Jakob Griesinger d’Ulm
1407-1491
Jakob était né vers 1407 à Ulm (Allemagne S) d’un père négociant, qui mourut plus que centenaire.
Ce gentil garçon grandit dans la simplicité et la piété, l’amour et le respect des parents. A vingt-cinq ans, il demanda à son père la permission de faire le pèlerinage à Rome pour y vénérer les reliques et se confesser.
Au terme de son pèlerinage, voulant gagner honnêtement un peu d’argent, il s’engagea à Naples dans l’armée du roi Alfonso ; il fut un jour admis à loger dans une famille juive qu’il quitta du jour au lendemain quand on lui eut dit que les choux de la soupe du soir avaient été volés. Puis il resta cinq ans au service d’un homme de loi.
Voulant revenir voir son père à Ulm, il passa par Bologne. Là encore il s’engagea d’abord dans la garnison, mais fit bientôt connaissance des Dominicains. Il pouvait avoir une trentaine d’années, et les bons Religieux furent bien contents de cette nouvelle recrue et l’admirent immédiatement comme frère convers parmi eux.
L’occupation principale du frère Jakob, outre sa prière et ses services fraternels dans la communauté, était la confection des vitraux. Malheureusement on ne connaît à l’heure actuelle qu’un seul de ses ouvrages, qui se trouve en la basilique Saint-Petronio de Bologne.
Son sourire perpétuel ne laissait guère deviner qu’il était homme à cilice, à discipline, à oraison nocturne. Sa piété était véritablement édifiante : premier à l’église, il priait l’office, s’arrêtait à chaque autel, servait plusieurs messes. Quand il se préparait à la communion, il priait toute la nuit précédente et se confessait.
Parmi les vertus dont il brilla, il faut signaler son obéissance, qui est restée légendaire. Pour l’éprouver, le prieur lui dit un jour d’aller porter des lettres au maître général de Paris ; Jakob répondit simplement : Si vous le permettez, je vais prendre un bonnet et s’agenouilla pour demander la bénédiction de départ, sans même demander un sou pour le voyage.
L’autre exemple de son obéissance, fréquemment cité et encore plus spectaculaire, se vérifia un jour qu’on l’appela tandis qu’il surveillait la cuisson d’un vitrail. Comme on ne le sait peut-être pas, cette cuisson est extrêmement délicate, exige une certaine température, et pas un instant de trop, sinon tout le travail est perdu ; on l’appela ! Sans broncher, Jakob laissa là son travail. A son retour, il trouva le verre et la couleur juste à point, comme il n’avait jamais pu l’espérer.
Il aimait la pureté et tenait les yeux baissés et s’occupait toujours à quelque chose, disant à l’occasion qu’aucune tentation, si forte fût-elle, ne résiste à la douceur de Jésus ou à la pensée de ses souffrances.
Les nouvelles des hérésies, des schismes, des plaies de l’Eglise, lui provoquaient les larmes. Il allait volontiers assister tel frère malade, rappelant que la charité est la robe nuptiale qui donne accès au festin (cf. Mt 22:11). Sa prière préférée : le Notre Père.
En contrepartie, il reçut des attaques physiques du Démon, qui se manifestaient à Jakob ou se faisaient entendre, dans l’église ou dans sa cellule ; il trouva un jour sa cellule remplie de corbeaux infects, qu’il chassa d’une invocation à Jésus-Christ.
Jakob mourut dans son couvent de Bologne, les bras en croix, le 11 octobre 1491.
Il fut béatifié en 1825.