20 JUILLET
-IX.
S Elie le Thesbite, prophète de l'Ancien Testament (cf. 1R 17-2R 2).
I.
S Joseph Barsabbas le Juste, candidat au remplacement de Judas (Act 1:23), un des soixante-douze disciples du Christ.
III.
Ste Marina (Marguerite), martyre à Antioche de Pisidie, apparue à Ste Jeanne d'Arc et comptée parmi les quatorze Saints Auxiliaires, invoquée pour les femmes en couches.
IV.
S Frumentius, premier apôtre de l'Ethiopie : venu d'Inde, esclave puis secrétaire du roi, il se mit à évangéliser et fut consacré évêque à Axoum par s. Athanase ; la liturgie éthiopienne le nomme "Père pacifique" et "Révélateur de la lumière".
V.
S Aurelius, primat d'Afrique au temps de s. Augustin, avec qui il lutta contre les erreurs de Donat, Tertullien et Pélage.
?
Ste Colombe, martyre à Coimbra.
S Sévère, à Cassino.
Ste Wilgeforte, vierge crucifiée ; c'est peut-être une pure légende, provenant de l'habillement qu'on fit d'un crucifix (Lucques), ou de la miraculeuse défiguration d'une vierge portugaise qui, voulant rester consacrée, obtint de porter une longue barbe ; on l'aurait aussi appelée : Ontkommer, Uncumber, Commere, Kumeria, Kümmernis, Eutropia, Regenfledis, Gwer, Liberata, Livrade, Paula ; invoquée contre les turbulences maritales.
VI.
SS Flavien et Elie, évêques respectivement à Antioche et Jérusalem, tous deux exilés pour leur attachement à la doctrine du concile de Chalcédoine.
VII.
Ste Sévère, abbesse à Trèves.
VIII.
S Wulmar, de Boulogne, ermite puis abbé à Samer.
IX.
S Anségise, abbé à Saint-Germain-de-Fly, à Luxeuil et à Fontenelle, mort paralysé.
S Pablo, diacre martyr à Cordoue, après avoir défendu la divinité du Christ.
XII.
B Bernward, évêque à Hildesheim, aveugle les douze dernières années de sa vie.
XIX.
SS Anna Kim Chang-gŭm, Luchia Kim Nusia, Magdallena Yi Yŏng-hŭi, Maria Wŏn Kwi-im, Mareuta Kim Sŏng-im, Theresa Yi Mae-im, Rosa Kim No-sa, et Yohan Yi Kwang-nyŏl, martyrs coréens, canonisés en 1984 et fêtés le 20 septembre.
S José-María Díaz Sanjurjo, dominicain espagnol, évêque martyr au Tonkin, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.
SS Léon-Ignace Mangin, Paul Denn, missionnaires jésuites français, ainsi que Mali Zhu Wushi, qui chercha à protéger le père Léon au moment où il célébrait ; en outre : Baiduo Zhu Rixin, Mali Fu Guilin (maîtresse d'école), Mali Zhao Guoshi et ses filles Luosa Zhao et Mali Zhao (qui se précipitèrent dans un puits pour ne pas être violées), et Chi Zhuze (catéchumène de dix-huit ans), martyrs en Chine, canonisés en 2000 et fêtés le 9 juillet.
XX.
Bx Martyrs espagnols de 1936 :
- béatifiées en 1998 :
Sœurs de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus : Rita Josefa Pujalte y Sánchez (Rita de N.Dame des Douleurs, *1853) et Francisca Aldea Araujo (F. du Cœur de Jésus, *1881), près de Madrid ;
- béatifiés en 2007 :
Salésiens : Antonio Fernández Camacho (*1892), prêtre, à Séville ;
Carmes Déchaux : Josep Tristany Pujol (Lluc de Saint-Joseph, *1872), Antoni Bosch Verdura (Jordi de Saint-Joseph, *1889), prêtres, et Joan Páfila Monllaó (Joan Josep de Jésus Crucifié, *1911), profès, à Barcelone ;
Dominicains : Abraham Furones y Furones Arenas (Luis, *1892), prêtre, et Jacinto García Riesco (*1894), profès, à Madrid ;
- béatifié en 2013 :
Frères Maristes : Argimiro (León Argimiro, *1913), à Madrid.
B Luigi Novarese (1914-1984), prêtre italien fondateur des Centres Volontaires de la Souffrance et des Ouvriers Silencieux de la Croix, pour expliquer aux malades le sens chrétien de la souffrance ; béatifié en 2013.
Elie, prophète
9e siècle avant Jésus-Christ
Prophète de l’Ancien Testament, dont le nom signifie “mon Dieu est Yahvé”, il dut rappeler à l’ordre ses contemporains qui sombraient dans l’idolâtrie.
Pour commencer son action, il annonça : “Il n’y aura, ces années-ci, ni rosée ni pluie, si ce n’est sur ma parole.” Il y eut une grande sécheresse dans le pays et le roi voulut le faire partir : Elie se réfugia près d’un torrent dont il buvait, et Dieu lui envoyait des corbeaux pour lui apporter de la nourriture.
Un jour qu’il mourait de faim après une longue marche, il passa chez une pauvre veuve ; celle-ci lui offrit ce qui lui restait d’huile et de farine pour elle et son petit garçon : en reconnaissance, le prophète lui annonça qu’elle ne manquera jamais d’huile ni de farine jusqu’à la fin de la sécheresse. Il arriva que le petit garçon mourut : Elie se pencha sur lui et obtint de Dieu de le ressusciter.
Il vint ensuite affronter le roi qui l’avait contraint à l’exil et le soumit à un défi : on préparerait un sacrifice de deux taureaux ; les quatre-cent-cinquante “prophètes” de Baal prieraient leur dieu, et lui, Elie, prierait Dieu ; on verrait quand le sacrifice s’enflammerait. Les prophètes de Baal n’obtinrent rien, tandis qu’à la prière d’Elie, le sacrifice fut entièrement consumé par le feu du ciel, y compris l’eau avec laquelle il avait fait arroser par trois fois le sacrifice. A la suite de quoi tout le peuple crut en Dieu, et les quatre-cent-cinquante faux prophètes furent égorgés.
Le prophète disparut d’une manière vraiment extraordinaire. Il marchait avec son disciple Elisée non loin du Jourdain. Elie se trouva soudain séparé de son fils spirituel par un char de feu et des chevaux de feu. Et il monta au ciel dans un tourbillon. Elisée ne le vit bientôt plus.
On peut lire le texte intégral de ces épisodes et d’autres encore dans la Bible, au premier “Livre des Rois”, chapitres 17-21.
En Terre-Sainte, à l’extrémité sud-est de la chaîne du mont Carmel, on garde le souvenir du sacrifice d’Elie. Toute la contrée, juifs et chrétiens, rend un culte touchant au saint prophète, qui est fêté le 20 juillet.
Joseph Barsabbas
1er siècle
Joseph fils de Sabbas, ou Barsabbas, apparaît dans les Actes des Apôtres au moment où Pierre propose à l’assemblée de choisir un remplaçant à l’Apôtre déchu Judas. C’est le premier acte de Pierre après l’Ascension du Seigneur.
L’épisode est en Ac 1:15-26. Mais de ces versets, seul le verset 23 parle de Joseph, et c’est tout ce que l’Ecriture nous en dira : Joseph, dit Barsabbas, surnommé Justus.
Si le sort était tombé sur lui, nous en aurions peut-être appris un peu plus, quoique même de saint Matthias nous ne savons pas beaucoup de choses certaines.
Ce qui est sûr, c’est que comme Matthias, Joseph était parmi ceux qui ont accompagné les disciples tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu d’eux, en commençant au baptême de Jean jusqu’au jour où il fut enlevé. Ce sont les propres paroles de Pierre. Il est donc probable que tous deux aient été des soixante-douze disciples choisis par Jésus-Christ.
On pourrait supposer que le surnom de Juste a pu être donné à Joseph par son entourage à cause de sa particulière honnêteté, le mot latin iustus signifiant littéralement “conforme au droit”.
D’après l’historien Eusèbe, qui se réfère à saint Papias, Justus, surnommé Barsabbas, but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n’en éprouva aucun mal.
On rappellera ici le commentaire de saint Jean Chrysostome, qui souligne l’humble douceur avec laquelle Joseph accepta le choix de son “concurrent” Matthias, et resta à sa place sans murmurer.
On ne connaît pas son dies natalis et il fut introduit tardivement dans le Martyrologe romain, au 20 juillet actuellement.
Marina d’Antioche
† 300
Marina (devenue Margarita en Occident) était, disait-on, la fille d’un prêtre païen d’Antioche de Pisidie (auj. près de Yalvaç, Isparta, Turquie CW).
Quand elle se convertit au christianisme, son père la chassa. Elle alla garder les troupeaux chez son ancienne nourrice.
A quinze ans, elle fut convoitée par un préfet nommé Olybrius, mais elle refusa, proclamant sa foi chrétienne.
Le préfet lui fit subir toute une suite de tourments : prison, flagellation, écorchures avec les ongles de fer. Remise en prison, elle aurait chassé d’un signe de croix le Démon (ou peut-être une grave tentation).
A nouveau interrogée, on lui appliqua les torches ardentes, dont elle ne sentit rien, et on la jeta dans une cuve d’huile bouillante, dont elle sortit indemne (ce trait rappelle le martyre de s.Jean, v. 27 décembre).
Elle gagna alors au Christ une foule d’assistants par son ardente exhortation : tous furent décapités sur place, puis elle aussi à son tour.
On croit pouvoir placer ce martyre à la fin du 3e siècle.
Vu la longue résistance de Marina à tant de tourments, elle fut invoquée en maintes situations et fit partie des Quatorze Saints Auxiliaires, mais ce sont particulièrement les femmes enceintes qu’on lui recommanda.
Notons ici que c’est cette sainte Marguerite que ste Jehanne d’Arc remarqua parmi ses Voix, v. 30 mai).
Sainte Marina d’Antioche est commémorée le 20 juillet dans le Martyrologe Romain.
Frumentius d’Ethiopie
4e siècle
Frumentius était encore enfant à Tyr où vivait le philosophe Meropios, son précepteur et peut-être son oncle, ou un parent. Ce dernier l'emmena, lui et Ædesios, dans un voyage qu'il fit en Éthiopie. Les deux jeunes garçons étaient peut-être frères, en tout cas condisciples sous la férule de Meropios.
Le voyage achevé, Meropios s'embarqua pour revenir dans sa patrie. Le navire qui le portait avec ses neveux s'arrêta dans un certain port pour y faire les provisions nécessaires à l'équipage. Les barbares du pays pillèrent le navire, et passèrent au fil de l'épée tous ceux qui le montaient.
Les deux jeunes garçons étaient alors assis sur le rivage, sous un arbre, préparant leur leçon. Les barbares eurent pitié de leur innocence, de leur candeur et de leur beauté et les conduisirent à leur roi, Ella Amida. Le prince éthiopien s'intéressa à leur sort et prit un soin particulier de leur éducation ; il fit d’Ædesios son échanson, et de Frumentius son trésorier et son secrétaire d'État. Étant près de mourir, il leur donna la liberté ; mais la reine les pria de rester et de continuer à l'aider de leurs conseils jusqu'à ce que l'héritier du trône, Aïzan, fût en âge de régner.
Frumentius profita de son autorité pour disposer ce peuple à recevoir la connaissance de l'Évangile, et fit bâtir une église pour les réunions des nouveaux chrétiens. Quand le prince eut atteint sa majorité, Frumentius résigna entre ses mains l'administration du royaume et demanda la permission de retourner dans sa patrie.
Ædesios revint à Tyr, où il devint prêtre : c’est là qu’il rencontra l’historien Rufin, dont nous tenons tant de détails.
Arrivé à Alexandrie, Frumentius alla trouver saint Athanase (v. 3 mai), lui raconta son histoire, lui parla de la chrétienté naissante de l'Éthiopie, des bonnes dispositions de ses habitants, et le supplia d'envoyer un évêque et des prêtres pour travailler à la conversion du peuple entier. Le choix d’Athanase fut facile : plein de joie et d'admiration, il l'éleva promptement au sacerdoce et à l'épiscopat et l'envoya prêcher l'Évangile.
L'évêque fut accueilli avec bonté par le prince, qui se convertit et aida lui-même à éclairer la nation entière. Frumentius fit bâtir de nombreuses églises. Ses miracles ne contribuèrent pas peu au succès de sa mission.
Il eut à souffrir des menées des hérétiques ariens, qui cherchèrent à nuire à son apostolat ; mais il demeura toujours invincible champion de la foi de Nicée et eut l'honneur d'être appelé par le grand Athanase : Père du salut. Le saint évêque continua d'édifier l'Église d'Éthiopie par ses discours, ses vertus et ses miracles, jusqu'à sa mort, à l'âge d'environ cent ans.
Le synaxaire (ou martyrologe) éthiopien le nomme à son tour “Père Pacifique”, Abba Salama, parce qu’il a prêché la paix du Christ, et “Révélateur de la Lumière”.
Il se trouve actuellement au 20 juillet dans le Martyrologe Romain, jour où il est également fêté par les Éthiopiens.
Aurelius de Carthage
† 430
Aurelius appartenait au clergé de Carthage (act. Tunisie N).
En 388, il y était diacre ; il fut ordonné évêque de Carthage vers 391. A cette époque, s.Augustin (v. 28 août) venait d’être ordonné prêtre. Une grande amitié lia les deux hommes.
Aurelius était un très saint homme, peut-être peu lettré, mais rempli de zèle pour la Vérité et exigeant pour la faire respecter.
Le siège de Carthage était le plus important de l’Afrique (excepté Alexandrie et l’Egypte) : Aurelius était l’archevêque de quelque cinq cents évêques.
Contre le paganisme encore vivant, Aurelius supprima les fêtes mondaines en l’ «honneur» des martyrs et les transforma en veillées de prières et de chants. Il fit dresser sa chaire épiscopale à l’endroit même de la statue d’une déesse punique, qu’on appelait Cælestis.
Pour la prédication, il confia à ses meilleurs prêtres la charge d’enseigner la Parole, pour préparer plus aisément sa participation aux nombreux conciles régionaux.
Concernant la vie monastique, il pria s.Augustin (v. 400) d’écrire un ouvrage pour exposer les vrais devoirs des moines, et corriger ceux-ci d’une certaine paresse.
Contre le donatisme, il organisa dès 403 des conférences publiques, qui aboutirent en 411 à la condamnation de cette doctrine. S.Augustin y parla avec grande autorité.
Il y eut aussi le pélagianisme, qu’Aurelius poursuivit avec toute son énergie : ce travail lui coûta les dernières années de sa vie, mais aussi l’estime des papes.
A Carthage se produisit un jour une révolte ; des vies humaines allaient être sacrifiées : Aurelius s’interposa, s’humilia devant le gouverneur pour sauver ces vies. Il eut gain de cause.
Il prit toujours la défense de s.Jean Chrysostome (v. 14 septembre), dans les tristes péripéties de ce dernier.
Durant le concile de Carthage de 419, présidé par Aurelius, fut rappelée l'antique loi du célibat sacerdotal : Ce qu'enseignèrent les apôtres, et ce que l'antiquité elle-même a observé, faisons en sorte, nous aussi, de nous y tenir. C'était mot pour mot la même expression qui avait été consignée lors du précédent concile de Carthage en 390.
Aurelius mourut apparemment le 20 juillet 430, au moment où apparaissaient en Afrique les Vandales, qui allaient tellement faire souffrir l’Eglise dans cette région.
Saint Aurelius de Carthage est commémoré le 20 juillet dans le Martyrologe Romain.
Wulmar de Boulogne
620-697
Wulmar (ou Wulmer) naquit vers 620 dans le Boulonnais, de Walbert et Dude, qui eurent un autre garçon, Warner ; la fille de ce dernier, qu’on va retrouver plus tard, s’appelait Bertane ou Heremberthe.
Notre Wulmar épousa Osterhilda qui, cependant, avait été promise à quelque autre prétendant ; ce dernier, se prévalant d’un certaine loi franque, obtint la dissolution du mariage (642).
Wulmar alors alla frapper au monastère de Hautmont, où on l’employa à charrier du bois. Wulmar était en effet illettré, mais il cherchait à apprendre, tout en conduisant les bœufs : on l’aida, il étudia avec ardeur, il fut ordonné prêtre.
Humble avant le sacerdoce, humble il le resta une fois ordonné ; il se considérait comme le dernier des frères.
Après quelque temps, il obtint de vivre en ermite à Eecke (Flandre), où il eut l’occasion de prêcher à la population. On raconte qu’il s’était installé dans le creux d’un chêne.
Il fonda près de Boulogne l’abbaye de Samer et, à proximité, un autre monastère pour les femmes, à Wierre-au-Bois : l’abbesse fut Bertane, sa nièce.
Wulmar mourut à Samer, le 20 juillet 697.
L’abbaye prit plus tard le nom de son Fondateur, et dura jusqu’à la Révolution.
Saint Wulmar de Boulogne est commémoré le 20 juillet dans le Martyrologe Romain.
Pablo de Cordoue
† 851
Pablo était diacre au monastère San Zoilo de Cordoue.
Sa conviction était totale, sa prédication enflammée de l’amour de la Vérité, son courage intrépide.
D’après saint Euloge (v. 11 mars), Pablo fut formé par l’exemple et les paroles du très saint Sisenando (v. 16 juillet) et ne craignit point de se présenter aux princes et aux consuls, pour les convaincre de la vanité de leur culte et de la folie de leur prophète criminel.
Pablo a-t-il agi avec imprudence ? Etait-il obligé de parler effrontément devant les autorités musulmanes ? Il y fut poussé par les questions qu’on lui posa, et il ne pouvait cacher la Vérité.
Il est vrai que les chefs musulmans qui veulent appliquer leur loi, sont extrêmement cruels. Ils imposent leurs décisions et l’on ne peut s’y soustraire. Ils lisent dans leur livre sacré : Vous trouverez d’autres (Hypocrites, Chrétiens ou Juifs, ndlr) qui désirent vivre tranquilles avec vous et tranquilles avec les leurs. Chaque fois que ceux-là seront ramenés à vous tenter, ils essuieront un échec. S’ils ne se tiennent pas à l’écart de vous, s’ils ne se rendent pas à vous à merci et ne déposent pas les armes, prenez-les et tuez-les où que vous les acculiez ! Sur ceux-là, nous vous accordons un pouvoir éclatant (Sourate 4, 93/91). On ne voit pas bien quelles armes les Chrétiens devraient déposer, mais on sait comment ils sont menacés, particulièrement au Moyen-Orient.
Si les Musulmans admettent l’existence de Jésus, c’est pour le rabaisser au niveau d’un prophète, sans lui reconnaître la divinité par laquelle il est Un avec Dieu.
Pablo n’eut pas peur de réaffirmer, au contraire, la divinité du Verbe incarné. Il fut exécuté, continue Euloge, tandis qu’il confessait la divinité du Christ selon la vérité.
Le serviteur de Dieu consomma son martyre dans la paix le lundi 20 juillet 851.
Le Martyrologe le mentionne en ce jour, rappelant que Pablo reprochait aux autorités la vanité de leur culte.
Bernward de Hildesheim
950-1022
Bernward naquit entre 950 et 960, d’une noble famille de Saxe. Son père pourrait avoir été Dietrich de Haldensleben. On croit aussi qu’il avait une sœur, Judith, qui fut abbesse à Ringelheim.
Orphelin de bonne heure, il passa son enfance auprès de son grand-père maternel (Adalbero de Saxe), puis il vint à l’école épiscopale de Hildesheim. Sa formation comprenait toutes les disciplines : aux études habituelles s’ajoutèrent l’architecture, la peinture, l’orfèvrerie, la ferronnerie.
En 977, son oncle Folcmar, évêque d’Utrecht, le présenta à la cour de l’empereur Otto II, qui le prit comme secrétaire et traducteur. A partir de 987, il fut le précepteur d’Otto III.
On ne sait de quand date son ordination, mais il était prêtre en 983.
En 993, il fut nommé et consacré évêque de Hildesheim. On le vit participer à l’office des chanoines ; il célébrait la Messe chaque jour. Le jeune évêque voulut faire de sa ville une autre Rome. Outre de nombreux embellissements de la cathédrale, il fit construire l’église Saint-Michel ainsi qu’un mur de protection de la ville avec douze tours, contre une éventuelle attaque des Slaves - qui cependant laissèrent en paix ce diocèse.
Bernward connut une longue et pénible diatribe avec l’évêque voisin de Mayence, chacun revendiquant juridiction sur l’abbaye des moniales de Gandersheim, limitrophe des deux diocèses. L’affaire remonta jusqu’au pape, et malgré la décision de celui-ci, la paix n’était pas revenue entre les deux évêques. Au bout de longues années, ce fut un autre Saint qui les arrangea, l’empereur Henri II (v. 13 juillet) : l’évêque de Mayence (Willigis) reconnut la juridiction de Bernward sur l’abbaye, puis y célébra une Messe solennelle, en présence de Bernward. On a peine à constater comment de grands personnages peuvent arriver à des situations conflictuelles pour de simples questions de droit. Mais Bernward pouvait avoir des raisons que nous ne connaissons pas. Quand Willigis mourut (1011), c’est Bernward qui consacra son successeur.
A l’intérieur, Bernward s’occupa de rehausser la vie spirituelle du diocèse et montra toute sa sollicitude envers les pauvres.
Les douze dernières années de sa vie, Bernward fut aveugle. En 1022, il démissionna et se retira dans l’abbaye Saint-Michel, qui n’était pas encore achevée, mais qu’il consacra le 29 septembre 1022, en la fête de saint Michel. Le 11 novembre suivant, il fut reçu comme moine dans cette abbaye, neuf jours avant sa mort qui advint le 20 novembre 1022.
Précédemment, on datait sa mort au 20 juillet, ce qui explique que le Martyrologe le nomme à cette date.
Bernward fut canonisé en 1192.
Gregorio López
1542-1596
Gregorio López naquit en 1542 à Madrid (Espagne), d’une famille dont il ne révéla rien. On sait seulement qu’il a dit, au soir de sa vie : Depuis ma conversion, c’est Dieu qui est mon père… tous mes frères doivent être morts. Même le nom de López pourrait être un pseudonyme, pour dissimuler un nom plus connu - à moins que Gregorio soit devenu orphelin.
Seuls quelques détails ont pu émerger : il aurait été ermite en Navarre, et page à la cour de Felipe II.
En 1562, lors d’un pèlerinage à Notre-Dame de Guadalupe en Estremadoure, il apprit qu’il existait un autre lieu de pèlerinage célèbre du même nom, au Mexique, et partit.
A Mexico, il fit le copiste pour gagner un peu sa vie, puis se dirigea vers une tribu indienne parmi les plus hostiles aux Européens : les Chichinqui, qui comprirent tout de suite que Gregorio ne venait pas en pays conquis, et le reçurent en ami, l’aidant à construire sa cabane et lui fournissant son ravitaillement. Il menait sa vie d’ermite dans le recueillement, gagnant la plus proche mission pour se confesser et recevoir l’Eucharistie aux jours de fêtes.
Les plus grandes difficultés qu’il rencontra, lui vinrent de ses propres compatriotes, qui l’accusaient de ne pas aller à l’église, ou d’être un simple vagabond, profiteur et fainéant. Le diable aussi se mit de la partie, mais Gregorio le renvoya en invoquant le Christ : Fiat voluntas tua. Amen ! Jesus !
A l’encontre des bavardages, Gregorio vint habiter quelque temps non loin d’une plantation ; il tenta la vie monastique chez les Dominicains et se soumit à des enquêtes ecclésiastiques. Il préféra regagner son premier ermitage. Quant aux conclusions de ces enquêtes, il y eut ce mot aussi laconique qu’élogieux du père jésuite qui l’examina : Si je me compare à cet homme, je ne sais pas encore mon A B C spirituel.
Gregorio connaissait l’Ecriture mieux que personne et voulait la traduire en castillan. Versé dans l’art des plantes, il mit au point une tisane bonne pour le cœur et écrivit un ouvrage à l’usage des pharmaciens. Cosmographe, il s’était lui-même tracé une carte du monde et fabriqué un globe terrestre. Habile de ses mains, il taillait les vêtements, réparait ses chaussures. Il ne toucha jamais un morceau de viande et couchait sur la dure, la tête sur une pierre en guise d’oreiller.
Il avait le don de discerner les esprits. Il parlait peu. Son habit était toujours bien tenu (chose rare chez les ermites). Son esprit de pauvreté s’exprimait ainsi : Les pauvres doivent veiller à leur santé de peur d’être à charge au prochain.
Quelques apophtegmes de cet ermite :
La vraie grandeur, c’est d’être ami de Dieu, c’est d’entendre sa parole, c’est de faire de grandes actions pour son service.
Ce n’est pas l’amour de Dieu, mais l’amour d’eux-mêmes qui porte plusieurs à parler de Dieu.
Faites pour l’amour de Dieu ce que vous faites. Cela suffit.
Je ne suis rien, et bon à rien. Je ne désire rien en ce monde, pas même mes parents, mes amis, mon pays.
Gregorio tomba malade. Un prêtre, qui avait tout laissé pour le seconder, observa combien cet ermite extraordinaire se sanctifiait chaque jour davantage.
Cette plante rare que fut Gregorio López s’éteignit saintement le 20 juillet 1596.
Malgré les miracles et l’examen approfondi de ses écrits, Gregorio attend humblement et patiemment d’être proclamé Bienheureux pour entrer un jour dans le Martyrologe Romain.
Kim No-sa Rosa
(Gim No-sa Rosa)
1783-1839
Rosa était née vers 1783 à Seoul (Corée S).
Veuve, elle embrassa le catholicisme avec une joie non dissimulée, qu'elle montrait à tous, en particulier à ses proches.
On vint brusquement l'arrêter chez elle en décembre 1838, et on l'emmena en prison ; elle ne montra pas d'inquiétude : elle invoquait les noms de Jésus et de Marie, et restait tout-à-fait tranquille. Elle resta en prison plusieurs mois.
Le chef de la police la menaça un jour en lui montrant les instruments de torture. Voici le dialogue :
- On va te briser tous les os, à moins que tu renies Dieu et que tu nous donnes les noms des autres Catholiques.
- Je ne peux pas faire ça.
- Et pourquoi ?
- Dieu est le Créateur de tous les hommes. Nous commettons un péché en le reniant et en faisant du mal aux autres. Il est inutile de me demander de telles choses. Je suis déterminée à mourir pour Dieu.
- Le roi interdit ta religion.
- Dieu est plus haut que le roi.
Le chef de police tortura durement Rosa, qui ne céda pas un moment.
Condamnée à mort, elle fut mise en prison, où elle rejoignit les autres femmes catholiques qui s'y trouvaient déjà, arrêtées durant le mois de mars 1839.
Kim No-sa Rosa fut décapitée au-delà de la Porte Etroite Ouest, le 20 juillet 1839, avec sept autres Catholiques. Elle avait cinquante-six ans.
Les Martyrs coréens de cette période ont été béatifiés en 1925 et canonisés en 1984. Ils ont leur fête commune le 20 septembre.
Kim Sŏng-im Martha
(Kim Syeng-im Mareuta)
1786-1839
Mareuta (Martha) était née à Pupyeong (Gyeonggi-do, Corée S).
Elle avait divorcé de son premier mari et s'était remariée avec un prétendu diseur de bonne aventure.
Elle connut le Catholicisme et commença à le pratiquer. Après la mort de son deuxième mari, elle vécut dans la maison d'autres Catholiques, qu'elle aidait de son mieux pour compenser l'hospitalité qu'elle en recevait. Cette dépendance la peinait un peu, mais elle resta fidèle dans son attitude et dans la foi en Dieu.
Un jour qu'elle se trouvait avec Yi Magdalena, Yi Theresa et Kim Lucia, la conversation arriva sur la persécution, les courageux martyrs et le bonheur du Ciel. Toutes quatre, transportées par ces pieuses pensées, eurent l'idée de se livrer à la police, pour partager les souffrances et le sacrifice du Christ et obtenir ainsi le martyre.
On leur avait bien appris que s'offrir ainsi spontanément à la mort n'était pas régulier ; mais on pouvait admettre que Dieu inspirât une telle résolution dans des circonstances bien spéciales, par exemple pour échapper à une situation encore plus grave (viol, peur d'apostasier à cause de la torture, peur d'être aveuglé(e) par des interrogatoires trop pointus et de donner sans le vouloir quelque information grave...). Dans ces cas-là, on admettra qu'il ne s'agit pas de suicide, mais d'un don total de tout l'être à Dieu, y compris la vie naturelle, pour ne pas céder au Mal et être plus sûrement uni à Dieu dans la Vérité.
Il y a d'ailleurs des cas analogues dans l'histoire des premiers Chrétiens, comme par exemple sainte Apollonia (v. 9 février).
Ces quatre pieuses femmes, donc, sur la fin de mars ou au début d'avril 1839, se rendirent tout simplement au poste de police et demandèrent à être mises en prison, du fait qu'elles étaient catholiques. Au policier éberlué et incrédule, elles montrèrent leur chapelet. Le policier les attacha et les jeta en prison. On imaginera facilement les tortures qu'elles eurent ensuite à subir.
Martha fut interrogée ainsi :
- Tu crois que la religion catholique est la vraie religion ?
- Bien sûr, que je le crois. Sinon, nous ne serions pas ici.
- Renie Dieu.
- Nous ne pouvons jamais renier Dieu, dussions-nous mourir.
- Tu n'as pas peur des tortures ?
- Tu perds ton temps à vouloir nous faire renier Dieu. Nous nous sommes présentées nous-mêmes pour l'amour de Dieu. Comment le renier maintenant ? Nous mourrons si c'est requis par la loi du pays, mais nous ne pouvons jamais renier Dieu.
Les tortures reprirent et se répétèrent. Les courageuses femmes furent présentées à la Haute cour où on les interrogea à nouveau. Mêmes questions, mêmes réponses.
Le chef de la police les tortura encore plus durement, du fait qu'elles s'étaient rendues spontanément, mais elles ne faiblirent pas. Finalement elles furent condamnées à mort.
Martha et ses trois Compagnes, ainsi que quatre autres (trois femmes et un homme) furent décapités, comme Kim No-sa Rosa, le 20 juillet 1839. Martha avait cinquante-trois ans.
Comme ses Compagnes, Martha fut béatifiée en 1925, canonisée en 1968. Leur fête commune est au 20 septembre.
Yi Mae-im Theresia
(Yi Mae-im Teresa)
1787-1839
Theresa était née vers 1787, à Pongch’ŏn (Seoul, Corée S).
On ne connaît rien d'elle, sinon que ses deux nièces furent à leur tour martyrisée : Yi Chŏng-hŭi Barbara et Yi Yŏng-hŭi Magdalena, cette dernière le même jour (20 juillet), la première le 3 septembre.
Theresia est l'une de ces quatre femmes vaillantes dont il est parlé à propos de Rosa et Martha, martyrisées par la décapitation le même 20 juillet 1839, béatifiées en 1925, canonisées en 1968 et fêtées ensemble le 20 septembre.
Kim Chang-gŭm Anna
(Gim Jang-Geum Anna)
1788-1839
Née vers 1788 à Seoul, Anna était de famille catholique.
Jeune veuve, elle vivait pauvrement chez sa mère, avec laquelle elle priait durant tout son temps libre.
C'est tout ce qu'on a retenu d'elle.
Arrêtée pour sa foi, condamnée à mort, elle subit la décapitation avec sept autres Martyrs à Seoul, le 20 juillet 1839.
Tous ces Martyrs coréens ont été béatifiés en 1925, canonisés en 1984, et sont fêtés ensemble le 20 septembre.
Yi Kwang-nyŏl Ioannes Baptista
(Yi Gwang-Nyeol Yohan)
1794-1839
Iohannes Baptista était né à Gwangju (Gyeonggi-do, Corée S). Il avait un frère aîné, Yi Kwang-hŏn Augustinus, avec lequel il embrassa le Catholicisme.
Iohannes était particulièrement enthousiaste, heureux de sa foi, et honnête.
Peu après sa conversion, il fut de ceux, nombreux, qui devaient aller à Pékin. C'est là qu'il reçut le baptême.
A son retour, il voulut mener une vie chaste et resta célibataire. Son style de vie était vraiment remarquable et faisait l'admiration de tous. Son désir fondamental était clair : être uni à Dieu.
Il fut arrêté le 8 avril 1839, et fut soumis à des tortures répétées. On devait le battre à chaque interrogatoire, et cela se fit avec des cannes liées en faisceau. On le battait jusqu'à la rupture des cannes, et cela trente fois. Ces coups répétés pouvaient finir par mettre en lambeaux la chair du condamné.
Iohannes-Baptista supporta toutes ces souffrances vaillamment, bien déterminé à témoigner pour sa foi.
Il aurait pu être mis à mort en même temps que son frère, mais une vieille loi coréenne établissait qu'on ne pouvait pas mettre à mort deux frères le même jour, de sorte qu'Augustinus fut mis à mort le premier, et Iohannes Baptista ensuite. Tout le monde fut vivement impressionné par ce qu'il disait et faisait en prison.
Il fut décapité le 20 juillet 1839 ; avec lui furent aussi décapitées sept femmes chrétiennes.
Ces Martyrs coréens furent béatifiés en 1925, canonisés en 1984, et sont fêtés ensemble le 20 septembre.
Yi Yŏng-hŭi Magdalena
(Yi Yeong-heui Magdallena)
1808-1839
L'histoire de Magdallena tient vraiment de l'insolite.
Elle était née à Pongcheon (Seoul, Corée S).
Tandis que son père était un incroyant endurci, sa mère Hŏ Magdalena, sa soeur aînée Yi Barbara et sa tante Yi Theresa étaient de ferventes catholiques, et pratiquaient secrètement leur religion.
Comme son père voulait absolument la marier à un homme païen, Magdalena imagina un stratagème pour fuir de la maison.
Un jour que son père devait aller à Seoul, qui se trouvait à douze kilomètres de la maison, elle demanda à la servante de le suivre, et elle les aurait à son tour suivis à quelque distance.
En réalité, durant la nuit précédant le voyage, elle sortit dans la forêt proche, habillée avec de vieux habits, avec un paquet contenant ses habits habituels. Dans la forêt, elle se saigna suffisamment pour faire couler du sang à terre et sur ses habits, qu'elle déchira et éparpilla à droite et à gauche. Puis au matin, elle prit le chemin derrière son père, en suivant la servante.
Parvenue à Seoul, elle s'en vint chez sa tante Theresa, qui fut ébahie d'entendre son histoire.
Ce jour-là, toute la famille se mit à la recherche de Magdallena ; sa mère en particulier était très triste. Un des oncles chercha dans la forêt et trouva les morceaux de tissus tout tachés de sang et déchirés : il courut rejoindre le père de Magdallena à Seoul pour lui dire que sa fille avait été tuée par un tigre. Or à ce moment, Magdallena s'était cachée, car son père était justement chez la tante Theresa. En apprenant la mort de sa fille, le père s'évanouit : seule la tante Theresa savait la vérité, mais ne bronchait pas.
Puis le père envoya des chasseurs pour traquer le tigre dans la forêt. Trois mois passèrent, et toujours pas de Magdallena (ni de tigre). Mais quelqu'un parla, et la maman vint à savoir la vérité. Voyant qu'elle séchait ses larmes, le papa, étonné, lui demanda ce qui se passait ; et même, soupçonnant quelque chose, il lui promit de ne jamais plus s'opposer à la volonté de Magdalena, concernant son mariage.
Alors la maman raconta toute l'histoire. Heureux, le papa courut à Seoul chez la tante Theresa, où il retrouva sa chère fille saine et sauve. Il lui promit de ne plus insister pour la marier et lui permit de revenir tranquillement à Seoul.
Après cette histoire assez rocambolesque, la suite des événements rejoint ce qui fut dit à propos des quatre femmes, Rosa, Martha, Theresa et Magdallena.
Magdallena reçut la palme du martyre avec ses Compagnes le 20 juillet 1839.
Toutes furent béatifiées en 1925 et canonisées en 1984. Leur fête commune est au 20 septembre.
Kim Nusia Lucia
(Gim Nusia Luchia)
1817-1839
Lucia était la plus jeune du petit groupe des quatre pieuses femmes dont il a déjà été question dans la notice de Kim Sŏng-im Martha, la plus jeune mais aussi la plus déterminée.
Elle était née en 1817 à Gangcheon (Seoul, Corée S).
C'était une jeune fille extrêmement belle, gracieuse, intelligente et courageuse à la fois.
Quand ses parents moururent, elle dut vendre tout ce qu'elle avait pour payer les funérailles. Après quoi, elle put vivre dans une autre famille catholique et fit le voeu de virginité.
Voici quelques réparties de son interrogatoire :
- Comment peux-tu, toi, une si jolie demoiselle, accorder quelque créance à la religion catholique ?
- Eh oui, c'est vrai, je crois en cette religion.
- Renie ton Dieu, et tu sauveras ta vie.
- Mon Dieu est le père de toutes les créatures. Comment puis-je renier mon Roi et mon Père ? Je ne peux pas le faire, même si je dois mourir mille fois.
- Pourquoi n'es-tu pas mariée ?
- Je n'ai qu'une vingtaine d'années. Il n'y a rien d'étrange à ce qu'une jeune fille de cet âge ne soit pas encore mariée. Il n'est pas convenable qu'une jeune femme parle de son propre mariage.
- Tu n'as pas peur de mourir ?
- Si, j'ai peur devant la mort. Mais je préfère mourir que de renier mon Seigneur.
- Où elle est, cette âme dont tu parles ?
- Elle est dans le corps de l'homme. Elle est spirituelle et invisible.
- As-tu déjà vu Dieu ?
- Non, jamais. Un homme de la campagne, qui n'a jamais vu le roi, ne peut-il pas croire qu'il y ait un roi ? Quand je vois toutes les créatures, je suis sûre et certaine qu'il y a un Créateur.
Le chef de la police essaya de la persuader de mille façons, et la fit torturer pendant longtemps, mais il ne put la faire fléchir. Au contraire, il était bien embarrassé, et les bourreaux eux-mêmes pensaient qu'elle était possédée par un esprit.
Lucia, ainsi que d'autres femmes, souffrirent beaucoup en prison : la faim, la soif, et bien d'autres choses encore, et même durant plusieurs semaines après leur condamnation à mort. Lucia coupa sa belle chevelure et la vendit, pour acheter un peu de nourriture, qu'elle partagea avec ses compagnes de prison.
Elle écrivit une lettre à une amie où elle disait : Je remercie Dieu d'avoir été condamnée à mort, après plusieurs tortures. Je ne sais pas quand le Seigneur m'appellera. Prie pour nous, s'il te plaît, et rejoins-nous au Ciel. Nous attendons d'être appelées auprès du Seigneur.
Lucia avait vingt-deux ans quand elle reçut la palme du martyre, décapitée avec ses Compagnes, le 20 juillet 1839.
Elles furent béatifiées en 1925 et furent canonisées parmi les cent-trois Martyrs coréens en 1984, dont la fête commune est au 20 septembre.
Wŏn Kwi-im Maria
(Weon Gwi-im Maria)
1819-1839
Maria était née en 1819 à Yongmŏri (Goyang Gun, Gyeonggi-do, Corée S).
Elle fut orpheline de mère toute petite, et suivit son père qui allait mendier pour manger.
Quand elle eut neuf ans, elle fut prise en charge par une parente très croyante, qui lui enseigna des prières et le catéchisme. Elle lui enseigna aussi la broderie, pour lui trouver un travail.
Maria était très intelligente, lumineuse et pieuse. Sa tante en était très fière. Maria fut baptisée à quinze ans.
Peu de temps après, elle reçut une demande en mariage, qu’elle n’accepta pas, pour rester consacrée à Dieu. L’année suivante, elle arrangea sa chevelure d’une façon qui laissait comprendre qu’elle était «mariée» (à Jésus-Christ).
Elle fut accusée d’être catholique par un voisin et fut arrêtée. Elle parut un peu désorientée de se retrouver en prison, mais elle savait que tout arrive par la volonté de Dieu, et retrouva son calme.
Voici comment elle répondit au chef de la police :
- Es-tu catholique ?
- Bien sûr que je suis catholique.
- Renie Dieu, et tu seras sauvée.
- Je veux servir Dieu, et sauver mon âme. S’il faut mourir, je préfèrerais mourir pour Dieu, pour sauver mon âme.
On lui tordit les jambes et on la frappa avec le fameux konjang (un bois de chêne d’un mètre et demi de longueur, large de quinze à dix-huit centimètres, épais de cinq centimètres, avec un long manche… En réalité, une véritable planche… Le martyr est couché sur le ventre et on le frappe au postérieur : au bout de dix coups seulement, le sang jaillit, la chair part en lambeaux.
Maria eut plusieurs os cassés, mais sa foi resta inébranlable.
Elle avait vingt ans, et mourut ainsi le 20 juillet 1839, avec six autres femmes et un homme.
Béatifiée en 1925, elle a été canonisée en 1984. La fête commune des cent-trois Martyrs coréens est au 20 septembre.
José María Díaz Sanjurjo
1818-1857
José naquit le 26 octobre 1818 à Santa Eulalia de Suegos (Lugo, Espagne).
Du séminaire de Lugo, il passa à l’université de Compostelle.
En 1842, il entra dans l’Ordre des Dominicains, à Ocaña, où il fit le noviciat et la profession religieuse.
En 1844, il fut ordonné prêtre.
Il devait rejoindre le Tonkin : il partit d’abord avec cinq Compagnons pour Manille, où, dans l’attente de pouvoir pénétrer au Tonkin, il enseigna à l’université ; il en profita aussi pour commencer l’étude de la langue tonkinoise.
Il atteignit le Tonkin en 1845. On lui confia le séminaire tonkinois de Luc-Thuy. Mais en 1847 une émeute populaire saccagea la maison et le père José María dut se réfugier à Cao-Xa.
C’est alors que se déchaîna la persécution, où l’empereur promettait une somme de trois-cents onces d’argent à qui aurait découvert un missionnaire européen. Mais le père Sanjurjo préféra affronter le danger et continuer son apostolat avec son enthousiasme habituel.
En 1849 le père fut nommé évêque coadjuteur pour le nouveau vicariat du Tonkin oriental. Il fut consacré à Doung-Xuyen et, à partir de 1852, résida à Bui-Chu comme vicaire titulaire. La persécution continuait, mais, pour l’heure, l’évêque réussissait à poursuivre son travail apostolique, en demeurant prudent dans ses mouvements.
En 1857, un nouveau décret menaça de mort tout chef de localité qui n’aurait pas dénoncé la présence de missionnaires. Le nouveau mandarin donna la chasse à l’évêque.
Quand on l’arrêta, on lui arracha la croix pectorale et l’anneau, qu’on détruisit. On le jeta en prison, on l’invita à apostasier, sous peine de mort. L’évêque résista et fut condamné à mort.
La sentence fut exécutée par décapitation à Nam-Ɖịnh le 20 juillet 1857. Au moment du supplice, l’évêque donna un pourboire au bourreau, en lui demandant de lui couper la tête en trois coups : Le premier, en action de grâces au Seigneur pour m’avoir envoyé ici ; le deuxième, pour demander à Dieu la bénédiction pour tous les membres de ma famille ; le troisième, comme testament pour mes chers Chrétiens, pour qu’ils n’aient pas peur et que, si c’est le cas, ils sachent affronter la mort pour mériter le ciel et posséder la vie éternelle avec tous les Saints.
On commença par exposer sa tête au bout d’un pieux, pour servir d’avertissement à la population, puis on la jeta dans le fleuve avec le corps.
Béatifié en 1951, Mgr Sanjurjo fut canonisé en 1988.
La fête de tous les Martyrs du Vietnam est au 24 novembre.
Paul Denn
1847-1900
Né le 1er avril 1847 à Wazemmes (Lille, Nord), Paul fut tôt orphelin d’un père, percepteur de son état, qui mourut du choléra.
La Maman dut élever seule ses cinq enfants.
Très tôt, Paul parla d’aller en Chine pour baptiser les petits Chinois, mais il dut d’abord gagner sa vie et fut employé de banque. Très engagé dans les Œuvres, il fonda une association pour les jeunes ouvriers.
Il entra à vingt-deux ans à l’Ecole apostolique d’Amiens, se mit au latin et put, en 1872, entrer au noviciat des pères Jésuites de Saint-Acheul, là où entrera à son tour Léon-Ignace Mangin (v. ci-dessous).
Ils ne s’y rencontrèrent pas : dès 1872, Paul fut envoyé en Chine, où il apprit la théologie… et le chinois. C’est en Chine qu’il rencontrera Léon-Ignace Mangin.
En 1880, il fut ordonné prêtre.
Pendant vingt ans, il eut la joie de «baptiser des petits Chinois».
Lors de la révolte des Boxers en 1900, il était curé de Kou-tcheng, qu’il ne voulait pas quitter pour rester avec ses fidèles. Mais le père Mangin lui ordonna d’aller se mettre à l’abri à Tchou-Kia-Ho, qui avait été organisée en forteresse.
Le 20 juillet au matin, il écrivait encore à son neveu que la situation était très difficile et lui demandait de prier pour que le bon Dieu (leur) accorde la grâce du martyre.
Le prêtre se trouva donc aux côtés du père Mangin lors de l’assaut final des Boxers, le 20 juillet 1900, où périrent dans l’église une cinquantaine de Chinois.
Paul Denn, martyr avec eux, fut béatifié en 1955 et canonisé en 2000.
La fête liturgique des Martyrs chinois est au 9 juillet.
Mali Zhu Wushi
1850-1900
Mali (Maria) Zhu Wushi était née vers 1850 à Zhujiahe (Jingxian, Hebei) ; mariée, elle fut martyrisée dans cette même localité, le même jour que les pères jésuites Léon-Ignace Mangin et Paul Denn, le 20 juillet.
Elle a été béatifiée en 1946 et canonisée en 2000.
Léon-Ignace Mangin
1857-1900
Léon-Ignace naquit le 30 juillet 1857 à Verny (Moselle), onzième et dernier enfant de François-Xavier et de Adelaïde Braun. Le père est juge de paix (on remarquera que lui aussi porte le nom d’un célèbre Saint jésuite).
C’est parce que Léon était né le 30 juillet, veille de la fête de saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus (Jésuites), que ses pieux parents lui ajoutèrent le nom d’Ignace. Au baptême, la marraine de Léon demandait secrètement à Dieu que son filleul devînt prêtre. Petit, Léon signait régulièrement Léon-Ignace.
Il étudia chez les Frères de Beauregard, puis chez les Jésuites à Metz, où il reçut la Première communion en 1869 : à partir de cette date, il exprime son désir d’être Jésuite à son tour.
Les Jésuites ayant été expulsés de Lorraine par les Allemands, Léon-Ignace retrouve les Jésuites à Amiens, avant d’entrer chez les Jésuites à Saint-Acheul en 1875. Il a dix-huit ans.
C’est dans ces années-là que, apprenant le martyre des missionnaires en Chine, Léon-Ignace avait fait cette boutade que, si l’on avait besoin de lui, on pouvait faire appel à lui.
Les lois laïques, françaises cette fois-ci, obligèrent les Jésuites à émigrer à Louvain (Belgique) ; Léon y acheva ses études de philosophie (1880) et fut professeur de sixième à Saint-Servais de Liège.
Et voilà que, en 1882, son Provincial lui propose à brûle-pourpoint, de partir en Chine. D’abord stupéfait, Léon-Ignace répondit : Me voilà exaucé, il ne me reste plus qu’à obtenir la grâce du martyre.
L‘annonce aux parents fut douloureuse, ou plutôt pleine d’émotion, que la foi chrétienne sut dépasser avec force.
Parti dès septembre 1882 de Marseille, Léon-Ignace aborda six semaines après à Tien Tsin. Il avait alors vingt-cinq ans.
Il dut d’abord achever sur place ses études de théologie, en même temps qu’il apprenait les usages chinois. C’est là-bas qu’il fut ordonné diacre en 1885, et prêtre en 1886, le 31 juilllet, fête de saint Ignace.
Monsieur Mangin mourut peu après cette immense joie.
Clairvoyant, d’une gaieté communicative, Léon-Ignace ne s’embarrassait pas des conventions de la diplomatie. C’était un organisateur, et fut un excellent intermédiaire entre les autorités chinoises et l’Eglise.
Jusqu’en 1890, il exerça son apostolat dans le district de Kou Tcheng.
Dès 1890, il est doyen à Ho Kien Fou : il organise la pastorale avec neuf curés, tous jésuites, pour vingt-mille chrétiens. Il organisa le baptême des petits enfants en danger de mort, avec des associations de femmes «baptiseuses» : il y eut jusqu’à douze mille baptêmes par an.
En 1897, il est doyen de Kin-Tcheou.
C’est là que le surprend en 1900 la Révolte des Boxers, qu’il avait pressentie dès 1898.
Il résidait à Tchou Kia Ho, où il apprit le martyre des pères Andlauer et Isoré, le 20 juin. Il n’avait plus de doute sur son sort…
Les Boxers firent une première attaque le 15 juillet, revinrent le 17, puis le 18, cette fois-ci avec des canons Krupp ; les pères eurent le temps de célébrer la Messe une dernière fois. Jusqu’au 20 juillet, une pluie de projectiles tomba sur la résidence des pères, réfugiés avec d’autres fidèles dans l’église.
C’est le 20 juillet au matin qu’eut lieu l’attaque proprement dite. Les orphelines et leurs maîtresses s’étaient déjà mises sur ce qui restait des «remparts», pour mourir avant d’être vendues aux païens.
Les assaillants finirent par pénétrer dans l’église. Le père Mangin fut frappé d’une première balle qui le fit tomber de son fauteuil ; il demanda qu’on l’aidât à s’agenouiller sur la marche de l’autel : là il reçut le coup fatal qui le tua.
L’église fut alors la proie des flammes. Les chrétiens qui n’étaient pas asphyxiés étaient massacrés dès qu’ils sortaient de l’église.
C’était donc le 20 juillet 1900.
Léon-Ignace Mangin sera béatifié en 1955, et canonisé en 2000.
La mémoire liturgique des Martyrs chinois est fixée au 9 juillet.
Mali Fu Guilin
1863-1900
Mali (Maria) Fu Guilin, née vers 1863 à Luopo (Shenzhou, Hebei), subit le martyre à Dailucun (Shenzhou) le 20 juillet.
Elle a été béatifiée en 1946 et canonisée en 2000.
Mali Zhao Guoshi
1840-1900
Luosa Zhao
1878-1900
Mali Zhao
1883-1900
Mali (Maria) Zhao Guoshi, ainsi que ses deux filles Luosa (Rosa) Zhao et Mali (Maria) Zhao, nées respectivement vers 1840, 1878 et 1883 à Zhaojia (Wuqiao, Hebei), furent martyrisées dans cette même localité un jour imprécis de la fin du mois de juillet (mentionnées le 20 juillet au Martyrologe). Luosa était en outre catéchiste.
Elles ont été béatifiées en 1946 et canonisées en 2000.
Baiduo Zhu Rixin
1881-1900
Baiduo (Petrus) Zhu Rixin était né vers 1881 à Zhujiahe (Jingxian, Hebei) ; il avait dix-neuf ans au moment de son martyre, à Loujiazhuang (Jingxian, Hebei), le 20 juillet.
Il a été béatifié en 1946 et canonisé en 2000.
Chi Zhuze
1882-1900
Chi Zhuze, né vers 1882 à Dezhaoin (Shenzhou, Hebei), encore catéchumène, fut martyrisé un jour non précisé de juin ou juillet 1900, à dix-huit ans (le 20 juillet dans le Martyrologe, qui orthographie Xi Guizi).
Il a été béatifié en 1946 et canonisé en 2000.
Rita Josefa Pujalte y Sánchez
1853-1936
Née le 18 février 1853 à Aspe (Alicante, Espagne) de Antonio Pujalte et Luisa Sánchez, Rita reçut une éducation bourgeoise et profondément chrétienne.
Elle s’engagea dans les œuvres de charité et dans la catéchèse. Elle fit partie des Filles de Marie, du Tiers-Ordre franciscain, de la société Saint-Vincent-de-Paul.
En 1888, elle entra dans l’institut des Sœurs de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus, qui avait été fondé en 1877.
Elle fit la profession religieuse en 1890, prenant le nom de Rita Dolores (des Douleurs ou de Notre-Dame des Douleurs).
Elle eut la charge de maîtresse des novices puis, en 1900, celle de supérieure générale, succédant à la Fondatrice.
En 1928, elle se retira à Madrid, au collège Sainte Suzanne.
Elle était devenue aveugle, et devait garder le lit à cause du diabète, épreuve où elle montra toute sa patience.
Durant la persécution de 1936, elle se trouvait en compagnie d’une autre Religieuse (Francisca Aldea Araujo, voir plus bas), dans le collège de Sainte Suzanne (un quartier périphérique de Madrid) où elles recevaient de petites filles, pauvres et orphelines. A cause de celles-ci, les Religieuses avaient décidé de rester sur place.
Rita fut invitée plusieurs fois à trouver un endroit plus sûr pour se protéger, mais elle pensait qu’elle perdait plus à aller se cacher qu’à rester sur place. L’autre Religieuse préféra rester aussi pour l’assister. C’est que Rita avait alors quatre-vingt trois ans…
On arriva ainsi au 20 juillet. Le collège fut pris d’assaut.
Les deux Religieuses n’avaient rien d’autre à faire que d’aller se recueillir à la chapelle et de se préparer au martyre. Mère Rita dit : Mettons-nous dans les bras de Dieu et que soit faite sa sainte volonté.
Les miliciens les firent sortir. Elles récitèrent alors le Credo. Les miliciens les accompagnèrent jusqu’à un appartement voisin. Vers midi, on les conduisit avec violence dans une camionette pour les emmener à la carrière de Barajas, près du cimetière de Canillejas, où on les fusilla, vers trois heures de l’après-midi. C’était vers la neuvième heure… (cf. Mt 27:46).
Des témoins furent émerveillés de la sérénité qui se lisait sur le visage des deux Martyres, et même du parfum qui émanait de ces corps désormais sans vie.
Quand on voulut exhumer la dépouille de Mère Rita, on la trouva sans corruption (en 1954).
Mère Rita Dolores (ainsi que l’autre Religieuse) furent béatifiées en 1998.
Leur dies natalis est au 20 juillet.
José Tristany Pujol
1872-1936
José était né le 14 décembre 1872 à Su (Lleida, Espagne).
Son papa mourut quand il n’avait que six mois. Sa maman, Rosa, pria ses aînés d’aller vivre par eux-mêmes comme ils pouvaient, et ne garda que ses deux derniers pour aller se réfugier dans un petit hermitage.
Puis elle les emmena à Cardona, où elle mourut à son tour. Le petit José fut recueilli par des paysans de l’endroit qui pensaient lui confier la garde des brebis.
Mais ses oncle et tante le prirent chez eux à Tarragona, car l’autre grand frère, Meliton, était entré chez les Carmes.
José apprit le métier de charpentier. Mais à quinze ans, suivant la vocation de son cœur, il entra au séminaire pour les Humanités. Cet humble petit orphelin avait de grandes capacités intellectuelles.
A dix-huit ans, il fit une visite au monastère carme de Las Palmas, où son frère avait été précédemment. C’est là qu’il commença le noviciat en 1890, qu’il fit la profession solennelle en 1894 (dans les mains de son propre frère, Meliton, devenu fr.Ludovico, qu’il prit le nom de Lluc de Saint-Joseph et qu’il reçut l’ordination sacerdotale.
Après son ordination (1899), il fut nommé professeur de philosophie et supérieur. Il écrivit aussi. Il nota un jour : Aussi longtemps que Dieu protègera ma voie, je ne baisserai jamais la tête devant quiconque en raison de mon état religieux… Si je meurs, ce sera en triomphant.
En 1902, il fut envoyé au Mexique. Il exerça si bien son apostolat à Mazatlan et Durango, que l’évêque demanda davantage de Carmes et voulait leur confier une paroisse, avec fr.Lucas comme curé. Le projet échoua d’abord, mais fut porté à bien par l’évêque suivant.
Peu après, fr.Lucas contracta le typhus et échappa à la mort grâce aux soins d’une religieuse qui était infirmière.
En raison de la persécution au Mexique, dès 1912, les Carmes se replièrent aux Etats-Unis, où ils assumèrent jusqu’à vingt-deux paroisses. En signe de gratitude, l’évêque confia aux Carmes la nouvelle paroisse de la Sainte-Famille à Tucson, et y nomma fr.Lucas curé (1915).
Elu provincial pour la province de Catalogne en 1924, fr.Lucas revint en Espagne. Mais une charge encore plus haute le conduisit à Rome l’année suivante. En 1933, il revint à Barcelone, comme prieur. En 1936, il fut nommé provincial pour Barcelone et s’y installa.
Le 19 juillet 1936, la guerre civile arriva à Barcelone. On criait à la porte du couvent des Carmes qu’il y avait des blessés à soigner ; les portes furent ouvertes. En même temps qu’on portait des blessés, y entrèrent aussi des hommes de l’infanterie et de la cavalerie.
Aussitôt, les Pères transformèrent la plus grande salle du couvent en infirmerie, où ils apportèrent tous leurs matelas pour y coucher les blessés, leur distribuant le peu de nourriture qu’ils avaient encore. Les soldats continuèrent à accumuler armes et munitions dans le couvent, qui devint une véritable forteresse.
Dans la soirée, il y eut des tirs de l’extérieur et de l’intérieur du couvent ; un avion vint survoler le couvent en tirant à l’aveuglette au-dessus de l’église.
Au milieu de ce chaos, et malgré cette situation, les Carmes purent célébrer la messe du dimanche et l’Office. Au soir du dimanche, les soldats restèrent dans tous les endroits possibles, tandis que les pères Carmes allaient soigner les soldats et les prisonniers. Dans la ville, plusieurs églises étaient en flammes.
Tôt le lundi matin, les Pères célébrèrent la messe, au milieu des décombres. Plusieurs officiers et soldats demandèrent à recevoir le scapulaire de Notre-Dame du Carmel.
La situation était désormais sans issue : il fallait se rendre.
Les Religieux se réunirent dans l’église, y consommèrent les Saintes Hosties et se préparèrent à évacuer. On leur suggéra de retirer leur habit religieux. Ils le firent, bien conscients que leur dernière heure arrivait.
Ils tentèrent de se mêler à la foule, mais deux d’entre eux furent immédiatement reconnus et abattus. Fr.Lucas sortit, le visage bandé pour couvrir une large plaie, accompagné de deux gardes civils. La foule voulait le lyncher, mais les gardes la repoussèrent, prétendant vouloir conduire le prêtre aux Autorités.
Plus loin, l’un des deux gardes dit au Père : Je vous donne ma parole que je veux sauver votre vie, mais il fut juste à ce moment abattu par une balle dans la tête. L’autre revint sur ses pas. Seul, le fr.Lucas atteignit un portail : une patrouille s’approcha et le frappa avec la crosse d’un fusil : on lui ordonna d’avancer. Il marchait, les mains jointes sur la poitrine. A un moment donné, on lui tira par derrière. Blessé, il continua quelques mètres et s’effondra au pied d’un arbre, en face d’une clinique.
Quand un véhicule de la Croix-Rouge vint le ramasser, vers 20 heures, il avait la tête tournée vers le monastère.
José Tristany Pujol - fr. Lluc de Saint-Joseph, fut ainsi martyrisé pour sa foi et son sacerdoce, le 20 juillet 1936.
Il a été béatifié en 2007.
Francisca Aldea Araujo
1881-1936
Née le 17 décembre 1881 à Somolinos (Guadalajara), de Pablo et Narcisa, Francisca connut l’épreuve de perdre son père à neuf ans, et sa mère deux ans après.
Orpheline avec sa petite sœur Damiana, ces deux petites filles furent accueillies dans le collège Sainte-Suzanne de Madrid, tenu par des Religieuses de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus.
Quand elle entra au noviciat de cette même congrégation, la maîtresse des novices était Rita Dolores Pujalte, qui serait plus tard martyrisée avec elle.
Pour l’heure, en 1903, Francisca fit la première profession, et la solennelle en 1910, avec le nom de Francisca du Cœur de Jésus.
Munie de son diplôme de Maîtresse, obtenu à l’Ecole Normale de Tolède, elle enseigna à Madrid et à Quintana de Soba (Santander), mais fut aussi supérieure locale, conseillère, secrétaire et économe.
Pleine d’attentions, elle soigna tout particulièrement la Mère Rita, aveugle et diabétique et qui devait garder le lit. Les deux avaient en commun leur dévotion au Sacré-Cœur, envers l’Eucharistie et la Très Sainte Vierge.
Au moment de la Révolution de 1936, il pouvait y avoir dans le collège de Sainte-Susanne une quarantaine de religieuses et le double d’élèves entre cinq et dix-sept ans.
Quand les révolutionnaires commencèrent de tirer, des voisins les supplièrent d’arrêter, à cause des petites filles. Ils firent sortir tout le monde, et les voisins tentèrent d’héberger le plus possible d’élèves et de Religieuses, en attendant d’autres solutions.
Il ne restait plus à l’entrée que les deux Religieuses : Rita, aveugle et diabétique, et Francisca, qui l’assistait. Elles étaient allées prier une dernière fois à la chapelle, bien conscientes de ce qui allait se passer.
Dans un premier temps, les miliciens firent semblant de les conduire toutes deux «pour les protéger» dans un appartement proche, au sixième étage (!). Mais peu après, ils revinrent chercher les Religieuses, les firent redescendre dans la rue où les attendait une camionette ; les Religieuses grimpèrent là-dedans et furent conduites à la place «de Toros», mais les miliciens n’osèrent pas leur faire de mal devant tout le monde, et se dirigèrent hors de Madrid, au village de Canillejas.
Là, il fallut descendre «pour un contrôle» ; on fit encore marcher les pauvres Religieuses ; parvenues à la carrière de Barajas, elles furent assassinées de neuf coups de fusil, dont certains à la tête.
C’était le 20 juillet 1936.
La Mère Francisca, avec la Mère Rita, furent béatifiées en 1998.
Antoni Bosch Verdura
1889-1936
Antoni naquit le 6 septembre 1889 à Tarragona (Espagne).
Au moment de sa profession, il prit le nom de Jordi (Georges) de Saint-Joseph.
En attente d’autres détails sur sa famille et son enfance, on pourra trouver les détails des événements des 19-20 juillet 1936 dans la notice de José Tristany Pujol.
Abraham Furones y Furones Arenas
1892-1936
Abraham était né le 8 octobre 1892 à Abraveses de Tera (Zamora, Espagne).
Il se trouve que le patriarche Abraham est nommé au 9 octobre dans le Martyrologe, et c’est pour cela que le petit garçon en porta le nom, car il fut baptisé le 9 octobre.
Il fréquenta l’école de Ferreruela de Tabarra ; sous la bonne guide de sa sœur dominicaine, il entra à l’école apostolique dominicaine de Las Caldas de Besaya (Santander), fit le noviciat à San José de Padrón (La Coruña), où il fit la première profession, sous le nom de Luis.
Après de difficiles études de philosophie à Corias (Asturies), la profession solennelle en 1914 et les études théologiques à Salamanque, il reçut le sacerdoce en 1917.
Il fut envoyé en mission en Amérique centrale (Guatemala, Nicaragua, Salvador, Costa Rica). Au Salvador, il fut supérieur du couvent Sainte Anne (1929-1931) puis à celui de Saint-Dominique (1931-1934). Au Costa-Rica il fit couronner Notre-Dame des Anges, patronne du pays.
En 1935, il revint en Espagne, espérant beaucoup retourner en Amérique, mais il fut élu prieur à Atocha (Madrid).
Le 20 juillet 1936, au moment de la guerre civile, il se trouva dans la rue avec un autre Père et un Frère, Jacinto García Riesco, qui fut abattu ; Abraham-Luis fut mortellement blessé et agonisa en pleine rue pendant plusieurs heures, parmi les insultes et les moqueries.
Il a été béatifié en 2007.
Antonio Fernández Camacho
1892-1936
Antonio était né le 24 octobre 1892 à Lucena (Cordoue, Espagne), fils unique de parents pauvres et chrétiens.
Orphelin de père, il vint à Séville avec sa mère en 1901.
Avec l’appui d’un prêtre plein de zèle, il put entrer à l’Ecole Salésienne de la Sainte Trinité, où il voulut ensuite entrer comme novice, tandis que sa mère entra chez les Dominicaines.
Il fit la profession en 1909 et ses études de philosophie à Séville.
Il étudia ensuite deux années à Cordoue et Écija, et revint à Séville pour enseigner.
Après ses études de théologie, il fut ordonné prêtre en 1917. Il célébra sa première Messe chez les Dominicaines où se trouvait sa chère maman et dont il ne voulut jamais se séparer.
Il ne quitta pratiquement jamais Séville, sauf quelques années qu’il passa à Utrera, Ronda et Alcalá de Guadaíra, comme catéchiste, enseignant et conseiller à l’école. Lui qui était le moins porté à l’étude, sut communiquer aux élèves l’enthousiasme de l’étude.
Don Antonio resta toujours l’enfant innocent qu’il avait été. Il animait une association de saint Louis de Gonzague, organisait des jeux et des pièces de théâtre ; comme prêtre, il était un prédicateur excellent.
Au soir du dimanche 19 juillet 1936, alors que les révolutionnaires avaient réussi à mettre le feu à la charpente de la maison, les pères salésiens sortirent pour aller se mettre à l’abri chez des amis.
Don Antonio, vêtu en paysan, sortit, accompagné d’un jeune élève. Il alla passer la nuit chez d’anciens élèves. Le lendemain, il célébra la Messe à huit heures, en la chapelle de l’Enfant-Jésus de Prague. Après le petit-déjeuner, il fit encore une visite à des amis, à sa vieille maman, et voulait revenir au collège de la Sainte-Trinité, qu’il aperçut en flammes.
Une barricade l’arrêta. On lui demanda ses papiers, qu’il avait oubliés. Un milicien alors le reconnut, et lui tira trois ou quatre coups de pistolet au côté. Don Antonio demanda : Portez-moi aux urgences, que je meurs.
Le jeune qui l’accompagnait courut prévenir les autres Religieux de la maison. On eut juste le temps de porter le blessé un peu plus loin, tout tordu de douleur. On lui écarta la chemise et, en voyant le crucifix et le scapulaire, un milicien cria à un autre : Tu te rends compte ? un fasciste ! Et ils lui tirèrent à bout portant. Don Antonio était tout en sang.
On ne retrouva pas son corps. Il se peut qu’il ait été brûlé dans les braises d’une proche église incendiée. Avant sa mort, il avait dit à ses amis : Quand je mourrai, célébrez beaucoup de messes pour mon âme, mais ne vous préoccupez pas de savoir où iront mes restes mortels.
Don Antonio Fernández Camacho reçut la palme du martyre à Séville, le 20 juillet 1936 et fut béatifié en 2007.
Jacinto García Riesco
1894-1936
Jacinto était né le 28 août 1894 et fut baptisé le jour-même, à Calvillas (Somiedo, Asturies, Espagne).
Selon la coutume d’alors, il fut confirmé en 1901.
En 1921, il fit profession comme frère coopérateur chez les Dominicains de Corias (Asturies), puis fut envoyé aux missions dans le Pérou (Urubamba, Quillabamba, Maldonado, Patiacolla). Il se trouvait à Lima entre 1927 et 1932.
La maladie l’obligea à interrompre ce fécond travail missionnaire et à revenir en Espagne.
En 1933, il fut à Salamanque, puis fut envoyé au couvent d’Atocha (Madrid).
C’était le type du bon frère : discret, silencieux, serviable ; comme portier et cuisinier, il ne manquait pas les occasions de montrer son esprit charitable soit au sein de la communauté, soit envers les pauvres..
Le 20 juillet 1936, quand le couvent fut attaqué, il fut arrêté, outragé, et martyrisé, tout près du couvent, en même temps que le prieur (Abraham-Luis Furones).
En mourant, il pardonna à ses assassins.
Jacinto García Riesco fut béatifié en 2007.
Joan Páfila Monllaó
1911-1936
Joan (Jean) était né le 19 août 1911 à Tortosa (Tarragona, Espagne).
A seize ans, il entra chez les Carmes de Palafrugell, dans l’intention de recevoir le sacerdoce. Mais par la suite, il choisit de rester Frère.
Il prit le nom religieux de Joan Josep de Jésus Crucifié et fit les deux années de noviciat à Tarragona.
Il fit la profession solennelle à Barcelone en 1930, où il fut un portier très accueillant, grâce à ses belles qualités de courtoisie, d’affabilité, de douceur.
Au soir du 20 juillet 1936, tandis que Barcelone n’était qu’un champ de bataille, il réussit à se glisser dehors par une porte de derrière, mais il fut reconnu : Encore un Frère qui s’échappe !
On le bouscula à coups de pieds et on l’abattit. Il tomba ainsi en Martyr de sa foi, ce même 20 juillet, un mois avant son vingt-cinquième anniversaire.
On trouvera d’autres détails sur cette douloureuse soirée dans la notice sur José Tristany Pujol.
Frère Joan Páfila fut béatifié en 2007.
Argimiro García Sandoval
1913-1936
Argimiro naquit le 31 juillet 1913 à Calzadilla de los Hermanillos (León).
Entré chez les Frères Maristes, il prit le nom de León Argimiro.
En 1936, il était dans la maison de Fuencarral (Madrid).
Il fut martyrisé le 20 juillet 1936, et béatifié en 2013.
Luigi Novarese
1914-1984
Luigi (Louis) naquit le 29 juillet 1914, juste avant la Première guerre mondiale, à Casale Monferrato (Alessandria, Piémont, Italie), benjamin des neuf enfants de Giusto Carlo et Teresa Sassone. Le papa mourra peu après.
En 1923, l’enfant fit une chute qui lui occasionera une très grave forme de tuberculose osseuse, sans espoir de guérison (à l’époque). La maman voulut tout faire pour soigner son enfant : contre l’avis de ses aînés, elle vendit toutes ses propriétés pour lui assurer l’assistance nécessaire.
En 1930, il fallut hospitaliser Luigi au sanatorium Santa Corona di Pietra Ligure. Plein de confiance en la Mère du Ciel, il s’adressa à Filippo Rinaldi, successeur de Giovanni Bosco comme supérieur des Salésiens (v. 5 décembre), lequel engagea tous les jeunes de l’œuvre salésienne à prier la Sainte Vierge, Marie Auxiliatrice, pour Luigi : en mai 1931 (le mois de Marie), Luigi sortit de l’hôpital, complètement guéri. Il avait dix-sept ans.
Luigi conçut alors le désir de donner sa vie au service des malades et voulut s’inscrire à la faculté de médecine. Mais le décès de sa maman (1935) le fit réfléchir davantage : il choisit la voie sacerdotale. Il fréquenta le séminaire de Casale Monferrato, puis le Capranica à Rome, et fut ordonné prêtre en 1938.
A partir de 1942, un certain Giovanni Battista Montini, substitut à la Secrétairerie d’Etat au Vatican (futur pape Paul VI), l’appela à travailler avec lui au Vatican ; il y restera jusqu’en 1970.
En 1943, il obtint le doctorat en Droit canonique ; en 1945, il fut avocat au Tribunal de la Rote.
La même année, il fonda la Ligue Sacerdotale Mariale, pour aider les prêtres malades ou en grande difficulté, suite à la guerre.
En 1947, il ouvrit le Centre Volontaires de la Souffrance, une association où les malades apprendraient à assumer leurs souffrances positivement, autrement qu’en ne songeant qu’à leur maladie et aux soins à recevoir.
En 1949, le pape lui permit d’organiser le Quart d’heure de sérénité, une courte émission de Radio-Vatican uniquement dédiée aux malades.
En 1950, il lança son œuvre la plus importante : les Ouvriers Silencieux de la Croix, une association regroupant aussi bien des laïcs que des prêtres, engagés à illuminer les malades sur le sens chrétien de la souffrance, en les entourant d’amitié et en les aidant dans la reprise de leur activité professionnelle. Un bulletin mensuel, L’Ancora (L’Ancre), favoriserait les échanges entre les membres et les malades.
En 1952 commencera la construction de la Maison du Cœur Immaculé de Marie (Re, Verbano Cusio Ossola, Italie N), l’unique maison au monde de retraites pour les seuls malades. A partir de 1960, cette maison accueillit chaque année des milliers de malades pour des sessions d’exercices spirituels.
Toujours en 1952 se fonda une nouvelle association, les Frères et Sœurs des Malades, personnes en bonne santé qui s’engageaient dans l’apostolat des malades en partageant le même programme spirituel qu’eux et en les soutenant dans leurs besoins.
Le 7 octobre 1957, Mgr Novarese étonna la hiérarchie ecclésiastique en organisant le plus grand rassemblement de malades jamais réalisé jusque là, à l’intérieur du Saint-Siège, amenant sept mille malades dans la Cour du Belvédère pour une audience avec le pape Pie XII.
En 1962, le pape confia à Mgr Novarese l’organisation de l’assistance religieuse dans tous les hôpitaux d’Italie. Parfois, son travail se heurta à certains maires, qui lui objectaient que la présence de handicapés nuisait au tourisme… Mgr Novarese chercha à réintégrer les handicapés en leur enseignant un métier adapté. Il créa des «laboratoires» : reliure, réparation d’appareils électrodomestiques, horticulture…
En 1970, Mgr Novarese quitta le Vatican et, au sein de la Conférence Episcopale Italienne, s’occupa de la pastorale de la santé.
A partir de 1977, il ne s’occupa plus que de son œuvre proprement dite. Il fonda d’autres maisons à l’étranger, aux Etats-Unis, en Israël, en France, en Pologne, en Suisse, au Portugal.
Mgr Luigi Novarese mourut à Rocca Priora (Rome), où il se trouvait pour un temps de convalescence, le 20 juillet 1984, quelques jours avant son soixante-dixième anniversaire.
Un miracle survenu en 2002 permit de le béatifier, en 2013.
Le miracle en question fut la guérison scientifiquement inexplicable d’une malade atteinte de périarthrite aiguë, avec calcification, rendant impossible l’usage du bras.