Gregorios Décapolite
780-842
Gregorios Décapolite naquit vers 780 à Irenopolis (décapole d’Isaurie, act. Aşaği Īrnebol, Görmeli, Turquie S), de Sergios et Maria ; il avait un frère.
Dès qu’il eut huit ans, on l’envoya à l’école et Gregorios se passionna pour l’étude de l’Ecriture.
Revenu à la maison, il y vécut déjà en solitaire, dans l’austérité et les mortifications.
Quand il eut l’âge nubile, les parents voulaient le marier, et lui organisèrent des fiançailles. Au moment où il était escorté par deux domestiques, il leur faussa compagnie et se cacha dans la montagne proche, d’où il rejoignit l’évêque de la ville, un fidèle de l’orthodoxie, ferme adversaire des iconoclastes. Ce dernier conseilla à Gregorios d’aller dans tel monastère.
Pendant ce temps, les parents eurent la sagesse de ne pas chercher à contrarier leur fils. A la mort de Sergios, Maria conseilla même à Gregorios de persévérer dans sa voie.
Malheureusement, les moines du monastère où se trouvait Gregorios étaient tombés dans l’erreur iconoclaste, et Gregorios s’enfuit. Avec son frère, il alla se présenter dans un autre monastère de la région, dont l’higoumène (abbé) était un de ses oncles, Simeon. Il y resta quatorze ans.
Mais Gregorios n’était pas appelé à la vie conventuelle. Il se retira dans une grotte, pour mieux prier et contempler les saints mystères. Il y fut littéralement harcelé par des Démons, qui prenaient la forme de serpents ou se déguisaient en Saints et le brûlaient de désirs charnels. Une vision de sa mère lui apporta le réconfort et la paix.
Il fut alors animé d’un saint désir d’accomplir des pèlerinages pour la gloire de Dieu. Il fut à Ephèse, la ville où s.Jean apôtre fut évêque ; voulant gagner Constantinople, il s’arrêta cependant à Procomèse (Mer de Marmara) puis à Aenus (Enos), et ne put arriver à la ville impériale, peut-être à cause de la présence des Sarrasins. Il gagna Christopolis (entre Thessalonique et Maronia).
Arrivé à Thessalonique, il noua une précieuse amitié avec Iosephos l’Hymnographe (v. 3 avril). Gregorios construisit là un monastère et une église dédiée à s.Menas (v. 25 août).
Dans une Vie de s.Iosephos, il est dit que Gregorios mourut pendant que Iosephos était en voyage, capturé par les Sarrasins puis racheté. Mais dans une Vie de Gregorios, ce dernier serait parti avec Iosephos jusqu’à Rome, où il vécut trois mois dans la retraite, puis se signala - sans le vouloir - par des miracles : il délivra des possédés et convertit une courtisane et sa suite, éloignant de sa maison un dragon infernal.
Il vint à Otrante, où il souffrit les insultes d’une troupe d’iconoclastes. Un Sarrasin voulut le lapider, mais son bras se dessécha.
Revenu à Thessalonique, Gregorios réintégra le monastère Saint-Ménas.
Gregorios avait un don pour pénétrer les consciences et dénonça ainsi un moine qui s’était approprié une part de viande, normalement destinée aux pauvres ; il «biloquait», et se trouva un jour en présence d’un moine qui était violemment tenté par une créature envoyée du Diable : Gregorios chassa la femme et remit le moine sur la bonne route.
Il aurait fait encore un voyage à Constantinople, puis au mont Olympe de Bithynie, d’où il revint malade. Reparti à Constantinople pour assister son oncle Siméon, qu’on avait arrêté, il arriva quand Siméon venait d’être libéré. Il se rendit alors au monastère de Siméon, où il mourut douze jours plus tard, le 20 novembre 842.
Saint Gregorios Décapolite est commémoré le 20 novembre dans le Martyrologe Romain.