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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 22:13

Folcuin de Thérouanne

780-855

 

Folcuin était le fils de Jérôme, lui-même fils naturel de Charles Martel, et de Ercesinde. Il a pu naître vers 780.

Vers trente ans, en 816-817, il fut nommé évêque de Thérouanne, quatorzième titulaire de ce diocèse.

En 839, il régla les rapports entre deux abbayes, établissant que celle de Saint-Omer devait dépendre de celle de Saint-Bertin. Il devait avoir quelque méfiance envers l’abbé de Saint-Omer, qui s’était approprié des reliques de s.Omer (v. 1er novembre) : Folcuin les remit à Saint-Bertin, où elles étaient précédemment.

Il participa à divers conciles : Paris (846), Quierzy (849), Soissons (853).

Quand le roi apprit qu’il vieillissait et que les infirmités l’empêchaient de célébrer la messe publiquement, il lui envoya de son propre chef un successeur, malgré les canons. Devant l’intrus, Folcuin trouva la force de célébrer la messe, mais il remplaça la bénédiction finale par une malédiction solennelle. Terrorisé, le malheureux s’enfuit, il se tua en tombant de cheval et tous ses compagnons moururent peu après.

Folcuin entreprit ensuite une nouvelle visite pastorale, mais il mourut à Esquelbecq sur l’Yser, le 14 décembre 855.

Son épiscopat avait duré trente-neuf ans.

C’est à l’abbaye Saint-Bertin qu’il fut enseveli.

Le petit-neveu de Folcuin, qui portait le même nom et était moine à Saint-Bertin, se trouva péniblement souffrant des jambes et ne se déplaçait qu’avec deux cannes. Un jour que la douleur était encore plus vive, il voulut aller prier au tombeau de s.Bertin (v. 5 septembre) et, passant devant celui de son grand-oncle, l’évêque Folcuin, pria intérieurement ce dernier pour sa guérison - qu’il obtint instantanément. Ce fut le début d’un culte fervent, de la part des moines d’abord, de tout le peuple ensuite.

Saint Folcuin de Thérouanne est commémoré le 14 décembre dans le Martyrologe Romain.

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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 22:41

Josse

† 669

 

Josse (en latin Iudocus) était un des fils de Juthaël, roi de Dommonée (Bretagne), et donc frère de Judicaël (v. 17 décembre).

Il étudia au monastère de Lan-Maëlmon.

Judicaël succéda à son père puis, en 636, abdiqua en faveur de son frère, mais Josse demanda un délai de huit jours pour réfléchir.

Quelques jours plus tard, alors qu’il se tenait devant la porte du monastère de Lan-Maëlmon, Josse vit onze voyageurs en partance pour Rome. Prenant seulement un bâton et une tablette, il se joignit à eux. 

Ces voyageurs durent être heureusement surpris des bonnes dispositions de Josse. L’un d’eux devait être évêque ou abbé, à moins que Josse ait reçu là l’apparition des Anges. Ce qui est certain est que, dès qu’ils eurent franchi le Couesnon (un petit fleuve côtier de Bretagne), ils le tonsurèrent. 

Ils gagnèrent bientôt Amiens, où le noble Haymon les reçut fort bien. On a déjà rencontré Haymon dans la vie de s.Fursy (v. 16 janvier). Là, les onze poursuivirent leur pèlerinage, tandis que Josse demeurait sur place. Haymon le fit bientôt ordonner prêtre pour desservir sa propre chapelle et en fit le parrain de son fils.

Sept ans plus tard, Josse voulut se retirer davantage et s’installa sur une île de l’Authie, à Brahic (auj. Raye-sur-Authie). Il prit avec lui un certain Wurmar, se construisit une cabane et une petite chapelle. Josse partageait avec Wurmar ses maigres repas, mais aussi avec les petits oiseaux et les petits poissons. Il enseigna à Wurmar à faire confiance à la Providence : un jour qu’il n’y avait qu’un pain pour toute nourriture, Josse ordonna à Wurmar d’en donner la moitié à un pauvre qui se présentait ; pour un second qui frappait à son tour, il lui ordonna de donner la moitié du pain restant ; de même pour un troisième ; le quatrième reçut ce qui restait. Wurmar ne put s’empêcher de s’inquiéter pour son estomac. Pour toute réponse, Josse lui fit remarquer l’arrivée de quatre petits bateaux chargés de victuailles.

Huit ans après, cependant, pour échapper aux pièges du diable, Josse eut besoin de se déplacer une nouvelle fois. Haymon lui signala Runiac sur la Canche, où Josse construisit une chapelle à s.Martin. Il y resta cette fois-ci treize ans. Il y élevait onze poules et un coq. Un aigle trouva les poules à son goût et en emporta une, puis une autre, enfin les douze ; Josse supporta ce larcin sans sourciller, mais quand l’aigle s’en prit au coq, il intervint : un signe de croix et l’aigle, lâchant sa proie, alla expirer.

Josse eut une autre épreuve. Parmi les nombreuses attaques de l’Ennemi, ce dernier lui envoya un serpent qui le mordit profondément au pied. Josse décida de quitter cet endroit dangereux. Haymon, encore une fois, s’empressa de l’orienter. Ils visitèrent la grande forêt voisine ; Josse fit jaillir une source d’eau en plantant son bâton, puis construisit deux oratoires, en l’honneur des ss.Pierre et Paul.

Ce pèlerinage que Josse n’avait finalement pas fait au début de sa quête d’un havre de paix, il le fit enfin. Au retour, un aveugle guérit en se lavant le visage avec l’eau qui avait servi à Josse pour se laver les mains. Haymon le reçut à nouveau avec empressement et lui montra l’église Saint-Martin qu’il avait élevée pendant ce temps, en lui donnant de vastes terrains, sans doute pour édifier quelque monastère.

On rapporte qu’un jour où Josse célébrait la Sainte Messe, et alors qu’il allait consacrer le pain, on vit une main lumineuse descendre et bénir Josse, tandis qu’on entendait une voix : Josse, parce que tu as méprisé les richesses de la terre… pour te cacher dans une terre étrangère, sache qu’en récompense je t’ai préparé une couronne de gloire…

Josse mourut un 13 décembre, d’une année qu’on indique comme 669, sans aucune preuve. L’unique date certaine qu’on ait, est celle de l’abdication de Judicaël.

Un fait remarquable se produisit après la mort de Josse. Son corps restait intact et ses neveux, Winoc et Arnoc, le lavaient et le tonsuraient régulièrement. Un des successeurs d’Haymon voulut constater le phénomène et alla ouvrir de lui-même la tombe : il n’eut que le temps de dire Ah, saint Josse !, qu’il en resta sourd et muet. 

On ne sait ce qu’il advint de l’ermitage de Josse dans les années suivant sa mort, ni du monastère que lui ou un successeur aurait édifié. Toujours est-il que les bâtiments en furent détruits lors d’une invasion normande.

Fuyant les Normands en 903, les moines emportèrent, paraît-il, les reliques de Josse en Angleterre et les déposèrent en l’abbaye de Hyde. Mais les moines de Saint-Josse-sur-Mer affirmèrent que s.Josse était apparu à leur sacristain, indiquant où se trouvait caché son saint corps (977). Cette abbaye disparut en 1772.

Il y eut aussi une autre abbaye, construite à l’emplacement présumé d’un des premiers ermitages de Josse ; elle aussi disparut à la Révolution ; de l’église, il ne reste que des ruines.

Saint Josse est commémoré le 13 décembre dans le Martyrologe Romain.

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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 22:40

Aubert de Cambrai

600-669

 

Aubert naquit vers 600 à Haucourt (Nord).

Après avoir été moine à Luxeuil, il devint en 633 le septième évêque de Cambrai.

En 650, il prit part avec s. Eloi (v. 1er décembre) à la translation des reliques de s.Fursy à Péronne (v. 16 janvier).

Des privilèges épiscopaux concernant divers monastères portent sa signature comme témoin : Sens (660), Saint-Bertin (662), Corbie (664), Soissons (667).

On lui doit aussi des monastères en Flandre et en Hainaut, ainsi que le début de la construction de l’abbaye Saint-Vaast en 667.

Il mourut vers 669 à Cambrai., au terme d’un épiscopat d’environ trente-six ans.

Il est patron des boulangers.

Saint Aubert de Cambrai est commémoré le 13 décembre dans le Martyrologe Romain.

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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 21:57

Simone de Monte Mercurio

10e siècle

 

Simone était l’abbé d’un monastère situé sur le Monte Mercurio (Calabre, Italie S).

On sait qu’il fut envoyé en Afrique pour y racheter des moines capturés par les Arabes lors de leur récente incursion. Ce qu’on ne précise pas, c’est l’autorité qui lui confia cette mission ; les moines calabrais étaient de rit oriental, comme s.Nilo (v. 26 septembre) ou son disciple Bartolomeo de Grottaferrata (v. 11 novembre). Si ces monastères suivaient la Règle de s.Basile, ils restaient indépendants les uns des autres et n’appartenaient pas à quelque confédération, comme c’est le cas des moines Bénédictins en Occident. Ce n’est qu’au siècle suivant qu’intervint une réforme dans le sens d’une confédération des monastères, sur l’exemple de ceux du monde latin.

On pourrait donc supposer à juste titre que Simone, en tant qu’abbé, ait pris sur lui de se rendre personnellement auprès de l’autorité arabe pour solliciter la libération des moines captifs. Peut-être ces moines étaient-ils de son propre monastère et Simone pouvait les connaître nommément.

Quand il fut en Afrique (on ne nous dit pas non plus dans quelle région), il put retrouver ces moines. L’un d’eux lui raconta comment les Musulmans flagellaient leurs victimes, de façon répétée et extrêmement douloureuse, dans le but avoué d’affaiblir tellement les moines, qu’ils finissent par renier la foi chrétienne.

Simone pria Dieu d’intervenir : le bras du bourreau se paralysa sur le champ, à la grande stupeur de tous ceux qui assistaient à cette torture. Simone s’avança alors vers le bourreau et, d’un signe de croix, redonna vie au bras malade.

C’est alors que le chef arabe, témoin d’un tel miracle, libéra sans attendre tous les moines prisonniers.

Revenu en Calabre, ajoute brièvement la Vie de Simone, il conduisit alors la vie érémitique.

On pourra ici admirer l’esprit de détachement, d’humilité, de cet abbé. Plutôt que de reprendre sa place d’abbé - et risquer d’être fréquemment montré comme un thaumaturge, il se mit à l’écart, dans la solitude, pour prier et contempler.

Un vieux texte italien résume cette vie d’anachorète en disant que Simone fut admirable dans ses rudes pénitences.

De même qu’on ignore la date, même approximative, de la naissance de Simone, de même on en ignore celle de sa mort. Avec le Martyrologe, on le situe simplement au dixième siècle.

Saint Simone de Monte Mercurio est commémoré le 19 novembre dans le Martyrologe Romain.

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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 06:25

Maudez de Lanmodez

6e siècle

 

Maudez (vieux celtique Magu-Tid, serviteur de Dieu) passe pour être d’origine irlandaise, comme son nom ne l’indique pas. En gallo, on l’écrit Maudé ou Maudet, en breton Maodez ou Modez, en cornique Mawes.

On le disait benjamin des dix fils du roi Ercleus et de la reine Getuse ; de ces dix enfants, on parle aussi de Juvelte (ou Juvette).

A sept ans, il fut confié à un monastère, où il reçut le sacerdoce dix ans plus tard (sans doute un peu plus, car jamais l’Eglise n’ordonne un prêtre à dix-sept ans).

Etant revenu à la cour de son père, il s’efforça d’en réformer les mœurs et d’y prêcher l’Evangile ; mais il préféra quitter ce monde de vanités pour s’isoler avec Dieu.

Il rejoignit la côte armoricaine, rencontra s.Samson dans son monastère, s.Ruelin au monastère de Tréguier : il s’établit non loin, dans la solitude appelée plus tard Lanmodez, où de nombreux pèlerins et malades vinrent le consulter, lui demander de l’aide spirituelle et matérielle ; les sourds, les aveugles, les paralytiques s’en revenaient guéris.

Il aurait ensuite fondé un monastère sur l’ile Gueit Enez (plus tard Gueldenes, act. île Maudez), où l’auraient rejoint s.Budoc et s. Tudy ou Tugdual (v. 30 novembre).

Comme s.Patrice en Irlande (v. 17 mars), il chassa de l’île les serpents ; on trouve encore sur l’île un monument appelé Forn Modez (four de Maudez).

Maudez mourut très probablement au 6e siècle.

Sa réputation fut immense ; c’est peut-être le Saint le plus populaire après s.Yves (v. 19 mai). Des reliques de lui, apportées près de Paris, donnèrent naissance à la ville de Saint-Mandé. On allait souvent gratter de la terre ou de la poussière à son tombeau, qu’on dissolvait dans de l’eau, pour guérir des vers. Successivement, on invoqua s.Maudez contre les morsures de serpents, les fièvres infantiles, les maladies des yeux, les furoncles, les maux de pieds.

On vénère aussi localement sa sœur «sainte Juvette», responsable elle aussi de nombreux miracles.

Saint Maudez de Lanmodez est commémoré le 18 novembre dans le Martyrologe Romain, donc tout-à-fait reconnu par l’Eglise.

 

 

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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 06:24

Théophrède de Carméri

† 732

 

Théophrède (Theofredus) était le fils de Leufredus, préfet d’Orange et le neveu d’Eudes, abbé à Saint-Pierre de Calmiliac (ou Carméri, Haute-Loire).

Le latin Thictfridus a donné Théofrid (ou Théophrède), Théoffroy, Tchaffré, d’où Chaffre, nom sous lequel est mieux connu Théophrède.

Moine de cette abbaye, il y fut en quelque sorte l’hôtelier, chargé d’accueillir les gens du dehors, comme s.Ménelé (v. 22 juillet). Il fut sans doute aussi cellérier, veillant sur tous les besoins des moines.

A cette époque lointaine, les femmes étaient exclues de l’église du monastère ; Théophrède leur obtint la permission de se rassembler au moins devant la porte, pour recevoir la bonne Parole.

Il succéda à Eudes comme abbé.

Lors d’un invasion de Sarrasins, Théophrède ordonna au moines d’aller se réfugier dans la forêt proche, tandis qu’il restait seul dans l’abbaye. Les envahisseurs le trouvèrent prosterné dans la sanctuaire ; ils le flagellèrent cruellement et le laissèrent moribond. Le lendemain, ils furent bien surpris de le voir redressé et l’entendre leur parler de Dieu. Ils le blessèrent de nouveau, à la tête. Une forte tempête les mirent en fuite avant qu’ils eussent le temps d’incendier le monastère.

Théophrède mourut peu après, en 728 ou 732.

Autour du monastère, s’est développée la ville de Monastier-sur-Gazeille.

Saint Théophrède de Carméri est commémoré le 18 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 06:23

Odon de Cluny

879-942

 

Odon naquit en 879 dans la région de Tours, d’Abbon, un père aussi instruit que pieux, de noble famille militaire franque. 

Abbon connaissait les anciens historiens et le Droit comme tout juriste consciencieux. Il désirait ardemment un fils et, une nuit de Noël, supplia le Ciel d’accorder enfin un enfant à son épouse, stérile jusque là ; l’enfant naquit bientôt, et Abbon l’offrit à s.Martin.

Odon étudia auprès d’un prêtre du domaine d’Abbon. Ce prêtre vit en songe s.Pierre et s.Paul lui réclamer Odon pour l’Orient (l’Orient mystique, le Christ). Mais Abbon commença à diriger son fils vers la carrière des armes. De 893 à 896, Odon vécut chez Guillaume, duc d’Aquitaine, où il devint très habile dans l’art de la chasse.

Déçu de ce temps perdu, Odon pria Dieu une nuit de Noël (comme son père dix-sept ans plus tôt). Il tomba malade et Abbon se rappela son vœu. Il laissa Odon suivre sa vocation.

Odon fut tonsuré en 899.  On lui confia une prébende canoniale à Tours et il intensifia ses lectures tant spirituelles que profanes. Après Priscien, il s’attaquait à Virgile, lorsqu’il eut une vision ou un songe, où il se voyait mourant de soif sur le point d’empoigner une belle amphore, d’où s’échappèrent des serpents. Il comprit que ces lectures n’étaient plus faites pour lui et se plongea dans l’Ecriture sainte.

Il partit étudier à Paris, puis revint à Tours. Après avoir rédigé une compilation des Pères sur les livres des Rois, il condensa les Morales de s.Grégoire sur Job.

A cette époque, beaucoup de monastères avaient été pillés (sinon pas détruits) par les envahiseurs normands, et ceux qui restaient étaient en grande décadence. En attendant de trouver un havre, Odon vivait intensément une vie d’ermite, priant la nuit au tombeau de s.Martin, ou bien, s’il dormait, il s’étendait sur une simple natte et tout habillé.

Il entendit parler de l’abbaye de Baume-les-Messieurs (Jura, à ne pas confondre avec Baume-les-Dames, Doubs), dirigée par l’abbé Bernon. Il s’y rendit avec les cent ouvrages de sa petite bibliothèque.

Odon se montra particulièrement soumis à la Règle. En voici deux exemples.

Il était coutumier que, la nuit, le père maître accompagnât avec une chandelle tout moine qui aurait dû se relever. Odon, trouvant que la chandelle du dortoir était suffisante, ne fit pas appel au père maître… et fut pour cela excommunié. Il se soumit humblement sans rien dire ; Bernon en fut très impressionné et n’aima que plus son jeune moine.

En fin de repas, on devait ramasser les miettes de sa place à table et les avaler avant le signal de la fin du repas ; Odon, distrait, les garda un jour dans sa main et donc ne pouvait plus les avaler après le signal ; ouvrant la main, il la vit pleine de perles précieuses. On les utilisa pour un ornement liturgique.

A Baume, Odon dut s’occuper de la schola, de l’instruction des plus jeunes. Ceux-ci n’étaient pas toujours délicats envers lui, et il les supporta longtemps patiemment.

Un soir qu’il était de passage dans un château, la fille du seigneur vint le supplier de l’aider à échapper à un mariage auquel on voulait la forcer ; après réflexion, Odon l’emmena jusqu’au monastère, la fit recevoir et lui portait à manger chaque jour ; il lui lisait des Vies des Pères ; la jeune fille devint moniale et mourut dans une vision où s.Paul l’invitait aux noces célestes.

Vers 910, Odon fut ordonné prêtre.

Avant de mourir (927), Bernon fit choisir Odon pour lui succéder. Les évêques présents pour ce choix menacèrent Odon d’excommunication s’il refusait d’accepter. 

Odon s’installa alors à Cluny, qui dépendait de Baume. Mais comme de nombreux monastères d’Occident dépendaient de Baume, Odon, par son action paternelle et réformatrice, fut pratiquement à la tête de tout l’Occident. Il fut en outre très apprécié et aidé par les rois, les évêques et les seigneurs, qui le connaissaient depuis longtemps.

En 931, il mit tout l’Ordre sous la dépendance directe de saint Pierre et du Pape. 

En 936, il tenta à Rome de réconcilier le prince Alberico avec le roi des Lombards Ugo, sans vraiment aboutir à une paix stable, mais les deux ennemis furent au moins d’accord pour admirer les vertus d’Odon. Celui-ci fut alors nommé archiabbé de tous les monastères romains.

Mais c’est à Rome qu’il contracta cette mystérieuse maladie que son biographe décrit comme un feu glacé (frigidus ignis) : Odon cuisait littéralement dans une enveloppe glacée.

Il put revenir à Tours pour la fête de s.Martin, 11 novembre 942, et mourut en l’octave de cette fête, le 18 novembre 942 (à moins qu’il faille retarder l’événement à 948).

Odon attira à la vie monastique ses chers parents. C’était un homme sympathique, toujours enjoué, dans une grande simplicité. Il gagna au Christ des brigands.

Il laissa aussi un œuvre écrit très abondant, où l’on trouve des expressions savoureuses, et des néologismes qui montrent la vaste érudition de l’Auteur. Quelques citations.

- Combien il vaudrait mieux soigner la beauté de l’âme ! Car la beauté physique consiste uniquement dans la peau. Car si les hommes voyaient ce qui est sous la peau, comme font les lynx de Boetia, paraît-il, la vue des femmes les dégoûterait. Ce décor est à base de glaire, de sang, d’humeur, de fiel. Considérez ce qui se cache dans les narines, la gorge, le ventre : que trouvez-vous ? de l’ordure. Et si l’on ne peut souffrir de toucher, même du bout des doigts, de la glaire ou de la fiente, comment se fait-îl que nous désirions embrasser un sac à fiente ? 

- Les fidèles tirent plus de profit des exemples que des paroles. Le prédicateur doit confirmer sa parole par sa pratique.

Dans la catégorie des nombreux néologismes : 

- le mot grec ekaton pour le latin centum

- Noé est qualifié de naustologus, «maître navigateur»

- eumorfus pour pulcher

Saint Odon de Cluny est commémoré le 18 novembre dans le Martyrologe Romain.

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 00:05

Thomas Khampheuane Inthirath

1952-1968

 

Ce martyr fait partie des 17 Martyrs du Laos, pour lesquels des notices sont en préparation.

Thomas Khampheuane Inthirath naquit en mai 1952 à Nong Sim (Champasak, Laos), longtemps désiré et attendu par ses pieux parents.

Son père, comme son grand-père, était le catéchiste du village et avait déjà connu la prison.

Thomas fut baptisé dans le vicariat apostolique de Pakse. On le connaissait pour son caractère pacifique et généreux. Simple, pur, ce garçon montrait tous les signes d’une probable vocation sacerdotale. Sa voie devait aboutir bientôt à la sainteté.

A quinze ans, il fut choisi par le père Lucien Galan pour entrer à l’école des catéchistes de Paksong, pour y recevoir une formation intellectuelle complète, y compris dans des matières plus théologiques comme la doctrine et la liturgie. C’était là un motif de grande joie pour le jeune adolescent.

L’année suivante cependant, le même père Galan revint à Paksong : il se dirigeait vers des villages éloignés pour leur apporter la Bonne Nouvelle, et avait besoin de deux compagnons. L’entreprise comportait des dangers, mais ces gens-là attendaient la visite du prêtre. Sans hésiter, deux étudiants se portèrent volontaires pour l’assister : Thomas et Khamdi.

L’expédition se passa bien. C’est au retour que la voiture fut prise en embuscade : le père Galan et Thomas furent abattus. C’était le 12 mai 1968 : peu de jours avant ou après, Thomas avait seize ans. 

C’était aussi le jour où l’on fête un autre jeune martyr du même âge, s.Pancrace.

Thomas reçut la palme du martyre à Houey Makchan (Paksong, Champasak, Laos).

On imagine la douleur des parents. Mais l’attitude du papa de Thomas fut à la hauteur d’un vrai disciple du Christ : il se dit fier que son fils ait donné sa vie pour sa Foi.

Thomas, comme le père Galan, a été béatifié le 11 décembre 2016.

Son dies natalis sera le 12 mai dans le Martyrologe Romain.

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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 21:21

Hilda de Whitby

614-680

 

La naissance de Hild (Hilda) fut précédée d’un songe que fit sa pieuse mère, Breguswith : celle-ci, vêtue de sa belle robe, voyait sous cette robe un bijou qui illuminait toute l’île, symbolisant l’exemple lumineux qu’allait être cette petite fille pour tous ceux qui désiraient vivre bien.

Mais cette naissance fut aussi précédée d’un drame : le père de Hild avait été banni et s’était réfugié auprès du roi Cerdic d’Elmet. On l’empoisonna, peu après la naissance de Hild.

Hild naquit en 614, de Hereric, qui était lui-même neveu de s.Edwin, le roi de Northumbrie (v. 12 octobre ?). C’est s.Paulinus d’York (v. 10 octobre) qui baptisa Hild et Edwin. La sœur de Hild s’appelait Hereswith.

En 647, à trente-trois ans, elle voulut se mettre entièrement à la suite du divin Pasteur et se retira en Est-Anglie, dont le roi était aussi son parent. Mais Dieu lui suggéra de vraiment tout quitter, famille et patrie, pour venir s’installer à une vingtaine de kilomètres de Paris, à Chelles, où se trouvait déjà sa sœur Hereswith.

Au bout d’un an cependant (648), s.Aidan de Lindisfarne (v. 31 août) l’invita à revenir en Northumbrie, pour diriger un petit groupe de compagnes ; puis elle fut nommée abbesse de Hartlepool (649), où elle s’appliqua à organiser la vie régulière de ce monastère double. On admirait sa sagesse, et l’on venait volontiers l’entretenir, tant elle se montrait humble en demandant les lumières des autres, et en les recevant.

Après huit années, en 657, on lui confia le monastère de Streonshalh, traditionnellement identifié avec Whitby. Là encore, il s’agit d’un monastère double, comportant une communauté de femmes et une communauté d’hommes, sous l’unique direction de Hild.

Hild s’y illustra par son enseignement. Les moniales et les moines apprirent ainsi à cultiver la justice, la piété, et surtout la paix et la charité. 

De ses disciples, plusieurs devinrent évêques.

Les six dernières années de sa vie, Hild souffrit énormément, sans cesser de louer et de remercier le divin Créateur, ni d’enseigner son troupeau.

Avant de mourir, elle fonda encore le monastère de Hackness.

Elle mourut le 17 novembre 680, après trente-trois ans de vie consacrée : on a vu comment sainte Begu (v. 31 octobre) vit son âme monter au ciel.

Sainte Hilda de Whitby est commémorée le 17 novembre dans le Martyrologe Romain.

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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 21:17

Florin de Remüs

7e-9e siècle

 

Il n’est pas facile de situer s.Florin.

Traditionnellement, on le présente comme le fils d’un Anglo-Saxon, époux d’une Juive convertie, au 9e siècle. Plus récemment, on a voulu expliquer que, l’auteur de la Vita Florini ayant écrit que cette Britannia se trouve dans les montagnes de la province de Rhétie, on suppose à juste titre que cette Bretagne signifie ici plutôt… la région de Chur (Suisse), et plus précisément Prätigau.

D’ailleurs, Florin, il est vrai, n’est pas un nom anglais.

Comment un auteur a pu à ce point se tromper à propos d’une Britannia, que tout l’Occident connaissait bien pour avoir reçu tant de missionnaires anglais, reste une question sans réponse.

Reste que, dans cette deuxième hypothèse, il faudrait situer Florin plutôt au 7e siècle.

Les parents de Florin firent un pèlerinage à Rome ; Florin naquit au retour de ce voyage, dans la région de Vintschgau.

Florin aurait reçu une formation théologique d’un prêtre d’Unterengadin, et fut ordonné prêtre.

Après son ordination sacerdotale, il se serait établi dans la région de Heremuscia (Ramosch, Remüs) pour y mener la vie érémitique, près d’une église Saint-Pierre. Il aurait aussi exercé la charge de pasteur d’âmes.

Un de ses (nombreux) miracles aurait été de changer de l’eau en vin, raison pour laquelle on le représenta avec un verre (ou une carafe) d’eau.

Il devint le patron céleste de Vintschgau et de Unterengadin, où se trouve sa tombe, auprès de laquelle se produisirent beaucoup de miracles.

Saint Florin de Remüs est commémoré le 17 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

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  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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