Matteo da Termini (Agostino Novello)
1240–1309
Matteo da Termini n’est connu ni par son prénom ni par son nom de famille ; de plus, l’année, 1240, et le lieu de sa naissance restent approximatifs.
Matteo en effet naquit soit dans la province de Rieti (Italie C), à Tarano ou Terranova, soit dans celle de Palermo (Sicile), à Termini Imerese ou Trapani ou Taormina ou même Palermo… De toutes ces localités, celle de Termini Imerese pourrait correspondre au nom sous lequel Matteo fut inscrit au registre du baptême.
On a plus de certitudes sur les événements postérieurs de sa vie.
Il fit des études de droit à Bologne, où il eut comme compagnon d’études Manfredi, qui serait bientôt roi de Sicile. Docteur en droit civil et ecclésiastique, il enseigna sur place, avant d’être appelé par le même Manfredi à la cour de Sicile.
En 1266, dans la bataille où Manfredi perdit la vie, Matteo fut très gravement blessé, au point qu’on le laissa comme mort sur le champ de bataille. D’aucuns précisent qu’en réalité il avait quitté le champ de bataille à temps et que, bientôt atteint d’une dangereuse maladie, il résolut de changer complètement de vie.
Il songea à l’Ordre dominicain, mais choisit l’Ordre augustinien et entra au couvent de Palerme en 1268, et c’est là qu’il prit le nom du Fondateur historique de l’Ordre, Augustinus d’Hippone (v. 28 août), à ce détail près qu’on le nomma «nouvel Augustin», Agostino Novello.
De Palerme, on l’envoya à Sienne, où il dissimula si bien sa science, qu’on le crut analphabète et qu’on lui réserva les tâches des serviteurs. Puis on l’envoya à Rosia, où un événement peu commun le fit sortir de l’incognito.
En 1288 en effet, le couvent fut emporté dans un dangereux procès, et Agostino se proposa au Prieur pour préparer la défense. Le juge comprit que ce travail venait de quelqu’un d’instruit et reconnut à Rosia son ancien camarade de Bologne. Finie la vie cachée d’Agostino !
Le Prieur général l’appela à Rome, le fit ordonner prêtre, lui fit rédiger les constitutions de l’Ordre, le présenta au pape qui en fit le Grand Pénitencier du Vatican.
En 1298, il dut s’incliner devant le choix du Chapitre (et l’ordre du pape) pour devenir Prieur général de l’Ordre ; il réussit quand même à démissionner en 1300, pour se retirer dans un autre couvent proche de Sienne, et se donner uniquement à la prière et aux œuvres de charité.
Quelques années plus tard, il fut averti de sa mort prochaine et s’y prépara sereinement.
Agostino mourut le 19 mai 1309, lundi de Pentecôte cette année-là. Les miracles accomplis par son intercession engendrèrent un culte populaire qui fut reconnu en 1759.