Columba de Iona
521-597
Il ne faut surtout pas confondre Columba avec Colomban de Luxeuil (v. 23 novembre), deux Irlandais contemporains.
Columba naquit le 7 décembre 521, de Feidlimid mac Fergus Cendfota mac Conall Gulban, de la maison royale de Tir Conail, et s’appela, en gaélique irlandais, Columb Cille, qu’on a transcrit Columkill. Jeune, il fut surnommé Criamtham (renard) !
Il fit ses premières études sous s.Finnian (v. 10 septembre ?) à Moville, où il reçut le diaconat.
Ensuite il alla trouver un Ancien dans le Leinster, puis partit à l’école monastique de Clonard dont le supérieur, un autre s.Finnian (v. 12 décembre) l’envoya à s.Etchan (?), qui l’ordonna prêtre.
Après un autre séjour auprès de s.Mobhí (v. 12 octobre ?), il regagna l’Ulster (543).
A vingt-deux ans, Columba était plein d’énergie, sa voix de stentor portait très loin, et son ardeur missionnaire débordait de vivacité. Pendant quinze ans, il parcourut l’Irlande en prêchant et en fondant des monastères : Derry (545), Durrow (553), Kells (554)…
Vif de caractère, Columba pouvait aussi s’attirer quelques histoires. Il avait recopié le psautier de s.Finnian, qui revendiquait à son tour la propriété de cette copie. Mêmes les moines et les Saints ont de ces jalousies… Columba recourut à l’arbitrage du roi Diarmaid, qui donna raison à Finnian. Cette petite affaire se doubla d’une autre : Diarmaid vint faire exécuter un homicide qui avait trouvé asile chez Columba ; on sait que le droit d’asile accordait l’immunité. La goutte d’eau faisait déborder le vase : Columba rassembla une troupe et marcha victorieusement contre Diarmaid (561). Il y eut des morts : Columba fut même excommunié !
Columba fut absout dans un autre concile, mais décida alors de s’exiler et de se donner totalement au salut éternel des âmes.
Orienté par un saint homme, en 563, avec douze compagnons il alla planter sa tente en l’île de Iona, en Ecosse, où surgit ce fameux monastère qui fut si illustre pendant des siècles.
De là, Columba se dirigea vers le nord, convertit le roi des Pictes, Brude, et fut en relations amicales avec d’autres rois, qui l’aidèrent à évangéliser toute la région.
Columba avait, écrivit son biographe, une figure angélique ; c’était une nature d’élite ; il était brillant dans ses paroles, saint dans ses actions, grand dans ses conseils. Il ne perdait pas un moment, toujours à prier, ou à lire, ou à écrire ; enfin, toujours occupé. Il supportait le poids de jeûnes et de veilles, sans répit. Un seul de ses travaux eût dépassé les forces d’un homme. Et parmi ses labeurs, il apparaissait plein d’amour pour tous, plein de sérénité et de sainteté, mis en liesse par la joie du Saint-Esprit au fond de son cœur.
Il était dur pour lui-même, couchant à terre, jeûnant perpétuellement ; en vieillissant, il devint plus tendre pour les hommes et pour les bêtes ; quand sa vigueur diminua, il se mit à la copie des manuscrits, jusqu’à la veille de sa mort.
Au matin du 9 juin 597, on le trouva mourant au pied de l’autel ; il esquissa un geste de bénédiction, et s’affaissa définitivement.
Il fut célèbre dans toute l’Europe, jusqu’en Espagne et en Italie. De partout, on était venu le visiter et connaître son monastère, et l’on continua d’accourir à son tombeau.
Saint Columba de Iona est commémoré le 9 juin dans le Martyrologe Romain.