30 JUILLET
Anc. Test.
S Abel le Juste, victime de son frère Caïn (cf. Gn 4).
III.
SS Abdon et Sennen, princes persans martyrs à Rome.
IV.
Ste Iulitta, riche veuve, martyre à Césarée de Cappadoce.
Stes Maxima, Donatilla et Secunda, martyres à Thuburbo ; Maxima avait quatorze ans, Secunda douze; exposées aux bêtes qui les respectèrent, elles furent décapitées.
V.
S Expletius, évêque à Metz.
S Ursus, évêque à Auxerre, dont il avait arrêté l'incendie par sa prière, quand il était ermite.
VI.
S Sylvain, ermite à Saint-Pierre-sur-Erve.
?
S Térence, diacre à Faenza.
VIII.
S Tatwin, évêque à Cantorbury.
XI.
Ste Godelina, malheureuse épouse flamande, assassinée, qui, après sa mort, convertit son mari.
XII.
S Hathebrand, abbé à Feldwirth et près de Groningue.
XIII.
B Manés Guzmán, prêtre, le frère de s. Dominique et son fidèle assistant.
XVI.
Bx Edward Powell, Richard Fetherston, Thomas Abel, prêtres martyrs en Angleterre ; Edward et Thomas avaient écrit sur l'indissolubilité du mariage ; Thomas était chapelain, précepteur de musique et de langue auprès de la reine Catherine, dont le roi Henri VIII voulait se séparer ; tous trois furent exécutés en même temps que trois hérétiques (protestants).
XIX.
S Joseph Yuan Gengyin, martyr chinois, canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiés en 1992 :
Hospitaliers : près de Tarragona le prêtre Pablo Corres Díaz de Cerio (Braulio María, *1897) ; les profès Antoni Forcades Ferraté (Eusebi), Arsenio Mañoso González (Benito José Labre), Miguel Carrasquer Ros (Julian), Vicente de Paúl Canelles Vives, Sadurní Roca Huguet (Constanci), Manuel Jiménez Salado (*1875, 1879, 1881, 1894, 1895, 1907) ; les novices Enrique Beltrán Llorca, Tomás Urdánoz Aldaz, Rafaél Flamarique Salinas, Domingo Pitarch Gurrea, Antonio Sanchiz Silvestre, Antoni Llauradó Parisi, Manuel López Orbara, Ignacio Tejero Molina (*1899, 1903, 1903, 1909, 1910, 1910, 1913, 1916) ;
- béatifiés en 2001 :
Dominicains : près de Teruel, le prêtre José María Muro Sanmiguel (*1905) ; le novice Joaquín Prats Baltueña (*1915) ; le prêtre diocésain et tertiaire dominicain Zosimo Izquierdo Gil (*1895) ;
Salésiens : à Barcelone, Sergio Cid Pazo (*1884) ;
- béatifiés en 2007 :
Diocésains : à Tolède, le prêtre Ricardo Pla Espí (*1898) ;
Carmes Déchaux : à Tolède, le clerc José Mata Luis (Constancio de s.Joseph, *1914), et le profès Vicente Alamano Jiménez (José María de N.Dame des Douleurs, *1901) ;
Lasalliens : à Barcelone, Ramón Palos Gascón (Cayetano José, *1885) ;
- béatifiés en 2013 :
Diocésains : à Tarragona, le prêtre Rafael Martí Figueras (*1878) ;
Fils de la Sainte Famille : près de Barcelone, le prêtre Jaume Puig Mirosa (*1908) ;
Lazaristes : le frère Luis Aguirre Bilbao (*1914), près de Teruel ;
Lasalliens : à Madrid, Eugenio García Tribaldos (Agustín María), Juan Sanz Palanca (Crisólogo), Guillermo Álvarez Quemada (Oseas,), Miguel Solas del Val (Anselmo Pablo), Alejandro González Blanco (Braulio José,), Pablo Díaz de Zárate y Ortiz de Zárate (Norberto José), Luis Herrero Arnillas (Esteban Vicente) (*1877, 1880, 1890, 1890, 1890, 1892, 1893) ;
Laïcs : Sebastiá Llorens Telarroja (*1909), près de Girona ;
- béatifiés en 2020 :
Dominicains : près de Ciudad Real, le prêtre José Garrido Francés (*1893), le clerc Justo Vicente Martínez (1913) et le convers Santiago de Prado Fernández (*1907).
S Bogdan Mandic (Leopoldo de Castelnuovo, 1866-1942), dalmate né dans une province austro-hongroise qui allait devenir yougoslave, capucin à Padoue où il confessa pendant quarante ans, mystique, canonisé en 1983.
Bse Dorotea Chávez Orozco (María Vicenta de Sainte Dorothée, 1867-1949), mexicaine, guérie d'une grave infirmité à vingt-cinq ans, consacrée aux malades, fondatrice de la congrégation des Servantes de la Sainte Trinité et des Pauvres ; elle quitta humblement sa charge de supérieure sur l'ordre de l'évêque ; béatifiée en 1997.
Ste María Natividad Venegas de la Torre (M. de Jésus-Sacrement, 1868-1959), mexicaine, fondatrice des Filles du Sacré-Cœur de Jésus, pour le service des malades à l'hôpital de Guadalajara, béatifiée en 1992, canonisée en 2000.
Abel
Ancien Testament
L’histoire d’Abel et de Caïn peut se lire au chapitre 4 de la Genèse.
On y lit comment Dieu préfère les sacrifices d’Abel, qui les offre avec un cœur pur, tandis que Caïn n’a pas le cœur droit ; jaloux, il tue son frère.
Abel est le première victime de la violence humaine dans l’histoire, la première victime de l’injustice.
Dans le Canon Romain de la Messe, il est demandé à Dieu d’accepter le Sacrifice qu’on est en train de lui offrir comme il a daigné accepter les sacrifices de son serviteur Abel le Juste. Dans l’évangile de saint Matthieu, le Christ met Abel le Juste au rang des prophètes et des saints (Mt 23:32-35), et les Pères de l’Eglise ont toujours présenté Abel comme une préfiguration du Christ ; avec saint Cyprien de Carthage, on peut dire qu’Abel fut le premier Martyr.
L’actuel Martyrologe n’a pas gardé la commémoration d’Abel au 30 juillet, comme c’était le cas auparavant.
Abdon et Sennen de Perse
† 250
La «légende» dit qu’Abdon et Sennen étaient deux princes persans. Sennen aurait même connu l’un ou l’autre des Apôtres (v. ss.Simon et Jude, 28 octobre), ce qui ne semble pas possible.
Ils mettaient un point d’honneur à enterrer dignement les martyrs.
Ils furent arrêtés lors de la persécution de Dèce. Mais ces princes devaient être jugés par l’empereur, qui se les fit amener à Rome, enchaînés, et traduits devant le Sénat. On les invita à sacrifier au dieu soleil : ils crachèrent sur la statue ; on les offrit aux bêtes, qui les respectèrent ; on les égorgea.
Les deux Martyrs furent plus tard enterrés dans le cimetière de Pontien.
Des reliques d’Abdon et Sennen furent portées à Arles-sur-Tech (Pyrénées Orientales) et se trouvent dans deux bustes-reliquaires fort beaux ; en outre, on y vénère un sarcophage antique qui contient toujours de l’eau, bien que le couvercle en soit scellé. On l’appelle la Sainte Tombe : cette eau «abonde» (sans jeu de mots) au jour de la fête.
Saints Abdon et Sennen sont commémorés le 30 juillet dans le Martyrologe Romain.
Iulitta de Césarée de Cappadoce
† 303
La ville de Césarée de Cappadoce est aujourd’hui Kayseri (Turquie C).
Une riche veuve, Iulitta, cita au tribunal de cette ville un notable malhonnête qui avait détourné une grande partie de sa fortune, mais le notable déclara que la plaignante n’avait pas le droit d’ester en justice, étant chrétienne.
On chercha à faire à Iulitta de belles promesses, la flatter, l’exhorter à offrir ne serait-ce qu’un grain d’encens symbolique, elle répondit crânement : Je suis servante du Christ.
Condamnée elle-même au bûcher, elle s’y dirigea avec la joie radieuse d’aller rejoindre le Christ.
Ce fut le 30 juillet 303.
Une autre Iulitta est commémorée avec le petit Quiricus (Cyr), le 16 juin.
Sainte Iulitta de Césarée de Cappadoce est commémorée le 30 juillet dans le Martyrologe Romain.
Maxima, Donatilla et Secunda de Thuburbo
† 304
Dans la périphérie de Carthage (act. Tunisie N), vivaient les deux adolescentes Maxima et Donatilla, la première de quatorze ans, la deuxième guère plus âgée.
Lors de la persécution de Maximien (304), le proconsul Anullinus voulut appliquer sans délai les décrets impériaux : les Chrétiens devaient livrer tous leurs livres religieux pour les faire brûler. Un certain nombre obtempérèrent, mais non Maxima et Donatilla. Elles furent interrogées et sommées d’offrir de l’encens à une statue de dieu païen.
Sur leur refus constant, elles furent conduites à Thuburbo Maius (auj. proche de Henchir-Kasbat, Tunisie N).
A Thuburbo, on regardait passer ce cortège, et une jeune fille nommée Secunda, voulut se joindre spontanément aux deux autres. Une version prétend qu’elle aurait fait volontairement une chute de son balcon «pour s’associer à ces deux Martyres et rejoindre plus vite le Christ», ce qui n’est pas acceptable dans la loi de l’Eglise.
On condamna les trois adolescentes aux bêtes féroces, mais un ours vint délicatement leur lécher les pieds ; elles furent décapitées.
C’était un 30 juillet, sans doute en 304.
Saintes Maxima, Donatilla et Secunda de Thuburbo sont commémorées le 30 juillet dans le Martyrologe Romain.
Ursus d’Auxerre
427-508
Ursus était un ermite qui vivait en reclus près de l’église Saint-Amâtre (sur s.Amator, v. 1er mai).
Lors d’un grave incendie qui menaçait toute la ville d’Auxerre, il pria intensément et le feu s’arrêta.
Ses mérites furent évidents pour tout le peuple, et en 502 il fut acclamé dixième évêque d’Auxerre, à la mort de s.Censurius (v. 10 juin). Il devait alors avoir soixante-quinze ans, l’âge auquel on demande aujourd’hui aux évêques de présenter leur démission.
Le pontificat d’Ursus dura six ans environ ; il mourut en 508 (ou 507).
Saint Ursus d’Auxerre est commémoré le 30 juillet dans le Martyrologe Romain.
Godelina de Flandre
1049- 1070
Godelina (en latin Godeleva, connue aussi sous les variantes : Godeliève, Godeleine, Godelive) était née vers 1049 à Londefort (Wierre-Effroy, Pas de Calais), du seigneur Hemfried.
Elle refusa toutes les propositions de mariage, mais fut contrainte d’accepter celle de Bertolf de Gistel, qui obtint sa main par l’entremise du comte de Boulogne.
Que désirait donc cet homme ? Godelina fut bientôt prise en grippe par sa belle-mère qui, profitant de l’absence de Bertolf, enferma la pauvre jeune femme dans une cellule étroite, lui laissant à peine de quoi manger.
Godelina réussit à s’enfuir et à revenir chez ses parents. On dirait aujourd’hui qu’un mariage célébré sous la contrainte, non consommé, et vécu dans la maltraitance, aurait de fortes chances d’être déclaré nul.
Mais les braves parents en référèrent à l’évêque, réclamant les droits de leur fille. L’évêque de Tournai convoqua Bertolf et l’obligea à reprendre sa femme.
C’était une tromperie. Bertolf s’éloigna de nouveau ; deux valets étranglèrent la jeune femme, et la lavèrent soigneusement avant de la recoucher dans son lit, pour faire croire à une mort naturelle.
Cette horreur se produisit le 6 ou le 30 juillet 1070.
D’après les récits, Godelina intervint encore après sa mort. Après que Bertolf se remaria, il eut une fille aveugle : Godelina la guérit, obtenant ainsi la conversion du père. Bertolf alla se faire absoudre à Rome, fit le pèlerinage de Jérusalem, et finit ses jours comme moine à Saint-Winoc de Bergues. Sa fille fonda un monastère de bénédictines à Gistel, sous le patronage de Godelina.
Godelina fut en effet vénérée comme martyre, et des miracles se produisirent sur sa tombe. On l’invoque encore maintenant pour les maux de gorge. Une source jaillit aussi à l’endroit de sa maison natale.
Elle fut «canonisée» en 1084 et le Martyrologe a opté pour le 30 juillet.
Hathebrand d’Anvers
?-1198
Hathebrand était fils unique d’un humble cultivateur des Pays-Bas.
A quinze ans, il se sentit appelé au sacerdoce. Après la mort de ses parents, il entra au monastère bénédictin d’Utrecht.
Par la suite, il construisit sur le domaine paternel quelques cellules pour des moines avec un oratoire : ce serait le plus ancien monastère de Groningue, qu’on appela Oldekloster (ou Vieux Moûtier). Les moines demandèrent à l’évêque de le consacrer Abbé.
Hathebrand fonda d’autres monastères dans la région ouest de la Frise. Il ne manqua pas non plus de faire des miracles.
Mais comme le diable est toujours présent pour diviser (dia-bolos), il y eu des tensions entre l’Abbé et les moines, au point qu’il sentit sa vie en danger ; il s’enfuit à Merehuzum (ou Meerhusen, Aurich).
Dans cette région, il eut l’occasion de guérir une femme paralysée du bras. L’événement provoqua un afflux de malades qui demandèrent à être guéris, mais provoquèrent plutôt l’éloignement de Hathebrand, car le pauvre moine était fait pour le silence et la solitude, plutôt que pour la célébrité.
A partir de ce moment, on ne dit plus grand-chose sur l’abbé d’Oldekloster.
Il mourut en 1198, probablement le 30 juillet , mais le Martyrologe ne le mentionne pas.
On pourrait presque dire que les reliques de s.Hathebrand eurent une existence plus mouvementée que le Saint lui-même. Elles furent remises à l’abbé d’Anvers, qui les fit reconnaître par l’évêque. En 1796, les Français chassèrent les Bénédictins et détruisirent l’abbaye ; les reliques arrivèrent à l’église Saint-André d’Anvers puis furent remises à l’église Saint-Benoît d’Anvers, où elles ont été solennellement déposées au cimetière qui entoure l’église, dans la tombe des prêtres. Quelques reliques de s.Hathebrand ont été remises aussi en divers endroits de Belgique.
Manés de Guzmán
1170-1234
Saint Domingo (Dominique) de Guzmán avait deux frères aînés : le premier, António, fut chanoine ; le second, Manés, était né à Calaruega (Burgos, Espagne), vers 1170. Leurs pieux parents étaient Félix de Guzmán et Juana de Aza.
Manés étudia auprès de son oncle maternel Gonzalo à Gumiel de Izán et serait même entré un temps dans le monastère cistercien de Calaruega. Il avait l’âme du contemplatif, mais aussi il fut conquis par l’idéal de son frère : prêcher la Vérité, et fut ainsi parmi les premiers disciples de Domingo.
Le saint Fondateur des Frères Prêcheurs (Dominicains) envoya son frère Manés avec quelques autres à Paris, pour y fonder le couvent Saint-Jacques.
A partir de 1219, Manés dut s’occuper des religieuses dominicaines de Madrid.
Quand Domingo fut canonisé (1234), Manés vint à Caleruga pour y faire construire un sanctuaire sur le lieu de naissance de son saint Frère. Ce sanctuaire serait plus tard un monastère de contemplatives.
Manés mourut cette même année, le 30 juillet 1234, dans le monastère Saint-Pierre de Gumiel de Izán.
Son culte fut confirmé six siècles plus tard, en 1834.
Richard Fetherston
? -1540
On n’en connaît pas le lieu et la date de la naissance. Son nom se trouve aussi sous les formes Fetherstone, Featherstone.
Dans son De Illustribus Angliæ Scriptoribus, Pits le qualifie de Docteur en Théologie Sacrée.
Aumônier de la reine Catarina d’Aragon, épouse du roi Henry VIII, il fut le précepteur de leur fille, Mary, future reine, et fut un des théologiens nommés pour défendre la Reine dans la procédure du divorce demandé par le Roi. Il aurait écrit un Contra Divortium Henrici et Catharinæ Liber unus, qu’on n’a pas retrouvé.
Il fut un des rares à refuser de signer la déclaration de nullité du mariage d’Henry VIII et de Catarina ; puis, en 1534, il refusa aussi de signer le Serment de Suprémacie, qui mettait l’autorité du roi au-dessus de celle du Pape.
Enfermé dans la Tour de Londres le 13 décembre 1534, il fut apparemment prisonnier jusqu’au jour de son exécution, à Smithfield, le 30 juillet 1540, avec Edward Powell et Thomas Abell, ainsi que trois autres ministres «hérétiques» (protestants), qui professaient les thèses de Zwingli.
Après leur exécution, les morceaux de membres des Martyrs furent exposés aux portes de la ville, leurs têtes sur des piques le long du pont de Londres.
Le culte de Richard et de ses Compagnons a été confirmé en 1886, ce qui équivaut à la béatification.
Edward Powell
1478-1540
Il était né vers 1478 dans le Pays de Galles.
Cet illustre théologien fut élève de l’université d’Oxford, puis de Oriel College en 1495. Docteur en 1506, avec le titre de perdoctus vir, il fut recteur à Bleadon (Somerset), Lincoln, Cariton-cum-Thuriby (1505), Sutton-in-Marisco (1525), ainsi qu’aux environs de Bristol et Salisbury.
Très considéré par le roi Henri VIII, il écrivit pour lui une Assertio Septem Sacramentorum, en réponse à Luther et qui fut louée par l’université d’Oxford, qualifiant Edward de gloire de l’université. Il fut ensuite un des quatre théologiens choisis pour défendre la légalité du mariage de Catarina d’Aragon, au sujet duquel il écrivit un Tractatus de non dissolvendo Henrici Regis cum Catherina matrimonio.
C’était sa condamnation. Dénoncé à Cromwell, il tomba en discrédit, privé de sa charge à Salisbury (1534), et la même année accusé de haute trahison.
Prisonnier à la Tour de Londres, il attendit l’exécution de la sentence jusqu’au 30 juillet 1540 ; avec lui devaient mourir aussi Thomas Abel et Richard Featherstone, mais aussi trois Protestants, jugés hérétiques. Tandis que ces derniers furent brûlés vifs, les trois prêtres catholiques furent pendus, éviscérés et écartelés.
Le culte d’Edward et de ses Compagnons a été confirmé en 1886, ce qui équivaut à la béatification.
Thomas Abell
1497-1540
Thomas Abell (souvent abrégé en Abel, par erreur) naquit vers 1497, mais on n’a pas retrouvé les circonstances familiales de son enfance ni le lieu de sa naissance.
On sait qu’il étudia à Oxford et que, devenu prêtre, il entra avant 1528 au service de la reine Catherine comme aumônier, mais aussi comme professeur de musique et de langues vivantes.
La reine lui confia une mission auprès du roi d’Espagne et, à son retour, elle l’honora du bénéfice de Bradwell (Essex).
De son côté, Thomas resta un inébranlable soutien de la reine dans son infortune, quand elle fut renvoyée par le roi. Il publia même en 1532 un écrit, Invicta veritas, où il affirmait et démontrait que la loi ne permettait pas au roi de divorcer de son épouse légitime. C’était publié à Anvers, sous un pseudonyme, mais l’auteur fut vite démasqué.
Une première fois arrêté à Beauchamp Tower, libéré pendant un an, de nouveau arrêté en décembre 1533, Thomas fut accusé de répandre les prophéties d’Elizabeth Barton (une voyante de l’époque), de soutenir la reine Catherine.
On le tint enfermé dans la Tour de Londres. Durant cette période, il écrivit un rebus sur le mur, paraphrasant son nom (A bell Thomas), ainsi qu’une pétition à Cromwell le suppliant d’alléger un peu le strict confinement où il se trouvait et de lui permettre de célébrer la Messe.
Thomas fut condamné pour s’être soumis à l’évêque de Rome (le Pape), et pour s’être révélé un ennemi à la fois du roi et du royaume. On énonça la sentence : Vous serez traîné sur une claie jusqu’à l’endroit de l’exécution, vous serez pendu et remis à terre encore vivant, on vous coupera les membres et on les jettera au feu, on vous brûlera les boyaux sous les yeux, on vous coupera la tête, on mettra votre corps en morceaux, selon la volonté du Roi, et que Dieu ait pitié de votre âme.
Ce supplice «raffiné» eut lieu le 30 juillet 1540 à Smithfield (Londres) ; avec Thomas devaient mourir aussi Edward Powell et Richard Featherstone, mais aussi trois Protestants, jugés hérétiques. Tandis que ces derniers furent brûlés vifs, les trois prêtres catholiques furent pendus, éviscérés et écartelés.
Deux jours avant, avait été exécuté un autre Thomas : Cromwell.
Le culte de Thomas Abell et de ses Compagnons a été confirmé en 1886, ce qui équivaut à la béatification.
Ruose (Josephus) Yuan Gengyin
1853-1900
Ruose (Josephus) Yuan Gengyin, né vers 1853 à Hui (Zaoqiang, Hebei), fut martyrisé à Dayin (Zaoqiang) fin juillet 1900 (mentionné le 30 juillet au Martyrologe).
Il a été béatifié en 1946 et canonisé en 2000.
Antoni Forcades Ferraté
1875-1936
Antoni naquit le 28 septembre 1875 à Reus (Tarragona, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il fit la profession comme Frère convers, avec le nom de Eusebi.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Eugenio García Tribaldos
1877-1936
Eugenio eut un parcours particulier.
Né le 13 juillet 1877 à Vellisca (Cuenca, Espagne), il reçut en 1893 l’habit des Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) et fit la profession en 1895 à Bujedo.
Que se passa-t-il ensuite ? Maladie ? Doute ? Epreuve ? Le Frère quitta la vie religieuse, déposa l’habit et rentra dans le siècle, où il s’adonna, pendant huit années, à l’enseignement du français, mais aussi à de pieuses activités, parmi lesquelles les Conférences Saint-Vincent-de-Paul et l’Adoration nocturne du Saint-Sacrement.
Passé cet intervalle, il sollicita et obtint à nouveau son admission chez les Lasalliens : il reprit l’habit en 1905 et fit la profession une deuxième fois, avec le nom de Agustín María.
Mûri, affermi, le Frère apparut à tous vraiment «bien dans sa peau». Il fit la profession solennelle à Bujedo en 1913.
Il commença son apostolat à Valladolid, puis fut professeur à Bujedo, pendant dix-neuf années.
Il fut un des principaux collaborateurs de la revue lasallienne Eco de Belén, destinée aux élèves, en particulier ceux de l’archiconfrérie de l’Enfant-Jésus, et qui prendrait plus tard le nom de Vie et Lumière. Le Frère Agustín en devint le directeur.
En 1926, il fut directeur de la maison de Bujedo, et les sept dernières années de sa vie, il fut à la Librairie Bruño, la Procure de Madrid.
Cette Procure éditait quantité de livres excellents, qui furent même adoptés dans les écoles statales.
Le 30 juillet 1936, des miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les Frères à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître le septième, dont le corps fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Agustín María, furent béatifiés en 2013.
Rafael Martí i Figueras
1878-1936
Il naquit le 4 décembre 1878 à Tarragona, de Rafael et Dolors, qui le firent baptiser le 8, en la fête de l’Immaculée Conception.
Au terme de ses études philosophiques et théologiques, il fut ordonné prêtre en 1902.
Il exerça le saint ministère à Selva del Camp et à Cabra (Alt Camp).
Son église n’était pas vraiment pleine de paroissiens quand il célébrait, mais il mettait toujours dans la célébration liturgique le même enthousiasme et prêchait comme si l’église était pleine. Quand on lui suggérait qu’il pourrait s’épargner tant de peine, il répondait : Je ne fais qu’accomplir mon devoir.
Il faisait en outre chaque soir le Chemin de la Croix, auquel participait quelque brave fidèle.
Il rendait visite aux malades, et y revenait si on le renvoyait la première fois. Il se mortifiait beaucoup. Très modeste de sa personne, on le trouvait parfois même trop effacé. Il passait des heures devant le Saint Sacrement à prier et méditer. Jamais une parole critique contre quiconque. On le considérait comme un Saint.
Lors de la visite pastorale de l’archevêque, il y eut un incident. Quelqu’un fit sauter un pétard juste devant la porte du presbytère, pour protester contre la «sévérité» de don Martí : on lui avait suggéré de ne plus aller visiter les écoles ou les malades, et il avait «osé» refuser. Quand les coupables furent identifiés et mis en prison, il intervint lui-même pour leur pardonner et obtenir leur libération.
Quand éclata la révolution de 1936, le Comité se chargea de l’accompagner hors du pays et de lui trouver un logement à Tarragona, se félicitant d’avoir mis leur curé en sécurité.
Il semble qu’un passant l’ait vu monter l’escalier et l’ait dénoncé, car des révolutionnaires vinrent bientôt le trouver pour l’emmener et l’assassiner, probablement le 29 juillet très tard ou le 30 très tôt. L’autopsie pratiquée le 30 juillet révéla plusieurs blessures d’arme à feu. On put identifier le prêtre aux initiales RM de ses vêtements, ainsi qu’au scapulaire et au cordon de Saint-François qu’il portait.
Don Ramon Martí fut béatifié en 2013.
Arsenio Mañoso González
1879-1936
Arsenio naquit le 19 juillet 1879 à Lomoviejo (Valladolid, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il fit la profession comme Frère convers, avec le nom de Benito José Labre.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Juan Sanz y Palanca
1880-1936
Né le 11 août 1880 à Pamplona (Espagne), il entra en 1897 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) à Bujedo, passa au noviciat en 1898, reçut l’habit et fit la profession avec le nom de Crisólogo. Il fit la profession perpétuelle en 1910 à Bujedo.
Après beaucoup d’étapes en diverses régions d’Espagne, il fut nommé par deux fois directeur d’une des maisons de Madrid et aussi de celle de Viloria de la Rioja.
Le Frère Crisólogo fut un excellent professeur, dynamique, jeune d’esprit, qui suscita beaucoup de belles vocations.
En 1931, il déposa la charge de directeur et fit la classe à Santa Susana de Madrid.
Le 30 juillet 1936, il était de passage à la Procure (on a dit aussi qu’il s’y était réfugié car il se trouvait en danger à Santa Susana). Des miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les sept Frères présents à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés ces sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître le septième, dont le corps fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Crisólogo, furent béatifiés en 2013.
Miguel Carrasquer Ros
1881-1936
Miguel naquit le 11 mai 1881 à Sueca (Valencia, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il fit la profession comme Frère convers, avec le nom de Julian.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Luis Herrero Arnillas
1883-1936
Luis, né le 22 août 1883 à La Serna (León, Espagne), entra en 1909 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) au noviciat mineur de Bujedo, passa au noviciat, reçut l’habit en 1912 et fit la profession avec le nom de Esteban Vicente. Il fit la profession perpétuelle en 1918, à Bujedo.
Il voulait travailler, et ses supérieurs lui remarquèrent, outre ses bonnes qualités de religieux, des dons excellents pour les travaux manuels. Il fut d’abord à Bujedo (1918) comme tailleur et cordonnier, puis aussi comme jardinier habile et cuisinier, puis à l’école du Sacré-Cœur (1922), et à celle du Bon Pasteur (1926), puis à Griñón, enfin à Madrid, à la Librairie Bruño (1935) et à l’école Santa Susana.
Malgré ses fortes douleurs de rhumatisme, il ne s’arrêtait et ne se plaignait jamais.
Le 30 juillet 1936, il était de passage à la Librairie Bruño, avec le Frère Braulio, quand les miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les sept Frères présents à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés ces sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître le septième, dont le corps fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Esteban Vicente, furent béatifiés en 2013.
Sergio Cid Pazo
1884-1936
Sergio vit le jour le 24 avril 1884 à Allariz (Orense, Espagne).
Dès la petite jeunesse, sa personnalité manifestait des signes évidents de sa vocation sacerdotale.
Entré dans la Société des Salésiens, il fit la profession en 1905 et fut ordonné prêtre en 1912.
Toute son activité se déroula à Sarriá (Bardelone). Il avait conquis la vénération unanime, par sa bonté et son travail infatigable.
Le dimanche 19 juillet 1936, durant sa prédication, il parla avec enthousiasme de la grâce du martyre pour Jésus-Christ.
Le 22 juillet, comme tous les autres Confrères, il fut contraint de quitter la maison. Sans savoir où aller, il monta dans un tramway de Barcelone.
A partir de là, on trouve deux versions très différentes de son martyre.
Dans l’une, des miliciens l’observèrent attentivement et suspectèrent le prêtre ; s’approchant, ils lui tirèrent la main de sa sacoche : il tenait le chapelet. Les miliciens le jetèrent du tramway en marche. Le prêtre alla s’écraser contre un réverbère.
Dans l’autre version, les miliciens l’emmenèrent dans leur voiture jusqu’à la route de Sarriá, non loin de l’arrêt du funiculaire de Vallvidriera, où ils le fusillèrent.
C’était le 30 juillet 1936.
Don Sergio Cid fut béatifié en 2001.
Ramón Palos Gascón
1885-1936
Ramón (Raymond) était né le 11 août 1885 à Forcall (Tortosa, Espagne) et fut baptisé le jour même.
A dix-sept ans, il rencontra à Benicarló les Frères des Ecoles Chrétiennes, et se sentit appelé : il entra au noviciat de Bujedo en 1908, à vingt-trois ans, prit l’habit et fit la profession avec le nom de Cayetano José.
Il commença son activité à Teruel en 1910.
En 1919, il passa à l’école gratuite de Bonanova, dont il fut économe en 1925.
Il était dans cette charge lorsque, le 10 juillet 1936 déjà (alors que les événements révolutionnaires se déclenchèrent généralement à partir du 19 juillet) - une horde de miliciens armés envahit le collège, mit le feu à la chapelle et détruisirent beaucoup de matériel.
Ils trouvèrent le Frère Cayetano dans son bureau, où ils l’enfermèrent avec quelques employés ; il se trouva que l’un d’eux était justement de la FAI ou Fédération Anarchique Ibérique, et profita de la situation pour faire subir au Frère un véritable calvaire pendant ces quelques jours de «prison» commune.
Le Frère fut ensuite détenu ailleurs, avec un autre Frère, qui put ainsi adoucir les peines de son Compagnon.
Dix jours après, on l’appela pour lui demander des éclaircissements sur les bâtiments du collège, mais c’était de toutes apparences un prétexte. Il le firent sortir pour le fusiller.
L’autopsie révéla qu’il avait reçu des balles dans la tête, dans le cerveau et dans la poitrine, ce 30 juillet 1936.
Frère Cayetano a été béatifié en 2007.
Guillermo Álvarez Quemada
1890-1936
Guillermo, né le 10 février 1890 à Santa Cruz de la Salceda (Burgos, Espagne), entra en 1905 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) au noviciat mineur de Bujedo, passa au noviciat, reçut l’habit en 1907 et fit la profession avec le nom de Oseas. Il fit la profession perpétuelle en 1921, toujours à Bujedo.
Ses études se révélèrent pour lui difficiles, mais comme c’était un homme sérieux et pieux, on en fit un travailleur manuel ; il aida le Frère à la cuisine et devint en peu de temps un cuisinier hors pair. Dans une maison religieuse, c’est une acquisition précieuse.
Oseas fut donc cuisinier en titre à Bujedo pendant huit ans, puis deux ans à Iturribide (Bilbao), puis quatre ans à Griñón, puis encore à Jerez, avant de rejoindre Madrid.
En 1934, il fit un bref séjour en Belgique (Lembecq-lez-Hal), où cependant ses faibles connaissances de la langue française motivèrent son rapide retour en Espagne.
Le 30 juillet 1936, il était de passage à la Procure, toujours à la cuisine, car le cuisinier «chef» était à une retraite à Bujedo.
C’est alors que des miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les sept Frères présents à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés ces sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître le septième, dont le corps fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Oseas, furent béatifiés en 2013.
Miguel Solas del Val
1890-1936
Miguel, né le 8 mai 1890 à Briviesca (Burgos, Espagne), reçut au Baptême le nom de l’Archange, dont on fêtait alors en ce jour l’apparition au Mont Gargan.
Il entra en 1903 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) au noviciat mineur de Bujedo, passa au noviciat, reçut l’habit en 1909 et fit la profession avec le nom de Anselmo Pablo. Il fit la profession perpétuelle en 1919, à Valladolid.
Ce fut un excellent pédagogue et professeur ; les élèves qui sortaient de ses cours furent particulièrement bien notés et remarqués aux examens.
En 1934, il fut envoyé à la Procure de Madrid. Il écrivit lui-même divers ouvrages didactiques (dessin, sciences physiques et naturelles) ou collabora à des ouvrages d’arithmétique et de géométrie.
Le 30 juillet 1936, des miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les sept Frères présents à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés ces sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître le septième, dont le corps fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Anselmo Pablo, furent béatifiés en 2013.
Alejandro González Blanco
1890-1936
Alejandro naquit le 23 juillet 1890 à Villovicco (Palencia, Espagne).
Il entra en 1905 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) au noviciat mineur de Bujedo, passa au noviciat, reçut l’habit en 1909 et fit la profession avec le nom de Braulio José. Il fit la profession perpétuelle en 1919, à San Fernando (Cadix).
Il eut des débuts difficiles comme professeur, car il se laissait chahuter. Mais il apprit peu à peu à s’imposer dans la douceur ; à Jerez, il fut chargé de la confraternité de l’Enfant-Jésus, qu’il orienta de façon très efficace, suscitant maintes vocations religieuses.
De 1922 à 1932, il fut à Madrid, d’abord au collège Maravillas, puis à la Procure, collaborant à la Librairie Bruño.
Le 30 juillet 1936, des miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les sept Frères présents à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés ces sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître Braulio, dont le visage fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Braulio José, furent béatifiés en 2013.
Pablo Díaz de Zárate y Ortíz de Zárate
1892-1936
Pablo, né le 21 janvier 1892 à Murua-Cogoitia (Álava, Espagne), entra en 1905 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes (Lasalliens) au noviciat mineur de Bujedo, passa au noviciat, reçut l’habit en 1907 et fit la profession avec le nom de Norberto José. Il fit la profession perpétuelle en 1920, à Valladolid.
Il fut envoyé successivement à Puerto Real (1920), Cadix (1924), Séville (1929), Madrid enfin, à la Librairie Bruño (1935).
Quand on lui demandait s’il se souvenait de ses années d’enseignement, il répondait franchement : Oui, je me souviens beaucoup des enfants, et ils me manquent. Mais si Dieu me veut ici, qu’il soit béni… D’ailleurs, quand nous prononçons les vœux, nous disons bien «…en quelque lieu que je sois envoyé…».
Le 30 juillet 1936, les miliciens s’introduisirent dans la maison, forcèrent les sept Frères présents à se rassembler à l’accueil, les soumirent à un pénible interrogatoire, concernant leurs hypothétiques armes (?), l’argent, les activités, les personnes, etc.
Ensuite, ils les ligotèrent et les firent monter dans un autobus, direction la Casa de Campo, à l’époque en-dehors de Madrid.
Là, furent fusillés ces sept Frères Lasalliens, ce 30 juillet 1936.
On n’en sut plus rien, jusqu’au 15 septembre suivant, quand le Frère Visiteur et le Frère Directeur général se rendirent à la Préfecture pour s’enquérir : ils reconnurent six des sept Frères parmi des milliers de photographies ; impossible de reconnaître le septième, dont le corps fut sans doute davantage déformé.
Ces sept Frères, dont Norberto José, furent béatifiés en 2013.
José Garrido Francés
1893-1936
José Garrido Francés naquit le 11 octobre 1893 à Villaherreros (Palencia, Espagne C).
Prêtre, il vivait dans le couvent dominicain d’Almagro.
Voir la notice Dominicains martyrs à Almagro 1936.
Il eut la grâce du martyre à Miguelturra (Ciudad Real), le 30 juillet 1936.
José Garrido Francés devrait être béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 30 juillet.
Vicente de Paúl Canelles Vives
1894-1936
Vicente de Paúl naquit le 25 juin 1894 à Onda (Castellón, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il fit la profession comme Frère convers.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Sadurní Roca Huguet
1895-1936
Sadurní naquit le 12 août 1895 à Sant Sadurní d’Anoia (Barcelona, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il fit la profession comme Frère convers, avec le nom de Constanci.
Son jeune frère, Miquel (Cristino), entra à son tour dans le même Ordre, et fut martyrisé le 1er septembre 1936.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié, avec son frère, en 1992.
Zósimo Izquierdo Gil
1895-1936
Il vit le jour le 17 décembre 1895 à Villahermosa del Campo (Espagne), fils de Juan Manuel et Rosa, qui le firent baptiser le jour même.
Après ses études classiques au Petit séminaire de Belchite, il étudia la philosophie et la théologie au Grand séminaire de Saragosse.
Ordonné prêtre en 1920, il exerça le saint ministère à Ariño, Corbatón, Alpeñes, Huesa del Común, Castelseras.
Son zèle se manifesta pour la catéchèse des enfants et le développement de l’Action catholique naissante.
Le 28 juillet 1936, les milices révolutionnaires entrèrent dans le pays, semant la terreur avec les arrestations et les saccages. Ils se rendirent au presbytère, où ils trouvèrent don Zósimo, ainsi qu’un jeune Dominicain de Calanda. Cette présence pourrait s’expliquer par le fait que don Zósimo aurait aussi appartenu au Tiers-Ordre dominicain.
Don Zósimo leur demanda ce qu’ils voulaient. Ils lui répondirent : Sauver le peuple. Et don Zósimo, gentiment : Et c’est avec des pistolets que vous cherchez à sauver le peuple ? Réponses injurieuses. Zósimo resta pacifique. Un milicien voulut le poignarder ; Zósimo lui ouvrit tout grand son habit et lui présenta la poitrine ; six autres s’emparèrent du milicien, déconcerté et furieux.
Certains voulaient le fusiller sur place, mais leur chef s’interposa, prétendant procéder d’abord à un jugement du Comité. Ils arrêtèrent formellement le prêtre, puis réclamèrent de sa cousine présente une énorme somme d’argent, mirent le feu à tous les livres, les meubles et autres objets personnels.
Le prêtre et le novice dominicain furent mis en prison. Don Zósimo resta très calme et profita de son temps pour confesser d’autres prisonniers. Ils priaient le chapelet. Le bon curé demanda à plusieurs reprises la libération des prisonniers, surtout des pères de famille, qui avaient des enfants à la maison.
Au milieu de la nuit du 30 juillet 1936, on l’emmena avec les deux Dominicains, José María Muro et Joaquín Prats, en dehors du pays près de la rivière Mezquin, où ils furent exécutés dans une barraque près de la route de Alcañiz.
On pourra trouver quelques petites différences entre ce résumé et ceux concernant le père Muro et le frère Prats, lesquels ne semblent pas avoir été en prison avant d’être conduits à l’endroit de leur exécution.
De même, deux récits se rapportent au moment de l’exécution des Martyrs. Dans l’un, les trois s’agenouillèrent pour recommander leur âme à Dieu et demander pardon pour leurs bourreaux, et furent abattus dans cette position.
Dans l’autre récit, ils reçurent les balles debout, une fois achevée leur prière à genoux. Don Zósimo reçut d’abord des balles dans les jambes et, s’étant retourné pour exprimer son pardon envers les bourreaux, reçut une salve qui lui traversa le crâne.
Son corps fut ensuite particulièrement profané.
Don Zósimo fut, avec les deux Dominicains, béatifié en 2001.
Pablo Corres Díaz de Cerio
1897-1936
Pablo vit le jour le 26 juin 1897 à Torralba del Río (Navarre, Espagne).
Il entra à treize ans à l’école des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos, puis y fut novice. Il fit la profession avec le nom de Braulio María, et fut ordonné prêtre en 1922.
Il était conseiller provincial de son Ordre. En outre, il était maître des novices à Calafell (Tarragona) depuis 1931 : cette communauté tenait un sanatorium pour les enfants de familles pauvres. La grande popularité du père Braulio suscitait la générosité de la population, qui lui procurait les dons nécessaires à nourrir jusqu’à deux-cent-cinquante enfants malades.
La communauté comprenait trois prêtres, des Frères convers et les novices.
Lors de la révolution espagnole, il pensa à envoyer tous ses novices à Marseille, mais les événements ne lui en donnèrent pas le temps.
Au soir du 22 juillet, les enfants demandèrent aux Religieux ce qu’était ce gros nuage de fumée qui se répandait sur Calafell : c’était l’église qui était incendiée. Les Religieux s’efforcèrent de ne pas inquiéter les enfants.
Le père Braulio réunit la communauté et demanda à tous de prier le Sacré-Cœur de Jésus pour le maintien de la foi en Espagne. Beaucoup d’entre eux passèrent la nuit en prière devant le Saint-Sacrement.
Au petit matin, ils retirèrent le Saint-Sacrement et tous les objets sacrés pour les mettre en sécurité dans la petite chapelle du noviciat, tandis que de grandes colonnes de feu continuaient à s’élever, à la suite de l’incendie des églises du pays.
Le 22 juillet en fin d’après-midi, la communauté s’apprêtait à célébrer les Vêpres, lorsque les miliciens en armes envahirent le sanatorium, s’emparèrent des Frères, fouillèrent l’établissement à la recherche des «armes» (qui n’existaient pas) ; le père Braulio eut la bonté de leur servir à manger.
Ils partirent en prévenant qu’ils reviendraient le lendemain avec d’autres effectifs, pour prendre en charge l’établissement, non sans les avertir aussi : Enlevez donc ces habits ; personne ne les porte plus ; nous sommes tous égaux.
Le père Braulio dit aux Religieux : Nous sommes entre les mains de gens qui nous haïssent à cause de notre appartenance au Christ. Heureux sommes-nous si Dieu demande notre vie pour expier les nombreux péchés qui se commettent en Espagne !
On ne dormit pas beaucoup cette nuit-là ; tous se confessèrent. Dès quatre heures du matin, les trois prêtres célébrèrent la Messe et distribuèrent la Communion aux enfants plus grands, leur donnant parfois plusieurs Hosties, pour les consommer et ainsi éviter toute profanation de l’Eucharistie.
Puis le père Braulio dit aux autres : Notre devoir est de rester auprès de ces enfants innocents, dont le sort sera le nôtre. Dieu nous donnera la force de mourir martyrs, si telle est sa volonté.
Dans l’après-midi, arrivèrent les miliciens qui exigèrent les clefs, et consentirent seulement aux Frères de rester là en attendant l’arrivée du personnel laïque qui devait prendre en charge les enfants.
Le dimanche 26, il fut impossible de célébrer la Messe. Quand les Religieux voulurent commencer la prière du matin avec les enfants, comme chaque jour, on le leur interdit, en se moquant de la Religion. Les miliciens promirent aux enfants qu’on leur donnerait des jouets, qu’on leur ferait du cinéma dans la chapelle et que désormais, quand on leur dirait Dieu n’existe pas !, ils devraient répondre : Vive le communisme ! Un des Frères survivants racontera qu’à ce moment il fit un acte de réparation au Sacré-Cœur.
Le mardi 28, les miliciens éliminèrent tout signe religieux du sanatorium. Les Religieux firent leur bagage ; on leur promit un sauf-conduit pour rejoindre la France par Barcelone, mais il fallait seulement attendre la relève du personnel laïque. Ainsi passa aussi le mercredi 29.
Le jeudi 30 à six heures du matin, le père Braulio put célébrer la Messe pour la communauté. On consomma les dernières Hosties. Le prieur ajouta : Ce sera peut-être la dernière fois que nous recevrons Jésus Hostie, et nous le reverrons bientôt face à face. Courage, soyons contents de pouvoir verser notre sang pour le Christ.
A neuf heures, arriva le chef des miliciens, qui leur proposa cette alternative : ou ils restaient sur place avec les «civils», ou ils partaient, mais on ne pouvait leur donner ni sauf-conduit ni pièce d’identité, et l’on ne répondait pas de leur vie dès qu’ils quitteraient la maison.
Pour les Religieux, partir était donc un risque ; mais rester dans cette ambiance, comportait aussi un grand risque pour leur âme, car il fallait renoncer à toute expression de foi. Aussi choisirent-ils de partir.
Le chef en fut le premier surpris. Il ordonna à huit Religieux de rester sur place. Les autres partirent en deux groupes : d’un côté, le père Braulio avec six Frères et huit novices, vers la gare de San Vicente, de l’autre le père Maître vers celle de Calafell.
Peu avant d’arriver à la gare de Calafell, le groupe fut arrêté par une patrouille. On demanda le Frère Constanci (Sadurní Roca Huguet), qui reçut une rafale de mitraillette et fut laissé pour mort ; quelques heures après, des enfants du sanatorium qui passaient par là, l’entendirent gémir et appelèrent au secours, mais ceux qui vinrent, l’achevèrent.
Les Religieux qui se dirigeaient vers la gare de San Vicente, furent arrêtés et conduits vers la gare de Calafell. Cette fois, le père Braulio leur dit : Je vous donne l’absolution. Maintenant, ils nous conduisent à la mort ; pardonnez-leur.
On les conduisit vers la place El Vendrell, où une populace en fureur était en train de profaner l’église. Voyant les Religieux, elle voulut s’en emparer, mais les conducteurs ne voulaient pas perdre leurs proies. Ils se firent ouvrir le passage et prirent la route de Barcelone, avec les vingt-deux Religieux.
Ils arrivèrent devant la gare de Calafell et furent arrêtés par une vingtaine d’autres miliciens, qui firent descendre tous les Religieux et les alignèrent. Quatre d’entre eux qui étaient très jeunes, ainsi qu’un Argentin qui avait son passeport, reprirent place sur le camion. On fit avancer tout le reste du groupe un peu plus loin ; alors, du camion, les cinq rescapés entendirent des coups de feu, puis des coups de pistolet.
On entendit sonner les cinq heures de l’après-midi de ce jeudi 30 juillet 1936.
Revenant au camion, les miliciens constatèrent qu’un des cinq avait pris la fuite ; ils le rattrappèrent et l’assassinèrent.
Un des quatre qui restaient demanda à être assassiné le dernier, encourageant les autres avec le crucifix dans une main et le chapelet dans l’autre ; il criait : Vive le Christ Roi !
On n’arrive pas à trouver le nombre exact des Religieux de la communauté de Calafell, ni celui des Martyrs et des survivants. La béatification de 1992 comprend quinze martyrs : le père Braulio, six Frères convers (dont Constanci), huit novices.
Leur dies natalis commun est au 30 juillet.
Ricardo Plá Espí
1898-1936
Ricardo vit le jour le 12 décembre 1898 à Agullent (Valencia, Espagne).
Il entra en 1908 au collège San José de Valencia, puis au Grand séminaire.
Intelligent, doué pour l’étude, il fut envoyé à l’université Grégorienne de Rome, où il fut reçu aux trois doctorats de philosophie, de théologie et de droit canonique.
Il fut ordonné prêtre en 1922, par l’archevêque, Mgr Reig y Casanova, qui le nomma professeur au Grand séminaire.
Quand l’archevêque fut créé cardinal et déplacé à Tolède, il prit le jeune prêtre comme secrétaire : don Ricardo le resta jusqu’à la mort du prélat, en 1927.
Ensuite, il fut nommé professeur et secrétaire des études à la faculté de philosophie de l’unversité de Tolède, chapelain à la cathédrale, et conseiller à l’Association Catholique de Propagande (ACDP). Il dirigea les Jeudis eucharistiques, jours d’adoration du Saint-Sacrement.
Arriva la révolution de 1936.
Le 24 juillet, don Ricardo fut arrêté avec ses parents et sa sœur Consuelo. C’est de cette dernière que nous savons les détails qui suivent.
Au moment où on allait les fusiller tous les quatre, un jeune garçon, habillé en milicien, se mit devant le prêtre et cria à ses compagnons : Qu’est-ce que vous allez faire, barbares ? Ce curé, c’est un saint. Je réponds pour les quatre. Les quatre furent mis en liberté.
Mais quelques jours plus tard, les miliciens revinrent appeler don Ricardo. Dans un premier temps, ils ne lui permirent pas de saluer sa mère, malade. C’est elle qui se leva et vint dire à son fils : Mon fils, il faut beaucoup de courage pour souffrir, et encore beaucoup plus d’amour pour pardonner.
Sur le seuil de la maison, il s’adressa à sa mère : Maman, vous ne m’avez pas élevé pour aller au Ciel ? Voici l’heure. Je ne méritais pas tant. Dieu me donne une bien grande récompense en m’accordant la palme du martyre. On aura remarqué le voussoiement du prêtre envers sa mère.
Ils l’emmenèrent au-lieu dit du Tránsito, et le fusillèrent. Il tomba en criant Vive le Christ Roi !
C’était le 30 juillet 1936.
Don Ricardo Plá Espí fut béatifié en 2007.
Enrique Beltrán Llorca
1899-1936
Enrique naquit le 14 novembre 1899 à Villareal (Castellón, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice et, probablement se destinait à être Frère convers.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936, et béatifié en 1992.
Vicente Alamano Jiménez
1901-1936
Voir la notice : Carmes espagnols martyrs
Tomás Urdánoz Aldaz
1903-1936
Tomás naquit le 7 mars 1903 à Echarri (Navarre, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 (à trente-trois ans) et béatifié en 1992.
Rafaél Flamarique Salinas
1903-1936
Rafaél naquit le 24 octobre 1903 à Mendívil (Navarre, Espagne) et reçut au baptême le nom du Saint du jour à l’époque, saint Raphaël Archange.
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 (à trente-trois ans) et béatifié en 1992.
José María Muro Sanmiguel
1905-1936
Il vit le jour le 26 octobre 1905 à Tarazona (Saragosse, Espagne).
Après ses études classiques au Petit séminaire, il étudia la philosophie et la théologie au Grand séminaire de Tarazona.
Ordonné prêtre en 1928, il exerça le saint ministère à Villalengua, Regente de Purojosa et Novallas.
Il sentit la vocation religieuse et entra dans l’Ordre dominicain, en 1934, à Calanda.
Ce novice était déjà un prêtre mûr et décidé ; être missionnaire et martyr, était son grand désir intérieur, que les événements allaient bien vite combler.
Quand les milices révolutionnaires entrèrent dans Calanda, le père Muro jugea opportun de rejoindre Alacañiz par Torre Mazas. Il se trouva avec un novice, Joaquín Prats Baltueña.
Le 29 juillet, en chemin, à Castelserás, ils s’informèrent de la route et on les trompa en leur indiquant une autre maison, où se trouvaient des membres du Comité.
Ils furent immédiatement arrêtés, soumis à une farce de jugement durant lequel on se moqua d’eux de façon outrageuse. Au milieu de la nuit suivante, 30 juillet 1936, ils furent exécutés, avec le curé de Castelseras, don Zósimo.
José María Muro a été béatifié en 2001.
Santiago de Prado Fernández (Mateo)
1907-1936
Santiago de Prado Fernández naquit le 25 juillet 1907 à La Mata de Monteagudo (León, Espagne) et reçut au baptême le nom du Saint du jour, s.Jacques.
Frère convers dominicain, il vivait au couvent d’Almagro.
Voir la notice Dominicains martyrs à Almagro 1936.
Il eut la grâce du martyre à Miguelturra (Ciudad Real), le 30 juillet 1936.
Santiago de Prado Fernández devrait être béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 30 juillet.
Manuel Jiménez Salado
1907-1936
Manuel naquit le 29 octobre 1907 à Jerez de la Frontera (Cadix, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il fit la profession comme Frère convers.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Jaime Puig Mirosa
1908-1936
Jaime (ou Jaume) vit le jour le 3 juin 1908 à Terrassa (Barcelone, Espagne), aîné d’une famille très dévote de la Sainte-Famille. Il allait être aussi la première victime de la congrégation de la Sainte Famille.
Le jour de son baptême, son grand-père eut une «inspiration» étonnante : il offrit une peseta pour le baptême de l’eau, et une autre pour le baptême de sang de son petit-fils.
Jaime fréquenta les Ecoles Pies de Terrassa, puis passa au collège de Blanes, étudia philosophie et théologie à Les Corts, fut un peu à Begues et reçut l’ordination sacerdotale en 1932.
A Blanes, son directeur l’avait en grande estime, trouvant qu’il était quasi partout un modèle d’aspirant à la vie religieuse.
Il fut professeur de théologie à Vilatorta, puis fut envoyé à Blanes, comme professeur et ensuite comme directeur du collège. On apprécia son travail et son exemple. On remarqua son extraordinaire dévotion envers l’Eucharistie et la Sainte Vierge.
Arriva la révolution de 1936.
Avec un ancien élève (Sebastiá Llorens), don Jaime se préoccupa de dissimuler la statue de la Vierge de Vilar, patronne de Blanes. Ils furent tous deux assassinés au soir du 30 juillet 1936. Don Jaime mourut en disant : Mon Dieu ! Mon Dieu !
Il fut béatifié en 2013, parmi vingt membres de la même congrégation.
Domingo Pitarch Gurrea
1909-1936
Domingo naquit le 12 février 1909 à Villareal (Castellón, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936, et béatifié en 1992.
Sebastiá Llorens Telarroja
1909-1936
Sebastiá vit le jour le 2 décembre 1909 à Tordera (Barcelone, Espagne), dans une famille très attachée aux valeurs et aux vertus chrétiennes ; il reçut ce précieux héritage tout particulièrement de sa très pieuse mère.
Il fit ses études à Blanes, avec des professeurs (le père Sagalés et le père Puig) qui seraient à leur tour martyrs.
Travailleur sérieux, intelligent, perspicace, ce fut un élève vraiment exceptionnel. Il avait un penchant naturel pour la mécanique ; il suivit les cours du soir du père Puig pour l’algèbre. En outre, il participa activement à l’Action Catholique.
Très imprégné de sa foi, il fréquentait régulièrement l’Eucharistie, servait la Messe, restait longuement en prière le soir devant le Tabernacle. Il vénérait profondément Notre-Dame du Vilar, la patronne du pays, dont la statue se trouvait dans l’église paroissiale, cherchant à infuser sa dévotion dans le cœur de ses jeunes amis.
Il n’était pas appelé à la vie consacrée et voulait fonder un foyer chrétien, dans lequel il aurait continué à rechercher la sanctification personnelle, tout en demeurant actif dans l’apostolat auprès des jeunes.
Les événements allaient lui faire connaître un autre type de sainteté, dans l’accomplissement total du témoignage de la foi. En effet, quand les révolutionnaires mirent l’Espagne à feu et à sang, répandant leur haine féroce en face de tout ce qui était du domaine de Dieu et de l’Eglise, Sebastiá recueillit chez lui le cher père Puig, qui était recherché par les miliciens.
Il aida le Père à cacher la statue miraculeuse de la Vierge du Vilar, et l’accompagna au Comité, quand il y fut convoqué, le 30 juillet 1936.
Les hommes du Comité firent semblant de les laisser repartir libres. Tandis qu’ils regagnaient leur maison, les miliciens passèrent dans la rue en ordonnant aux habitants de rentrer chez eux et de bien fermer portes et fenêtres (pour ne pas voir ce qui allait se passer). Un moment après, ils se saisirent du prêtre et du jeune homme, les conduisirent en-dehors de la ville, à un endroit d’où surgirent tout d’un coup d’autres miliciens qui tirèrent sur le père Puig et sur Sebastián.
Le Père s’écroula dans les bras de Sebastián, en disant Mon Dieu ! Mon Dieu !, tandis que Sebastián, déjà grièvement blessé, fut achevé par plusieurs coups de feu à la tête.
Les deux cadavres des Martyrs restèrent là dans la rue, jusqu’à ce qu’on les ramassât pour les enterrer au cimetière local.
Ainsi s’acheva cette triste journée du 30 juillet 1936 à Blanes.
Comme le père Puig, Sebastián Llorens Telarroja fut béatifié en 2013.
Antoni Llauradó Parisi
1910-1936
Antoni naquit le 13 juin 1910 à Reus (Tarragona, Espagne) et reçut au Baptême le nom du Saint du jour, Antoine de Padoue.
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Antonio Sanchiz Silvestre
1910-1936
Antonio naquit le 6 décembre 1910 à Villamarchante (Valencia, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936, et béatifié en 1992.
Manuel López Orbara
1913-1936
Manuel naquit le 5 février 1913 à Puente de la Reina (Navarre, Espagne).
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936 et béatifié en 1992.
Justo Vicente Martínez
1913-1936
Justo Vicente Martínez naquit le 17 octobre 1913 à Villanázar de Valverde (Zamora, Espagne).
Il avait émis les vœux et vivait au couvent d’Almagro, se préparant au sacerdoce.
Voir la notice Dominicains martyrs à Almagro 1936.
Il eut la grâce du martyre à Miguelturra (Ciudad Real), le 30 juillet 1936.
Justo Vicente Martínez devrait être béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 30 juillet.
José Mata Luis
1914-1936
Voir la notice : Carmes espanols martyrs
Luis Aguirre Bilbao
1914-1936
Luis, né le 13 septembre 1914 à Murguía (Biscaye, Espagne), entra dans la congrégation de la Mission (Vincentiens, de saint Vincent de Paul, v. 27 septembre). Il fit la profession perpétuelle en 1933, comme Frère coadjuteur.
Il arriva à Alcorisa (Teruel) le 30 juillet 1933, où tous l’estimaient pour sa bonté, sa candeur, tant les Confrères de la maison que les gens du pays.
Pendant trois années, le Frère Luis fut la sainte Marthe au service de tous.
Une de ses «pauses» favorites, au milieu de son travail, était de participer à l’Heure Sainte à la paroisse.
Lors des événements révolutionnaires de 1936, sa foi et sa confiance en Dieu s’élevèrent chaque jour plus. Dans les conversations, à tout moment, il montrait toujours plus son union à Dieu, sa préparation personnelle à la mort en lisant les prières de la Recommandation de l’âme.
A ce moment-là, ses parents étaient déjà morts. Il écrivait cependant à ses frères et sœurs, à ses oncles et tantes, sa tristesse devant les sacrilèges qui se commettaient dans le pays :
Je m’adresse à vous tous, plein de tristesse pour la situation de notre chère Espagne… Je ne sais où nous allons… Où irons-nous avec ces églises incendiées, ces couvents rasés et le Saint-Sacrement piétiné, ces statues brûlées ? Priez pour notre Patrie : prières et sacrifices, beaucoup de prières pour notre Patrie. Mettons-nous dans les mains de Dieu notre Seigneur ; que Sa volonté soit faite, préparons-nous à une bonne mort, car il faut mourir pour la foi. Telle fut sa dernière lettre.
Il était arrivé au village un 30 juillet ; c’est encore un 30 juillet qu’il allait entrer dans l’Eternité.
Le 29 juillet, arrivèrent en effet à Alcorisa des miliciens, dont le chef voulait absolument fusiller quelqu’un le soir-même. Il demanda au maire une victime. Et si on ne lui en donnait pas une, il aurait fusillé tous les prisonniers présents dans la prison. Le maire, voulant éparner ses administrés, lui indiqua le couvent.
Ils trouvèrent le Frère Luis, l’interrogèrent en long et en large sur les objets et les armes (?) du couvent ; le Frère déjoua habilement les questions et fut emmené à la mairie, puis reconduit au couvent, à une heure du matin. Fouille du couvent. Puis ils firent agenouiller le Frère sur la place, devant la porte du couvent ; tandis qu’il avait les bras en croix, il dit encore : Je suis innocent et je suis prêt à vous dire ce que je sais. - Tu dois mourir. - Bon, si je dois mourir, je meurs pour Dieu et pour l’Espagne. Alors ils le fusillèrent
Les révolutionnaires entrèrent ensuite dans l’église, détruisant tout sur leur passage, décapitant la statue de la Sainte Vierge, et couvrant la tête de l’Enfant-Jésus avec la casquette rouge d’un milicien.
Frère Luis fut la première victime à Alcorisa, le 30 juillet 1936. On le retrouva le matin, toujours les bras en croix.
Il fut béatifié en 2013.
Joaquín Prats Baltueña
1915-1936
Il vit le jour le 5 mars 1915 à Saragosse (Espagne).
Ses premières études se firent chez les pères Piaristes, où il étudia le latin et la philosophie.
A l’avènement de la République, il interrompit ces études pour se préparer au baccalauréat universitaire.
Après deux pèlerinages à Lourdes en 1935, il se décida fermement à entrer chez les Dominicains, et fut novice à Calanda.
Quand les milices révolutionnaires entrèrent dans Calanda, un groupe de ces Religieux partit à pied pour Saragosse, mais Joaquín n’avait pas la résistance pour affronter un tel voyage, aussi chercha-t-il à rejoindre son grand-père à Mas de Las Matas (Teruel), à quelques kilomètres seulement de Calanda.
C’était le 29 juillet vers midi.
Il rencontra alors le père José María Muro, qui voulait rejoindre Alacañiz par Torre Mazas. A Castelserás, ils s’informèrent de la route et on les trompa en leur indiquant une autre maison, où se trouvaient des membres du Comité.
Ils furent immédiatement arrêtés, soumis à une farce de jugement durant lequel on se moqua d’eux de façon outrageuse. On demanda à Joaquín de crier Vive le communisme ! et lui de répliquer par trois fois Vive le Christ Roi !
Au milieu de la nuit suivante, 30 juillet 1936, ils furent exécutés, avec le curé de Castelseras, don Zósimo. Joaquín avait vingt-et-un ans.
Joaquín Prats Baltueña a été béatifié en 2001.
Ignacio Tejero Molina
1916-1936
Ignacio naquit le 31 juillet 1916 à Monzalbarba (Zaragoza, Espagne), et reçut au Baptême le nom du Saint du jour, Ignace de Loyola.
Entré chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, il n’était encore que novice.
Pour les détails sur les événements de la communauté en juillet 1936, se reporter à la notice : Pablo Corres Díaz de Cerio
Il fut martyrisé le 30 juillet 1936, la veille de son vingtième anniversaire, et béatifié en 1992.
Bogdan Mandić
1866-1942
Dans la petite localité croate de Castelnuovo di Cattaro (Herceg-Novi, dans l’actuel Montenegro), aux Bouches de Kotor, vivait une belle famille chrétienne où les parents, Petar Mandić et Carlotta Zarević avaient déjà dix enfants. Le onzième et avant-dernier naquit le 12 mai 1866 et reçut au baptême les noms de Bogdan (Dieudonné) et Ivan (certains avancent qu’il était le douzième et dernier enfant).
Le papa dirigeait une petite pêcherie, mais perdit toute sa fortune dans des revers socio-politiques.
L’arrière-grand-père paternel, Nicola Mandić venait de Poljica, dans le diocèse de Split, où étaient arrivés ses ancêtres bosniaques au XVe siècle.
Bogdan n’était pas très favorisé par la nature ; de constitution physique plutôt discrète (il ne mesurait pas même un mètre cinquante), difforme, il souffrait en outre d’un défaut de prononciation. Mais c’était un garçon viril, volontaire, qui montra très tôt une piété remarquable, une grande noblesse d’âme, et une ardeur à l’étude peu commune. Il sentit assez tôt l’appel à la vie religieuse.
Il y avait à Castelnuovo des Capucins, et c’est chez eux que Bogdan voulut entrer. Il passa d’abord par le séminaire de Udine (1882), puis reçut en 1884 l’habit franciscain à Bassano del Grappa (Vicenza), avec le nom de Leopoldo. Il continua ses études de philosophie à Padoue et de théologie à Venise, où il fut ordonné prêtre en 1890.
L’obéissance ne lui permit pas même d’aller célébrer sa première Messe au pays natal : les Supérieurs envoyèrent à la famille une photographie de son ordination.
Son grand désir, depuis quelque temps, était de travailler à la réunion à l’Eglise catholique des chrétiens séparés d’Orient, et c’est pourquoi il étudia avec amour les langues orientales, le grec, le croate, le slovène, le serbe.
Toutefois à cause de son petit handicap d’élocution, on ne lui confia pas d’apostolat de prédication, mais plutôt celui de la réconciliation. C’est par une grâce particulière que Leopoldo put toujours prononcer les paroles de la Consécration et de l’Absolution sans erreur.
C’est ainsi qu’il fut successivement confesseur à Venise puis à Zadar, où il fut supérieur du couvent : là, tout près de sa région natale, il allait au-devant des étrangers qui arrivaient par la mer, et se mettait à leur parler de la foi chrétienne en général, et de la religion catholique en particulier.
Cet apostolat s’arrêtera quand les Supérieurs l’envoyèrent comme confesseur à Bassano del Grappa (1900), supérieur à Capodistria (1905), confesseur à Thiene puis Padoue (1906), de nouveau Thiene en 1908.
A partir de 1909, il fut à Padoue, où, disait-il, il se sentait comme un oiseau en cage, car il désirait beaucoup aller apostoliser son pays natal. On lui fit même passer une année dans les prisons italiennes (Tora, Nola, Arienzo) durant la guerre mondiale, de 1917 à 1918, parce qu’il ne voulait pas renoncer à la nationalité croate.
En 1923 il fut transféré à Fiume (actuelle Rijeka, Croatie), mais les fidèles de Padoue le réclamèrent avec tant d’insistance, qu’on l’y renvoya, et qu’il y resta jusqu’à la mort : il passera donc là trente-trois années à accueillir et conseiller patiemment des centaines et des milliers de pénitents qui avaient besoin de trouver la paix, la consolation, un conseil, une orientation.
Brisé de froid en hiver, accablé de chaleur en été, sans vacances, frappé de multiples malheurs de santé, sans jamais perdre son sourire, Leopoldo souffrit un véritable martyre dans le confessionnal, où il restait jusqu’à quinze heures par jour ; on se souviendra qu’à cette époque les confessionaux n’avaient pas le «confort» qu’on y met aujourd’hui, loin de là. Le saint Curé d’Ars en savait quelque chose, le père Leopoldo aussi…
Un pénitent qui venait de recevoir l’absolution sacramentelle, lui aurait dit un jour : Père, Jésus m’a ordonné de vous dire ceci : Votre Orient, c’est chacune des âmes que vous assistez ici par la confession. Lui-même reconnaissait que, n’ayant pas reçu le don de la parole, il devait se consacrer à ramener les âmes à Dieu par le sacrement de la Réconciliation.
Discrètement, Leopoldo devint ainsi un des plus grands précurseurs de l’œcuménisme, vingt-cinq ans avant ce qui fut dit et écrit par les Pères du Concile Vatican II.
Le père Leopoldo était universellement estimé et apprécié. On recourait à sa prière de toutes parts, et il obtint en maintes occasions des faveurs célestes et des miracles.
L’hiver 1941-1942, sa santé se dégrada, le cancer à l’œsophage le minait. Le 30 juillet, entouré des Confrères qui chantaient le Salve Regina, il s’éteignit aux dernière paroles : O Clemens, o Pia, o Dulcis Virgo Maria.
C’est qu’il aimait particulièrement la Sainte Vierge : chaque jour, il lui renouvelait un petit bouquet de fleurs ; parfois, il prenait congé quelques instants, allait se recueillir devant l’image de Marie, et en revenait tout renouvelé. Il eut la joie de faire un pèlerinage à Lourdes. Au retour, un inévitable accident allait se produire lorsque, inexplicablement, la voiture passa à côté du tramway, comme si la rue s’était élargie ; le père Leopoldo dit simplement : C’est la Vierge qui nous a sauvés.
Comme il l’avait prédit, les bombes de la guerre détruisirent totalement l’église et le couvent, mais pas sa cellule, témoin de la miséricorde infinie de Dieu.
Le père Leopoldo fut béatifié en 1976, et canonisé en 1983, au moment du Synode des Évêques consacré à la Réconciliation, durant l’Année Sainte extraordinaire de la Rédemption.
Saint Bogdan Leopoldo est inscrit le 30 juillet au Martyrologe, tandis que l’Ordre franciscain le fête au 12 mai.
Le père Leopoldo avait dit : Un prêtre doit mourir de ses fatigues apostoliques ; il n’y a pas d’autre mort digne d’un prêtre.
Dorotea Chávez Orozco
1867-1949
Dorotea vit le jour le 6 février 1867 à Cotija (Michoacán, Mexique), benjamine des six enfants des époux Luis et María de Jesús.
Dans son enfance, elle eut à garder le petit troupeau de brebis de ses parents, leur unique patrimoine.
La petite fille aimait se faire de petits autels, où elle exprimait sa dévotion à l’Enfant-Jésus et invitait les camarades à prier avec elle.
L’école, elle la fit à la maison, avec son grand frère Eligio, qui était maître d’école.
Vers 1877, la famille déménagea à Cocula, puis à Guadalajara (Jalisco), dans le quartier Mexicaltzingo, un quartier pauvre.
Il y avait dans la paroisse un modeste hôpital, disons plutôt une petite maison ouverte par le curé pour recueillir quelques malades, tenue par de pieuses dames de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. Dorotea y fut admise en 1892 pour être soignée d’une pleurésie. Elle avait déjà vingt-cinq ans.
C’est dans ces circonstances que cette pieuse demoiselle sentit un appel à consacrer sa vie au service des pauvres et des malades. Une fois guérie, elle voulut rester dans l’hôpital, mais comme soignante et consacrée.
En 1897, avec deux autres compagnes, elle fit les vœux privés de pauvreté, chasteté et obéissance ; l’année suivante, toutes les infirmières partirent et elle se retrouva seule avec les malades.
Sans se décourager, bien au contraire, elle alla ouvrir d’autres maisons de soins en Jalisco et Guadalajara, ainsi qu’une maison pour vieillards.
Finalement, en 1905, elle fonda officiellement la congrégation des Servantes des Pauvres, qui s’appela ensuite des Servantes de la Très Sainte Trinité et des Pauvres, pour aimer et servir leurs frères les plus nécessiteux, par imitation du Divin Epoux. Elle voulait suivre le Christ en prenant chaque jour Sa croix. Elle dut aussi supporter beaucoup de douleurs, de diffamations, de calomnies.
L’approbation diocésaine eut lieu en 1905, celle de Rome en 1911. Entre ces deux dates, Dorotea prit l’habit de religieuse, devenant maîtresse des novices en 1908, et émettant sa première profession le 15 août de la même année, avec le nom de María Vicenta de Sainte Dorothée.
En 1910, elle ouvrit l’hôpital de Zapotlán el Grande (actuelle Ciudad Guzmán, Jalisco), dont elle fut supérieure.
Malgré la révolution qui éclatait, elle fit en 1912 la profession solennelle, en 1915 la profession avec les vœux perpétuels. Elle fut saintement guidée et encouragée par un saint prêtre, don Miguel Cano Gutiérrez.
En 1914, les troupes révolutionnaires occupèrent la cathédrale de Guadalajara, capturant les prêtres et les religieux. En 1926, l’hôpital de Zapotlán fut réquisitionné pour abriter la garnison militaire.
Les Sœurs continuèrent leur travail au service des blessés, sans craindre le danger ; même, une fois, la Mère Vicenta se retrouva seule avec une jeune postulante chez une personne amie, et continua à aller soigner des blessés, malgré les insultes et les menaces de mort qu’elle recevait. Le commandant lui-même reprocha aux soldats leur conduite indigne.
On signale que dans leur grande majorité, les blessés purent recevoir les Sacrements, grâce à l’attention des Religieuses.
La sainteté de la Fondatrice attira dès son vivant beaucoup de vocations ; entre hôpitaux, cliniques et maisons d’accueil, il y eut jusqu’à dix-sept établissements ouverts dans la trentaine d’années du supériorat de Mère Vicenta.
Vers 1942, elle fut affectée d’un mal douloureux aux yeux, qu’elle supporta pacifiquement, toujours souriante.
Le 29 juillet 1949, elle reçut l’Onction des Malades, à l’hôpital de Guadalajara. Le lendemain, le Cardinal de Mexico vint l’assister, entendit sa dernière confession et célébra la Messe auprès de la mourante, qui s’éteignit à cette vie terrestre au moment de l’élévation, le 30 juillet 1949.
Mère María Vicente a été béatifiée en 1997.
Le miracle retenu pour cette cérémonie, fut la guérison totale et durable d’un enfant atteint de gangrène à une jambe, et dont la maman fut exaucée par l’intercession de la Mère María Vicente.
María Venegas de la Torre
1868-1959
María vit le jour le 8 septembre 1868, en la fête de la Nativité de Marie, raison pour laquelle elle reçut au Baptême le nom de María Natividad. Les gens de son pays l’appelèrent et l’appellent toujours María Nati.
C’était une petite famille mexicaine, qui vivait à Zapotlanejo (Jalisco, Mexique). L’enfance de María se passa dans une simplicité tout-à-fait naturelle, avec les occupations et les jeux habituels de tous les enfants. Les parents s’appelaient Doroteo et Nieves.
María reçut la Confirmation en 1872.
Son père avait étudié à l’université de Guadalajara, mais préféra quitter ce monde de libéralisme et de rationalisme, pour travailler à la campagne. Une vie difficile, mais saine, où ces pieux chrétiens prirent l’habitude de soulager les pauvres. Chaque soir, on priait le chapelet les bras en croix. Pour trouver cependant de meilleurs moyens de vivre, ils passèrent à l’état voisin de Nayarit, comme fermiers de riches propriétaires, à Las Varas, Mecatán, San Pedro Lagunillas.
C’est de ce papa que María apprit à prier, à lire, à composer des poésies en vers, à connaître la Bible.
A neuf ans, en 1877, elle reçut la Première communion.
Peu après, mourut la maman. On décida de s’installer à Compostela (Guadalajara). Là mourut brutalement Higino, le frère de María. Puis le papa Doroteo voulut aller travailler à Tepic, confiant ses deux filles, María et Adelaida, à son frère Donaciano, qui habitait à Zapotlanejo. C’était vraiment un A Dieu, car Doroteo allait bientôt mourir, en 1887, sans revoir les siens.
María vécut alors chez son oncle et sa tante, au ranch de Los Zorrillos. Elle connut de près la vie des paysans ; elle donna des leçons aux enfants, car il n’y avait pas d’école, et finalement les reçut dans la maison de son oncle, qui n’appréciait pas toujours ce remue-ménage, mais María restait patiente, pour conserver la confiance de ces enfants.
Puis mourut sa tante, et María alla vivre chez une autre tante, toujours à Zapotlanejo, qui lui acheta une machine à coudre et permit ainsi à María de vivre de travaux de couture.
María continuait sa vie de piété. Elle se sentait appelée vers la vie religieuse.
Le 8 décembre 1898, fête de l’Immaculée Conception, elle fit partie de l’Association des Filles de Marie. Son directeur spirituel lui prêta L’Imitation de Jésus-Christ, qu’elle lui rendit après l’avoir lue et méditée ; le prêtre lui conseilla d’abord de la lire cinq fois, pour être sûre de bien comprendre l’appel de Dieu pour elle.
En 1905, elle fit partie aussi des Filles du Sacré-Cœur de Jésus, une pieuse union qui s’occupait des malades dans un petit hôpital récemment fondé, dédié aussi au Sacré-Cœur. Sa famille n’apprécia pas vraiment sa décision ; la tante l’accusait de l’abandonner ; Adelaida aussi… Un jeune homme pressenti pour lui être présenté, fut gentiment éconduit. María pensa s’orienter vers les Carmélites, ou les Sœurs salésiennes, ou aussi à la fondation de la bienheureuse María Vicenta de Santa Dorotea (qui mourut aussi un 30 juillet), mais finalement opta pour les Filles du Sacré-Cœur.
Bientôt, mourut aussi la tante, qui laissait un héritage pour les deux nièces : María laissa sa part à sa sœur Adelaida.
La dévotion au Sacré-Cœur imprégna désormais toute sa personne, toute son activité ; elle montra envers ses consœurs, envers les malades et envers tout le monde, une douceur fraternelle communicative qui fut tout son apostolat. Elle s’occupait de chacun, s’intéressait de procurer les Sacrements à tous, aux mourants. Elle apprit l’art de la pharmacie, pour s’occuper des médicaments et les préparer ; puis la comptabilité. En 1912, elle fut élue Vicaire de la Directrice.
Toutes les Sœurs n’étaient pas des anges (du moins pas dès l’abord) ; l’une d’elles un jour, cédant à l’impatience, voulut balancer une bassine d’eau sale sur la Fondatrice elle-même, mais sa maladresse fit que l’eau se déversa sur une autre Sœur présente…
Une autre Sœur s’était mise en colère ; elle la prit à part, lui fit répéter plusieurs fois Jésus, doux et humble de cœur, rend mon cœur semblable au tien, puis lui demanda : Tu es en colère ? - Plus maintenant, ma Mère, répondit l’autre.
Tout cela et d’autres choses, la Mère les supportait avec une bonté et une patience maternelles et pleines de douceur, qui aidaient les protagonistes à se convertir, Religieuses ou infirmes, médecins et employés.
Elle eut un zèle particulier envers le clergé, évêques et prêtres, dans lesquels elle voyait la présence du Christ souverain Prêtre. Un jeune prêtre fut hospitalisé ; elle alla lui dire : Vis saintement ton sacerdoce, car on te fera évêque. Le prêtre fut en effet évêque de Ciudad Obregón (Mgr Soledad Torres ; on n’a jamais su par qui ni pourquoi il fut plus tard assassiné).
Dès 1917, on put craindre que les Autorités auraient fait fermer cet hôpital, mais il fut protégé, et même soutenu par le Gouverneur de Jalisco, en reconnaissance de tout ce que faisaient les Religieuses ; ce fut le cas en particulier lors d’un déraillement de train en 1918, où les blessés furent évacués dans cet hôpital.
En 1921, quoique malade, elle fut élue Supérieure. Lors de la persécution de 1926, les Religieuses eurent des moments très difficiles ; l’hôpital fut maintes fois fouillé à la recherche d’armes (?), de prêtres cachés ; on dut cacher le Saint Sacrement pour éviter des profanations. Malgré tout, María arrivait à agrandir l’hôpital, à le moderniser, à le décorer…
Après la persécution, elle dut encore démanteler la chapelle, sinon on lui aurait confisqué l’hôpital. Mais elle alla fonder d’autres communautés : Puerto de Mazatlán, Sinaloa, et jusqu’à seize établissements, seulement de son vivant.
En tant que Supérieure, elle rédigea les constitutions des Filles du Sacré-Cœur, qui seraient approuvées en 1929, date à laquelle elle fit la profession religieuse et s’appela désormais : María de Jésus-Sacrement (de Jesús Sacramentado). Cette famille religieuse fut élevée au niveau de droit diocésain, en 1946.
En 1947, elle eut une vision du Christ en Croix, qui se penchait vers elle ; pour s’unir plus à Lui, la Mère Nati s’imposa le cilice, se privait de bonnes choses qu’elle aimait…
Il y avait une colombe mystérieuse qui la cherchait dans l’hôpital et, quand elle la trouvait, se posait sur son épaule ; quelqu’un trouva la situation déplacée et tua l’animal : la Mère sut cacher la tristesse qu’elle en éprouva.
Très mariale, elle fêtait particulièrement l’Assomption de Marie. Elle avait toujours le chapelet dans les mains ; cette pratique fut contagieuse : d’autres l’imitèrent.
Mère Nati fut réélue Supérieure jusqu’en 1954, année où elle devint simple Sœur, obéissante à la nouvelle Supérieure.
Le 11 février 1956, fête de Notre-Dame de Lourdes, elle eut une embolie cérébrale. Son état nécessita le fauteuil roulant. Elle se remit suffisamment pour pouvoir encore ranger sa chambre et même cuisiner, car elle était excellente cuisinière.
L’une des dernières fois où elle fêta l’Assomption, elle pleura beaucoup, car elle désirait tant être avec le Seigneur. Elle n’avait pas peur de mourir, disant que la mort n’est pas quelque chose qui arrive, c’est quelqu’un qui vient.
Le 26 juillet 1959, fête de sainte Anne, elle descendit assister à la messe de communauté, à la stupéfaction générale.
Le 28, on la vit sourire voyant tant de petits poussins sans leur mère ; elle prévoyait sa fin. Le 29, elle eut une syncope ; le soir, l’aumônier put lui faire absorber une parcelle d’Hostie. Le 30 juillet 1959 au matin, elle s’éteignait à ce monde.
Un miracle se produisit bientôt : lors d’une opération chirurgicale, un malade sombra dans un coma profond dont les médecins ne purent le sortir ; l’arrêt cardiaque dura plus de dix minutes ; pendant cet intervalle, l’épouse du patient et les Religieuses invoquèrent l’intercession de María : les battements du cœur reprirent, l’opération put être reprise et le malade ne subit aucune conséquence de cet arrêt cardiaque prolongé.
María fut béatifiée en 1992, et canonisée en 2000.