Sveva Feltria-Sforza
1434-1478
Sveva naquit à Urbino (Italie CE) en 1434, benjamine de Guidantonio, comte de Montefeltro, et de Caterina Colonna, illustrissime famille qui donna à l’Eglise le pape Martin V, oncle de Caterina.
Sveva fut orpheline de sa mère dès l’âge de quatre ans, puis de son père en 1443, et fut d’abord recueillie par son frère aîné, Oddantonio ; ce dernier ayant été assassiné en 1444, Sveva fut recueillie cette fois-ci par son autre frère Federico.
En 1446, elle alla étudier à Rome, protégée par son oncle, le cardinal Prospero Colonna. Celui-ci, selon la coutume de ces temps-là, conclut pour Sveva en 1448 un mariage avec un noble seigneur de Pesaro, veuf avec deux garçons, Alessandro Sforza. Sveva, bien jeune encore, l’épousa par procuration, et ne le rejoignit qu’en septembre 1448.
A partir de ce moment-là, Sveva, qui n’était qu’une jeune adolescente de quatorze ans, dut fréquenter la noblesse de Pesaro, où elle rencontra sa tante, Vittoria Sveva, sa cousine Elisabetta Malatesta (des seigneurs de Rimini), mais s’occupa aussi de l’éducation de ses deux «enfants», Battista et Costanzo, qui devaient être à peine moins âgés qu’elle.
Pendant ce temps-là, Alessandro s’occupait beaucoup plus de guerroyer que de vivre avec son épouse. Malheureusement, cet éloignement favorisa l’infidélité : Alessandro reconnut avoir trompé Sveva, mais l’accusa à son tour d’adultère et même d’avoir tenté de l’empoisonner.
Il n’est pas impossible que Sveva, de son côté, ait été sollicitée par quelque autre courtisan, mais il est certain qu’Alessandro chercha à s’en débarrasser, allant jusqu’à vouloir l’étrangler.
Finalement, Alessandro et son frère, le duc de Milan, convainquirent Sveva d’entrer chez les Clarisses de Pesaro. Sveva s’inclina et se laissa faire : elle avait vingt-deux ans.
Entrée au couvent, elle obtint une dispense papale (car elle était bel et bien mariée), et fit la profession religieuse en 1457, prenant le nom de Serafina.
Sœur Serafina s’offrit généreusement à Dieu pour racheter les erreurs de sa jeunesse inexpérimentée, et surtout celles de son mari et de toute cette noblesse mondaine et corrompue.
Durant plus de vingt années de cette vie consacrée, Serafina donna l’exemple de la piété, de l’humilité, du service des infirmes, et fut élue abbesse en 1475.
Une de ses «conquêtes» spirituelles fut la propre conversion de son mari Alessandro, qui vint la consulter au monastère, se repentit et mourut chrétiennement en 1473.
Serafina mourut saintement dans son monastère le 8 septembre 1479, pleurée et vénérée par les consœurs. Le culte qu’on lui attribua fut plus tard confirmé en 1754.