent. Adolf mourut quatre jours avant son cinquante-deuxième anniversaire, le 4 décembre 1865, dans la maison-mère de Cologne.

Il est enterré au cimetière «des Malades» (Melatenfriedhof), qui servait au Moyen-Age pour la sépulture des malades (en particulier des pestiférés) et se trouve tout près de Cologne.

Adolf Kolping a été béatifié en 1991. Il est mentionné le 4 décembre au Martyrologe.

 

 

Giovanni Calabria

1873-1954

 

Giovanni (Jean) naquit le 8 octobre 1873 à Verona (Italie nord), benjamin des sept enfants de Luigi Calabria, un sabotier, et Angela Foschio.

Orphelin de père à dix ans, il dut quitter l’école et travailler comme petit domestique, mais son curé l’aida à préparer l’examen d’entrée au séminaire, comme externe.

Trois ans après, en 1893, il fit le service militaire, où il eut l’occasion d’accepter les travaux les plus humbles et parfois dangereux, mais aussi d’amener des compagnons à la conversion et à la pratique chrétienne.

Il reprit ensuite les études et, en 1897, commença la théologie.

Avant même d’être ordonné prêtre, il trouva dans la rue un enfant tzigane fugitif (ou abandonné), qu’il prit chez lui : c’était l’amorce de la Pieuse Union pour l’assistance des malades pauvres.

Ordonné prêtre en 1901, il fut vicaire à Santo Stefano et confesseur au séminaire.

En 1907, il fut recteur à San Benedetto al Monte, s’occupant particulièrement des soldats. La même année, il fonda la Maison des Bons Enfants (Casa Buoni Fanciulli), avec l’aide de généreux laïcs, qui se compléta en 1910 avec la branche féminine.

Ces deux Pieuses unions aboutirent à la congrégation des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence et des Pauvres Servantes de la Divine Providence, approuvées respectivement par l’évêque en 1932 et 1952, et par le Vatican en 1949 et 1981.

En 1934 furent envoyés déjà quatre membres à Vijayavada (Inde) pour s’occuper des Parias.

Durant la Guerre mondiale, il n’hésita pas à abriter des Juifs dans son institut : c’est une doctoresse juive qui en témoigna en demandant plus tard sa béatification, affirmant que don Calabria l’avait dissimulée parmi ses Sœurs, vêtue comme elles.

En 1944, ce fut la fondation de la Famille des Frères Extérieurs, tiers-ordre pour les laïcs.

L’Œuvre s’occupe de tous les moins avantagés, sans jamais rien leur demander : gamins des rues, orphelins, handicapés, malades… On vit de la Providence. Nouveauté inouïe : les Frères et les Pères ont même rang, ce qui choquera plus d’un ecclésiastique «traditionnel».

Récemment, les conditions de l’enseignement en Italie ont fait que l’Œuvre s’est étendue davantage aux handicapés du Tiers Monde. 

Don Calabria établit aussi des rapports très fraternels avec les autres confessions ; un pasteur suédois demanda personnellement la béatification de son cher Ami.

Le 3 décembre 1954, il offrit sa vie pour le pape Pie XII, très gravement malade. Le lendemain, 4 décembre 1954, mystérieusement, le pape se reprenait (il mourut en 1958), tandis que don Calabria quittait cette vie pour l’Eternité.

Pie XII, qui ne savait pas encore quel sacrifice venait de faire Don Calabria, apprenant sa mort, le définit un héros de la charité évangélique. 

Don Giovanni Calabria fut béatifié en 1988 et canonisé en 1999.

Barbara de Nicomédie

?

 

Sainte Barbara (le Français a traduit Barbe) est une Sainte aussi illustre que mystérieuse. Selon les versions, on lui trouve plusieurs localités où elle vécut, dans un intervalle de temps qui varie sur quatre-vingts ans, et des reliques si nombreuses et éparpillées, qu’on pourrait peut-être disposer de plusieurs corps de la Sainte.

Le père de notre Héroïne s’appelait Dioscore. Pour protéger sa fille, dont la beauté était connue, il l’enferma dans une tour. Il dut partir en voyage.

Barbara désirait être chrétienne. Elle l’était déjà de cœur, au point qu’elle fit faire une troisième fenêtre à sa tour, en l’honneur des trois Personnes de la sainte Trinité. Bien sûr, elle n’accordait pas d’attention au culte païen.

A son retour, Dioscore constate avec colère que sa fille n’honore pas les dieux païens et veut la  tuer. Barbara s’enfuit. Un rocher s’ouvre pour la laisser passer et elle s’abrite dans une grotte. Un berger trahit sa retraite : ses moutons sont changés en scarabées (ou en statues, ou en sauterelles, selon les versions).

Dioscore traîne sa fille devant le juge. Après quelques tortures, le juge ordonne d’exhiber la jeune fille, nue, dans tout le pays : une robe céleste vient couvrir ce corps virginal. Dioscore alors décapite sa fille sans pitié : il est abattu d’un coup de foudre.

Les dates proposées pour ce martyre varient entre 235 et 313.

Les localités sont Antioche de Syrie ou Héliopolis (mais il y a plusieurs villes de ce nom), ou peut-être plus probablement Nicomédie ; mais on propose aussi quelque endroit de la Toscane ou Rome.

Sainte Barbara fut depuis longtemps invoquée contre la mort subite - peut-être par référence à la mort de Dioscore, et devint patronne de la bonne mort. Amie de la foudre, elle fut invoquée par les paysans contre les orages, par les arquebusiers, les canoniers, puis les pompiers, qui luttent contre le feu…

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Barbara au 4 décembre.

 

 

Heraclas d’Alexandrie

† 248

 

Heraclas était né dans une famille païenne d’Alexandrie (Egypte).

Il avait un frère, Plutarque, qui se convertit le premier et l’entraîna par son exemple. Plutarque fut aussi la première victime de l’école d’Alexandrie, lors de la persécution de Sévère (202).

Quant à lui, Héraclas se mit à l’étude de la philosophie, puis des autres sciences profanes, et de l’Ecriture.

Il fut ordonné prêtre.

Vers 215, Origène eut besoin d’un assistant pour son école, de plus en plus fréquentée. Héraclas fut cet assistant : il s’occupait des nouveau venus. L’historien Eusèbe de Césarée écrit de lui qu’il fut un homme zélé pour les choses saintes, très éloquent et non dépourvu de philosophie. Origène lui laissa la direction de ceux qui ne faisaient que débuter et se réserva l’instruction de ceux qui étaient plus avancés. Mais cette place de second rang ne signifie pas qu’il était un subalterne : plusieurs fois il remplaça Origène à la direction de l’école, quand ce dernier était en déplacement.

En 230, Origène fut ordonné prêtre par l’évêque de Césarée, de sorte qu’il n’appartenait pas au clergé d’Alexandrie : l’évêque d’Alexandrie, Demetrius, nomma alors Heraclas à la tête de l’école.

En 231, Demetrius mourut, et Heraclas fut appelé à lui succéder.

Le nouvel évêque ne crut pas opportun de rappeler Origène à Alexandrie, pour éviter quelques possibles tensions. Il s’occupa particulièrement de la réadmission des Chrétiens qui se seraient momentanément égarés dans quelque hérésie ; sa méthode était apostolique : avant de les réadmettre à la communion, il leur demandait d’exposer publiquement ce qu’ils avaient entendu dire de la part des hérétiques.

Il mourut vers 248, après seize années d’épiscopat.

Avec l’Eglise copte, le Martyrologe Romain mentionne saint Heraclas d’Alexandrie au 4 décembre.

 

 

Meletios de Sebastoupoleos

4e siècle

 

Grec d’origine, Meletios (ou mieux Melitios) fut surnommé par ses camarades le miel de l’Attique, avec un jeu de mots sur son prénom.

Eusèbe de Césarée parle de sa grande expérience et de (son) savoir étendu, et dit de lui qu’il était le plus expert et le plus savant qui fût dans toutes les connaissances libérales. Chez lui la vertu de la vie était à la hauteur du reste.

Durant la persécution, il s’enfuit dans la Palestine.

Il fut nommé évêque de Sebastoupoleos (ou Dioscurias, Pont, auj. Géorgie). S.Athanase et s.Basile de Césarée en ont fait l’éloge comme défenseur de l’orthodoxie.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Meletios de Sebastoupoleos au 4 décembre.

 

 

Felix de Bologne

† 432

 

On sait de Felix qu’il était diacre de l’Eglise de Milan.

En 394, l’évêque de Milan, s.Ambroise (v. 7 décembre) lui confia une mission pour l’empereur Théodose.

En 397, il fut au chevet de s.Ambroise, qui allait s’éteindre.

C’est après cette dernière date qu’il fut nommé septième évêque de Bologne, et le resta jusqu’à l’avènement de s.Petronius (431 ou 432, v. 4 décembre).

Le Martyrologe Romain mentionne saint Felix de Bologne au 4 décembre.

 

 

Aper en Maurienne

7e siècle

 

Aper («sanglier», en français Aupre, Avre) vivait dans la région de Sens (Yonne).

Il voulut appliquer strictement ces deux conseils évangéliques : Celui qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple et Nul n’est prophète en son pays (Lc 14:33 et 4:24). Il partit vers le Sud.

Les récits divergent.

Dans un premier texte, Aper demanda à l’évêque de Maurienne, Leporius, un lieu où il pourrait se retirer pour y prier et évangéliser le peuple. Aper fut dirigé vers une église Saint-Nazaire ; malgré la sainteté de sa vie, des calomnies parvinrent aux oreilles de l’évêque de Grenoble qui décréta une enquête. Ses envoyés voulurent forcer Aper à les suivre mais, en chemin, sur la prière d’Aper, une biche vint providentiellement les désaltérer de son lait ; reconnaissant le prodige, l’évêque de Grenoble s’excusa et Aper regagna son église. Un jour, son serviteur serait mort de noyade, si Aper ne l’avait retiré des eaux contre tout espoir.

Un autre récit expose qu’Aper s’adressa d’abord à l’évêque de Grenoble, Clair, qui le reçut dans son clergé et lui confia la paroisse de La Terrasse. Des calomnies firent fuir Aper, qui vint s’installer là où est maintenant Saint-Avre (Savoie).

Il n’y a guère de commun entre les deux versions que les calomnies et l’évêque de Grenoble. Par ailleurs, il semble étrange, dans le premier récit, que l’évêque de Grenoble diligente une enquête en-dehors de son diocèse. Le Martyrologe Romain se contente de mentionner la vie solitaire et pénitente d’Aper.

Saint Aper est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Siran de Méobecq

7e siècle

 

Siran (en latin Sigirannus) naquit vraisemblablement dans les dernières années du 6e siècle, fils du noble Sigelaïc, berrichon, qui l’envoya étudier à Tours.

Il fut ensuite admis à la cour du roi des Francs, sous la protection de Flaochad, futur maire du palais, et devint bientôt échanson du roi. On ne sait pas précisément de quel roi il peut s’agir, Thierry II ou Clotaire II.

Sigelaïc était un homme très vertueux et fut appelé à devenir le vingt-cinquième évêque de Tours (619) : il pouvait être veuf, et Siran devait donc être mûr et indépendant. Sigelaïc pensait que son Siran épouserait la fille d’un ami à lui, mais Siran quitta toutes ses occupations mondaines, se rasa lui-même la tête comme un clerc et fut bientôt admis parmi le clergé de Tours, du temps du successeur de Sigelaïc.

Siran fut ensuite nommé archidiacre. Il distribua tous ses biens. L’administrateur de Tours le crut fou et le fit enfermer ; mal lui en prit, il fut attaqué par une telle crise de folie, qu’un garde l’abattit d’un coup d’épée.

Notre Siran se retira encore une fois de ses responsabilités et suivit un Irlandais de passage : Falvius, qui se déplaçait avec quelques disciples en pèlerinage à Tours et avaient pour but la Ville Eternelle.

Chaque étape était pour Siran l’occasion de prêcher aux populations, de rendre des services, de gagner son pain en participant aux vendanges, tout en continuant de lire les Vies de Saints ou l’Ecriture, qu’il avait toujours avec lui.

Mais de Rome, il repartit vite auprès de Flaochad qui avait besoin de lui ; ce dernier, reconnaissant, l’aida à fonder un monastère à Méobecq (Indre) ainsi qu’un autre à proximité, Longoritus, où l’on pratiqua la Règle de s.Benoît.

Siran eut le don des miracles. Des voleurs qui étaient partis avec ses chevaux, croyant avoir chevauché toute la nuit, se retrouvèrent devant la porte du monastère au petit matin ; la chandelle éteinte d’un frère maladroit, se retrouva allumée par un signe de croix. Un jour qu’il rencontra un bandit qu’on menait à la potence, il demanda sa grâce ; ne l’ayant obtenue, il s’adressa à la foule : Que celui qui est sans péché, vienne lui jeter la première pierre (Jn 8:7) ; tous demandèrent la grâce du condamné, que Siran exhorta à mener désormais une vie honnête.

Malheureusement, comme autrefois près de Notre-Seigneur, Siran connut la trahison. Un moine constitua un clan opposé à leur abbé. Pour le bien de la communauté, Siran préféra éviter l’affrontement et reprit son bâton de pèlerin. Ses dons de pêcheur l’aidaient à donner des poissons aux pauvres, ailleurs il aidait un paysan à porter son fagot, ou à tirer une charrette de fumier, avant de lui donner de quoi acheter un bœuf.

Il parvint ainsi à Toulouse et se joignit aux mendiants, auxquels il adressa la Bonne Nouvelle. Mais désormais épuisé, il mourut après avoir donné tout ce qui lui restait ; son seul bien était sa mince tunique, dans laquelle il voulait être enterré, sans honneur.

Siran mourut sous Clovis II ou Clovis III, traditionnellement un 4 décembre.

Des deux monastères fondés par Siran, il ne reste rien.

C’est son nom qu’on a repris pour l’abbaye de Saint-Cyran, trop célèbre lors de la querelle du jansénisme.

Saint Siran de Méobecq est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ada du Mans

7e siècle

 

Ada pourrait être la même personne qu’Adrehilde, d’après certains documents.

Elle aurait été la nièce de l’évêque Engelbert (Aglibert ?, † 705) du Mans.

Ada était dans le monastère Sainte-Marie de Soissons et fut invitée par l’évêque Innocent à venir enseigner la règle de saint Benoît au Mans, dans un monastère dédié autrefois à saint Julien, puis à Notre Dame, et dont Ada fut abbesse.

Or, l’évêque Innocent mourut en 543.

En revanche, un autre document parle de Ada ou Adrehilde sous l’évêque Béraire, qui mourut en 670.

Dans le Martyrologe, il est dit qu’elle mourut après 692.

Il semble qu’il y ait eu ici plusieurs confusions, soit entre les noms des évêques manceaux, soit à propos de l’identification elle-même d’Ada.

Ada reste un personnage historiquement attesté, ainsi que sa sainteté de vie.

Sainte Ada du Mans est commémorée le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Jean de Damas

676-749

 

Si l’on connaît assez bien les grands épisodes de la vie de Jean de Damas (Damascène), on reste dans l’incertitude sur ses dates de naissance et de mort.

Jean vit le jour à Damas (Syrie) vers 676, dans une célèbre famille chrétienne arabe qui portait le nom de Mansŭr (victorieux). Son père portant le nom de Sarjoun (Serge), Jean s’appela Mansŭr ibn Sarjoun (fils de Serge).

Originaire de Damas, il est resté Jean Damascène, en grec Ioannis Damaskinos, en latin Iohannes Damascenus.

A cela s’ajoute son surnom de Chrysorrhoas, rhéteur d’or.

A la fin du 7e siècle, qui vit la naissance de Jean, la région de Damas passa sous domination musulmane, mais la cour conserva quelques fonctionnaires chrétiens, dont le grand-père de Jean, qui fut percepteur des taxes pour le Moyen-Orient. Le père de Jean reprit cette fonction, qu’il transmit à son fils.

L’éducation de Jean fut confiée à un moine italien captif des Sarrasins, nommé Cosmas, immensément instruit. Jean devint très cultivé en musique, en astronomie, en théologie, en rhétorique, en philosophie, en arithmétique et en géométrie.

Vers 730, Jean fut nommé grand vizir, mais ne resta pas longtemps dans cette charge.

On était alors dans la crise iconoclaste, et Jean exposa ouvertement sa position en faveur des saintes images. L’empereur falsifia une lettre de Jean et la présenta au calife : furieux, ce dernier fit amputer Jean de la main droite, séance tenante.

Jean ramassa sa main coupée et se retira dans la prière, promettant à la Vierge Marie que désormais, s’il guérissait, il n’écrirait plus que des hymnes en l’honneur du Christ. Il se réveilla de son sommeil, parfaitement guéri. Le calife comprit alors son erreur, crut à l’innocence de Jean et le rétablit dans sa charge.

Mais l’épreuve avait suffi : Jean se retira dans la laure (le monastère) Saint-Sabas à Jérusalem. Il fut d’abord confié à un pieux moine très sévère et imperméable à la poésie et à la musique, qui soumit Jean à de dures privations. Jean obéit humblement. Dieu fit savoir à ce vieux moine de cesser ce régime et Jean put reprendre l’étude et la composition.

Jean fut ordonné prêtre vers 735.

Les traditions divergent sur les dernières années de Jean. On a avancé qu’il avait été martyrisé lors d’un voyage en Orient pour fortifier les chrétiens contre l’iconoclasme ; on a plutôt affirmé qu’il mourut dans sa cellule, à un âge très avancé, vers 749.

Le jour traditionnellement retenu pour sa mort est le 4 décembre.

Dans une de ses œuvres, Jean montra point par point comment le Coran s’éloigne de la Bible dans les quelques allusions qu’il fait aux récits bibliques. Il condamna fermement l’hérésie musulmane, mais les Musulmans le respectèrent grandement et conservent toujours son corps dans leur mosquée.

Si l’on voit toujours saint Jean de Damas représenté avec un turban, c’est pour rappeler son origine arabe.

En 1890, Jean de Damas fut proclamé Docteur de l’Eglise.

 

 

Sola de Solnhofen

† 794

 

Sola venait de l’Angleterre méridionale ; il vint en Germanie.

En 744, s.Boniface (v. 5 juin) le reçut comme moine à Fulda et l’ordonna prêtre.

Vers 750, Boniface l’envoya en mission vers le Sud du pays et il s’établit à Husen.

A la mort de Boniface, Sola entreprit la vie d’ermite et construisit à Husen dans la vallée de l’Altmühl,  un petit oratoire, avec les encouragements de l’évêque d’Eichstätt, Willibald et du frère de ce dernier, Wynnibald (v. 7 juillet et 18 décembre). Husen devint ensuite Solnhofen.

Un des miracles fameux de Sola fut qu’il donna l’ordre à son âne de «charger» un loup qui allait s’attaquer à des brebis. L’âne obéit si bien qu’il mordit à mort le loup.

En 793, Charlemagne inspecta le travail de Sola pour creuser un canal entre les deux vallées du Rezat souabe et Altmühl ; pour remercier Sola, il lui fit don du terrain où il avait édifié son oratoire.

Sola mourut le 4 décembre 794.

A l’endroit du monastère, des recherches ont mis en évidence jusqu’à cinq églises superposées ; les deux premières remonteraient à l’époque précédant l’arrivée de Sola ; la troisième serait la chapelle de Sola ; la quatrième serait celle construite  à partir de 794 et la cinquième fut la basilique,  détruite en 1783.

Saint Sola de Solnhofen est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ioannis de Polybote

9e siècle

 

Ce saint évêque occupa le siège de Polybote en Phrygie Salutaire (Phrygie de l’Est, capitale Synnada, en Asie Mineure).

Quand fut fondé ce diocèse ? On ne sait. A quelle distance se trouvait Polybote de Synnada ? de Hiérapolis ? On se rappelle que l’apôtre s.Philippe (v. 3 mai) mourut martyr en Phrygie, que s.Papias fut évêque de Hiérapolis en Phrygie (v. 22 février) : Ioannis aurait donc été un de leurs successeurs.

Même les ouvrages orthodoxes ne sont pas prolixes à propos de ce grand évêque.

Les miracles notoires qui se produisirent avant comme après sa mort, l’ont fait surnommer Thaumaturge.

Puisqu’il combattit contre l’iconoclasme de l’empereur Léon l’Arménien (813-820), il mourut bien au 9e, et non au 8e siècle.

La Vita ancienne de Ioannis racontait que les Arabes, après avoir pris la ville voisine d’Amorium (838), allaient violer son tombeau quand ils durent s’arrêter, frappés de malaises divers. Ils implorèrent le pardon du Saint et furent guéris.

On dit aussi que chaque année, pour la Pentecôte, on sortait son corps demeuré intact et on le plaçait revêtu de ses insignes pontificaux sur le trône épiscopal où il demeurait sans s’affaisser.

Saint Ioannis de Polybote est commémoré le 4 décembre dans le Martyrologe Romain.

Anno de Cologne

1010-1075

 

Il naquit vers l’an 1010, de Walter et Engela, originaires de Souabe.

Destiné à la carrière des armes, Anno se tourna plutôt vers le monde ecclésiastique. Il fut à l’école de Bamberg, où il enseigna à son tour à partir de 1046 ; il fut appelé à la cour de l’empereur Heinrich III.

Le caractère d’Anno était franc et ferme ; on lui remit un canonicat et il devint prévôt du chapitre de Goslar (1056).

Cette même anéne 1056, il fut élu archevêque de Cologne.

En 1062, à la tête de la noblesse allemande, il retira à la vieille impératrice la tutelle sur le jeune Heinrich IV, et l’assuma pendant trois ans avec l’autre archevêque, Adalbert de Hambourg. Il semble qu’Anno ait usé là d’un réel autoritarisme, car le petit Heinrich chercha à sauter du bateau qui l’emmenait, et fut repêché par quelqu’un de la suite d’Anno. Peut-être la manière n’était-elle pas vraiment «ecclésiastique», mais très probablement, Anno sentait qu’il fallait absolument agir dans ce sens, pour le bien du futur monarque et de l’Allemagne. 

Sous son autorité, deux assemblées se réunirent à Augsbourg puis Mantoue, pour trancher entre le pape élu, Alexandre II, et l’antipape Cadalus élu par la cour allemande ; gentiment, Alexandre II accepta ce défi, sut démontrer les calomnies qui l’accablaient, et triompha de la situation. Anno avait, pour un temps au moins, réconcilié Rome et l’Empire.

En 1065, à la majorité de Heinrich IV, Adalbert resta seul aux affaires générales, écartant Anno des soucis politiques.

Les années suivantes virent Anno au milieu de difficultés de tous ordres. Il prétendit nommer au siège archiépiscopal de Trèves son neveu, qui fut abattu par la population (1066). Les monastères qu’il voulait réformer à Cologne, se révoltèrent. Comble : Heinrich IV voulait divorcer. Il semble ici que même Rome ait été prévenue contre Anno : le pape ne lui consentit une audience qu’après lui avoir imposé une «pénitence», car Anno avait osé rencontrer Cadalus et Heinrich, qui étaient excommuniés.

Anno délaissa les affaires politiques et s’occupa de réformer l’Eglise dans son diocèse, ce qui ne se fit pas tout seul ; en 1074, il y eut un véritable soulèvement dans Cologne, et Anno dut se réfugier avec ses partisans dans la cathédrale, un clerc fut d’ailleurs assassiné ; Anno réussit à sortir de la ville par un passage souterrain, avec des gens en armes et vint attaquer Cologne quelques jours après : les habitants prirent peur et ouvrirent les portes. Anno promit le pardon s’ils faisaient pénitence, mais il fit rechercher et condamner les chefs du complot ; des centaines de marchands quittèrent la ville ; ceux qui restaient et refusaient de faire pénitence, furent excommuniés. Les raisons alléguées de ce soulèvement furent peut-être les lourdes taxes, ou la politique d’Anno vis-à-vis de la maison impériale…

Anno recevait chaque année à Noël une humble femme qui venait d’accoucher, la nourrissant et lui lavant les mains et les pieds, ainsi qu’à son bébé ; ce geste charitable se répétait pendant quarante jours, jusqu’au 2 février, fête de la Purification de Marie et de la Présentation de Jésus au Temple. 

Il fonda aussi d’autres monastères à et près de Cologne.

Des contemporains ne ménagèrent pas leurs critiques envers l’archevêque : on lui aurait trouvé un esprit hautain, âme de toutes les conjurations, sans respect pour les promesses, avide ; on ajouta qu’il tenait plus à ses idées qu’à la justice ; on lui trouva en outre un esprit violent et qui n’hésita pas à s’adjuger témérairement un droit de domination. Il aurait manifesté une volonté de dominer l’Allemagne en pratiquant largement le népotisme.

Devant ces critiques tenaces, il ne faut pas négliger que les réformes sont rarement acceptées de bon cœur par les hommes, surtout par le clergé. Mais il faut admettre qu’Anno démontra son amour de l’Eglise romaine et universelle, et ne ménagea pas son zèle justement pour améliorer son clergé.

A Pâques 1075, Anno leva l’excommunication de ses «ennemis» et pardonna aux pécheurs.

Il mourut le 4 décembre 1075 et ses funérailles furent très grandioses.

La canonisation d’Anno est l’un des cas les plus anciens de cette procédure réformée et désormais réservée à l’administration romaine. Elle ne fut pas immédiate, et connut quelques vicissitudes, et même quelques manifestations hostiles de la part de fidèles ; le pape l’aurait prononcée oralement en 1182, mais elle fut officiellement annoncée par l’archevêque de Cologne, en 1186.

 

 

Osmond de Salisbury

† 1099

 

Né en Normandie, ses origines ne sont pas certaines. Un document tardif le fait fils d’Henri de Centville, comte de Sées, et d’Isabelle de Conteville, fille de Robert, duc de Normandie, et sœur de Guillaume le Conquérant.

Osmond accompagna Guillaume en Angleterre et devint chancelier (1070) et peut-être aussi Comte de Dorset. Il eut à remplir un certain nombre de missions importantes, par exemple l’établissement du Domesday Book, ancêtre du cadastre, pour l’établissement de l’impôt.

En 1078, il fut consacré évêque de Salisbury, une cité qui, à l’époque, ressemblait plus à une forteresse qu’à une ville. C’était aussi un immense diocèse.

C’est en 1086 que les grands propriétaires jurèrent fidélité au roi, en présence d’Osmond.

En 1092, il put enfin consacrer sa nouvelle cathédrale. Mais sa joie fut vite mise à l’épreuve, car quatre jours après la cérémonie, la foudre s’abattit et détruisit le toit et une partie de l’édifice. 

Reconstruite, cette cathédrale fut dotée d’un chapitre, avec doyen, chantre, chancelier, trésorier, trente-deux chanoines, un vice-doyen et un deuxième chantre, tout ce monde avec des charges bien précises. Ils devaient entourer l’évêque dans ses responsabilités, l’assister dans les cérémonies solennelles et l’aider dans le travail apostolique de la région. C’était une façon d’uniformiser la liturgie dans le diocèse et, peu à peu, en Angleterre. Les chanoines furent réputés pour leur musicalité et servirent de modèles pour d’autres cathédrales.

C’est ainsi que la liturgie de Salisbury s’étendit dans toute l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande et l’Ecosse. 

Osmond aimait la culture et possédait une belle bibliothèque ; il savait copier et relier des livres.

On vanta sa vie irréprochable, toute chaste et sans aucune ambition.

Il eut une attitude réservée lors du conflit qui opposa Anselme de Cantorbury et Guillaume le Roux à propos des investitures ; dans un premier temps, il trouva Anselme un peu intransigeant et se mit plutôt du côté du roi ; mais plus tard, il reconnut la vérité et, lorsqu’il rencontra Anselme, s’agenouilla pour lui demander pardon.

Osmund mourut dans la nuit du 3 au 4 décembre 1099. 

Il fut canonisé en 1457.

Le Martyrologe le mentionne au 4 décembre.

 

 

 

Bernardo degli Uberti di Parma

1060-1133

 

Né vers 1060 à Florence (Italie C), de Bruno et Ligarda, Bernardo avait une sœur.

Tôt orphelin de père, il reçut une bonne formation.

Quand on lui proposa un bon parti, il demanda à réfléchir quelque temps. En réalité, il avait déjà décidé - peut-être après avoir eu une vision céleste - de quitter le monde. Aussi alla-t-il se présenter sans tarder à l’abbaye de San Salvi, de l’ordre de Vallombreuse, une branche réformée bénédictine.

Tandis que l’abbé attendait prudemment de voir comment ce jeune homme raffiné allait supporter la règle austère, la famille et les amis de Bernardo vinrent le supplier de rentrer à la maison. Bernardo fut si convainquant, que sa mère lui donna sa bénédiction et se retira toute consolée.

Bernardo partagea son immense héritage en trois parts, une pour sa mère et sa sœur, une autre pour ses serviteurs et les pauvres, la troisième pour l’abbaye. De cette dernière partie, un parent chercha à s’emparer d’un bien : il en perdit la parole, jusqu’à ce qu’il demandât pardon à Bernardo.

Les vertus solides de Bernardo le conduisirent à de hautes responsabilités : en 1093, à trente-trois ans, il fut élu abbé ; en 1098, abbé général de Vallombreuse ; en 1099, cardinal.

Cette ascension ne l’empêcha pas de rester frère parmi les siens, tout en administrant très sagement l’abbaye et l’Ordre.

Il fut envoyé comme légat papal pour traiter en Lombardie de la querelle des Investitures entre la papauté et l’Empire. Il rencontra la comtesse Mathilde de Toscane, qui sut apprécier ses qualités et doter l’Ordre de Vallombreuse d’importants bénéfices.

En 1104, de passage à Parme, où il voulait remettre la paix entre les villes du nord, on s’en prit violemment à lui ; durant la célébration de la Messe, il fut assailli et mis en prison. Les troupes de la comtesse Mathilde arrivèrent et libérèrent le pauvre légat. Par la suite, les habitants de Parme, impresssionnés par la noblesse d’âme de Bernardo, le choisirent comme évêque en 1106.

C’était beaucoup de responsabilités. En 1109, Il délégua le prieur de Vallombreuse pour les affaires ordinaires, tout en restant très attaché à son Ordre. Il visita les abbayes, confirma la règle.

A Parme, où les évêques avaient cédé à des attitudes trop politiques - Cadalus avait même été élu antipape, v. notice Anno de Cologne, ce même jour) - Bernardo s’efforça de s’en tenir à une position strictement ecclésiasique, pour rétablir dans le diocèse la paix et les bonnes mœurs.

Quand l’empereur voulut régler la querelle des Investitures et se faire couronner par le pape, il demanda à Bernardo son appui. Le concile de Sutri (1111) semblait avoir aplani les difficultés, mais l’empereur Henri V refusa les clauses en pleine cérémonie à Saint-Pierre de Rome ; il fit prisonniers et Bernardo et le Pape. Encore une fois, les soldats de la comtesse Mathilde intervinrent. Cette comtesse mourut en 1115, et l’empereur s’empara de son héritage. Le pauvre Bernardo n’en avait pas encore fini.

De plus, en 1117, un tremblement de terre secoua violemment la cathédrale de Parme : il fallut reconstruire les voûtes.

Une nouvelle guerre entre Parme et Crémone éclata en 1121, mais se résolut pacifiquement assez vite.

Les milices de Konrad de Hohenstaufen intervinrent et firent prisonnier Bernardo, pour une troisième fois : c’est encore l’armée de la comtesse Mathilde qui le délivra.

Les dernières années de Bernardo furent plus calmes. Le concordat de Worms (1122) laissait espérer un avenir meilleur dans les relations entre Rome et l’Allemagne.

Bernardo eut la bienveillance du nouveau pape. Au concile de Plaisance (1095), il rencontra saint Bernard de Clairvaux (v. 20 août), puis saint Norbert (v. 6 juin), avec lequel il accompagna le pape Innocent II à Rome.

Revenu dans son diocèse, il y mourut, le 4 décembre 1133, chargé de mérites et de fatigues, mais aussi d’un grand renom de sainteté.

En 1139, une elevatio des reliques servit de canonisation.

Saint Bernardo est le patron céleste de la ville et du diocèse de Parme.

Le Martyrologe le commémore au 4 décembre.

 

 

Piero Tecelano «Pettinaio»

? - 1289

 

Piero Tecelano était un pieux laïc italien. Né près de Sienne, à Campi, il avait appris dans la capitale toscane l’humble métier de fabriquant de peignes. Toute sa vie il fabriqua ces petits objets d’os et de corne, qu’il vendait ensuite, principalement à Pise, une ville portuaire et d’importante activité commerciale.

Il ne vendait que les objets parfaitement réussis, et jetait scrupuleusement tous les autres dans l’Arno, pour être sûr qu’ils ne fussent récupérés et remis dans le commerce, malhonnêteté dont il se serait senti moralement responsable.

A cette honnêteté professionnelle, Piero unissait l’intégrité de la vie privée, ou plutôt il appuyait son honnêteté sur l’intégrité religieuse de sa vie. Tertiaire franciscain, il cherchait en toute occasion la perfection, en particulier par la prière et la charité fraternelle. Marié, il chercha la sainteté dans le mariage ; veuf et sans enfant, il distribua ses biens aux pauvres et se retira près d’un couvent franciscain, à Sienne.

Il reçut des dons célestes : dons de prophétie, de guérisons, de conversions. Mais constatant ces merveilles, il en prenait peur, songeant aux comptes qu’il aurait à en rendre à Dieu. Il se confessait chaque jour et voulut une fois dévoiler devant tous les Frères les péchés de sa vie. Un ange vint alors effacer de son papier tout ce qu’il y avait écrit, pour l’assurer qu’il avait été entièrement lavé.

Piero fréquenta assidûment les lieux de pèlerinages franciscains célèbres, jusqu’au jour où une douloureuse maladie le cloua chez lui. Il restait toujours serein. 

On le connaissait tellement, que quelques années plus tard, Dante parle de lui comme du saint “Pettinaio” (fabriquant de peignes). 

Il mourut le 4 décembre 1289. 

Au XIX e siècle, le pape Pie VII en confirma le culte, lui reconnaissant le titre de Bienheureux.

Un Piero Tecelano était autrefois commémoré le 16 mars au Martyrologe Romain., mais en a été retiré de ce jour. En effet, il semble bien qu’il s’agisse de lui au 4 décembre, quand on y commémore Piero Pettinaio.

 

 

 

 

 

Ioannes Hara Mondo no Suke

? - 1623

 

Ioannes était un noble samouraï japonais, né à Usui (Chiba, Japon) à une date inconnue.

Il faisait partie du Tiers-ordre franciscain, dans le diocèse de Tokyo.

Son martyre eut lieu le 4 décembre 1623 à Shinagawa (Tokyo) : crucifié, mutilé, il fut brûlé alors qu’il respirait encore.

Il a été béatifié en 2008 parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais de la même époque.

 

 

Girolamo De Angelis

1567-1623

 

Girolamo (Jérôme) était né vers 1567 à Castrogiovanni, auj. Enna (Sicile), dans une famille bourgeoise et chrétienne.

A dix-sept ans, avec son frère Pietro, il alla étudier le droit à Palerme.

En 1586, il entra au noviciat des Jésuites de Messine, toujours avec son frère. Ils firent les études nécessaires à Bivona et Palermo.

En 1596, ils rejoignirent Lisbonne dans le but de partir aux missions du Japon. En attendant d’embarquer, ils étudièrent le portugais.

Ils embarquèrent ainsi avec le père Spinola (v. 10 septembre) dans son premier voyage. Là encore, il semble que Pietro était avec Girolamo, mais on n’entend plus parler de lui par la suite. Partis en avril 1596, ils durent rejoindre le Brésil, où le bateau fut immobilisé pendant un an et demi, suite à une avarie. Ils s’arrêtèrent de nouveau à Porto Rico, puis repartirent vers Lisbonne ; en route, un corsaire anglais les prit et les relâcha à Londres, d’où ils purent rejoindre Lisbonne.

C’est à Lisbonne que Girolamo fut ordonné prêtre.

En mars 1599, tous deux repartirent et arrivèrent à Nagasaki en 1602, après six années de navigation et s’être encore arrêtés un an à Macao.

D’abord supérieur de la maison de Foushimi pendant huit ans, Girolamo fonda ensuite une nouvelle mission à Sumpu et s’occupait d’en fonder une autre à Yédo quand la persécution commença, le jour où il achetait un terrain. Il rentra à Sourounga.

En 1614, quand les missionnaires reçurent l’ordre de quitter le pays, il se cacha à Nagasaki. L’année suivante, toujours accompagné de son fidèle Simon Enpō, il se rendit dans le Tsugaru pour porter des aumônes aux chrétiens exilés, puis il évangélisa les provinces du Nord, étant ainsi le premier à porter la Bonne Nouvelle dans les provinces de Findadono, Conghecasu, Monganu, Nambri et Sungam. Il aborda aussi sur une île qu’on croyait jusque là rattachée au continent, l’île de Hokkaidō. Il fut ainsi le premier européen à poser le pied dans cette région ; il put ainsi rédiger un mémoire géographique et ethnologique sur cette île méconnue, et qui fut publié plus tard, en 1624.

En 1620, l’autorité locale changea du tout au tout son attitude envers les missionnaires, leur ordonnant de quitter le pays. Girolamo vint se réfugier à Edo (act. Tokio), mais la persécution s’accentua.

Girolamo eut alors l’espérance, en se livrant spontanément, de faire cesser les perquisitions ; il quitta ses vêtements japonais, fit refaire sa tonsure. Il se présenta au gouverneur. Sa déclaration vaut la peine d’être lue dans son intégralité :

Je suis prêtre et religieux de la Compagnie de Jésus. Je suis né en Sicile, contrée d’Italie, et connaissant par tous les récits le naturel heureux de la nation japonaise et son désir de salut, j’ai tout quitté pour venir au milieu d’elle et lui enseigner la Vérité. J’ai embrassé les usages des habitants et me suis fait l’un d’eux. Toutes les peines, toutes les souffrances d’un ministère de vingt ans, je les considère comme bien employées, ayant été consacrées au salut de ce peuple.

On admira cette liberté d’esprit et cet amour d’un peuple étranger, mais le gouverneur l’expédia en prison, avec son fidèle Simon Enpō.

Quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes.

En prison, les missionnaires entreprirent d’évangéliser aussi les prisonniers de droit commun. Girolamo amena à la foi les huit païens qu’il trouva dans son cachot.

La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Puis le cortège s’organisa : d’abord le père Girolamo, puis Simon Enpō et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on lui avait déjà amputé les doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.

Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.

Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna un peu les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie. Francisco mourut le dernier, encore debout contre son poteau.

Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore tous les trois le 4 décembre, mais pas les autres qui n’ont pas été béatifiés, n’ayant pas été condamnés d’abord pour la foi chrétienne, mais pour des crimes «ordinaires» ; ils moururent certainement réconciliés avec Dieu, puisqu’ils reçurent la Bonne Nouvelle en prison.

Après ces martyres, le Japon resta sans prêtres pendant deux siècles et demi, jusqu’en 1865, lorsque les missionnaires eurent de nouveau l’autorisation de pénétrer dans l’île, où ils retrouvèrent des communautés qui avaient conservé les traditions chrétiennes.

 

 

Francisco Gálvez Iranzo

1578-1623

 

Il était né vers 1578 à Utiel (Cuenca, Espagne), de famille noble. Ses parents s’appelaient Francisco et Juana ; ils firent baptiser leur enfant le 15 août 1578.

Après l’école et le collège de son pays, Francisco fréquenta la récente université de Valencia. Il pouvait avoir alors vingt ans.

En avril 1598, il fut ordonné sous-diacre ; il fut donc diacre à la fin de cette année-là ou au début de la suivante. Entre le diaconat et le sacerdoce, il prit l’habit franciscain chez les Frères mineurs de l’Observance à Valencia, où il émit la profession en 1600. Peu après il fut ordonné prêtre.

Il fut envoyé sur son désir en Extrême Orient : il s’arrêta d’abord huit ans au Mexique, puis gagna les Philippines en 1609, où il apprit si bien le japonais, qu’il fut chargé de la paroisse japonaise de Manille.

En 1612, il arriva au Japon. Ce pays avait déjà quarante-et-un couvents au début du siècle, il en aurait cinquante-sept en 1622 ; dans le même temps, les Chrétiens passèrent de soixante-mille à cent-quatorze mille ; Francisco y prêcha, traduisit en japonais élégant des vies de Saints, un catéchisme, et s’occupa de lépreux lors d’une épidémie : cette façon de soigner des malades émut beaucoup la population et provoqua beaucoup de conversions. Malheureusement, Francisco dut quitter le pays au moment de l’expulsion des missionnaires en 1614.

Pour y rentrer, il alla à Malacca en 1617 ; il se teignit le corps pour ressembler à un marinier africain, vint à Macao et de là au Japon. Le prince de Voxou, Massamouné, l’autorisa à prêcher, mais il laissa la place à un autre missionnaire et alla s’occuper de la chrétienté de Mogami, avant de venir à Yédo.

Dans cette dernière ville, la situation des missionnaires avait été relativement calme depuis douze ans, mais l’installation d’un nouveau shogoun en 1623, anéantit cette paix précaire. C’est le moment que choisit un traître pour révéler au gouverneur de la ville la présence de deux religieux et lui remettre une liste de chrétiens.

Le père Francisco tenta la fuite vers Kamakura et s’embarquait pour se cacher plus loin encore, mais il fut reconnu et arrêté par la police, en même temps que les Japonais qui l’accompagnaient.

Accusé par les juges de séduire les ignorants, il alla rejoindre en prison le père Girolamo De Angelis et les autres chrétiens.

Quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes.

La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Puis le cortège s’organisa : d’abord le père Girolamo, puis Simon Yempo et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on l’avait déjà amputé des doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.

Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.

Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie. Francisco mourut le dernier, encore debout contre son poteau.

Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore le 4 décembre.

 

 

Simon Enpō

1580-1623

 

Il était né vers 1580 à Nozou dans le Fingo (Japon).

Il appartenait à une bonzerie dont le bonze principal se convertit ; il en suivit l’exemple, âgé alors de seize ans.

Deux ans plus tard, il était admis chez les Jésuites comme élève et catéchiste. 

Exilé à Manille en 1614, il rentra l’année suivante et partagea dès lors la vie du Père Girolamo De Angelis (v. notice au même jour).

Quand le père Girolamo alla se présenter au gouverneur, Simon l’accompagna fidèlement.

Girolamo espérait, en se livrant spontanément, faire cesser les perquisitions ; mais quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes. Peu après, il fut rejoint par le père Francisco Gálvez (v. notice ce même jour).

En prison, Simon prêcha la foi chrétienne à tous les autres détenus qu’il y trouva ; il en convertit quarante, et en aurait converti encore davantage si sa prison s’était prolongée.

La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Ce fut une longue et solennelle procession : d’abord le père Girolamo, puis Simon Enpō et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on l’avait déjà amputé des doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.

Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.

Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna un peu les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie.

Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore le 4 décembre.

Adolf Kolping

1813-1865

 

Quatrième des cinq enfants de Peter et de Anna Maria Zurheyden, Adolf naquit à Kerpen (Cologne) le 8 décembre 1813. Sa mère mourra en 1833, son père en 1845.

Le papa travaillait chez un paysan comme berger, et l’on vivait dans la pauvreté, mais on était heureux. On retrouvera plus tard la famille de ce paysan dans la vie d’Adolf. Quand Adolf eut terminé l’école du village (1820-1826), son père l’orienta vers le métier de cordonnier. 

Adolf travailla de 1829 à 1832 comme cordonnier à Sindort, Düren et Lechenich, enfin Cologne, dans un important atelier.

Il aurait pu se marier là, mais il refusa et changea de place. Il avait été très frappé par les difficiles conditions de vie des ouvriers et des artisans. C’est aussi à ce moment que mourut sa mère (1833).

Puis, vers vingt-deux ans, il fut malade pendant environ deux années et dut s’arrêter de travailler. Il avait le temps de méditer et de prendre une sage décision. A vingt-quatre ans, il entra courageusement au lycée (Marzellengymnasium) à Cologne, dans le but de pouvoir s’orienter vers le sacerdoce. Auparavant, il s’ingénia à étudier le latin qui, à l’époque, était incontournable.

Ses efforts furent récompensés : trois ans et demi après son entrée, il passa avec succès le baccalauréat (1841)

Il a donc vingt-huit ans quand il demande son admission au séminaire : séminaire des vocations tardives (Münich, 1841-1842 ; Bonn, 1842-1844), enfin le Grand séminaire de Cologne pour la théologie.

On se demandera avec justesse comment le pauvre Adolf put payer sa pension pendant toutes ces années de formation. La Providence l’aida, à travers plusieurs personnes généreuses, en particulier une des filles du paysan chez qui travaillait le père d’Adolf : elle avait fait le vœu d’aider un étudiant en théologie.

Adolf fut finalement ordonné prêtre le 13 avril 1845, à trente-deux ans, le lendemain même de la mort de son cher Papa. Quelle épreuve !

Son premier poste fut Elberfeld (Wuppertal), où il était chapelain et professeur de religion. Il se rendit compte, comme précédemment à Cologne, de la même situation sociale des ouvriers, qui vivaient dans une réelle pauvreté, pour un travail exténuant, ce qui n’aidait pas les jeunes apprentis à avoir beaucoup d’espérance pour le lendemain.

Or, en 1847, il reçut la présidence d’une Association catholique qui cherchait à venir en aide à ses membres de façon spirituelle, morale et spirituelle. Il voulut implanter cette association à Elberfeld, mais, convaincu qu’elle ne pouvait s’étendre que dans une grande ville, il demanda à être déplacé à Cologne même.

C’est ainsi qu’il fut nommé vicaire à la cathédrale de Cologne en 1849 ; sans attendre, il donna naissance, avec six autres ouvriers, à l’Association des Ouvriers de Cologne (Kölner Gesellenverein), dans la Kolumbaschule : un an après, l’Association comptait déjà plus de cinq cents adhérents.

Très vite le concept s’étendit à d’autres villes : à la mort d’Adolf en 1865, il y aura plus de quatre-cents associations, avec vingt-quatre mille adhérents.

En 1850, Adolf réunit les trois associations d’Elberfeld, Cologne et Düsseldorf en une seule association : le Cercle Rhénan des Ouvriers (Rheinischer Gesellenbund), qui prit un an après le nom de Union Catholique des Ouvriers (Katholischer Gesellenverein), pour pouvoir étendre son influence au-delà du Rhin. C’était là l’embryon de l’actuelle Œuvre de Kolping, qui est internationale.

La conviction d’Adolf Kolping était que, pour aider ces ouvriers «ambulants», il leur fallait une sorte de «famille», car seule la famille peut offrir à ses enfants une bonne formation morale et chrétienne. Aussi voulut-il que son Œuvre devînt pour les ouvriers leur maison de famille, avec des compagnons et des amis de même condition, de mêmes droits, de même idéal, pour pouvoir y vivre dans une ambiance profondément amicale.

Dans ces maisons, il devait aussi y avoir des heures d’enseignement religieux, politique et pratique, pouvant conduire ces jeunes ouvriers à trouver plus facilement leur place dans la société.

Par la suite, on choisit parmi ces Compagnons ceux qui pourraient aussi assister des confrères malades : diagnostiquer le mal, donner les premiers soins d’urgence. Adolf s’employa lui-même à assister spirituellement des malades du choléra. La ville de Cologne voulut l’en récompenser, mais il demanda à reverser cette aide financière à la fondation.

Dès 1851, Adolf chercha des subsides pour acheter à Cologne une grande maison avec jardin et y installer sa fondation : il l’acheta dans la Breite Straße pour 14.200 Taler, offrant ainsi un lieu de rencontre et d’hébergement pour les ouvriers sans domicile. En 1853, la maison était prête.

Déjà pendant son activité de cordonnier, mais encore plus depuis qu’il était prêtre, Adolf écrivait : des poésies, différents articles dans les journaux, d’abord comme collaborateur puis comme rédacteur en chef, jusqu’à fonder en 1854 un périodique qui devait être un des organes de presse les plus fameux dans les milieux catholiques (Rheinische Volksblätter).

La presse était pour Adolf le moyen de dénoncer les injustices flagrantes de ce 19e siècle industriel, en même temps que la détresse spirituelle de beaucoup d’ouvriers. Cette activité de publiciste lui permit en outre de recevoir des subsides abondants pour son Œuvre.

On a parlé plus haut d’une maladie qui l’empêcha de travailler pendant deux années. Or Adolf fut continuellement frappé par la maladie durant toute sa vie. Malgré cela, en 1858, il se laissa nommer président des alors cent-quatre-vingt associations, mettant toutes ses forces en jeu pour étendre cette Œuvre. Il fit plusieurs voyages, malgré la fatigue que cela lui procurait.

En 1861, il dut renoncer à participer au Katholikentag de Münich et même à la rencontre des présidents des associations de l’Œuvre (Le Katholikentag ou Journée des Catholiques, est une journée annuelle où le clergé, à travers la parole et la prière, encourage et stimule les efforts de chacun pour un témoignage de vie toujours plus conforme à l’Evangile). 

En mai 1862, quand il venait, à sa demande, d’être nommé recteur de la Minoritenkirche (Immaculée Conception, tenue par les Frères Mineurs), il put tout de même se traîner à Rome pour présenter son Œuvre au pape : Pie IX lui remit à cette occasion un précieux ornement pour la messe, que l’on conserve encore aujourd’hui.

Sa santé sembla s’améliorer, mais au printemps 1865 Adolf eut une douloureuse arthrite à l’avant-bras droit. Il fit encore un voyage à Trèves en septembre pour la bénédiction d’une nouvelle maison.

Les attaques s’intensifièrent et se multiplièrent. Adolf mourut quatre jours avant son cinquante-deuxième anniversaire, le 4 décembre 1865, dans la maison-mère de Cologne.

Il est enterré au cimetière «des Malades» (Melatenfriedhof), qui servait au Moyen-Age pour la sépulture des malades (en particulier des pestiférés) et se trouve tout près de Cologne.

Adolf Kolping a été béatifié en 1991. Il est mentionné le 4 décembre au Martyrologe.

 

Francisco de la Vega González

1868-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 15 octobre 1868 à Noceda de Bierzo (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Ángel.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Jacinto García Chicote

1891-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 16 août 1891 à Támara de Campos (Palencia, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Eustaquio.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Robustiano Mata Ubierna

1908-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 24 mai 1908 à Celadilla Sotobrín (Burgos, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il prit le nom de Bienvenido.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Eulogio Álvarez López

1916-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 28 juillet 1916 à Quintana de Fuseros (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il n’avait que vingt ans.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Ezequiel Álvaro de la Fuente

1917-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Né le 21 mai 1917 à Espinosa de Cerrato (Palencia, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes comme Convers, il n’avait encore que dix-neuf ans.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 4 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Giovanni Calabria

1873-1954

 

Giovanni (Jean) naquit le 8 octobre 1873 à Verona (Italie N), benjamin des sept enfants de Luigi Calabria, un sabotier, et Angela Foschio.

Orphelin de père à dix ans, il dut quitter l’école et travailler comme petit domestique, mais son curé l’aida à préparer l’examen d’entrée au séminaire, comme externe.

Trois ans après, en 1893, il fit le service militaire, où il eut l’occasion d’accepter les travaux les plus humbles et parfois dangereux, mais aussi d’amener des compagnons à la conversion et à la pratique chrétienne.

Il reprit ensuite les études et, en 1897, commença la théologie.

Avant même d’être ordonné prêtre, il trouva dans la rue un enfant tzigane fugitif (ou abandonné), qu’il prit chez lui : c’était l’amorce de la Pieuse Union pour l’assistance des malades pauvres.

Ordonné prêtre en 1901, il fut vicaire à Santo Stefano et confesseur au séminaire.

En 1907, il fut recteur à San Benedetto al Monte, s’occupant particulièrement des soldats. La même année, il fonda la Maison des Bons Enfants (Casa Buoni Fanciulli), avec l’aide de généreux laïcs, qui se compléta en 1910 avec la branche féminine.

Ces deux Pieuses unions aboutirent à la congrégation des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence et des Pauvres Servantes de la Divine Providence, approuvées respectivement par l’évêque en 1932 et 1952, et par le Vatican en 1949 et 1981.

En 1934 furent envoyés déjà quatre membres à Vijayavada (Inde) pour s’occuper des Parias.

Durant la Guerre mondiale, il n’hésita pas à abriter des Juifs dans son institut : c’est une doctoresse juive qui en témoigna en demandant plus tard sa béatification, affirmant que don Calabria l’avait dissimulée parmi ses Sœurs, vêtue comme elles.

En 1944, ce fut la fondation de la Famille des Frères Extérieurs, tiers-ordre pour les laïcs.

L’Œuvre s’occupe de tous les moins avantagés, sans jamais rien leur demander : gamins des rues, orphelins, handicapés, malades… On vit de la Providence. Nouveauté inouïe : les Frères et les Pères ont même rang, ce qui choquera plus d’un ecclésiastique «traditionnel».

Récemment, les conditions de l’enseignement en Italie ont fait que l’Œuvre s’est étendue davantage aux handicapés du Tiers Monde. 

Don Calabria établit aussi des rapports très fraternels avec les autres confessions ; un pasteur suédois demanda personnellement la béatification de son cher Ami.

Le 3 décembre 1954, il offrit sa vie pour le pape Pie XII, très gravement malade. Le lendemain, 4 décembre 1954, mystérieusement, le pape se reprenait (il mourut en 1958), tandis que don Calabria quittait cette vie pour l’Eternité.

Pie XII, qui ne savait pas encore quel sacrifice venait de faire Don Calabria, apprenant sa mort, le définit un héros de la charité évangélique. 

Don Giovanni Calabria fut béatifié en 1988 et canonisé en 1999.

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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 00:00

03 DÉCEMBRE

 

-VII.

S Sophonie, un des “Douze petits Prophètes” de l’Ecriture ; son nom signifie "Celui que Yahvé cache".

III.

SS Claude, Hilarie et leur fils Jason, martyrs à Rome.

S Cassianus, martyr à Tanger ; il jeta ses tablettes de greffier en entendant porter la condamnation du chrétien Marcel (IV.?).

?

S Anthème, évêque présumé à Poitiers.

V.

S Firmin, évêque à Verdun, mort pendant que Clovis assiégeait cette ville.

VI.

S Lucius, ermite à Coire.

VII.

S Birinus, premier évêque à Dorchester, moine romain envoyé par le pape pour l'évangélisation.

S Eloque, abbé à Lagny.

VIII.

Ste Attale, nièce de ste Odile, abbesse à Saint-Etienne de Strasbourg.

XVI.

S François Xavier (Pantxoa Jabier), jésuite basque espagnol, missionnaire infatigable en Inde, au Japon ; il faillit même entrer en Chine.

XVII.

B Edward Coleman, homme politique anglais et martyr à Tyburn.

XIX.

B Johann-Nepomuk de Tschiderer zu Gleifheim, cinquième des sept enfants d'une famille tyrolienne, évêque à Trente, et grand défenseur du Saint-Siège, béatifié en 1995.

XX.        

Bx martyrs espagnols en 1936 :

- béatifiés en 2007 :

Dominicains : à Madrid, les clercs Manuel Santiago y Santiago et Francisco Fernández Escosura (*1916, 1917).

- béatifiés en 2014 :

Cisterciens : à Santander, les prêtres Julián Heredia Zubia, Juan Bautista Ferris Llopis, Marcos García Rodríguez, Valeriano Rodríguez García (*1875, 1905, 1905, 1906) ; le clerc Alvaro González López (*1915) ; le postulant Francisco Delgado González (*1915).

B Jan Franciszek Macha (1914-1942), jeune prêtre polonais, martyr décapité en prison, béatifié en 2020.

B Władysław Bukowiński (1904-1974), prêtre polonais ; il accumula plus de treize années de goulag ; mort au Kazakhstan, béatifié en 2016.

 

Sophonie

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Ce «petit Prophète», un des douze ainsi appelés pour leur oracle court, vivait très vraisemblablement au 7e siècle, vers 640-610.

Sophonie commence son livre par une généalogie qui le fait remonter à un certain Ezéchias, peut-être le roi contemporain du Prophète Isaïe. Son nom pourrait signifier celui que Dieu cache.

Au nom de Dieu, Sophonie condamne l’idolâtrie quelle qu’elle soit, aussi bien chez les païens que chez les habitants d’Israël qui ont quitté le vrai Dieu. Il y aura un châtiment, mais aussi une résurrection, grâce au «petit reste» fidèle.

Sophonie n’est cité qu’une fois dans le Nouveau Testament (Mt 13:41) : Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui ramasseront de son Royaume tous les scandales et tous les fauteurs d’iniquité.

La description du Jour de Yahvé a inspiré les premiers mots du Dies iræ, qu’on chantait aux messes des Défunts : Jour de colère, ce jour-là…

Avec les Grecs, le Martyrologe romain évoque saint Sophonie le 3 décembre.

 

 

Cassianus de Tanger

† 298

 

Cassianus était à Tanger (auj. Maroc N) greffier du vice-préfet du prétoire, Agricolanus.

Lors de l’interrogatoire de s.Marcellus (v. 30 octobre), il admira la fermeté et la lucidité de celui-ci, qui contrastaient avec la colère et les vociférations désordonnées du juge.

La condamnation du martyr l’indigna tellement, qu’il jeta son poinçon et ses tablettes. Les assistants furent stupéfaits, Marcel sourit et Agricolanus, furieux, lui demanda la raison de son geste : C’est, lui répondit-il, que tu as rendu une sentence injuste.

Aussitôt mis en prison, Cassianus y resta un mois, au terme duquel, le 3 décembre, il fut condamné à mort.

Depuis quelque temps, des spécialistes ont jugé que tout ce récit n’est qu’un tissu de lieux communs, qu’on rencontre chez bien d’autres martyrs.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Cassianus de Tanger au 3 décembre.

 

 

Lucius de Coire

6e siècle

 

Lucius serait un ermite qui aurait vécu non loin de Coire (Suisse E), au sixième ou au septième siècle.

Il ressort en effet qu’il ne pouvait pas être cet hypothétique roi de Bretagne qui, selon le Liber pontificalis, aurait demandé des missionnaires au pape Eleuthère (v. 26 mai), au deuxième siècle.

Il semble encore plus invraisemblable que l’apôtre Paul ait lui-même envoyé son disciple Timothée en Gaule et que ce dernier, après sa mission dans le Bordelais, aurait gagné la Bretagne : là, le roi Lucius se serait fait baptiser, aurait renoncé à son royaume terrestre, et aurait gagné cette région de Coire, dont il amena tous les habitants à la foi chrétienne.

De là à faire de notre Lucius un évêque martyr, il n’y avait plus qu’un pas, que certains ont franchi.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Lucius de Coire au 3 décembre.

 

 

Birinus de Dorchester

600-649

 

Birinus naquit vers 600. Il n’était pas anglais, mais de souche franque.

Certains en ont fait un moine bénédictin de Saint-André à Rome.

En 634, il fut ordonné évêque par l’évêque de Gênes, Asterius, et envoyé par le pape Honorius au Wessex.

Son apostolat auprès des Saxons fut fructueux : le roi Cynegils le laissa prêcher dans cette région, avant de recevoir lui-même le baptême en 635, parrainé par le roi Oswald de Northumbrie (v. 5 août). Birinus n’a pas baptisé Oswald : celui-ci avait reçu le baptême en Irlande dans sa jeunesse.

En accord avec ces deux rois, Birinus établit son église à Dorchester : il en fut donc le premier évêque.

En 643, le successeur de Cynegils, Coenwalch, invita Birinus à fonder une église à Winchester.

Birinus aurait été également le fondateur des églises de Reading et Abingdon.

Vers 646, il dédia une église de Winchester à la Sainte-Trinité.

Il mourut le 3 décembre 649.

Saint Birin de Dorchester est commémoré le 3 décembre dans le Martyrologe Romain.

François Xavier

1506-1552

 

Basque espagnol, il s’appelait Frantzisko (que les Basques modernes ont transformé en Pantxoa), et naquit le 7 avril 1506 à Xavier (ou Javier, Navarre), une localité qu’il faudrait prononcer «Chabière».

Le père, Juan de Jaxu, était conseiller du roi de Navarre ; sa mère, María de Azpilikueta, avait reçu en dot le château de Javier. Pantxoa semble avoir été le sixième de leurs enfants.

En 1525, il alla étudier à Paris, où il se lia d’amitié avec Pierre Favre (v. 1er août) et un certain Iñigo de Loyola (qu’on nomme communément chez nous Ignace de Loyola, v. 31 juillet).

En 1530, Pantxoa fut professeur au collège parisien de Dormans-Beauvais.

Le 15 août 1534, ces trois amis offrirent à Dieu leur bonne volonté : chastes et pauvres, ils seraient fidèles au pape, feraient le pèlerinage à Jérusalem et iraient prêcher l’Evangile par toute la terre.

Le pèlerinage s’arrêta à Venise en 1536, à cause de la guerre entre Venise et les Turcs. Les trois compagnons vinrent offrir leurs services au pape à Rome, qui les encouragea : Iñigo et Pantxoa furent ordonnés prêtres à Venise en 1537. Pantxoa célébra sa première Messe à Vicence, et se déplaça dans les localités environnantes, prêchant et assistant les malades, dans un italien approximatif qui faisait sourire, mais dont l’élan remuait les consciences.

En 1539, sur la demande du roi du Portugal, il partit évangéliser les Indes. Le pape le nomma nonce apostolique pour l’Inde. Le voyage dura d’avril 1541 à mai 1542. Pour passer son mal de mer, Pantxoa se fit lui-même infirmier à bord, mais aussi apôtre, pour relever le niveau des conversations.

Arrivé à Goa, il y instaura une nouvelle méthode d’apostolat, contrecarrant celles des colons qui étaient si durs envers les indigènes. Pantxoa était douceur, patience, humilité ; il visitait les malades, les prisonniers, entraînait les enfants par ses chants. Il gagna le sud, chez les Paravers, qu’il défendit bec et ongles contre les exactions des colons portugais. Il gagna l’archipel des Comores, tenta de convertir Ceylan (actuel Sri Lanka) et gagna les Moluques, dont les habitants avaient des mœurs si barbares, puis regagna l’Inde.

Pantxoa fut supérieur des Jésuites en Inde de 1542 à 1551. A cette époque, un courrier de ou pour Rome pouvait mettre presque quatre années pour parvenir à destination.

En 1547, une occasion providentielle permit à Pantxoa de pénétrer au Japon, dont il décrira les habitants comme le meilleur des peuples. Il y baptisa un millier de personnes.

Après un nouveau passage en Inde, il s’embarqua alors pour la Chine mais, de Canton, aucun navire ne partait pour cette destination. La fatigue s’abattit sur lui ; fin novembre 1552, malade, il ne répétait plus que Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! (Mt 15:22).

Il s’éteignit paisiblement là-bas, le 3 décembre 1552.

Il fut béatifié en 1619, canonisé en 1622 ; il fut proclamé patron des Indes en 1748, du Collège romain de la Propagande en 1904, co-patron des missions (avec sainte Thérèse de Lisieux) en 1927, patron de la Mongolie en 1952.

En outre, la journée du 3 décembre a été proclamée journée de la langue basque, car Pantxoa mourut en murmurant quelques mots en basque, sa langue maternelle.

 

 

Edward Coleman

?-1678

 

Edward était né dans le Suffolk (Angleterre), d’un membre du clergé (anglican).

Il fut controversiste et écrivain. Il ramena à la foi catholique Madame Tyrwhit.

Après une belle carrière à Cambridge, il passa au Catholicisme et fut au service de la Duchesse d’York. Dans cette fonction, il eut l’occasion de connaître des hommes d’Etat du continent ; il fut en relation avec l’aumônier de Louis XIV, le père La Chaise. Plus tard, il obtint une forte somme d’argent de trois ambassadeurs français, en leur procurant des informations quotidiennes sur les activités parlementaires.

Ces activités le rendirent suspect au moment du «complot de Titus Oates». Mais se sentant parfaitement innocent, il montra lui-même ses documents pour les faire examiner. Il fut accusé d’avoir des relations avec les puissances étrangères pour renverser la religion protestante, et d’avoir approuvé une décision d’assassiner le roi.

Pour sa défense, Edward démontra qu’il avait seulement eu le projet de convaincre les parlementaires de promulguer des lois accordant leur liberté aux Catholiques. Il nia absolument toute participation au complot contre la vie du roi. Toute sa correspondance ne contenait aucun élément pouvant prouver le dernier des soupçons contre la vie du roi.

Malgré l’évidence, il fut déclaré coupable, condamné et exécuté.

Edward Coleman mourut en martyr à Tyburn, le 3 décembre 1678.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

 

Johann Nepomuk de Tschiderer zu Gleifheim

1777-1860

 

La famille de Johann Nepomuk avait émigré des Grisons (Suisse orientale) au Tyrol au 16e siècle, et avait été annoblie par l’empereur d’Autriche au siècle suivant. Le Tyrol a appartenu à l’Autriche, et fut divisé entre l’Autriche et l’Italie après la Première guerre mondiale.

Johann Nepomuk naquit à Bozen (actuelle Bolzano) le 15 février 1777 et fut donc autrichien. Il était le cinquième des sept enfants de Joachim von Tschiderer zu Gleifheim et de Katharina von Giovanelli von Gerstenburg und Hörtenberg.

Il fut affecté d’un grave défaut d’élocution (on a même parlé de mutisme), dont il put cependant guérir et fréquenta le collège des Franciscains à Bolzano.

En 1783, la famille déménagea à Innsbruck, où il étudia la théologie et fut ordonné prêtre en 1800.

Vicaire pendant deux années à Unterinn (Ritten) et Ulten, il fut envoyé à Rome où il reçut la distinction de Notaire Apostolique.

Revenu dans sa région d’origine, il fut professeur de morale et de théologie pastorale au grand séminaire de Trento.

En 1810 il fut nommé curé à Sarnthal, en 1819 doyen et inspecteur des écoles à Meran. Il fonda alors jusqu’à cinq écoles pour étrangers à Sarnthal (dont une école de dentelle pour les femmes), et un internat à Bolzano, qui devint plus tard le Johanneum.

En marge de ces œuvres «officielles», l’abbé de Tschiderer employait toute sa fortune personnelle au profit des prisonniers, des pauvres, des malades, vendant jusqu’à ses propres objets personnels.

En 1826 il fut nommé chanoine titulaire à la cathédrale de Trento et, en 1827, pro-vicaire pour la population de langue allemande.

En 1831, il devint Vicaire Général de Vorarlberg et, en 1832, reçut la dignité épiscopale.

A cette période, il s’occupa activement des enfants de paysans tyroliens, qui étaient envoyés comme saisonniers en Souabe.

Il devint prince-évêque de Trento en 1835.

Désormais, il devait se poser ouvertement contre les dispositions impériales (ce qu’on a appelé le joséphisme, du nom de l’empereur Josef) qui prétendaient imposer des dispositions et des nominations aux autorités de l’Eglise. Mgr de Tschiderer nomma ses propres professeurs de séminaire, envoya ses propres prêtres pour être formés soit à Vienne soit à Rome, institua des Exercices spirituels annuels pour ses prêtres, et se préoccupa fondamentalement de l’unité et de l’enseignement de la Doctrine.

Contrairement à sa condition de prince (et aux suggestions de son entourage), il eut un train de vie très modeste, et même ascétique. C’est lui qui assuma les dépenses pour les réparations de son appartement ; il organisa sur ses deniers une maison pour sourds-muets à Trento, une maison pour ouvrières à Rovereto. Il pourvu les presbytères de bons livres, offrit toutes sortes d’objets sacrés aux paroisses et aux couvents : calices, ostensoirs, ornements, statues, croix, ou les commandait à des artistes.

Il eut bien sûr le souci de la visite pastorale régulière de tout son diocèse et y fit venir des Ordres religieux (Jésuites) et des Congrégations, masculines et féminines.

Chargé de mérites et de bonnes œuvres, frappé à la fin par la maladie, ce digne prélat mourut à Trento le 3 décembre 1860.

Mgr Johannes Nepomuk fut béatifié en 1995. Le miracle retenu pour cette béatification, fut la guérison totalement inexpliquée d’un jeune mourant de quinze ans, en 1992.

Julián Heredia Zubía

1875-1936

 

Né le 16 février 1875 à Larrea (Álava, Espagne), Julián entra chez les moines Trappistes où il prit le nom de Pio et fut ordonné prêtre.

Il fut nommé prieur du monastère de Viaceli.

Le 8 septembre 1936, le monastère fut brusquement envahi par les révolutionnaires, qui détruisirent toutes les images saintes et les objets du culte. Puis ils emmenèrent à Santander les trente-huit membres de la communauté, qu’ils mirent en «prison» dans le collège salésien, réquisitionné à cet effet.

Cet emprisonnement dura de cinq à dix jours ; grâce à l’entremise d’amis, les moines furent remis en liberté ; certains trouvèrent à loger chez des particuliers, d’autres rejoignirent Bilbao, où la persécution était moins violente, d’autres enfin restèrent à Santander, cherchant à reprendre clandestinement une sorte de vie conventuelle.

Le même 8 septembre, furent arrêtés à part les pères Eugenio García Pampliega et Vicente Pastor Garrido, probablement dans l’espoir d’en extorquer l’argent du monastère. Les Religieux n’avaient évidemment rien à donner et, sur leur refus d’apostasier, ils furent emmenés en voiture à Santander à la nuit déjà tombée ; à une vingtaine de kilomètres du monastère, près de Rumoroso, on les fusilla, le 21 septembre 1936.

Le 1er décembre fut ensuite arrêté le groupe des Frères Convers. On chercha à leur faire dire d’où ils recevaient l’argent pour leur subsistance ; innocemment, ils répondirent que c’était de la responsabilité du Prieur, ce qui sans doute permit aux révolutionnaires d’arrêter à son tour le Prieur.

Mais ce dernier refusa catégoriquement d’indiquer des noms. Après de pénibles interrogatoires, et un «procès» durant la nuit du 2 décembre, il fut condamné à mort, avec les autres moines de son groupe.

Un jeune oblat de quinze ans, présent avec eux et ensuite libéré, put témoigner des faits. Il vit les moines monter dans un camion, une partie le 3 décembre, les autres le 4. On ne sut plus jamais rien d’eux. Signalons que beaucoup de Martyrs disparurent en mer, où on les précipita, parfois vivants ; les courants en firent dériver quelques-uns jusqu’à Nantes.

Le père Pio fut donc très probablement martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 ; il devait être béatifié en 2015.

 

 

Juan Bautista Ferris Llopis

1905-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Juan Bautista naquit le 24 mars 1905 à Algemesí (Valencia, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il fut ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Marcos García Rodríguez

1905-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Marcos naquit le 14 septembre 1905 à Villaviciosa de San Miguel (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il prit le nom de Amadeo et fut ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Valeriano Rodríguez García

1906-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Valeriano naquit le 10 juin 1906 à Villaviciosa de San Miguel (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il fut ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Francisco Delgado González

1915-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Francisco naquit le 28 janvier 1915 à Citores del Páramo (Burgos, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il était postulant.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Alvaro González López

1915-1936

 

Voir les détails connus des moines de Viaceli dans la notice de Julián Heredia Zubia

Alvaro naquit le 27 avril 1915 à Noceda del Bierzo (León, Espagne).

Entré chez les moines Trappistes, il n’était pas encore ordonné prêtre.

Il fut martyrisé à Santander (Cantabria) le 3 décembre 1936 et béatifié en 2015.

 

 

Manuel Santiago y Santiago

1916-1936

 

Il était né le 6 octobre 1916, à Donado (Sanabria, Zamora, Espagne), et fut baptisé le 11, au sanctuaire voisin de la Peregrina : c’était le premier baptême qu’on y célébrait.

Après les études classiques à Notre-Dame de Rosinos (Vidriales), il entra au noviciat dominicain de Almagro (Ciudad Real) et fit la profession en 1934.

Les nuages s’accumulaient déjà sur l’Espagne et, en 1936, le père de Manuel vint lui proposer de revenir, au moins pour un temps, chez les siens. Mais Manuel préféra franchement et nettement rester avec ses Confrères.

C’était un jeune homme au caractère noble et droit, doux et même timide, agréable à vivre et pieux.

En juillet 1936, le couvent d’Almagro fut fermé, les Religieux expulsés.

Manuel et deux autres, eux aussi martyrs, furent emmenés à Madrid, dans la prison Modelo.

Le 16 novembre, lui et Francisco Fernández Escosura furent conduits à la prison de Ventas, où on ne leur épargna ni les souffrances, ni les honteuses propositions de mariage et d’argent, s’ils renonçaient à leur condition de Religieux.

Leur refus signifiait la mort : on les fit sortir, liés l’un à l’autre, et on alla les fusiller, probablement à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid, le 3 décembre 1936.

Manuel avait vingt ans à peine.

Manuel fut un des Martyrs espagnols béatifiés en 2007.

 

 

Francisco Fernández Escosura

1917-1936

 

Il était né le 23 janvier 1917, à Sotiello (Pola de Lena, Asturies, Espagne), fut baptisé le 28 et confirmé en 1926. Aîné de quatorze enfants, il eut quatre sœurs dominicaines.

Après les études classiques, et grâce à l’aide du prieur d’Almagro (plus tard évêque de Salamanque), il entra au noviciat dominicain de Almagro (Ciudad Real) et fit la profession en 1934.

Les nuages s’accumulaient déjà sur l’Espagne ; on renvoya même un moment les jeunes religieux dans leurs familles ; Francisco revint au couvent dès que possible et, en 1936, quand son père lui proposa de revenir à la maison, Francisco préféra franchement rester avec ses Confrères.

C’était un jeune homme exemplaire, droit.

En juillet 1936, le couvent d’Almagro fut fermé, les Religieux expulsés.

Francisco et d’autres, eux aussi martyrs, furent emmenés à Madrid, dans la prison Modelo.

Le 16 novembre, lui et Manuel Santiago y Santiago furent conduits à la prison de Ventas, où on ne leur épargna ni les souffrances (on dormait par-terre, il faisait très froid et l’on mangeait mal), ni les honteuses propositions de mariage et d’argent, s’ils renonçaient à leur condition de Religieux.

Leur refus signifiait la mort : on les fit sortir, liés l’un à l’autre, et on alla les fusiller, probablement à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid, le 3 décembre 1936.

Francisco n’avait pas même vingt ans.

Francisco fut un des nombreux Martyrs espagnols béatifiés en 2007.

 

 

Jan Franciszek Macha

1914-1942

 

Jan Franciszek Macha naquit le 18 janvier 1914 à Chorzów (Pologne S), aîné des quatre enfants de Paweł et Anna Cofałka. Ses deux sœurs s’appelaient Róźę et Marię, son frère Piotr. Jan était surnommé Hanik.

De 1921 à 1924, il étudia à l’école de son pays, puis au collège. En 1933, il ne put entrer au Séminaire, en raison du trop grand nombre de séminaristes, aussi étudia-t-il le Droit à l’université Jagellon de Cracovie, avant d’intégrer le séminaire de Katowice en 1934.

Il fut ordonné prêtre en juin 1939, peu de temps avant l’invasion hitlérienne de la Pologne. Lors de sa première Messe, sa sœur était près de lui à la sacristie et il lui avoua son pressentiment : il mourrait bientôt, mais pas de mort naturelle.

Il rejoignit la paroisse de Ruda Śląska le 1er septembre, justement le jour de cette invasion.

Malgré cette intime conviction, ses premiers soucis furent de venir en aide aux familles qui avaient perdu leur maison, leurs bêtes, leurs biens, et surtout les maris et les fils, tués à la guerre… Puis il fit le catéchisme dans la clandestinité, car les Nazis interdisaient violemment toute pratique chrétienne. L’abbé Macha forma aussi des groupes d’étudiants, des troupes de scouts, et il aidait ces jeunes à conserver la foi, à rester forts dans l’épreuve.

La Gestapo surveilla ce prêtre «trop» zélé. Une première fois arrêté et interrogé au début de 1940, il fut relâché. Le 5 septembre 1941, il fut arrêté à la gare de Katowice, enfermé dans la prison de Mysłowice jusqu’au 13 novembre, soumis pendant ce temps à d’interminables interrogatoires, interrompus seulement par un cortège de tortures et d’humiliations.

Avec grande force d’âme, Jan Franciszek demanda à Dieu de pardonner à ses bourreaux ; il se fabriqua un chapelet avec des bouts de ficelles.

En juin 1942, dans la prison de la rue Mikołowska eut lieu une sorte de jugement, aboutissant à une honteuse condamnation à mort, le 17 juillet 1942. Le prêtre reçut cette sentence avec sérénité, comme sa famille put s’en rendre compte dans les lettres qu’il leur envoya. Sa mère eut le courage d’aller jusqu’à Berlin en août, pour tenter d’implorer la grâce de son fils auprès de la sœur de Hitler, laquelle lui promit qu’elle s’intéresserait à cette cause.

Le 3 décembre au soir on annonça au p.Macha qu’il serait exécuté la nuit suivante ; au même moment, chez les Macha, arriva la nouvelle que la grâce était accordée : soit fausse nouvelle macabre pour augmenter la douleur de la famille, soit retard dans la transmission de cette «nouvelle», Jan Franciszek fut effectivement guillotiné dans la prison de Katowice peu après minuit du 3 décembre.

Détails étranges : peu après minuit, chez les Macha, le bénitier qui était accroché au mur, tomba à terre, et l’horloge s’arrêta à 24h.15.

Peu avant cette heure suprême, Jan Franciszek écrivit une dernière lettre aux siens :

Dans peu de temps, je serai devant le Juge Tout-puissant. J’espère qu’il m’accueillera près de Lui… Ne vous inquiétez pas : un arbre en moins ne supprime pas une forêt ; une hirondelle en moins n’empêche pas le printemps ; un homme en moins ne fait pas la fin du monde… Au-revoir là où est le Très-haut !

Sa dépouille ne fut pas restituée à la famille, mais envoyée à Auschwitz et incinérée. En outre, on interdit de célébrer des funérailles avec quelque solennité : pas de lumière, sauf deux cierges, pas de musique, pas de chants. A travers cette mort, les Nazis voulaient donner un avertissement à tout le clergé et une totale humiliation à la famille chrétienne. Mais c’était sans compter sur la force du Christ mort et ressuscité.

Jan Franciszek Macha fut béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 3 décembre.

 

 

Władysław Bukowiński

1904-1974

 

Władysław-Antonij Kiprijanovič Bukowiński naquit le 22 décembre 1904 à Berdyczów ; il était le frère aîné de Gustav et Irene, tous enfants du premier mariage de Jozef Cyprian Bukowiński, dont l’épouse, Jadwiga Scipio del Campo, mourut en 1918 ; ayant alors épousé en 1920 la sœur de cette dernière, Victoria, Jozef eut encore un fils, Zygmunt.

Cette famille était polonaise d’origine et, comme beaucoup de familles de ces régions, habitait dans la zone qui aujourd’hui est l’Ukraine, dans ce qui était l’Empire de Russie.

Władysław reçut le baptême le 26 décembre suivant sa naissance.

En 1912, on déménagea dans la ville polonaise d’Opatów. En 1914, Władysław revint en Ukraine, pour étudier à Kiev puis dans la région de Podolia ; en 1917, il fréquenta une école polonaise à Płoskirów (nom polonais de la ville ukrainienne de Khmelnytskyi) et, en 1920, fuyant l’avancée des Bolcheviks, la famille s’en vint dans la ville polonaise de Sandomierz.

En 1921, Władysław passa l’examen de terminale à Cracovie et entreprit des études de théologie. C’était un esprit supérieur qui savait mener de front plusieurs activités : il fréquenta également les cours de Droit à l’université ; il publia trois mémoires sur l’histoire de droit médiéval, dont deux furent récompensés par la faculté. De 1923 à 1925, Władysław suivit les cours de Sciences Politiques à la faculté de Droit et obtint son diplôme de doctorat.

En 1926, après une heureuse rencontre avec un ecclésiastique, il décida de commencer vraiment la théologie en vue du sacerdoce. Il fut ordonné prêtre en 1931.

De 1931 à 1935, il fut vicaire et catéchiste à Rabka, où il fonda le cercle Revival pour les étudiants. En 1935-1936, il fut vicaire et catéchiste à Sucha Beskidzka ; il fut ensuite à Łucka de 1936 à 1945.

Durant cette période, il travailla beaucoup aux côtés d’immigrants polonais, de prisonniers politiques ou criminels. Il enseigna la sociologie au Grand séminaire de 1936 à 1939, en même temps qu’il devenait le secrétaire général de l’Action Catholique à partir de 1938, directeur de l’Institut Supérieur de Sciences Religieuses et rédacteur en chef adjoint de La Vie Catholique.

Lors de la déclaration de guerre en 1939, l’évêque lui confia la pastorale de la cathédrale de Łuck, où l’on put remarquer et admirer sa grande intelligence, sa sérénité en face du danger, sa détermination à défendre la liberté de la religion.

En 1940, il fut arrêté par les agents du NKVD (la police secrète soviétique) et condamné à huit années de travaux forcés pour le crime d’être prêtre dans une zone contrôlée par le communisme. En 1941, les troupes germaniques envahirent l’Union Soviétique et la police soviétique voulut abattre les prisonniers ; mystérieusement, Władysław ne fut pas fusillé, et put reprendre sa place à Łuck ; là, il s’employa à cacher des enfants juifs chez des familles catholiques.

Survint une seconde arrestation en 1945, avec d’autres prêtres et l’évêque. On les expédia à Kovel puis Kiev, en les accusant de trahison ou d’espionnage en faveur du Vatican. En juin 1946, Władysław fut condamné à dix années de goulag, dans les mines de Karaganda (Kazakhstan) ; mais Władysław n’était pas abattu pour autant : dès qu’il le pouvait, il passait parmi les prisonniers pour les réconforter, pour donner l’absolution, pour donner l’Eucharistie - car il arrivait aussi à célébrer clandestinement.

En 1947, il fut transféré dans une autre prison, où il contracta une sévère pneumonie ; après une brève hospitalisation, il fut renvoyé en prison ; en 1950, nouveau transfert dans un autre camp. Władysław continuait son apostolat caché et efficace auprès des autres prisonniers, particulièrement des malades.

Presqu’au terme des dix années infligées, en 1954, il fut «libéré», mais affecté à la surveillance d’un chantier de construction à Karaganda ; en réalité, il était le premier prêtre à pénétrer dans ce lointain Kazakhstan communiste. Władysław s’organisa pour célébrer la Messe dans des maisons privées, tous rideaux bien fermés. Il devait se présenter chaque mois à la police locale pour pointer.

En 1955, on lui proposa de retourner en Pologne ; il préféra rester au Kazakhstan et devint même officiellement un citoyen soviétique. Il remit sa démission comme surveillant de chantier et ne s’occupa que de ses activités sacerdotales, même cachées.

En 1957, il vint en aide à un groupe de Polonais déportés à Alma-Ata, nouveau crime pour lequel il fut accusé d’activités illégales (il avait fait construire pour eux une chapelle !), et envoyé pour trois ans dans un camp de travail à Irkutsk. Il put revenir à Karaganda en 1962.

De 1963 à 1973, Władysław put voyager trois fois en Pologne : il fut reçu par l’archevêque Karol Wojtyła, futur pape s.Jean-Paul II. Très surveillé par les services secrets, il put faire une brève visite à sa famille, accomplit encore une mission en Tadjikistan, dut passer plusieurs mois d’hospitalisation et retourna au Kazakhstan en octobre 1974, très affaibli. Il célébra la Messe pour la dernière fois le 25 novembre et reçut les ultimes Sacrements.

Władysław avait cumulé plus de treize années de camp de concentration. Il s’éteignit à Karaganda, le 3 décembre 1974, ayant entre ses doigts le chapelet qu’il s’était confectionné avec des boulettes de pain.

Władysław Bukowiński fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 3 décembre.

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2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 00:00

02 DÉCEMBRE

 

-VII.

S Habacuc, un des “Douze Petits Prophètes” de l'Ecriture ; il serait plus exact de prononcer : Ambakoum.

III.

Ste Bibiana, martyre romaine.

SS Eusèbe (prêtre), Marcel (diacre), Hippolyte (moine), Hadrias et Pauline (époux), Néon et Marie (leurs enfants), Martana et Aurélie (des parentes), et Maxime, martyrs grecs à Rome.   

IV.

S Pimenius, martyr romain qui aurait été précepteur du futur Julien l'Apostat.

S Avitianus, évêque à Rouen.

V.

S Chromatius, évêque à Aquilée, consacré par s. Ambroise, ami des ss.Jean Chrysostome et Jérôme, et de Rufin.

S Silvain, évêque à Philippopoli, puis à Troie ; il retira aux clercs les dossiers des procès, parce qu'ils en tiraient trop de bénéfices.

VI.

S Silvère, pape (536-537) : il refusa de réinstaller à Constantinople un évêque hérétique et fut exilé en Asie Mineure, puis sur l'île de Ponza où il mourut, peut-être assassiné.

XIV.

B Jan van Ruusbroec, chanoine régulier flamand, dont les ouvrages, démasquant les faux mystiques, très répandus, lui valurent le nom de “Ruysbroeck l'Admirable”.

XVII.

Bse Jerónima María Cortey Astorch (María Ángela), clarisse espagnole, responsable de la formation des professes et abbesses des sœurs Clarisses Capucines, considérée comme une "mystique du bréviaire", béatifiée en 1982. 

XVIII.

B Melchior Chyliński (Rafał), noble polonais, franciscain, prêtre ami des pauvres et des malades, béatifié en 1991.

XX.

B Francisco del Valle Villar (León Justino, 1906-1936), des Frères des Ecoles Chrétiennes, martyr espagnol de la Révolution près de Barcelone, béatifié en 2007.

B Zef Palaj (Bernardin, 1894-1947), prêtre albanais des Frères Mineurs Franciscains, martyr, béatifié en 2016.

B Ivan Sleziuk (1896-1973), évêque gréco-catholique ukrainien à Ivano-Frankivsk, près de vingt ans en camp de travail, martyr béatifié en 2001.

 

Habacuc prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Le Prophète Habacuc n’est absolument pas connu, sauf qu’il est un des douze Petits Prophètes. On a supposé que c’était le même qui prophétisait en Juda et qui fut transporté auprès de Daniel dans la fosse aux lions, d’après un manuscrit de Qumrân.

Le nom du Prophète a aussi été donné différemment : ce serait Habacuc en hébreu, et Ambakoum en grec.

Les trois chapitres du Livre d’Habacuc sont un dialogue entre le prophète et Dieu : d’abord le prophète ose s’en prendre à Dieu qui opprime son peuple par l’intermédiaire de l’étranger, puis fulmine contre l’envahisseur, avant d’exalter le triomphe final de Dieu.

Cette façon de demander des comptes à Dieu sur son gouvernement du monde, est nouvelle dans le genre prophétique. Puis la réponse ne tarde pas à arriver : les voies de Dieu sont paradoxales, incompréhensibles, mais à la fin c’est toujours Dieu qui remporte la victoire et récompense celui qui est fidèle.

C’est dans cette prophétie que se trouve la phrase reprise trois fois par saint Paul : Le juste vivra par sa fidélité (Rm 1:17 ; Ga 3:11 ; He 10:38).

L’ancien Martyrologe faisait état, au 15 janvier, d’une invention du corps des prophètes Habacuc et Michée, au 4e siècle sur révélation divine. Actuellement cependant, Habacuc est commémoré au 2 décembre (et Michée au 21 décembre), sans révélation.

 

 

Bibiane

4e siècle ?

 

D’après la Passio de sainte Bibiane, celle-ci ainsi que sa sœur Demetria étaient les deux filles du préfet de Rome, Flavianus, et de Dafrosa.

Flavianus était devenu chrétien en secret et ensevelissait pieusement les corps des martyrs.

Dénoncé à Julien l’Apostat, il fut martyrisé loin de là, peut-être aux Aquæ Tauri, actuelle Acquapendente près de Civitavecchia.

Dafrosa fut enfermée et devait mourir de faim ; mais elle convertit son gardien et mourut peu après le martyre de ce dernier.

Demetria, conduite devant l’empereur, mourut de peur.

Bibiane, enfin, confiée à une femme impie, persévéra dans sa foi, et, au bout de six mois, fut fouettée à mort sur ordre du même empereur, et en mourut quelques jours plus tard. Elle fut ensevelie de nuit auprès de sa mère et de sa sœur.

Au-dessus de ces corps fut construite une basilique aux frais d’une certaine Olimpina, de la famille de Flavianus.

Contrairement aux lois romaines, cette basilique est à l’intérieur des murs de Rome, les lois étant désormais tombées en désuétude. En 1624 on retrouva des reliques de corps, qu’on attribua sans hésitation aux martyres Dafrosa et Demetria, le corps de Bibiana ayant «peut-être» été transféré ailleurs (ou volé ?).

On suppose même que Bibiana aurait pu être martyrisée dès la fin du 3e siècle, mais on s’étonne de n’avoir aucune mention de culte avant le cinquième siècle. D’ailleurs, de culte proprement dit, il n’en est question vraiment qu’après 1624.

D’après le Liber Pontificalis, c’est le pape Simplicius (5e siècle) qui fit la dédicace de la basilique de sainte Bibiane.

Même au Martyrologe Romain, sainte Bibiane n’est arrivée que tardivement, au 2 décembre, sans qu’on sache vraiment pourquoi.

Cette sainte Martyre a certainement existé ; les éléments de la Passio restent difficiles à vérifier. Le Martyrologe mentionne la basilique qui lui a été dédiée à Rome par le pape Simplicius.

Bibiana a aussi été orthographié Viviana.

 

 

Pimenius de Rome

4e siècle

 

D’après la Passio de sainte Bibiane (v. 2 décembre), Pimenius aurait été ce prêtre romain qui avait enseigné à Julien, le futur Apostat, la grammaire, la dialectique, la rhétorique, la géométrie, l’arithmétique, la philosophie, et la loi chrétienne.

Après la mort de sainte Bibiane, Pimenius partit en Asie, où il devint aveugle. Après quatre années, le Christ lui aurait demandé de revenir à Rome. Il obéit.

Pimenius et Julien se seraient rencontrés dans Rome. Julien s’écria : Gloire à mes dieux et à mes déesses parce que je te vois, et Pimenius de répondre : Gloire à mon Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, le crucifié, parce que je ne te vois pas.

Julien fit jeter Pimenius du haut d’un pont (mais dans quel fleuve ?).

La critique objecte que Julien ne s’est jamais trouvé à Rome durant son règne, et que donc toute cette histoire n’est pas véridique. Mais Julien ne s’est-il vraiment jamais trouvé à Rome ?

Il reste que l’on connaît la tombe de s.Pimenius à Rome, en l’église Santa-Maria-della-Luce. C’est donc bien à Rome qu’il fut martyrisé.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Pimenius de Rome au 2 décembre.

 

 

Chromatius d’Aquilée

† 407

 

Chromace était prêtre à Aquilée (act. Frioul, Italie N) du temps de l’évêque s.Valerianus (v. 27 novembre).

Il avait organisé sa maison en un véritable monastère. Y vivaient sa mère, son frère Eusebios qui était diacre, plus un archidiacre, d’autres diacres, un sous-diacre, des frères laïcs, des religieuses aussi. Cette sainte maison était renommée ; s.Jérôme et Rufin en ont fait les plus élogieuses descriptions.

Au concile d’Aquilée (381), Chromatius parla au nom de l’évêque contre l’évêque arien Palladius.

Vers 388, il fut sacré dixième évêque d’Aquilée par s.Ambroise (v. 7 décembre).

S.Jérôme remarqua la force d’âme que montra Chromatius lors de la mort de son frère Eusebios ; il lui dédia sa traduction des Paralipomènes (nous disons aujourd’hui Chroniques), l’appelant le plus saint et le plus docte des évêques. Plus tard (vers 398), il lui envoya aussi sa traduction des Proverbes, de l’Ecclésiaste (Qohélet) et le Cantique des Cantiques, enfin celui de Tobie, ainsi qu’un commentaire sur le prophète Habacuc.

Chromatius lui-même a fait un commentaire sur l’évangile de saint Matthieu.

Dans le regrettable «conflit» qui opposa s.Jérôme et Rufin, Chromatius eut la charité de recevoir Rufin dans son clergé, même s’il n’en partageait pas les idées ; il confia alors à Rufin un gros travail utile : traduire l’Histoire d’Eusèbe de Césarée, que Rufin compléta avec deux chapitres de son cru sur l’époque contemporaine, qui sont pour nous une mine précieuse. Rufin traduisit aussi les homélies d’Origène sur Josué.

Chromatius fut en relation avec Jean Chrysostome ; quand ce dernier fut exilé, ils correspondirent et Jean lui exprima toute son affection fraternelle et reconnaissante.

Toutes ces activités et ces interventions montrent que Chromatius avait une place de premier ordre au sein de l’épiscopat occidental.

Chromatius mourut en 407, peu avant les deux «ennemis» Jérôme et Rufin, qui durent se réconcilier en le retrouvant au Paradis…

Le Martyrologe Romain mentionne saint Chromatius d’Aquilée au 2 décembre.

 

 

Silvère, pape

536-537

 

Le cinquantième pape succédait à saint Agapit 1er.

Le père de Silvère était Hormisdas qui, successivement fut élu pape en 514.

Le clergé de Rome n’était pas favorable à l’élection de Silvère, qui n’était que sous-diacre, et aurait préféré le diacre Vigile ; mais Silvère était le candidat du roi des Ostrogoths, qui occupaient alors grande partie de l’Italie. Aussi le clergé s’inclina.

Mais ensuite, Silvère jugea opportun d’ouvrir les portes de Rome au général byzantin envoyé par l’empereur Justinien contre les Goths. Les Goths s’éloignèrent mais revinrent bloquer Rome.

Silvère, qui avait été appuyé par les Goths pour son élection, restait suspect aux yeux de l’empereur ; son général, Bélisaire, chercha à circonvenir le pape puis, devant sa résistance, l’accusa de haute trahison, le fit dépouiller de son pallium, l’habilla en moine et l’expédia en Asie Mineure, à Patare.

Silvère abdiqua en faveur de Vigile, pour ne pas laisser le Siège vacant.

Cependant, l’évêque de Patare, informé de la situation, intervint vigoureusement, et Silvère fut rapatrié. Vigile fit en sorte que Silvère restât sur l’île de Palmaria, au large du Latium, nourri au pain et à l’eau, et où il mourut le 2 décembre 537, après un pontificat de dix-sept mois.

Saint Silvère est inscrit au Martyrologe le 2 décembre.

Son successeur fut, justement, Vigile qui, une fois sur le Siège de Pierre, eut la force de résister aux pressions de Byzance.

Jan van Ruusbroec

1293-1381

 

Jan naquit en 1293 à Ruusbroeck (proche de Bruxelles, Brabant, actuelle Belgique), de famille bourgeoise. Son origine a fait qu’on l’appelle communément Ruysbrœck.

Sa vie admirable, sa renommée, sa sainteté surtout, ont laissé de nombreuses traces et ont donné lieu à beaucoup de fioretti, parfois difficilement vérifiables.

Ainsi, à peine âgé de sept jours, Jan se serait tenu debout tout seul dans le bassin où sa nourrice allait le laver.

Il est vrai qu’enfant, il aima la solitude. A onze ans, il fut inscrit par son oncle dans une école pour y apprendre les lettres, la philosophie et les sciences, humaine et divine.

La pauvreté extrême de son style de vie le fit parfois passer pour illettré, alors qu’il était extrêmement érudit en théologie, en patristique, et dominait parfaitement le latin.

Ordonné prêtre en 1317, il exerça le saint ministère pendant vingt-cinq ans à Bruxelles comme chapelain de Sainte-Gudule, et rédigea alors ses premiers ouvrages.

A la mort de sa mère, celle-ci apparut à son fils, tout jeune prêtre, lui demandant de prier pour son soulagement ; dès la fin de la première messe, Jan eut une vision de sa mère, qui était délivrée de toute peine. En cette même occasion, cette pieuse mère annonça à son fils qu’il mourrait durant le temps de l’Avent.

En attendant, Jan voulut suivre le Christ dans l’humilité et le détachement, mais il se sentit poussé à combattre des erreurs, et c’est ce qui le fit connaître.

Ainsi, il contribua à anéantir la secte d’une certaine Bloemardinne, qui sévissait à Bruxelles.

En 1343, il se retira avec son oncle dans l’ermitage de Groenendael (Vauvert, la Vallée Verte), où ils adoptèrent en 1350 la règle de saint Augustin et formèrent bientôt une petite communauté. Quand il «sentait» l’inspiration l’envahir, il se retirait dans la forêt, écrivait, et revenait au monastère, où il faisait part aux autres de son inspiration. Il affirma plus tard qu’il n’avait jamais écrit si ce n’est sous l’inspiration du Saint Esprit, et la présence singulière et très douce de la Très Sainte Trinité.

Un jour, on le retrouva au pied d’un arbre, encore ravi en extase, et la cime de l’arbre était comme en feu. On le vit souvent en état de lévitation (transporté en l’air), et l’on sait qu’il fut favorisé de visions du Christ, de la Vierge Marie, des Saints.

Il semblait très souvent averti de l’arrivée de certaines personnes, tant il mettait d’empressement à les recevoir. Il reçut ainsi un très illustre Dominicain, Johannes Tauler, qui fut conduit par le saint moine à une réelle transformation intérieure et n’en devint que plus célèbre.

Le père Jan se déplaçait aussi, toujours à pied, pour visiter des couvents, consoler et encourager des moniales.

Ses écrits reçus par une voie aussi mystique, firent que Jan fut bientôt et généralement surnommé le divin Contemplateur, et surtout Admirable. On vint l’écouter de partout. Par la suite, seul Jean Gerson, le célèbre chancelier de Paris, trouva à critiquer telle ou telle expression de Ruysbroeck, mais il se ravisa, comprenant que la langue de Ruysbroeck pouvait utiliser des formules apparemment différentes des formules théologiques latines habituelles. L’orthodoxie de Ruysbroeck est absolument catholique.

Le père Jan devint prieur de la communauté, et fut aussi appelé le dévôt Prieur.

Il n’eut pas que des visions. Comme tous les mystiques, il eut ses épreuves. Lui-même raconta que le démon se manifestait à lui sous forme de bêtes immondes, et qu’il le combattait par la prière et l’élévation spirituelle.

A la fin de sa vie, il fut presque aveugle, de sorte qu’il emmenait dans le bois un bon frère, chargé d’écrire sous la dictée.

Les écrits de Ruysbroeck sont nombreux. Ils furent rédigés dans le langage courant brabançon, qui contribua beaucoup à former et répandre la langue néerlandaise, en prose et parfois en vers.

En novembre 1381, le père Jan se sentit décliner, souffrant d’une forte fièvre et de dysenterie. Le 2 décembre, donc dans le temps de l’Avent, comme le lui avait prédit sa mère, le père Jan mourut, serein, le visage radieux, au milieu de ses frères.

Des manifestations extraordinaires eurent lieu après cette sainte mort ; cinq ans après, on retrouva le corps dans un état absolument intact, exhalant un parfum suave.

Jan de Ruusbroec fut béatifé en 1908.

 

 

Jerónima Cortey Astorch

1592-1665

 

Jerónima María Inés naquit le 1er septembre 1592 à Barcelone, benjamine des quatre enfants de Cristóbal Cortey, un libraire, et Catalina Astorch. Cette dernière avait hérité d’un certain Pedro Miguel Astorch, avec l’unique condition de conserver ce patronyme et de le transmettre.

La maman mourut peu après l’accouchement, le papa en 1597, de sorte que Jerónima sera élevée par une nourrice, puis par les Clarisses Capucines de Barcelone, où se trouvait déjà sa sœur aînée, Isabel.

En 1599, une intoxication conduisit Jerónima à la mort. On commença effectivement de préparer les funérailles de la petite fille de quatre ans, qui cependant reprit vie à ce moment-là ; on attribua le miracle à la fondatrice du monastère, Ángela Serafina Prat, qui devait mourir en odeur de sainteté.

Suite à ce miracle, le petite fille se révéla surdouée, jusqu’à dévorer les livres, et en particulier ceux en latin. Quand elle se présentera en 1603 au monastère Sainte-Marguerite de Barcelone, elle tenait les six volumes du bréviaire, en latin, qu’elle lisait déjà assidûment.

Mais ce n’est qu’en 1608 que Jerónima obtint l’autorisation de commencer, à seize ans, le noviciat chez ces Religieuses, sous le nom de María Ángela.

La pauvre novice, déjà si divinement inspirée, suscita la jalousie de la maîtresse des novices qui ira même jusqu’à la maltraiter, au point que l’abbesse dut la déposer… et la remplacer par la sœur de María Ángela, Isabel !

María Ángela fit la profession en 1609 et fut élue conseillère en 1612.

Outre le don de lire les psaumes en latin, elle avait un don spécial d’interprétation de l’Ecriture. On la vit aussi ravie en extase.

Le monastère eut des fondations, à Gerona, Valencia, Mataró, Manresa, Saragosse. Dans ce dernier, María Ángela fut nommée maîtresse des novices en 1614 ; elle avait trente ans. En 1623, elle passa maîtresse des jeunes professes et, en 1626, elle fut élue abbesse, avec une dispense d’âge de Rome.

Comme telle, elle réforma la règle, autorisant - avec la nécessaire autorisation papale - les sœurs converses à participer davantage à la vie de communauté, à la célébration de la liturgie.

En 1645, elle fonda un nouveau monastère à Murcia où, comme maîtresse des novices et abbesse, elle favorisa la dévotion envers l’Eucharistie, ainsi qu’à la Passion de Jésus-Christ et au Sacré-Cœur.

Une de ses disciples fut Ursula Micaela Morata, fondatrice du couvent de Alicante, dont la cause de béatification est en cours.

La mère María Ángela cessa d’écrire à partir de 1655, sachant que sa mort approchait. Elle souffrit alors d’une dégénérescence cérébrale pénible : en 1661, elle renonça à sa charge d’abbesse. En 1665, elle subit une hémiplégie, tandis qu’elle recouvrait ses facultés mentales.

Elle ferma les yeux à ce monde le 2 décembre 1665 à Murcia et depuis, on put observer maintes fois que son corps restait incorrompu.

En 1773 et en 1776, ses écrits furent approuvés par l’Autorité.

Le miracle nécessaire à la béatification eut lieu en 1890.

En 1936, les révolutionnaires profanèrent le saint corps de la Religieuse, en l’ensevelissant dans la fosse commune du cimetière. Par bonheur, on put le retrouver en 1939.

La mère María Ángela fut béatifiée en 1982. Lors de cette cérémonie, le pape la désigna comme une Mystique du Bréviaire.

 

 

Melchior Chyliński

1694-1741

 

Né le 6 janvier 1694 à Wysoczka (Buk, Pologne), de Jan Arnolf et Marianna Małgorzata Kierski, de famille noble, Melchior reçut le nom d’un des trois Rois de l’Epiphanie.

Le garçon ne se préoccupa jamais de son origine, de ses droits, de son héritage possible.

Après la mort de son père (1707) et l’incendie de leur maison familiale, Melchior et son frère furent envoyés par l’évêque Stanislaus Kierski (un probable frère de la maman), à l’école des Jésuites de Poznan.

En 1712, Melchior entra dans l’armée et devint officier.

En 1715, il quitta l’armée polonaise pour entrer dans l’armée du Christ, dans la famille des Frères mineurs franciscains, à Cracovie, recevant le nom de Rafał.

Il étudia la théologie à Kalisz et Obornikach et, en 1717, fut ordonné prêtre à Poznan. Il fut successivement dans les monastères de Radziejów, Pyzdry, Poznan, Gniezno, Varsovie, Kalisz, Warka et Cracovie.

A partir de 1728, il fut curé de Łageiewniki (Łódż).

Le frère Rafał eut l’occasion de prononcer maintes fois des exorcismes pour délivrer les âmes. Ses homélies étaient simples, dans le langage du peuple, jamais en latin. Il s’occupa intensément des pauvres et des malades, jusqu’à porter de l’eau aux mourants, et soigna particulièrement sa mère qui se retira à Łagiewnik. Il montra tout son zèle envers les victimes de la peste en 1736, tandis que personne n’osait les approcher.

Ce saint curé dormait seulement trois heures par nuit, et souvent sur une simple planche. Outre ses mortifications volontaires, ses jeûnes, ses flagellations, il souffrit de deux pénibles ulcères aux jambes.

Il mourut le 2 décembre 1742.

Une pauvre femme vint un jour au monastère remercier le père qui lui avait donné du pain ; or aucun des Religieux ne l’avait fait : la femme reconnut le père Rafał sur une peinture au mur ; et on lui répondit : Mais il est mort depuis des années !

On retrouva son corps intact en 1949, lors d’une nouvelle invention.

Rafał fut béatifié en 1991.

 

 

Francisco del Valle Villar

1906-1936

 

Ce n’est pas l’enfance de ce Frère qui est ici particulièrement connue. On sait juste qu’il naquit le 25 mai 1906 à Grañón (La Rioja, Espagne) et fut baptisé le 3 juin suivant.

Il entra à treize ans au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes, où se trouvait déjà son grand frère.

Novice chez les mêmes Frères, à Irún, il prit l’habit en 1922, fit le scolasticat à Toulouse en France et sa profession comme religieux, avec le nom de León Justino.

De 1926 à 1931, ses postes successifs furent l’école de Pobla de Segur (deux ans), puis celle de Pons et celle de La Seo de Urgel.

En 1931, il fut nommé professeur à Manresa, où il démontra d’excellentes qualités pédagogiques, au point que même le directeur profitait de son enseignement, depuis la salle à côté de la sienne. Ses méthodes servirent de référence aux autres Frères.

Toute sa préoccupation, sa passion, c’était la formation des enfants. Il appuyait son activité sur une vie intérieure pleine de piété et de renoncement personnel.

Au moment de la révolution de 1936, avec ses Confrères, ils quittèrent le collège pour se cacher en divers endroits, là où quelque amitié courageuse leur offrait l’hospitalité. Il fut d’abord quinze jours chez le cuisinier, avec deux autres Frères. En dernier lieu, le frère León se trouvait dans la famille Munt-Alabern, jusqu’au 1er décembre.

Ce jour-là, les miliciens le découvrirent, et voulurent lui arracher l’habit. Il en retira le livre de l’Imitation de Jésus-Christ, pour le remettre à la maîtresse de maison. Un des miliciens le lui arracha et, visiblement assez ignorant des habitudes de l’Eglise, lui demanda : C’est avec ça que tu dis la Messe tous les jours ? Et lui de répondre calmement : Moi, je ne suis pas prêtre.

Les miliciens firent semblant de le laisser là, mais revinrent le lendemain, s’en saisirent, et le traînèrent littéralement jusqu’à la rue del Bruch, devant les numéros 91-93, où ils lui tirèrent cinq balles de révolver, le «punissant» pour l’unique faute d’être religieux et éducateur des jeunes, enfants des pauvres travailleurs catalans de Manresa. Il avait trente ans.

Le Frère León sera inscrit le 2 décembre au Martyrologe. Il a été béatifié en 2007, parmi les quatre-cent quatre-vingt dix-huit Martyrs d’Espagne béatifiés cette année-là.

 

 

Zef Palaj

1894-1947

 

Zef Palaj naquit le 2 octobre 1894 à Shllak (Albanie).

Il devint prêtre dans l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels, avec le nom religieux de Bernardin.

Zef fut condamné à mort et exécuté le 2 décembre 1947.

Zef Palaj fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 2 décembre.

 

 

Ivan Slezyuk

1896-1973

 

On ne dispose pas toujours de beaucoup de détails sur la vie des héros martyrisés durant la triste période du régime soviétique.

C’est ainsi qu’on ne connaît rien de la famille de Ivan. Il naquit le 14 janvier 1896 dans le village de Zhyvachiv (Obertynsk, maintenant Tlumatsk, près de Stanislav, aujourd’hui Ivano-Frankivsk, Ukraine).

Il fréquenta le séminaire de Stanislav, où il fut ordonné prêtre en 1923.

Jusqu’en 1935, il enseigna la religion dans les écoles et les lycées de Stanislav, en même temps qu’il fut professeur au séminaire.

Il fut sacré évêque en 1945, avec droit de succession, mais fut aussitôt arrêté, une première fois, et condamné à dix ans de travaux forcés à Vorkuta (Russie). D’ailleurs, l’évêque qui l’avait consacré, Hryhori Khomyshyn, fut immédiatement exilé à Kiev, où il mourra à la fin de l’année 1945 ; il est lui aussi béatifié (v. 28 décembre).

Relâché en 1954, Mgr Slezyuk reprit une activité pastorale fébrile, quoique clandestine, préparant des candidats au sacerdoce, et écrivant des livres de pastorale et de théologie.

En octobre 1962 (officiellement en avril 1963) il fut à nouveau arrêté, et à nouveau condamné à cinq ans de privation de liberté et de travaux forcés. Durant ce temps, il fut interné dans la prison de Ivano-Frankivsk.

En 1967, remis en liberté, il en profita pour reprendre son activité épiscopale, et tout spécialement en ordonnant des prêtres pour l’Eglise «souterraine» de rite gréco-catholique. Songeant aussi à sa fin probable, il consacra évêque Sofron Dmyterko en 1968. Il fut plusieurs fois convoqué dans les bureaux du KGB, pour «conversations», jusqu’à deux semaines avant sa mort, ce qui laisse planer un certain doute sur la cause réelle de sa mort.

Il mourut à Ivano-Frankivsk le 2 décembre 1973, son dies natalis au Martyrologe.

En 1992, la cour de justice d’Ivano-Frankivsk le «lava» de son second emprisonnement, pour absence de crime. Mais on se demande encore : quel crime avait donné lieu à la première condamnation ?

Mgr Slezyuk a été un des Martyrs ukrainiens béatifiés en 2001.

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1 décembre 2023 5 01 /12 /décembre /2023 00:00

DÉCEMBRE

 

01 DÉCEMBRE

 

-VII.

S Nahum, un des “Douze Petits Prophètes” de l’Ecriture.

II.

S Castritianus, évêque à Milan.

IV.

SS Adrien et Natalie, époux martyrs à Nicomédie.

S Ansanus, martyr en Toscane, fils de s.Tranquillinus ; il fut deux mois à Bagnorea.

S Ursicinus, évêque à Brescia.

Ste Florentia, vierge recluse à Comblé, convertie par s.Hilaire quand il fut exilé en Asie.

?

S Besse, martyr près d'Ivrée. 

V.

S Leontius, premier évêque à Fréjus, ami des ss.Honorat et Jean Cassien, et patron de Fréjus.

VI.

S Constantien, moine fondateur à Hébron.

S Domnolus, évêque au Mans, frère de s.Audoin (qui était évêque à Angers).

S Agericus, évêque à Verdun.

VII.

S Éloi, orfèvre, ministre des finances, d'une honnêteté légendaire, évêque à Noyon, patron des orfèvres, des travailleurs de métaux, des maréchaux-ferrants, de tous ceux qui se servent de chevaux… 

XV.

B Antonio Bonfadini, franciscain italien, retrouvé intact un an après sa mort.

XVI.

B John Beche (Thomas Marshall), abbé bénédictin à Colchester et martyr.

SS Edmund (Thomas) Campion, Ralph Sherwin et Alexander Briant, prêtres martyrs à Londres ; Edmund fut humaniste anglican puis jésuite ; Alexander, reçu jésuite déjà en prison, subit des tortures effroyables.

B Richard Langley, martyr anglais.

XIX.

B Gim Jin-hu Pius, laïc coréen martyr, par décapitation, béatifié en 2014. 

Bse Libânia do Carmo Galvão Mexia de Moura Telles de Albuquerque (Maria Clara de l’Enfant Jésus), fondatrice portugaise des Sœurs franciscaines hospitalières de l’Immaculée Conception, béatifiée en 2011.

XX.

S Charles de Foucauld (1858-1916), ex-officier, converti, retiré au Sahara, assassiné, à l'origine des Petits Frères de Jésus et des Petites Sœurs de Jésus, béatifié en 2005, canonisé en 2022.

B Pedro Pascual García Martín (1892-1936), prêtre lazariste, martyr à Madrid, béatifié en 2017.

Bse Elisa Angela Meneguzzi (Liduina, 1901-1941), salésienne italienne à Padoue, active en Ethiopie, surnommée “ange blanc” ou aussi “flamme œcuménique”, béatifiée en 2002.

Bse Nengapeta Alphonsine (Marie Clémentine, 1941-1964), des Sœurs de la Sainte-Famille, première martyre zaïroise, victime de sa virginité ; béatifiée en présence de son assassin, à Kinshasa, le 15 août 1985.

Bse Bruna Pellesi (Maria Rosa, 1917-1972), dernière de neuf enfants, des Franciscaines Missionnaires du Christ à Rimini, béatifiée en 2007 ; elle avait passé la moitié de sa vie en sanatorium.

Nahoum prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Nahum (Nahoum, Naoum) ne nous est connu que parce que son Livre porte le titre de Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Naoum l’Elkéséen. 

On ne sait donc rien sur l’auteur. Son nom se rattache en hébreu à l’idée de consolation, d’après certains Pères comme saint Jérôme. Elkéséen ou habitant de Elkosh, pourrait faire penser à une localité de Juda.

L’allusion à Ninive et à sa destruction, pourrait faire dater la rédaction de cette prophétie dans le courant ou vers la fin du septième siècle avant Jésus-Christ, Ninive ayant été détruite en 612.

Le texte grec du Livre semble vouloir reproduire fidèlement le texte hébraïque, et présente maintes difficultés aux traducteurs. L’interprétation n’en est pas non plus unanime. Mais il reste que ce Livre est unanimement reconnu comme un recueil d’une grande beauté.

Nahoum fait partie des douze Petits Prophètes, ainsi nommés pour la brièveté de leurs textes - le Livre de Nahoum comportant trois chapitres.

Pour en revenir au Prophète lui-même, son nom a été introduit tardivement au Martyrologe, à la suite des Grecs qui l’avaient mis au 1er décembre. Ceux-ci en font même une description amusante : Il avait le menton arrondi et rentrant, les joues maigres, la chevelure crépue, un début de calvitie, la tête allongée, était âgé d’environ quarante-cinq ans.

Notre Martyrologe résume en deux mots le sens de la prophétie, disant que Nahoum prêcha un Dieu qui régit le cours des temps et qui juge avec justice.

 

 

Adrien et Natalie

? début du IVe siècle

 

Il sera difficile de se retrouver dans les indications “historiques” fournies par la Passio de ces deux époux.

Une première remarque, d’ordre linguistique, s’impose ici. Natalie est un nom romain, rattaché au terme natalis, qui a donné notre fête de Noël ainsi que le prénom homonyme. C’est une réelle erreur d’orthographier Nathalie, puisque le latin n’utilise la graphie th que dans des termes directement calqués du grec. Quant à Adrien, le nom latin est Hadrianus.

Le martyre d’Adrien et la mort successive de Natalie auraient eu lieu lors d’un deuxième séjour de l’empereur Maximien à Nicomédie. On sait que Maximien, jeune militaire, passa par Nicomédie, mais on ne voit pas bien comment, devenu empereur d’Occident, il pourrait avoir sévi en Asie Mineure, où commandait l’empereur Dioclétien.

Rappelons au passage que Nicomédie était la capitale de la Bithynie, province du nord-ouest de l’Asie Mineure, sur les bords du Pont-Euxin ; c’est l’actuelle Izmit sur la Mer Noire.

D’après la Passio, Adrien, un des chefs de l’armée de Maximien, prend parti pour des chrétiens qui viennent d’insulter l’empereur : “Nous nous moquons de ton ordre insensé et de ta folie, et plus encore de Satan, qui agit dans les fils de perdition dont tu es le prince.” Jamais des chrétiens ne se permettent de tels propos à l’adresse de leur empereur.

Maximien fait donc enchaîner Adrien. Un serviteur l’annonce à son épouse Natalie, laquelle, chrétienne en secret, vient encourager son époux et ses compagnons de prison. Sachant son heure proche, Adrien achète très cher au gardien sa sortie momentanée de prison, pour rejoindre Natalie, et tous deux reviennent se constituer prisonniers après une semaine. Ici aussi, il est difficile de comprendre d’où Adrien aurait sorti cette énorme somme d’argent, ni comment le geôlier aurait pu se permettre un tel marchandage, ni enfin comment les deux époux auraient pu revenir tranquillement à leur prison au bout d’une semaine, sans que Natalie fût elle-même emprisonnée à son tour.

Devant Maximien, tous ces chrétiens sont interrogés. Adrien reste ferme. On le flagelle, ses entrailles s’échappent de son ventre : on reconduit tout ce monde en prison, où les pieuses femmes - Natalie en tête - viennent soigner leurs plaies. Furieux, Maximien fait interdire l’accès des femmes à la prison, puis fait achever tous ces prisonniers en leur brisant les cuisses avec des barres de fer. Ainsi s’achève le martyre d’Adrien, vaillant soldat, fidèle époux, et courageux témoin du sort des chrétiens.

De pieux chrétiens s’offrent alors pour sauver les dépouilles des martyrs et les transférer à Byzance. Dans l’intervalle, le tribun des soldats exprime son désir d’épouser Natalie ; celle-ci demande un délai, s’embarque pour rejoindre les dépouilles des martyrs débarqués près de Byzance, où elle arrive si épuisée qu’elle expire la nuit suivante.

Le martyre d’Adrien et de ses Compagnons aurait eu lieu le 26 août - date à laquelle on les honorait à Constantinople, la mort de Natalie au 1er décembre, date à laquelle les deux époux furent longtemps commémorés, mais cette dernière date semble tout-à-fait arbitraire. Devant de telles difficultés historiques, l’actuel Martyrologe Romain ne fait plus mention de ces saints époux.

Le pape Adrien 1er (772-795) voulut honorer son saint Patron en élevant au titre de diaconie l’église romaine de Saint-Adrien. Au XIIe siècle, les reliques des deux époux furent apportées au monastère flamand de Gheraerdsberghe, actuel Grammont.

Où placer, alors, ces deux Martyrs, dans le calendrier actuel ? Adrien au 26 août, et Natalie au 1er décembre ? Il sera dommage de «séparer ce que Dieu a uni», aussi cette notice apparaîtra aux deux jours.

Que les porteurs des noms de Adrien et de Natalie se rassurent, car ils ne manquent pas de saints Patrons au ciel. Il y a d’autres Saints Adrien - dont un, également martyr à Nicomédie à une date inconnue, commémoré le 8 septembre dans le Martyrologe, et une bienheureuse Natalie, martyre polonaise, dont on trouvera des indications dans une autre notice.

 

 

Libânia do Carmo Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque

1843-1899

 

Celle qui reçut au baptême le prénom de Libânia do Carmo, était la fille de Nuno Tomás de Mascarenhas Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque, et de Maria da Purificação de Sá Ferreira.

 

Nahoum prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Nahum (Nahoum, Naoum) ne nous est connu que parce que son Livre porte le titre de Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Naoum l’Elkéséen.

On ne sait donc rien sur l’auteur. Son nom se rattache en hébreu à l’idée de consolation, d’après certains Pères comme saint Jérôme. Elkéséen ou habitant de Elkosh, pourrait faire penser à une localité de Juda.

L’allusion à Ninive et à sa destruction, pourrait faire dater la rédaction de cette prophétie dans le courant ou vers la fin du septième siècle avant Jésus-Christ, Ninive ayant été détruite en 612.

Le texte grec du Livre semble vouloir reproduire fidèlement le texte hébraïque, et présente maintes difficultés aux traducteurs. L’interprétation n’en est pas non plus unanime. Mais il reste que ce Livre est unanimement reconnu comme un recueil d’une grande beauté.

Nahoum fait partie des douze Petits Prophètes, ainsi nommés pour la brièveté de leurs textes - le Livre de Nahoum comportant trois chapitres.

Pour en revenir au Prophète lui-même, son nom a été introduit tardivement au Martyrologe, à la suite des Grecs qui l’avaient mis au 1er décembre. Ceux-ci en font même une description amusante : Il avait le menton arrondi et rentrant, les joues maigres, la chevelure crépue, un début de calvitie, la tête allongée, était âgé d’environ quarante-cinq ans.

Notre Martyrologe résume en deux mots le sens de la prophétie, disant que Nahoum prêcha un Dieu qui régit le cours des temps et qui juge avec justice.

 

 

Castritianus de Milan

† 138

 

Castritianus fut le troisième évêque de Milan (ou le quatrième, si l’on retient que s.Barnabé en fut le premier évêque (v. 11 juin).

On a dit que son prédécesseur, s.Caius (v. 27 septembre), l’aurait choisi de son vivant pour lui succéder, en 97. Mais on ne comprend pas pourquoi dix années passèrent entre la mort de s.Caius et l’élection de Castritianus, sinon peut-être à cause de la persécution de l’empereur Domitien.

Castritianus transforma la maison de Philippus en église, ainsi que les maisons des enfants de celui-ci, Portius et Fausta. L’église de Portius s’appela en effet Portiana, et devint plus tard Saint-Victor.

Après un long épiscopat de quarante années, Castritianus reposa en paix.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Castritianus de Milan au 1er décembre.

 

 

Adrien et Natalie

? début du IVe siècle

 

Il sera difficile de se retrouver dans les indications “historiques” fournies par la Passio de ces deux époux.

Une première remarque, d’ordre linguistique, s’impose ici. Natalie est un nom romain, rattaché au terme natalis, qui a donné notre fête de Noël ainsi que le prénom homonyme. C’est une réelle erreur d’orthographier Nathalie, puisque le latin n’utilise la graphie th que dans des termes directement calqués du grec. Quant à Adrien, le nom latin est Hadrianus.

Le martyre d’Adrien et la mort successive de Natalie auraient eu lieu lors d’un deuxième séjour de l’empereur Maximien à Nicomédie. On sait que Maximien, jeune militaire, passa par Nicomédie, mais on ne voit pas bien comment, devenu empereur d’Occident, il pourrait avoir sévi en Asie Mineure, où commandait l’empereur Dioclétien.

Rappelons au passage que Nicomédie était la capitale de la Bithynie, province du nord-ouest de l’Asie Mineure, sur les bords du Pont-Euxin ; c’est l’actuelle Izmit sur la Mer Noire.

D’après la Passio, Adrien, un des chefs de l’armée de Maximien, prend parti pour des chrétiens qui viennent d’insulter l’empereur : Nous nous moquons de ton ordre insensé et de ta folie, et plus encore de Satan, qui agit dans les fils de perdition dont tu es le prince. Jamais des chrétiens ne se permettent de tels propos à l’adresse de leur empereur.

Maximien fait donc enchaîner Adrien. Un serviteur l’annonce à son épouse Natalie, laquelle, chrétienne en secret, vient encourager son époux et ses compagnons de prison. Sachant son heure proche, Adrien achète très cher au gardien sa sortie momentanée de prison, pour rejoindre Natalie, et tous deux reviennent se constituer prisonniers après une semaine. Ici aussi, il est difficile de comprendre d’où Adrien aurait sorti cette énorme somme d’argent, ni comment le geôlier aurait pu se permettre un tel marchandage, ni enfin comment les deux époux auraient pu revenir tranquillement à leur prison au bout d’une semaine, sans que Natalie fût elle-même emprisonnée à son tour.

Devant Maximien, tous ces chrétiens sont interrogés. Adrien reste ferme. On le flagelle, ses entrailles s’échappent de son ventre : on reconduit tout ce monde en prison, où les pieuses femmes - Natalie en tête - viennent soigner leurs plaies. Furieux, Maximien fait interdire l’accès des femmes à la prison, puis fait achever tous ces prisonniers en leur brisant les cuisses avec des barres de fer. Ainsi s’achève le martyre d’Adrien, vaillant soldat, fidèle époux, et courageux témoin du sort des chrétiens.

De pieux chrétiens s’offrent alors pour sauver les dépouilles des martyrs et les transférer à Byzance. Dans l’intervalle, le tribun des soldats exprime son désir d’épouser Natalie ; celle-ci demande un délai, s’embarque pour rejoindre les dépouilles des martyrs débarqués près de Byzance, où elle arrive si épuisée qu’elle expire la nuit suivante.

Le martyre d’Adrien et de ses Compagnons aurait eu lieu le 26 août - date à laquelle on les honorait à Constantinople, la mort de Natalie au 1er décembre, date à laquelle les deux époux furent longtemps commémorés, mais cette dernière date semble tout-à-fait arbitraire. Devant de telles difficultés historiques, l’actuel Martyrologe Romain ne fait plus mention de ces saints époux.

Le pape Adrien 1er (772-795) voulut honorer son saint Patron en élevant au titre de diaconie l’église romaine de Saint-Adrien. Au XIIe siècle, les reliques des deux époux furent apportées au monastère flamand de Gheraerdsberghe, actuel Grammont.

Où placer, alors, ces deux Martyrs, dans le calendrier actuel ? Adrien au 26 août, et Natalie au 1er décembre ? Il sera dommage de «séparer ce que Dieu a uni», aussi cette notice apparaîtra aux deux jours.

Que les porteurs des noms de Adrien et de Natalie se rassurent, car ils ne manquent pas de saints Patrons au ciel. Il y a d’autres Saints Adrien - dont un, également martyr à Nicomédie à une date inconnue, commémoré le 8 septembre dans le Martyrologe, et une bienheureuse Natalie, martyre polonaise (v. 31 mars).

 

 

Florentia de Comblé

4e siècle

 

On se souviendra que s.Hilaire de Poitiers (v. 13 janvier) fut exilé en Asie Mineure pendant quatre années. Il restait cependant libre de ses mouvements et continua d’annoncer l’Evangile.

Une de ses conquêtes fut une vierge, qu’on nomme Florentia. On ne sait pas si ce nom est la traduction du nom oriental de la jeune fille, ou si Hilaire le lui donna lors de son baptême.

Toujours est-il qu’au retour d’Hilaire en Gaule, Florentia quitta ses parents et son pays et accompagna Hilaire à Poitiers (360).

Elle aurait alors vécu en recluse à Comblé (auj. Celle-Lévescault, Vienne), où de récentes fouilles ont permis de retrouver les ruines d’un temple romain dédié à la déesse Vénus.

On ne sait combien de temps dura la réclusion de Florentia, ce qui rend incertaine la date de sa mort, dans la deuxième moitié du quatrième siècle.

Ses reliques, comme celles de s.Hilaire, furent partiellement brûlées par les Huguenots en 1562.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Florentia de Comblé au 1er décembre.

 

 

Leontius de Fréjus

† 433

 

Leontius devait appartenir à la noblesse gallo-romaine. Il serait né à Nîmes, comme son frère Castor, qui fut évêque d’Apt (v. 21 septembre).

Entré dans le clergé de Fréjus, il en fut le premier évêque, vers 400. A vrai dire, il eut un prédécesseur, nommé Acceptus, lequel s’inventa des crimes pour persuader les évêques de ne pas le nommer sur le siège de Fréjus ; c’était en 374. On reconnut son innocence, mais on renonça à l’élire.

Lorsqu’Honorat (v. 16 janvier) voulut se retirer dans la solitude, c’est la sainteté de Leontius qui l’attira d’abord. Ainsi naquit le monastère de Lérins. Une solide et respectueuse amitié liait les deux personnages : Leontius ne s’occupait pas des affaires intérieures du monastère, ordonnait prêtres les candidats que lui présentait Honorat, lequel ne voulut jamais s’adresser à un autre évêque.

C’est d’ailleurs très probablement Leontius qui ordonna prêtre Honorat.

Peu après, Leontius fit la connaissance de Ioannes Cassien (v. 23 juillet), qui fonda à Marseille les deux monastères Saint-Victor et Saint-Sauveur.  Cassien dédia à l’évêque ses dix premières Conférences.

Leontius sembla manquer d’énergie à combattre le semi-pélagianisme, mais ne professa jamais de doctrine erronée.

Il mourut en 432 ou 433.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Leontius de Fréjus au 1er décembre.

 

 

Domnolus du Mans

† 581

 

Domnolus avait un frère, Audoin, qui fut évêque à Angers.

Lui-même fut d’abord abbé de Saint-Laurent, près de Paris, puis fut préconisé pour le siège épiscopal d’Avignon, qu’il refusa.

Il ne put ensuite refuser le siège du Mans (561) et en fut le treizième titulaire.

Il fut l’un des plus grands évêques de la Gaule en ce sixième siècle.

Après vingt ans d’épiscopat, il fut frappé de paralysie (581) et proposa comme successeur un certain Théodulfe, auquel on préféra Baudegisile.

Domnolus mourut en 581.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Domnolus du Mans au 1er décembre.

 

 

Agericus de Verdun

† 591

 

Agericus (Airy) naquit vers 521 à Harville (Meuse), de modestes paysans.

Sa mère travaillait aux champs lorsqu’elle accoucha. Le roi Thierry 1er, qui passait par cette campagne au moment de la naissance d’Airy, voulut en être le parrain et lui donna le prénom d’Agericus (campagnard) en souvenir de cette naissance mouvementée.

Airy se maria et eut un fils.

Il arriva qu’un certain Sirivald présenta au roi Thierry des calomnies contre Airy ; Thierry n’épargna à son filleul ni les insultes ni les tortures, jusqu’à ce qu’on découvrît la vérité. Le fils d’Airy voulut venger son père : il alla assassiner Sirivald à Fleurey, près de Dijon.

Le temps passa ; Airy fut ordonné prêtre par l’évêque Désiré, auquel il succéda en 554. Il était le dixième évêque de Verdun.

Le nouvel évêque montra un grand zèle à enseigner la Vérité et à soulager les pauvres.

On lui attribue des miracles. L’un d’eux se vérifia lorsqu’Airy reçut le roi Childebert II et toute sa suite ; le vin manqua et Airy leur fit servir son dernier tonneau, qu’il bénit et qui ne se vida plus. Airy aurait aussi obtenu la grâce d’un détenu, en faisant tomber ses liens.

Airy mourut en 591.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Agericus de Verdun au 1er décembre.

Antonio Bonfadini

1400-1482

 

Antonio était né vers 1400 à Ferrare (Italie CNE) de noble famille.

En 1439, il entra chez les Frères mineurs et, seulement en 1458, reçut l’ordination sacerdotale. On ne possède pas d’explications sur ces dates : sur l’enfance et l’adolescence d’Antonio, les années de maturité avant son entrée en religion, et le long laps de temps - quasi vingt années - qui sépare cette entrée et le sacerdoce.

On dit qu’il se fit remarquer par sa fidélité à la règle et ses qualités de prédicateur.

Après avoir beaucoup prêché en Italie, il passa au Moyen-Orient et spécialement en Terre-Sainte.

Au retour de ce long périple, la maladie l’arrêta à Cotignola, et c’est dans l’hôpital des pèlerins qu’il mourut pieusement, le 1er décembre 1482.

Un an après sa mort, on voulut enterrer un autre défunt dans la même tombe, et l’on aperçut son corps en parfait état de conservation. Prodiges, miracles, vénération. Antonio devint le Saint de Cotignola.

Son culte a été confirmé en 1901.

 

 

John Beche

? -1539

 

On ne connaît pas la date et le lieu de naissance de John. Il fut aussi connu sous le nom (pseudonyme ?) de Thomas Marshall.

Il reçut sa formation à Oxford et fut docteur en théologie en 1515.

Entré à la Chartreuse de St. Werburgh (Chester), il en fut prieur, et ensuite de celle de St. John (Colchester) en 1530. 

En 1534, il signa l’Acte de Succession avec d’autres moines (ou bien même l’Acte de Suprématie).

John fut tellement affecté par le martyre d’autres Chartreux en 1535 (v. 4 mai), qu’il exprima publiquement sa profonde vénération pour eux, suscitant ainsi sur lui-même la suspicion et la vengeance du roi.

En novembre 1538, la colère du roi s’enflamma encore plus lorsque le Prieur et ses moines se prononcèrent contre la commission royale qui devait confisquer le couvent. Dans l’année qui suivit, il fut enfermé à la Tour de Londres, accusé de trahison et déchargé de sa fonction. 

Il dut être momentanément libéré, puisqu’on l’arrêta de nouveau fin octobre 1539 et il fut alors formellement accusé par des «témoins» d’avoir proclamé que Dieu se vengerait pour la confiscation et la destruction des couvents, pour avoir exprimé son respect pour les Martyrs John Fisher et Thomas More (v. 22 juin et au 6 juillet) et pour avoir condamné le mariage du roi avec Anne Boleyn. Il invoqua ensuite la faiblesse humaine pour expliquer ses affirmations précédentes erronées.

Il fut jugé à Colchester en novembre 1539,  et reçut la couronne du martyre le 1er décembre 1539.

Son culte a été reconnu en 1886, ce qui équivaut à la béatification.

 

 

Edmund Campion

1540-1581

 

Ne pas confondre ce Martyr avec Edward Campion (v. 1er octobre).

Edmund Campion, né à Londres le 25 janvier 1540, était le fils d’un libraire londonien.

Intelligent, l’enfant fut envoyé à Christ Church Hospital. Lors de l’entrée de Mary Tudor à Londres, ce fut lui qui fut choisi pour adresser le compliment en latin à Sa Majesté.

Il fut admis parmi les premiers élèves de St.John’s Collège d’Oxford et nommé Compagnon à dix-sept ans.

Il fut ensuite une des gloires d’Oxford, jusqu’en 1568. Ses responsabilités, son ascendant, ses relations l’aveuglèrent pendant un temps et il oublia sa foi catholique. Il devint diacre et accepta le nouveau rite.

Mais après maintes réflexions et une longue période de scrupules, il renonça à sa charge et gagna l’université de Dublin, catholique, pour la relever.

Ce ministre catholique à moitié anglican devint suspect. Il se cacha et composa son Histoire de l’Irlande. Puis il traversa l’Angleterre et rejoignit Douai pour des études de théologie. Il partit à pied en pèlerinage pour Rome, où il arriva juste avant la mort de Francisco de Borja (v. 10 octobre). Il voulait absolument entrer dans la Compagnie de Jésus.

Il fut reçu en 1576 et envoyé faire le noviciat à Prague, où il enseigna (et composa quelques drames sacrés). Ordonné prêtre en 1578, il eut une vision de Notre-Dame, qui lui annonçait son martyre.

Il rencontra saint Carlo Borromeo à Milan (v. 3 novembre), ainsi que Théodore de Bèze à Genève et rejoignit sous un déguisement Londres, où un jeune converti l’accompagnait et le protégeait. Il cherchait à redonner courage aux Catholiques chancelants, et surtout à convertir des Protestants.

Il dut fuir vers le nord, où il rédigea son fameux Dix raisons, repassa par Londres pour gagner Norfolk. Il fut dénoncé et arrêté à Lyford Grange (Wantage, Berkshire) le 17 juillet 1581.

On le traîna pieds et poings liés à travers les rues de Londres, à l’envers sur un cheval, avec un carton dénonçant le Jésuite séditieux. Conduit jusqu’à la Tour de Londres, il fut ensuite présenté privément à la reine, qui lui fit mille promesses alléchantes en échange de son «papisme».

Edmund resta fidèle à ses engagements. Reconduit à la Tour, il y fut sévèrement torturé ; tout affaibli, il dut répondre à quatre longs interrogatoires, debout, sans table ni chaise, sans notes, et l’on ne put le contredire.

Sa constance gagna le cœur de Philipp Howard (v. 19 octobre), qui se convertit.

Malgré sa brillante auto-défense, il fut condamné à mort, une sentence qu’il accueillit avec un joyeux Te Deum ainsi qu’avec l’antienne pascale Hæc dies.

Sur le chemin conduisant à Tyburn, il se redressa autant qu’il put pour saluer la statue de Notre-Dame.

Il fut martyrisé à Tyburn le 1er décembre 1581. En même temps que lui furent martyrisés Ralph Sherwin et Alexander Briant.

Un des présents, Henry Walpole, imbiba son gilet du sang du Martyr (v. 7 avril).

Edmund fut béatifié en 1886, et canonisé en 1970 avec trente-neuf Compagnons, martyrisés entre 1535 et 1616.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Ralph Sherwin

1550-1581

 

Il naquit vers 1550 à Rodesley (Longford, Derbyshire, Angleterre).

En 1568, il fut un des premiers membres du Exeter College d’Oxford, où il prit ses grades ; il était réputé pour être un philosophe perspicace, un excellent grécisant et hébraisant.

En 1575, il s’enfuit de ce monde universitaire et gagna le collège anglais de Douai, où il fut ordonné prêtre en 1577.

Parvenu à Rome, il fut près de trois ans au collège anglais, y gagnant des amis et se mettant sous la tutelle des Jésuites.

Regagnant l’Angleterre, il s’arrêta à Milan, où il prêcha devant saint Carlo Borromeo (v. 3 novembre).

Le 9 novembre 1580, il fut mis en prison à Marshalsea, où il convertit des prisonniers, et le 4 décembre il fut conduit à la Tour de Londres. On le tortura durement le 15 décembre, puis on le laissa dans la neige ; le 16 décembre, à nouveau torturé, on le laissa cinq jours et nuits sans nourriture et sans lui parler. En rêve, il se vit en face du Sauveur sur la Croix.

Après une année de prison, il subit un simulacre de jugement. Accusé de trahison, il fut condamné à mort le 20 novembre, et exécuté à Tyburn le 1er décembre 1581, en même temps que Alexander Briant et Edmund Campion.

Il fut béatifié en 1929, et canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Alexander Briant

1556-1581

 

Alexander Briant, né vers 1556, dans le Somerset (Angleterre), était d’une famille de petits propriétaires.

Entré très jeune au Hert Hall d’Oxford, sa beauté juvénile lui valut le surnom de «beau jeune garçon». 

Il rencontra un prêtre jésuite anglais, Robert Persons, auquel il dut sans doute sa conversion au catholicisme.

Ayant quitté l’université, il vint au collège anglais de Reims et fut ordonné prêtre en 1578.

L’année suivante, il regagna l’Angleterre et parcourut son Somerset natal avec un zèle immense pour la conversion des âmes. Une de ses conquêtes fut le père du jésuite Robert Persons.

Une enquête concernant ce dernier aboutit à l’arrestation d’Alexander, le 28 avril 1581, dont ont espérait des aveux. Il fut interrogé à la Counter Prison de Londres, puis horriblement torturé dans la Tour. Au froid, à la faim, on ajouta aussi les aiguilles enfilées sous les ongles. 

Alexander eut cependant le force d’écrire une lettre aux Jésuites, demandant son admission dans leurs rangs, ce qui lui fut accordé. Mais sa vie comme Jésuite fut brève : le 16 novembre 1581, il fut officiellement accusé de haute trahison, et condamné à mort.

On rapporte que les détails de son exécution, à Tyburn le 1er décembre 1581, furent simplement révoltants : le bourreau aurait, par pure malice ou par maladresse, ajouté encore d’autres atrocités inutiles, à ce supplice déjà horrible, malheureusement habituel, de pendre, éviscérer et décapiter (ou écarteler) les victimes.

Alexander fut béatifié en 1929, et canonisé en 1970 avec trente-neuf Compagnons, martyrisés entre 1535 et 1616.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Richard Langley

? -1586

 

Il naquit probablement à Grimthorpe (Yorkshire, Angleterre), fils de Richard, dont il hérita de la propriété de Rathorpe, et de Joan Beaumont, de Mirfield.

Richard vécut habituellement à Ousethorpe (East Riding). Il épousa Agnes Hansby, dont il eut un fils, Christopher, et quatre filles.

Il mit toute son énergie et sa fortune au service du clergé persécuté. Sa maison était un asile pour tous les prêtres ; il construisit même un souterrain pour les cacher, sans doute près de sa maison de Grimthorpe, qu’il transforma en un véritable sanctuaire.

On le dénonça. Toute une troupe débarqua pour fouiller Ousethorpe et Grimthorpe ; à Ousethorpe, on arrêta deux prêtres ; à Grimthorpe, on arrêta Richard lui-même.

Les crimes de ce laïc furent d’avoir hébergé et assisté des prêtres, ce qui lui valut d’être condamné à mort.

Il subit son martyre le 1er décembre 1586 à York et fut béatifié en 1929.

 

 

Gim Jin-hu Pius

1739-1814

 

Gim Jin-hu Pius est un laïc coréen né en 1739 à Myeoncheon (Chungcheong-do, Corée S).

Il fut décapité à Haemi (Chungcheong-do) le 1er décembre 1814 et béatifié en 2014.

 

 

Libânia do Carmo Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque

1843-1899

 

Celle qui reçut au baptême le prénom de Libânia do Carmo, était la fille de Nuno Tomás de Mascarenhas Galvão Mexia de Moura Teles e Albuquerque, et de Maria da Purificação de Sá Ferreira.

Elle naquit le 15 juin 1843, dans l’actuelle localité de Amadora, tout près de Lisbonne (Portugal) et fut baptisée le 2 septembre suivant. Elle était la troisième des sept enfants de cette noble famille chrétienne.

Durant une épidémie de choléra (1856-1857), elle devint orpheline de père et mère, et fut admise à l’orphelinat de Ajuda, qui recevait les orphelines de familles nobles.

Cet orphelinat était géré par des religieuses françaises, les Filles de la Charité, qui furent expulsées en 1862, de sorte que Libânia trouva refuge chez les Marquis de Valada, qui la reçurent comme leur fille, pendant cinq années. Les temps étaient déjà à l’époque marqués par le libéralisme anti-chrétien, et le Portugal allait connaître à son tour la révolution en 1910.

Libânia, après que sa sœur Matilde fut entrée chez les Visitandines, quitta la vie mondaine, renonça à une proposition de mariage, et fréquenta le Tiers-Ordre franciscain ; puis elle entra chez les Sœurs Capucines Conceptionnistes en 1869, où elle prit le nom de Maria Clara de l’Enfant Jésus.

Elle fit son noviciat à Calais à partir de 1870, dans l’intention cependant de revenir au Portugal, malgré les temps difficiles qui s’annonçaient, pour y fonder une nouvelle famille religieuse, qui prendra le nom de Sœurs Franciscaines Hospitalières de l’Immaculée Conception. Elle fut en cela appuyée par le père Raimundo dos Anjos Beirao, lui aussi frappé par la misère sociale à soulager.

Après sa profession (1871) elle revint effectivement au Portugal et fonda sa première Communauté, dont la règle sera approuvée par le Saint-Siège cinq années plus tard seulement (1876).

De nombreuses maisons s’ouvrirent bientôt pour accueillir les femmes pauvres, tant au Portugal qu’en Afrique (Angola en 1883, Guinée et Cap Vert en 1893) et en Inde (1886).

Toute l’activité de la Mère des Pauvres marqua profondément l’entier pays portugais, en toutes sortes de maisons et hôpitaux, garderies, maisons d’assistance pour enfants pauvres, ou invalides, ou malades ; écoles, collèges, soupes populaires… en tout plus de cent-quarante maisons avec plus de mille Religieuses. Récemment, elles sont arrivées aux Philippines, au Timor, au Mexique, au Brésil.

Sa vie ne fut pas exempte d’épreuves, d’humiliations, de calomnies, dans lesquelles elle voyait tranquillement la main de Dieu. Ceux qui l’insultaient, elle les servait à genoux.

Elle s’éteignit le 1er décembre 1899, à seulement cinquante-six ans, éreintée par ses multiples travaux. Ses obsèques furent suivies par une foule immense qui reconnaissait déjà sa sainteté.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison totale et instantanée d’une femme espagnole de trente-quatre ans, frappée de pyoderma gangrenosum, affection de la peau très douloureuse, qui l’obligeait à garder le bras attaché contre la poitrine.

Elle a été béatifiée en 2011.

Charles de Foucauld

1858-1916

 

Charles Eugène de Foucauld de Pontbriand naquit le 15 septembre 1856 à Strasbourg (Bas-Rhin), dans une famille de la vieille noblesse.

Notons ici que son arrière-grand-oncle était l’évêque Jean-Marie du Lau d’Allemans, qui fut martyrisé lors de la Révolution française, le 2 septembre, et béatifié en 1926.

Son père, le vicomte Edouard de Foucauld de Pontbriand, inspecteur des forêts, épousa Elisabeth de Morlet, une femme très pieuse.

Leur premier enfant, Charles, mourut à son trentième jour de vie ; vint Charles Eugène, en 1858,  puis Marie Inès Rodolphine en 1861.

Les époux moururent tous deux en 1864, elle d’une fausse couche, lui de neurasthénie.

Orphelins, Charles et sa sœur furent confiés à leur grand-mère paternelle, qui mourut à son tour d’une crise cardiaque. Les grands-parents maternels, qui vivaient à Strasbourg, recueillirent les deux orphelins.

Durant ses études à Strasbourg, Charles était bon élève, mais colérique, et reçut alors des cours particuliers.

En 1870, la famille se replia à Berne puis, après la défaite, à Nancy. Charles entra alors en 3e. C’est là qu’il connaîtra son grand ami, Charles Tourdes.

En 1872, il reçut la Première communion et la Confirmation.

La crise commença en 1873 : Charles devint agnostique, sans foi ni loi. Après son premier baccalauréat (qui achevait les études de rhétorique, notre 1e), il fut envoyé à Sainte-Geneviève de Versailles, pour préparer l’entrée à Saint Cyr. Paresseux et indiscipliné, il fut renvoyé.

A Nancy, il prit à nouveau des cours particuliers, et s’adonna à une foule de lectures : Arioste, Voltaire, Erasme, Rabelais.

Il entra finalement à l’école de Saint-Cyr, en 1876, un des meilleurs et des plus jeunes de sa promotion, mais ne se signala pas vraiment par une vie sobre et réglée, d’autant plus que, émancipé par son grand-père à dix-huit ans, il devint majeur et hérita d’un important héritage, qu’il dilapida.

Ce grand-père mourut en 1878, année où Charles entra à l’école de cavalerie de Saumur. Mais il se laissa aller à quantité de comportements indisciplinés - jusqu’à introduire des prostituées, raison pour laquelle il sera maintes fois puni. Il sortira dernier de Saumur, où il s’était mérité le surnom de lettré fêtard.

Ce fêtard déjà obèse fut nommé à Sézanne (Marne), puis à Pont-à-Mousson. Ses frasques empirèrent, il vécut en concubinage avec une actrice, dut être mis sous conseil judiciaire pour préserver sa fortune. Lui même écrivit de cette période : J’étais moins un homme qu’un porc.

En 1881, il fut nommé à Sétif (Algérie), où il se rendit avec sa concubine, contre l’ordre reçu, ce qui lui valut encore un mois d’arrêt. Son inconduite le fit mettre hors-cadre de l’armée.

Retiré à Evian, il demanda sa réintégration pour combattre avec son régiment en Tunisie, rompit enfin avec sa concubine, et montra sur le terrain un bon comportement, comme soldat et comme chef.

Ce sera le commencement d’un revirement dans sa vie. Fin 1881, il sera nommé à Mascara (Algérie).

N’ayant pas obtenu le congé qu’il demandait pour voyager, il démissionna de l’armée, et se prépara à explorer le Maroc : il étudia l’arabe, l’Islam, l’hébreu, et se mit en route avec un guide juif, se faisant passer pour un juif, car les chrétiens étaient mal tollérés. Il était tellement méconnaissable que, croisant un jour des officiers français qu’il connaissait, ceux-ci ne le reconnurent pas ; l’un d’eux dit même : Regardez ce juif accroupi en train de croquer des olives. Il a l’air d’un singe.

C’est ainsi qu’il pénétrera dans le Maroc avec son guide. Il fut le premier Européen à explorer la région sud du Maroc. Le voyage dura presque une année. Charles rédigera un mémoire, Reconnaissance au Maroc, qui lui vaudra une médaille d’or à la Société de Géographie, les palmes académiques à la Sorbonne, et une certaine renommée.

Revenu en France, il rencontra un ecclésiastique avisé, l’abbé Huvelin, qui l’aidera à se convertir : cela aboutit à la fameuse confession du 30 octobre 1886, en l’église Saint-Augustin à Paris.

Désormais, Charles voudra entrer dans un ordre où il pourra imiter l’humilité et la pauvreté de Jésus de Nazareth. Attiré par l’idéal des pères Trappistes de Fontgombault (Indre, devenue depuis abbaye bénédictine), il donna, en 1888, sa démission définitive de l’armée et partit en Terre Sainte, à la recherche d’une vie vraiment pauvre et pénitente, se sentant toutefois indigne d’être prêtre et de prêcher.

En 1889, il revint en France et finit par entrer à la Trappe de Notre-Dame des Neiges (Ardèche), après avoir légué tous ses biens à sa sœur. Il commença alors son noviciat (à trente-et-un ans), sous le nom de Frère Marie-Albéric. Puis il obtint de partir pour la trappe d’Akbès (Syrie), une fondation de Notre-Dame des Neiges, ayant définitivement démissionné des membres réservistes de l’armée et de la Société de Géographie.

En Syrie, son saint comportement édifia, et ses mortifications parfois inquiétèrent son Supérieur. Par obéissance, il entreprit des études de théologie en vue d’être ordonné prêtre.

En 1892 il prononça les premiers vœux.

En mars 1896, eut lieu le génocide arménien : Charles voulait être plus proche des plus pauvres, et ressentit vraiment l’intérêt d’être prêtre. Son désir d’absolu lui faisait désirer plus de pauvreté ; il pensa fonder un nouvel ordre, avec des prières en langue locale (au lieu du latin), et proposa de vivre en ermite, au pied de la Trappe : refus des Supérieurs, qui l’envoyèrent en 1896 à la trappe de Staouëli (Algérie), puis à Rome, pour se préparer au sacerdoce. A Rome, le Supérieur général des trappistes le dispensa de ses vœux (1897), pour le laisser marcher dans la voie érémitique qui lui convenait mieux.

Charles repartit en Terre Sainte, et alla se proposer comme jardinier au monastère Sainte-Claire de Nazareth, vivant de presque rien. Son édifiante sainteté inspira à la Supérieure de l’inciter à devenir prêtre et à fonder son ordre.

Il pensa installer son ermitage sur le Mont des Béatitudes, mais il se fit escroquer, et comme le patriarche de Jérusalem jugeait impossible de l’ordonner prêtre, Charles revint en France, puis repartit à Rome demander l’autorisation d’être ordonné.

Il reçut les ordres mineurs en 1900, et le sacerdoce en 1901.

Désormais, Charles de Jésus ira vivre en Algérie, dans le désert du Sahara, à Béni-Abbès (Sahara occidental), plus tard à Tamanrasset (sud)

Vie de prière, de contemplation silencieuse, de conversation avec les pauvres et les militaires qui viennent le voir. En 1902, il racheta la liberté d’un esclave ; il écrivit à l’évêque au sujet de sa volonté de lutter contre l’esclavage dans le Hoggar. Il s’ouvrit à l’apostolat auprès des Berbères, par son sourire et son comportement fraternel, qui contrastait avec les façons rudes et guerrières des militaires.

Il poussa vers le sud, dans un but d’évangélisation, profitant d’une patrouille française guidée par un officier plus conciliant et doux que ses prédécesseurs. Il reçut la visite du général Lyautey (1905). Puis il rencontra le chef touareg, qui l’autorisa à s’installer dans le Hoggar. Charles arriva à Tamanrasset en août 1905.

Son disciple l’ayant quitté, il ne put plus célébrer la Messe car, à l’époque, l’assistance d’au moins une personne était requise pour la célébration.

Envers les Touaregs, il se comporta en frère, étudiant leurs habitudes, leur langue, et, après douze années de travail, publia un dictionnaire touareg-français.

Il chercha à s’entourer d’une petite famille religieuse, avec cet idéal de pauvreté radicale, mais son style de vie n’attira pas de vocations. Lors d’une famine en janvier 1908, ce sont les Touaregs qui le sauvèrent de la famine en lui donnant du lait de brebis. Il reçut à ce moment-là l’autorisation «exceptionnelle» de célébrer seul la Messe.

En 1909, 1911 et 1913, il vint en France pour tenter de développer une association de laïcs : Union des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur, embryon de la Fraternité.

Tout son temps libre, il le passait auprès des Touaregs, leur montrant comment construire des maisons en dur, leur enseignant quelques règles d’hygiène.

Il prêtera son concours à la construction du Transsaharien, par ses abondantes notes et indications.

Lors de la guerre de 1914, il pensa rejoindre le front comme aumônier, mais opta finalement pour rester au milieu des Touaregs et les rassurer. En 1915 et 1916, il sécurisa encore plus son petit ermitage pour éventuellement abriter et nourrir la population en cas d’attaque.

Des pillards venus de Tripoli cherchèrent à enlever le Frère Charles (peut-être en vue d’obtenir une forte rançon). Le 1er décembre 1916, le fort fut investi, sur trahison d’un Touareg, des coups de feu partirent ; Charles, malade, reçut une balle dans la tempe.

Les circonstances exactes de cette mort restent floues. On hésita à parler de martyre.

Une patrouille française le retrouva mort, tandis que le Saint Sacrement était encore exposé : l’officier qui conduisait la patrouille, pria un des soldats de consommer l’Eucharistie.

Par la suite, les Touaregs se révoltèrent contre les autorités françaises, qui ripostèrent malheureusement de façon aggressive.

Le dies natalis du père Charles de Foucauld est au 1er décembre ; il a été béatifié en 2005.

En 2020, la reconnaissance officielle d’un miracle, ouvrit la voie à sa canonisation, prévue pour 2022.

 

 

Pedro Pascual García Martín

1892-1936

 

Né le 6 juin 1892 à Monteagudo (Teruel, Espagne E), de Pedro Francisco et Jerónima, il fut baptisé dès le lendemain.

Entré dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens), il fit les vœux en 1910 et fut ordonné prêtre en 1917.

Son premier travail apostolique fut à Alcorisa puis, en 1923, il fut envoyé en Inde à la mission de Cuttack, dont dépendaient les maisons de Surada, Jatny, Kurda Road. Là-bas, il parcourait les communautés chrétiennes pour conférer le sacrement de baptême et former des catéchistes.

Pour motifs de santé, il dut revenir en Espagne en 1933 et résida dans la maison de Madrid. Son occupation principale était la rédaction d’un dictionnaire à l’usage des prochains missionnaires en Inde.

Le 25 juillet 1936, il rendit visite à sa tante, des Filles de la Charité, qui était la Supérieure de l’hôpital Homéopathique et lui dit en partant : Si tu ne me vois pas d’ici quelques jours, c’est qu’ils m’ont abattu ou que je suis en prison.

Effectivement, après avoir trouvé refuge avec le père Morquillas dans la Pension Mexicaine, ils subirent un premier contrôle le 28 juillet en pleine nuit. Le 5 août, on les emmena au commissariat, le 6 à la Direction Générale de Sécurité, le 7 à la tristement célèbre prison San Antón.

Quand on lui demanda s’il était curé, il répondit : Je suis missionnaire.

Le 1er décembre 1936, à deux heures du matin, on vint le réveiller avec un coup de pied. Il salua un autre prisonnier en l’embrassant et monta dans un des camions qui partait à Paracuellos de Jarama (Madrid), où il fut fusillé avec beaucoup d’autres.

Béatifié en 2017, Pedro Pascual García Martín sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 1er décembre.

Elisa Angela Meneguzzi

1901-1941

 

Née le 12 septembre 1901 à Giarre (Abano Terme, Padoue, Italie), Elisa Angela était la fille de paysans profondément chrétiens.

Dès qu’elle le put, elle fréquenta chaque jour l’église paroissiale pour y participer à l’Eucharistie, y entendre la catéchèse (plus tard pour la répandre à son tour).

En 1915, elle commença à travailler dans les familles alentour.

En 1926, elle opta pour les religieuses salésiennes de Padoue, où elle prit le nom de Liduina (Lidwine). Comme garde-robière, infirmière, sacristine, assistante, elle conquit l’amitié unanime des élèves.

En 1937, elle fut envoyée en Ethiopie comme infirmière auprès des malades et blessés de l’hôpital de Dire-Dawa, où elle démontra toute la bonté possible envers tous, de quelque origine qu’ils fussent : chrétiens ou musulmans, blancs ou noirs. Lors de la Deuxième guerre mondiale, l’hôpital fut réquisitionné pour les militaires blessés, qui ne voulaient qu’elle pour être réconfortés et soignés.

Elle-même se précipita sous les décombres pour en extraire des blessés, les soigner, les assister aux derniers moments, baptisant les enfants en danger de mort.

On l’appela Sœur Gudda (la Grande), l’Ange Blanc, et aussi la Flamme œcuménique.

Une tumeur se déclara, qui la porta à la mort, le 1er (date du Martyrologe) ou le 2 (autres sources) de décembre 1941.

Les soldats eux-mêmes, qui l’avaient adoptée comme de leur famille, voulurent qu’elle fût ensevelie dans leur cimetière militaire.

Sœur Liduina fut béatifiée en 2002.

 

 

Nengapeta Alphonsine

1941-1964

 

Fille de Amisi Badjulu et de Isude Julienne, Nengapeta naquit à Wamba (République Démocratique du Congo, alors Congo Belge).

Son prénom réel est en effet Nengapeta, qui signifie La richesse trompe. Anuarite (Il se moque de la guerre), est le prénom de sa sœur aînée, qui la fit inscrire à l’école sous ce nom.

Comme tous les petits enfants de ce groupe ethnique (Wabudu), on lui lia la tête pour l’allonger, afin qu’elle apparaisse comme toutes les autres filles du village.

Elle reçut le Baptême et choisit le prénom d’Alphonsine.

En 1957, elle demanda à entrer dans la Congrégation diocésaine de la Sainte Famille (Jamaa Takatifu), et commença le noviciat avec un nouveau nom : Marie-Clémentine. Elle fit la profession en 1959.

Nengapeta eut toujours quelque difficulté pour l’étude, ce qui donne une idée du grand mérite qu’elle eut à obtenir son diplôme D4. Elle combattit aussi son tempérament nerveux et apprit à le dominer.

Elle fut sacristine, cuisinière, enseignante, malgré une santé qui n’était pas toujours au rendez-vous. Elle profitait de l’enseignement pour faire de l’apostolat auprès des élèves, spécialement les filles au caractère plus revêche.

Il y eut des agitations dans le nord-est du pays. En 1964, Nengapeta se trouvait à l’école de Bafwabaka. Des hommes de la tribu Simba vinrent enlever les Religieuses et les emmenèrent en camion.

A un moment donné, on confisca aux Religieuses tous leurs objets de piété pour les détruire sous leurs yeux avec des réflexions obscènes, puis on les enferma à Isiro.

Le soir, un colonel vint «choisir» l’une d’elle : c’était Nengapeta. Elle refusa énergiquement d’être conduite chez ce colonel ; finalement ordre fut donné de frapper la religieuse et de la transpercer : deux soldats la transpercèrent à coups répétés avec leurs baïonnettes, tandis que la victime émettait des «ouh ! ouh !» ; puis on l’acheva d’un coup de révolver dans la poitrine.

Nengapeta, alias Anuarite, alias Alphonsine, alias Marie-Clémentine, fut béatifiée en 1985. Son dies natalis est au 1er décembre.

 

 

Bruna Pellesi

1917-1972

 

Bruna Aldina Maria Pellesi était née le 11 novembre 1917 à Morano di Prignano (Modène, Italie), dernière des neuf enfants d’une famille très chrétienne.

Bruna grandit, joyeuse, élégante, pleine d’humour et de douceur. Vers dix-sept ans elle connut un amour humain qui cependant ne la satisfaisait pas.

Lors du décès de ses deux belles-sœurs, elle prit en charge les six enfants de celles-ci, âgés de moins de quatre ans.

En 1940, cependant, en pleine guerre, elle suivit l’appel de Dieu et entra à Rimini chez les Sœurs Tertiaires Franciscaines de Saint-Onuphre, qui prirent ensuite le nom de Franciscaines Missionnaires du Christ, sur sa proposition. Elle-même adopta le nom religieux de Maria Rosa di Gesù.

Il n’est pas dit qu’elle ait «abandonné» ses chers neveux et nièces adoptés quatre ans plus tôt, mais elle comprit que Dieu l’appelait à s’occuper d’enfants encore plus nombreux et, peut-être, plus nécessiteux.

Elle s’occupa quelque temps des enfants de l’école maternelle à Sassuolo et à Ferrara, parmi lesquels des orphelins dont les papas étaient morts à la guerre. Elle se donna totalement à son travail, et quand on lui proposa de moins se dépenser, elle répondit : Je viens de la campagne, j’ai l’habitude de travailler !

Mais elle dut bientôt entrer au sanatorium de Sassuolo en 1945, victime d’une grave forme de tuberculose pulmonaire, prélude d’un long et douloureux calvaire qui devait s’achever vingt-sept années plus tard. Elle sera ensuite transportée au sanatorium de Gaiato, puis à celui de Bologne en 1948.

Pendant tout ce temps, son «monastère» fut sa chambre, avec la même fenêtre, le même paysage, la même montagne au loin, avec une santé déclinante, des poumons qui ne voulaient plus respirer, un cœur qui se fatiguait à tout propos, des douleurs paralysantes. Sans compter les traitements douloureux qui ne lui apportaient pas de soulagement réel.

Durant l’évolution de sa maladie, on devait lui retirer jusqu’à cinq fois par jour le liquide infectieux de la colonne vertébrale, ces ponctions si douloureuses que connaissent ceux qui furent frappés de méningite tuberculeuse. Maria Rosa faillit perdre la vue, elle ne pesait plus que quarante-trois kilos.

Un jour l’aiguille se cassa et l’on n’arrivait pas à la retirer ; on dut finalement se résoudre à la laisser dans la colonne vertébrale, depuis ce 28 octobre 1955 jusqu’à sa mort (dix-sept années).

Les saintes vertus de Maria Rosa se manifestèrent durant ces quasi trente années de souffrances, où elle ne ménagea pas ses efforts pour soulager, consoler, servir ceux qui se trouvaient dans la même situation qu’elle.

Garder le sourire et chercher à le communiquer, malgré l’obligation de rester dans l’inactivité extérieure et la proximité de la mort qui guette chacun de ces malades, c’est vraiment atteindre à l’héroïcité.

Elle se consacra solennellement à Notre Dame du Carmel le 16 juillet 1946, et de nouveau à la Sainte Vierge le 8 décembre 1961 et fit trois fois le pèlerinage à Lourdes : mais Dieu ne permit pas pour elle le miracle d’une guérison. Ce sera elle qui, du Ciel, obtiendra des guérisons miraculeuses.

En 1967, pleine de joie, elle célébra ses «noces d’argent» religieuses, ainsi que celles de son «mariage avec la Croix», en 1970.

Le dernier jour de sa vie, 1er décembre 1972, désormais revenue à Sassuolo, elle prononça encore : Ce qui compte, c’est d’aimer le Seigneur. Je suis heureuse, parce que je meurs dans l’amour, je suis heureuse parce que je vous aime tous.

Maria Rosa a été béatifiée en 2007.

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30 novembre 2023 4 30 /11 /novembre /2023 00:00

30 NOVEMBRE

I.

S André, apôtre, le premier qui rencontra Jésus (cf. Jn 1:35-42) et pour cela appelé "Protoclet", crucifié sur la "croix de Saint-André" à Patras. 

IV.

S Mirocles, évêque à Milan.

V.

S Constantius, romain, adversaire des pélagiens.

VI.

S Zosimas, moine en Palestine ; il ressentit le tremblement de terre d'Antioche à quatre-cents kilomètres de là ; un lion lui ayant dévoré son âne, il dompta le lion pour remplacer l'âne.

S Tugdual (Pabu), premier évêque à Tréguier.

VII.

Ste Hune, sainte veuve à Hunawihr, patronne des blanchisseuses.

XII.

B Joscio, bénédictin à Saint-Bertin ; à sa mort des roses sortirent de sa bouche, de ses yeux et de ses oreilles.

S Galgano Guidotti, ermite sur le Monte Siepi, après une jeunesse orageuse.

XIII.

B Giovanni Garbella, de Verceil, dominicain, fondateur de monastères, mort à Montpellier.

XIV.

B Friedrich, frère lai augustin à Ratisbonne, excellent charpentier.

XVI.

S Cuthbert Mayne, prêtre anglais martyr par pendaison.

B Alexander Crow, prêtre anglais martyr par pendaison.

XIX.

S Tadou Liu Ruiting, prêtre chinois, martyr, canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.

S Joseph Marchand, prêtre franc-comtois des Missions Etrangères de Paris, martyr des cent plaies en Cochinchine, les muscles pincés et arrachés avec des tenailles rougies au feu, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX. 

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 1992 :

Hospitaliers : près de Madrid, les profès Santiago García Molina (Diégo de Cádiz), Miguel Francisco Rueda Mejías, Rafael Touceda Fernández (Román), Nicéforo Salvador del Río, Jesús Gesta Piquer, Arturo Donoso Murillo (*1892, 1902, 1904, 1913, 1915, 1917), et le novice Antonio Martínez Gil-Leonis (*1916) ;

- béatifiés en 2001 :

Salésiens : à Valencia et à un jour inconnu de la fin-novembre, le prêtre José Otín Aquilué (*1901) ;

Laïques : près de Valencia, María del Olvido Noguera Albelda (*1903) ;

- béatifiés en 2007, martyrisés près de Madrid :

Augustins :

Les prêtres : Agustín Renedo Martín (*1870), Gerardo Gil Leal et Miguel Cerezal Calvo (*1871), Constantino Malumbres Francés et Benito Rodríguez González (*1872, 1873), Francisco Marcos Del Río et Luis Suárez-Valdés Díaz de Miranda (*1874), Benito Garnelo Álvarez, Alfredo Fernando Fariña Castro (José Agustín), Juan Monedero Fernández, Juan Sánchez y Sánchez (*1876, 1879, 1881, 1882), Benito Velasco y Velasco et Joaquín García Ferrero (*1884), Julián Zarco Cuevas et Mariano Revilla Rico (*1887), Melchor Martínez Antuña et Esteban García Suárez (*1889, 1891), Matías Espeso Cuevas, Heliodoro Merino y Merino et Conrado Rodríguez Gutiérrez (*1901), Arturo García de la Fuente et Pedro Martínez Ramos (*1902, 1903), Pedro de la Varga Delgado et Dámaso Arconada Merino (*1904), Jesús Largo Manrique (*1912) ;

Les clercs : José Gando Uña (*1910), Nemesio García Rubio, Dionisio Terceño Vicente et Pedro Carvajal Pereda (*1912), Nemesio Díez Fernández (*1913), José López Piteira (d'origine cubaine, *1913), Julio Marcos Rodríguez (*1914), José Noriega González, Ramiro Alonso López, Marcos Guerrero Prieto et Máximo Valle García (*1915), Bernardino Calle Franco, Julio María Fincias, Francisco Fuente Puebla et Pedro Simón Ferrero (*1916), Víctor Cuesta Villalba (*1917), José Antonio Pérez García, Román Martín Mata et Miguel Iturrarán Laucirica (*1918), Luis Abia Melendro (*1919) ;

Les profès : Macario Sánchez López, Josep María Dalmau Regás, Tomás Sánchez López, Ricardo Marcos Reguero, Isidro Mediavilla Campos et Gerardo Pascual Mata (*1884, 1886, 1890, 1891, 1913, 1915) ;

Dominicains : les prêtres Amado Cubeñas Díaz-Madrazo et Juan Peña Ruiz (Vicente) (*1880, 1883) ;

- béatifiés en 2013 :

Capucins : près d’Alicante, le prêtre Ramón Juan Costa (Honorio, *1888) ;

Bénédictins : à Barcelone, les prêtres León Alesanco Maestro (Luis Gonzaga) et Luis Palacios Lozano (*1882, 1893) ;

Lasalliens : près de Madrid, Manuel Miguel Sánchez (Sinfronio), Saturnino Sanz y Sanz (Pablo de la Cruz), Emiliano Santamaría Angulo (Floriano Félix), Vicente Angulo García (Adalberto Juan), Gregorio Álvarez Fernández (Juan Pablo), Martín Arbé Barrón (Ismael Ricardo) (*1876, 1879, 1889, 1904, 1904, 1906) ;

- béatifiés en 2017 :

Lazaristes : les prêtres Vicenç Queralt Lloret, à Barcelone, et Francisco Morquillas Fernández, à Madrid (*1894, 1899) ; le frère Joaquín Zubillaga Echarri, à Madrid (*1899).

 

B Ludwik Roch Gietyngier (1904-1941), prêtre polonais martyr à Dachau, béatifié en 1999.

André, apôtre

1er siècle

 

Andreas est un nom grec assez rare. Il est probablement apparenté au terme aner, «homme», ce qui fait qu’on pourrait déconseiller de donner le nom d’Andrée à des femmes.

André, dans l’Evangile, est le premier des apôtres à rencontrer Jésus ; c’est lui qui va chercher son frère, Simon-Pierre (Jn 1:40-42).

Ces deux frères étaient de Bethsaïde, au nord-est du lac de Tibériade.

Cette situation privilégiée de «premier appelé» fait que les Grecs appellent André le Protoclet.

Puis l’Evangile de Jean nomme André juste avant la multiplication des pains, lorsqu’il fait remarquer à Jésus que cinq pains d’orge et deux poissons ne suffiront jamais pour nourrir toute une foule (Jn 6:9). C’est aussi André, après Philippe, qui sert d’intermédiaire entre Jésus et des étrangers grecs qui désiraient Le rencontrer (Jn 12:22).

Quant à l’apostolat d’André et sa mort, une vieille tradition le fait mourir à Patras (Grèce), sur une croix en X, la «croix de saint André», sur laquelle il serait resté trois jours, continuant à prier, à haranguer la foule des croyants.

Beaucoup de lieux revendiquent des reliques du saint Apôtre ; mais on n’a pas pu localiser précisément où se trouverait son corps. Le crâne de saint André aurait été longtemps dans la basilique Vaticane, restitué à l’Eglise orientale durant le 20e siècle.

Le culte de saint André est ancien, et répandu. Plus de sept cents églises lui sont dédiées en Angleterre ; en France, c’est l’apôtre qui a le plus d’églises consacrées à lui, après les saints Pierre et Paul ; les Bourguignons, qui portaient la croix du Saint sur leur cotte de maille ou sur leur bouclier, criaient : Notre-Dame Bourgogne ! Monjoie saint Andrieu !

Saint André, apôtre, est fêté traditionnellement le 30 novembre.

 

 

Mirocles de Milan

† 316

 

Mirocles fut le sixième évêque de Milan (ou le septième, si l’on accepte l’hypothétique épiscopat de s.Barnabé dès le premier siècle).

Son épiscopat a pu débuter en 303.

On sait peu de choses sur sa personne, sinon qu’il était apparenté à s.Epiphane de Pavie (v. 21 janvier).

En 313, il participa au concile de Rome, qui devait examiner la question du donatisme. La signature de Mirocles est la première pour les évêques italiens (lesquels, curieusement, signent après ceux de Gaule).

En 314, il se trouve en Arles avec son diacre Severus, pour un concile qui devait encore traiter d’affaires concernant le donatisme en Afrique. Là encore, il est dans les premiers signataires.

S.Ambroise (v. 7 décembre) parle de lui comme un de ses illustres prédécesseurs.

On peut supposer que Mirocles mourut en 316, après une douzaine d’années d’épiscopat.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Mirocles de Milan au 30 novembre.

 

 

Tugdual de Tréguier

† 564

 

Nombreuses sont les variantes du nom de Tugdual : Tudual, Tutwal, Tual, Tudy, puis Pabu, Paban ; nombreuses aussi celles concernant sa longue vie.

Né à la fin du cinquième siècle, originaire du Devonshire (Angleterre) ou du Pays de Galles, Tugdual étudia, pense-t-on, sous la direction de s.Illtud (v. 6 novembre).

Il arriva en Armorique avec sa sainte mère (Pompæa) et un groupe de moines. L’endroit de ce débarquement reste contesté. On parle par exemple de Kermorvan, de Port d’Ac’h.

Il fonda une abbaye à Lann-Pabu (auj. Trebabu, Finistère), puis à Tréguier ; on lui attribue aussi celui de Locmaria-Quimper.

Le prince de la Domnonée, Deroch, qui serait son cousin, lui fit de grandes donations territoriales, de sorte qu’on considère Tugdual comme l’apôtre de toute la région de Bretagne.

Disons aussi que, sur intervention du roi Childebert, il aurait été un moment évêque de Lisieux - mais la liste épiscopale de Lisieux ne comporte pas son nom. Toutefois, il préféra se retirer, persécuté par le nouveau roi de Domnonée, Conomor.

Tugdual serait alors allé jusqu’à Rome (555) ; le pape Vigile étant mort le 7 juin de cette année, Tugdual était en prière dans la basilique Saint-Pierre, lorsqu’une colombe se serait posée sur son épaule. La foule l’aurait désigné pour être pape, mais Tugdual, dans son humilité, aurait refusé catégoriquement ce choix. Finalement le conclave devait élire Pélage Ier. Cet incident romain serait à l’origine du surnom de Pabu (pape) qu’on donna à Tugdual, et de la légende qui en faisait un pape pendant deux années.

Revenu dans sa ville épiscopale, Tugdual y demeura désormais jusqu’à un âge très avancé et s’éteignit un 30 novembre d’une année qui pourrait être, selon les calculs ou les auteurs, 553, 559 ou 564.

L’évêché de Lisieux passa successivement à Tréguier, dont Tugdual est reconnu comme l’évêque fondateur.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Tugdual de Tréguier au 30 novembre.

Joscio de Sithiu

† 1163

 

De l’immense et magnifique abbaye bénédictine Saint-Bertin à Sithiu (act. Saint-Omer, Pas-de-Calais), il ne subsiste qu’un clocher en partie effondré en 1947, suite aux bombardements de la guerre mondiale. L’église s’élevait à vingt-cinq mètres avec une tour de quarante-huit mètres.

Dans l’abbaye, fondée au 7e siècle,  vivait au 12e siècle notre Joscio, un frère convers.

Ce dernier, rempli d’amour pour la Sainte Vierge Marie, récitait chaque jour, dit-on, cinq hymnes ou psaumes commençant respectivement par les cinq lettres de MARIA : 

  • Magnificat (Lc 1:46-55)
  • Ad Dominum cum tribulater (Ps 119)
  • Retribue (Ps 118:17-24 ; cette strophe commence maintenant par Benefac, selon la Vulgate corrigée)
  • In convertendo (Ps 125)
  • Ad te levavi (Ps 122)

Il mourut, d’après une tradition, le 30 novembre 1163.

Après sa mort, fleurirent des roses qui sortaient de sa bouche, de ses yeux et de ses oreilles.

Joscio n’est pas mentionné au Martyrologe Romain.

 

 

Galgano Guidotti

1148-1181

 

D’après la tradition, Galgano serait né vers 1150, longtemps désiré de ses nobles parents, Guidotto et Dionigia, qui habitaient à Chiusdino (Sienne, Italie C).

Cette période était infestée par des luttes entre seigneurs locaux, par des violences de toutes sortes, rivalités et autres désordres, parfois même immoraux.

Galgano connut ces aventures et eut une jeunesse assez agitée ; mais il fut favorisé par deux apparitions de l’archange Michel, qui lui fit voir comment il l’avait protégé jusque là et comment il lui proposait désormais de le suivre.

Durant cette vision, l’Archange lui fit traverser un grand pont au-dessus d’un fleuve, qui symbolisaient le changement radical de vie, et le conduisit sur le Monte Siepi, où l’attendaient les douze Apôtres.

Galgano alors, à la recherche d’une croix, planta en terre son épée, transforma son beau manteau en une simple tunique et s’établit là, dans la solitude, pratiquant la mortification et la pénitence avec le même zèle avec lequel il avait précédemment combattu contre les hommes.

Sa détermination vint même à bout des attaques du Démon, qui s’enfuit en hurlant.

Successivement, il serait allé en pèlerinage à Rome et, au retour, trouva son épée brisée ; sur l’invitation divine, il rapprocha les deux morceaux et l’épée se reconstitua.

Il fut divinement averti de sa mort prochaine, qui advint le 30 novembre 1181. Si les dates sont précises, Galgano avait trente-trois ans.

D’après la même tradition, Galgano aurait été canonisé dès 1185.

 

 

Giovanni Garbella

1205-1283

 

Giovanni (Jean) vint au monde vers 1205 à Mosso Santa Maria (Vercelli, Piémont, Italie NO).

Après avoir été reçu au doctorat en droit à Paris, il y enseigna.

En 1229, il eut l’occasion d’entendre le Bienheureux Jordan de Saxe (v. 13 février) et entra dans l’Ordre des Prêcheurs (Dominicains).

Il fit le noviciat à Bologne et devint un des meilleurs prêcheurs de son époque.

Il réunissait en sa personne de grandes qualités : la prudence et la fermeté, un amour sans limite pour Dieu et un zèle ardent pour le salut des âmes, ce qui fit qu’on lui confia des missions délicates et importantes.

Outre qu’il fonda un couvent dominicain à Vercelli et qu’il en devint prieur, il fut envoyé comme légat par les papes à Venise, Gênes, Pise, Florence et Bologne, mais aussi en France et en Espagne.

Il fit ainsi un travail immense de pacification entre les villes d’Italie, et entre les souverains européens.

A Bologne, il fut nommé prieur.

En 1264, il fut élu sixième prieur général de l’Ordre dominicain, et le resta jusqu’à la mort. Durant ces dix-neuf années, il fit à pied des voyages très longs pour visiter tous les couvents de l’Ordre. 

Après le concile de Lyon, il décida l’érection dans chaque église dominicaine d’un autel en honneur du Saint Nom de Jésus, en réparation contre les blasphèmes et les profanations.

En 1278, il envoya en Angleterre un «inspecteur» pour ramener à l’unité certains Frères qui attaquaient les thèses de saint Thomas d’Aquin, son ami (v. 7 mars), et organisa en 1280 un chapitre général à Oxford.

Il refusa plusieurs fois d’être nommé évêque et aurait bien voulu déposer aussi la charge de prieur général. Sa notoriété et sa sainteté, dit-on, le firent même proposer à l’élection papale.

C’est durant un de ses voyages qu’il mourut, à Montpellier, le 30 novembre 1283. Ses reliques furent dispersées par les hérétiques au 16e siècle.

Son culte fut confirmé en 1903.

 

 

Friedrich de Ratisbonne

1250-1329

 

Friedrich naquit après 1250, fils de parents pauvres, qui habitaient Regensburg (Ratisbonne, Bavière, Allemagne SE).

Après avoir entendu l’évangile où Notre Seigneur invite le jeune homme à vendre ses biens et à les donner aux pauvres (cf. Mc 9:21), il entra comme convers chez les Ermites de Saint-Augustin de cette ville.

Il paraît que de nombreuses légendes ont circulé à son sujet. Dans l’une, il aurait donné à manger aux pauvres de la ville des seules miettes qui tombaient de la table des pères.

On lui confia le travail du bois : charpentier fort habile, il préparait aussi le bois de chauffage. Il rendait ainsi mille services, et Dieu l’aidait à l’occasion en étendant miraculeusement ses dons aux besoins imprévus des moines. Friedrich était ainsi tout heureux de pouvoir humblement rendre service.

Un jour qu’il était impérativement retenu dans son atelier et ne pouvait se rendre à la Messe, il reçut l’Eucharistie d’un Ange.

Sa prière, son obéissance, son humilité, en firent déjà de son vivant un «Saint».

Il mourut le 29 novembre (le 30 dans le Martyrologe) 1329 et son culte fut confirmé en 1909.

 

 

Cuthbert Mayne

1544-1577

 

Il avait vu le jour en 1544 près de Barnstaple (Devonshire, Angleterre SO) et grandit dans la religion protestante.

Son oncle, prêtre schismatique, voulait lui transmettre son poste ou bénéfice, et Cuthbert devint ministre du culte à dix-neuf ans, sans l’avoir particulièrement désiré.

On l’envoya étudier à Oxford, où il conquit l’estime générale. Des Catholiques le convainquirent. Des séminaristes anglais établis à Douai lui écrivirent de les rejoindre. A Douai se trouvait le collège, fondé en 1568, pour la préparation des séminaristes anglais au sacerdoce.

Mais une de ces lettres fut détournée et remise à l’évêque schismatique de Londres, qui ordonna de le faire arrêter (1570).

Cuthbert abjura le protestantisme et gagna Douai en 1573. En 1576, il était bachelier en théologie et ordonné prêtre.

Ayant regagné l’Angleterre, il se cacha chez un certain Francis Tregian à Golden (Truro, Cornouailles).

L’évêque d’Exeter ordonna de fouiller cette maison l’année suivante : Cuthbert et Francis furent mis en prison à Launceston.

Pour avoir célébré la messe et avoir porté au cou une chose superstitieuse (un agnus dei, sorte de petite médaille), Cuthbert fut condamné à mort. Tous les juges n’étaient pas d’accord, mais il fallait intimider les prêtres qui voulaient venir du continent.

La veille de l’exécution, Cuthbert fut encore invité à reconnaître l’autorité royale en matière eccclésiastique, pour être libre. Comme réponse, Cuthbert demanda une Bible, la baisa et déclara : La reine n’a jamais été, n’est pas, et ne sera jamais la tête de l’Eglise d’Angleterre.

On voulut obtenir des informations sur Tregian et son beau-frère, mais le prêtre eut la malice de répondre : Je sais seulement que ce sont des hommes bons et pieux. Quant aux choses mises à ma charge, je suis seul à en avoir connaissance.

On le traîna sur une claie vers la place du marché de Launceston. Il fut pendu, le 29 (ou le 30) novembre 1577, puis éventré et mis en morceaux, selon l’habituel «rite» de cette époque. Il avait trente-trois ans.

Il était le premier martyr du clergé séculier formé à Douai, victime de la persécution.

Cuthbert Mayne fut béatifié en 1929, canonisé en 1970 avec trente-neuf Compagnons, martyrisés entre 1535 et 1616.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

Cuthbert Mayne est inscrit au 30 novembre dans le Martyrologe.

 

 

Alexander Crow

1550-1586

 

Alexander naquit vers 1550-1551 à Howden (East Riding, Yorkshire, Angleterre).

Il tint d’abord un commerce à York, mais, étant venu sur le continent et s’étant arrêté à Reims, l’amour de Dieu et de son pays le poussa à se préparer au sacerdoce.

Envoyé en Angleterre en 1584, il travailla avec ardeur à la vigne du Seigneur, pour l’édification de tous ceux qui le connaissaient. Il fut arrêté à South Duffield, à son retour d’avoir baptisé l’enfant d’une certaine Cecily Garnet.

Il passa aux assises du tribunal de York, où il fut accusé d’être prêtre et de rester en Angleterre, ce qui était contraire aux lois.

Condamné à mort, il retourna à sa prison dans un état de joie immense. Son compagnon de cellule put raconter ensuite comment il passa cette dernière nuit. Alexander eut une horrible vision du Démon, qui lui disait qu’il n’allait pas mourir, qu’on allait le garder en prison encore longtemps, au pain et à l’eau, et que, s’il voulait échapper à ces mauvais traitements, le mieux était qu’il se suicidât. Le prêtre fut en grande angoisse, lutta pour résister à cette macabre vision et, peu à peu, rentra dans une grande paix, après avoir vu près de lui la Sainte Vierge et saint Jean l’Evangéliste, qui le consolèrent.

De nouveau, au moment du supplice, le Démon tenta de frapper le saint prêtre, le faisant tomber de l’échelle. Mais le prêtre se releva immédiatement et remonta sur l’échelle. Il s’adressa à l’assistance en déclarant qu’il n’avait pas tenté de se suicider, mais que c’était le Démon qui voulait, une fois de plus, le priver de la couronne du martyre. Mais Dieu avait permis ce prodige pour montrer combien était vaine l’intervention diabolique, et aussi pour amener toute cette foule à la foi en la Vérité catholique.

Alexander subit le martyre à York le 30 novembre 1586 (ou 1587) et fut béatifié en 1987.

 

 

Tadou Liu Ruiting

1773-1823

 

Tadou (Thaddæus) était un prêtre chinois.

Né vers 1773 à Qunglai (Sichuan, Chine), il fut arrêté durant la persécution et sommé de renier sa foi. 

Ferme dans la foi, il fut martyrisé à Quxian (Sichuan) le 30 novembre 1823.

Il fut béatifié en 1900, et canonisé parmi cent-vingt Martyrs de Chine, en 2000, dont la fête liturgique se célèbre le 9 juillet.          

 

 

Joseph Marchand

1803-1835

 

Joseph Marchand est né à Passavant (Doubs) le 17 août 1803, dans une modeste famille de cultivateurs.

Entré au Grand Séminaire en 1826, il termina ses études de théologie aux Missions Etrangères de Paris ; ordonné prêtre le 4 avril 1829, il s’embarqua le 12 mai suivant et rejoignit Macao en octobre ; de là, le procureur des missions l’envoya en Cochinchine. La persécution l’y attendait, mais déjà sur le navire, il avait subi les injures et les blasphèmes de l’équipage, hostile aux missionnaires.

Sa mission fut courte, mais très intense. Il eut le temps d’apprendre la langue annamite, de remonter jusqu’à Pnom-Penh, la capitale du Cambodge ; envoyé à Binh Thuân, il en fut chassé en 1833, lors de la persécution de Minh Mang. Il se cacha, mais on le retrouvera pour le mener à Saïgon, détenue par des insurgés. Lors de l’irruption des troupes impériales dans Saïgon, il fut arrêté et accusé de connivence avec les rebelles. Joseph nia évidemment cette accusation ; il refusa de renier sa foi et de marcher sur la croix.

Condamné au supplice des «cent plaies» pour avoir prêché la doctrine du Christ (c’est-à-dire à avoir les muscles arrachés un à un avec des tenailles rougies au feu), il mourut en donnant le témoignage de sa foi, le 30 novembre 1835, à Tho-Duc, près de Hué ; il avait à peine plus de trente-deux ans.

Après sa mort, son corps fut découpé et dispersé en mer pour qu’il n’en restât rien.

Ce martyr franc-comtois a été déclaré Vénérable en 1840, Bienheureux en 1900, et Saint en 1988, lorsque s.Jean-Paul II canonisa les cent-dix-sept Martyrs du Vietnam.

Tous ces martyrs sont fêtés ensemble le 24 novembre, au calendrier catholique romain. Saint Joseph Marchand est inscrit au Martyrologe au jour de son martyre, le 30 novembre. Mais il est fêté à Passavant et dans le diocèse de Besançon le 1er décembre, car le 30 novembre est la fête de l’apôtre saint André.

Agustín Renedo Martino

1870-1936

 

Il naquit le 26 août 1870 à Baños de la Peña (Palencia, Espagne) de Timoteo et Ana, et fut baptisé le 28, recevant le nom du Saint du jour, Augustin, qui devait lui être doublement cher, puisqu’il entra dans l’Ordre augustin.

Il fit le noviciat à Valladolid, et la profession en 1888.

Il fut ordonné prêtre en 1895.

Il fut d’abord au Collège Royal Alfonso XII, comme professeur, économe et directeur spirituel.

En 1908, il fut nommé vice-recteur et professeur à Ronda, puis passa en 1914 au Monastère Royal (Madrid), comme professeur et formateur des séminaristes, charge qu’il recouvra jusqu’à sa mort.

En outre, on lui confia la sacristie de la Basilique Royale.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Gerardo Gil Leal

1871-1936

 

Né le 3 octobre 1871 à La Vid (Burgos, Espagne), il fut baptisé le même jour, où l’on fête saint Gérard. Il était fils de Damián et Paula.

Après avoir étudié le latin et achevé les humanités à Burgo de Osma (Soria), il entra chez les Religieux Augustins et fit le noviciat à Valladolid, et la profession en 1888.

En 1896, il fut ordonné prêtre et se licencia en Droit. Le reste de sa vie, quarante années, se passa dans l’enseignement.

De 1902 à 1933, il fut au Collège María Cristina. Il passa ensuite au Monastère Royal de l’Escorial, en 1933, où il se trouvait en 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Miguel Cerezal Calvo

1871-1936

 

Né le 12 décembre 1871 à Palencia (Espagne) et baptisé le 17, fils de Faustina et Rosa, il fréquenta le séminaire diocésain où il étudia le latin, fit les humanités et commença la philosophie.

Puis il entra chez les Religieux Augustins, faisant le noviciat à Valladolid et la profession en 1890.

Ordonné prêtre en 1896, il fut professeur à Guernica, Palma de Mallorca, Ronda, Portugalete et à l’Escorial de Madrid.

En 1936, il était à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Constantino Malumbres Francés

1872-1936

 

Né le 10 mars 1872 à Frómista (Palencia, Espagne), il fut baptisé le 13. Il était fils de Matías e Florentina.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession en 1889 à Valladolid.

Ordonné prêtre à Palma de Mallorca en 1896, il enseigna pendant quarante ans, à Guernica, à l’Escorial, à Portugalete, à Ronda, Palma de Mallorca, de nouveau à Guernica.

En juillet 1936, il vint au monastère de rue de la Princesse (Madrid), pour le Chapitre Provincial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Benito Rodríguez González

1873-1936

 

Il naquit le 18 mars 1873 à Armellada (León, Espagne) de Francisco et Francisca, et fut baptisé le 20, recevant le nom de saint Benoît, qu’on fêtait alors le 21 mars.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Valladolid, et la profession en 1889.

Il fut ordonné prêtre en 1896.

De 1896 à 1916, il fut professeur dans divers collèges et, cette année-là, fut nommé directeur de la revue La Cité de Dieu.

De ce fait, il résida au Monastère Royal, dont il fut prieur en 1924, avant de passer à Palma de Maiorque en 1927.

De 1933 à 1936, il fut prieur à Leganés et, le 11 juillet 1936, nommé prieur à Palma de Maiorque, où il n’eut pas le temps d’arriver en raison des événements politiques.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Francisco Marcos del Río

1874-1936

 

Né le 27 janvier 1874 à Lodoso (Burgos, Espagne) et baptisé le 29, fils de Antonio et Dominica, il reçut le nom du Saint qu’on fêtait ce jour-là, François de Sales (qu’on fête maintenant le 24 janvier).

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Valladolid et la profession en 1890.

Ordonné prêtre en 1898, il donna sa vie à l’enseignement des jeunes étudiants de l’Ordre, à l’Escorial (Madrid).

Les matières qu’il enseignait n’étaient rien moins que : Droit canonique, Théologie morale, Sciences naturelles. En outre, il collaborait aux deux revues Le Bon Conseil et La Cité de Dieu.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Luis Suárez-Valdés Díaz de Miranda

1874-1936

 

Il naquit le 19 juin 1874 à Ciaño (Sama de Langreo, Asturies, Espagne) de Manuel et Consuelo, et fut baptisé le 23.

Il fit de brillantes études au terme desquelles il fut reçu bachelier chez les Augustins de Valencia de Don Juan (León) en 1892.

Il fut soldat lors de la guerre de Cuba en 1898.

A son retour, en 1903, il entra dans l’Ordre augustin et fit la profession à l’Escorial en 1904.

Il fut ordonné prêtre en 1910.

Il passa toute sa vie religieuse au Monastère Royal, sauf deux années à Málaga (1919-1920), excellent pédagogue auprès des novices, administrateur et bibliothécaire pour la revue La Cité de Dieu, sans oublier son apostolat sacerdotal dans la basilique.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Benito Garnelo Álvarez

1876-1936

 

Né le 12 janvier 1876 à Carracedo de Monasterio (León, Espagne), il fut baptisé le 19. Ses bons parents s’appelaient Pedro et Isabel.

Il commença ses études au séminaire d’Astorga, et les acheva chez les Pères Augustins, à l’Escorial (Madrid). Il se licencia en Philosophie et en Lettres.

Il fit la profession en 1897, et reçut le sacerdoce en 1901.

Toute son activité fut l’enseignement, à l’Escorial, à Palma de Mallorca, à Málaga, enfin Madrid.

C’est en 1934 qu’il fut envoyé à l’Escorial, où il dirigea deux revues : Religion et Culture et La Cité de Dieu.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Manuel Miguel Sánchez

1876-1936

 

Il vit le jour le 29 juillet 1876 à Los Santos (Salamanque, Espagne).

Il reçut l’habit des Frères Lasalliens et prit le nom de Sinfronio.

Les lieux de son activité furent : Bujedo (1925), Griñón (1928), les deux maisons de Madrid (Maravillas et Sacré-Cœur, 1929-1933), Lorca (1933), de nouveau Griñón (1934), Sacré-Cœur à Madrid, comme sous-directeur (1935-1936).

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Sinfronio fut béatifié en 2013.

 

 

Alfredo Fernando Fariña Castro

1879-1936

 

Né le 20 mars 1879 à Valladolid (Espagne), il était fils de Juan Francisco et Filomena.

Quand son père fut nommé télégraphiste aux Canaries, il alla étudier au séminaire de Las Palmas puis il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Calella (Barcelone) et la profession en 1895. Il prit alors le nom de José Agustín.

On l’envoya au Chili, où il acheva ses études à Talca et fut ordonné prêtre en 1902.

En 1918, il fut appelé à Rome comme vice-postulateur pour les Causes des Saints, mais il fut arrêté en France (c’était encore la guerre) et ne put continuer son voyage.

Il alla alors travailler dans les couvents de Huelva et Calahorra, avant de passer en 1927 à l’Escorial, où il fonda et dirigea la revue Vergel Agustiniano («Verger augustinien», qu’on pourrait peut-être transformer en «Jardin augustinien», plus poétique).

En 1936, il était à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Saturnino Sanz y Sanz

1879-1936

 

Il vit le jour le 9 avril 1879 à Riaza (Ségovie, Espagne).

En 1896, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Pablo de la Cruz (Paul de la Croix) ; il fera la profession solennelle en 1907.

Les lieux de son activité furent : Bilbao (1897), Valladolid (1897), Madrid (1900), Buelna (1909), Madrid (1911). A Madrid, il fut dans différentes maisons, en dernier lieu à la Procure puis au Sacré-Cœur.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Pablo de la Cruz fut béatifié en 2013.

 

 

Amado Cubeñas Diego-Madrazo

1880-1936

 

Amado naquit le 12 septembre 1880 à Egea de los Caballeros (Saragosse, Espagne), et fut baptisé le même jour.

Son père était avocat et eut deux fils Dominicains.

Il étudia à Logroño, apprit la musique et, à dix-huit ans, entra au noviciat dominicain de Ocaña.

Après la profession à Ocaña en 1898, il fut ordonné prêtre à Ávila en 1906.

Son activité, outre le ministère sacerdotal, fut d’administrer les biens temporels de sa communauté.

Il fut envoyé à Hong-Kong, à la Procure de son Ordre (1907-1913), mais sa santé le fit revenir en Espagne.

Convalescent, il fut à La Mejorada (Valladolid) pendant quinze ans (1914-1929), comme économe, professeur et organiste. Ses élèves l’appréciaient beaucoup.

De 1929 à 1936, il fut nommé à la maison de la Pasión (Madrid), comme supérieur et, en même temps, comme procurateur pour l’Espagne.

Quand le couvent du Rosaire de Madrid fut pris d’assaut, il trouva hospitalité chez des amis et chercha à aider économiquement les Confrères qui vivaient dans la clandestinité. Il dut changer d’abri plusieurs fois pour éviter les fouilles.

Il fut tout de même arrêté le 16 septembre 1936 et enfermé à la prison Modelo, où il continua pendant deux mois à montrer le calme et la sérénité de son âme, en compagnie d’autres Confrères, avec lesquels il priait le chapelet.

Le 16 novembre, il fut transféré à San Antón, où se trouvaient des dizaines de Religieux d’autres Ordres.

Finalement, il fut «appelé» le 30 novembre et fusillé le même jour à Paracuellos de Jarama (Madrid).

Il a été béatifié en 2007.

Juan Monedero Fernández

1881-1936

 

Il naquit le 11 septembre 1881 à Roa de Duero (Burgos, Espagne) de Luis et Isidora, et fut baptisé le même jour.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1899.

Après ses études au Monastère Royal, il les acheva à Rome, où il fut ordonné prêtre en 1904.

De retour en Espagne, il fut au Monastère Royal, où il continua ses recherches et enseigna la théologie. Il fut nommé Maître en Théologie, et prieur du monastère.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Juan Sánchez Sánchez

1882-1936

 

Il naquit le 27 janvier 1882 à Diego Álvaro (Ávila, Espagne) de Alejandro et Petra, et fut baptisé le 1er février.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1899.

Il fut ordonné prêtre en 1905 et se licencia en Philosophie et Lettres.

Il enseigna au Collège Royal Alphonse XII dès 1903 jusqu’en 1933, date à laquelle le gouvernement fit fermer ce collège. L’Ordre en ouvrit un autre à Madrid, où le père Juan enseigna.

Le 18 juillet 1936, il se trouvait au Monastère Royal de l’Escorial, où la révolution l’immobilisa.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

León Alesanco Maestro

1882-1936

 

León naquit le 22 mai 1882 à San Millán de la Cogolla (La Rioja, Espagne).

Il entra chez les Bénédictins de Montserrat.

Lors de sa profession, León prit le nom de Luis Gonzaga et fut ordonné prêtre. 

Quand éclata la révolution de 1936, la communauté dut se séparer, les uns trouvant refuge dans d’autres monastères, d’autres réussissant à passer la frontière, mais il y eut des martyrs.

León fut de ceux-là.

On pourra trouver les détails des événements de juillet 1936 dans la notice de Ángel María Rodamilans Canals.

León fut assassiné à Barcelone le 30 novembre 1936, et béatifié en 2013.

 

 

Juan Vicente Peña Ruiz

1883-1936

 

Juan (plus tard Vicente) naquit le 22 mars 1883 à Caleruela (Burgos, Espagne), localité d’où fut originaire saint Dominique de Guzmán (v. 8 août).

Il reçut le nom de saint Jean-Baptiste, en la fête duquel il reçut le Baptême (24 juin 1883) et la Confirmation (24 juin 1885).

Il grandit sous la tutelle de l’aumônier des Dominicaines et, à quatorze ans, entra à l’Ecole apostolique de Corias (Asturies), tenue par les Dominicains.

Il fit la profession à Padrón (La Coruña) en 1901 (et prit alors le nom de Vicente), étudia la philosophie à Corias, la théologie à Salamanque, et fut ordonné prêtre en 1909.

Son activité se développa à Las Caldas de Besaya (Santander), Palencia, Barcelone, finalement à Salamanque jusqu’en 1921.

Une de ses activités fut d’être le bras droit du père Cuervo, qui éditait les œuvres complètes de Luis de Granada. Sa vie ne fut pas sans épreuves ; il montra une grande humilité en acceptant certaines épreuves qu’on lui imposait.

Son dernier poste fut le couvent de l’Olivar (Madrid), qu’il dut quitter après l’assaut du 20 juillet 1936.

Il errait dans les rues, quand il fut reconnu et arrêté le 4 août suivant. Il se retrouva ainsi dans la fameuse prison San Antón, ancien couvent converti en prison (mais qui conservait son titre), en compagnie des nombreux autres Religieux dont il allait partager le sort.

Il organisa la prière clandestine du chapelet, passant d’un groupe à l’autre dans la cour.

Finalement, il fut «appelé» le 30 novembre et fusillé le même jour à Paracuellos de Jarama (Madrid).

Il a été béatifié en 2007.

 

 

Macario Sánchez López

1884-1936

 

Il naquit le 29 février de cette année bissextile 1884 à Hoyocasero (Ávila, Espagne) de Ignacio et María, et fut baptisé le 9 mars.

Il eut un frère, Tomás, né en 1890, qui le suivit pas à pas, jusqu’au martyre.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1905.

Ce Frère avait des qualités extraordinaires pour la peinture, et les approfondit sous la judicieuse direction du père Victor Villán, au Collège Royal Alfonso XII.

Il fit ensuite quelques séjours à Palma de Maiorque, de nouveau à Alfonso XII, enfin au Collège Universitaire María Cristina.

Ses dons artistiques lui avaient valu d’être chargé du laboratoire photographique de la Bibliothèque Royale.

En prison, il traça les portraits de plusieurs Confrères, qu’on a conservés.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Benito Velasco Velasco

1884-1936

 

Il naquit le 20 mars 1884 à Arroyal de Vivar (Burgos, Espagne) de José et Matilde, et fut baptisé le 22, recevant le nom de saint Benoît, qu’on fêtait alors le 21 mars.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1901.

Il fut ordonné prêtre en 1907 et fut chargé des études des profès au Monastère Royal.

En 1913, il fut transféré à Guernica, et revint à son premier poste entre 1924 et 1926, avant de l’exercer à Leganés.

En 1933-1934, il fut à Portugalete, puis revint au Monastère Royal de l’Escorial, comme administrateur de la revue Le Verger Augustinien, et où le surprit la révolution de juillet 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Joaquin García Ferrero

1884-1936

 

Né le 21 août 1884 à Morales de Valverde (Zamora, Espagne), il fut baptisé le 22. Il était fils de Mariano et Fermina.

Il entra chez les Religieux Augustins à l’Escorial (Madrid) et fit la profession en 1901.

Il reçut le sacerdoce en 1907 et travailla à l’Escorial, Ronda, Palma de Mallorca et Trujillo.

En 1933, il revint à l’Escorial comme archiprêtre de la basilique.

Le 5 août 1936, averti par le Prieur de l’imminence du danger, il s’occupa, avec les deux autres pères Llamas et García de la Fuente, de mettre en sûreté la Sainte Image.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

José Dalmau Regás

1886-1936

 

Né le 16 décembre 1886 à Calella (Barcelone, Espagne), il fut baptisé le 20. Il était fils de Joaquín et Narcisa.

Vers 1910, il entra chez les Religieux Augustins à l’Escorial (Madrid) et fit la profession comme Frère en 1914.

Quand l’imprimerie fut installée (1920), il en fut chargé, jusqu’à en être le directeur technique, jusqu’à la fin de sa vie.

En 1936, il était toujours à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Julián Zarco Cuevas

1887-1936

 

Il naquit le 27 juillet 1887 à Cuenca (Espagne) de Gervasio et Convertida, et fut baptisé le 30.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1905.

Il fut ordonné prêtre le 15 août 1911 et fut vice-bibliothécaire à la Biblitohèque Royale, puis bibliothécaire en 1930.

A cela s’ajoutait sa responsabilité de professeur auprès des jeunes séminaristes. 

En 1929 il fut également membre actif à l’Académie Royale d’Histoire.

Lors de son départ de la prison pour le lieu de son dernier supplice, il fut dépouillé de toutes ses affaires personnelles et il demanda à conserver tout de même ses lunettes. A quoi on lui répondit : A quoi ça va te servir ? Tu n’en auras plus besoin.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Mariano Revilla Rico

1887-1936

 

Il naquit le 12 décembre 1887 à Buenavista de Valdivia (Palencia, Espagne) de Segundo et Isabel, et fut baptisé le 14.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à l’Escorial, et la profession en 1904.

Il fut ordonné prêtre en 1911.

De 1912 à 1931, il fut professeur au Monastère Royal, et reçut le titre de Maître en Théologie.

En 1927, il fut élu prieur de ce monastère, en 1930 prieur provincial et en 1931 assistant général de l’Ordre, ce qui le conduisit à résider à Rome.

Le 11 juillet 1936, il se trouvait à Madrid pour le Chapitre provincial ; le 18, il était au Monastère Royal, où le nouveau prieur devait prendre possession de sa charge.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Ramón Juan Costa

1888-1936

 

Ramón (Raymond) vit le jour le 23 novembre 1888 à Orihuela (Alicante, Espagne).

Enfant, il fut servant de messe à la cathédrale.

Entré chez les Capucins en 1905, il reçut l’habit et le nom de Honorio.

Il fit la profession en 1906 et fut ordonné prêtre en 1914.

Son ministère se développa à Totana (Murcie), et Castellón (Valencia) à partir de 1923, où il fut particulièrement assidu au confessional ainsi que dans l’assistance auprès des malades et des mourants.

Lors des hostilités de 1936, il se trouvait chez ses parents à Orihuela et fut arrêté le 13 novembre.

Au milieu des insultes et des humiliations, il reçut la palme du martyre au cimetière d’Elche (Alicante) le 30 novembre 1936, avec dix autres prêtres. 

Il fut béatifié en 2013.

 

 

Melchor Martínez Antuña

1889-1936

 

Il naquit le 7 avril 1889 à San Juan de Arenas (Siero, Asturies, Espagne) de José et Conceptión, et fut baptisé le 10.

Il étudia au séminaire d’Oviedo puis entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1906.

Il fut ordonné prêtre en 1915 et se licencia en Philosophie et en Lettres, avec une spécialité en langue arabe.

Il compléta ses études avec un séjour de deux années au Caire (Egypte) et au Liban.

De retour en Espagne, il fut à Madrid : au Collège Universitaire de María Cristina et bibliothécaire au Monastère Royal. Il enseigna l’arabe à l’Université de Madrid ainsi qu’à l’Ecole d’Etudes Arabes.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

 

Francisco Morquillas Fernández

1889-1936

 

Né le 17 juin 1889 à Sarracín (Burgos), de Juan et Margarita, il fut baptisé trois jours plus tard.

Entré dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens), il fit la profession en 1908 et fut ordonné prêtre en 1915.

Il fut à Andújar, Oviedo et Madrid à partir de 1929. Il était aumônier de l’hôpital des ouvriers et aidait dans son travail l’archiviste, le p.Paradela. C’était un homme toujours souriant, gentil avec tout le monde, calme et discret.

Le 21 juillet 1936, les miliciens s’emparèrent de l’hôpital, expulsant les Filles de la Charité. La chapelle se transforma en théâtre. Le p. Morquillas vint se réfugier dans l’autre maison de Madrid, puis dans une pension mexicaine. Il s’y trouvait aussi un père passioniste, Manuel Nogueiro Guitián, et un frère. Ils furent découverts et arrêtés ensemble. De cachot en cachot, ils aboutirent à la prison San Antón.

Le 30 novembre 1936 à six heures du matin, il y eut l’ «appel» des condamnés ; le p.Morquillas et le p.Nogueiro furent attachés ensemble et emmenés à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid, où ils furent fusillés.

Béatifié en 2017, Francisco Morquillas Fernández sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 30 novembre.

 

 

Emiliano Santamaría Angulo

1889-1936

 

Il vit le jour le 8 août 1889 à Tardajos (Nuez de Abajo, Burgos, Espagne).

En 1917, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Floriano Félix ; il fera la profession solennelle en 1924.

Les lieux de son activité furent Turón (1918), Cóbreces (1919), Santander (1921), Melilla (1922), Puerto Real (1925), Cadix (1926), Jerez de la Frontera (1932), en dernier lieu à la maison Sacré-Cœur de Madrid (1934).

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Floriano Félix fut béatifié en 2013.

 

 

Tomás Sánchez López

1890-1936

 

Il naquit le 18 septembre 1890 à Hoyocasero (Ávila, Espagne) de Ignacio et María, et fut baptisé le 26.

Il avait un frère, Macario, né en 1884, qu’il suivit pas à pas, jusqu’au martyre.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid), et la profession en 1911.

Ce Frère fut envoyé à Palma de Maiorque (jusqu’en 1924), puis Guernica, puis en 1927 à Madrid, où il fut sacristain.

A partir de 1933, il était au Monastère Royal.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Ricardo Marcos Reguero

1891-1936

 

Il naquit le 9 juin 1891 à Villanueva de las Manzanas (León, Espagne) de Francisco et Cándida. Il fut baptisé le 13.

Il entra chez les Religieux Augustins comme Frère, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1912.

A partir de 1915, il fut administrateur du Collège Alfonso XII à l’Escorial (Madrid).

En juillet 1936, il s’y trouvait encore et quand le Collège fut converti en hôpital à urgences, les autorités civiles l’obligèrent même à rester sur place, avec le prétexte qu’il n’y avait que lui qui savait faire fonctionner le matériel : on peut supposer qu’en réalité, aucun des miliciens ne voulait se charger du travail. Le Frère, lui, fut très impressionné de voir tous les blessés et les cadavres qui passèrent devant lui.

Cela n’empêcha pas les miliciens de l’arrêter avec tous les autres Confrères, le 6 août.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Esteban García Suárez

1891-1936

 

Né le 1er août 1891 à Canales (León, Espagne), il fut baptisé le lendemain. Il était fils de Manuel et Cándida.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession en 1907 à l’Escorial de Madrid.

Il fut ordonné prêtre en 1916 et licencié en Droit.

Il enseigna dans les collèges de Guernica, de l’Escorial et à Madrid.

Il fut arrêté dès le 4 août et mis au cachot, avant de rejoindre les autres à la prison San Antón.

Il impressionna par sa sérénité. Il répétait : Et alors ? Qu’ils nous tuent ! Ça vaudra mieux, nous serons des Martyrs !

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Santiago García Molina

1892-1936

 

Santiago (Jacques) naquit dans le centre de l’Espagne, à Moral de Calatrava (Ciudad Real), le 14 décembre 1892 et fut baptisé le même jour.

En 1900, il entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos (Madrid), fit le noviciat à Carabanchel Alto (Madrid) et les vœux en 1913, prenant le nom de Diego de Cadix.

Ses lieux de destination furent Barcelone, Saint-Raphael à Madrid, Jerez de la Frontera (Cadix).

Puis il partit pour la Colombie, de 1920 à 1928, huit années dont trois comme supérieur.

De retour en Espagne, il fut à nouveau à Madrid, Jerez de la Frontera et Ciempozuelos. Dans cette dernière communauté, en 1936, il était conseiller et secrétaire provincial.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois.

On le voyait toujours joyeux, dit-on, prêt à donner sa vie pour la foi. Le dernier jour de sa vie, juste avant de partir pour le peloton d’exécution, il reçut tranquillement la profession religieuse in articulo mortis de quelques novices ; par ce rite bref et presque silencieux, les novices pouvaient se sentir pleinement consacrés, avant de mourir.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Santiago fut de ceux du 30 novembre.

En partant, il lança aux autres : A très vite ! Au Ciel !

Les mains liées derrière le dos, il fut conduit à Paracuellos de Jarama.

C’était le 30 novembre 1936. Le père Santiago fut béatifié en 1992.

 

 

Luis Palacios Lozano

1893-1936

 

Luis naquit le 25 août 1893 à Agés (Burgos, Espagne).

Il entra chez les Bénédictins de Montserrat.

Il fit la profession et fut ordonné prêtre.

Quand éclata la révolution de 1936, la communauté dut se séparer, les uns trouvant refuge dans d’autres monastères, d’autres réussissant à passer la frontière, mais il y eut des martyrs.

Luis fut de ceux-là.

On pourra trouver les détails des événements de juillet 1936 dans la notice de Ángel María Rodamilans Canals.

Luis fut assassiné à Barcelone le 30 novembre 1936, et béatifié en 2013.

 

 

Vicenç Queralt Lloret

1894-1936

 

Né le 17 novembre 1894 à Barcelone, de Miguel et Dolores, il fut baptisé le 25 novembre suivant.

Lui et ses trois frères furent accueillis comme orphelins par les Filles de la Charité, et c’est ainsi que Vicenç connut très tôt la famille lazariste.

Il fit le noviciat, puis la profession à Palma de Maiorca en 1913 et fut ordonné prêtre en 1919.

Il enseigna à Bellpuig non seulement aux jeunes de la Congrégation, mais aussi à ceux du pays dans une école du soir. Il passa ensuite à Palma ; en 1933, il fut à Barcelone. Il organisa l’association des Enfants de Marie et fonda une revue. Il y publia des textes et des compositions musicales.

Le 19 juillet 1936, comme cela arriva pour beaucoup d’autres maisons religieuses, tous les membres de la communauté furent expulsés ; le jour suivant, les miliciens mirent le feu à la maison et à l’église, comme à d’autres églises de Barcelone.

Le père Vincenç se réfugia chez des parents, changeant plusieurs fois pour échapper aux contrôles, mais il fut repéré et arrêté chez une bienfaitrice le 30 novembre 1936, et fusillé le soir même.

Béatifié en 2017, Vicenç Queralt Lloret sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 30 novembre.

 

 

Joaquín Zubillaga Echarri

1899-1936

 

Né le 31 janvier 1899 à Echeverri (Navarre), de Celestino et Josefa, il fut baptisé le lendemain, 1er février. Il avait une sœur, Benita, qui fut religieuse chez les Filles de la Charité.

Celle-ci, ainsi qu’une mission prêchée par un Lazariste dans le pays, furent à l’origine de la vocation de Joaquín. Il fit la profession à Madrid en 1922 comme frère convers.

Grand travailleur, il montra toujours un grand respect pour les prêtres, ainsi que pour les jeunes qui se destinaient au sacerdoce.

On l’envoya en diverses fondations : Cuenca, New York, Potters Bar, Londres, Pampelune, pour revenir à Madrid en 1935.

Il n’a pas été possible, et pour cause, de retrouver exactement la trace du Frère à Madrid depuis l’explosion de la révolution de juillet 1936 et de la persécution. On sait qu’en septembre, il se trouva dans l’auberge du Peine, avec un autre Frère, et qu’ils pouvaient sortir assez librement pour rencontrer un Confrère sur la place d’Orient. Mais la surveillance était rigide, et on les arrêta. De la prison Modelo, Joaquín fut conduit à celle de San Antón, d’où il fut à son tour «libéré», comme disaient les anarchistes, et conduit à Paracuellos de Jarama, au soir du 30 novembre 1936, pour y être fusillé.

Béatifié en 2017, Joaquín Zubillaga Echarri sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 30 novembre.

Matías Espeso Cuevas

1901-1936

 

Né le 22 février 1901 à San Martín de Valdetuéjar (León, Espagne), il fut baptisé le 24, et reçut le nom de l’apôtre Mathias, qu’on fêtait alors en ce jour. Il était fils de Agustín et Florentina.

En 1916, il entra au noviciat des Religieux Augustins à l’Escorial de Madrid et fit la profession en 1917, à seize ans.

Licencié en Droit, ordonné prêtre en 1925, il enseigna, jusqu’à être nommé supérieur du Monastère Royal et maître des étudiants.

Le 11 juillet 1936, il fut nommé directeur à la Résidence Universitaire de La Princesse, mais n’eut pas le temps de prendre possession de sa charge.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Heliodoro Merino Merino

1901-1936

 

Il naquit le 26 février 1901 à La Puebla de Valdivia (Palencia, Espagne) de Lázaro et Petra et fut baptisé le 28.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1917.

Ordonné prêtre en 1926, il n’avait pas une santé excellente ; malgré tout, il exerça à l’Escorial ainsi qu’à Guernica et Palma de Mallorca.

Revenu à Madrid, il se trouvait au Monastère Royal en août 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Conrado Rodríguez Gutiérrez

1901-1936

 

Il naquit le 24 novembre 1901 à Villenueva de la Peña (Palencia, Espagne) de Marcelino et Antonia, et fut baptisé le 26.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial et la profession en 1920.

Ordonné prêtre en 1925, il fut à l’Escorial (Madrid), un an après au couvent de Notre-Dame du Bon Conseil à Leganés, et revint au Monastère Royal en 1927.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

 

José Otín Aquilué

1901-1936

 

Il naquit le 22 décembre 1901 à Huenca (Espagne).

Il reçut son premier enseignement aux écoles salésiennes.

Petit il avait déjà une grande dévotion eucharistique, et se levait chaque matin pour participer à la Messe, qui se disait à 6 heures.

Il se dirigea vers les Salésiens de Campelló (Alicante), où il fit la profession en 1920 et fut ordonné prêtre en 1928.

Puis il fut directeur du collège de Alcoy (Alicante).

Lors des premières émeutes des 20-22 juillet 1936, la maison fut fouillée à fond, mais aucune arme ne fut découverte par les révolutionnaires, et pour cause ! Mais la maison dut être évacuée, réquisitionnée par les miliciens. Les Religieux furent conduits au Comité républicain : apprenant le résultat de la perquisition, le maire leur fit remettre un sauf-conduit, mais ils ne pouvaient pas réintégrer la maison, aussi durent-ils trouver refuge çà et là.

Le père José alla trouver un Confrère à Valencia, avec lequel il partagea une vie de prière et d’apostolat, écoutant les confessions des fidèles.

Fin novembre, ce Confrère fut arrêté ; don José se réfugia dans une auberge, où à son tour il fut reconnu et dénoncé.

On ne sut plus rien de lui. On suppose qu’il fut mis à mort sans tarder.

C’est pourquoi on l’a commémoré au 30 novembre.

Il a été béatifié en 2001.

 

 

Miguel Francisco Ruedas Mejías

1902-1936

 

Miguel Francisco naquit à Motril (Grenade), le 19 janvier 1902 et fut baptisé le 2 février.

Il fréquenta le collège de l’endroit, puis, en 1922, entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1924, conservant le nom de Miguel.

Il fut dans diverses communautés : Madrid (Ciempozuelos et Carabanchel Alto), Palencia, Sant Boi de Llobregat près de Barcelone, Málaga et de nouveau Madrid.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Román fut de ceux du 30 novembre.

En partant, il donnait l’impression d’aller à n’importe quelle cérémonie de la communauté.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama.

C’était le 30 novembre 1936. Le père Miguel fut béatifié en 1992.

 

 

Arturo García de la Fuente

1902-1936

 

Né le 19 juin 1902 à Madrid (Espagne), il fut baptisé le 30. Il était fils de Gregorio e Gregoria.

Il entra chez les Religieux Augustins, à Madrid (rue Valverde) et fit la profession en 1918, à seize ans.

Ordonné prêtre en 1925, il resta à l’Escorial où il enseigna et fut bibliothécaire.

La veille de l’arrestation de tous les membres de la communauté, il eut le temps de mettre en sûreté les vases sacrés.

Au moment de quitter la cellule qu’il partageait avec un autre Religieux, il échangea une forte étreinte avec lui en disant : C’est la dernière fois que nous nous embrassons ; nous ne nous reverrons plus jusque là-haut.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

Pedro Martínez Ramos

1902-1936

 

Il naquit le 23 octobre 1902 à Figueruela de Arriba (Zamora, Espagne) de José et Lucía, et fut baptisé le 26.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1918.

Dès 1925, il fut professeur au Collège Universitaire de María Cristina.

Ordonné prêtre en 1926, il se licencia en Droit canonique.

Quand le gouvernement supprima, en 1933, le Collège de María Cristina, les Religieux en ouvrirent un autre dans la rue de la Princesse, où le père Pedro enseigna jusqu’au 4 août 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

María del Olvido Noguera Albelda

1903-1936

 

C’était une femme de l’Action Catholique, vierge, née le 30 (certaines informations donnent le 20) décembre 1903 à Carcaixent (Valencia), et baptisée le 1er janvier suivant.

Elle était la fille de Isidre Noguera i Oliver et de Dolors Albelda i Tudelan et avait un frère.

Elle reçut la Confirmation en 1909 et la Première communion en 1912.

Elle fréquenta des collèges tenus par des Religieuses et grandit dans la foi.

María était connue pour sa fidélité à l’Eglise, sa dévotion à la Sainte Vierge, l’aide qu’elle apportait aux pauvres, auxquels elle ouvrait toujours sa porte avec le sourire. En outre, elle s’était engagée dans la catéchèse auprès des jeunes ouvrières.

Les détails qu’on connaît sur son martyre, provinrent du beau-frère d’un des assassins.

María fut arrêtée avec son frère. Tandis que les miliciens attachaient l’homme à un arbre, de façon à violer sa sœur sous ses yeux, la pauvre femme hurlait des Vive le Christ Roi, impuissante à échapper à la méchanceté des hommes qui la violaient. Puis ils s’acharnèrent encore sur elle, se jouant de ce pauvre corps féminin, que María avait toujours tenu dans l’éclat de sa virginité innocente.

Ayant accompli leur crime, ils en ajoutèrent un autre, en l’assassinant d’un coup d’arme à feu. Puis ils assassinèrent son frère.

C’était près de Valencia, à Benifairó de Valldigna, et apparemment le 30 novembre, et non pas le 26 septembre comme on le trouve ailleurs, entre autres dans le Martyrologe.

María fut béatifiée en 2001.

 

 

Rafael Touceda Fernández

1904-1936

 

Rafael naquit à Madrid, le 22 janvier 1904 et fut baptisé le 31.

Il fréquenta le collège tenu par les Sœurs de la Charité et eut pour confesseur le (futur saint) José María Rubio (v. 4 avril).

En 1927, il entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1929, prenant le nom de Román.

Il fut presque continuellement dans la communauté de Ciempozuelos (Madrid) où, en 1936, il était vice-recteur.

On l’apprécia particulièrement pour son zèle auprès des moribonds. Il avait pour devise : Je serai un frère de la charité, et même mieux, une mère de la charité.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois. Mais on voulait obliger Román à rester dans l’hôpital. Il refusa net : Mort, je reste ici ; vivant, je pars avec mes Frères.

En prison, il reprenait sans respect humain les blasphèmes des gardiens et, pour ce motif, supporta maintes vexations, plusieurs fois mis en joue avec les fusils.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Román fut de ceux du 30 novembre.

C’était consolant, disait-on, de le voir partir si content à la mort.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama.

C’était le 30 novembre 1936. Le père Román fut béatifié en 1992.

 

 

Vicente Angulo García

1904-1936

 

Il vit le jour le 22 janvier (ce qui explique qu’il ait porté le nom de saint Vincent, fêté ce jour-là), en 1904 à Quintana de Martín Galíndez (Burgos, Espagne).

En 1925, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Adalberto Juan ; il fera la profession solennelle en 1929.

Les lieux de son activité furent Madrid (1923), Lorca (1925), Melilla (1926), Cadix (1928), Madrid (1929), en dernier lieu à la maison Sacré-Cœur, toujours à Madrid.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Adalberto Juan fut béatifié en 2013.

 

 

Gregorio Álvarez Fernández

1904-1936

 

Il vit le jour le 9 mai (ce qui explique qu’il ait porté le nom de saint Grégoire de Nazianze, fêté ce jour-là à cette époque), en 1904, à Bolaños de Campos (Valladolid, Espagne).

En 1922, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Juan Pablo ; il fera la profession solennelle en 1929.

Les lieux de son activité furent Jerez de la Frontera (1923), Griñon (1928), Almería (1930), Madrid (1933), en dernier lieu à la maison Sacré-Cœur, toujours à Madrid.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à San Fernando (ou Paracuellos) del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Juan Pablo fut béatifié en 2013.

 

 

Pedro de la Varga Delgado

1904-1936

 

Il naquit le 30 juillet 1904 à Valladolid (Espagne) de Vicente et María, et fut baptisé le 5 août.

Il entra chez les Augustins de Uclés et fit la profession en 1920.

Ordonné prêtre en 1927, il fut envoyé à Rome l’année suivante pour fréquenter les cours de l’Institut Pontifical de Musique Sacrée, où il reçut le diplôme en 1931.

Son activité sacerdotale fut d’enseigner et de diriger la musique et la chorale des jeunes séminaristes augustins, à Leganés puis au Monastère Royal à partir de 1933, où il recouvra la difficile charge de maître de chapelle et organiste, charge qui ne dura que deux années, à cause des événements politiques.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Dámaso Arconada Merino

1904-1936

 

Né le 17 août 1904 à Carrión de los Condes (Palencia, Espagne) et baptisé le même jour, de Pedro et Celsa, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit le noviciat à l’Escorial (Madrid) et la profession en 1920.

En 1927, il reçut le sacerdoce.

Il fit la licence en Droit. Il exerça le saint ministère et enseigna à Madrid, aux trois collèges Alfonso XII, María Cristina et Résidence de la Princesse.

En 1936, il était à l’Escorial.

En quittant la prison San Antón le 30 novembre, il dit à ses Compagnons : Au Ciel. C’est là qu’on se reverra.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Martín Arbé Barrón

1906-1936

 

Il vit le jour le 1er janvier 1906 à Añastro (Treviño, Burgos, Espagne).

En 1923, il reçut l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes et prit le nom de Ismael Ricardo ; il fera la profession solennelle en 1931.

Les lieux de son activité furent toujours à Madrid, en différentes maisons., en dernier lieu au Sacré-Cœur.

Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Paracuellos del Jarama (Madrid) le 30 novembre 1936.

Le Frère Ismael Ricardo fut béatifié en 2013.

 

 

José Gando Uña

1910-1936

 

Né le 15 juillet 1910 à Villageriz de Vidriales (Zamora, Espagne), il fut baptisé le 17. Il était fils de Valentín et María.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés et la profession en 1930.

Après les études de philosophie à Leganés et à l’Escorial, il eut tout juste le temps de faire deux années de théologie et fut ordonné sous-diacre en 1935.

En 1936, il était à l’Escorial.

Détenu avec les autres Confrères à San Antón, il redonnait courage aux autres en répétant Sursum corda ! C’est l’éternité qui nous attend !

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Nemesio García Rubio

1912-1936

 

Né le 17 avril 1912 à Vegapugín (León, Espagne), il fut baptisé le lendemain. Il était fils de Pablo et Petra.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés et fit la profession en 1928.

En 1935, il reçut le diaconat.

En 1936, il était à l’Escorial.

Dans la prison San Antón, il prit ouvertement la défense des plus jeunes Frères, quand les miliciens voulaient les forcer à blasphémer.

Au moment de partir pour le lieu du martyre, on leur attachait les mains derrière le dos ; l’un d’eux demanda : Mais où nous mènent-ils ? Et Nemesio, montrant au mur un cadre de la Flagellation qu’on n’avait pas encore détruit (rappelons que la prison était un ancien couvent), lui répondit : Tu ne vois pas ? Regarde le Maître ! Puis : Courage, soldats du Christ ! Là, nous entrevoyons le seuil de l’éternité : voici notre premier pas vers le calvaire.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Dionisio Terceño Vicente

1912-1936

 

Il naquit le 25 mai 1912 à Congosto de Valdivia (Palencia, Espagne) de Teodosio et Máxima, et fut baptisé le lendemain.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1929 ; il y fit aussi les études de philosophie, avant d’aller à l’Escorial (Madrid) pour la théologie.

Il interrompit ses études pour aller au service militaire, entre 1933 et 1935.

Il les reprit à son retour au monastère, et fut ordonné diacre le 10 novembre 1935. Mais les événements de 1936 retardèrent son ordination sacerdotale et il participa à l’holocauste général de toute sa communauté.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

Jesús Largo Manrique

1912-1936

 

Né le 13 juillet 1912 à Calzada de los Molinos (Palencia, Espagne), il fut baptisé le 21. Il était fils de Genaro et Esperanza.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession à Leganés en 1928.

Il étudia la philosophie à Leganés, puis la théologie à l’Escorial. Ces études furent interrompues pour le service militaire, mais en raison de sa mauvaise vue, on le destina à des services auxiliaires, et il fut renvoyé très vite à son monastère.

Il fut ordonné prêtre le 21 décembre 1935.

Au moment de son martyre, il n’avait pas même un an de sacerdoce.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Pedro José Carvajal Pereda

1912-1936

 

Né le 16 juillet 1912 à Peñacastillo (Cantabria, Espagne) et baptisé le 1er août, de Oligario et María, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1931.

Après les années de philosophie, il fit le service militaire et commença en 1935 la théologie.

En 1936, il était à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Nicéforo Salvador del Río

1913-1936

 

Né le 9 février 1913 à Villamorco (Palencia) et baptisé le 12, Nicéforo entra en 1927 à l’école Saint-Jean-de-Dieu de Ciempozuelos (Madrid), tenue par les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, puis entra au noviciat du même Ordre à Carabanchel Alto (Madrid).

Il fit la profession en 1931 et fut dans les communautés de Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa) et San Rafael de Madrid.

Sa destinée se différencia de celle de ses Confrères, mais la rejoignit dans la gloire du même martyre.

Il fut en effet appelé au service militaire, qu’il accomplit en prêtant son concours dans la clinique psychiâtrique de Ciempozuelos, puis il revint à San Rafael. En 1936, il fut incorporé comme soldat dans la première unité sanitaire de Madrid.

Il fut rapidement reconnu et fiché comme Religieux, de sorte qu’un plein service il fut un jour arrêté et conduit à la prison San Antón de Madrid, où il retrouva ses Confrères, dont cependant il ne partageait pas la cellule.

Dans sa cellule se trouvait en revanche un Frère des Ecoles Chrétiennes, Saturnino González, qui put témoigner ensuite qu’il voyait Nicéforo toujours joyeux, serviable, très humble et extrêmement patient quand les gardiens venaient le déranger avec leurs sarcasmes provocateurs.

Nicéforo fut un des derniers des Hospitaliers à être appelé, le 30 novembre 1936, pour être fusillé à Paracuellos de Jarama (Madrid). Il avait vingt-trois ans.

Il a été béatifié en 1992.

 

 

Nemesio Díez Fernández

1913-1936

 

Né le 20 février 1913 à Prioro (León, Espagne), il fut baptisé le 22. Il était fils de Juan Pedro et María Cruz.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés, où il fit le noviciat, et la profession en 1930.

Après trois années de philosophie, il passa à l’Escorial pour la théologie, mais n’eut pas le temps d’achever ces études.

En 1936, il était à l’Escorial. En avril, il écrivit à une de ses sœurs, elle aussi religieuse : Le temps de notre passion approche. Que le Seigneur nous accorde la grâce de le confesser au milieu des tourments, pour jouir de Lui dans le triomphe de la résurrection.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

José López Piteira

1913-1936

 

Né le 27 mars 1913 à Arroyo Blanco (Camagüey, Cuba), il fut baptisé le 11 novembre. Il était fils de Emilio et Lucinda.

On ne dit pas quand il rejoignit l’Espagne, mais on sait qu’il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession à Leganés en 1929.

Il fut ordonné diacre en 1935.

Dans la prison qu’il partageait avec ses Confrères, ceux-ci lui disaient qu’il pourrait faire valoir son origine cubaine pour recouvrer la liberté. Voici sa réponse : Il y a ici tous mes éducateurs, mes maîtres, mes supérieurs ! Qu’est-ce que je vais faire dans la ville ? Je préfère partager le sort de vous tous, et qu’il advienne ce que Dieu veut.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Isidro Madiavilla Campo

1913-1936

 

Il naquit le 12 mai 1913 à Villasur de Cieza (Palencia, Espagne) de Saturio et Constantina. Baptisé le 15, il reçut le nom du Saint qu’on fêtait ce jour-là, Isidore.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés en 1928, fit le noviciat et la profession comme Frère en 1931.

On lui confia différentes charges à Guernica, puis à partir de 1935 à l’Escorial (Madrid). Il accomplissait son travail en silence, et participa aussi à l’imprimerie du monastère.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Julio Marcos Rodríguez

1914-1936

 

Il naquit le 16 mars 1914 à Carrizal (León, Espagne) de Domingo et Maximina et fut baptisé le 19.

Il entra chez les Religieux Augustins, étudia le latin et fit les humanités à Morgovejo (León), puis le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1930.

Il fit la philosophie à Leganés et commença la théologie à l’Escorial (Madrid).

La journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre.

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Jesús María José Antonio Canuto Gesta de Piquer

1915-1936

 

La famille Gesta de Piquer comptait des militaires gradés.

Le garçon qui naquit le 19 janvier 1915 reçut au baptême les noms des trois personnes de la Sainte Famille, complétés par ceux de saint Antoine et saint Canut.

On remarqua qu’il s’interposait pour calmer les discussions entre camarades.

Il fréquenta le collège des Frères Maristes, puis, en 1934, entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos (Madrid) et fit les vœux en mars 1936, considérant sa vocation comme un don de Dieu. Comme Religieux, il conserva (seulement) le nom de Jésus.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison de Ciempozuelos, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois. L’ambassadeur du Chili, informé de sa présence en prison, tenta d’intervenir pour le faire libérer, mais le Frère Jésus s’opposa catégoriquement à toute intervention qui l’aurait séparé de ses Frères.

Il composa une prière consistant en un Notre Père et cinq invocations au Cœur de Jésus, en réparation et pour la conversion des miliciens.

Quand on le mit dos au mur pour l’obliger sous la menace à blasphémer, il demeura si impassible et courageux que même les gardiens admirèrent sa force d’âme.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Jesús fut de ceux du 30 novembre.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama. Ce jeune novice de vingt-et-un ans mourut en criant : Vive le Christ Roi !

C’était le 30 novembre 1936. Jesús fut béatifié en 1992.

 

 

José Noriega González

1915-1936

 

Il naquit le 10 février 1915 à Barriosuso de Valdivia (Palencia, Espagne) de Bonifacio et María et fut baptisé le 18 juin.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1931 ; il y commença aussi les études de philosophie, avant d’aller les achever à l’Escorial (Madrid).

Il avait tout juste commencé les années de théologie, quand la journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre.

Au moment de quitter la prison pour le peloton, il remit à son camarade de cellule, Lucas Herrero, son stylo, le priant de le remettre à sa mère, car ils n’allaient plus se revoir.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Ramiro Alonso López

1915-1936

 

Né le 28 mars 1915 à Pozuelo de Tábara (Zamora, Espagne) et baptisé le 18 avril, de Juan et Urbana, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit la profession en 1932.

En 1936, il était étudiant en philosophie à l’Escorial.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Marcos Guerrero Prieto

1915-1936

 

Né le 12 mai 1915 à Fuente Encalada (Zamora, Espagne), il fut baptisé le 23. Il était fils de Sebastián et Josefa.

Après les études classiques et les humanités au collège Notre-Dame del Campo (Rosinos de Vidriales, Zamora), il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1931.

Après les études de philosophie à Leganés et à l’Escorial, c’est la palme du martyre qui l’attendait, avant-même de commencer la théologie.

Il avait vingt-et-un ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Gerardo Pascual Mata

1915-1936

 

Il naquit le 25 septembre 1915 à Cerezal (León, Espagne) de Herminio et Marcela et reçut au baptême, le 3 octobre, le nom du Saint de ce jour, Gérard.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1935.

Il se trouvait au Collège Royal, qui fut fermé par les autorités gouvernementales, et passa au Monastère Royal, jusqu’au 6 août 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Máximo Valle García

1915-1936

 

Il naquit le 30 décembre 1915 à Villanueva de Abajo (Palencia, Espagne) de Aniano et Ramona, et fut baptisé le 2 janvier suivant.

Après avoir étudié le latin et fait les humanités à Barriosuso (Palencia) ainsi que chez les Augustins de Guernica, il entra dans l’Ordre, fit le noviciat à Leganés et la profession en 1932.

Les études de philosophie, commencées à Leganés, s’achevèrent à l’Escorial (Madrid).

Quand Máximo fut martyrisé, il était juste à un mois de ses vingt-et-un ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

Bernardino Calle Franco

1916-1936

 

Né le 17 mai 1916 à Itero Seco (Palencia, Espagne) et baptisé le 19, il reçut le nom du Saint du jour, Bernardino. Ses parents étaient Augustín et Daniela.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit à Leganés (Madrid) le noviciat, et la profession en 1932.

Il y commença les études de philosophie, qu’il continua à l’Escorial, où il se trouvait en 1936.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Julio María Fincias

1916-1936

 

Il naquit le 29 septembre 1916 à Santa Eulalia de Tábara (Zamora, Espagne) de Santiago et Antonia et fut baptisé le 5 octobre.

Après ses études à Tábara, il entra chez les Religieux Augustins, étudia le latin et fit les humanités à Guernica, puis le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1932.

Il fit la philosophie à Leganés et à l’Escorial (Madrid).

La journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre.

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Francisco Fuente Puebla

1916-1936

 

Né le 17 octobre 1916 à Buenavista de Valdavia (Palencia, Espagne), il fut baptisé le 29. Il était fils de Leopoldo et Juliana.

Il entra chez les Religieux Augustins et fit la profession en 1932.

En août 1936, il venait à peine de finir les études de philosophie à l’Escorial.

Au moment de son martyre, il venait d’avoir vingt ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Pedro Simón Ferrero

1916-1936

 

Il naquit le 22 octobre 1916 à Fuente Encalada (Zamora, Espagne) de Elías et Adelaida, et fut baptisé le 4 novembre.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés et fit le noviciat et la profession en 1932.

Il n’eut que le temps de faire les années de philosophie à Leganés et à l’Escorial (Madrid).

Quand il tomba martyr, il venait d’avoir vingt ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Antonio Martínez Gil-Leonis

1916-1936

 

Né le 2 novembre 1916 à Montellano (Séville), Antonio fut baptisé le 4 novembre suivant.

Ses parents déménagèrent en 1927 à Morón de la Frontera (Séville) et là il fréquenta le collège des Salésiens.

Une vilaine appendicite dégénéra en péritonite aiguë et Antonio promit d’entrer en religion s’il guérissait. Guéri, il entra en 1935 dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à Ciempozuelos (Madrid).

Le novice qu’il était devenu reçut peu après la visite de sa mère qui, en raison des événements inquiétants, lui proposa de rentrer avec elle à la maison. Il s’y opposa sans hésiter, pour rester fidèle à son engagement.

Le 7 août 1936, il fut arrêté avec tous les membres de la communauté, et mis à la prison San Antón, où sa bonne humeur révéla combien il se remettait totalement à la volonté de Dieu.

Une nuit, on le réveilla et on le menaça de le tuer sur place s’il ne proférait pas des blasphèmes. Sans perdre son calme, il répondit une phrase en dialecte sévillan qui voulait dire : Même si vous me faites toutes les misères possibles, les blasphèmes, je ne les dirai pas (Aunque me hagáis mijitas así de grandes, no las digo).

Quand le supérieur fut appelé, le 28 novembre, il recommanda aux jeunes novices de faire leur profession in articulo mortis dans les mains du père Secrétaire Provincial.

Antonio fut un de ceux qui la firent. Deux jours après, il fut conduit à son tour avec quatre autres Confrères, à Paracuellos de Jarama (environs de Madrid).

Il avait vingt ans. Un des rares rescapés dit qu’en partant, Antonio l’embrassa et lui dit : Au Ciel !

Le martyre d’Antonio, avec quelques autres, eut lieu le 30 novembre 1936.

Le frère Antonio, novice de vingt ans pour cette terre, mais profès dans l’éternité par la généreuse offrande de soi, a été béatifié en 1992.

 

 

Arturo Donoso Murillo

1917-1936

 

Arturo naquit à Puebla de Alcocer (Badajoz), le 31 mars 1917 et fut baptisé le 14 avril.

Il fréquenta le collège des Salésiens, puis, en 1934, entra dans l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1936, sans se soucier de l’ambiance révolutionnaire du pays à ce moment : il suivait l’exemple d’un ami qui l’avait conquis.

Le 7 août, les miliciens firent irruption dans la maison de Ciempozuelos, arrêtèrent les Religieux et les portèrent à la prison San Antón, où ils restèrent environ quatre mois, durant lesquels Arturo se montra particulièrement courageux et joyeux, sous la bonne direction du maître des novices, le père Mariano Adradas.

Le 28 et le 30 novembre, il y eut plusieurs «appels», et Román fut de ceux du 30 novembre.

Il fut conduit comme les autres à Paracuellos de Jarama. Il avait dix-neuf ans.

C’était le 30 novembre 1936. Arturo fut béatifié en 1992.

 

 

Victor Cuesta Villalba

1917-1936

 

Né le 13 mai 1917 à Mantitos (Palencia, Espagne) et baptisé le 17, fils de Teodoro et Eleuteria, il entra chez les Religieux Augustins.

Il fit la profession à Leganés en 1933, et y commença la philosophie.

En 1936, il était à l’Escorial.

Un des plus jeunes de la communauté, il fut martyrisé à dix-neuf ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

José Antonio Pérez García

1918-1936

 

Il naquit le 9 avril 1918 à Villapodambre (León, Espagne) de Teodore et Vicenta, et fut baptisé le 10.

Il entra chez les Religieux Augustins à Leganés, fit le noviciat et la profession en 1934.

Il n’eut que le temps de faire deux années de philosophie à l’Escorial, et mourut martyr, à dix-huit ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Román Martín Mata

1918-1936

 

Il naquit le 22 mai 1918 à Buevanista de Valdavi (Palencia, Espagne) de Mariano et Antonia et fut baptisé le 2 juin.

Il entra chez les Religieux Augustins, fit le noviciat à Leganés (Madrid) et la profession en 1935, avant de passer à l’Escorial (Madrid) pour les études de philosophie : il ne fit qu’une année.

La journée du 6 août interrompit cette préparation au sacerdoce, en mettant ce jeune Religieux sur la voie du martyre. Il avait dix-huit ans.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Miguel Iturrarán Laucirica

1918-1936

 

Miguel était né à Marquina (Biscaye, Espagne) le 28 septembre 1918 et avait reçu le baptême le même jour, veille de la fête de saint Michel, dont il porta le nom.

On n’a pas retenu de détails sur la famille, sauf que celle-ci fit quelques difficultés au garçon.

Il étudia le latin et fit ses humanités à Guernica (Biscaye), chez les Pères Augustins, puis à Leganés (Madrid), où il fit sa première profession le 15 août 1935, en la solennité de l’Assomption de Marie, en même temps que Luis Abia Melendro, qui était à peine plus jeune que lui. Ils n’avaient que seize ans.

A Guernica, sa mère le mit à l’épreuve en allant lui proposer de revenir à la maison. La réponse fut nette : Si toi tu ne veux pas, Dieu, oui, le veut, et moi, je suivrai le Bon Dieu.

Miguel eut à peine le temps d’achever la première année de philosophie au couvent de l’Escorial (Madrid).

Dans la prison, Miguel montrait un réel désir du martyre.

 

Voir la notice Augustins martyrs Paracuellos 30/11/1936

 

 

Luís Abia Melendro

1919-1936

 

Luís était né à Abia de las Torres (Palencia, Espagne) le 28 février 1919 et avait reçu le baptême le 3 mars suivant.

Ses parents s’appelaient José et Liduvina.

Il fit sa première profession le 15 août 1935, en la solennité de l’Assomption de Marie. Il n’avait que seize ans.

Luís eut à peine le temps d’achever le premier cours de philosophie au couvent des Pères Augustins de El Escorial (Madrid), car le 6 août 1936 toute la communauté fut arrêtée et conduite à la prison de San Antón (un couvent de Pères des Ecoles Pies, réquisitionné pour servir de prison, mais qui garda son nom chrétien…).

Successivement tous furent condamnés à mort, pour le seul motif d’être religieux.

On n’a pas pour le moment d’autres informations sur ce jeune martyr. On peut seulement en dire qu’avec ses dix-sept ans il est un des deux plus jeunes de tous les Martyrs espagnols de cette sombre période, actuellement béatifiés.

Tout jeune profès, il a été martyrisé le 30 novembre 1936 à Paracuellos del Jarama, avec une cinquantaine de prêtres, profès et clercs de l’Ordre de Saint-Augustin.

En même temps que tous ceux-là, Luís a été béatifié en 2007, parmi quatre-cent quatre-vingt dix-huit Martyrs.

 

 

Ludwik Roch Gietyngier

1904-1941

 

Louis-Roch Gietyngier naquit à Zarki* (qui se prononce «Jarki») en Haute-Silésie, région montagneuse appartenant à l'Empire Austro-Hongrois, le 16 août 1904. Cette région deviendra polonaise après la première guerre mondiale. Ses parents sont Władisław, serrurier, et Józefy Maślankiewicz, qui le firent baptiser trois jours après sa naissance.

Tout petit, il fut confié aux religieuses qui tenaient un orphelinat dans la paroisse. Puis il fréquenta l’école primaire jusqu’en 1916, après laquelle il alla au lycée.

Il fit ses études de philosophie et de théologie au séminaire de Kelce, mais fut ordonné prêtre pour le nouveau diocèse de Częstochowa, en 1927. Il est nommé vicaire à la paroisse de Strzenieszyce.

A l’université de Jagellon, il obtient une maîtrise de théologie pour son travail sur La paroisse de Saint-Sigismond à Częstochowa (1929).

Les années suivantes il exerce une activité pastorale en milieu scolaire, tout en préparant sa thèse de doctorat à la même université sur l’ Histoire du doyenné de Częstochowa sous la domination russe.

De 1929 à 1934 il est vicaire à la paroisse de la Sainte-Trinité et préfet de l’école de Będzin ; il est aumônier pour l’Association des enseignantes et enseignants catholiques, ainsi que pour la Congrégation des Dames des paroisses de Notre-Dame du Rosaire et de Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus à Częstochowa. Il se donnait tellement à ses responsabilités qu’il en tomba malade et obtint un congé pour être soigné à Cracovie en 1939-1940.

Il œuvra pour le catéchisme en écrivant plusieurs ouvrages et anima plusieurs sociétés catholiques. Il devint préfet dans divers établissements secondaires. A la veille de la seconde guerre mondiale, il venait d’être nommé président de l’Institut Diocésain de Wielun. C’est le jour où il s’y rendait que la Pologne fut envahie par les troupes nazies. Il s’arrêta quelque temps à Wielun, puis fut envoyé à la paroisse de Raczyn, où il remplit les fonctions de curé, jusqu’au 6 octobre 1941.

C'était un prêtre estimé et intellectuel. Deux qualités qui le désignèrent à ses bourreaux... Après le début du conflit, il est arrêté le 6 octobre 1941 et envoyé dans un premier temps au camp de transit de Konstantynow (Łodz), puis à Dachau, où il arriva après trois jours de voyage en train, le 30 octobre. Tous les prêtres qui faisaient partie du convoi avaient été tellement maltraités, que leurs confrères du camp ne les reconnurent pas.

Ludwik porta le numéro 28288.

Ressentant de très fortes douleurs d’estomac, il fut conduit à l’ «hôpital» du camp, où un des chefs les plus sadiques le jeta à terre et lui piétina l’estomac avec ses bottes, avant de l’achever. Ludwik mourut ainsi, assassiné, le 30 novembre 1941, son dies natalis. Il n’avait que trente-sept ans.

La date parfois rapportée du 30 septembre est très probablement une erreur.

Ludwik fait partie des cent-huit Martyrs polonais béatifiés ensemble en 1999, et fêtés localement ensemble le 12 juin. Il est inscrit au Martyrologe Romain le 30 novembre.

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29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 00:00

29 NOVEMBRE

 

III.

S Saturnin (Sernin), premier évêque à Toulouse ; à son passage, les statues païennes se turent, et on le martyrisa en l'attachant à un taureau déchaîné.

S Philomenos, martyr à Ancyre ; on lui enfonça des clous dans les mains, les pieds et la tête.

IV.

Ste Illuminata, vierge à Todi.

S Saturninus, originaire de Carthage, martyr à Rome.

S Paramon, martyr avec trois-cent soixante-dix autres.

VI.

S Ya'kûb de Saroug, évêque, Père de l'Eglise.

S Sadwrn, ermite au Pays de Galles.

VII.

S Brendan, fondateur et abbé à Birr.

IX.

B Walderich, ermite puis premier abbé à Murrhardt.

Ste Hathumode, abbesse à Brunshausen, morte à trente-trois ans.

X.

S Radbod, évêque à Utrecht, particulièrement dévôt à s.Martin.

XVI.

Bx Edward Burden, prêtre, et les laïcs George Errington, William Gibson et William Knight, martyrs en Angleterre, béatifiés en 1987.

XVII.

Bx Pierre Berthelot (Denis de la Nativité) et Tomaz Rodrigues da Cunha (Redento de la Croix), carmes déchaux martyrs à Sumatra avec d'autres ; Denis, prêtre et normand, eut le crâne fendu d'une oreille à l'autre d'un coup de cimeterre ; Redento, frère convers portugais, fut percé de flèches et achevé à la lance. 

XVIII.

S Giovannello (Francesco Antonio) Fasani, prêtre franciscain italien, provincial de son ordre, réformateur, surnommé le Père Maître ; il confessait beaucoup ; mystique, canonisé en 1986.

B Bernardo Francisco de Hoyos Seña, prêtre jésuite à Valladolid, béatifié en 2010.

XIX.

Bse Caterina Sordini (Maria Maddalena de l'Incarnation), italienne fondatrice de l'Institut des Sœurs de l'Adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement à Rome, béatifiée en 2008.

XX.

B Alfredo Simón Colomina (1877-1936), prêtre jésuite espagnol et martyr près de Valencia, béatifié en 2001.

B Juan Muñoz Mediavilla (1868-1936), prêtre diocésain espagnol, martyr près de Badajoz, béatifié en 2021.

Saturnin de Toulouse

† 250

 

Deux Saturninus sont fêtés le même jour. Celui de Toulouse fut communément appelé par la suite Sernin.

Il fut le premier évêque de Toulouse.

Il y avait sur le Capitole de Toulouse des oracles qu’on venait consulter. Un jour que Saturnin passait devant l’endroit, les oracles se turent, subjugués par la présence du saint évêque. Saturnin était en compagnie de deux prêtres, qui s’enfuirent comme les apôtres à Gethsémani (cf. Mc 14:50).

On dénonça Saturnin, on l’arrêta. On voulut le contraindre à sacrifier un taureau aux idoles, mais Saturnin refusa : comment aurait-il peur de ces démons, qui se taisaient devant lui ?

On attacha alors Saturnin aux pattes du taureau, on excita la bête, qui se mit à dévaler les marches du Capitole. La tête de Saturnin se brisa sur les marches, l’évêque eut tous les membres disloqués.

Ce pouvait être en 250.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Saturnin de Toulouse au 29 novembre.

 

 

Philomenos d’Ancyre

† 275

 

Philomenos aurait été martyrisé à Ancyre (Galatie, auj. Ankara, Turquie), sous Aurélien († 275).

Après qu’on l’ait jeté dans le feu, on lui enfonça des clous dans les mains, dans les pieds et dans la tête.

Ce Martyr du troisième siècle n’est pas le saint archimandrite que l’Eglise orthodoxe a récemment canonisé et placé également au 29 novembre.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Philomenos d’Ancyre au 29 novembre.

 

 

Illuminata de Todi

? 4e siècle

 

De sainte Illuminata, on dit qu’on ne sait rien.

C’était peut-être une vierge qui, de Ravenne, vint habiter à Todi (Ombrie, Italie C).

Recourons à la «légende».

Cette jeune fille serait née à Palazzolo (Ravenne), de parents païens. Elle s’appelait Cæsarea.

S’étant convertie au christianisme - ici, on ne dit pas de quelle façon, grâce à quel prédicateur - elle prit le nom d’Illuminata.

Dans un premier temps, son père la dénonça au préfet de Ravenne, qui la mit en prison : mais un ange vint la libérer. Elle gagna Bettona et Martana (Ombrie).

Les parents d’Illuminata se convertirent alors, et rejoignirent leur fille. Celle-ci opérait déjà des miracles.

Cette fois-ci, le préfet de Martana la fit arrêter. Elle obtint de mourir avec ses parents, le 29 novembre 303. Cette assertion semble signifier qu’ils furent tous trois martyrisés le même jour, mais on ne nous dit pas de quelle façon.

L’actuel Martyrologe la situe au quatrième siècle.

Des savants ont proposé d’identifier Illuminata avec Felicissima de Todi ou Firmina de Pérouse (v. 26 mai et 24 novembre). Mais la similitude des récits n’impose pas forcément la similitude des personnes.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Illuminata de Todi au 29 novembre.

 

 

Saturninus de Rome

† 303 ?

 

Saturninus était originaire de Carthage, où il aurait déjà subi la torture du chevalet vers 250.

On ne connaît pas sa profession, ni le motif de son voyage à Rome. Le fait est qu’à Rome il fut arrêté.

Il aurait été employé à la construction des thermes de Dioclétien, malgré son «grand âge». Il fut mis en prison avec un diacre, Sisinnius, et tous deux amenèrent au baptême plusieurs païens. Sommés de sacrifier aux dieux païens, Saturninus s’écria Que le Seigneur brise les dieux des nations ! et le trépied d’airain s’écroula comme de la boue.

Ils auraient été battus avec des nerfs de bœuf, des fouets garnis de plombs et des scorpions, puis brûlés sur tout le corps, enfin décapités.

Le pape s.Damase, cependant, parle plutôt des ongles de fer, avec lesquels le bourreau Gratianus déchira le corps des Héros. Mais c’est Gratianus qui céda à la grâce et se convertit, voyant la constance de Saturninus.

Ce pouvait être au début de la persécution de Dioclétien, vers 303.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Saturninus de Rome au 29 novembre.

 

 

Ya’qûb de Saroug

450-521

 

Jacques naquit vers 450 dans le village de Kurtam (Saroug, act. Suruç, Turquie SE).

Son père était prêtre et, croit-on, le poussa à fréquenter l’école théologique d’Edesse en Syrie.

Il devint périodeute de l’évêque d’Edesse pour sa région natale, chargé de visiter les prêtres au nom de l’évêque.

En 502-503, il y eut une invasion des Perses, à l’occasion de laquelle Ya’qûb écrivit des lettres à toutes les villes, pour encourager les Chrétiens à rester confiants en Dieu, à ne pas s’enfuir.

En 519, Ya’qûb fut ordonné évêque de Batnan, ville principale du district de Saroug, et diocèse suffragant d’Edesse. Mais Ya’qûb démissionna l’année suivante, peut-être pour n’avoir pas à prendre part aux discussions interminables sur la nature unique ou double du Fils de Dieu incarné, ou peut-être pour demeurer plus solitaire et consacrer davantage de temps à ses ouvrages.

On a reçu de lui pas moins de quatre cents homélies, versifiées, sur un total de plus de sept cents.

Ces homélies sont composées d’un nombre variable de stances (en moyenne plusieurs dizaines) de quatre vers de douze syllabes chacun. Pour cet immense champ de travail, Ya’qûb se fit aider par soixante-dix secrétaires, qui l’aidaient à retrouver et à traduire des passages de l’Ecriture et de la Vie des Pères.

Outre ce vaste corpus, Ya’qûb nous a laissé aussi quelques œuvres et homélies en prose et des lettres.

Si l’on a appelé s.Ephrem le Syrien la lyre du Saint-Esprit (v. 9 juin), Ya’qûb en revanche fut surnommé la flûte du Saint-Esprit. Ses poèmes furent utilisés dans la liturgie.

Il semble que Ya’qûb n’ait pas envisagé l’immaculée Conception de la Vierge Marie, et qu’il ait même penché pour le monophysisme, mais il ignora la diatribe des théologiens, sa doctrine fut généralement reçue par toutes les Eglises comme celle d’un Saint et il fait partie des Pères de l’Eglise.

Ya’qûb mourut, semble-t-il, le 29 novembre 521.

Saint Ya’qûb de Saroug est commémoré le 29 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Radbod d’Utrecht

850-917

 

Radbod - ou Radboud - naquit dans la région de Namur ; il appartenait par son père à la noblesse franque, par sa mère à la race frisonne.

Un oncle maternel, Gunthar, était alors évêque de Cologne, et Radbod lui fut confié pour ses premières études. En 862, Gunthar fut déposé à cause du rôle qu’il avait joué dans l’affaire du divorce de Lothaire II :  Radbod poursuivit alors sa formation à la cour de Charles le Chauve, où son maître fut Mannon et où, entre autres collègues, il connut Etienne, futur évêque de Châlons-en-Champagne, et Mancion, futur évêque de Liège.

A la mort de Charles le Chauve (877), il rencontra Hugues, l’abbé de Saint-Martin de Tours et, probablement, resta dans ce monastère bénédictin pendant les années suivantes.

En 899, Radbod fut choisi pour être le quinzième évêque d’Utrecht, choix approuvé par l’empereur Arnulf. Même évêque, Radbod maintint ses habitudes monacales.

Radbod demeura très attaché au culte de s.Martin et composa tout un office liturgique pour sa fête, le 11 novembre, le Saint de Tours étant aussi le patron de la cathédrale d’Utrecht. On a aussi de Radbod d’autres panégyriques, des hymnes.

Les invasions normandes l’obligèrent lui aussi à se replier sur Deventer, comme l’avait fait s.Hunger une quarantaine d’années auparavant. Mais autant qu’il le pouvait, Radbod revenait dans son diocèse, le parcourait en tous sens et s’efforçait d’en extraire toute pratique païenne.

Bon administrateur, Radbod se soucia de l’avenir de son clergé et, en 914, se fit confirmer par Conrad Ier l’immunité dont il jouissait.

En 914 aussi, il recourut au pape Jean X pour régler un conflit avec le comte Meginhard de Hamaland.

En 917, il entreprit une nouvelle visite pastorale de son diocèse, mais ne put l’achever et mourut en chemin, le 29 novembre, après avoir désigné son successeur, Balderik.

Le culte de s.Radbod se développa assez vite, mais se limita au diocèse. Actuellement, il a été choisi comme patron de la recherche scientifique catholique. L’université catholique de Nimègue a été placée sous son vocable.

Saint Radbod d’Utrecht est commémoré le 29 novembre dans le Martyrologe Romain.

Edward Burden

1540-1588

 

Né vers 1540 à County Durham, Edward fréquenta l’université d’Oxford au collège de la Trinité.

Il partit pour Reims, où il se prépara au sacerdoce, et fut ordonné prêtre à Douai en 1584.

En 1586 il regagna son pays, où il exerça le saint ministère pendant deux ans.

Arrêté en 1588, il fut mis en prison en compagnie d’un autre prêtre, Robert Dalby (v. 16 mars). Quand ce dernier fut conduit à son jugement, Edward se «plaignit» : Dois-je donc rester ici comme une bête, alors que mon frère va recevoir sa récompense ? C’est que, en vérité, je ne suis pas digne d’avoir la gloire de souffrir pour le Christ.

Son attente dura quelques mois et, en novembre, il fut condamné à mort pour le crime d’être prêtre.

Le 29 novembre 1588, le père Edward Burden fut pendu, éviscéré et écartelé.

Il a été béatifié en 1987.

 

 

George Errington

1540-1596

 

Né vers 1540 à Hurst Castle, George appartenait à une branche des Bingfield, dans le Northumberland.

En 1594, c’est lui qui accompagna le père John Boste, lors du dernier voyage de ce dernier de York à Durham (v. 24 juin).

Il fut reconnu «traître» pour s’être converti au catholicisme et comme tel, condamné à mort. On trouva aussi qu’il avait soi-disant participé à un soulèvement.

Le 29 novembre 1596, à York, George fut pendu, éviscéré et écartelé, ainsi que deux autres Compagnons : William Knight et William Gibson.

Il est sans doute erroné, cependant, d’ajouter à ce trio bienheureux, le nom de Henry Abbot, qui fut martyrisé le 4 juillet 1597 et béatifié en 1929.

George et les deux William ont été béatifiés en 1987.

Il y eut un prélat anglais catholique homonyme, au XIXe siècle.

 

 

William Gibson

1548-1596

 

Né en 1548 à Ripon (Yorkshire), William était le fils de Lord George Gibson II, un juge de la Haute Cour d’Ecosse. Il avait un grand-oncle évêque, qui eut une grande influence sur la vie catholique en Ecosse et mérita le titre de Custos Ecclesiæ Scotiæ (Gardien de l’Eglise d’Ecosse).

William fut arrêté pour son catholicisme et accusé de trahison. On le remit à un gardien qui le traita sans ménagement.

En août 1593, il fut envoyé au château de York, où le rejoignirent bientôt William Knight et George Errington.

On trouva un autre chef d’accusation contre les trois hommes. Voici ce qui arriva.

Un membre du clergé anglican fut introduit auprès d’eux. Il joua le double jeu : simulant le désir d’entrer dans l’Eglise catholique, il gagna la confiance des trois Compagnons catholiques, qui le persuadèrent cordialement de se convertir. Or, la loi pénale punissait de mort le fait d’amener un protestant anglais au catholicisme. Notre bonhomme dénonça les trois apôtres, qui furent ainsi trouvés coupables, incriminés et condamnés, tandis que l’autre était libéré.

Le 29 novembre 1596, à York, les deux William et George furent pendus, éviscérés et écartelés.

Ils ont été béatifiés en 1987.

 

 

William Knight

1572-1596

 

Né vers 1572 à South Duffield (Yorkshire), William était le fils de Leonard Knight.

Quand il fut adulte, il se convertit de façon privée au catholicisme. Mais pour une histoire d’héritage, son oncle le dénonça.

Il fut aussitôt arrêté.

En octobre 1593, il fut envoyé au château de York, où il rencontra William Gibson et George Errington (voir leurs notices).

On trouva aussi un autre chef d’accusation contre lui et ses Compagnons. Voici ce qui arriva.

Un membre du clergé anglican fut introduit auprès d’eux. Il joua le double jeu : simulant le désir d’entrer dans l’Eglise catholique, il gagna la confiance des trois Compagnons catholiques, qui le persuadèrent cordialement de se convertir. Or, la loi pénale punissait de mort le fait d’amener un protestant anglais au catholicisme. Notre bonhomme dénonça les trois apôtres, qui furent ainsi trouvés coupables, incriminés et condamnés.

Le menteur, lui, fut remis en liberté. Il alla trouver Henry Abbot avec lequel il joua la même comédie et le fit arrêter. Henry fut exécuté le 4 juillet 1597.

Le 29 novembre 1596, à York, les deux William et George furent pendus, éviscérés et écartelés.

Ils ont été béatifiés en 1987.

 

 

Pierre Berthelot

1600-1638

Tomaz Rodrigues da Cunha

1598-1638

 

Pierre naquit à Honfleur (Calvados), d’un Capitaine de navire et Maître chirurgien.

Dès l’âge de douze ans, il commence son activité de marin. A dix-neuf ans, sur l’Espérance, en partance pour l’Extrême-Orient, il est fait prisonnier de Hollandais qui, finalement, le débarquent en Indonésie.

Pierre va naviguer d’un endroit à l’autre et parviendra à une connaissance extrêmement précise de toutes les côtes, des récifs, des écueils, des courants de cet archipel de l’Indonésie. Finalement il arrive à la place forte portugaise de Malacca et propose ses services de pilote : c’est que dans l’intervalle, il a appris le malais tout en parlant parfaitement le portugais. Il a à peine vingt-six ans et on lui confie déjà des galères équipées de pièces d’artillerie, pour surveiller les côtes.

Complétant son expérience, il devient maintenant un cartographe chevronné, notant tout ce qu’il observe.

En 1629 il rejoint Goa en Inde, où il rencontre le gouverneur portugais Nuno Alvarez Botelho. Pierre est chargé de conduire une expédition contre les Hollandais à Malacca, d’où il revient victorieux. Pierre est anobli et reçoit le titre de Pilote major des Indes et cosmographe royal.

Deux autres expéditions navales, en 1631 et 1636, confirmeront encore l’habileté de Pierre. Entre temps, il multipliera les voyages, en Angleterre, en Espagne, à Terre-Neuve. Il a laissé une collection de cartes d’une précision extraordinaire, qu’on a retrouvées dans une bibliothèque de Paris, ainsi qu’en copie au British Museum.

Ce marin à la carrière riche et prometteuse rencontre les Jésuites en 1629, puis décide d’entrer chez les Carmes Déchaux de Goa, où il prononce ses vœux à Noël de 1634, prenant le nom de Denis de la Nativité (mais probablement en portugais : Dionísio da Natividade). Il sera ordonné prêtre en 1638.

Ces dates ne sont pas contradictoires : en effet, en 1636, le Vice-roi portugais fait encore appel au moine Denis pour diriger une expédition contre les Hollandais, qui seront effectivement mis en fuite.

Or, en 1638, le Vice-roi propose la paix au Prince indien d’Achem, un sultanat à l’extrême pointe de Sumatra. Celui qui va conduire la mission, Francisco de Souza de Castro, ancien gouverneur de Malacca, invite le père Denis à conduire la flotte. En route, la flotte sera attaquée et Denis sera grièvement blessé, mais la flotte, victorieuse, parvient à Achem.

*   *   *

Tomaz Rodrigues da Cunha était né à Paredes (Portugal) en 1598.

Tout jeune, il entra dans la marine et rejoignit les îles orientales.

Cette vie ne lui apportant pas la satisfaction à laquelle il aspirait, il demanda à Dieu des lumières sur le meilleur chemin à prendre pour Le servir.

Il rencontra bientôt les pères Carmes de Tatta, qui le captivèrent par leur douceur, leur apostolat et leur dévotion à la Sainte Vierge.

Il demanda à recevoir l’habit, et prit le nom de Redento de la Croix («Racheté par la Croix», qu’on a en général traduit par Redempt de la Croix).

Dès lors, il chercha à porter la croix du Seigneur et à accepter les contradictions de la vie comme moyen de sanctification.

Quand il eut fait la profession comme frère lai, les supérieurs l’envoyèrent au couvent de Duc, puis à celui de Goa : c’est là qu’il connut le père Denis.

Ils s’entendirent très bien, ce fut une amitié qui rappela celle de David et Jonathan dans l’Ecriture (1S 18:1-4). Et ce fut sur la demande de Denis que Redento participa avec lui à cette mission auprès du sultan d’Achem.

*   *   *

D’abord bien reçus, les diplomates sont malheureusement trompés et jetés en prison. Une partie est même massacrée dès le 27 novembre. Les Indonésiens exigent des survivants, en particulier de Denis et de Redento, de se convertir à l’Islam ; sur leur refus, ils les abattent un à un à coups de flèches et de cimeterre. Le premier à tomber est Redento, criblé de flèches et décapité, le dernier est Denis, qui a soutenu tous les autres dans leur martyre (29 novembre 1638).

Denis est d’abord piétiné par des éléphants, puis achevé à coups de cimeterre sur le crâne.

Il a été rapporté que, bien qu’enterré plus loin dans l’île, le corps de Denis apparut plusieurs fois à l’endroit de son martyre. Pour le «supprimer», le roi d’Achem fit jeter la dépouille du Religieux en pleine mer, lestée de gros cailloux.

Le martyre fut reconnu ; Denis et Redento furent béatifiés en 1900. Ils sont commémorés le 29 novembre. 

Denis est invoqué par les marins, pour les voyages en mer, pour la pluie, pour la conversion des Infidèles.

Giovanniello Francesco Antonio Fasani

1681-1742

 

Giovanniello (= Jeannot) Fasani était né à Lucera (Foggia, Pouilles, Italie) le 6 août 1681, de bons parents qui s’appelaient Giuseppe (Joseph) Fasani et Isabella Della Monaca. 

L’enfant acheva ses études en fréquentant le Couvent franciscain des Frères Mineurs Conventuels de la même ville. Sa vocation s’y dessina alors plus clairement et il entra chez les Religieux avec les noms de François et Antoine, pour bien montrer son aspiration à suivre l’exemple de la vie évangélique et apostolique de s.François d’Assise et de s.Antoine de Padoue.

Francesco Antonio fit la profession en 1696, compléta ses études à Agnone puis Assise, où il fut ordonné prêtre en 1705. Un de ses condisciples, devenu évêque à Bovino, dira qu’il était profond en philosophie et savant en théologie

Depuis 1707 jusqu’à sa mort, il passa trente-cinq années à Lucera, donnant un exemple de vie évangélique et pastorale qui le rendit célèbre dans toute la région.

Professeur de philosophie, maître des novices, docteur en théologie, supérieur local et provincial, il devint pour tous le “Père Maître”. Grâce à lui, la formation spirituelle et doctrinale des jeunes novices reçut une forte impulsion.

On disait qu’il était la fidèle imitation de s.François d’Assise. Dans sa prière, il invoquait le Père éternel par ces expressions : Amour souverain, Amour immense, Amour éternel, Amour infini. Très dévôt de Marie, il en montrait le rôle maternel dans l’histoire du Salut.

Comme prêtre, il ne s’épargna aucune fatigue pour sauver les âmes, dit un témoin. Il fut un prédicateur de la Parole de Dieu : missions, exercices spirituels, carêmes, neuvaines, à Lucera ou ailleurs. Il s’efforçait, en s’appuyant sur la Sainte Ecriture, d’extirper les vices et les péchés, de planter le bien et de faire pratiquer les vertus, dit un autre témoin. 

Confesseur toujours disponible et accueillant, il espérait pouvoir dire un jour au Seigneur : J’ai été indulgent, c’est vrai, mais c’est Toi qui me l’as appris. Fervent dans la célébration de l’Eucharistie, il s’efforçait d’en inculquer l’amour chez les fidèles, leur conseillant même de la recevoir quotidiennement.

Il aimait rencontrer les pauvres, les malades, les prisonniers, prier avec eux, leur faire passer quelques dons. Par la prière, il obtint de la Providence des secours miraculeux à leur égard. C’est l’évêque qui lui confia la charge de visiter les prisonniers, qu’il allait voir chaque jour, les exhortant à se confier à la miséricorde de Dieu, et assistant aussi jusqu’à la fin les condamnés à mort.

Comme à chaque étape de sa vie, il accepta son ultime maladie comme expression de la volonté de Dieu : La volonté de Dieu, c’est mon paradis

Il mourut le 29 novembre 1742, pleuré par toute la ville qui répétait : Le saint Père Maître est mort.

Dès 1746 l’évêque pouvait en instruire le Procès sur la vie, les vertus et les miracles ; l’héroïcité des vertus fut reconnue en 1891. Francesco Antonio fut béatifié en 1951, et canonisé en 1986.

 

 

Bernardo Francisco de Hoyos y Seña

1711-1735

 

Bernardo naquit le 21 août 1711 à Torrelobatón (Valladolid, Espagne), où son père avait un emploi à la mairie. Au baptême, il reçut le nom de saint Bernard de Clairvaux, qu’on fêtait la veille, et de saint François-Xavier, qui était particulièrement vénéré dans cette paroisse.

Après ses études primaires, il rejoignit le collège jésuite de Medina del Campo et Villagarcia de Campos.

On le décrivait frêle, maigre, petit, ce qui ne l’empêcha pas d’être extrêmement vif, actif, d’un commerce naturellement agréable. Doué d’une intelligence vive et de remarquables dons pour l’étude, il pouvait écrire et parler couramment en latin. Ce fut un étudiant extrêmement brillant.

Le noviciat des Jésuites était juste à côté du collège, et très tôt il demanda à y être admis, mais on le pria d’attendre encore une année, car il n’avait que quatorze ans. L’année suivante (1726), il dut encore bénéficier d’une dispense d’âge pour entrer dans le noviciat de Villagarcia, car il n’avait pas encore quinze ans accomplis. Il choisit alors comme «modèle» le jeune Jan Berchmans, qui était mort à vingt-deux ans en 1621 (v. 13 août).

Il passa alors neuf années de préparation et d’études, avant de recevoir l’ordination sacerdotale (1735). Il était trop jeune pour recevoir l’ordination, comme ses Confrères, et lui-même ne voulait pas être dispensé de la règle habituelle, mais ses supérieurs prirent sur eux de demander une dispense, tellement ils étaient persuadés de la sainteté de ce novice.

Bernardo exerça brièvement le ministère pastoral et commença en 1735 une période de formation complémentaire au collège Saint-Ignace de Valladolid.

Bernardo, dès son noviciat, fut entièrement pénétré de la présence de Dieu et du désir de la perfection. Il se consacra au Sacré-Cœur et écrivit : A partir de ce moment-là, j’ai été envahi et absorbé par le Divin Cœur. Que ce soit en mangeant, en dormant, en étudiant etc, mon âme ne reconnaît rien autrement que par le Cœur de son Bien-aimé.

Cette vie mystique aboutit au mariage mystique, une expérience mystique toute particulière dans laquelle, comme d’autres Saints, Bernardo fut mystiquement uni à la très sainte Vierge Marie, en la fête de l’Assomption de 1730.

Ses visions, ses extases, il les confiait à son petit journal personnel, que seul connaissait son directeur spirituel. Jamais ses Confrères ne se rendirent compte de cette extraordinaire et intense vie mystique, que Bernardo savait dissimuler derrière toutes les activités de la vie quotidienne. Il écrivit en 1732 à son Directeur, Juan de Loyola, ces mots tout enflammés d’amour : Je vois que dans mon cœur toute chose va vers Dieu, comme un morceau de fer vers l’aimant. Il ne désire que Dieu, ne cherche que Dieu, ne vit que pour Dieu. Pour la clarté et la précision avec lesquelles Bernardo décrivait sa vie intérieure, son directeur put affirmer qu’il était plus avancé qu’un autre du même âge, qu’il savait plus de choses qu’il n’avait pu en apprendre dans les livres.

On a conservé plus de deux-cents lettres qu’il écrivit à son directeur spirituel, lequel put assurer que les originaux étaient disponibles à tous ceux qui voulaient les vérifier. On peut y lire ses élans pour trouver Dieu en chaque chose, et sa mission de développer la dévotion au Sacré-Cœur.

Cette vie mystique ne fut pas sans épreuves, au contraire. Bernardo vécut une nuit spirituelle durant l’hiver 1728-1729, qui s’acheva à Pâques. Durant cette période, le démon le tenta de mille façons, l’accusant d’hypocrisie, le portant au dernier désespoir. Bernardo ne trouvait aucune consolation dans la prière, dans l’Eucharistie, ni même avec ses Confrères durant les moments de récréation. Il en vint à se frapper la tête contre le mur, à se ronger les lèvres, à s’arracher les cheveux, ou même à vouloir se jeter par la fenêtre. Le démon le poussait à blasphémer contre Dieu, contre la Vierge Marie, contre les Anges et les Saints. Chaque fois qu’il essayait d’implorer la miséricorde de Dieu, le démon venait lui répondre qu’il en était indigne. Des tentations obscènes vinrent aussi le troubler, le bombarder même, au point qu’il en pleurait et grinçait des dents. Il en vint à douter de ses faveurs mystiques, pensant qu’il avait eu des illusions.

Toutefois le Christ ne permit jamais qu’il en arrivât à quelque manifestation qui aurait pu choquer ses Confrères. La souffrance était intérieure, pénible, particulièrement pendant les moments de prière ou au moment de la Communion.

 

La mission de répandre la dévotion au Sacré-Cœur lui vint en 1733, au collège de Saint-Ambroise de Valladolid où il commençait la théologie. Un ami lui demandait de traduire du latin un chapitre sur l’institution de la Fête-Dieu, contenu dans un petit livre sur La Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus (1726) : Bernardo avait déjà eu des visions du Sacré-Cœur, mais maintenant il devenait pleinement conscient de cette Réalité. Il s’offrit alors devant le Saint-Sacrement pour diffuser cette dévotion. Notre Seigneur lui confia alors qu’Il l’avait choisi pour répandre la dévotion à Son Sacré-Cœur. En mai de la même année, le Sacré-Cœur lui confia qu’il devait répandre cette dévotion dans toute l’Espagne : 

Je veux habiter ici… Je veux régner en Espagne et y obtenir plus de vénération qu’ailleurs.

Bernardo se consacra au Sacré-Cœur en juin 1733, selon la formule-même de saint Claude de La Colombière, cinquante ans plus tôt (v. 15 février). 

Il fut le premier Jésuite à présenter la nature transcendante du culte du Sacré-Cœur comme moyen de sanctification personnelle, comme un efficace moyen d’apostolat. Le culte envers le Sacré-Cœur honore l’amour de Jésus, Verbe incarné, Rédempteur, qui révèle en Lui l’amour de la Très Sainte Trinité, avec un cœur de chair en vertu de l’union hypostatique, présentant ce cœur comme un symbole d’amour pour nous encourager à L’imiter et à lui rendre l’amour qu’Il nous montre. 

Bernardo organisa la première neuvaine publique en Espagne, en l’honneur du Sacré-Cœur.

C’est à Valladolid que Bernardo contracta la typhus dès le 18 novembre, et qu’il mourut le 29 novembre 1735, à vingt-quatre ans.

Il avait montré de telles qualités de vie personnelle et de désir apostolique que le Provincial demanda au recteur du collège d’en faire circuler une brève biographie à lire dans toutes les communautés, ce qui d’habitude se faisait seulement pour des religieux très connus. Bernardo devint ainsi un exemple stimulant pour tous les jeunes étudiants jésuites.

Le procès de béatification fut lent à démarrer, car les Jésuites furent violemment attaqués par les Jansénistes, puis la Société fut interdite. Le procès ne reprit qu’en 1914.

Le miracle retenu pour cette béatification fut le cas d’une jeune fille, désormais abandonnée par les médecins, laquelle, par l’intercession de Bernardo Francisco de Hoyos, guérit totalement du typhus et d’une grave tumeur (Salamanque).

Bernardo a été béatifié en 2010.

Le collège de Valladolid est devenu maintenant le Sanctuaire National de la Grande Promesse.

 

 

Caterina Sordini

1770-1824

 

Caterina naquit à Porto Santo Stefano (Grosseto, Italie C) le 17 (ou le 16 ?) avril 1770, quatrième de neuf enfants.

Son père est un riche négociant, excellent chrétien, qui sait utiliser ses richesses pour de bonnes œuvres. Il éduque sa fille dans la Foi, dans une pratique sérieuse et réelle, sans pharisaïsme. L’adolescente est pieuse, certes, mais l’âge la rend quelque peu coquette.

Et voilà qu’à seize ans elle est l’objet de mille promesses de la part d’un riche entrepreneur. Ce dernier lui laisse, avant de s’embarquer pour Constantinople, un coffret plein de bijoux comme pour lui promettre une prochaine demande en mariage.

La jeune fille est bien contente de se parer de toute cette brillance pour aller à la messe le dimanche suivant. Mais son père est là aussi : il la renvoie illico à la maison pour enlever ces bijoux. Elle obéit (peut-être à contre-cœur) et, arrivée chez elle, veut se regarder une fois encore dans le miroir, mais oh ! surprise, elle y voit l’image du Christ couvert des plaies de la passion. En un éclair, Caterina comprend toute la vanité de la richesse, du luxe, des fausses joies éphémères du monde : elle renonce immédiatement à ses «fiançailles» et se promet d’entrer au plus tôt dans un monastère. 

L’occasion s’en présente bientôt. En compagnie de son père, elle fait une visite au monastère des Tertiaires Franciscaines à Ischia di Castro (Viterbe) ; et tandis que son père pensait revenir avec elle à la maison, la voilà qui franchit la clôture, dit adieu à son père et demande son admission immédiate (1789).

Le père n’en revient pas ; c’est peut-être un coup de tête, mais Caterina persiste (et signe) : elle prendra le nom de Maria Maddalena de l’Incarnation et, avec ses dix-neuf ans tout frais, devient une religieuse modèle, au point qu’elle est élue abbesse treize ans plus tard.

Le monastère vit dans une très grande pauvreté, c’est presque le délaissement ; la jeune abbesse lui redonne vigueur et vitalité. Et voilà que les miracles confirment sa sainteté : un jour que la farine manque, sa prière transforme une poignée de farine en une énorme quantité qui pourra nourrir toute la communauté pendant presque un mois. D’autres phénomènes mystiques, une visite du roi de Savoie, rendent déjà célèbre l’abbesse.

Mais elle ne se laisse pas impressionner par ces choses extraordinaires. Elle est captivée par la Présence Eucharistique et songe depuis longtemps à une nouvelle congrégation où les religieuses assureraient une adoration ininterrompue devant Jésus-Hostie, au nom de toute l’humanité.

En réalité, elle avait eu une vision du Christ, dès son entrée dans la monastère, en 1789, où le Christ lui disait l’avoir choisie pour établir une œuvre d’adoratrices perpétuelles.

A cette date, commençaient en France les événements sanglants de la triste Révolution, où périrent tant de prêtres, tant de religieuses.

Maria Maddalena s’assure de l’approbation du pape Pie VII, de bienfaiteurs qui assisteront la nouvelle fondation. Finalement, en mai 1807, elle pénètre dans sa nouvelle demeure, un ancien couvent de carmélites, dédié aux Saints Joachim et Anne, près de la Fontaine de Trevi, à deux pas de la résidence papale de l’époque.

Les Sœurs Adoratrices du Saint-Sacrement se multiplieront vite. Elles seront un moment interdites par les mesures anti-cléricales napoléoniennes, et la Mère Fondatrice sera exilée à Porto Santo Stefano, puis Florence. Mais dans cette Toscane, elle rencontrera quelques jeunes recrues avec lesquelles elle peut revenir à Rome et s’installer à Sainte-Anne du Quirinal en 1814.

En 1818, l’institut est définitivement approuvé par le pape.

Mère Maria Maddalena mourut le 29 novembre 1824 en odeur de sainteté, une sainteté confirmée par de multiples phénomènes extraordinaires qui avaient jonché sa vie.

Le nouveau siège de l’Institut des Adoratrices sera ensuite l’église de Sainte Marie-Madeleine à Monte Cavallo (Rome), où la Fondatrice est ensevelie.

Les Adoratrices sont actuellement dans une douzaine de maisons en Italie, mais aussi présentes en d’autres pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique. Leur habit, une robe blanche avec le scapulaire rouge, est décoré du Cœur Eucharistique.

Mère Maria Maddalena a été béatifiée en 2008.

 

 

Juan Muñoz Mediavilla

1868-1936

 

Juan Muñoz Mediavilla naquit à Cabeza del Buey (Badajoz, Espagne O) le 2 décembre 1868, et reçut probablement le baptême le 4 décembre, jour de la fête de s.Jean Damascène, dont il porta le nom.

Il fut ordonné prêtre.

Son martyre eut lieu le 29 novembre 1936 à Cabeza del Buey.

Juan Muñoz Mediavilla sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 29 novembre.

 

 

Alfredo Simón Colomina

1877-1936

 

Né le 18 mars 1877 à Valencia, Alfredo (ou Anselmo ?) entra dans la Compagnie de Jésus en 1895, à dix-huit ans. Il est regrettable qu’on n’ait rien conservé sur sa famille et sa jeunesse.

D’après des archives de l’université de Salamanque, on a su qu’en 1905, un certain Alfredo Simón y Colomina, de vingt-huit ans, est cité avec mention dans la faculté de Philosophie et Lettres.

Prêtre, il fut nommé recteur du collège Saint-Joseph de sa ville natale.

Il y eut une courte interruption de cette activité, pendant laquelle il fut recteur à Sarria (Barcelone).

Dès 1931, ce collège de Valencia fut la cible des attaques et du vandalisme des républicains, au point d’être fermé plusieurs mois.

Ensuite, la Compagnie de Jésus fut dissoute en Espagne, et le père Alfredo partit pour Rome. A son retour, il reprit quelques activités discrètes, confessant et portant la communion aux malades.

C’est ce qui le fit reconnaître par un milicien et prendre en chasse. Découvert et arrêté, il fut conduit à Las Torres de Quart, où il s’occupa de réconforter les autres prisonniers, et même de conquérir l’amitié des gardiens. Il faisait prier le chapelet à ses compagnons d’infortune.

Le 27 novembre, il put sortir de la prison, mais fut repris deux jours après.

Le 29 novembre 1936, il fut conduit au Picadero de Paterna (Valencia) pour y être fusillé. Certaines sources mentionnent plutôt le lieu-dit El Saler. 

Il y avait avec lui tout un groupe. Le père Alfredo obtint la permission de donner l’absolution à tous, puis il tomba sous les balles.

Soldat du Christ, il le fut jusqu’au bout en versant son sang pour sa fidélité à l’Eglise et à ses vœux, le 29 novembre 1936.

Le père Alfredo fut béatifié en 2001.

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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 00:00

28 NOVEMBRE

 

I.        

S Sosthène, chef de la synagogue à Corinthe, converti par s.Paul (cf. Ac 18:17).

III.

S Irenarchos, bourreau converti par le courage des chrétiennes, à Sébaste, martyr.

V.        

S Hilaire et son épouse, à Dijon ; quand on enterra l'épouse près de son mari, un an après la mort de celui-ci, il leva sa main droite et embrassa la tête de sa femme.

SS Papianus, Mansuetus, Urbanus, Crescens, Habetdeus, Eustratius, Cresconius, Vicis, Felix, Hortulanus et Florentianus, évêques en Afrique, victimes des Vandales : Papinianus eut le corps brûlé avec des lames de fer rougies au feu, Mansuetus fut brûlé, les autres exilés.

VI.        

S Philippe, évêque à Vienne. 

X.        

S Stéphane le Jeune, moine à Constantinople et martyrisé par les iconoclastes, mort au lendemain du 27, jour où coïncident les deux fêtes ci-dessus mentionnées (Novgorod et Paris).

Ste Teodora, abbesse en Calabre, disciple de s.Nil.

XV.        

S Giacomo Piceni de la Marche, franciscain italien, prédicateur extrêmement actif (jusqu'en Pologne), un des principaux disciples de s.Bernardin de Sienne, pacificateur, thaumaturge (malgré ses prières pour être libéré de ce don) ; il s'éleva contre les emprunts usuraires aux Juifs.

XVI.    

B James Thompson, prêtre anglais martyr ; pendu, il fit encore le signe de la croix.    

XIX.    

S Anrê Trần Văn Trông, tisseur de soie du roi de Cochinchine ; pour avoir refusé de piétiner la croix, il fut décapité ; sa mère l'encourageait à persévérer ; canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX.    

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 1992, martyrisés près de Madrid :

Hospitaliers : les deux prêtres Mariano Adradas Gonzalo (Juan Jesús) et Vicente Andrés Llop Gaya (Guillermo) (*1878, 1880) ; les sept profès Clemente Díez Sahagún, Juan María Múgica Goiburu (Lázaro), Antonio Meléndez Sánchez (Martiniano), Pedro María Alcalde Negredo, Eduardo Bautista Jiménez, Julián Plazaola Artola, Antonio Hilario Delgado Vílchez (Hilario) (*1861, 1867, 1878, 1878, 1885, 1915, 1918) ; les quatre novices Pedro de Alcántara Bernalte Calzado, Juan Alcalde y Alcalde, Ángel Sastre Corporales, Isidoro Martínez Izquierdo (*1910, 1911, 1916, 1918) ; les deux postulants José Mora Velasco (déjà prêtre, *1886), José Ruiz Cuesta (*1907) ;

- béatifié en 2001 :

Laïcs : près de Valencia, Luis Campos Górriz (*1905), avocat ;

- béatifiés en 2007, martyrisés près de Madrid :

Augustins : les prêtres Sabino Rodrigo Fierro, Avelino Rodríguez Alonso, Benito Alcalde González, Bernardino Álvarez Melcón, Senén García González, Samuel Pajares García, Manuel Álvarez Rego, Balbino Villarroel y Villarroel (*1874, 1879, 1883, 1903, 1905, 1907, 1908, 1910) ; les deux clercs José Peque Iglesias et Lucinio Ruiz Valtierra (*1915) ; les deux profès Juan Baldajos Pérez et Marcos Pérez Andrés (*1872, 1917) ;

Dominicains : le clerc José Prieto Fuentes (*1913) et le profès Juan Herrero Arroyo (*1859) ;

Salésiens : le clerc Justo Juanes Santos (*1912) ; les profès Valentín Gil Arribas et Anastasio Garzón González (*1897, 1908) ;

- béatifiés en 2011, martyrisés près de Madrid :

Oblats de Marie Immaculée : les prêtres Vicente Blanco Guadilla, Francisco Esteban Lacal, Gregorio Escobar García   (*1882, 1888, 1912) ; les convers Ángel Francisco Bocos Hernández, Marcelino Sánchez Fernández, Eleuterio Prado Villaroel  (*1883, 1910, 1915) ; les clercs Justo Gil Pardo (diacre), Juan José Caballero Rodríguez (sous-diacre), Publio Rodríguez Moslares, José Guerra Andrés, Daniel Gómez Lucas, Justo Fernández González, Clemente Rodríguez Tejerina (*1910, 1912, 1912, 1914, 1916, 1916, 1918) ;

- béatifiés en 2013, martyrisés près de Madrid :

Carmes de l’Ancienne Observance : le prêtre Francisco Marco Alemán (Alberto María, *1894) ;

Lasalliens : Ramiro Frías García (Vidal Ernesto, *1906) ;

- béatifiés en 2017 :

Clarétains : à Barcelone, le prêtre Ciril Montaner Fabré (*1873) ;

Lazaristes : à Madrid, les frères Pedro Armendáriz Zabaleta et José García Pérez (*1877, 1915) ;

- béatifiés en 2021 :

Diocésains : près de Badajoz, le prêtre Pedro Simancas Valderramas (*1872) ;

Laïcs : près de Badajoz, Francisco Fernández Sánchez Toril (*1854).

Sosthène

1er siècle

 

Sur le nom de ce(s) personnage(s) plane un doute qui n’a pas été dissipé.

Il est question d’un Sosthène dans Ac 18:17, et plus tard dans 1Co 1:1. Personne n’a pu avancer avec certitude qu’il s’agît d’un seul et même personnage, ou de deux.

Dans les Actes des Apôtres, Sosthène est le chef de la synagogue, qui est battu de verges par ses propres coreligionnaires au terme d’une dispute doctrinale, après la prédication de Paul.

Saint Jean Chrysostome commente que Sosthène se serait converti en écoutant Paul, ce qui déplaisait fortement aux Juifs de Corinthe. Après l’épisode de la flagellation, il aurait accompagné Paul dans son voyage.

Certaines traditions orientales le font évêque de Colophon, une ville aujourd’hui disparue, non loin d’Ephèse, et dont les ruines se trouvent sur la côte occidentale de la Turquie d’Asie. Il y serait mort.

Autrefois notre Martyrologe le mentionnait le 28 novembre, mais par manque de preuves historiques solides, ne l’a pas retenu dans la dernière édition.

 

 

Irenarchos de Sébaste

298

 

Nous sommes à Sébaste (Arménie, auj. Sivas, Turquie), où vivait Irenarchos durant le règne de Dioclétien.

Initialement, il eut à s’occuper des Chrétiens prisonniers. Un jour qu’il se trouvait devant sept femmes qu’on torturait, il fut frappé de la constance de celles-ci qui, malgré leur grande faiblesse, continuaient à confesser le Christ, pour la grande confusion du persécuteur.

D’un coup, Irenarchos fut illuminé par la grâce et confessa hardiment sa foi au Christ.

On le tortura avec le feu, puis on le décapita, en même temps que les sept femmes dont il fut question ci-dessus.

Ce devait être en 298.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Irenarchos de Sébaste au 28 novembre.

 

 

Evêques d’Afrique (Onze)

5e siècle

 

En juin 429, débarqua en Afrique l’arien Genséric et ses Vandales. Ce furent d’abord pillages et destructions, auxquels s’ajouta bientôt une persécution violente contre les Catholiques.

Des églises furent confisquées pour servir au culte des ariens. Des évêques furent torturés, par haine contre l’Eglise mais aussi pour leur extorquer, soi-disant, l’or et l’argent qu’ils cachaient.

Après Genséric, son fils Hunéric reprit la persécution. Après la conférence de février 484 à Carthage, les évêques catholiques furent contraints de rester sur place et de subir toute sorte de mauvais traitements. On leur présenta un parchemin qui contenait, disaient-ils, une formule qu’on leur demandait de signer. S’ils tenaient parole, ils seraient libres. Hortulanus rétorqua qu’ils n’étaient pas des bêtes, pour signer et jurer sans connaître les termes de la formule. On la leur montra : ils devaient s’engager à soutenir le fils d’Hunéric et à ne pas écrire de lettres pour l’étranger.

Certains évêques finirent par signer, mais furent quand même relégués dans des fermes pour avoir désobéi à l’Evangile qui interdit de jurer.

Ceux qui refusèrent de signer, furent exilés en Corse pour avoir refusé d’avoir pour roi le fils d’Hunéric.

On le voit, les évêques dont il va être question ne furent donc pas tous mis à mort, ni la même année. Certains moururent en exil. En voici onze, nommément cités par les auteurs. Les deux premiers furent exécutés en 430, les sept suivants furent exilés en 453, les deux derniers souffrirent sous Hunéric, en 484.

 

  • Papinianus, évêque de Vite, eut le corps grillé avec des lames de fer rougies au feu ; c’était au moment où la ville d’Hippone fut assiégée (son évêque était s.Augustin, v. 28 août).
  • Mansuetus, évêque d’Uruci, fut brûlé par le feu.
  • Urbanus, évêque de Girba.
  • Crescens, évêque de Byzacène ; il était primat de cent-vingt évêques.
  • Eustratius, évêque de Sufès.
  • Cresconius, évêque d’Oea.
  • Vicis, évêque de Sabrata.
  • Felix, évêque de Hadrumète.
  • Habetdeum, évêque de Teudala.
  • Hortulanus, évêque de Bennefa.
  • Florentianus, évêque de Midila.

On restera admiratif en voyant le nombre élevé d’évêques présents dans cette Afrique du Nord chrétienne, qui allait être quasi éliminée par les invasions islamiques.

Le Martyrologe Romain mentionne ces saints évêques au 28 novembre.

 

 

Stephanos le Jeune

715-765

 

Né vers 715 à Constantinople, de Gregorios et d’une excellente chrétienne nommée Anna, Stephanos eut aussi deux sœurs.

Devenu à seize ans moine au Mont-Saint-Auxence (Chalcédoine, Bythinie), il se posa en ferme opposant au courant iconoclaste imposé par l’empereur Constantin Copronyme.

A la mort de son père, il se rendit à Constantinople, vendit tous les biens de la famille et retourna au monastère, emmenant sa mère et une de ses sœurs, Théodota, qui entrèrent au monastère de Trikhinaréai. L’autre sœur de Stephanos était déjà moniale.

En 745-746, Stephanos devint supérieur de la communauté.

En 753 eut lieu un «concile» qui condamnait le culte des Saintes Images. Neuf ans plus tard, l’empereur fit demander à Stephanos de signer les canons, ce que refusa fermement le pieux moine. Il fut alors enfermé pendant six jours dans un autre monastère.

On essaya de le compromettre en faisant comparaître une femme toute nue, devant l’empereur qui voulait la forcer à «avouer» que Stephanos avait eu des relations coupables avec elle ; la pauvre femme résista, jusqu’à devoir être flagellée à coups de nerfs de bœuf et reléguée sans assistance au fond d’un monastère. Elle mourut sans doute de faim et d’épuisement. Puis l’empereur fit incendier le monastère de Stephanos.

Stephanos fut traîné, avec mille insultes et mille mauvais traitements, au monastère de Chrysopolis près de Constantinople, où il demeura dix-sept jours, refusant la bonne nourriture que l’empereur lui faisait porter. Même des prélats venaient l’inviter à «signer», Stephanos les renvoya en les injuriant, dit le récit de sa Vita.

Il fut alors expédié dans l’île Procomnèse (Mer de Marmara), où purent le rejoindre les moines de sa communauté, dont le monastère avait été incendié ; sa mère et sa sœur vinrent le visiter. De septembre 762 à décembre 763, Stephanos continua à enseigner et prêcher la Vérité, appuyant sa parole par des miracles et des conversions.

L’empereur convoqua Stephanos au palais impérial pour l’interroger. Stephanos exhiba une pièce de monnaie portant l’effigie de l’empereur. Et d’ajouter : Si l’on doit châtier celui qui la foulerait, quelle peine horrible alors méritera celui qui piétinera l’effigie du Christ et de sa Mère ? Il piétina alors la pièce ; les courtisans voulaient le jeter du haut de la terrasse, mais l’empereur le fit enfermer pour le juger selon la loi.

Dans cette prison, Stephanos retrouva plusieurs centaines de moines mutilés de toutes les manières pour leur opposition à l’iconoclasme : oreilles coupées, nez coupé, yeux crevés, cheveux rasés, barbe enduite de poix et brûlée, mains ou bras coupés… Stephanos les exhorta et tous ne firent qu’une voix pour chanter les louanges de Dieu comme dans un nouveau monastère.

On le rapporta à l’empereur. il tenta encore une fois de flatter Stephanos par de fausses promesses. Stephanos refusa encore et toujours. L’empereur commençait à «perdre patience». Des officiers prirent les devants et allèrent chercher le saint moine. Indignement malmené, il fut tué dehors avec une pièce d’une pompe à incendie. La populace traîna le cadavre par la ville, mutilé, éventré ; les enfants le lapidaient.

C’était le 20 ou le 28 novembre 765.

Saint Stephanos le Jeune est commémoré le 28 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Teodora de Rossano

910-980

 

Teodora naquit vers 910 dans la province de Cosenza (Calabre, Italie SO), de parents pauvres, Eusebio et Rosalia.

Dans sa jeunesse, elle montra son grand cœur en pratiquant des œuvres de charité.

Elle fut une disciple de s.Nilo le Jeune (v. 26 septembre) et entra au monastère Saint-Opoli, appartenant à l’ordre de s.Basile.

Un certain Eusebio (différent du père de Teodora), fit don à Nilo d’une propriété pour construire un nouveau monastère, dédié à sainte Anastasie. C’est alors que Nilo nomma Teodora abbesse.

Le bruit de ses vertus, de sa vie austère, attira des vocations.

Teodora mourut vers 980. Elle avait en effet soixante-dix ans.

Le monastère Sainte-Anastasie est maintenant l’Oratoire San Marcos. C’est le monument le plus ancien de Rossano.

Sainte Teodora de Rossano est commémorée le 28 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

Domenico Gangale de la Marche

1393-1476

 

Domenico Gangale naquit vers 1393, un 1er septembre, à Monteprandone (Marches, Italie), de Antonio Gangale et Antonia Rossi, des gens assez pauvres.

Bientôt orphelin de père, Domenico commença à étudier à Offida sous la direction d’un oncle prêtre qui ensuite l’envoya étudier à Ascoli Piceno, puis Domenico fut reçu docteur en droit civil à Pérouse.

Il travailla à Florence comme notaire, à Bibbiena comme juge dans des affaires de sorcellerie.

Après avoir pensé devenir chartreux, il fut conquis par l’idéal de saint François d’Assise et, en 1416, il entra chez les Frères Mineurs d’Assise, prenant le nom de Giacomo (Jacques) au moment où il reçut l’habit que lui avait taillé un futur grand Saint, Bernardino de Sienne (v. 20 mai).

Après le noviciat à Assise, il étudia à Fiesole (Florence), où son professeur fut encore Bernardino de Sienne ; on comprend pourquoi il lui resta toujours très attaché et très reconnaissant.

Sa chère maman mourut en 1421. Il fut ordonné prêtre en 1422. Commença alors pour lui une activité de prédicateur qui le conduisit en Europe centrale et dans toute l’Italie.

L’Europe centrale l’occupa de 1432 à 1440. Il prêcha en Bosnie, en Hongrie et en Autriche, et fonda deux monastères en Bohême, trois en Hongrie et trois en Autriche. Il lutta pour faire observer au clergé le célibat. En 1438, il assista au concile de Ferrare, sur l’invitation du pape, qui l’envoya bien vite en Hongrie pour rétablir la paix entre Hongrois et Allemands. De l’Europe centrale, il fit aussi un voyage jusqu’en Scandinavie.

L’Italie l’occupa bien davantage, de 1440 à 1476. Pendant plus de trente ans, il parla tous les jours.

Après avoir prêché à Padoue, il demanda à partir en Orient, mais la maladie lui fit rebrousser chemin à Chypre. En 1443, il prêchait la croisade à Aquilée comme nonce apostolique. Le chapitre de Padoue lui fut particulièrement douloureux. Il eut le réconfort de revoir s.Giovanni de Capistrano et s.Bernardin de Sienne, quelques jours avant d’apprendre mystiquement la mort de ce dernier après l’avoir quitté. Puis ce furent les provinces de l’Ombrie et des Marches, un nouveau passage en Hongrie, Ascoli, Naples, L’Aquila…

Le pape, inquiet de sa santé, lui intima l’ordre de manger de la viande et des laitages même aux jours de jeûne et abstinence, car sa santé «était d’utilité publique». Giacomo en effet jeûnait chaque jour, faisait sept carêmes chaque année, s’imposait la discipline la nuit, et priait un rosaire entier le jour ; pendant près de vingt ans, il porta un cilice. Il supplia Notre-Dame de Lorette de le délivrer d’une cruelle tentation de la chair qui durait depuis trente années, et fut exaucé.

A la suite de saint Bernardin de Sienne, Jacques prêchait intensément la dévotion au Saint Nom de Jésus. A L’Aquila, il allégua quelque soixante miracles obtenus par l’invocation de ce Saint Nom, citant avec une mémoire impressionnante, les généalogies des personnes guéries jusqu’à cinq générations.

A sa descente de chaire, on le pressait tellement pour obtenir le Nom de Jésus écrit de sa main, qu’il aurait pu être étouffé par la foule si on ne l’avait pas tout de suite mis à l’abri à l’évêché.

Plusieurs fois, des hérétiques l’attaquèrent, l’empoisonnèrent, le firent mettre en prison. A Foligno, Giacomo condamna violemment les emprunts usuraires aux Juifs. Il créa des Monts de Piété pour soulager les débiteurs.

Il faut dire aussi que Giacomo réussit à apporter la paix entre les deux branches franciscaines des Osservants et des Conventuels.

Il eut le don des miracles, tellement qu’il pria - mais vainement - que ce don lui fût retiré. Son secrétaire et futur biographe attesta l’avoir vu libérer plus de trente possédés.

Signalons son obéissance : un jour qu’il levait son verre à table, lui arriva l’ordre papal de partir en Hongrie ; il partit sans boire.

En 1460, il refusa d’être nommé évêque de Milan, préférant continuer à prêcher.

Souffrant de beaucoup d’infirmités, il reçut six fois le sacrement des malades. Quand il se vit vraiment au bout de sa course, à Naples, il ne cessait d’invoquer Jésus et Marie.

Domenico Gangale, si connu comme Giacomo de la Marche, mourut le jeudi 28 novembre 1476 ; il fut béatifié en 1624, canonisé en 1726.

 

 

James Thompson

? -1582

 

James naquit à ou près de York (Angleterre), une ville où il vécut presque toute sa vie.

En 1580, il arriva au Collège anglais de Reims pour se préparer au sacerdoce.

Par une disposition exceptionnelle, malgré sa mauvaise santé et ses études incomplètes, il fut ordonné prêtre dès 1581, et même reçut les sept degrés de l’ordination en l’espace de douze jours. A l’époque en effet, et jusqu’à une récente période, les clercs, après leur tonsure, recevaient quatre ordres mineurs (portier, lecteur, exorciste, acolythe) et trois ordres majeurs (sous-diaconat, diaconat, prêtrise), qui devaient être reçus à certains  intervalles de temps. 

James, lui, fut même tout de suite envoyé en mission dans son pays : arrivé le 10 août 1582, il fut arrêté… le lendemain, à York.

Convoqué devant le Conseil, il reconnut - à la stupéfaction générale - qu’il était «déjà» prêtre, alors qu’il ne s’était pas même absenté une année. On lui mit une double chaîne de fer et le conduisit en prison, jusqu’à épuisement de l’argent qu’il avait, puis au château.

Le 25 novembre, il fut amené au Tribunal, et condamné pour haute trahison.

Le 28 novembre 1582, il souffrit le martyre au Knavesmire, avec grande joie et tranquillement, proclamant qu’il n’avait jamais comploté contre la Reine et qu’il mourait dans et pour la foi catholique.

Pendant la pendaison, il éleva ses deux bras vers le ciel, se frappa la poitrine avec la main droite et fit encore le signe de la croix.

Contrairement à «l’habitude», il ne fut ni éviscéré ni écartelé, mais enterré sur place.

Son culte a été reconnu en 1886, ce qui équivaut à la béatification.

 

 

Anrê Trần Văn Trông

1814-1835

 

Anrê (André) était né vers 1814 à Kim Long (Phu Xuan, Hue, Vietnam), fils unique de parents déjà chrétiens.

A quinze ans, il «perdit» son père et, pour vivre, alla travailler parmi les tisseurs du roi. Quand la journée de travail, harassante, était finie, il allait pêcher dans la rivière, pour méditer dans la nature. 

Son salaire étant trop maigre, il se vit contraint de s’enrôler dans l’armée, à vingt ans. Il avait ensuite été arrêté en janvier 1834 avec ses collègues chrétiens et sommé d’apostasier sous la torture.

Sur la douzaine ainsi maltraités, plusieurs avaient cédé. Mais Anrê persévéra. Invité à piétiner la croix, il refusa. Il resta environ deux ans en prison, toujours inébranlable, trouvant sa force intérieure dans sa confiance totale en Marie, la mère du Christ. Il finit même par conquérir l’amitié des gardiens, grâce auxquels il put enfin aller (sous escorte) trouver un prêtre pour se confesser et recevoir l’Eucharistie. Mais pour ne pas compromettre ce dernier, Anrê s’adressa aux gens de l’endroit dans son dialecte. Il put enfin se rapprocher le plus possible de son village, et passer la nuit chez sa mère, qui étreignit fortement son grand garçon, dont elle était si fière. Puis Anrê, maintenant sa promesse, retourna à sa prison. 

L’audience finale devait avoir lieu le 28 novembre. On proposa un repas à Anrê, qui préféra rester à jeun. A la fin, on le renvoya (sous escorte) dans son propre pays, pour y subir la décapitation sous les yeux de sa famille.

L’évêque Mgr Etienne-Théodore Cuenot (v. 14 novembre), écrivit ce petit compte-rendu : 

Le 28 novembre {1835}, le roi a fait trancher la tête d’un jeune chrétien de la ville royale en prison depuis deux ans pour refus d’apostasie.

En effet, Anrê fut exécuté à cette date, à An Hòa (Hue). Il avait vingt-et-un ans. Sa mère se présenta et avança sa robe pour recevoir respectueusement la tête de son fils martyr. Elle avait accompagné son fils le long du trajet, sans pleurer, calme et intérieurement heureuse de la gloire prochaine d’Anrê.

Anrê a été béatifié en 1900 et canonisé en 1988.

Francisco Fernández Sánchez Toril

1854-1936

 

Francisco Fernández Sánchez Toril naquit à Cabeza del Buey (Badajoz, Espagne O) le 4 octobre 1854 ; ce jour-là on fêtait s.François d’Assise, dont il porta le nom.

Ce pieux vieillard de quatre-vingt-deux ans ne fut pas épargné par la fureur révolutionnaire des ennemis de Dieu.

Son martyre eut lieu le 28 novembre 1936 à Cabeza del Buey.

Francisco Fernández Sánchez Toril sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Juan Herrero Arroyo

1859-1936

 

Né le 24 mai 1859 à Barriosuso de Valdivia (Palencia), il fut baptisé le lendemain, et confirmé en 1861.

Il grandit dans les pâturages de la campagne, sans grande formation intellectuelle.

Il entra chez les Dominicains de Ávila, professa en 1881, et fit l’édification des communautés où il passa : Ávila, Ocaña (1900), San Gervasio de Barcelone où il vécut la Semaine Tragique en 1909.

En 1912, il fut dans la première communauté de la nouvelle maison de La Mejorada (Valladolid), revint à Ocaña en 1918, passa à Santa María de Nieva (Segovie) en 1931, finalement à la procure de la Pasión (Madrid) en 1936. 

Partout on lui confia la confection des vêtements, la cuisine, et d’autres tâches matérielles, qu’il accomplissait humblement, discrètement, toujours avec le sourire et avec amabilité.

En juillet 1936, la maison fut occupée par les miliciens, qui le surveillèrent de près, menaçant ceux qui voulaient lui vendre de la nourriture. Il fut contraint de gagner son pain en lavant le linge des voisins. Naïvement, il se présenta à la Direction Générale de Sécurité pour demander de l’aide.

L’aide, ce fut l’emprisonnement à San Antón, le 29 octobre 1936, et le martyre le 28 novembre suivant, à Paracuellos de Jarama. Le Frère Juan avait soixante-dix-sept ans.

Il a été béatifié en 2007.

 

 

Clemente Díez Sahagún

1861-1936

 

Clemente était né le 23 novembre 1861, fête de saint Clément, à Fuentes de Nava (Palencia, Espagne), et reçut le lendemain au baptême le nom de ce saint pape.

A vingt-cinq ans, malgré la résistance de son père, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1887.

Il fut à Ciempozuelos (Madrid), Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Palencia, Santa Águeda de Mondragón. Après une période à Mexico, il revint en Espagne à Barcelone, Málaga, Saragosse.

Il reçut de multiples expressions de reconnaissance pour son travail excellent.

En 1936, il était le doyen de la communauté de Ciempozuelos qui fut arrêtée le 7 août, et un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Juan María Múgica Goiburu

1867-1936

 

Juan María était né et fut baptisé le 5 avril 1867, à Idiazábal (Guipúzcoa, Espagne).

Il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à dix-neuf ans et prit le nom de Lázaro lors de sa profession en 1887.

Il exerça à Ciempozuelos (Madrid), Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa), Palencia, Pamplone, Carabanchel Alto (Madrid) et Séville.

Il était retiré dans la communauté de Ciempozuelos, qui fut arrêtée le 7 août 1936. Dans la prison San Antón, il souffrit beaucoup des blasphèmes que les gardiens faisaient exprès de proférer.

En quittant ses Confrères pour aller être fusillé, il pleurait abondamment, mais se ressaisit et reprit son sourire.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Juan Baldajos Pérez

1872-1936

 

Né le 30 mars 1872 à Palencia de Blas et Eulogia, Juan fut baptisé le 1er avril.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Valladolid et la profession en 1893, comme Frère.

Toute son activité fut l’accueil et l’économat, à l’Escorial puis à Ronda de 1903 à 1917, et de nouveau à l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le frère Juan fut arrêté le 6 août, et fut incarcéré à San Antón.

Le 28 novembre 1936, on appela son nom. Il embrassa chacun de ceux qui étaient présents, demanda pardon pour ses fautes ou les désagréments qu’il avait pu leur causer et acheva avec ces mots : Dans l’Eternité !

Le frère Juan et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

 

Pedro Simancas Valderramas

1872-1936

 

Pedro Simancas Valderramas naquit à Cabeza del Buey (Badajoz, Espagne O) le 28 avril 1872 ; ce jour-là on fêtait déjà le b.Pierre Chanel, dont il porta le nom - et qu’il allait suivre aussi dans le martyre.

Il fut ordonné prêtre.

Son martyre eut lieu le 28 novembre 1936 à Cabeza del Buey.

Pedro Simancas Valderramas sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Ciril Montaner Fabré

1873-1936

 

Né le 16 février 1873 à Vilanova i La Gertrú (Barcelone), il était le cinquième des sept enfants de Juan et Bernardina, trois garçons et quatre filles. Il fut baptisé le 23 février et confirmé en 1878.

Sa mère surtout lui prodigua sa première éducation chrétienne, puis l’école du village de La Secuita (Tarragona), où la famille s’installa bientôt ; il reçut la Première communion en 1884 et commença… à enseigner le catéchisme à ses camarades, à ceux du moins qui n’avaient pas l’habitude où la possibilité de fréquenter l’école. De retour à Vilanova i La Gertrú, il fréquenta l’école des Piaristes, passa le baccalauréat et entra au Grand séminaire de Barcelone, bénéficiant d’une bourse.

Ses études de philosophie au séminaire furent brillantes et il se mérita de nombreuses mentions Meritissimus ; peu à peu germa en lui le désir d’être plus largement missionnaire sans être enfermé dans une paroisse, et il se rapprocha des Clarétains ; il entra au noviciat de Cervera en 1895-1896. Bien sûr, il était plus âgé que les jeunes novices, mais il s’incorpora humblement dans les rangs et fit la profession en 1897.

Son enthousiasme était à son comble. Il fit remarquer que les initiales de son nom (CMF) correspondaient à celles de Cordis Mariæ Filius (Fils du Cœur de Marie). Il fit alors la théologie à Santo Domingo de la Calzada, où il fut en même temps responsable de le salle d’étude. Il reçut enfin l’ordination sacerdotale le 29 juin 1902 ; on pourra remarquer avec grand intérêt que, ce jour-là, l’évêque ordonna quarante-trois prêtres !

Le p.Ciril fut d’abord envoyé à Barbastro et, dès 1904, il fut envoyé aux missions de Guinée Espagnole, à Fernando Póo ; il devait y rester jusqu’en 1915, développant beaucoup d’activités au service de la population et ne ménageant pas ses forces. En 1911 seulement, il prit quelques «vacances» aux Canaries ; mais il ne put voir l’achèvement de la construction de la nouvelle cathédrale, car il dut revenir en Espagne : il était vraiment à bout de forces, mais récupéra vite à Barcelone.

Il continuait à suivre les missions, intervenant même auprès de la Reine pour des problèmes graves de le Guinée.

En 1916, il fut nommé supérieur de Calatayud, mais il était fatigué ; ses activités se réduisirent à des retraites et au confessionnal. Ensuite, il fut nommé supérieur en d’autres maisons : Gracia (Barcelone), Vic, Solsona, La Selva del Campo, de nouveau Gracia, jusqu’en 1936.

Le 18 juillet 1936, tandis que toute la communauté cherchait à se disperser et se réfugier chez des amis, le p.Ciril préféra conserver sa soutane et rester auprès des malades. Le 19, on l’arrêta et, après un court passage au commissariat, on le relâcha dans la rue. Le 20, il trouva refuge dans une famille d’amis, qui avaient déjà hébergés d’autres Religieux : le mari, Antonio Doménech, s’était converti de l’anarchisme et était maintenant un fervent chrétien. Le p.Ciril continua son travail sacerdotal, en consolant, en réconfortant, en confessant.

Jusqu’à la mi-novembre, il put célébrer la Messe, parfois même la chanter. Vers le 15, il offrit à Dieu et à Jésus-Sacrement sa vie, s’Il voulait bien l’accepter, pour l’Eglise et pour l’Espagne.

Le 25 novembre à trois heures du matin, de violents coups retentirent contre la porte. Comment les avait-on repérés ? Justement parce qu’ils avaient pris quelques précautions supplémentaires, cela sembla suspect et dénoncé au Comité. Le p.Ciril s’habilla rapidement, confia l’Eucharistie à la maîtresse de maison - qui la cacha sous ses habits. Il y eut une perquisition en règle et les miliciens emmenèrent le Père et Antonio Doménech, annonçant : Juste quelques déclarations et ils reviennent.

On les emmena au centre Colón, où ils furent longuement interrogés. Il était quatre heures du matin. Vers midi, le Père put revenir chercher son bréviaire, sous escorte ; la maîtresse de maison observa qu’il était très pâle et qu’il devait avoir beaucoup souffert. Et quand elle lui demanda où on l’emmenait, il leva les yeux au ciel, sans rien dire et remonta dans la voiture des miliciens. A dix-huit heures, on transféra le Père et Antonio à la prison San Elías - d’où l’on ne sortait jamais sinon pour être fusillé.

Le soir du 28 novembre 1936 (ou peut-être peu après minuit), on les fusilla tous deux au cimetière de Moncada.

Béatifié en 2017, Ciril Montaner Fabré sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 28 novembre.

 

 

Sabino Rodrigo Fierro

1874-1936

 

Sabino naquit le 7 décembre 1874 à Cerezal (León) de Tomás et María, et fut baptisé le 9.

Il entra dans l’Ordre des Augustins et fit la profession en 1890 à Valladolid.

En 1896, il enseignait déjà au Collège de l’Escorial.

Il fut ordonné prêtre en 1897 et passa la licence en Sciences Naturelles.

En 1908 il était professeur à Guernica et, de 1916 à 1936, au collège de la rue Valverde à Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut, le père Sabino fut conduit, comme les autres, à la prison Modelo, puis à celle de San Antón.

Le 28 novembre 1936, le père Sabino et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ils furent béatifiés en 2007.

 

 

Pedro Armendáriz Zabaleta

1877-1936

 

Né et baptisé le 29 avril 1877 à Iracheta (Navarre), Pedro était le fils de Santiago et Gregoria.

Il entra en 1900 dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens) et fit la profession à Madrid en 1901 comme frère convers.

Les maisons où il vécut furent Madrid, Valdemoro, Cuenca ; Hortaleza à partir de 1929.

Le Frère s’occupait de l’écurie, des vaches, du lait. Il se levait le matin une demi-heure plus tôt que les autres pour avoir le temps de traire. Progressivement, lui vinrent aux pieds et aux jambes des plaies, qu’il supporta avec grande patience.

Dès le 20 juillet 1936, il fut expulsé de la maison et transféré avec ses Confrères à la prison Modelo de Madrid, le soir du 22 juillet. Il y resta jusqu’au 16 novembre, jour où on le fit passer à un collège des Piaristes réquisitionné pour servir de prison ; il y resta jusqu’au 27 novembre. Ce soir-là, on appela un grand nombre de prisonniers pour, comme on disait, les mettre en liberté, c’est-à-dire pour les fusiller.

Le frère Pedro fut donc fusillé au petit matin du 28 novembre 1936 à Paracuellos de Jarama (environs de Madrid).

Béatifié en 2017, Pedro Armendáriz Zabaleta sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 28 novembre.

 

Antonio Meléndez Sánchez

1878-1936

 

Antonio était né le 15 janvier 1878, à Málaga (Espagne), et fut baptisé sans doute le 17, en la fête de l’abbé saint Antoine, dont il reçut le nom.

Il fut accueilli petit au jardin d’enfants de San Bartolomé (Málaga) et entra à quinze ans dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, où il fit la profession en 1896 et prit le nom de Martiniano.

Il répétait souvent sa devise : Prie et travaille (Ora et labora, la devise des Bénédictins), ce qu’il mit en pratique partout où il passa : Ciempozuelos (Madrid), Grenada, Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa), La Línea de la Concepción (Cadix), Séville, Valencia, Palencia, Málaga, Carabanchel Alto (Madrid) et Jerez de la Frontera (Cadix).

Il fut souvent portier, ce dont il profitait pour faire du bien aux pauvres qui frappaient.

Il ne put réaliser son rêve de devenir prêtre, parce que les Supérieurs ne lui trouvaient pas une assez bonne santé, et aussi en raison de sa vue mauvaise. A voir les multiples postes qu’il occupa, ce n’est pas sa santé qui l’empêcha de faire du bien autour de lui.

En 1936, il était à Ciempozuelos et fut arrêté le 7 août.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Mariano Adradas Gonzalo

1878-1936

 

Mariano était né le 15 août 1878 (d’où son prénom) à Conquezuela (Soria, Espagne) et fut baptisé le 18.

Aidé par son frère aîné, il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1903. 

Préparant le doctorat à Saragosse, il connut l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, s’y agrégea et fit la profession en 1905, avec le nom de Juan Jesús.

Il fut aumônier à Palencia, Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Grenade. Fondateur de la maison de Ciempozuelos, il fut maître des novices et provincial.

Il fut arrêté avec toute sa communauté le 7 août 1936. En prison, il continuait son action sacerdotale, écoutant, confessant, conseillant, encourageant.

C’est un des deux prêtres de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 24 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Pedro María Alcalde Negredo

1878-1936

 

Pedro était né le 26 novembre 1878, à Ledesma (Soria, Espagne) et fut baptisé le lendemain.

Il était devenu confiseur et se maria en 1902, mais fut veuf l’année suivante.

Visitant les malades, il connut l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et y entra pour se dédier aux malades. 

Comme Frère, il fut dans différentes communautés : Ciempozuelos et Carabanchel Alto (Madrid), Grenade, Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Gibraltar.

Il souffrit longtemps de problèmes gastriques, qu’il supporta patiemment.

Il se trouvait à nouveau à Ciempozuelos en 1936, lorsque toute la communauté fut arrêtée et mise en prison à San Antón. Inutile de dire combien ses problèmes gastriques s’accentuèrent douloureusement durant les quatre mois de détention qu’il souffrit.

Appelé le 28 novembre, il embrassa ses Compagnons en leur disant : Allons vers ce que Dieu veut.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Avelino Rodríguez Alonso

1879-1936

 

Avelino naquit le 9 novembre 1879 à Santiago Millas (León) et fut baptisé le 10, de Bernardo et María de la Concepción.

Après le séminaire de Astorga, il entra dans l’Ordre des Augustins, à l’Escorial, et fit la profession en 1897.

Il fut ordonné prêtre en 1904 et passa la licence en Droit.

De 1904 à 1930, il fut professeur au Collège Royal de Ronda (Málaga) puis à celui de l’Escorial.

En 1933, il fut nommé Prieur provincial, et résidait à Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut, le père Avelino fut conduit, comme les autres, à la prison Modelo. En tant que supérieur, il s’était senti responsable de tous les membres de la communauté et, quand un cousin lui offrit de le (faire) libérer, il répondit qu’il partirait seulement lorsque tous les autres seraient partis avant lui.

Le 14 novembre, on le transféra à la prison de San Antón, où il subit un simulacre de «jugement», au terme duquel il fut condamné à mort pour le grave crime d’être religieux.

Le 28 novembre 1936, le père Avelino, nu et les menottes au main, et ses onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama.

Avant l’instant final, il obtint de pouvoir saluer un à un ses Compagnons, les embrassa et leur donna l’absolution sacramentelle. Puis il s’adressa aux bourreaux et leur dit : Nous savons bien que vous nous tuez parce que nous sommes catholiques et religieux. Nous le sommes en effet. Nous vous pardonnons tous. Vive le Christ Roi !

Les onze furent fusillés et furent béatifiés en 2007.

Vicente Andrés Llop Gaya

1880-1936

 

Vicente était né le 10 novembre 1880 à Villareal (Castellón, Espagne) et fut baptisé le lendemain. 

Des six enfants, trois devinrent religieux, dont lui-même.

Après avoir fréquenté le collège tenu par les Franciscains, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu en 1898, fit la profession en 1899 et prit le nom de Guillermo.

Il fut à Barcelone, Gibraltar, Ciempozuelos (Madrid), Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa), Pamplona, Sant Boi de Llobregat (Barcelone) et Carabanchel Alto. Mais il fut aussi en Italie (Rome, Frascatti) et au Chili (Santiago).

C’est en Italie qu’il rencontra le père Pio de Pietrelcina (v. 23 septembre), qui lui prédit qu’il serait martyr.

Ingénieux, éloquent, sympathique, il avait de nombreuses qualités. Il eut la charge de supérieur et de provincial. Il était supérieur à Ciempozuelos en 1936.

Il fut arrêté avec toute la communauté le 7 août. En prison à San Antón (Madrid), il continuait de parler de Dieu avec ses voisins ; les gardiens l’invectivaient : Hé, bandit, tu n’en as pas encore perverti assez au couvent, que tu continues encore à enseigner des bêtises ici ?

Quand on l’appela au matin du 28 novembre 1936, il s’exclama : Voilà, je suis prêt.

C’est un des deux prêtres de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Vicente Blanco Guadilla

1882-1936

 

Vicente naquit le 5 avril 1882 (fête de saint Vicente Ferrer), de Hilario et Lucía, d’humbles ouvriers, très chrétiens, à Frómista (Palencia, Espagne) et reçut le nom de ce grand apôtre espagnol (v. 5 avril).

Très vite il fréquenta avec plaisir le curé de la paroisse, ainsi que l’aumônier des Sœurs de la Sainte Famille de Burdeos, et c’est sans doute à travers elles qu’il connut les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI).

En 1895, il entre au Petit séminaire de Notre-Dame du Soto (Santander), tout récemment ouvert par les pères OMI, et qui fut transféré deux ans plus tard à Urnieta (Guipúzcoa), où Vicente fit ses études secondaires.

Ceux qui le connurent ont dit qu’on remarquait déjà dans ce garçon sa rectitude et son ferme désir de devenir religieux et missionnaire. Sa dévotion mariale se développait, il ne se séparait pas de son chapelet, qu’il avait appris déjà à prier en famille.

Durant les vacances, il savait aider les uns et les autres, mais surtout aider ses parents qui n’avaient pas de grands moyens.

A dix-huit ans, le 14 août 1900 (veille de l’Assomption), Vicente est envoyé au noviciat français de Notre-Dame de l’Osier (Isère), où il fait les premiers vœux un an plus tard, le 15 août 1901. De ce novice, on dit qu’il était très docile, très généreux et dévoué, modeste, réservé, équilibré, très convaincu de sa vocation et pénétré d’un grand amour pour sa famille religieuse.

Puis on l’envoie à Rome pour ses études sacerdotales ; c’est là qu’il émet les vœux perpétuels, et qu’il est ordonné prêtre en 1906.

Au moment où il va recevoir sa première fonction, on le note comme très régulier, d’un profond esprit religieux, d’une piété solide, d’un jugement droit, parfois un tantinet sévère, d’une volonté ferme mais pas entêtée, d’un caractère bon et dévoué.

Revenu en Espagne, il est professeur et directeur du collège de Urnieta, puis maître des novices à Urnieta et Las Arenas (Biscaye), pendant huit années.

De ces huit années, un témoin écrivit : Huit générations de novices l’ont connu ; il en reçut une vénération unanime, pleine de respect et d’estime ; ce religieux était sans vulgarité, mais bien pénétré de grandes vertus, surtout de prudence, de profonde piété, plein de zèle et tout donné aux intérêts de la Congrégation, plein d’amour pour l’Eglise, austère et très courageux, en même temps que très humble, exigeant pour lui-même et indulgent pour les autres… C’était un exemple vivant et stimulant pour toute la communauté. D’ailleurs, on l’appelait le saint père Blanco.

Ses derniers novices l’accompagnèrent ensuite au scolasticat de Pozuelo où il fut nommé supérieur en 1932.

Toutes ces charges importantes ne l’empêchaient pas d’exercer aussi le ministère pastoral, dans les paroisses ou communautés avoisinantes.

Le 18 juillet 1936, le père Vicente termine de prêcher une retraite pour quelques jeunes qui terminent leur noviciat à Bilbao et prend le dernier train pour Madrid sans se soucier de la situation dangereuse : la guerre civile allait éclater.

Le 22 juillet, toute la communauté de Pozuelo est sous surveillance ; les miliciens pénètrent dans la maison «pour chercher des armes». La maison devient une prison, dont les premiers prisonniers sont les jeunes religieux avec le père Vicente, soumis à toutes sortes de vexations. Le 23, ils ont juste le temps de prier un peu et de communier. Le père Vicente commença à donner la communion mais, trop ému, il dut être aidé par les deux autres pères, Monje et Vega. Cette communion devait être le Viatique pour presque tous. 

Le père Vicente fut emmené à la Direction Générale de Sécurité de Madrid, d’où on le laissa partir le 25 juillet.

Il mena alors une vie clandestine, mais fut rattrapé et arrêté le 15 octobre suivant ; il sera interné dans la prison Modelo, puis à celle de San Antón. Le père Monje, qui survivra parce qu’il sera remis en liberté, écrit : 

Le 27 novembre au soir, une liste de condamnés commence à circuler ; l’avant-dernier est celui qui écrit. On sortit de San Antón à 20h30, et nous nous séparâmes de ceux qui restaient avec l’émotion qu’on peut imaginer. Je me souviens qu’au moment de partir le père Blanco me dit : ‘Je crois que vous, vous allez être libéré ; écrivez-nous aussitôt’ : ce furent les dernières paroles que je lui entendis dire en ce monde ; en prison, il s’était toujours montré courageux et optimiste.

Très vite, ce même Père Blanco sera conduit à l’endroit fatidique, avec le père Provincial et onze autres Oblats, pour être fusillés à Paracuellos del Jarama.

C’était le 28 novembre 1936.

La béatification de ce groupe eut lieu en 2011.

 

 

Benito Alcalde González

1883-1936

 

Né le 12 janvier 1883 à Rosales (León) de Raimundo et Gregoria, Benito fut baptisé le 14.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à l’Escorial et la profession en 1899.

Après les études, il fut ordonné prêtre en 1905 et passa la licence en Droit.

Toute son activité fut l’enseignement à l’Escorial et à la Résidence Universitaire de Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le père Benito fut arrêté le 4 août, et fut incarcéré le 5 à San Antón.

Le 28 novembre 1936, le père Benito et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Ángel Francisco Bocos Hernández

1883-1936

 

Ángel Francisco Bocos Hernández naquit le 27 janvier 1883 à Ruijas (Cantabria, Espagne) et l’on sait bien peu de choses sur son enfance.

Le registre de baptêmes porte la mention : père inconnu. A la mort de la maman, il fut accueilli par un oncle maternel, Felipe Hernando, curé de Quinasolmo, qui lui donna une solide éducation chrétienne.

Il a dix-sept ans quand il frappe à la porte du noviciat des Oblats de Marie Immaculée. 

Son intention était de se consacrer à Dieu pour toute la vie, comme frère. On rappellera en effet ici que, par prudence, la loi de l’Eglise ne permettait pas aux enfants naturels d’accéder au sacerdoce, sans exclure, heureusement, des exceptions. 

Il fit sa première profession en décembre 1901, puis les vœux définitifs en 1907.

En trente-cinq ans de vie religieuse, il passa successivement dans les communautés de Madrid, d’Aoste et San Giorgio Canavese (Italie), Notre-Dame des Lumières (France) avant de revenir en Espagne en 1925. Il devait aller au noviciat de Las Arenas (Biscaye) puis au scolasticat de Pozuelo (Madrid) en 1929 : partout il se prêta humblement à tous les services, notamment à celui de la cuisine.

On a retrouvé une lettre qu’il écrivit à son Supérieur Général, de laquelle on peut déduire sa force intérieure, sa patience, en particulier parce qu’il souffrait de l’estomac, ainsi qu’à une jambe, mais il continuait malgré tout de travailler en cuisine (il y resta vingt-quatre ans !), offrant tout cela «pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes».

Avec tous les membres de la communauté, il fut fait prisonnier le 22 juillet 1936, leur maison étant transformée en prison. 

Le chef des miliciens le fit travailler à la cuisine, sous surveillance, et lui dit : Tu fais à manger pour tout le monde, mais si tu n’as pas assez pour tous, tu prives les tiens, pas les miens.

Il sera ensuite transporté à Madrid ; libéré le 25 juillet, il erra de maison en maison, comme tous les autres, puis fut finalement arrêté et enfermé à la prison Modelo de Madrid : il y retrouva ses Confrères de Pozuelo. Un mois plus tard, c’est le transfert à San Antón (une autre maison religieuse transformée en prison). 

Au soir du 28 novembre, on l’emmena avec les autres «pour les libérer», en réalité pour les fusiller, à Paracuellos del Jarama, aux environs de Madrid. 

Avec ses cinquante-trois ans, Ángel est le plus âgé de toute la communauté.

Lors du procès diocésain, le juge qui examinait la cause ne pouvait dissimuler sa sympathie pour ce Serviteur de Dieu dont on parlait peu ; il le considérait comme un vrai Saint, et attribuait à son intercession la guérison personnelle suite à un grave accident.

Le frère Ángel Francisco a été béatifié avec les douze autres membres de sa communauté, en 2011.

 

 

Eduardo Bautista Jiménez

1885-1936

 

Eduardo était né le 5 janvier 1885, à La Gineta (Albacete, Espagne), jour de la fête de saint Edouard, dont il reçut le nom au baptême, le lendemain.

Il fut quelque temps parmi les Franciscains à Murcia, mais demanda à pouvoir entrer dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, pour servir les infirmes, qui en ont tant besoin.

Il incorpora donc la communauté de Ciempozuelos (Madrid) en septembre 1935, plein de sollicitude pour les malades, et excellent religieux au milieu de ses Confrères.

Arrêté avec les autres le 7 août, il resta en prison à San Antón jusque fin novembre.

Au matin du 28 novembre il fut un des premiers appelés pour l’instant suprême.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Agapito José Mora Velasco

1886-1936

 

Agapito José était né le 18 août 1886, à Cordoue (Espagne), d’un père de la Garde civile, et fut baptisé le 22 août.

Ses parents s’installèrent à Talavera de la Reina (Tolède), où il entra au séminaire.

Une fois ordonné prêtre, en 1910, il fut nommé en diverses paroisses et, finalement, aumônier des Sœurs des Pauvres, à Talavera, où il connut l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu. Avec la permission de l’évêque, il s’y incorpora en 1936 et se trouva alors humble postulant, à Ciempozuelos, ayant presque vingt ans de plus que son confrère de postulat.

Il partagea le sort des membres de cette communauté, en prison à San Antón à partir du 7 août, jusqu’au 28 novembre.

C’était un des deux postulants de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

Francisco Esteban Lacal

1888-1936

 

Francisco naquit le 8 février 1888, à Soria (Osma, Espagne), dans une belle famille de six enfants, dont les parents très chrétiens s’appelaient Santiago et Dámasa, des commerçants.

Ses études secondaires se firent au Petit séminaire que les Oblats de Marie Immaculée venaient d’ouvrir à Urnieta (Guipúzcoa).

Il entra au noviciat d’Urnieta et fit ses premiers vœux en 1906.

En 1911 on l’envoie à Turin (Italie) pour ses études en vue du sacerdoce, qu’il reçoit en 1912.

En 1913, il est professeur à Urnieta, jusqu’en 1929. Puis il est assistant du Maître des novices à Las Arenas (Biscaye).

En 1930 il retourne à Urnieta, où l’attend la charge de professeur, comme précédemment, mais aussi comme supérieur. 

On a écrit de lui qu’il était rigide pour lui-même et très bon pour les autres ; qu’il avait une confiance totale en la divine Providence, particulièrement durant cette période où l’on manquait de tout. Personnage sérieux, droit, proche de chacun ; comme professeur, il était bon, sans jamais élever la voix ; à table, il passait voir si l’on mangeait bien et jouait parfois avec les novices en récréation. Esclave du devoir, il s’occupait de chacun, attentif à tous les problèmes des Confrères. 

En 1932, il devient Provincial. Ses proches lui suggérèrent de les accompagner à Santander, mais il refusa de se séparer de sa communauté. Ils lui conseillèrent de ne pas porter la soutane, mais il s’y refusa.

En 1935 il déplace sa résidence à Madrid, où les Oblats avaient une autre maison. C’est là qu’il va accueillir le père Blanco et les autres Oblats de Pozuelo qui, après quelques jours de prison à la Direction Générale de Sécurité, furent remis en liberté le 25 juillet 1936.

La révolution venait d’éclater au grand jour. Le 9 août, tous les membres de la communauté sont expulsés de leur maison. Ils trouvent refuge dans une pension de Madrid. Le père Esteban fait tout ce qu’il peut pour assister chacun, y compris ceux qui, venus de Pozuelo, avaient trouvé refuge en divers endroits de la capitale.

Le père Francisco ne s’enfermait pas chez lui, mais allait de tous côtés pour visiter les autres Oblats cachés, rendait visite aux Religieuses de la Sainte-Famille de Burdeos. Un jour qu’une patrouille l’arrêta avec une religieuse qu’il accompagnait dans sa famille, le chauffeur aurait dû les conduire au «Tribunal Populaire», où l’on condamnait à mort après un «jugement» très sommaire : le chauffeur refusa et les amena à un commissariat, où le père Francisco déclara tout simplement qu’il était prêtre et religieux ; devant une telle sincérité, le fonctionnaire lui répondit : Homme de Dieu, dites que vous êtes professeur, ou quelque chose comme ça, mais pas prêtre !

Le 15 octobre, presque tous sont capturés et transportés à la prison Modelo de Madrid. Tous déclarèrent sans ambages leur état de religieux.

Le 15 novembre, le père Esteban est emmené à la prison San Antón, l’ancien collège des pères des Ecoles Pies, transformé en prison. Des listes de noms circulaient, indiquant ceux qui allaient être exécutés. Certains furent remis en liberté ; les condamnés souffrirent le froid et la faim. Quelqu’un donna au père Francisco un manteau, mais il le donna à son tour à un autre détenu qui avait froid.

Quand ils se retrouvaient dans la cour, ils disaient le chapelet, en cachette.

C’est de là qu’il fut chargé avec douze autres Oblats sur des camions qui les emmenèrent à Paracuellos del Jarama, où ils furent fusillés.

Juste avant leur exécution, le père Francisco donna l’absolution à chacun de ses Compagnons, puis s’adressa aux bourreaux en ces termes : Nous savons bien que vous allez nous tuer parce que nous sommes catholiques et religieux, et nous le sommes effectivement ; autant moi que mes compagnons, nous vous pardonnons de tout cœur.

C’était le 28 novembre 1936.

Leur béatification eut lieu en 2011.

 

 

Francisco Marco Alemán 

1894-1936

 

Il était né le 23 mai 1894 à Caudete (Albacete, Espagne), dans une famille si chrétienne qu’on les appelait dans le pays les moines. Ils étaient huit frères et sœurs.

Entré dans l’Ordre des Carmes de l’Ancienne Observance, il professa avec le nom de Alberto María et fut ordonné prêtre.

Supérieur du monastère de Ayala (Madrid), il avertit toute la communauté dès le 20 juillet des dangers qui s’annonçaient. Tous les membres prirent des habits civils et se dispersèrent secrètement dans des familles amies. Lui-même se laissa pousser la moustache, s’habilla civilement et se procura des documents d’étudiants.

Il passa de cachette en cachette, put quelque temps célébrer encore la Messe, mais fut bientôt dénoncé et arrêté.

On l’interrogea longuement à la tchéka de Fomento. On lui proposa la liberté contre la renonciation à son état sacerdotal, ce qu’il refusa. On le mit dans la prison Porlier.

Là, il se fit beaucoup d’amis, conseillant, confessant, encourageant, priant.

A partir du 23 novembre 1936, sa santé se détériora sérieusement (il n’avait pourtant que quarante-deux ans) et on lui dit d’être prêt «pour un transfert de nuit», ce que chacun interprétait comme une sentence de mort.

Le 28 au soir, il fit un dernier tour de cellule, touchant chacun des lits en signe d’au-revoir. Au dernier, il dit : Au-revoir pour toujours, et prie pour moi… Que la volonté de Dieu soit faite. Au-revoir.

Il fut fusillé à Paracuellos de Jarama (Madrid) le 28 novembre 1936. 

On tenta de retrouver son corps, mais il se trouvait dans une immense fosse contenant… des centaines de corps.

Il fut béatifié en 2013.

 

 

Valentín Gil Arribas

1897-1936

Valentín vit le jour à Rábano (Valladolid, Espagne), le 14 février 1897, fête de s.Valentin .

Entré dans le collège des Salésiens de Carabanchel Alto, il y fit le noviciat et la profession en 1916, comme coadjuteur (Frère).

Il fut successivement à Alicante, Sarriá (Barcelone), La Coruña, Astudillo (Palencia) en 1927, Mohernando en 1930, Carabanchel Alto en 1931, enfin à Madrid en 1935.

Travailleur, serviable, il savait contenter tous les Confrères. Si jamais son caractère vif lui faisait faire quelque indélicatesse, il en demandait tout de suite pardon.

Lorsqu’on dut évacuer la maison du Paseo de Extremadura, il fut avec don Manuel Martín ; ils se réfugièrent chez une connaissance, puis dans une pension.

Le 17 septembre 1936, lors d’une fouille, Valentín fut emmené à la prison Modelo, d’où on le fit passer à celle de San Antón le 16 novembre.

Il fut condamné à mort pour sa qualité de religieux. Le 27 novembre au soir, on l’appela parmi une quarantaine de noms, et il fut fusillé le 28 novembre 1936 (date plus probable que le 9 novembre).

Il fut béatifié en 2007.

 

 

Bernardino Álvarez Melcón

1903-1936

 

Né le 31 août 1903 à Rosales (León) de Cayo et Aurora, Bernardino fut baptisé le 1er septembre.

Il étudia le latin et fit ses humanités à Vegarienza (León).

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à l’Escorial et la profession en 1920.

Après les études à Santiago, Uclés et Rome, il fut ordonné prêtre en 1927 et passa la licence en Droit.

Toute son activité fut l’enseignement à l’Escorial. Il fut nommé en 1935 supérieur et maître des novices.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le père Bernardino fut arrêté le 6 août, et fut incarcéré à San Antón, où il réconfortait les plus jeunes.

Le 28 novembre 1936, le père Bernardino et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Le père Bernardino avait trente-trois ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Luis Campos Górriz

1905-1936

 

Luis naquit le 30 juin 1905 à Valencia.

Il fit de très bonnes études, au collège des Jésuites puis à l’université : à Valencia il eut la licence de Philosophie et Lettres, et à Madrid il reçut le doctorat en Droit.

Il voyagea en Europe, avec Mgr Ángel Herrera Oria, et travailla beaucoup pour l’apostolat des laïques.

Il fut secrétaire et président de la Fédération des Etudiants Catholiques à Valencia ; membre de la Junte Suprême de la Confédération Nationale des Etudiants Catholiques ; président de la congrégation de l’Immaculée et de saint Louis de Gonzague à Valencia ; secrétaire de l’Action Catholique des Propagandistes à Valencia, dont il devint même secrétaire national.

En 1933, il épousa Carmen de Arteche et s’installa à Madrid. Carmen mourut bientôt, et c’est alors que se déchaîna la guerre civile : Luis se trouvait alors chez son père à Torrente, non loin de Valencia.

Le 28 novembre 1936, un groupe de personnes armées l’arrêta et le soumit à interrogatoire, avant de le conduire au manège de Paterna pour le fusiller. Pour quel motif ? Parce qu’il était chrétien.

Luis Campos fut béatifié en 2001 ; il est mentionné au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Senén García González

1905-1936

 

Né le 15 juillet 1905 à Villarín (León, Espagne) de Eulogio et Eugenia, Senén fut baptisé le lendemain.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Uclés et la profession en 1921.

Les études se firent à Uclés et à l’Escorial. Il fut ordonné prêtre le 18 juin 1936.

Un mois plus tard, le 20 juillet 1936, la maison de la rue Valverde (Madrid) fut prise d’assaut et le père Senén arrêté ; il fut incarcéré à la prison Modelo pendant quatre mois.

Le 14 novembre, il fut transféré à la prison San Antón, avec les pères Avelino, Sabino et Balbino.

Le 28 novembre 1936, on les appela.

Le père Senén et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007, donc après la dernière édition du Martyrologe, où il n'est pas encore inscrit.

 

 

Ramiro Frías García

1906-1936

 

Il vit le jour le 13 mars (ce qui explique qu’il ait porté le nom de saint Ramiro, fêté ce jour-là localement) 1906 à Villajimena (Palencia, Espagne).

Il entra au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes de Bujedo en 1919, où ses professeurs remarquèrent tout de suite autant son intelligence que sa modestie.

En 1922, il reçut l’habit et prit le nom de Vidal Ernesto ; en 1923, il fit la première profession et passa au scolasticat ; il fera la profession solennelle en 1931.

Les lieux de son activité furent : Bujedo (1925), Griñón (1928), les deux maisons de Madrid (Maravillas et Sacré-Cœur, 1929-1933), Lorca (1933), de nouveau Griñón (1934), de nouveau Madrid (1935-1936).

Lors de son séjour à Madrid, il eut la faculté d’élargir ses compétences par de bonnes études musicales qui l’amenèrent à être, outre que professeur, organiste et maître de chapelle.

Son séjour à Lorca fut marqué par la maladie, ce qui poussa ses supérieurs à l’envoyer à Griñon, occupé à des tâches moins fatigantes. Puis il gagna Madrid, au collège de la Castellana, qui remplaçait celui des Maravillas, incendié durant les émeutes de 1931. C’est alors qu’il se découvrit aussi des aptitudes pour les Sciences Naturelles : il organisa une très belle exposition entomologique, qui lui valut les meilleurs compliments du directeur lui-même du Musée National. Ce Musée abrite actuellement des collections issues du travail du Frère Vidal Ernesto.

On le déchargea un peu de l’enseignement, pour lui laisser le temps de s’occuper de ces recherches en minéralogie et botanique. Il devint spécialiste dans le secteur de la cristallisation des minerais.

Ses élèves participaient à sa recherche de papillons, mais il était aussi en correspondance avec d’autres Frères d’Amérique du Sud, pour enrichir toujours plus ses collections.

Cette intense activité ne l’empêcha jamais de participer aux tâches de la communauté, auxquelles il s’associait toujours avec grande simplicité.

Le Frère Vidal Ernesto était devenu une quasi-célébrité, et en même temps une des cibles des ennemis de Dieu. Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Vicálvaro (Madrid) le 28 novembre 1936.

Le Frère Vidal Ernesto fut béatifié en 2013.

 

Samuel Pajares García

1907-1936

 

Né le 26 juillet 1907 à Roscales (Palencia, Espagne) de Mariano et Emiliana, Samuel fut baptisé le 28.

Après avoir fait les Humanités et l’étude du latin à Barriosuso de Valdavia, il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Uclés (Cuenca) et la profession en 1924.

Les études se firent à Uclés, à Leganés (Madrid) et à l’Escorial. Il fut ordonné prêtre le 24 juin 1930, et envoyé à Rome pour faire la licence de Théologie.

A son retour, il enseigna à Madrid, dans les couvents de Leganés et de l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et le père Samuel arrêté le 6 août ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’au 28 novembre 1936.

Ce jour-là, on l’appela, ainsi que ses Confrères de la congrégation.

Le père Samuel et ses onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

Père Samuel, protégez le blog Samuelephrem !

 

 

José Ruiz Cuesta

1907-1936

 

José était né le 6 novembre 1907, à Dílar (Grenade, Espagne) et fut baptisé le 14.

En 1921, il suivit son père en Argentine et revint en Espagne en 1926.

On ne dit pas quelles furent ses occupations pendant dix ans, mais il était parfaitement conscient de l’atmosphère qui régnait en Espagne quand il demanda, en mai 1936, à entrer dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, écrivant bien fermement : Que la triste situation actuelle de la Patrie ne soit pas un obstacle pour moi.

C’est donc en postulant qu’il fut arrêté, trois mois plus tard, avec les membres de la communauté de Ciempozuelos (Madrid), le 7 août 1936, dont il partagea le sort, la prison et le martyre.

C’était un des deux postulants de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Anastasio Garzón González

1908-1936

Anastasio vit le jour le 7 septembre 1908 à Madrigal de las altas Torres (Ávila, Espagne).

Entré dans le collège des Salésiens de Atocha, pour y apprendre la mécanique, il passa au noviciat de Carabanchel Alto, où il fit la profession en 1929, comme coadjuteur (Frère).

Il fut successivement à Alicante, Sarriá (Barcelone), La Coruña, Astudillo (Palencia) en 1927, Mohernando en 1930, Carabanchel Alto en 1931, enfin à Madrid en 1935.

Travailleur, serviable, il savait contenter tous les Confrères. Si jamais son caractère vif lui faisait faire quelque indélicatesse, il en demandait tout de suite pardon.

Lorsqu’on dut évacuer la maison du Paseo de Extremadura, il fut avec don Manuel Martín ; ils se réfugièrent chez une connaissance, puis dans une pension.

Le 17 septembre 1936, lors d’une fouille, Anastasio fut emmené à la prison Modelo, d’où on le fit passer à celle de San Antón le 16 novembre.

Il fut condamné à mort pour sa qualité de religieux. Le 27 novembre au soir, on l’appela parmi une quarantaine de noms, et il fut fusillé le 28 novembre 1936 (date plus probable que le 9 novembre).

Il fut béatifié en 2007.

 

 

Manuel Álvarez Rego de Seves

1908-1936

 

Né le 15 septembre 1908 à Sésamo (León) de José et Antoliana, Manuel fut baptisé le 20.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Uclés (Cuenca) et la profession en 1923.

Après les études à Uclés, Leganés (Madrid) et l’Escorial, il fut ordonné prêtre en 1931.

Son enseignement se déroula à l’Escorial et à la Résidence Universitaire de Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le père Manuel fut arrêté le 4 août, et fut incarcéré à San Antón.

Le 28 novembre 1936, le père Manuel et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ils furent béatifiés en 2007.

 

 

Balbino Villaroel Villaroel

1910-1936

 

Né le 30 mars 1910 à Tejerina (León, Espagne) de Benito et Basilisa, Balbino fut baptisé le lendemain.

Il fit le noviciat dans l’Ordre des Augustins à Leganés (Madrid) et la profession en 1926.

Il fut ordonné prêtre encore assez jeune, en 1933, et fut envoyé d’abord à La Bola (Madrid), puis au couvent de la rue Valverde.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et Balbino incarcéré à la prison Modelo jusqu’au 14 novembre 1936, date à laquelle il fut transféré à San Antón, avec les pères Avelino, Sabino et Senén.

Fin novembre, il fut condamné à mort avec ses Confrères, pour le grave crime d’être Religieux. 

Le 28 novembre 1936, Balbino fut conduit, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Balbino avait vingt-six ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Pedro de Alcántara Bernalte Calzado

1910-1936

 

Pedro était né le 4 août 1910, à Moral de Calatrava (Ciudad Real, Espagne) et fut baptisé le 7.

Avant même de devenir religieux, il allait visiter les vieillards dans leur maison de retraite, et aussi une vieille dame aveugle, très pauvre, pour lui faire le ménage et l’accompagner à la messe le dimanche.

Avec les petits enfants, il leur donnait des cours et leur expliquait le catéchisme, avec de belles histoires.

Après le service militaire, à vingt-cinq ans, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos, en juin 1935.

Le 7 août 1936, il était encore novice. Durant les (presque) quatre mois de prison qu’il passa à San Antón, il rendait mille services aux Confrères et leur lavait les vêtements.

Au moment de partir pour le peloton, au matin du 28 novembre, plein de joie il criait : Vive le Christ Roi ! 

C’était un des quatre novices de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Justo Gil Pardo

1910-1936

 

Il naquit le 18 octobre 1910 à Luquin (ou Lukin, Estella, Navarre, Espagne), de Jesús, un maçon, et Vicenta, dans une famille de onze enfants, aussi catholique que nombreuse. Le benjamin de la famille, Pedro, devint moine bénédictin et témoin direct de la vie de son frère.

Le papa était un des quatre ou cinq messieurs du village qui, chaque matin, allaient par les rues pour annoncer les grands événements de la vie quotidienne, y ajoutant un cantique quelconque, et pour cela appelé Auroro, parce qu’ils chantaient le «cantique de l’aurore». Chaque fois qu’il se rendait au village voisin, il s’enquérait des malades pour leur rendre visite. A toutes les fêtes mariales, il prêtait son concours pour les célébrations.

Quand mourut le papa, on disait qu’était partie la meilleure personne du village. Il avait fait lui-même venir le prêtre pour recevoir l’Onction des Malades avant de mourir.

Justo, donc, grandit dans la foi, fut servant de messe à la paroisse : il se sentait appelé aux missions lointaines.

Il fut d’abord à l’école des Fils de la Charité dans le village puis, à quinze ans, fréquenta le collège des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Umieta (Guipúzcoa), pour des études qu’il dut interrompre en raison de sa santé. Il apprit à jouer de l’orgue, suffisamment pour accompagner les chants à l’église en l’absence de l’organiste titulaire.

Il fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye) et la profession en 1928. Il fut couturier et portier.

Après avoir été ordonné sous-diacre, la maladie l’empêcha de poursuivre la préparation au sacerdoce, de sorte qu’on lui proposa de rester Frère, ce qu’il accepta humblement, renonçant donc à son rêve d’enfance : devenir prêtre et missionnaire. 

On l’envoya à Pozuelo, nouvelle communauté, où il fut à la cuisine, à la garde-robe, à la ferme, à l’accueil : partout, on le vit avec son chapelet en mains.

Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Justo était dans le groupe et préféra y rester plutôt que de s’enfuir quand on le lui proposa.

On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. Les «gardiens» tentèrent d’arracher les ongles à certains d’entre eux. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, et Justo trouva pendant quelques jours refuge, d’abord chez une cousine, chez le tailleur de la communauté, puis dans d’autres maisons, entre autres chez des gens dont un des fils avait appris la musique avec Justo. Il y resta deux mois et demi, jusqu’au 15 octobre.

Ses amis et proches lui déconseillaient de sortir dans la rue, encore moins en portant toujours son crucifix, mais il répondait qu’on pouvait l’abattre aussi bien que ses Confrères martyrs, acceptant par là d’avance le martyre pour la foi. 

Suite à une nouvelle rafle générale, il fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.

Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais pour Paracuellos del Jarama, où on les fusilla. Un des prêtres présents donna l’absolution à chacun, un autre s’adressa aux bourreaux : Vous nous tuez parce que nous sommes des religieux : Vive le Christ Roi !

Justo fut martyrisé le 28 novembre 1936, et béatifié en 2011. 

Marcelino Sánchez Fernández

1910-1936

 

Nicolás et Ángela étaient de pieux parents à Santa Marina del Rey (León), et reçurent de Dieu huit enfants, dont six moururent de leur vivant. 

Marcelino était un des deux autres, avec Ángel. Il était né le 30 décembre 1910.

Très vite, il appartient au groupe des Tarsicios, du nom de saint Tarsicius, jeune clerc des premiers siècles, martyr de l’Eucharistie (v. 15 août) ; la spiritualité de ce groupe était de transmettre aux enfants la dévotion à l’Eucharistie et de les préparer à la communion fréquente.

Lui-même allait chaque matin à dos d’âne à la messe de Villamor. Il avait aussi le petit penchant d’être espiègle, farceur.

Très attaché à sa mère, devenue paralytique, il l’aida de son mieux.

Entré au Petit séminaire des Oblats de Marie Immaculée (OMI) de Urnieta (Guipúzcoa), il dut revenir quelque temps chez les siens à cause de sa mauvaise santé.

A son retour, sa santé l’empêchant de suivre les cours habituels en vue de la préparation au sacerdoce, Marcelino fut orienté vers l’état de Frère Coadjuteur, ou Oblat, ce qu’il accepta humblement.

En 1927 il commence donc son novicat à Las Arenas (Biscaya) et fait sa profession le 25 mars 1928, jour de l’Annonciation. Dans cette communauté, il rend des services comme tailleur et comme portier.

Il fait partie de la nouvelle communauté qui s’installe à Pozuelo en 1930, où on le voit à la cuisine, à la garde-robe, à la ferme, à l’accueil.

Avec les deux autres Frères coadjuteurs (Ángel et Eleuterio), ils donnent à tous l’exemple de la fidélité dans la consécration, dans le travail, cherchant toujours «à servir et pas à être servis», comme dit le Christ dans l’Evangile (cf. Mt 20:28).

En 1935, il fait la profession solennelle.

Ce frère qui avait humblement accepté de renoncer au sacerdoce, se montra toujours obéissant, responsable, serviable ; il avait toujours son chapelet à la main et priait beaucoup la Sainte Vierge.

Comme on l’a vu pour les autres membres de la communauté, leur maison fut prise d’assaut le 22 juillet 1936, et tous les Religieux y furent faits prisonniers ; deux jours après, Marcelino est transféré avec d’autres à la Direction Générale de Sécurité, au centre de Madrid, et libéré le lendemain.

Dans un coup de filet suivant, il est repris et conduit à la prison Modelo de Madrid, puis transféré le 15 novembre à San Antón, le collège des Pères des Ecoles Pies, transformé à son tour en prison.

Dans la nuit du 27 au 28 novembre, Marcelino et tous les autres sont «libérés», en réalité conduits à quelques kilomètres de Madrid, Paracuellos del Jarama, où ils sont fusillés.

Avec ses Confrères martyrs, Marcelino fut béatifié en 2011, et sera inscrit au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Juan Alcalde y Alcalde

1911-1936

 

Juan était né le 20 octobre 1911, à Zuzones (Burgos, Espagne) et fut baptisé le 23.

Il commença par prêter son concours dans le collège des Pères Augustins d’Uclés (Cuenca), mais bifurqua vers l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, plus orienté vers le soin des malades.

Il entra à Ciempozuelos (Madrid) en 1935 et commença le noviciat en 1936.

C’était un des quatre novices de ce groupe de quinze Religieux, arrêtés le 7 août et conduits à la prison San Antón, où il montra tout son zèle pour aider les autres, les plus anciens surtout.

Les gardiens le surveillaient. Un jour qu’ils le virent lire les Gloires de Marie, ils l’enfermèrent au cachot. Une autre fois, ils lui pointèrent le fusil, dos au mur, pendant plus d’une heure : il racontait ensuite qu’il s’attendait à mourir d’un instant à l’autre et priait.

Finalement, il fut appelé au matin du 28 novembre 1936 : en partant, il demanda encore l’absolution au maître des novices, le père Mariano Adradas, et partit avec un sonore Vive le Christ Roi.

Tous ces Religieux furent béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Juan José Caballero Rodríguez

1912-1936

 

Il naquit le 5 mars 1912 à Fuenlabrada de los Montes (Badajoz, Espagne), de Jesús María et Baudilia, de simples paysans très chrétiens, dans une famille de quatre enfants, dont les deux premiers, Arsenio et Epifanio, étaient nés d’un premier mariage. Veuf, le papa se remaria ; naquirent ainsi Elisa et Juan José, le benjamin.

Le papa, outre que fidèle chrétien, prêtait concours dans diverses activités de la paroisse : sacristain, secrétaire de la confraternité du Saint-Sacrement, de celle de Jésus-de-Nazareth (dont il était le doyen). C’était un homme assez cultivé, qui pouvait rendre des services au curé et à tous ses voisins.

Juan José désirait être prêtre, mais n’en parlait pas, inquiet des maigres ressources de ses parents. Il fréquentait l’école (où il était le plus grand de taille), très bon élève et toujours prêt à aider les autres.

Providentiellement, la famille d’un père Oblat de Marie Immaculée (OMI) s’offrit pour payer les études de Juan José : ce père Oblat allait justement devenir le Provincial de la congrégation et compagnon de martyre de Juan José.

Juan José fréquenta le collège des Oblats à Umieta (Guipúzcoa), puis fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye) et la profession en 1930. 

En 1931, pour des raisons de sécurité, la communauté se replia sur Urnieta.

Sur ces entrefaites, Juan José dut partir faire le service militaire, obligatoire pour tous, et fut destiné à l’Afrique du Nord. Cette expérience augmenta en lui son désir d’être missionnaire.

Après cette épreuve, il revint à Pozuelo, nouvelle communauté, où il fit la profession solennelle le 25 février 1936 et reçut un mois plus tard le sous-diaconat.

Sa montée vers l’autel devait s’arrêter là. Les événements se précipitèrent, l’ordination au diaconat fut repoussée.

Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Juan José était dans le groupe.

On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. Les «gardiens» tentèrent d’arracher les ongles à certains d’entre eux. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, où des familles amies les aidèrent à se cacher.

Suite à une nouvelle rafle générale, Juan José fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis, le 15 novembre, à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.

Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais dans le cas de Juan José, on ne sut jamais rien de cette «expédition», appelée expédition Muñoz Seca, du nom d’un auteur connu qui en fit partie : on ne peut que supposer qu’ils furent emmenés comme les autres à Paracuellos del Jarama, où on les fusilla.

Juan José fut martyrisé le 28 novembre 1936, et béatifié en 2011.

 

 

Justo Juanes Santos

1912-1936

 

Justo vit le jour le 31 mai 1912 à San Cristóbal de la Cuesta (Salamanque).

Entré chez les Salésiens, il fit le noviciat à Mohernando (Guadalajara) et fit la profession en 1932.

Après les études, il fut envoyé à Atocha (Madrid).

En juillet 1936, il trouva à se réfugier comme ses Confrères, jusqu’en octobre.

Le 9 octobre 1936, une soudaine opération de fouille le surprit en possession de quelques objets religieux, ce qui suffit à le faire arrêter.

Le 28 novembre 1936, il fut conduit avec beaucoup d’autres victimes à Paracuellos de Jarama (environs de Madrid), où il fut exécuté avec douze autres pères Augustins.

Justo fut béatifié en 2007.

 

 

 

Gregorio Escobar García

1912-1936

 

Gregorio naquit à Estella (Navarre, Espagne) le 12 septembre 1912, et fut baptisé dès le lendemain. Ses parents, Hilario et Felipa, eurent neuf enfants, dont deux moururent en bas âge et six autres dans l’intervalle de dix ans, dont notre Gregorio. Le papa, électricien de métier, remplissait les fonctions de sacristain.

Le garçon grandit dans la foi, fut servant de messe à la paroisse ; les femmes du pays disaient qu’il deviendrait curé, mais lui répondait qu’il ne le voulait pas. Un jour, un pauvre auquel il avait donné l’aumône, lui «prédit» qu’il serait évêque…

Entré chez les Oblats de Marie Immaculée (OMI), Gregorio écrivait chaque année à ses frères et sœur pour leur anniversaire. 

Gregorio fréquenta le Petit séminaire de Umieta (Guipúzcoa), tenu par les pères Oblats de Marie Immaculée (OMI). Quand il eut seize ans, durant les vacances d’été, sa maman Felipa fut gravement malade et Gregorio l’assista avec une profonde tendresse et en même temps la prépara sereinement à l’heure de la mort comme s’il avait déjà été prêtre. La maman mourut le 8 septembre (1928), le jour de la fête de la Nativité de Marie. et le papa se remariera en 1936 avec une personne qui l’aida beaucoup.

C’est cet adolescent déjà mûr qui conseilla lui-même à son père de se remarier, pour le bien de ses enfants. En famille comme au séminaire, Gregorio se montrait équilibré, bon conseiller. 

A cet âge-là, il était déjà, comme il l’avait appris dans sa famille, très dévot envers l’Eucharistie et la Sainte Vierge, qu’il invoquait sous le vocable de Notre-Dame du Puy, patronne de Estella.

Après le Petit séminaire, il passa au noviciat de Las Arenas (Biscaya), et fit la première profession religieuse en la fête de l’Assomption, le 15 août 1930. Puis il sera à Pozuelo (Madrid) pour les études proprement ecclésiastiques, qu’il devra interrompre une année pour le service militaire (1934), à Pamplona.

En 1935 il fit la profession solennelle.

Le 1er mars 1936, Gregorio écrivait aux siens : Le plus beau sacerdoce est que nous puissions tous aspirer à offrir notre corps et notre sang à Dieu notre Seigneur. Quelle grâce ce serait de mourir martyr !

Cette même année, Gregorio reçut le diaconat à Carabanchel Alto (Madrid), chez les Salésiens, de l’évêque de Pamplona qui dut venir en cachette pour ne pas être reconnu. Puis Gregorio reçut le sacerdoce, le 6 juin 1936. Ses frères et sœur n’y allèrent pas, pensant qu’il allait prochainement célébrer sa première messe solennelle dans son pays.

A Madrid, les événements n’évoluaient pas vers la pacification, et les parents de Gregorio, venus pour l’ordination, entendirent du couvent les insultes qu’on proférait en direction des Religieux. Au retour de la cérémonie (au séminaire), ayant pris un taxi avec leur fils, ils entendirent des passants les invectiver en ces termes : Des gens comme ça, avec une bouteille d’essence, ils feraient un bon feu.

 Les parents de Gregorio espéraient toutefois que les supérieurs lui permettraient de rentrer à Estella pour y célébrer la messe et y prêcher lors de la fête de l’Assomption, la fête patronale.

Mais le 22 juillet, la maison des Oblats fut prise d’assaut et toute la communauté se trouva prisonnière dans ses propres murs. Gregorio fut conduit deux jours après à la Direction Générale de Sécurité, et remis en liberté le 25 juillet suivant. Alors ce fut la vie de clandestinité, comme pour les autres religieux, qui cherchaient des maisons amies pour se loger, se retrouver ensemble et prier.

Le 15 octobre, Gregorio est de nouveau arrêté, ainsi que d’autres membres de la communauté, et il subira le martyre avec eux le 28 novembre 1936, à Paracuellos del Jarama, à vingt-quatre ans, après tout juste cinq mois de sacerdoce.

Ces treize Compagnons martyrs seront béatifiés en 2011.

 

 

Publio Rodríguez Moslares

1912-1936

 

Il naquit le 12 novembre 1912 à Tiedra (Valladolid, Espagne), et fut le benjamin de la famille.

Publio désirait être prêtre ; or il savait que sa mère, qui le désirait beaucoup, s’inquiétait en même temps pour la situation économique du foyer. Publio lui écrivit : Maman, c’est Dieu qui le demande ; ne souffre pas et ne me fais pas souffrir. Sois généreuse et donne à Dieu ce qui est à Lui avant d’être à toi.

Publio fréquenta le collège des Oblats à Urnieta (Guipúzcoa), puis fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye). En accompagnant sa mère à la gare, Publio lui remit le petit crucifix qu’il avait reçu à Urnieta et lui disant : Baise-le souvent et, quoi qu’il arrive, pense que tout ce que nous souffrons pour Lui, si grave que cela nous paraisse, sera bien peu devant ce que Lui souffrit pour nous.

Publio était le boute-en-train de la communauté : il chantait, il riait, composait des vers, racontait des histoires…

Il s’inquiétait pour deux de ses frères qui n’étaient pas très croyants. Il leur écrivit souvent.

Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Publio était dans le groupe.

En prison, il se retrouva avec le père Mariano Martín, avec lequel il «tua le temps» en commençant à composer une comédie en vers.

On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, où des familles amies les aidèrent à se cacher. Publio se retrouva avec le père Vicente Blanco dans une famille d’épiciers qui les reçut du mieux qu’elle put.

Une nuit, vers trois heures du matin, les miliciens vinrent les réveiller «pour fouiller la maison». Le père de famille eut l’idée de faire entrer les miliciens dans la boutique ; ils téléphonèrent alors pour demander un camion et y charger toutes les marchandises. Le camion fut tellement chargé qu’il ne pouvait plus rouler ; on dut retirer une partie du chargement.

Partis les miliciens, les Religieux comprirent qu’il valait mieux se retirer pour éviter, en cas de nouvelle fouille, que tous fussent fusillés, et que la pauvre mère se retrouvât seule avec ses quatre enfants.

En partant, Publio dit à cette dame : Ne vous en faites pas, je vais revenir, mais s’il m’arrive quelque chose ou qu’on me fusille, sachez que je serai avec le Bon Dieu et que je vous aiderai.

Suite à une nouvelle rafle générale, Publio fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis, le 15 novembre, à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.

Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais pour les emmener comme les autres à Paracuellos del Jarama, où on les fusilla.

Le brave épicier l’avait appris, mais ne l’avait pas dit aux siens. Après la guerre civile, ils revinrent visiter Madrid. L’épouse de l'épicier voulut absolument visiter la prison Modelo, qui était en ruines ; après avoir bien cherché de tous côtés, elle trouva une inscription en rouge sur un mur : Maman, ils m’emmènent pour me tuer, je meurs pour Dieu… Ne pleure pas, je vais auprès de Dieu. Vive le Christ Roi ! C’était signé : Publio. 

La brave femme s’agenouilla, baisa le mur et en détacha un morceau avec un canif. Quand elle apporta la nouvelle à la maison, son mari alors lui dit qu’il le savait déjà.

Publio fut donc martyrisé le 28 novembre 1936, à vingt-quatre ans, et béatifié en 2011.

José Prieto Fuentes

1913-1936

 

Né le 14 mai 1913 à Valleluengo (Zamora), il fut baptisé le 18, et confirmé en 1916.

Après l’école du village, il entra à l’école apostolique dominicaine de Corias (Asturies), et à celle d’Almagro (Ciudad Real), où il professa en 1929. Il y fit ensuite la philosophie et la théologie. Doué pour la musique et la prédication, il devait se préparer au doctorat en philosophie.

C’était un homme humble et pacifique, joyeux et travailleur acharné.

En 1931, à cause des événements politiques, il fut renvoyé dans sa famille, comme tous les jeunes étudiants.

Heureux de réintégrer son monastère, il dut à nouveau le quitter pour le service militaire en 1934.

Le 22 juillet 1936, étudiant en théologie, il se précipita pour participer à l’extinction de l’incendie de l’église paroissiale de Almagro, mais les profanateurs l’en empêchèrent.

Le 24, le maire ordonna l’évacuation du couvent, et toute la communauté fut mise sous surveillance, dans un édifice en face de l’église en fumée.

Quelques-uns purent partir, croyant bénéficier d’un faux sauf-conduit qu’on leur avait remis, et furent rejoints non loin de là. Le frère José fut mis à part, car il avait un jeune frère de douze ans, élève de l’école apostolique. 

Mais il fut emmené le 15 août, fête de l’Assomption, à la Direction Générale de Sécurité de Madrid, puis conduit à la prison Modelo, où se trouvaient déjà d’autres Dominicains.

Là, un ancien dominicain apostat offrit ses «bons offices» pour obtenir leur libération, mais personne n’accepta.

Le 16 novembre, frère José fut transféré à San Antón, où se trouvaient des dizaines d’autres Religieux.

Il fut «appelé» le 28 novembre suivant, pour être fusillé à Paracuellos de Jarama. Le Frère José avait vingt-trois ans.

Il a été béatifié en 2007.

 

 

José Guerra Andrés

1914-1936

 

José (Joseph) naquit le 13 novembre 1914 à León et fut baptisé le 9 décembre suivant.

Dès sa jeunesse, il songeait avec enthousiasme à la vocation missionnaire et entra en 1926 au Petit séminaire des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Urnieta (Guipúzcoa).

Puis il passa au noviciat de Las Arenas (Biscaya), en 1931, émettant les premiers vœux en 1932, le 14 septembre, jour de la fête de la Sainte Croix. Sa croix allait bientôt lui être présentée.

Au noviciat, on connut un José toujours content, toujours joyeux, toujours gentil, avec une petite inclinaison à faire des farces innocentes, pour faire rire.

Il passe à la communauté de Pozuelo pour ses études sacerdotales. Ceux qui l’ont connu ont dit de lui qu’il était pacifique, d’un commerce agréable, et particulièrement doué pour la peinture, dont il faisait profiter la communauté. Chaque fois qu’il fallait une décoration quelconque, il était là avec ses pinceaux. Un autre trait qu’il faut signaler, est qu’il recevait de bon gré les observations qu’on lui faisait, ce qui montre en lui une maturité spirituelle déjà acquise.

A la fin de la deuxième année de théologie, alors qu’il se préparait à faire la profession solennelle avant de recevoir les Ordres Majeurs, la maison des Pères OMI fut occupée par les miliciens, qui en firent la prison de ces Religieux. Nous sommes alors le 22 juillet 1936.

Dans un premier temps, les Religieux furent amenés à la Direction Générale de Sécurité (Madrid), le 24 juillet, puis remis en liberté. Il y avait parmi eux trois prêtres, trois frères, et les autres (dont notre José) se préparaient au sacerdoce : pendant trois mois, ils durent trouver quelque maison hospitalière où se cacher et vivre leur vie de prière comme ils pouvaient.

En même temps, la Milice les filait, et pouvait savoir quelle famille «amie» les hébergeait, pour pouvoir en arrêter le plus possible.

Le 15 octobre, nouveau coup de filet : tous les Oblats sont arrêtés et mis en prison.

Un témoin affirma qu’en prison, les Religieux s’efforçaient d’encourager les autres prisonniers, dans la douceur, avec la prière et la récitation du chapelet. En revanche, les conditions étaient dures : on cherchait à isoler les plus jeunes pour les forcer à blasphémer et à apostasier. De plus, ils les maltraitaient physiquement, les frappant à coups de crosse, le plus souvent sur les pieds. La nourriture était insuffisante, et surtout irrégulière : certains jours, on ne mangeait pas. On se recroquevillait dans les cellules pour oublier le froid. Et dans la prison de San Antón, il y avait tellement de prisonniers dans les cellules, qu’on en était réduit à dormir debout.

Le 28 novembre, José est du nombre de ceux qui vont être soi-disant «libérés» : en réalité, on les charge sur un camion à destination d’une localité proche de Madrid (Paracuellos del Jarama), où  ils sont fusillés.

José avait alors vingt-deux ans.

Ces Martyrs sont maintenant béatifiés, depuis 2011, et seront inscrits au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

José García Pérez

1915-1936

 

Né le 7 janvier 1915 à Vigo (Poteveora), de José et María, il fut baptisé le 17 janvier suivant.

Bientôt orphelin de son père, il apprit à travailler comme maçon. Il n’avait que quatorze ans, lorsqu’il participa à des travaux chez les Filles de la Charité, qui remarquèrent ses belles qualités. Elles le gardèrent pour manger avec leurs élèves, et l’une d’elles s’occupa de son instruction. On le prit vraiment en affection, lui donnant le surnom de Pepiño. Rentré dans son quartier, il répétait aux petits enfants ce qu’il avait appris.

A dix-sept ans, il demanda à être admis au collège des Lazaristes de Villafranca del Bierzo, d’où il passa au noviciat d’Hortaleza, proche de Madrid.

En février 1936, le noviciat se transféra à Tardajos, mais José resta à Hortaleza avec le sous-directeur. Le 21 juillet, on expulsa les treize Religieux qui s’y trouvaient. José passa au Comité d’Hortaleza, puis aux cachots de la Direction Générale de Sécurité, puis à la prison Modelo et, le 16 novembre à la prison San Antón. En prison, il prit sur lui de laver le linge des autres prisonniers.

Il fut de ceux qu’on «appela» le 28 novembre au soir et fut fusillé à Paracuellos de Jarama, à l’âge de vingt-et-un ans.

Béatifié en 2017, José García Pérez sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 28 novembre.

 

 

José Peque Iglesias

1915-1936

 

Né le 4 février 1915 à Rosinos de Vidriales (Zamora, Espagne) de Andrés et Francisca, José fut baptisé le 6.

Après avoir fait les Humanités et l’étude du latin à Notre-Dame du Campo, tout près de chez lui, il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat au couvent de Leganés (Madrid) et la profession en 1931.

C’est là aussi qu’il fit la philosophie, tandis qu’il commença la théologie à l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et José arrêté le 6 août ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’à fin novembre 1936.

Condamné à mort pour le crime d’être un Religieux, José fut entièrement dépouillé, reçut les menottes et conduit, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

C’était le 28 novembre, et José n’avait que vingt-et-un ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Lucinio Ruiz Valtierra

1915-1936

 

Né le 12 février 1915 à Villanueva de Odra (Burgos, Espagne) de Pablo et Gregoría, Lucinio fut baptisé le 14.

Après les études du latin et les Humanités à Las Celadas del Páramo (Burgos) et Guernica (Biscaye), il fit le noviciat dans l’Ordre des Augustins à Leganés (Madrid) et la profession en 1932.

Toujours à Leganés, il fit la philosophie, et commença la théologie à l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et Lucinio arrêté le 6 août, avec les autres Confrères ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’à fin novembre 1936.

Fin novembre, il fut condamné à mort avec ses Confrères, pour le grave crime d’être Religieux. 

Le 28 novembre 1936, Lucinio fut conduit, nu et menottté, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Lucinio avait vingt-et-un ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

Eleuterio Prado Villaroel

1915-1936

 

Eleuterio appartenait à une famille d’humbles travailleurs de Prioro (León, Espagne), où il naquit le 20 février 1915.

Dans cette famille, on était habitué à honorer l’Eucharistie et à prier le chapelet. La maman, en particulier, qu’on appelait Tía Dominga (Tante Dominique), était véritablement une sainte femme, ou même une sainte tout court : en apôtre pleine de zèle, elle avait fondé l’association Marias de los Sagrarios (littéralement : Les Marie des Sanctuaires, disons Gardiennes du Tabernacle), pour stimuler la dévotion envers l’Eucharistie. Cette association existe encore.

Teyo - c’était le surnom d’Eleuterio - eut tout petit envie de suivre l’exemple de son grand frère, Máximo, qui devait être missionnaire au Texas.

Il entra donc au Petit séminaire de Urnieta (Guipúzcoa), où il rencontra des difficultés pour l’étude. Ce fut au point qu’il choisit de renoncer au sacerdoce et de rester Frère coadjuteur.

C’est dans cette optique qu’il entra au noviciat, émettant les premiers vœux en 1928.

En 1930, il rejoignit la nouvelle communauté de Pozuelo, où il fit sa profession solennelle en avril 1935.

Teyo était toujours content, prêt à rendre service dans tous les domaines, mais surtout en ébénisterie, qui était son occupation principale. Il demeura toujours optimiste, jovial.

Après l’invasion du 22 juillet 1936 par les Miliciens qui transformèrent le couvent en prison, sept Oblats ainsi qu’un père de famille furent exécutés dès le 24 juillet (voir à cette date) ; Eleuterio fut remis en liberté et rejoignit la communauté de la rue Diego de León. Celle-ci fut à son tour réquisitionnée le 10 août, et les Religieux se réfugièrent à la Carera de San Jerónimo.

Quand ils y arrivèrent, ils vinrent saluer le père Monje, qui serait lui aussi arrêté mais qui, mystérieusement, échappa au martyre et put écrire ce témoignage : 

Il était huit heures du matin quand je vis entrer une figure chère : le frère Eleuterio Prado. Il était souriant, comme un jeune homme ignorant la tragédie qui commençait. Derrière lui, deux autres figures connues et chères : le frère Publio et le frère Ángel. Ils me dirent qu’on les avait laissés souffrir la faim, que quelques-uns en étaient morts. Ils y étaient entassés, sans aucune hygiène. Les gardiens cherchaient surtout à les faire apostasier, ce qui n’arriva jamais, au point que l’un des miliciens en vint à leur dire qu’ils lui donnaient envie de les imiter.

15 octobre : nouvelle arrestation, cette fois-ci définitive : d’abord à la prison Modelo de Madrid, puis à celle de San Antón (autre maison religieuse transformée en prison). Eleuterio reste allègre, il sait redonner courage aux autres prisonniers. Chaque jour ou presque, les Religieux se retrouvent dans la cour pour prier, s’encourager mutuellement. Ils sentaient arriver le «grand jour» : quand ils se séparaient, ils se disaient Si on ne se revoit pas, au-revoir au Ciel.

Au soir du 28 novembre 1936, on appelle les Religieux pour les «libérer», en réalité pour les charger sur un camion à destination de Paracuellos del Jarama, à quelques kilomètres de Madrid, où ils sont fusillés.

Les treize Oblats qui furent ainsi martyrisés ont été béatifiés en 2011.

 

 

Julián Plazaola Artola

1915-1936

 

Julián était né le 12 septembre 1915, à San Sebastián (Guipúzcoa, Espagne) et fut baptisé le 15.

De cette nombreuse famille de dix enfants, cinq devinrent religieux.

Après avoir étudié chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, ce membre fervent de l’Action Catholique entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit profession à Ciempozuelos (Madrid) en septembre 1935.

Il avait un grand désir de soigner les malades. De plus, il eut l’occasion d’écrire : Ma plus grande joie, c’est de verser jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour hâter le règne du Cœur de Jésus.

Arrêté le 7 août, enfermé à San Antón, il restait serein, toujours content de son sort, toujours disposé à aider les plus anciens, et à prier. Un jour, avec deux autres Confrères, on le mit contre le mur, le fusil pointé contre eux, les menaçant de les fusiller sur place s’ils ne blasphémaient pas : ils restèrent sans bouger ni ouvrir la bouche, tellement détendus que les gardiens en furent stupéfaits.

Quand on donna son nom le 28 septembre pour le «libérer», c’est-à-dire pour le conduire au peloton, il quitta ses Confrères avec une paix et le même sourire qu’on lui avait toujours vu. Il se montrait comme heureux d’offrir sa vie, à vingt-et-un ans.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Daniel Gómez Lucas

1916-1936

 

La famille de Daniel vivait à Hacinas (Burgos, Espagne) : une famille modeste, travailleuse, très chrétienne.

Deux des aînés furent Oblats de Marie Immaculée (OMI), l’un missionnaire à Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka), l’autre missionnaire au Texas, puis provincial en Espagne, assistant général de la congrégation à Rome, avant de devenir évêque au Paraguay.

Daniel naquit le 10 avril 1916. L’ambiance familiale explique bien comment il grandit dans un contexte de foi profonde et entendit très tôt l’appel à la vie missionnaire. Il se montrait heureux, joyeux (très sportif), affectueux, obéissant.

Il entra au Petit séminaire de Urnieta (Guipúzcoa). Le climat était déjà à la haine anti-religieuse. En voyage, il n’était pas rare que des voisins, comprenant qu’ils étaient à côté de séminaristes, faisaient le signe de les égorger, parfois même en sortant le couteau. En traversant le village de Hernani, on leur jeta des pierres en les insultant. D’autres fois aussi, certains disaient en les regardant : Ces jeunes, s’ils savaient ce qui les attend…

Daniel persévéra et entra au noviciat de Las Arenas où il fit sa première profession, avant de rejoindre la communauté de Pozuelo pour les études ecclésiastiques proprement dites.

On lui remarquait sa ténacité dans la vie intérieure et dans les études, qu’il attaquait avec enthousiasme et en y consacrant beaucoup de temps. Il montrait toujours de la bonne humeur, de l’optimisme et de la confiance. Avec les Confrères, il participait à la catéchèse dans la paroisse voisine.

Comme on l’a relaté à propos des autres Oblats, leur propre maison de Pozuelo fut leur première prison (22 juillet 1936), puis ils furent conduits à la Direction Générale de Sécurité (Madrid) et remis en liberté (25 juillet).

Il y avait là quinze jeunes Oblats, sans papiers, dans cette capitale madrilène qu’ils ne connaissaient pas. Les supérieurs conseillèrent à ces jeunes de se séparer en petits groupes pour ne pas éveiller l’attention et trouver plus facilement un gîte.

Daniel fut le dernier à se trouver où loger : le tailleur qui leur faisait les soutanes et qui avait déjà hébergé d’autres Oblats. C’est là qu’il resta jusqu’au 15 août.

Le père Porfirio, qui fut un moment arrêté mais put échapper au martyre, a écrit ces souvenirs émouvants : 

José Guerra et moi, nous arrivâmes le 11 (août), tôt le matin et retrouvèrent ainsi les douze autres Confrères ; nous nous racontâmes les derniers événements. Le 12, fête de Notre-Dame du Pilar, on nous apporta des hosties consacrées : toute la journée, nous nous relayâmes en adoration avant de communier, le soir, pour la première fois depuis notre expulsion de Pozuelo. Le 13, pas d’incident, nous allâmes nous coucher. Mais à minuit, coup de sonnette : Police ! J’étais près de Daniel Gómez, avec cinq autres, couchés par terre. En nous voyant comme cela, ils ne nous demandèrent rien : on voyait bien que nous étions cachés. Arrivent deux voitures qui nous embarquent tous et nous conduisent au commissariat. Heureusement qu’ils ne firent rien à la famille ! Ils nous mirent dans un grand salon, avec quelques autres prisonniers, tous en silence. En milieu de matinée, on était tellement entassés, qu’on ne pouvait pas s’asseoir par terre. Ils commençaient à fouiller maison par maison, jusqu’à une heure tardive. A minuit, ils nous font monter dans un fourgon cellulaire ; les laïcs reconnaissent les rues et nous disent : Ils nous emmènent à la prison Modelo, ce qui était vrai.

Daniel était de ceux-là. Ils devaient y rester trois mois. Pendant cette période, la femme du tailleur, Madame Dulce, lui rendit visite et lui donnait des nouvelles des autres Oblats encore en liberté.

Et un autre témoin survivant écrit : Je suis resté en contact avec des gens chez qui les Oblats avaient été hébergés et à qui ils portaient de la nourriture. C’est ainsi que j’appris que les prisonniers souffraient la faim, étaient envahis de poux, mais restaient fermes dans la foi, animés entre eux par la charité fraternelle.

Ils étaient tous bien conscients qu’on ne les avait arrêtés que parce qu’ils étaient religieux, car ils ne s’étaient jamais occupés de politique. Et ils étaient bien autant persuadés qu’ils allaient être conduits au martyre, offrant leur vie pour l’Eglise, pour l’Espagne, pour ceux qui allaient les fusiller, leur pardonnant d’avance.

Le 15 novembre on transporta les treize Oblats au Collège San Antón, tenu par les Pères des Ecoles Pies, et qui venait d’être aussi transformé en prison, qu’on appela la prison San Antón. On voit là que saint Antoine n’a pas été détrôné par les miliciens, malgré leur haine anti-religieuse.

Le 28 novembre au soir, on «met en liberté» les Oblats, mais on les conduit en réalité à quelques kilomètres de là, à Paracuello del Jamara, où on les fusille.

Daniel n’a que vingt ans.

Ces Martyrs ont été béatifiés en 2011, et auront leur place au 28 novembre dans le Martyrologe.

 

 

Ángel Sastre Corporales

1916-1936

 

Ángel était né le 16 août 1916, à Villaralbo del Vino (Zamora, Espagne).

Il devint charpentier, fit le service militaire à Melilla pendant deux années et demi et vécut un temps à Valladolid.

Insatisfait du monde, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos (Madrid), début 1936, et commença le noviciat proprement dit le 2 juin, un noviciat qui trouva son parfait achèvement dans la prison San Antón, où les membres de la communauté furent enfermés du 7 août au 28 novembre.

C’était un des quatre novices de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Justo Fernández González

1916-1936

 

Mourir martyr à vingt ans ! Une vie courte, mais pleine de mérites, jusqu’à la gloire de la Croix.

Justo naquit le 2 novembre 1916, le jour où l’on commémore tous les Défunts. Il était le dernier des douze enfants de parents très chrétiens. Huit d’entre eux entrèrent dans la vie religieuse : deux prêtres diocésains, deux Oblats de Marie Immaculée (OMI), un franciscain, trois sœurs de la Sainte Famille de Burdeos.

La famille habite à Huelde (León, Espagne), une localité qui plus tard sera engloutie sous les eaux du Pantano de Riaño.

Justo était né avec un cœur en or : noble, généreux, pacifique.

Dès qu’il fréquenta l’école élémentaire, il fut tous les jours présent à la catéchèse que faisait le curé à l’église, avant la prière du chapelet. Il servait la messe chaque jour et se confessait souvent. 

Un camarade se souvient : Un jour qu’on conduisait un défunt à l’église, Justo nous invita à dire un Notre Père pour ce défunt.

Une autre anecdote montre la maturité du petit garçon. C’est sa sœur qui raconte : Il n’avait que huit ans et un jour il me dit : Tu sais que Paco est le fiancé de Constancia (leur sœur aînée) ? Et moi je lui dis : Et le mien, qui c’est ? Et lui : Le tien, c’est Jésus ! Car il avait entendu dire que je voulais être religieuse.

Justo entra à treize ans au Petit séminaire de Urnieta (Guipúzcoa) où il rejoignit son frère aîné, Tomás. Il était tellement fidèle au règlement, tellement généreux, que les supérieurs le mirent comme responsable des plus jeunes. Il savait comment les rappeler à l’ordre avec une grande délicatesse et éviter tout conflit.

En 1934, il passa au noviciat de Las Arenas (Biscaya), et fit la première profession en 1935.

Il commença les études proprement ecclésiastiques à Pozuelo (Madrid). Le 16 juillet 1936, au terme d’une retraite, Justo s’apprêtait à renouveler ses vœux, lorsqu’il se trouva arrêté dans la maison-même de la congrégation, réquisitionnée par la Milice (22 juillet 1936).

On les emmena un ou deux jours à la Direction Générale de Sécurité de Madrid et on les relâcha. Le pauvre Justo ne connaissait personne dans cette grande ville, et trouva refuge chez un cousin, jusqu’à ce qu’on l’arrêtât de nouveau, pour l’emprisonner cette fois-ci à San Antón, autre maison religieuse transformée en prison.

Le soir du 28 novembre 1936, ce fut le moment de l’immolation : on emmena tous les Oblats à Paracuellos del Jarama, à quelques kilomètres de Madrid, où ils furent fusillés.

Justo venait d’avoir vingt ans.

Tout ce groupe de Martyrs est commémoré le 28 novembre ; il a été béatifié en 2011.

 

 

Marcos Pérez Andrés

1917-1936

 

Né le 18 juin 1917 à Villasarracino (Palencia, Espagne) de Félix et María, Marcos fut baptisé le lendemain.

On le voit, il avait dix-neuf ans en 1936. 

Il était postulant chez les Augustins et dut revenir quelques jours dans sa famille, mais revint dès que possible au couvent de l’Escorial ; son désir unique était de vivre et mourir en Religieux.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et Marcos arrêté le 6 août, avec les autres Confrères ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’à fin novembre 1936.

Durant ces longs mois, Marcos montra toutes les attentions possibles à l’égard des Confrères plus anciens, de sorte que, bien qu’il ne fût pas encore profès, il fut lui aussi inclus dans la liste des condamnés à mort. 

Le 28 novembre 1936, Marcos fut conduit, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

Isidoro Martínez Izquierdo

1918-1936

 

Isidoro était né le 9 avril 1918, à Madrid (Espagne) et fut baptisé le 22, recevant le nom du célèbre évêque et docteur espagnol, Isidore (v. 4 avril).

Il entra à dix-sept ans dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos (Madrid), heureux de sa vocation et de son travail.

Il était à un mois de la profession quand la révolution se déchaîna.

Le 7 août 1936, tous les membres de la communauté durent quitter la maison et furent mis à la prison San Antón, jusqu’en novembre, et Isidoro continua de suivre les conseils prudents de son maître des novices, le père Mariano Adradas, dans le recueillement, la prière, et les actes de réparation au Sacré-Cœur.

Appelé dans le premier groupe du matin de ce 28 novembre, il salua les Confrères avec un fort «Au Ciel».

A dix-huit ans, il était un des quatre jeunes novices de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Antonio Hilario Delgado Vílchez

1918-1936

 

Antonio était né le 18 avril 1918, à Cañar (Grenade, Espagne) et fut baptisé le 27.

On a retenu de lui qu’il partageait ses friandises avec les camarades.

Il entra à dix-sept ans dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, et fit la profession le 3 juin 1936, avec le nom de Hilario.

Le 7 août, les membres de la communauté de Ciempozuelos (Madrid) où il se trouvait, furent arrêtés et mis en prison… sauf lui, sans doute à cause de son jeune âge : il n’avait que dix-huit ans. Mais Hilario n’était pas homme à être religieux à moitié. Le lendemain, il se présenta librement aux gardiens pour rejoindre ses Confrères ; on commença par l’envoyer promener, mais sur son insistance, ils le firent entrer, et commencèrent par le dévêtir pour le fouiller ; calmement, il se remit son habit, disant seulement : Je me mets le linceul. 

Partageant la prison avec les autres Confrères, il se montra fervent dans la prière et au service des autres.

Au moment de quitter la prison et de partir pour le lieu de l’exécution, il embrassait les Confrères en leur disant : Au ciel !

C’était un des sept profès (et le plus jeune) de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Clemente Rodríguez Tejerina

1918-1936

 

Ce jeune martyr espagnol de dix-huit ans était né à Santa Olaja de la Varga (province de León) le 23 juillet 1918. On a de lui et de sa famille un certain nombre de détails grâce à sa sœur, Josefa, elle aussi religieuse.    

C'était une famille de cultivateurs, humbles travailleurs de la terre, très chrétiens. Dieu donna à ces parents douze enfants, dont six furent religieux : deux Capucins, deux religieuses de la Sainte Famille, et deux Oblats de Marie Immaculée, justement Clemente et Miguel. Ceci nous donne déjà une idée de l'esprit qui régnait dans cette famille.

La maman, qui n'avait pas une grande culture, était une excellente chrétienne et avait lu suffisamment de bons livres pour se permettre à son tour d'enseigner ses enfants.

Ainsi, tous les soirs, elle réunissait les enfants dans la salle à manger et elle priait ; elle offrait ses enfants au Sacré-Cœur ; elle priait pour la persévérance de chacun d'entre eux dans la foi. Elle appartenait à une pieuse association dénommée Marías de los Sagrarios, littéralement les «Marie des Tabernacles», qu'on pourrait rendre en français par «Les Veilleuses du Saint-Sacrement» ; les fêtes eucharistiques avaient donc une grande importance, et tous les enfants participaient à la décoration des autels jusque dans les moindres détails, montrant ainsi leur amour pour Jésus-Eucharistie.

Dans ce climat de ferveur, très tôt Clemente commença à prendre conscience de sa vocation. C'est ainsi qu'à onze ans il quitta la maison paternelle pour rejoindre le Petit séminaire tenu par les Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Urnieta (Guipúzcoa).

Avant même d’être religieux, il savait entourer les vieillards de plein d’attentions, leur rendant une foule de petits services. 

Le 5 juillet 1934, à seize ans, il commença le noviciat à Las Arenas (Biscaya) ; il émit les premiers vœux le 16 juillet 1935, en compagnie d'autres profès. Journée émouvante, où l'on vit tous les nouveaux profès sortir de la cérémonie avec des larmes de joie. Ce même jour, ils prirent le train jusqu'à Pozuelo (province de Madrid) pour un temps de vacances en communauté, avant le début des études ecclésiastiques.

Clemente se mit au travail avec beaucoup de sérieux. Animé de bonté et de douceur, il ne faisait pas de bruit : il avançait avec détermination, se montrant bon et serviable. Il était tout pénétré de son idéal missionnaire.

Il avait à peine terminé la première partie de ces études, qu'il renouvela ses vœux le 16 juillet 1936. C'était le moment de la grande tourmente politique. Six jours après, le 22 juillet, il fut fait prisonnier avec toute la communauté dans leur propre couvent puis, deux jours après, ils furent tous emmenés à Madrid, à la Direction Générale de Sécurité, pour être mis en liberté le lendemain.    

Clemente se réfugia d'abord dans la Maison provinciale, mais celle-ci fut confisquée le 9 août : à onze heures et demie du matin on sonna à la porterie ; tout un groupe de laïcs armés pénétra dans le jardin, invitant poliment les Religieux à laisser la maison. Le Père Provincial (Esteban Lacal, lui aussi maintenant béatifié) se permit de faire remarquer que cette intervention était pour le moins arbitraire, étant donné que tous les habitants n’étaient que des citoyens pacifiques ; on lui répondit cependant : Nous le croyons bien que vous n'êtes mêlés à rien, mais beaucoup d'autres curés et religieux sont concernés ; et voilà ce qui arrive : les uns paient pour les autres

En sortant, les Religieux abandonnèrent leur maison aux nouveaux propriétaires, occupés à installer une énorme banderole sur la clôture du jardin, avec l'inscription : Confisqué par le Ministère des Beaux-Arts. Les Religieux se réfugièrent alors dans une autre pension. 

Le 15 octobre, nouvelle arrestation, à destination de la Prison centrale. Là, Clemente retrouva les Oblats qu'il n'avait pas revus depuis leur départ de Pozuelo. Tous furent bientôt transférés à San Antón, le collège des Pères des Ecoles Pies, transformé aussi en prison.

Une sœur de Clemente avait pu lui rendre visite à la Maison Provinciale et s'entretenir avec lui. Elle se rendit compte de la totale intégrité de son esprit de foi ainsi que de sa claire disposition à recevoir le martyre. Voici quelques mots de Clemente qu'elle a rapportés textuellement : 

Nous nous trouvons en danger et nous craignons d'être séparés ; ensemble, nous nous encourageons les uns les autres. S'il faut mourir, j'y suis disposé, certain que Dieu nous donnera la force dont nous avons besoin pour rester fidèles.

C'est alors que le Père Provincial Francisco Esteban intervint en conseillant dûment à la sœur de Clemente de vite s'éloigner, car la communauté était très surveillée et elle courait elle aussi un risque, à cause de sa condition de religieuse. Et d'ajouter : Ici, nous allons tous y passer.

Josefa resta cependant en contact, grâce à un autre témoin qui put entrer aussi dans la prison de San Antón. On sut que les prisonniers étaient ligotés dans le sous-sol, où se trouvaient les douches du collège, de sorte qu'ils avaient les pieds dans l'eau et pouvaient à peine bouger. Ils ne mangeaient pas tous les jours, et quand les gardiens apportaient la popote, ils se moquaient des prisonniers en leur demandant : Qui c'est qui n'a pas mangé hier ? On sut aussi que tous ces prisonniers étaient catholiques, qu'ils se réunissaient et priaient.

C'est de là qu'on les fit sortir, et qu'on les fusilla à Paracuellos del Jarama, le 28 novembre 1936. Clemente était le benjamin : il n'avait que dix-huit ans.    

C'est encore sa même sœur Josefa qui, ignorant qu'il était mort, chercha à le revoir à la prison de San Antón. On était en décembre 1936 ; le milicien de garde lui répondit méchamment qu'elle avait intérêt à partir de là si elle ne voulait pas rester dedans. Mais comme elle insistait pour savoir au moins si son frère était là, il lui répondit qu'elle n'avait qu'à s'adresser au Ministère de la Justice, rue Santa Bárbara. Là elle se trouva dans une immense salle avec un tas de cartons et de fiches, parmi lesquelles elle trouva celle-ci qui disait textuellement : Clemente Rodríguez Tejerina, mis en liberté le 28 novembre 1936.

En faisant bien attention à ne pas se faire voir, elle prit la fiche en question et s'en alla au Consulat du Chili. Là, on l'informa que tous ceux qui avaient été "mis en liberté", au sortir des prisons les 27 et 28 novembre 1936, avaient été immédiatement fusillés à Paracuellos del Jarama. C'est alors qu'elle eut la certitude du martyre de son frère, qui avait été tué pour le seul motif d'être religieux.

Ces vingt-trois Compagnons ont été béatifiés en 2011 (vingt-deux Oblats et un laïc, père de famille).

Ces Martyrs seront inscrits au Martyrologe au jour de leur naissance au Ciel, sept au 24 juillet (avec le laïc), deux autres le 7 novembre, les treize autres, dont Clemente, le 28 novembre.

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