Monégonde de Chartres
6e siècle
Monegundis naquit à Chartres.
De son époux, elle eut deux petites filles, qui moururent, laissant la jeune mère dans une grande tristesse.
Les époux se séparèrent, et Monégonde se fit enfermer dans une petite cellule, par la fenêtre de laquelle une brave femme lui portait ses festins : une sorte de bouillie de farine d’orge dans de l’eau avec de la cendre. Quel régal ! Monégonde «tempérait» aussi cette gourmandise en espaçant ses repas par de longs jeûnes. Un jour, la femme qui lui apportait sa bouillie, l’oublia (ou s’absenta) : Monégonde resta cinq jours sans rien manger ni boire. Elle put tout de même recueillir un peu de neige sur le bord de sa fenêtre et y mélanger un petit reste de farine.
Bien sûr, Monégonde ne restait pas inconnue : on vint la voir, lui demander des prières, et elle obtint des guérisons. Le bruit qui s’en suivit l’effraya, elle partit pour Tours, près du tombeau de s.Martin (v. 11 novembre).
En chemin, elle s’arrêta à Evena (Avoine), lors de la fête de S.Médard (v. 8 juin) ; une jeune fille souffrant d’une horrible pustule vint la supplier (elle la connaissait donc…). Monégonde se prosterna, pria, se releva et fit le signe de la croix : la tumeur s’ouvrit et se vida.
Mais son mari pensa utile de la faire revenir à Chartres : ces «guérisons» pourraient rapporter quelque chose. Monégonde revint cependant à Tours et, avec quelques compagnes, fonda un petit monastère, qui deviendrait Saint-Pierre-le-Puellier.
Les repas de Monégonde restèrent ce qu’ils étaient auparavant, accompagnés aux jours de fêtes d’un peu de vin dans beaucoup d’eau. Le mobilier de sa propre cellule : une natte de joncs.
Mais Monégonde ne pouvait rester dans l’ombre, car les miracles la trahissaient. Tel souffre d’un mal de ventre : il guérit une heure après que Monégonde lui ait appliqué une feuille de vigne enduite de sa salive (cf. Jn 9:6) ; un autre est paralytique : Monégonde invoque Dieu à genoux, prend le malade par la main et le relève guéri ; une aveugle maintenant : elle lui impose la main sur les yeux, qui se rouvrent à la lumière !
Avant de mourir, elle laissa à ses compagnes une huile et du sel bénits par elle, pour guérir d’autres malades.
Une fois décédée et inhumée dans sa propre cellule, Monégonde poursuivit son œuvre et les miracles se multiplièrent. On ne donne pas de date précise pour sa mort.
Le petit monastère de Saint-Pierre-le-Puellier fut profané en 1562 par les Huguenots, qui détruisirent une partie des reliques.
Sainte Monégonde est commémorée le 2 juillet dans le Martyrologe Romain.