Raban Maurus
784-856
Raban naquit vers 784 à Mayence. On a latinisé son prénom en Rabanus, mais aussi Hrabanus.
A l’âge de dix ans, il fut confié à l’abbaye de Fulda, où il reçut l’habit bénédictin et manifesta une très vive intelligence, une profonde avidité pour l’étude.
En 801, il fut ordonné diacre, et envoyé à Tours pour y achever ses études avec le célèbre Alcuin, sous la direction duquel il pratiqua les arts libéraux et approfondit l’Ecriture sainte. C’est Alcuin qui le surnomma Maurus, non pas parce qu’il était «maurus, noir», mais parce qu’il était son élève préféré, comme s. Maurus l’était de s. Benoît (v. 15 janvier et 21 mars).
De retour à Fulda, Raban fut chargé de l’école du monastère ; il donna à ce foyer de science toute sa célébrité par ses élèves, par le choix des professeurs et par la riche bibliothèque qu’il y organisa.
En 814, Raban fut ordonné prêtre. Ce fut alors une période difficile, durant laquelle l’abbé, sans doute jaloux de l’importance que prenait Raban, alla jusqu’à lui confisquer ses instruments de travail. Raban fit un pèlerinage aux Lieux saints ; pendant ce temps, l’abbé en question fut expulsé et remplacé.
En 822, le choix d’un nouvel abbé tomba cette fois-ci sur Raban. Il continua de développer les activités de l’abbaye sur tous les plans : liturgie, sciences, et surtout vie monastique, dont il cherchait à donner l’exemple le premier. Il fit construire jusqu’à trente églises ou chapelles pour développer le culte divin.
Raban eut aussi un rôle pacificateur entre les membres de la famille impériale, qui n’alla pas sans difficulté. On établit parfois un lien entre ce rôle et un «exil» auquel il aurait été forcé.
C’est ainsi qu’842, il abdiqua, pour se retirer dans le silence et la prière, non loin du monastère ; réhabilité en 845, il fut en 847 appelé à gouverner le diocèse de Mayence.
Il convoqua deux conciles et prit d’excellentes mesures pour la vie du clergé ; lors de la famine de 850, il resta dans le village de Winkel im Rheingau pour y servir lui-même des repas chauds à plus de trois cents personnes.
C’est aussi pendant qu’il était à Winkel qu’il contracta une violente maladie. Après avoir légué à l’abbaye ses livres et reçu les derniers Sacrements, il s’éteignit le 4 février 856, son dies natalis au Martyrologe.
De tous ses ouvrages, on signalera un de ses poèmes sacrés, le Veni, Creátor Spíritus, invocation à l’Esprit-Saint traditionnellement chantée aux moments importants de la vie de l’Eglise (ordination sacerdotale ou épiscopale, élection du pape, synodes et conciles). L’impulsion que Raban Maurus donna à la langue allemande, lui a valu le titre de Præceptor Germaniæ.