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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 00:00

Paola Francesca Maria Di Rosa

1813-1855

 

Paola ou Paolina vit le jour le 6 novembre 1813 à Brescia (Italie N), sixième des neuf enfants de Clemente et Camilla Albani, qui perdirent trois de leurs fils en bas âge.

A cette époque, la ville était sous la domination autrichienne et Clemente était une des personnalités de premier plan dans l’administration ; très chrétien, il soutint les fondations religieuses et sociales.

Selon l’habitude d’alors, les parents firent donner la première instruction à leurs enfants à domicile ; ils confièrent ensuite Paola aux Religieuses de la Visitation.

Elle fut orpheline de sa mère à onze ans ; à dix-sept ans, elle vint s’occuper de la maison paternelle, toujours réservée et très intérieure. Refusant le parti que lui proposa son père, elle fit le vœu de virginité perpétuelle, puis se mit à s’occuper de toutes sortes d’œuvres charitables, comme les ouvrières de l’usine de filature de son père à Acquafredda (à trente kilomètres de Brescia), ou bien la formation des jeunes filles de Capriano del Colle (Brescia).

Elle ouvrit à Brescia deux écoles pour sourds-muets, pour les garçons et pour les filles. En 1836 sévit une épidémie de choléra, et elle offrit ses services à l’hôpital, où les conditions précaires de la structure sanitaire firent naître en elle l’idée d’une association religieuse au profit des malades.

Après la mort de ses autres frères et sœurs, unique héritière de son père qui la soutenait pleinement, elle mit sur pied cette association en 1840. Une trentaine de pieuses femmes se mirent à assister les malades dans l’hôpital. Il y eut des tensions entre elles et l’administration, mais le gouvernement reconnut la nouvelle famille, qui prit le nom de Servantes de la Charité.

Paola se retrouva ainsi Supérieure de la congrégation naissante ; elle prit le nom de Maria Crocifissa et s’occupa avec les autres de tous les malheureux : pauvres, malades, soldats blessés dans les conflits du nord de l’Italie.

Elle avait prit son nom de Crucifiée en référence aux souffrances du Christ en croix et fonda toute sa spiritualité sur l’offrande de soi pour tous les membres souffrants du Corps Mystique du Christ.

D’autres maisons s’ouvrirent bientôt dans les environs : Cremone, Manerbio, Montichiari, Chiari, Mantoue, Udine, Crema, Ragusa, Trieste…

La Congrégation fut approuvée par le Pape en 1851.

Maria Crocifissa tomba malade à Mantoue en novembre 1855, et mourut à Brescia le 15 décembre 1855.

Elle fut béatifiée en 1940 et canonisée en 1954.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 22:30

Giovanni Bottegoni au Bâton

1200-1290

 

Giovanni naquit vers 1200 dans le petit village de Paterno (Fabriano, Marches, Italie CE), bien différent de la ville du même nom en Basilicate.

Les Bottegoni étaient des paysans aisés ; Bonello et Supercla eurent cinq enfants : Giunta, Nicola, Benvenuto, Buonora, et le benjamin, Giovanni.

Ce dernier était né le 24 mars, jour qui devait aussi être son dies natalis, environ quatre-vingt dix ans plus tard.

Dès l’enfance il manifesta un attrait particulier pour les choses du Bon Dieu et pour l’étude, de sorte que les parents eurent l’intelligence de l’envoyer étudier à Bologne.

Un douloureux abcès à une jambe l’empêcha d’achever ces études et le contraignit d’une part à revenir à la maison paternelle et d’autre part à se servir constamment d’une canne. La canne se dit en italien bastone, surnom qui resta à Giovanni toute sa vie ainsi que dans les archives : Giovanni dal Bastone.

Profitant cependant de ce qu’il avait pu apprendre, Giovanni ouvrit à Fabriano une école et acquit ainsi une certaine indépendance financière.

Vers 1230, répondant à l’appel de Dieu, il décida d’embrasser la vie érémitique à la suite de s. Silvestro Gozzolini (v. 26 novembre). Une règle âpre, austère, mais qui attira beaucoup de vocations.

Silvestro présenta Giovanni à l’évêque comme candidat au sacerdoce. Prêtre, Giovanni demeura effacé, dans la prière, la pénitence, tout occupé à monter les degrés des vertus. Quelque soixante années d’une vie toute donnée à Dieu.

Au moment de ses quatre-vingt dix ans, Giovanni fut repris de violentes douleurs à cette jambe déjà bien déformée et, après avoir reçu les sacrements, il s’éteignit, le 24 mars 1290.

Autant il avait vécu dans le plus total retrait du monde, autant les gens affluèrent de toutes parts pour vénérer l’ermite défunt. De nombreux miracles firent envisager une rapide glorification. La voix populaire le canonisa sans tarder, tandis que l’Eglise, plus prudente, le béatifia officiellement en 1772.

Giovanni au Bâton ou à la Canne est commémoré au Martyrologe le 24 mars.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 22:28

William de Norwich

1132-1144

 

L’histoire qui suit, qui se réfère à un récit quasi contemporain, semble présenter toutes les garanties de la vérité authentique. Mais son contenu est tellement horrible, qu’il a aussi suscité bien des réserves. Et on les comprend sans difficulté.

Si donc le récit rapporte des faits véridiques, le petit William naquit le 2 février 1132, de Wenstan et Elvina ; on ne donne pas leur nom de famille ni le lieu exact de la naissance ou du baptême de l’enfant. Les parents étaient des fermiers aisés. Ils avaient de la parenté à Norwich.

En 1140, le petit garçon fut apprenti chez un corroyeur de Norwich (Angleterre), logeant chez un parent nommé Ulward. Est-ce possible qu’un enfant de huit ans soit placé comme apprenti loin de ses parents, alors que ceux-ci avaient les moyens de l’envoyer à l’école ? 

Le patron de William était en fréquentes relations avec les Juifs de l’endroit, pour des raisons commerciales ; lui et l’oncle mirent l’enfant en garde contre ceux-ci, et l’enfant les évitait, mais eux le remarquèrent.

Ils soudoyèrent un soi-disant cuisinier de l’archidiacre de Norwich, pour qu’il se proposât d’accompagner William chez sa mère, le Lundi Saint, 20 mars 1244. Le «cuisinier» remit une somme d’argent à la maman et lui extorqua la permission de laisser partir William avec lui et le placer chez l’archidiacre.

De retour à Norwich, l’individu alla chez le parent où habitait William, y trouva sa tante Livina, et lui raconta l’accord passé la veille. Livina, étonnée et soucieuse, les fit suivre de loin par sa fille. Celle-ci les vit entrer chez un Juif ; la porte se referma et l’on ne vit plus William.

Ici, le biographe affirma tenir les détails qu’il racontait, d’une femme chrétienne qui habitait la même maison. 

Il écrivit que, durant la journée du Mardi saint 21 mars, l’enfant fut traité avec gentillesse, mangea et dormit. Le Mercredi saint 22 mars, après leur office, les Juifs s’approchèrent de William, le baillonèrent, lui rasèrent la tête et lui imposèrent une couronne d’épines ; puis ils le condamnèrent à être crucifié : dans un chambre voisine où se trouvaient déjà dressés des poteaux, ils attachèrent la main droite et le pied droit avec une corde, clouèrent la main gauche et le pied gauche, et percèrent le cœur ; la femme fut invitée à chauffer de l’eau, avec laquelle on devait laver les blessures et arrêter le sang : quand elle l’apporta, elle aperçut par la porte entrebâillée la petite victime crucifiée ; le soir elle dut nettoyer la chambre, où elle trouva le couteau et la boîte à aiguilles de l’enfant, attachés à sa ceinture.

Le Jeudi saint 23 mars, les «Juifs» (ou les assassins) délibérèrent sur ce qu’ils feraient du petit corps. Le Vendredi saint 24 mars 1144, ils le mirent dans un sac et voulaient l’abandonner dans le bois proche ; ils y virent un certain Aelward Ded, qui comprit qu’il s’agissait d’un corps humain. Se voyant découverts, les bourreaux soudoyèrent l’homme en achetant son silence et s’enfuirent, abandonnant le sac à une branche.

Mais au soir du même Vendredi, on aperçut une lumière à l’endroit où était accroché le corps de William. Le Samedi saint, on découvrit l’enfant, bâillonné et portant les traces des blessures. Bien sûr, le bruit courut, on reconnut William, qui fut enterré le Lundi de Pâques. Un mois plus tard, quand l’oncle, prévenu, voulut reconnaître le corps, celui-ci était sans corruption, et exhalait une agréable odeur.

Des miracles se produisirent, on canonisa l’enfant martyr. Le Martyrologe le mentionnait autrefois au 24 mars, anniversaire du Vendredi saint de 1144 ; c’était inexact : la mort de l’enfant avait dû déjà se produire le Mercredi saint, 22 mars.

Un des bourreaux confessa tous les détails du meurtre cinq ans plus tard.

Toute cette histoire pourrait très bien être une fable calquée sur la Passion de Notre-Seigneur.

Trois siècles plus tard, à Trento (Italie) aurait été accompli un crime semblable ; on en recensa d’autres encore. Compte tenu des réserves qui s’imposent aujourd’hui, le Martyrologe ne mentionne plus ce récit de «meurtre rituel». Si on l’a maintenu ici, c’est uniquement pour une allusion historique, sans parti pris et sans condamnation de quiconque, juif ou chrétien.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:43

Pietro Ghigensi de Gubbio

1210-1287

 

Pietro vit le jour vers 1210 à Gubbio (Pérouse, Ombrie, Italie C), dans cette noble famille chrétienne des Ghigensi.

Il fit ses études à Pérouse et à Paris, devenant docteur en droit. Puis il se fit l’avocat des causes justes, qu’il défendit avec droiture et honnêteté, surtout en faveur des moins riches.

Vers 1250, il connut les Ermites Augustins qui, de Brettino, venaient s’installer à Gubbio. Cette congrégation d’ermites était née au début du siècle et fut absorbée par les Augustins à cette époque. Leur règle et leur idéal plurent beaucoup à Pietro : il prit l’habit, fut ordonné prêtre et mit désormais son talent au service de Dieu et de l’Eglise.

Il fut nommé vicaire général de l’Ordre pour les couvents de France, qu’il visita assidûment. On en a parfois déduit par erreur qu’il fut provincial pour la France. Il n’a pas non plus été général de l’Ordre. En revanche, il est vrai qu’il se déplaçait toujours pieds-nus. Sa prédication, simple et en langue vulgaire, fut très appréciée.

La fin de sa vie se déroula à Gubbio même, où il mourut le 23 mars 1287.

La tombe commune de ces Religieux se trouvait au centre du chœur de l’église. On raconte ce fait étonnant que, peu après la mort de Pietro, alors que l’on chantait le Te Deum, les Religieux entendirent une voix qui alternait les versets avec eux ! Sitôt après l’office, on procéda à l’ouverture de la tombe, et l’on y vit Pietro à genoux, le regard vers le ciel, les deux mains croisées sur la poitrine, la bouche ouverte. 

Le culte du bienheureux Pietro fut confirmé en 1874 et le Martyrologe le commémore brièvement le 23 mars.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:42

Ottone Frangipane

1040-1127

 

Ottone ou Oddone vit le jour en 1040 à Rome, dans la noble et puissante famille des Frangipane. Le nom de cette famille lui vint de la généreuse activité d’un certain Pietro qui, lors d’une grave inondation due à la crue du Tibre, distribua du pain (frangere panem) aux gens en difficulté.

On dit qu’Ottone fut assez habile pour déterminer l’élection de deux papes au moins (Honorius II et Innocent II).

Cavalier audacieux, il participait à une expédition en défense du pape lorsqu’en 1058, il fut fait prisonnier. Dans sa cellule, il invoqua le «Patron des prisonniers», s. Léonard de Limoges (v. 6 novembre), qui lui apparut une nuit et fit tomber ses chaînes. Libre, Ottone fit pendant une cinquantaine d’années de nombreux pèlerinages, et vint à l’abbaye bénédictine de La Cava, où l’abbé Pietro (v. 4 mars) le reçut paternellement et l’aida à se mêler à la vie monastique.

Il alla ensuite à Montevergine, où il vécut quelque temps sous la direction de s. Guglielmo de Vercelli (v. 25 juin).

Vers 1117, il alla se retirer à Ariano Irpino, un endroit où s’arrêtaient les pèlerins entre Naples et Bari, avant de s’embarquer pour la Terre sainte. Ottone s’établit là pour leur rendre ses services ; il les accueillait et les hébergeait dans l’hospice qu’il créa et qui devint l’hôpital Saint-Jacques.

En 1120, il se retira complètement dans une petite cellule qu’il se construisit près de l’église Saint-Pierre ; là, il priait, il jeûnait. Il s’y creusa aussi un sépulcre, pour avoir continuellement à l’esprit la pensée de sa mort imminente.

L’image de ce reclus se diffusa ; on admirait cette vie toute donnée à Dieu, de la part d’un homme qui avait connu l’agitation du monde. Des prodiges eurent lieu, par la prière d’Ottone.

Il mourut le 23 mars 1127.

Après ses solennelles funérailles, d’autres prodiges se produisirent. Le plus extraordinaire eut lieu en 1180, lorsque la cité d’Ariano fut assaillie par les sarrazins de Lucera : les habitants d’Ariano invoquèrent Ottone et une pluie de galets s’abattit sur les assaillants.

Un autre miracle concerna s. Elzéar de Sabran (v. 27 septembre), nouvellement comte d’Ariano et maintenant co-patron de la ville.

Les habitants prirent l’habitude d’invoquer Ottone pour éloigner les épidémies de peste.

Le Martyrologe mentionne saint Ottone au 23 mars, mais il ne semble pas qu’il y ait eu une canonisation officielle.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:42

Gautier de Pontoise

1030-1099

 

Gautier (Gauthier, GaultierGaucher) naquit vers 1030 à Andainville.

Après ses études, il fut professeur de philosophie et de rhétorique, mais il fut agité par un scrupule : son succès n’allait-il pas l’entraîner vers la vanité ? 

Il  se mit à l’épreuve lui-même, porta un cilice, jeûna, puis décida enfin d’entrer chez les Bénédictins à Rebais (Seine-et-Marne). Il fit l’édification des moines par toutes ses vertus.

Une tradition rapporte qu’encore novice (mais que signifie ce terme de novice, quand l’intéressé était déjà professeur ?) - Gautier, donc, fut interpellé en apprenant qu’un paysan expiait ses méfaits dans la prison du monastère. Quelle prison pouvait-il donc y avoir dans la maison de Dieu ? Le fait est que Gautier n’y alla pas de main morte : il aida une nuit le puni à s’enfuir, lui faisant tout de même promettre qu’il ne se vengerait pas ; mais Gautier fut fortement blâmé par l’abbé.

Plus tard, Gautier fut préconisé pour être l’abbé de la nouvelle abbaye de Pontoise. L’humilité de Gautier s’en agitait ; il n’accepta qu’après beaucoup de réflexion et de résistance. Un incident marqua la cérémonie de la bénédiction abbatiale. Après que l’évêque eut béni le nouvel abbé, le roi - protecteur de l’abbaye - remit la crosse à Gautier ; le rite précisait qu’il devait la saisir au-dessous de la main du roi, et Gautier la saisit au-dessus, ajoutant humblement et poliment : Sire, c’est de Dieu et non de votre Majesté que je reçois le gouvernement de l’abbaye. Le roi, Philippe 1er, resta fortement édifié de cette sainte audace.

La nouvelle abbaye reçut la règle bénédictine et fut dédiée à saint Germain (v. 28 mai) ; elle devait plus tard passer sous le vocable de saint Martin (v. 11 novembre). Gautier surtout était la Règle de ses moines, par son exemple de sainteté. Mais il s’en inquiéta et, vers 1072, disparut de l’abbaye, pour se présenter incognito à Cluny. L’abbé, qui était alors saint Hugues (v. 29 avril), reçut bientôt la visite d’un groupe de moines de Pontoise qui, ayant appris la retraite de leur abbé, munis d’une lettre de l’évêque, réclamaient «leur» abbé, qui dut regagner Pontoise.

Gautier allait encore disparaître ! Dans une grotte située non loin des bâtiments, il se fit une cellule où il aimait se retirer, mais on venait toujours le consulter, on vénérait ce saint homme qui était plus angélique qu’humain… Il partit vers Tours, y trouva une petite chapelle dédiée aux saints Cosme et Damien (v. 26 septembre), mais ses vertus attirèrent à nouveau les gens, et un pèlerin de passage reconnut le saint homme qui avait disparu de Pontoise. A nouveau les moines pontoisiens vinrent reprendre l’abbé fugitif.

Peu de temps après, Gautier se rendit à Rome et rencontra le pape Grégoire VII. Les «affaires courantes» ayant été expédiées, l’abbé s’enhardit à supplier le pape de le décharger de l’abbatiat. Peine perdue ! Le pape lui reprocha de ne pas mettre en œuvre ses talents au service de l’Eglise et le renvoya à son troupeau, avec la menace de l’anathème, s’il osait encore s’entêter à vouloir quitter son poste.

Ce fut sa dernière «sortie». Il fut en effet fidèle et obéissant. Désormais, son action se développa pour réprimer des abus, des erreurs. Il adressa au roi ses remontrances contre les investitures simoniaques : En vendant les bénéfices, vous autorisez les autres à en faire un commerce sacrilège et vous vous rendez coupable de toutes les simonies que vos exemples encouragent.

Au concile de Paris (1092), il rappela la sainte décision de Rome d’interdire aux fidèles d’assister à une Messe célébrée par un prêtre concubinaire. Pour cela, les évêques français le firent arrêter et mettre en prison ! Des amis purent toutefois intercéder et obtenir sa délivrance. 

Vers le même date, il eut une apparition de Notre-Dame, qui lui enjoignait de construire un monastère de femmes à Berteaucourt. D’abord, dans son humilité foncière, Gautier pensa avoir eu une illusion, mais Notre-Dame revint à la charge, et cette fois-ci laissa sur la joue de Gautier une marque délicate, mais bien visible, de ses doigts maternels. La construction du monastère commença en 1093, grâce à la générosité de deux nobles dames, nommées Godelinde et Helwige (ou HeleguideHelchide). 

Durant sa présence à Berteaucourt, Gautier y fit jaillir une source miraculeuse qui guérissait les maladies des yeux. Il s’y dresse maintenant une chapelle.

Le dernier épisode important de la vie de Gautier montre qu’il eut aussi le don de prophétie. En effet, il remarqua dans l’assistance une dame à la tenue inconvenante. Il l’avertit et cette femme, une comtesse, fort vexée, lui répondit que le dimanche suivant, elle arborerait une tenue encore plus excentrique. L’abbé répondit : Vous reviendrez effectivement, mais dans un tout autre appareil. Or cette même semaine, la comtesse fut à la dernière extrémité et l’appela ; mais Gautier était aussi mourant ; il ne put que répondre : Dieu veuille qu’elle me rencontre au ciel, car elle ne me reverra plus sur la terre. Tous deux moururent le même jour, 8 avril 1099.

Cette date n’est pas uniformément rapportée ; une chronique, qui semble plus fiable, parle du 23 mars, date à laquelle le Martyrologe mentionne saint Gautier.

L’abbaye Sainte-Marie de Berteaucourt-les-Dames (Somme), abandonnée au moment de la Révolution française et successivement vendue, présente encore la moitié de l’église abbatiale, et l’hostellerie, récemment restaurée.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 00:01

Bonaventura Buonaccorsi

1240-1315

 

On ne connaît pas le vrai prénom (ni peut-être le vrai nom) du chef des gibelins qui, à Pistoie, en 1276, demanda à saint Filippo Benizi (v. 22 août) de l’accepter au noviciat. Qui était-il ?

Il était né vers 1240 à Pistoie (Toscane, Italie) et, au milieu des interminables rivalités entre guelfes et gibelins et entre villes italiennes, finit par se trouver à la tête des gibelins de sa ville natale.

En 1276, Filippo Benizi vint prêcher dans cette ville, justement pour pacifier les esprits et les appeler à la réconciliation. Beaucoup se convertirent, vendirent leurs biens et demandèrent l’habit religieux. Parmi eux donc, se trouvait notre homme qui, tout en larmes après avoir entendu les invitations de Filippo Benizi, demanda son admission immédiate, avec le nom de Bonaventura.

Il est possible qu’on ait accolé à Bonaventura le nom de la très noble famille des Buonaccorsi, mais les documents sûrs parlent en général de Bonaventura de Pistoie, sans autre précision.

Filippo fut assez impressionné mais, prudent, commença par inviter «Bonaventura» à demander pardon à tous ses ennemis, ce qu’il fit aussitôt.

Filippo l’emmena avec lui au noviciat du Monte Senario, où avait pris naissance l’Ordre des Servites de Marie.

Après sa profession, il fut le fidèle compagnon de Filippo : à Bologne, Florence, Pistoie et ailleurs. C’est que le témoignage d’un gibelin converti pouvait frapper efficacement l’auditoire.

En 1282, il accompagna encore Filippo auprès du pape, puis fut nommé prieur à Orvieto, mais fit encore (au moins) un voyage avec Filippo, notamment à Todi, où il assista Filippo à sa mort, le 22 août 1285.

On sait par ailleurs que Bonaventura aida la nièce de Filippo à compléter sa dot de mariage.

Il fut successivement provincial, prieur à Bologne en 1300, à Pistoie en 1305, à Montepulciano par trois fois en 1288, 1296 et 1306, où il fut chargé de la construction d’une église et d’un couvent sur l’initiative de sainte Agnese de Montepulciano (v. 20 avril).

Bonaventura mourut, d’après la tradition, le 14 décembre 1315, mais une confusion avec un autre Bonaventura l’a parfois fait mourir en 1319. De même, et pour la même raison, on l’a fait mourir à Florence ou à Orvieto. Mais en 1915, on a bien transféré le corps de Bonaventura d’Orvieto à Pistoie.

Les miracles opérés après la mort de Bonaventura ont fait autoriser son culte en 1822.

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 11:05

Benvenuto Scotivoli

† 1282

 

Benvenuto (Bienvenu) vit le jour à Ancône (Italie CE) quelque part au début du 13e siècle.

Il étudia le droit à Bologne et revint recevoir les Ordres à Ancône.

Ayant reçu la dignité d’aumônier pontifical, il fut en 1262 nommé archidiacre d’Ancône.

A cette époque, le diocèse d’Osimo s’était rallié au parti de l’empereur Friedrich Barbarossa et, pour ce motif, fut rattaché à celui d’Umana par une décision du pape Grégoire IX ; le même pape le mit alors sous l’administration apostolique de Benvenuto.

Ce dernier tenta d’apporter au diocèse un peu de la douceur du Pasteur éternel : il leva beaucoup de sentences d’excommunication, prêcha l’amour fraternel, et ramena le troupeau à l’obéissance au Chef de l’Eglise.

Benvenuto était un homme de paix, doux et humble. Avant d’être consacré évêque, il tint à revêtir l’habit franciscain et à être compté parmi les Frères mineurs. Pour lui, le meilleur moyen d’attirer les bénédictions du Ciel, était de rechercher l’humilité, la pauvreté, l’obéissance, et de prier sans cesse pour tous les péchés.

En 1264, il fut donc évêque effectif d’Ancône et, en 1267, fut chargé par le pape de gouverner aussi toute la région.

C’est à Benvenuto que revint l’heureuse mission d’ordonner prêtre Nicola de Tolentino (v. 10 septembre). Il s’employa à sauvegarder les biens ecclésiastiques, interdisant de les aliéner par plusieurs mesures. En 1274, il procéda à une réforme du Chapitre cathédral.

A l’heure de mourir, il demanda à être déposé à terre, dans la plus complète pauvreté.

Il mourut ainsi le 22 mars 1282. Sur son tombeau se produisirent beaucoup de miracles, suscitant un culte à Osimo dès le début du siècle suivant.

Benvenuto n’a jamais été canonisé «officiellement», mais saint Benvenuto est commémoré au Martyrologe le 22 mars.

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 00:26

Jean de Bonnevaux

† 1145

 

Jean était chanoine à Lyon, où il était né. Les historiens n’ont rien conservé de plus sur sa famille et son enfance.

Ayant fait le vœu d’entrer chez les Cisterciens, des amis (et le diable aussi) lui suggérèrent qu’il n’était peut-être pas fait pour de telles austérités. Convaincu de son erreur, il commua son vœu en pèlerinage à Compostelle.

Mais de retour à Lyon, il eut un songe. Il voyait Notre-Seigneur, entouré de saint Pierre et de saint Jean. Pierre lisait les noms des élus ; au nom de Jean, le Seigneur se leva et ordonna d’effacer le nom de ce parjure ; mais l’apôtre Jacques intercéda en faveur du chanoine, qui avait fait le pèlerinage à Compostelle et promit, au nom de Jean, que celui-ci reprendrait son vœu et entrerait sans tarder chez les Cisterciens.

A son réveil, Jean pouvait être quelque peu secoué ! Sans rien dire à personne cette fois-ci, il alla droit à Cîteaux.

Jean se montra digne de l’idéal cistercien et l’abbé, qui était Etienne Harding (v. 28 mars), le mit à la tête du groupe qui allait s’installer dans l’abbaye de Bonnevaux, fondée en 1117.

Le nouvel abbé confirma les qualités du moine. L’abbaye fut florissante et fonda à son tour, du vivant de Jean, les abbayes de Tamié (1132), Mazan et Le Thoronet (1136) et Léoncel (v. 1137). Plus tard, elle fonderait encore Montpeyroux (1148), Valmagne (1155), Sauveréal (1173), Valbenoîte (1184), Valcroissant (1189).

Disons ici que c’est Jean qui reçut à Bonnevaux le pieux Amédée de Clermont, qui voulait embrasser la vie religieuse avec son petit garçon, le futur Amédée de Lausanne (v. 27 août). Quand Amédée (père) lui «reprocha» de ne pas enseigner le latin à son fils, Jean lui répondit sagement que des Religieux devaient fort peu se mettre en peine d’apprendre les lettres ; que celui qui voulait suivre le Christ ne devait pas s’instruire des fables et des imaginations des Philosophes, mais seulement purifier son cœur, et qu’ainsi l’Esprit Saint lui apprendrait plus de chose en un moment que ne pourraient faire mille philosophes et mille maîtres en plusieurs années.

Mais l’abbé Jean fut retiré à son silence et nommé évêque de Valence, en 1138. Jean resta sur ce siège pendant sept ans, cherchant toujours à procurer la gloire de Dieu, à sanctifier son troupeau et à sauver son âme.

Il mourut, rempli de mérites, le 21 mars 1145.

Son culte fut approuvé en 1903.

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 00:00

Antonio Grassi

1592-1671

 

Antonio naquit le 12 novembre 1592 à Fermo (Italie CE), de pieux parents. Le père, Vincenzo, était fort dévot à la sainte Maison de Loreto, et son fils l’imita : plus tard, tant qu’il le put, il fit chaque année le pèlerinage à pied à Loreto.

Antonio grandit dans la paix et la piété ; il construisait son petit autel, fréquentait l’église et savait répéter l’homélie du prêtre.

Excellent élève, il fut délégué par son professeur comme répétiteur de ses camarades.

Orphelin de père à dix ans, il se lia aux Oratoriens de Fermo et y fut admis en 1609, après avoir vaincu une forte opposition de sa mère.

Il s’y montra très vite un dictionnaire ambulant, grâce à son application à l’étude. Mais surtout on lui connut une parfaite égalité d’humeur, et de grands personnages purent affirmer qu’ils ne l’avaient jamais vu sortir de lui-même. C’est cette parfaite domination de soi qui l’aida plus tard dans sa responsabilité de Supérieur.

Il fut ordonné prêtre en 1617.

Favorisé d’une sorte d’extase à Loreto en 1621 (une version dit : frappé de la foudre qui lui brûla seulement les vêtements), il se donna à Dieu profondément. Bientôt chargé de confesser, il sut aider les pénitents par de brefs conseils, et surtout par le don qu’il avait de lire dans les âmes.

En 1635, il fut élu Supérieur des Oratoriens pour trois ans, et fut réélu tous les trois ans jusqu’à sa mort (donc douze fois, sans doute un record dans l’histoire).

Il restait toujours simple, et quand quelqu’un lui disait de se montrer plus sévère, il s’amusait à prendre un air autoritaire et pompeux pour montrer qu’il ne savait pas jouer ce rôle. Il excella tellement dans la pacification entre citoyens, que le gouverneur fit mettre son portrait dans la mairie. Son immense charité fut proverbiale.

Il ne permettait pas les mortifications corporelles : Humilier votre esprit et votre volonté aura plus d’effet que de porter un cilice entre votre peau et vos vêtements. Modèle exemplaire dans l’application de la Règle, il savait convaincre les autres. Tout au plus, quand l’un ou l’autre élevait la voix, il répétait : Père, je vous prie, quelques pouces de voix seulement.

Il eut des disciples éminents, trois cardinaux dont un devint pape (Clément X).

Vers la fin de sa vie, il perdit toutes ses dents, ce qui l’empêchait de parler clairement : il cessa de prêcher, et même de confesser. Il annonça la date de sa mort dès 1667. En novembre 1671, une chute dans l’escalier le réduisit à l’immobilité. L’archevêque de Fermo, un de ses anciens disciples, lui apporta la Communion chaque jour.

Avant de mourir, Antonio réussit encore à réconcilier deux frères ennemis ; ultime miracle : il rendit la vue à un Confrère qui ne pouvait plus célébrer la Messe depuis neuf ans.

Antonio Grassi mourut le 13 décembre 1671, trois jours après la fête de Notre-Dame de Loreto.

Malgré ses nombreux miracles, la cause avança lentement et il fut béatifié en 1900.

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