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12 avril 2021 1 12 /04 /avril /2021 21:08

María Guadalupe Ortiz de Landázuri Fernández de Heredia
1916-1975

Il vivait en 1916 à Madrid (Espagne) un officier de carrière nommé Manuel Ortiz de Landázuri, qui avait épousé Eulogia Fernández-Heredia ; ils avaient eu quatre enfants : Manuel, Eduardo, Francesco (mort en bas âge), et María Guadalupe, née le 12 décembre 1916.
On fête le 12 décembre l’apparition de Notre-Dame de Guadalupe (Mexique), et c’est ce nom qu’on donna à cette petite fille.
Comme tous les militaires, Monsieur Ortiz de Landázuri changea de domicile avec son épouse et ses enfants, selon ses nominations et son avancement : à Madrid, il était professeur de topographie à l’Ecole d’Artillerie ; il fut à Tetouan (Maroc) en 1927, à Ségovie en 1930, Madrid en 1932, au ministère de l’armée. Il fut alors nommé Lieutement-Colonel.
En 1923, María Guadalupe reçut la Première communion et fréquenta l’école Emulación, pour les filles de militaires. A Tetouan, elle fut à Notre-Dame du Pilar, unique fille de cette école tenue par les Pères Marianistes.
Cette année-là, la jeune fille acheva l’école à l’institut Miguel de Cervantes et, en 1933, passa à la faculté de Chimie à l’université de Madrid ; elle était une des cinq femmes sur soixante-dix élèves. María Guadalupe obtint son doctorat.
En 1936, éclata la guerre civile : les Chrétiens furent impitoyablement poursuivis, arrêtés, exécutés ; ce fut le cas pour Monsieur Ortiz de Landázuri : son épouse, son fils Eduardo et María Guadalupe s’entretinrent avec lui quelques heures encore avant son exécution (8 septembre 1936). María Guadalupe rompit ses fiançailles avec Carlos, ainsi que ses études. Elle n’eut jamais un mot contre les assassins de son père.
En 1937, Madame et ses enfants s’installèrent à Valladolid où habitait l’aîné, Manuel.
En 1939, María Guadalupe revint à Madrid pour enseigner la chimie au Lycée irlandais et au Lycée français.
En 1944, elle eut durant la messe une soudaine inspiration et rencontra peu après Josemaría Escrivá de Balaguer, le fondateur de l’Opus Dei (v. 26 juin). Elle fit partie de cette œuvre dès le mois de mars suivant. Désormais elle travaillerait en priorité pour l’Opus Dei : responsable de la section féminine de Madrid, puis à Bilbao (1945), de nouveau à Madrid (1947) et en diverses villes d’Espagne.
En 1949, le même Escrivá de Balaguer proposa à María Guadalupe de venir travailler au Mexique pour y répandre l’esprit de l’Opus Dei. Elle y continua son travail de recherches chimiques. María Guadalupe était extrêmement active : elle monta une résidence pour jeunes filles étudiantes, elle soutint la reconstruction de l’Ecole Montefalco et d’autres projets encore. Avec un médecin local, elle monta une petite clinique ambulante pour aller soigner les pauvres des environs.
En 1956, elle revint en Europe, à Rome, pour collaborer avec don Escrivá dans le gouvernement de l’Opus Dei. C’est là qu’elle sentit les premières manifestations de sa maladie cardiaque, motif pour lequel elle retourna à Madrid pour une opération ; elle en subit même plusieurs. A peine remise, elle se remit au travail, mais en Espagne. Elle fit des recherches sur l’utilisation des coques de riz et reçut, pour ce projet, le prix Juan de la Cierva. En 1965, elle obtint le doctorat en médecine.
Ce n’était pas encore suffisant : María Guadalupe collabora aussi à l’Institut Ramiro de Maeztu, à l’Ecole de Femmes pour les Sciences Industrielles (dont elle fut vice-présidente de 1964 à sa mort), au Centre d’Etudes et de Recherches de Sciences Domestiques. Ses élèves appréciaient beaucoup cette enseignante, si proche d’eux, si chrétienne, si lumineuse, qui ne prenait jamais de décision importante sans avoir longuement prié à la chapelle.
Mais sa santé n’était pas excellente ; María se dépensait beaucoup et les médecins préconisèrent une nouvelle opération, malgré les risques qu’il y avait. María Guadalupe fut opérée à la Clinique Universitaire de Navarre, à Pampelune, le 1
er juillet 1975 : après une opération réussie, survinrent des complications respiratoires et María Guadalupe expira le 16 juillet 1975. Sa mère mourut dans la même clinique une semaine plus tard.
On retiendra encore que le frère de María Guadalupe, Eduardo, lui aussi membre de l’Opus Dei, mourut en odeur de sainteté en 1985.
A la suite d’une guérison miraculeuse vérifiée en 2002, María Guadalupe Ortiz de Landázuri Fernández de Heredia fut béatifiée en 2019, et inscrite au Martyrologe le 16 juillet.
Le miracle fut la guérison immédiate, du soir au lendemain matin, d’un homme de soixante-seize ans, qui souffrait d’une tumeur maligne de la peau à côté de l’œil droit ; au matin, la guérison était tellement manifeste, qu’une opération s’avérait totalement inutile.

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 23:00

3e dimanche de Pâques - B

 

Le contexte du discours de Pierre est la guérison, à la porte du Temple, d’un infirme qui, aux yeux de tous, se met à marcher, à sauter, et à louer Dieu pour sa guérison.

Humblement mais avec toute sa conviction, Pierre affirme que c’est uniquement la main puissante de Dieu qui a accompli ce prodige. Et il en profite pour réaffirmer le prodige de la résurrection du Christ.

En même temps qu’il présente son témoignage, il parle avec bonté à ces Israélites, sans les accuser, et même en les excusant : Vous avez agi dans l’ignorance. Pierre est à l’image du Maître, qui disait sur sa Croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23:34).

En réalité, les prophéties se sont accomplies : le Messie devait endurer ces souffrances pour entrer dans sa gloire (cf. Lc 24:26). Ce sacrifice de l’Agneau innocent nous vaut maintenant le pardon de nos péchés : Convertissez-vous donc, ajoute Pierre.

La conversion est le chemin intérieur qui nous change vraiment, en nous apportant la vraie joie, la vraie paix.

*       *       *

L’extrait du psaume 4 qui suit, est bien connu de ceux qui prient le Bréviaire, car c’est le psaume du samedi soir à Complies.

Le psalmiste parle de se coucher et de dormir, et on pourrait le comprendre au sens propre : au terme de la journée, ce psaume est une belle prière avant de s’endormir.  A noter que David met en exergue : Avec instruments à cordes : imaginons la paix de ce moment, bercés par les douces cordes d’une harpe, d’un luth, d’une guitare, ou du moins des instruments qui se jouaient alors.

Mais les versets de ce psaume font plutôt allusion au sommeil du Christ au soir de sa passion : 

Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse. On se souvient que sur la croix, Jésus a commencé le psaume 21 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?, où l’angoisse du début fait place à la fin à un véritable cri d’action de grâce pour la victoire.

Et tandis que le monde demande Qui nous fera voir le bonheur, le fidèle Serviteur de Dieu affirme que sur nous s’illumine (son) visage : Dieu va ressusciter le Christ dans la Lumière et nous baignera dans cette même Lumière. Au Premier jour de la Genèse, Dieu créa la Lumière, et au premier jour de la semaine (cf. Mc 16:1-2), c’est cette Lumière qui ressuscite. Que le Christ soit Lui-même la Lumière, nous le lisons dans l’évangile de Jean : Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde (Jn 1:9).

C’est avec cette assurance que le Christ s’est «endormi» dans la paix. 

Le dernier verset : car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance, pourrait plutôt être ainsi traduit : Car toi, Seigneur, c’est d’une façon singulière que tu m’as établi dans l’espérance. Dans cette expression, on peut reconnaître la confiance totale du Fils divin en son Père, dans l’attente de la résurrection.

*       *       *

Dans son épître, l’apôtre Jean va nous redire tout l’amour miséricordieux que nous a montré Jésus, notre défenseur, la victime offerte pour nos péchés et ceux du monde entier. Les sacrifices de l’Ancienne Alliance étaient offerts pour telle circonstance, pour tel péché, et ils n’étaient pas parfaits, puisque c’étaient des bêtes. Jésus, lui, s’est offert Lui-même, l’Agneau parfait, pour tous les péchés, de tous les hommes, de tous les temps. Aucun autre sacrifice ne peut remplacer le sacrifice de Jésus.

Quand les prêtres célèbrent la Messe et offrent ce Sacrifice, ils ne font pas un autre sacrifice, ils offrent le même Sacrifice, pour nous permettre de communier à ce Corps et à ce Sang. Ils ne font qu’appliquer l’ordre du Christ : Faites ceci, en mémoire de moi (Lc 22:19). C’est le même Sacrifice du Christ qui s’actue sous nos yeux.

Garder ses commandements, c’est surtout rester de façon stable dans le commandement de l’Amour. Comme Jésus s’est donné, à notre tour nous devons nous donner, nous offrir à Lui, à travers notre amour fraternel, miséricordieux, pur, humble. On a vu plus haut comment Pierre s’adresse avec humilité et miséricorde envers les Juifs rassemblés pour l’écouter.

 

 

*       *       *

L’évangile d’aujourd’hui fait suite à l’épisode d’Emmaüs. L’apparition de Jésus aux Onze racontée ici par Luc est-elle la même que celle racontée par Jean dimanche dernier, où Jésus arrivait au milieu d’eux (en l’absence de Thomas) et leur souhaitant La paix soit avec vous et leur montrant ses mains et ses pieds ?

Il semble que oui, quoique Luc ne parle par de l’insufflation de l’Esprit par Jésus, conférant aux Apôtres le pouvoir de remettre les péchés.

Luc rapporte cependant, dans ce même chapitre 24 de son évangile, deux détails intéressants. Aux Apôtres dans le cénacle, Jésus dit : Il fallait que s’accomplît tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. Aux disciples d’Emmaüs, il leur expliqua en partant de Moïse et de tous les prophètes, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Ces deux phrases du Christ ont un intérêt pour nous, car elles nous donnent la clé de l’explication de nombreux passages de l’Ecriture, qu’il faut toujours comprendre par référence à Jésus-Christ, à sa mission, à sa double nature divine et humaine.

Il est très difficile de suivre Jésus dans les récits des apparitions de ce jour de Pâques : à Jérusalem ou en Galilée ? Aux  Onze ou aux disciples ?

Il faut bien garder à l’esprit que Jésus a maintenant été glorifié ; son corps n’appartient plus aux lois terrestres : il peut être ici et là simultanément, ou se déplacer instantanément ; la durée de ses apparitions, pour nous, peut sembler durer dans le temps, mais la durée n’existe pas pour un Corps céleste.

Dans la vie mystique, les protagonistes ont, momentanément, échappé aux lois terrestres d’espace et de temps. Il n’est pas rare qu’ils soient simultanément en deux endroits tout-à-fait éloignés, comme dans le cas d’un saint Pio de Pietrelcina, qu’ils franchissent une porte fermée à clé, comme pour Catherine Labouré pour rejoindre la chapelle en pleine nuit…  Les protagonistes d’une apparition disent fréquemment qu’ils sont restés «quelques instants» dans une extase qui, pour les témoins, a duré parfois beaucoup plus longtemps.

Ce qui est réconfortant aussi, c’est ce souhait par lequel Jésus salue les Apôtres : La paix soit avec vous ! La présence du Christ dissipe toujours le trouble. A la Messe, quelques instants avant la communion, le prêtre souhaite toujours aux fidèles présents : Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous ! Il est nécessaire, au moment où nous recevons le Corps du Christ, de mettre la paix en nous, et entre nous.

*       *       *

La paix est une caractéristique des enfants de Dieu. Les premiers Chrétiens d’un seul cœur, fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain… avec joie et simplicité de cœur ; ils avaient un seul cœur et une seule âme (Ac 2:46 ; 4:32). 

Les Chrétiens que nous sommes, doivent s’efforcer de conserver cette paix, dans l’espérance de notre propre résurrection. C’est ce que nous demandons dans la Prière du jour : 

Tu nous a rendu la dignité de fils de Dieu, affermis-nous dans l’espérance de la résurrection. 

 

 

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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 23:00

2e dimanche de Pâques

Dimanche de la Miséricorde

 

La fête de la Miséricorde est une des plus récentes instituées par l’Eglise. Elle remonte seulement à la canonisation, en 2000, de Maria Faustyna Kowalska, dite “Sœur Faustine” (1905-1938), morte à trente-trois ans et qui a sa fête le 5 octobre.

*       *       *

Lisons d’abord les Actes des Apôtres.

Il est extraordinaire de voir avec quel empressement les premiers Chrétiens mettaient spontanément en commun leurs ressources, pour s’entraider. Pas besoin d’organismes officiels, pas même besoin de formuler une demande : sans attendre on vendait, on apportait aux Apôtres l’argent, et l’on aidait les plus pauvres.

Pourquoi ce système n’a-t-il pas perduré ? L’esprit de propriété privée, partant l’égoïsme, se sont imposés dans les cœurs, et c’est pour cela que se retirèrent au désert des Chrétiens qui cherchaient plus de perfection ; ainsi naquirent les ermitages, dans le désert d’Egypte, ou en Arabie, ou ailleurs. Ainsi se formèrent les familles religieuses, les cénobites comme saint Théodose ou saint Benoît, ceux qui suivirent la règle de saint Augustin, et ainsi de suite.

Au cours des siècles, périodiquement les Chrétiens perdaient leur ferveur, et Dieu suscita des Saints qui apportèrent d’heureuses réformes.

Mais nous ne sommes pas obligés d’attendre une réforme, pour réformer notre cœur, notre style de vie. A tout moment nous devons nous mettre à l’écoute de la grâce de Dieu et chercher à vivre plus authentiquement notre christianisme. Il est si facile de glisser, d’oublier, de perdre notre premier élan. 

Ce passage des Actes, dans sa simplicité, nous exhorte, nous stimule. Ne l’écoutons pas avec indifférence.

*       *       *

Le psaume 117 fut d’abord utilisé pour la fête des Tentes, d’après son titre, et était repris dans les grandes occasions. Il pourrait bien être pour nous le psaume pascal par excellence. 

Ici, nous n’en chantons qu’un abrégé, où nous pouvons bien imaginer le Christ glorieux qui rend grâce à son Père car Il est bon ! Par la puissance de la Droite de Dieu, le Christ est maintenant vainqueur : Je ne mourrai pas, je vivrai !

Le verset suivant a été commenté par le Christ lui-même avant sa passion, dans la parabole des vignerons homicides (Mt 21:42). Cette pierre rejetée par les bâtisseurs, devenue pierre d’angle, est habituellement l’image du Christ, de l’Eglise solidement établie sur le Roc, d’où coule l’Eau de la Vie. 

Ce n’est pas l’unique endroit où la Pierre prend une signification tout-à-fait messianique. Dans le psaume 94, par lequel commence chaque jour la prière de l’Office divin, nous chantons textuellement Acclamons le Rocher qui nous sauve, (la version de la Vulgate traduit le Dieu qui nous sauve) ; ce même psaume fait ensuite allusion au rocher qui déversa l’eau dans le désert (Ex 17).

Le Christ est cette Pierre sainte, et Lui-même a voulu bâtir son Eglise sur cette Pierre, sur la foi de l’Apôtre Pierre (Mt 16:18).

Voici le jour que fit le Seigneur. Le premier «jour» de la création, Dieu fit la lumière. Le septième jour fut un jour de «repos» : le jour du sabbat fut, dans tout l’Ancien Testament, un jour sans travail, un jour d’attente. Quand Jésus fut au tombeau, ce fut la grande «attente» de la Résurrection. Ce jour-là, le premier de la semaine (Mt 28:1 ; Mc 16:2), surgit la vraie Lumière, le Christ ressuscité. Ce jour sera désormais le jour solennel que fêteront les Chrétiens.

Dans son Sermon 8 pour l’octave de Pâques, saint Augustin fait remarquer que la résurrection devient le «jour du Seigneur» : C’est le troisième jour après sa passion, mais dans le compte des jours qui suivent le sabbat, c’est le huitième, en même temps que le premier. On ne manquera pas de faire aussi le rapprochement avec les notes de musique, où la huitième note de la gamme est comme la première.

Le jour du Seigneur (Dominica Dies) est traditionnellement célébré par les Chrétiens le dimanche. Un martyr de Carthage répondit lors de son interrogatoire : Nous ne pouvons pas vivre sans célébrer ensemble le jour du Seigneur (saint Emeritus, lecteur, martyr le 11 février).

*       *       *

La joie des Chrétiens qui célèbrent la Résurrection du Christ, les aide à dépasser les tristesses du monde. 

Certes, il est pénible d’être malade, de souffrir, de travailler, de perdre un cher ami, de subir un incendie ou un vol… mais les plus graves épreuves de cette vie s’effacent devant la Victoire du Christ, puisque dans cette Victoire, le Christ nous appelle à Le suivre bientôt. 

Voilà pourquoi saint Jean nous dit : Ce qui nous a fait vaincre le monde, c’est notre foi.

Croire en Jésus et en sa Résurrection, dit-il, c’est affirmer qu’on est né de Dieu, de cette vie que nous avons reçue non plus du sang et de la chair (cf. Jn 1:13), mais de cette nouvelle naissance d’en haut (cf. Jn 3:7).

On est heureux de faire ce que demande quelqu’un qu’on aime. Garder les commandements de Dieu, n’est jamais un fardeau, c’est une expression d’amour, de joie, de liberté intérieure.

C’est ce que nous a apporté Jésus, le Fils de Dieu. Par l’Eau, il nous purifie au baptême ; par son Corps et son Sang offerts, il nous nourrit. Il est impossible de séparer la naissance, la passion, la mort et la résurrection du Christ. Quand nous disons que le Verbe s’est fait Chair, nous devons penser qu’à chaque Messe, le Christ prend Chair pour être notre nourriture, mais nous n’aurions pas l’Eucharistie si le Christ n’avait livré cette Chair en Sacrifice parfait.

C’est pourquoi le Jour du Seigneur est pour nous, Chrétiens, synonyme de participation au Sacrifice du Christ, dans l’Eucharistie. Ne manquons pas ce moment de Joie pascale, gardons (ou redonnons) au Dimanche son caractère sacré.

*       *       *

Traditionnellement, l’évangile de ce dimanche est celui de l’apparition de Jésus aux Apôtres, d’abord en l’absence de Thomas au soir de la Résurrection, puis en sa présence huit jours après.

Cette apparition du Ressuscité le jour-même de la Résurrection est très importante dans la vie de la première Eglise, non pas à cause du doute momentané de Thomas, mais parce que le Ressuscité souffle l’Esprit Saint sur les Apôtres. Le Christ, qui avait rendu l’esprit, qui était mort, a aujourd’hui repris la vie ; il se montre aux Apôtres et, après leur avoir souhaité la Paix, son premier geste est de leur insuffler comme une deuxième vie, une nouvelle force : par l’Esprit, ils remettront désormais les péchés. 

A chaque pas de sa vie publique, le Seigneur n’a cessé de remettre les péchés, de pardonner ; maintenant, dans son immense bonté, avant de regagner les Demeures éternelles, il transmet ce pouvoir aux Apôtres et à toute l’Eglise : Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis. 

Saint Thomas, absent, n’a-t-il donc pas reçu ce pouvoir ? On pourra répondre que, à travers les onze Apôtres présents, Jésus a soufflé aussi sur lui, ainsi que sur tous les successeurs des Apôtres, sur tous les évêques de tous les temps et de toutes les nations ; rien n’empêche non plus de supposer que Pierre, le chef des Apôtres, ait à son tour soufflé sur Thomas pour lui transmettre ce pouvoir.

L’ordination épiscopale actuelle ne comporte pas cette insufflation de l’Esprit ; mais le geste consécrateur réside dans l’imposition des mains sur la tête du Candidat, en signe de descente de l’Esprit sur ce prêtre qui va devenir évêque. Il semble que ce rite remonte déjà à la première Eglise, car saint Paul parle du don que son disciple Timothée a reçu par l’imposition de (ses) mains (2Tim 1:6).

L’évêque, à son tour, transmet aux prêtres ce pouvoir de remettre les péchés.

Voici donc officiellement institutionnalisé ce Sacrement de la Miséricorde, la Réconciliation sacramentelle, l’accueil sacerdotal de tout pécheur repenti. 

Mais n’omettons pas maintenant d’admirer la magnanimité de Jésus qui “prend au mot” Thomas et lui fait voir et toucher les plaies de ses mains et de son côté. Aucun des autres n’a osé ce geste, mais Thomas l’a demandé et (presque) obtenu. En réalité, il n’est pas dit qu’il ait réellement touché du doigt les plaies glorieuses de Jésus, mais il aura certainement vu au moins celles des mains, et surtout il nous a laissé cette magnifique déclaration de Foi : Mon Seigneur et mon Dieu

Il se pourrait bien qu’à ce moment-là Thomas ait eu une sorte de vision céleste et que, comme les trois autres Apôtres sur le Mont Thabor, il ait contemplé au-delà de la sainte humanité de Jésus, Sa lumineuse divinité. Quoi qu’il en soit, la conviction la plus totale a maintenant remplacé le doute et Thomas ira annoncer la Foi courageusement dans les contrées les plus lointaines d’Asie.

Un récent converti, qui n’était pas vraiment un enfant de chœur, tant s’en faut, mais qui est maintenant un authentique apôtre de Jésus, a eu dans sa prison une attitude un peu semblable à celle de saint Thomas, lorsqu’il interpella ce “Mec” qu’il ne connaissait pas encore en l’invitant à venir le voir à deux heures du matin. A l’heure dite, quand notre bonhomme n’y pensait plus et dormait profondément, le Seigneur l’a pris au mot, Il s’est montré, l’a appelé, lui a parlé : à sept heures du matin, l’homme était encore à genoux, pleurant ses péchés, transformé et désormais respectueux de tous, obéissant, discipliné, et prisonnier modèle. Ce n’est pas un secret de mentionner ici le nom d’André Levet, que vous pourrez retrouver sur Internet.

Vraiment la miséricorde de Dieu est immense envers tous ceux qui ouvrent leur cœur à la Vérité. Et comment ne pas rendre aussi d’immenses actions de grâces pour cette divine promesse que Jésus nous adresse à travers l’apôtre Thomas : Heureux ceux qui croient sans avoir vu. 

Indirectement, Jésus rappelle à Thomas leur conversation de deux jours avant ; c’est en effet le même Thomas qui, lors de la dernière Cène, demanda à Jésus : Seigneur nous ne savons pas où tu vas. Comment en connaîtrions-nous le chemin ? et en reçut cette sublime réponse : C’est moi qui suis le Chemin, la Vérité, et la Vie. Nul ne va au Père que par moi (Jn 14:5-6). A ce moment-là, les apôtres n’avaient pas encore réalisé par quel “chemin” le Christ devait revenir à la Vie pour nous y introduire, mais il ne se passera qu’un peu plus de deux jours avant que tout soit réalisé : alors le Christ sera passé dans les liens de la mort, aura repris vie et leur apparaîtra avec son corps glorieux. Voilà le “chemin” dans la “vérité”, le chemin vers la “Vie”.

Oui, vraiment, heureux ceux qui croient sans avoir vu. Heureux si nous savons nous remettre entièrement à la volonté de Dieu, à la Providence, à l’Eglise, et que sans hésiter nous mettons toute notre personne à Sa disposition, pour être dans la Main divine un bon instrument de travail pour la Vigne du Seigneur. Peu importe où Dieu nous mènera, mettons-nous à Son écoute, à Sa disposition ; malgré toutes nos faiblesses, Il nous conduira vers la Vérité tout entière.

*       *       *

Depuis quelques années, ce dimanche est le Dimanche de la Miséricorde Divine, ainsi appelé par la volonté de Notre-Seigneur dans sa manifestation à sainte Maria Faustyna Kowalska, que Jean-Paul II a canonisée en 2000.

Pour conclure, disons aujourd’hui la prière que fit Jean-Paul II à Cracovie, lors de son homélie : 

Dieu, Père miséricordieux, qui as révélé Ton Amour dans Ton Fils Jésus-Christ, et l’as répandu sur nous dans l’Esprit Saint Consolateur, nous Te confions aujourd’hui le destin du monde et de chaque homme. Penche-toi sur nos péchés, guéris notre faiblesse, vaincs tout mal, fais que tous les habitants de la terre fassent l’expérience de Ta Miséricorde, afin qu’en Toi, Dieu Un et Trine, ils trouvent toujours la Source de l’Espérance. Père éternel, par la Douloureuse Passion et la Résurrection de Ton Fils, accorde-nous Ta Miséricorde, ainsi qu’au monde entier. Amen.

Le même Pontife ajoutait : Dans la Miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur !… Que ce message de la Miséricorde Divine atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d’Espérance… Il faut transmettre au monde le Feu de la Miséricorde (17 août 2002).

Treize années plus tard, le pape François a annoncé une Année Sainte spéciale de la Miséricorde ; ce sera certainement une année de grâces pour le monde entier et pour chacun de nous. 

 

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2 avril 2021 5 02 /04 /avril /2021 23:00

Salvador Huerta Gutiérrez

1880-1927

 

Voir la notice :

Ezequiel et Salvador Huerta Gutiérrez

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 00:00


Dimanche de Pâques - ABC


La résurrection du Christ peut se vivre à plusieurs niveaux, celui simplement historique, celui plus théologique et spirituel.

*       *       *

L’événement historique de la résurrection est surtout le fait de l’Évangile du jour et de la première lecture, tirée des Actes de Apôtres. L’Évangéliste Jean raconte les faits qu’il a vécus lui-même : il a entendu Marie-Madeleine, tout essoufflée, venir lui dire ainsi qu'à Pierre qu’on a enlevé le Seigneur.
Jean raconte donc comment il arriva le premier au sépulcre — car il est encore jeune — et, reconnaît-il, après y être entré à la suite de Pierre, il vit et il crut. Aurait-il douté de la résurrection, comme Thomas ? Pas forcément, mais il ne faisait pas encore le lien entre la Passion et cette Résurrection ; dès qu’il voit ce tombeau vide, tout s’éclaire pour lui.
Que virent donc Pierre et Jean ? Jésus n’est pas là. Si on l’avait emporté, subrepticement, ç’aurait été en hâte, on n’aurait pas pris le temps de retirer les bandelettes, le linceul, tous les linges qui enveloppaient le Corps du Seigneur. Ou même si on L’avait “volé”, à la hâte, profitant du sommeil des gardes, on n’aurait pas pris le temps de rouler proprement ce linge, à part, à côté du linceul. Non : les apôtres se rendent compte que le Seigneur a laissé là son linceul, comme un être humain quitterait son drap en sortant du sommeil ; ou aussi comme un bon soldat qui range ses affaires "au carré". Jésus, donc, est bien vivant, “sicut dixit” : le troisième jour, il ressuscitera, leur avait-Il prédit à l’annonce de sa Passion (Mt 16:21 ; 17:22 ; 20:19). Lors de sa Transfiguration, Jésus avait montré sa prochaine gloire de Ressuscité à Pierre, Jacques et Jean : dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jacques “disparaît”, jusqu’à la mention de son martyre dans Ac 12:2. Pierre et Jean sont les premiers apôtres à constater la Résurrection, et Jésus apparaîtra aux autres au soir même de ce dimanche (et à Thomas le dimanche suivant).

*       *       *

Le linceul et le suaire, bien rangés, sont une première “preuve” de la résurrection. Une autre preuve sera désormais la détermination des apôtres, de Pierre en premier, à annoncer le Christ. En effet, s’ils avaient pris peur et avaient fui au moment de l’arrestation de Jésus à Gethsémani, a fortiori ils n’auraient pas davantage eu le courage d’en parler après la mort et la “disparition” de Jésus. Au contraire, convaincus désormais et certains de la puissance du Christ ressuscité, ils parlent ouvertement, comme on le constate dans les discours successifs de Pierre ; celui d’aujourd’hui a lieu chez le centurion Corneille, donc en présence de Romains, une dizaine d’années après la Résurrection. De plus, ces apôtres sont aussi conscients de leur devoir de Vérité, de proclamer Celle-ci jusqu'au bout du monde, comme des pains sans levain de vérité, selon l'expression de saint Paul aux Corinthiens.

*       *       *

Car si ces faits historiques nous aident assurément à croire à l’historicité de la Résurrection — et à nous en réjouir, nous devons maintenant “vivre” profondément cette Résurrection.  C’est l’autre manière pour nous de vivre la Résurrection, au niveau spirituel.
Saint Paul nous explique comment, autant dans l’extrait aux Colossiens que dans celui aux Corinthiens — suivant le choix qu’en fera le célébrant - en mourant, Christ a immobilisé sur la Croix ce Corps qu’Il prit de nous ; en ressuscitant, il a conféré à ce même Corps une splendeur céleste, une vie nouvelle. Ce corps est le même, mais transfiguré, mais glorieux. Désormais notre humanité a reçu de Christ cette Vie qui doit transformer toute notre condition, et cela jusque dans les moindres détails de notre quotidien.
Comme les apôtres ont désormais témoigné avec force devant les hommes, sans craindre les difficultés, les souffrances et la mort, nous aussi nous devons continuer désormais notre route avec, dans le cœur, cette joie irremplaçable de la Résurrection de Jésus-Christ, avec Lequel et en Lequel nous aussi nous vivons.
Certes, nous continuons de travailler, de voyager, de peiner, de manger et de dormir, comme tous les hommes ; certes, nous ne sommes pas au Ciel avec les Anges et les Saints ; mais la certitude de la Résurrection donne à tous nos événements quotidiens une saveur de Nouveau. C’est comme lorsque, par exemple, une maman met au monde son enfant : avant comme après, elle doit faire son ménage et ses courses, mais comme elle est heureuse de savoir qu’une vie nouvelle est apparue ! Dans sa maison tout prend désormais une couleur nouvelle.

*       *       *

Notre psaume 117 illustre cette joie : Rendez grâce au Seigneur ! Je ne mourrai pas !
C’est là aussi que nous trouvons ce verset que Jésus citait à ses contradicteurs : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, est devenue pierre d’angle (Mt 21:42).
Maintenant, si nous faisons attention à la mélodie grégorienne du Chant d’entrée, qui reprend le psaume 138, nous serons surpris de n’y relever aucun accent de “victoire”, vif, glorieux ; c’est au contraire un chant d'une intense gravité, tout discret, méditatif, splendide allusion à cette Pierre d'angle : invitation à recevoir très intimement la Résurrection, à la vivre dans une conversion profonde et profondément joyeuse.

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Alleluia !

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27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 00:00

Veillée pascale - ABC

Durant la messe de minuit, huit lectures sont proposées, avant l’évangile, dont particulièrement la troisième et la huitième sont toujours lues : le récit du passage de la Mer Rouge, et l’épître de saint Paul.

Des esprits rationalistes ont objecté que ce “passage de la Mer Rouge” n’avait rien de très spectaculaire puisque la région du nord de la Mer Rouge est marécageuse, peu profonde, et qu’elle permettait certainement un passage facile vers l’ouest - mais ceci n’explique pas bien pourquoi les Hébreux seuls aient pu passer, et pas les Egyptiens.

Il a aussi été fait remarquer qu’on n’avait trouvé dans la Mer Rouge nulle trace de tremblement de terre ou de glissement de terrain, qui eût pu expliquer ce déplacement gigantesque des eaux - à quoi on aura plaisir à répondre que c’est justement la marque d’un miracle, de ne pas laisser de traces après son passage ! Un tsunami opère quelque peu différemment…

On a aussi fait remarquer que toute l’histoire du “peuple opprimé par l’esclavage en Egypte” n’était qu’une fable épique, puisqu’on n’avait trouvé aucun texte mentionnant une quelconque allusion à l’esclavagisme en ce pays, et donc que les Hébreux n’ont jamais été opprimés en Egypte. Conclusion un peu rapide d’une observation plutôt élémentaire. Les historiens d’un pays se vanteront-ils jamais d’avoir réduit en esclavage tout un peuple étranger ? Les soldats de l’époque nazie ont-ils consigné minutieusement les horreurs qu’ils ont accomplies dans leur folie ? Ou ceux de la révolution espagnole de 1936 ? Ou ceux qui en 1794, ont “pacifié” (?) la Vendée en rasant au sol des centaines de localités, tuant, brûlant des centaines d’hommes, femmes, vieillards et enfants ?

Faisons aussi cette supposition : dans vingt siècles, lira-t-on des textes de notre époque racontant que les ouvriers étaient réduits à l’esclavage, qu’ils travaillaient jour et nuit, pour un salaire dérisoire, et qu’en-dehors de leurs impôts, ils devaient chaque mois restituer la moitié de leur gain en taxes diverses ? Et que pour gagner un peu plus, ils devaient travailler père et mère, laissant leurs enfants seuls à la maison ? Et il ne manquera pas alors de “spécialistes” qui affirmeront haut et fort que l’esclavage ayant été officiellement aboli en 1848, notre pays n’a plus connu cette plaie depuis le XXe siècle ; ils diront aussi que tous les programmes d’élections comportaient un souci marqué pour protéger la famille et que - donc - les enfants recevaient certainement une éducation exemplaire dans les familles. Voilà comment l’on fabrique parfois l’histoire.

Il reste que, comme pour le Déluge, cet épisode de la traversée des eaux anticipe le Baptême que recevront les chrétiens à partir de Jésus-Christ. La célébration la plus authentique de ce Sacrement devrait être l’immersion totale dans l’eau, ce que firent les premiers chrétiens, ce que conservèrent nos frères de l’Orthodoxie et quelques autres communautés chrétiennes ; par bonheur, ce rite se fait jour à nouveau ici et là, à la fois réaliste et impressionnant.

En s’immergeant par trois fois dans l’eau, le néophyte “meurt” comme le Christ resta trois jours dans les liens de la mort - certes, pas trois jours entiers, mais le Vendredi soir, le Samedi, et le Dimanche matin ; immergé dans cette eau, le baptisé ressort ressuscité, et purifié totalement. Cette purification est tellement radicale que le Nouveau-né chrétien n’a pas besoin du Sacrement de la Réconciliation pour recevoir l’Eucharistie.

Nous, qui sommes malheureusement retombés quelques fois dans le péché depuis notre baptême, nous avons le devoir de nous purifier, justement, au moins une fois l’an, au moment de la fête de Pâques, pour participer pleinement à la Résurrection du Christ, en ressuscitant dans Sa Vie. Ne restons pas couchés dans la mort. Disons fermement NON  au mal, à nos penchants mauvais. Ecoutons bien maintenant l’appel urgent de saint Paul :

“Si nous avons été mis au tombeau avec Lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle”.

Prions pour tous ceux qui reçoivent le Baptême cette nuit, pour tous ces nouveaux Chrétiens de toutes les nations, dans le monde entier.

Rendez grâce au Seigneur, car il est bon (Ps 135).

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 00:00

Jeudi Saint

Saint Jean écrit : Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Mais l’évangéliste ne parle ni de l’Eucharistie, ni du Sacerdoce ; il enchaîne : …Jésus se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture… et de décrire comment Jésus s’agenouille devant un chacun des apôtres et leur lave les pieds.
L’Apôtre de l’Amour, comme on a justement appelé saint Jean, ne parle pas du Sacrement de l’Amour, de l’Eucharistie, ni du Sacrement qui engendre l’Eucharistie, l’Ordre, par lequel sont institués les Evêques et les Prêtres, de même qu’il n’a pas parlé, au début de son évangile, de la naissance de Jésus, comme d’ailleurs l’autre évangéliste Marc, tandis que Matthieu et Luc se sont largement étendus sur l’Annonciation à Marie, la Nativité du Christ, l’Adoration des bergers et des rois mages, ainsi que sur l’institution de l’Eucharistie et de l’Ordre.
En réalité, Jean ne répète pas ce que les autres évangélistes ont écrit bien avant lui et qui, désormais, est largement répandu. Mais il s’attache à montrer la symbolique des divers épisodes de la vie de Jésus et de son enseignement.
S’il n’a pas parlé de la Nativité du Sauveur, il a écrit le premier : Le Verbe s’est fait chair  (Jn 1:14), mettant en relief l’Incarnation, la double nature divine et humaine de Jésus-Christ.
S’il n’a pas parlé de l’Eucharistie, seul Jean raconte le miracle de l’eau changée en vin à Cana où, bien que (son) heure ne soit pas venue (Jn 2:4), Jésus annonce le breuvage salutaire qu’il donnera bientôt à son Eglise. De même quand il dit à la Samaritaine qu’il lui aurait donné de l’eau vive (Jn 4:10). Ensuite, après la multiplication des pains, seul Jean rapporte le discours de Jésus sur le Pain de Vie, le vrai Pain que Jésus aurait bientôt donné à ses apôtres et à tous les fidèles : C’est mon Père qui vous le donne, le pain du ciel, le vrai ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde… C’est moi qui suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim… Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera de ce pain, vivra à jamais. Et le pain que moi, je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde (Jn 6:32-33;35;51).
En mettant sa divine présence dans cette humble apparence du pain et du vin, Jésus se fait vraiment petit et humble : Il veut qu’on le mange ! Mais Jésus ne veut pas seulement laisser à ses Apôtres une doctrine, Il veut leur donner un exemple pratique. Comme dira plus tard saint Jacques : La foi sans les œuvres est tout-à-fait morte (Ja 2:17) ; quand Jésus quitte son manteau, prend un linge dont il se ceint… et se met à laver les pieds des disciples, il se met exactement dans la tenue de fonction caractéristique de l’esclave, lui, le Maître et Seigneur. Et d’exiger des siens de (se) laver les pieds les uns aux autres.
Traditionnellement en ce jour, l’Evêque lave les pieds à des prêtres, ou à des vieillards, ou à des pauvres : le geste est très significatif. Certains curés le font aussi dans leur paroisse. Mais au-delà de ce geste humble et sacré à la fois, Jésus exige de nous que nous sachions nous rendre mutuellement d’humbles services, que nous sachions supporter les travers et les défauts des uns et des autres, avec une charité patiente.
Supporter les défauts des autres : juste après avoir lavé les pieds des apôtres, Jésus parle avec grande mélancolie et grande douceur du Traître. Pouvait-il éprouver une plus grande angoisse, d’en parler devant Judas, à quelques heures de sa Passion, la veille de sa Mort ?
Quand il donne une bouchée à Judas, il ne semble pas que ce soit l’Eucharistie proprement dite, car Jésus aurait ainsi Lui-même conduit son traître à sa condamnation, comme écrira saint Paul plus tard aux Corinthiens : Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur… Celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps (du Seigneur) (1Co 11:27;29).
Il est certain que Jésus aurait pardonné à Judas, si ce dernier le Lui avait demandé au lieu de se faire justice lui-même et de s’enlever la vie. A ce propos, on se souviendra avec plaisir d’une récente anecdote : un néophyte baptisé par le pape disait que, s’il avait été Judas, il se serait… pendu au cou de Jésus.
L’Eucharistie est le Sacrement de l’Amour vrai, du don aux autres, de la Charité. Recevoir la Communion, c’est véritablement exprimer que tous ensemble nous sommes unis dans une même Communauté, une même Famille, unis dans l’Eglise, unis au Christ.  (On devrait presque orthographier avec un seul m «Comunion» et «Comunauté», pour rendre plus claire l’étymologie des mots).
Bientôt converti (quelques années après la mort du Christ), saint Paul rappelle aux Corinthiens et l’institution de l’Eucharistie et l’exigence de la charité fraternelle. Le récit que nous lisons aujourd’hui est même le premier récit qui en fut fait, avant même l’évangile de Matthieu et de Luc qui semblent avoir été écrits entre 50 et 70.  Déjà, dans les assemblées, certains Chrétiens avaient pris de mauvaises habitudes et Paul leur rappelle la dignité que doit avoir le Repas du Seigneur.
Dans l’Ancien Testament, la Pâque (c’est-à-dire le Passage) annonçait le passage de la mort à la résurrection du Christ. Les Israélites passaient de l’esclavage à la liberté et devaient fêter cet événement par l’immolation de l’agneau, figure de l’Agneau de Dieu, de Jésus immolé. Beaucoup de Juifs l’avaient compris, mais n’osèrent pas se déclarer ouvertement, ce que le même apôtre Jean note avec tristesse :
Même parmi les notables, un bon nombre crurent en lui ; mais à cause des Pharisiens ils ne se déclaraient pas, de peur d’être exclus de la synagogue, préférant la gloire qui vient des hommes à la gloire qui vient de Dieu (Jn 12:43).
En écho à ce verset, la liturgie de ce soir commence par l’appel de saint Paul : Que notre seule fierté soit la croix de notre Seigneur. En lui nous avons le salut, la vie et la résurrection, par lui, nous sommes sauvés et délivrés (Gal 6:14).
Eucharistie signifie : Action de grâces. Ce soir, que notre prière soit intense, devant ce Sacrement de l’Amour (voir la Prière) : disons Merci à Dieu pour ce Don, pour le Sacrifice de son Fils, pour nos prêtres, nos évêques, notre pape. Demandons pardon pour les prêtres infidèles, car les prêtres restent des hommes, avec leurs faiblesses ; mais surtout demandons à Dieu des prêtres saints et fervents, des prêtres qui nous donnent les Sacrements, qui baptisent les enfants pour les ouvrir à la Grâce, qui nous remettent nos péchés pour retrouver cette Grâce, qui nous donnent le Corps et le Sang du Christ, qui recueillent le consentement des époux dans le Mariage, qui nous réconfortent dans le Sacrement des Malades.
A chaque grande étape de notre vie, Jésus est là dans la personne de ses prêtres, de ses ministres.
Merci, Seigneur, pour tes Prêtres et pour l’Eglise.
Et Merci à Marie, mère du Sacerdoce, que Jésus nous a donnée comme Mère en disant sur la Croix à son cher disciple Jean :
Voici ta Mère (Jn 19:27).              

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21 mars 2021 7 21 /03 /mars /2021 00:00

Dimanche des Rameaux - B

 

Aujourdhui, l’Eglise nous fait revivre l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem. La couleur liturgique est rouge, car Jésus va verser son sang. Humblement assis sur un petit âne, Jésus montre sa vraie royauté : une royauté spirituelle, intérieure, qui désire commander à nos cœurs et n’a rien à voir avec la richesse orgueilleuse des rois de la terre.

La façon entendue dont Jésus parle de l’ânesse et de l’ânon, semble suggérer que Jésus en connaissait bien les propriétaires, et qu’Il les leur avait demandés d’avance pour telle occasion prochaine. On retrouvera tout-à-l’heure la même attitude lorsque Jésus enverra deux disciples préparer la Pâque. Quoi qu’il en soit, la facilité avec laquelle ces gens laissent faire les disciples de Jésus, montre bien qu’à côté de l’endurcissement de certains Juifs, d’autres en revanche étaient tout dévoués à la cause du Messie.

Ils furent même nombreux : Beaucoup de gens étendirent sur le chemin leurs manteaux ; quelle chaleur dans l’accueil, quelle humilité devant Jésus-Christ ! Aujourd’hui, on s’arrache le maillot d’un joueur, ou la chemise d’une vedette quelconque : là, on étendit les propres manteaux, comme des tapis, par terre, sur la route, dans la poussière, en l’honneur de Jésus. Comme Celui-ci a dû être touché de tant de marques d’humble respect pour Sa divine Personne ! comme Il dut être fortifié, quelques jours avant Sa douloureuse Passion !

On a dit parfois que la foule est très volubile, qu’on peut lui faire dire une chose aujourd’hui, et le contraire demain. On a tout de même du mal à penser que ce furent exactement les mêmes qui mirent leur manteau par-terre et qui crièrent A mort quatre jours après. Jérusalem était pleine de monde, au moment de la Pâque, et pour condamner Jésus on s’était bien gardé de convoquer devant le Sanhédrin Ses amis. Les Pharisiens savaient soudoyer leurs gens à l’occasion…

En même temps, ces deux épisodes montrent à leur façon l’authenticité de l’évangile. En effet, si l’évangile n’avait été qu’un écrit de propagande pour un personnage fictif appelé Jésus, son auteur n’aurait parlé que de l’entrée triomphale à Jérusalem et de l’Ascension miraculeuse, passant sous silence l’Agonie et la Passion.

On soulignera ici que la foule acclame Jésus avec un verset du psaume 117 : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur , que nous chantons dans le Sanctus : effectivement, à ce moment de la Messe, le Seigneur va venir s’incarner dans le pain et dans le vin eucharistiques ; il convient de l’accueillir avec les mêmes sentiments que la foule de Jérusalem.

Il se peut que notre liturgie dominicale choisisse l’autre récit de l’entrée à Jérusalem, selon l’évangéliste Jean. Celui-ci mentionne moins de détails que Marc et ne parle pas des manteaux étendus à terre. 

Il se peut fort bien que Jean n’ait pas vu ces manteaux, mais seulement les branches de palmier, qui sont à l’origine de notre coutume de porter des branches le jour des Rameaux. Ces branches ne sont pas des porte-bonheur, elles sont très simplement une façon de nous unir facilement aux foules de Jérusalem. Qu’on accroche ensuite ces rameaux quelques jours aux crucifix, n’a rien de déplacé, mais les y laisser toute l’année, secs et poussiéreux, pourrait sans doute être évité.

 

*       *       *

 

La première lecture de la Messe, extraite d’Isaïe, est le troisième “chant du Serviteur de Yahwé” (Is 50:4-7), où l’auteur décrit littéralement le Christ souffrant, flagellé, insulté, blessé. Tout commentaire est superflu. Ecoutons avec recueillement.

 

*       *       *

    

Le psaume 21 nous présente aussi cet anéantissement complet de Jésus, dans le premier verset (celui que Jésus cita à voix haute sur la Croix) : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu avandonné ?

Est-ce à dire que Dieu le Père ait abandonné, oublié Jésus ? Est-ce à dire que Jésus ait été séparé de la communion avec son Père, avec qui il est Un dans la communion de l’Esprit Saint ? La Sainte Trinité aurait-elle été disloquée à cet instant suprême ? Cela est impossible en soi. 

Mais dans son humanité, Jésus devait connaître cet instant suprême, où tout s’éteint pour un homme dont la vie s’arrête : famille, amis, maison, biens, rang, récompenses et distinctions, absolument rien ne reste de tout cela. 

Il faut bien nous imprégner de ce sentiment : l’être qui arrive à la mort est totalement seul, nu comme un ver qui n’a rien pour se défendre. Jésus devait éprouver cette solitude totale humaine, sinon il n’aurait pas épousé vraiment notre condition. 

Mais en même temps, Jésus-Fils de Dieu reste Un avec le Père et l’Esprit, et c’est le même Jésus qui chante avec nous ce psaume 21, dont les derniers versets sont un chant de victoire et de joie devant la Résurrection :

 

Auprès de toi ma louange dans la grande assemblée (…) ;

Toutes les limites de la terre se souviendront et se convertiront au Seigneur,

toutes les familles des nations se prosterneront devant lui.

Car au Seigneur appartient le royaume, et c’est lui qui dominera les nations.

C’est lui seul qu’adoreront tous ceux qui dorment dans la terre ;

devant sa face se prosterneront tous ceux qui descendent dans la poussière.

Or mon âme vivra pour lui, et ma lignée le servira. 

On parlera du Seigneur à la prochaine génération, 

et l’on annoncera sa justice au peuple qui naîtra : Voici ce qu’a fait le Seigneur !

 

Uni à notre humanité, Jésus-Christ partage avec nous cette mort pour nous entraîner dans la nouvelle vie de la résurrection.

Nous ne remercierons jamais assez Dieu pour le don que fit Jésus de Sa vie pour nous. Mieux : Nous avons Sa présence dans le pain et le vin eucharistiques. Eu-charistie : action de grâce. Jésus, après sa mort, sa résurrection et son ascension, restera toujours avec nous, au milieu de nous, nourrissant notre vie intérieure. Nous allons le relire dans un instant.

*       *       *

 

De la deuxième lecture, extraite de la Lettre aux Philippiens (2:6-11), on retiendra surtout le verset 7, traduit actuellement ainsi : Il se dépouilla lui-même ; la version grecque originale utilise plus précisément un verbe qui peut littéralement être rendu par “il se vida de lui-même” (un peu comme on le dirait d’un bateau que l’on “vide” de sa cargaison).

En d’autres termes : il renonça lui-même à Sa condition divine et à la gloire qui lui est due, pour paraître en tout semblable aux hommes, avec leurs faiblesses physiques. Paul insiste : Non seulement il se comporta comme un homme, mais il s’humilia encore plus, se faisant obéissant, jusqu’à la mort, et même la mort en croix

Jésus s’est bien fait homme, esclave même (obéissant) ; plus encore : bandit, scélérat, pour mourir en croix comme le dernier des derniers, d’une mort la plus honteuse qui fût, la crucifixion étant effectivement réservée aux grands bandits.

 

*       *       *

D’abord, aussi humble que ceux qui mirent leur manteau par-terre, voici maintenant cette femme qui vient répandre sur la chevelure de Jésus un parfum très coûteux. Cet albâtre était alors une matière fort rare, dont on fabriquait un parfum qu’on conservait précieusement dans de petits flacons. Il fallait une fortune pour se procurer ces petits objets avec leur contenu, et cette humble femme y a mis, dit Jésus, tout ce qu’elle pouvait faire. Elle était peut-être peu lettrée, ignorante même, mais elle avait du cœur : sans parler, sans chercher à se faire voir, elle accomplit son geste, avant de s’éloigner discrètement ; c’est cette discrétion humble que Jésus récompense en promettant qu’on racontera partout ce qu’elle venait de faire.

L’évangile semble nous enseigner l’attitude à avoir au seuil de toute Eucharistie : demander pardon. L’humble pénitente s’abaisse, tandis que Judas se rebiffe. Pierre fait un peu le vantard, il n’aura pas le courage de reconnaître le Maître, et pleurera comme un gamin sa faiblesse momentanée. 

A propos de la trahison de Judas et du reniement de Pierre, on pourra utilement se rappeler cette récente anecdote d’un jeune néophyte viêt-namien, baptisé par Jean-Paul II une nuit de Pâques. Ce nouveau chrétien voulut prendre le nom de “Pierre” ; aux journalistes qui l’interrogeaient, il expliqua qu’il voulait porter le même nom que Pierre, parce qu’il avait pleuré son péché. “Et si, lui demandèrent-ils, tu avais été Judas, qu’aurais-tu fait ? - Je me serais, répondit-il, pendu au cou de Jésus.”

Petit détail historique du récit de la Passion, il est assez évident que le reniement de Pierre eut lieu dans la nuit, juste avant le chant du coq ; on lit ensuite que dès le matin le grand conseil fut convoqué, donc dans la première matinée : que fit Jésus pendant ce temps-là ? ou plutôt que fit-on de lui ? Une vieille tradition rapporte qu’Il fut alors descendu dans une citerne vide, humide et froide, comme ce fut le cas du prophète Jérémie, six siècles avant Jésus-Christ (Je 37 ; LXX : 44). 

Reprenons, pour finir, le verset du psaume 21 : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?, en hébreux : Eloï, Eloï, lama sabactani ? que quelques-uns ne comprirent pas, puisqu’ils disent : Le voici qui appelle Elie. C’est que, parmi les présents, s’en trouvaient qui ne parlaient pas cette langue, des étrangers venus là pour la fête de la Pâque, ou bien des soldats qui n’étaient pas de cette région.

Jésus, en croix, suffoquait ; Il n’avait pas la force de parler, encore moins de proclamer jusqu’au bout tout ce long psaume : Il l’a médité tout au long, et ceux qui l’ont entendu commencer - Marie, Jean, les saintes femmes - ont probablement continué de le réciter à voix basse. Nous pouvons les imiter…

 

*       *       *

L’appel de Jésus retentit plus fort en nos cœurs en cette période de la Passion. En général, on nous propose, le Vendredi Saint - parfois aussi chaque vendredi de Carême - un pieux exercice, d’origine très ancienne, le Chemin de Croix. C’est là une belle méditation, qui peut revêtir des formes et des modes très divers, plus ou moins brefs selon l’horaire de chacun, et qui fait beaucoup de bien à l’âme. 

Notre méditation sur la Passion peut aussi prendre d’autres aspects, car l’Eglise ne veut pas nous contraindre. L’important est le recueillement, l’union au Sacrifice du Christ. Le carême n’est là que pour nous le rappeler plus intensément, mais toute l’année - toute la vie ! - les fidèles que nous voulons être gagneront beaucoup à méditer souvent sur la Passion de Jésus : l’agonie, la sueur de sang, les insultes, les crachats, les liens, les coups, les épines, les fouets des Romains - rappelons que ces instruments de torture étaient faits avec des lanières de cuir tranchant, garnies de billes de plomb -, puis les chutes à terre, la croix si pesante, les clous, la lance.

Prions aussi avec notre chapelet, avec les cinq Mystères douloureux : Agonie, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de la Croix, Crucifixion. Une prière si simple, si facile, tellement recommandée depuis des siècles par l’Eglise : en invoquant Marie, nous lui demandons de nous aider à entrer plus intimement dans les Mystères de son fils Jésus.

Source de méditations intenses, et tout-à-fait d’actualité, nous nous souviendrons aussi du si fameux Suaire de Turin, dont on n’a pas toujours bien parlé dans les innombrables écrits qui ont été publiés. A l’écart de toute polémique, mentionnons ici la déclaration faite par le Responsable lui-même du laboratoire où se firent des analyses au Carbone 14 : des erreurs auraient été faites lors de ces analyses, beaucoup d’éléments n’auraient pas été pris en considération… Il reste que la contemplation de cette Sainte Face ne laisse personne indifférent.

Beaucoup de Saints ont rappelé la profonde efficacité que peuvent avoir pour notre vie la lecture et la méditation des douloureux moments de la Passion de Notre-Seigneur. Faisons nôtres ces suggestions, relisons souvent ces lignes, nous en retirerons beaucoup d’enseignements, nous apprendrons mieux à accepter toutes les “petites choses” de la vie quotidienne.

Concluant cette méditation, revenons à la Prière du jour, qui nous fait méditer sur l’Humanité, la mort et la résurrection du Christ :

Tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix ; accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et d’avoir part à sa résurrection.

Doux Agneau de Dieu, chargé de nos péchés, muet devant tes accusateurs, aide-nous à prendre notre croix tous les jours. Amen.

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14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 00:00

 

5e dimanche de Carême - B

 

Dans deux semaines nous célébrerons la Pâque du Seigneur, le passage de la mort à la vie, la Résurrection.

*       *       *

 

Voici que Jérémie, sept siècles avant le Christ, nous annonce une Alliance nouvelle, une alliance vraiment heureuse, si tous connaîtront Dieu. 

Certes, beaucoup d’hommes aujourd’hui ne connaissent pas Dieu, mais ce n’est pas au sens qu’ils n’en ont jamais entendu parler : partout et dans les coins les plus reculés, on peut rencontrer des signes de l’évangélisation, une croix, un sanctuaire, un cimetière, une tradition chrétienne. Il n’y a pas de régions de la planète qui n’ait pas reçu la visite de quelque missionnaire.

Mais il y a aussi beaucoup de «mauvaises habitudes» qui se sont mélangées au Christianisme authentique, et nombreux aussi sont ceux qui ont des doutes, à cause des mauvais exemples qu’ils reçoivent de certains Chrétiens. C’est pourquoi nous avons sans cesse besoin d’une nouvelle évangélisation, et d’une conversion intérieure chaque jour plus profonde.

S’il est vrai que, par son Sacrifice parfait, le Christ nous a obtenu d’avance le pardon total, il ne nous a pas empêchés de «demander» pardon pour nos fautes. Ce n’est pas un mystère que nous avons sans cesse des choses à nous reprocher, nous le sentons bien intérieurement, notre conscience nous en avertit spontanément, l’honnêteté nous oblige à le reconnaître. Et Dieu, qui est riche en miséricorde, est toujours là pour nous pardonner.

*       *       *

 

Une des plus belles prières de repentir est ce magnifique psaume 50, dont nous relisons aujourd’hui plusieurs versets significatifs.

C’est d’abord la reconnaissance de la grande miséricorde de Dieu, à qui nous demandons de nous laver, de nous purifier.

C’est aussi la supplication à Dieu de créer en nous un cœur pur : le pardon de Dieu est comme une nouvelle création, on se sent re-naître, on a oublié la chute précédente, le péché d’avant, on s’est relevé, on est plein de vie pour reprendre la marche un moment interrompue : Dieu nous renouvelle, nous raffermit.

C’est ainsi une joie d’être sauvé, une joie si profonde, si exubérante, qu’on ne peut la conserver pour soi ; on veut la partager avec les amis, on est plein de zèle pour enseigner (les) chemins de Dieu ; non pas pour enseigner aux autres ce qu’ils savent déjà, comme on l’a lu dans Jérémie, mais pour donner aux autres l’exemple de notre conversion personnelle. Ainsi les égarés reviendront à Dieu.

Comment donc Jésus a-t-il pu prier avec ce psaume ? Comment lui, l’Agneau sans tache, l’Homme parfait, pouvait-il demander à Dieu son Père : Efface mon péché ?

C’est parce qu’il assumait sur lui tout le péché de chacun de nous, se présentant comme «Le» pécheur universel, s’offrant en Victime totale et parfaite pour expier à notre place.

Lui, plus que tout autre homme, pouvait dire : Aux pécheurs j’enseignerai tes chemins.

*       *       *

 

N’allons donc pas dire maintenant ce que l’épître aux Hébreux ne dit pas.

Si Dieu pouvait sauver de la mort le Christ, le Christ n’a jamais demandé à Dieu de lui épargner le sacrifice de la Croix. Comme homme, il aurait pu le demander, mais c’est pour ce sacrifice total qu’il est né et qu’il a vécu, en vue de la Résurrection.

On dit parfois qu’à Gethsémani, le Christ a prié pour que cette coupe s’éloigne de (Lui). Le Christ a pu avoir cette pensée, cette angoisse humaine qui refuse la mort, mais surtout il considéra avec immense tristesse le nombre si grand d’hommes qui refuseraient la grâce de la conversion, malgré Son sacrifice.

Tout prêtre a un peu ce sentiment de désespoir, quand il constate la dureté de cœur de certaines personnes, l’obstination que mettent certains à refuser la grâce sacramentelle.

Ce qui redonne au prêtre force et persévérance, c’est la certitude que la grâce de Dieu pourra quand même toucher un jour le cœur du pécheur. C’est aussi pour cela que le Christ a été exaucé, parce que en Lui nous avons la rédemption, par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce, qu’il nous a prodiguée (Eph 1:7-8).

L’obéissance de Jésus envers Son Père lui était naturelle, il ne l’a pas apprise au sens où il ne savait pas ce que c’était avant, encore moins au sens où il aurait même «désobéi», évidemment ; on se demanderait bien en quoi Jésus pouvait désobéir, lui qui n’était venu que pour faire (la) volonté de son Père (Ps 39:7). Jésus a éprouvé dans sa nature humaine l’obéissance qu’il devait à Marie et à Joseph, et surtout à Dieu le Père : Je dois être aux choses de mon Père (Lc 2:49).

*       *       *

 

Dans l’évangile, nous voyons des «païens» grecs qui désirent voir Jésus. Eux, qui n’ont pas encore reçu le Message, ont besoin d’être évangélisés ; timides, ils s’adressent à Philippe, qui se réfère à André et l’accompagne auprès de Jésus. En témoin oculaire, l’évangéliste Jean nous parle de cette petite diplomatie un peu amusante pour montrer toute la véracité de la scène. Plus surprenante est la réponse de Jésus, qui semble n’avoir rien entendu et ne pas vouloir donner suite à la demande de ces braves Grecs. Mais nous allons voir que Jésus répond pleinement à leur désir, en parlant au plus profond de leur cœur.

Si Jésus s’était seulement montré à ces Grecs, ces derniers seraient repartis un peu comme lorsque nous nous contentons d’emporter une carte postale d’un sanctuaire. Jésus, qui voit leur cœur avide de Vérité, va leur faire comprendre que ce qu’ils doivent contempler, c’est le Sacrifice du Fils de l’Homme, en croix, parce que c’est pour cette heure qu’(il est) venu

Au moment de le dire, Jésus s’émeut, on le comprend aisément : Je suis bouleversé, dit-il après qu’il a parlé du grain tombé en terre, qui doit mourir pour porter du fruit. C’est que Jésus est désormais à deux pas de Son Sacrifice suprême et de la Croix.

Jésus parle de Son Père ; les Grecs vont comprendre que Le Père et Jésus ne font qu’Un (cf. Jn 17:22-23) et Dieu va se manifester : Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. Glorifié, Jésus l’a été à son Baptême par Jean-Baptiste (cf. Mt 3:17) et au jour de la Transfiguration (cf. Mt 17:5). Jésus sera encore plus glorifié en sa Résurrection et, finalement, à l’Ascension.

Aussi, en quelques mots, le Seigneur montre aux Grecs le chemin à suivre. Lui qui a dit précédemment : Je suis la Voie, la Vérité et la Vie (Jn 14:6), leur montre la Croix, la Résurrection et l’Ascension.

Le Sacrifice de la Croix est présent dans l’Eucharistie, où Jésus nous donne comme nourriture ce Corps qui va être livré pour nous, comme il l’avait déjà dit précédemment : Ma Chair est vraiment une nourriture et mon Sang véritablement un breuvage (Jn 6:55, le “discours eucharistique”).

Le Sacrifice de la Croix serait incomplet sans la Résurrection ; c’est parce qu’il allait ressusciter que le Christ ajoute maintenant :  Quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes (une autre version dit : j’attirerai toutes choses à moi).

La Résurrection sera vraiment la victoire de la mission salvifique de Jésus-Christ, dont la dernière étape sur terre sera sa glorieuse Ascension.

C’est pourquoi l’Eglise rappelle, dans chacune des prières eucharistiques de la Messe, la passion, la résurection et l’ascension de Jésus-Christ notre Seigneur. C’est tout cela que Jésus fait comprendre à ces Grecs si avides de Le connaître.

*       *       *

 

Mais à nous, qui n’étions pas présents à Gethsémani, ni au Calvaire, ni au Jardin de la Résurrection, ni sur la colline de l’Ascension, nous avons cette promesse du Maître : Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps (Mt 28:20). Dans l’Eucharistie, dans le Tabernacle de la Présence réelle, nous contemplons le Fils de Dieu incarné, humilié, crucifié et ressuscité. 

Regarder la Croix, faire le signe de la Croix, participer à l’Eucharistie, c’est le chemin pour connaître Jésus, dans toute sa réalité humaine et sa puissance divine, Lui qui a donné sa vie par amour pour le monde (Prière du jour).

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9 mars 2021 2 09 /03 /mars /2021 21:16

Antonio Pavoni

1325-1374

 

Antonio Pavoni naquit en 1325 à Savigliano (Cuneo, Piémont, Italie NO), de famille noble.

A quinze ans déjà, il put entrer au couvent dominicain de sa ville, et fut ordonné prêtre en 1350. A l’autel, il parut un ange.

Devenu inquisiteur général du Piémont en 1365, il exposa toute sa personne et sa vie à la rencontre des Vaudois dans la vallée de Pinerolo. En 1368 et 1372, il fut élu prieur de son couvent ; en 1374, l’évêque lui demanda de prêcher le carême dans le Val Pellice ; puis Antonio parcourut Campiglione, Bibiana et Fenile ; il célébra la Pâques à Bricherasio, où il se trouvait encore le dimanche suivant, 9 avril.

Si les fidèles reprenaient courage en le voyant réfuter les erreurs vaudoises, les ennemis de la Foi résolurent de l’intimider et même de l’assassiner, dans l’espoir de faire taire cette voix de la Vérité. Antonio l’apprit, et fut divinement informé des jour et heure de son prochain martyre, auquel il se prépara en chantant chaque jour le psaume Lætatus sum (Ps 124).

La veille de ce dimanche, il entra chez un barbier et lui demanda de bien le raser, car il allait à une noce. Le barbier lui répondit d’abord que c’était impossible, car dans son échope on connaissait tous les potins, et personne n’avait parlé de noces. Sur l’insistance d’Antonio, le barbier s’exécuta avec soin.

Le lendemain, dimanche 9 avril 1374, Antonio se prépara à la Messe, célébra, prêcha, rendit grâces et sortit de l’église. Là, sept sicaires l’attendaient. Antonio reçut une blessure sous l’œil gauche, deux coups de poignard dans la poitrine, un coup d’épée sur l’épaule droite. Il mourut à l’instant, et les bourreaux s’acharnèrent sur son corps.

Il y eut quantité de miracles sur la tombe du Martyr, parmi lesquels un brave gentilhomme réussit, après invocation à Antonio Pavoni, à retrouver le document nécessaire à prouver ses droits en face d’un accusateur malhonnête. Ce qui fait qu’Antonio est lui aussi invoqué pour retrouver des objets perdus, comme l’autre Antonio «de Padoue».

Le culte d’Antonio Pavoni fut autorisé en 1856, ce qui le fait considérer comme Bienheureux.

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