Romualdo Onesti de Camaldoli
951-1027
Romualdo vit le jour à Ravenne (Italie) vers 951, de Sergius, duc de Ravenne. On ne connaît pas le nom de sa pieuse mère.
Elevé dans les plaisirs du monde, Romualdo fut, à vingt ans, témoin d’un duel où son père assassina son rival. Horrifié par ce spectacle, il se retira chez les Bénédictins de Classe (Ravenne).
Il demanda à y être admis. La sainteté de son comportement suscita une telle jalousie, que certains moines complotèrent de le faire mourir ; mais l’un d’eux se ravisa et prévint Romualdo, qui obtint d’aller se mettre sous la direction d’un ermite près de Venise.
Ce dernier, un certain Marino, était plutôt rude. Chaque jour, il faisait chanter à Romualdo le psautier et, quand sa mémoire lui faisait défaut, donnait un coup de baguette sur l’oreille de son disciple. Romualdo se taisait ; quand il remarqua que son ouïe baissait, il demanda seulement à changer de côté. Marino comprit son erreur et mitigea ses façons.
Vers 978, tous deux séjournèrent dans l’abbaye de Saint-Michel de Cuxa (Pyrénées Orientales). Désormais, on ne parle plus de Marino. Romualdo vécut là-bas dans une austérité extrême, ne mangeant que le dimanche. Il subit aussi des assauts du démon, qui le frappait durant la nuit.
Romualdo apprit que son père, après avoir embrassé la vie religieuse, songeait à rentrer dans le monde et voulut aller le détourner de son projet. Apprenant cela, les habitants songèrent, ni plus ni moins, de le tuer pour conserver ses reliques sur place ; mais Romualdo, encore une fois informé à temps, feignit l’idiotie, et on le laissa partir. Son intervention auprès de son père fut heureuse.
Ensuite, Romualdo se retira près du monastère de Classe, mais toujours dans une cellule écartée, où il n’eut de visites que celles du démon, qui le flagellait cruellement. N’en pouvant plus, Romualdo invoqua un jour Jésus : Mon très doux Jésus, m’as-tu donc entièrement livré à la persécution de mes ennemis ? Au nom de Jésus, le démon disparut.
Le diable parti, ce furent les hommes qui prirent le relais. Après que Romualdo se fut installé dans le monastère qu’il avait fait construire à Bagno, les moines s’irritèrent de son austérité, le frappèrent de verges et le renvoyèrent.
L’empereur voulut alors favoriser la réforme de l’abbaye de Classe et y fit nommer Abbé Romuald. Après deux années de tentatives infructueuses, Romuald remit sa charge.
Le même empereur sollicita des moines pour évangéliser la Pologne et la Russie. Ces trois missionnaires reçurent la palme du martyre. Romualdo lui-même aurait voulu verser son sang et partit pour la Hongrie, mais à chaque fois qu’il tentait de pénétrer dans ce pays, la fièvre le retenait. Il dut se «contenter» de fonder quelques monastères en Allemagne.
Mandé à Rome par le pape, Romualdo y fit des miracles, suscita des conversions et bâtit un monastère à Sasso Ferrato. Des calomnies lâches s’étant répandues contre lui, il fut condamné à ne pas célébrer, mais le Bon Dieu daigna lui révéler qu’il n’avait pas à tenir compte d’une sentence injuste.
Finalement, Romualdo fit construire un nouveau couvent à Camaldoli (Toscane), où il aurait pu établir la Règle qu’il avait essayé en vain d’introduire précédemment dans les autres monastères. C’était une règle très austère, qui fut un peu mitigée plus tard.
L’Ordre se composait d’ermites et de reclus. Les ermites devaient demeurer dans des cellules séparées et se rendre pour l’office à l’oratoire ; les reclus ne sortaient pas de leur cellule. Jeûnes et abstinence étaient rigoureux, le silence aussi.
Un des monastères fondés par Romualdo fut Val di Castro : Romualdo y mourut après s’être laissé enfermer dans sa cellule pour n’avoir personne à ses derniers moments.
Il y mourut le 19 juin 1027. Des calculs erronés le faisaient mourir à cent-vingt ans. D’après les tableaux qu’on peut en voir, il en avait sans doute la barbe, mais pas vraiment les années ; il serait tout de même mort à soixante-seize ans.
Saint Romualdo, canonisé en 1032, est fêté le 19 juin.