Gaspar Nishi Genka
1555-1609
Quand la persécution se déchaîna à Ikitsuki (1609), les chrétiens «firent semblant» d’exhiber des autels et des figures bouddhistes dans leurs demeures, tout en maintenant cachés leur «vrai» autel ; ils peignaient des images du Christ et de la Sainte Vierge de telle façon qu’on ne pouvait les reconnaître comme telles. Ce mouvement des «kakure» a persisté jusqu’à aujourd’hui, avec de notables différences de sensibilité, devenant presque une sorte de secte, qui n’a plus rien à voir avec les chrétiens persécutés du 17e siècle.
Gaspar était un samouraï, né en 1555 à Ikitsuki (Nagasaki). Il avait reçu au baptême, à deux ans, le même nom que le prêtre qui le baptisait, Gaspar Vilela ; ce Chrétien était le protecteur et le père des pauvres et des paysans. Son épouse, Ursula, était aussi née en 1555, et leur fils aîné Joannes (Juan) naquit en 1585, toujours à Ikitsuki.
Chef du clan Koteda, Gaspar perdit sa fonction quand cette famille fut exterminée et dispersée. Il continua néanmoins à animer l’esprit chrétien à Ikitsuki. Il semble même qu’il ait joui d’une certaine protection, du fait que sa fille Maria avait épousé le fils de Kondo Kisan, ce dernier étant une autorité dans le monde bouddhiste.
Mais à partir du moment où il vint habiter à Yamada, il tombait sous la juridiction d’Inoue Hachirobei, à qui il fut dénoncé. Celui qui fut à l’origine de cette dénonciation était un bonze de Hirado, appartenant à une secte bouddhiste ; les membres en étaient moitié bonzes moitié sodats, et cette secte fut plus tard interdite. Or ce bonze était un ami du «daimyó», le gouverneur local, qui en référa à Inoue Hachirobei. Gaspar devait être exécuté en exemple et en avertissement pour la communauté chrétienne.
Il fut arrêté en novembre 1609, en même temps que sa femme Ursula et leur fils aîné Juan. Ce dernier se soumit humblement. L’autre fils, Thomas, qui n’avait que neuf ans, se saisit d’un poignard et blessa un des soldats ; mais, trop jeune, il ne fut pas emmené avec eux : il devint plus tard prêtre dans l’ordre dominicain (avec le nom de Thomas de Saint-Hyacinthe), devait être martyrisé en 1634 et a été canonisé en 1987 (voir au 17 novembre) ; l’autre, Michael, serait à son tour martyrisé avec sa femme et son fils, «pour avoir logé chez lui son frère Thomas».
Le valeureux samouraï Gaspar demanda à mourir comme Jésus, sur une croix, mais on ne connaissait pas ce supplice à Ikitsuki et on lui concéda d’être «seulement» décapité, au même endroit où moururent le père Torres et d’autres Martyrs au siècle précédent.
En signe d’honneur de la part d’un samuraï envers un autre, le coup porté à Gaspar fut donné par Inoue Hachirobei lui-même, tandis que d’autres portèrent des coups d’épées sur le cadavre.
Ursula et son fils Juan, qui étaient séparés de Gaspar, devaient soi-disant aller le voir dans sa cellule, mais furent à leur tour décapités en chemin ; agenouillés à terre, ils moururent en prononçant les noms de Jésus et Marie.
Sur leurs têtes, on avait écrit le motif de cette mort : «Ils sont Chrétiens».
Leurs dépouilles furent portées d’abord à Nagasaki, puis à Macao en 1614.
Le lieu du martyre de Gaspar, Ursula et Juan est actuellement marqué par une grande croix depuis 1992, et s’appelle «Gasuparu-sama».
Le dies natalis des trois Martyrs Gaspar, Ursula et Juan, est le 14 novembre. Ils furent béatifiés en 2008.
Gaspar Nishi Genka
1555-1609
Quand la persécution se déchaîna à Ikitsuki (1609), les chrétiens «firent semblant» d’exhiber des autels et des figures bouddhistes dans leurs demeures, tout en maintenant cachés leur «vrai» autel ; ils peignaient des images du Christ et de la Sainte Vierge de telle façon qu’on ne pouvait les reconnaître comme telles. Ce mouvement des «kakure» a persisté jusqu’à aujourd’hui, avec de notables différences de sensibilité, devenant presque une sorte de secte, qui n’a plus rien à voir avec les chrétiens persécutés du 17e siècle.
Gaspar était un samouraï, né en 1555 à Ikitsuki (Nagasaki). Il avait reçu au baptême, à deux ans, le même nom que le prêtre qui le baptisait, Gaspar Vilela ; ce Chrétien était le protecteur et le père des pauvres et des paysans. Son épouse, Ursula, était aussi née en 1555, et leur fils aîné Joannes (Juan) naquit en 1585, toujours à Ikitsuki.
Chef du clan Koteda, Gaspar perdit sa fonction quand cette famille fut exterminée et dispersée. Il continua néanmoins à animer l’esprit chrétien à Ikitsuki. Il semble même qu’il ait joui d’une certaine protection, du fait que sa fille Maria avait épousé le fils de Kondo Kisan, ce dernier étant une autorité dans le monde bouddhiste.
Mais à partir du moment où il vint habiter à Yamada, il tombait sous la juridiction d’Inoue Hachirobei, à qui il fut dénoncé. Celui qui fut à l’origine de cette dénonciation était un bonze de Hirado, appartenant à une secte bouddhiste ; les membres en étaient moitié bonzes moitié sodats, et cette secte fut plus tard interdite. Or ce bonze était un ami du «daimyó», le gouverneur local, qui en référa à Inoue Hachirobei. Gaspar devait être exécuté en exemple et en avertissement pour la communauté chrétienne.
Il fut arrêté en novembre 1609, en même temps que sa femme Ursula et leur fils aîné Juan. Ce dernier se soumit humblement. L’autre fils, Thomas, qui n’avait que neuf ans, se saisit d’un poignard et blessa un des soldats ; mais, trop jeune, il ne fut pas emmené avec eux : il devint plus tard prêtre dans l’ordre dominicain (avec le nom de Thomas de Saint-Hyacinthe), devait être martyrisé en 1634 et a été canonisé en 1987 (voir au 17 novembre) ; l’autre, Michael, serait à son tour martyrisé avec sa femme et son fils, «pour avoir logé chez lui son frère Thomas».
Le valeureux samouraï Gaspar demanda à mourir comme Jésus, sur une croix, mais on ne connaissait pas ce supplice à Ikitsuki et on lui concéda d’être «seulement» décapité, au même endroit où moururent le père Torres et d’autres Martyrs au siècle précédent.
En signe d’honneur de la part d’un samuraï envers un autre, le coup porté à Gaspar fut donné par Inoue Hachirobei lui-même, tandis que d’autres portèrent des coups d’épées sur le cadavre.
Ursula et son fils Juan, qui étaient séparés de Gaspar, devaient soi-disant aller le voir dans sa cellule, mais furent à leur tour décapités en chemin ; agenouillés à terre, ils moururent en prononçant les noms de Jésus et Marie.
Sur leurs têtes, on avait écrit le motif de cette mort : «Ils sont Chrétiens».
Leurs dépouilles furent portées d’abord à Nagasaki, puis à Macao en 1614.
Le lieu du martyre de Gaspar, Ursula et Juan est actuellement marqué par une grande croix depuis 1992, et s’appelle «Gasuparu-sama».
Le dies natalis des trois Martyrs Gaspar, Ursula et Juan, est le 14 novembre. Ils furent béatifiés en 2008.