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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 23:00

 

Juan Garavito - Pedro de Alcántara

1499-1562

 

De son vrai nom, Juan de Garavito y Vilela de Sanabria, Pedro naquit en 1499 à Alcántara, en Estrémadoure, près du Portugal. Son père était gouverneur et mourut quand Pedro avait quatorze ans ; sa mère se remaria.

Juan fut tellement effacé, qu’on ne le connut plus tard que par son nom de religion, qui sera Pedro (Pierre).

Juan étudia d’abord à Alcántara, puis à Salamanque.

Entré à Los Majarretes dans l'Ordre de Saint-François (1515), où il prit donc le nom de Pedro, il montra, pendant son noviciat, une modestie surprenante. Sa vertu extraordinaire l'éleva aux charges de l'Ordre dès ses premières années de vie religieuse : il fut supérieur d’un petit couvent à Badajoz dès 1519 ; mais l'humble supérieur se faisait, à toute occasion, le serviteur de ses frères et le dernier de tous.

Il reçut le sacerdoce en 1524.

Il eut à faire un séjour à la cour du Portugal, où il convertit beaucoup de seigneurs et la propre sœur du roi.

En 1538 il fut élu provincial de la province Saint-Gabriel.

En 1542, il voulut se retirer dans un désert à l’embouchure du Tage, où se fondait un couvent d’ermites, mais il en fut rappelé en 1544 et fonda en 1550 près de Lisbonne le premier couvent d’une nouvelle province.

Dieu lui inspira de travailler à la réforme de son Ordre, et il y établit une branche nouvelle, pas toujours unanimement reconnue par les autres franciscains, mais qui se fit remarquer par sa ferveur et fut approuvée par le pape.

Pedro se fixa enfin à Arenas (aujourd’hui Arenas de San Pedro, près de Ávila), où il fonda un nouveau couvent pour sa réforme, non loin d’un joli petit ermitage.

Pedro fut un «spécialiste» de la mortification. Ce qu’on en sait vient de certaines «confidences» à sainte Thérèse d’Ávila, qui a pu aussi s’en rendre compte personnellement.

Ainsi, dans un pays de montagnes, couvert de neige, en plein hiver, il avait trouvé un singulier secret contre le froid : il ôtait son manteau, ouvrait la porte et la fenêtre de sa cellule ; puis, après un certain temps, reprenait son manteau et refermait porte et fenêtre, ressentant alors une impression de réchauffement qui lui suffisait. Dans ses voyages, Pedro ne marchait que pieds nus et la tête découverte : la tête découverte, pour vénérer la présence de Dieu ; pieds nus, afin de ne jamais manquer l'occasion de se mortifier.

Sa mortification s'accroissait chaque jour au point qu'il ne se servait plus de ses sens et de ses facultés que pour se faire souffrir. il ne mangeait qu'une fois tous les trois jours, se contentant de mauvais pain et d'eau ; parfois il demeurait huit jours sans manger. Il passa quarante ans sans donner au sommeil chaque nuit plus d'une heure et demie, encore prenait-il ce sommeil assis dans une position incommode ; il avoua que cette mortification avait été plus terrible pour lui que les cilices de métal, les disciplines et les chaînes de fer.

Il ne levait pas les yeux ; il semblait même presque aveugle, se contentant de chercher les objets avec ses mains, sans les regarder. Jamais il ne regardait une femme. Il lavait lui-même ses pauvres nippes et les remettait avant qu’elles fussent séchées.

Sa prédication produisit les plus merveilleux effets ; sa vue seule faisait couler les larmes et convertissait les pécheurs : c'était, selon la parole de sainte Thérèse, la mortification personnifiée qui prêchait par sa bouche.

La seule pensée du Saint-Sacrement et des mystères d'amour du Sauveur le faisait entrer en extase. Il restait parfois une heure en extase les bras en croix ; il célébrait la messe avec les larmes, et fut plusieurs fois porté en lévitation.

Saint Pedro fit de nombreux miracles. Il aurait traversé plusieurs fois des rivières à pied sec.

Aux derniers instants, sur son lit de mort, un frère voulait lui remonter la couverture : il s’y opposa. Il voulut être enterré avec les plus vieux vêtements du couvent, qui se trouvèrent être les siens. Pour recevoir le viatique, il se mit tout seul à genoux. Il mourut paisiblement, et retrouva alors un teint jeune, souple et vermeil. C’était à Arenas de San Pedro, le 18 octobre 1562.

Apparaissant à sainte Thérèse après sa mort, il lui dit : « Ô bienheureuse pénitence, qui m'a valu tant de gloire ! »

Saint Pedro d’Alcántara fut béatifié en 1622, et canonisé en 1669.

 

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 23:00

Daudi Okello

1902 env.-1918

Jildo Irwa

1906 env.-1918

 

Okello était né en 1902 environ. Ses parents s’appelaient Lodi et Amona, de la tribu de Ongon Payira (Ouganda).

Irwa était né en 1906 environ. Ses parents s’appelaient Tongpfur Okeny et Atoo, de Labongo Bar, tribu de Kitoba, province de Acholi (Ouganda). Okeny devint plus tard chrétien, et reçut le nom de Daniele (sans doute en souvenir du père Daniele Comboni, v. 10 octobre). 

En juin 1916, les jeunes garçons furent baptisés et confirmés. Okello reçut le nom de Daudi (David), Irwa celui de Jildo (abréviation de Erménégilde).

Le baptême eut lieu le 1er (ou le 6) juin, grâce au missionnaire combonien Cesare Gambaretto, qui appartenait à la mission catholique de Kitgum, récemment fondée. Le parrain de Okello fut Firmino Mugenyi, de Masindi. Juste après le baptême, les deux jeunes reçurent leur Première Communion.

La confirmation leur fut conférée le 15 octobre suivant.

C’étaient deux garçons fidèles, attachés à l’Evangile et à Jésus-Christ, dont ils parlaient avec ferveur à leurs compagnons. Après une formation adéquate, Daudi devint catéchiste.

Au début de 1917, le catéchiste de Paimol, Antonio, mourut. Daudi se proposa immédiatement pour le remplacer. Spontanément Jildo s’offrit pour accompagner Daudi dans la prédication de la Parole de Dieu à Paimol. 

Il fallait faire les quatre-vingt kilomètres de Kitgum à Paimol, et le frère Cesare avertit Daudi du danger que cela pouvait présenter, car il y avait de fréquents épisodes de luttes entre gangs, pour le trafic d’esclaves ou d’or. A tout cela, Daudi répondit courageusement qu’il n’était pas effrayé de mourir, car Jésus aussi était mort pour nous.

C’est ainsi qu’avec le bénédiction du fr. Cesare, le premier catéchiste en charge, Boniface, accompagna en novembre-décembre 1917 les deux amis Daudi et Jildo jusqu’à Paimol, où Daudi commença immédiatement à rassembler les enfants qui voulaient recevoir l’instruction religieuse.

Daudi a été décrit comme un jeune homme pacifique, modeste, assidu dans ses obligations de catéchiste et jouissant d’une estime unanime de la part de tous.

Du jeune Jildo, le frère Cesare écrivit que Jildo était beaucoup plus jeune que Daudi. Il était de nature vive et aimable, comme tous les jeunes de Acholi, très intelligent, et à l’occasion servait de secrétaire au vice-chef Ogal. Il aidait beaucoup Daudi dans le rassemblement des enfants, grâce à sa façon gentille et enfantine d’insister pour les faire venir. Il savait leur faire faire des jeux amusants, dans des rencontres assez tapageuses et joyeuses. Il venait de recevoir le baptême, dont il conserva la grâce dans son cœur et le laissait clairement apercevoir dans son gracieux comportement.

Là, tout le monde l’aimait, car il était toujours disponible, et exemplaire dans ses obligations de catéchiste assistant.

Dès le matin, Daudi donnait du tambour pour appeler ses catéchumènes à la prière du matin, ainsi que pour le rosaire, qu’il priait avec Jildo. Puis il leur répétait les prières, les questions et réponses du catéchisme avec une petite mélodie mnémotechnique pour mieux retenir la leçon. Cette façon de faire s’appelait Lok-odiku (paroles du matin), la partie le plus importante de la catéchèse. A cette activité, Daudi ajouta bientôt celle d’aller visiter dans les environs les parents de leurs “élèves”, les aidant dans leurs travaux de soin du bétail ou des champs.

Le soir, Daudi donnait le signal de la prière commune et du chapelet, qui s’achevait toujours par un chant à Notre-Dame. Le dimanche, il tenait un long office, avec la vive participation des catéchumènes et des catéchistes de tout l’endroit.

Jamais Daudi ne se mêla à quelque différend d’ordre tribal ou politique, comme cela arrivait fréquemment alors, car la soumission au gouvernement britannique donnait souvent lieu à des mouvements d’intolérance. C’est ainsi qu’une malheureuse décision du district local aboutit à une sérieuse tension. Des partisans, des voleurs, des éléments musulmans profitèrent de la situation pour s’opposer ouvertement à l’activité de Daudi.

Au matin de leur martyre, Jildo répondit à Daudi, qui l’avertissait sur leur possible mort violente : Et pourquoi devrions-nous avoir peur ? Nous n’avons rien fait de mal à personne, nous ne sommes ici que parce que le frère Cesare nous a envoyés pour enseigner la Parole de Dieu. N’aie pas peur !

Le dimanche 18 octobre 1918, très tôt le matin, cinq hommes se retrouvèrent autour de la hutte où étaient Daudi et Jildo, avec la claire intention de les tuer. Un ancien vint déclarer aux arrivants qu’ils n’avaient pas le droit de tuer les catéchistes, car ceux-ci étaient leurs invités. Daudi se présenta sur le seuil de sa hutte et supplia cet ancien de ne pas se mêler de la situation. Puis les hommes entrèrent dans la hutte de Daudi en lui demandant explicitement de cesser de catéchiser. Daudi ne cédait pas à leurs demandes, de sorte qu’ils le tirèrent dehors, le jetèrent à terre et le transpercèrent de leurs lances.

Jildo répéta alors à ces assassins ce qu’il avait dit avant à Daudi : Nous n’avons rien fait de mal, dit-il avec des larmes. Pour la même raison que vous avez tué Daudi, vous devez aussi me tuer, parce que nous sommes venus ici ensemble, et ensemble nous avons enseigné la Parole de Dieu. Alors l’un d’eux l’empoigna, le jeta en-dehors de la hutte et, le mettant à deux pas de distance, le transperça de sa lance. Puis un des assassins détacha la tête de Jildo avec un couteau.

Daudi avait entre seize et dix-huit ans. Jildo, entre douze et quatorze ans.

Le corps de Daudi resta ainsi sans sépulture quelques jours, puis quelques personnes lui attachèrent une corde autour du cou et le tirèrent vers un nid de fourmis vide. Plus tard, en 1926, les restes de Daudi furent placés au pied de l’autel du Sacré-Cœur à la mission de Kitgum. 

Ce qu’on dit ici des restes de Daudi vaut peut-être aussi pour ceux de Jildo.

Béatifiés en 2002, Daudi et Jildo sont les patrons des catéchistes.

Le Martyrologe les mentionne le 18 septembre, mais c’est apparemment une erreur. Il faudrait les mettre au 18 octobre, leur dies natalis.

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 23:00

Luc, évangéliste

Ier siècle

 

Luc était né à Antioche et se convertit très tôt grâce à l’annonce des Apôtres.

Saint Paul le prend comme compagnon de mission, et Luc l’accompagnera jusqu’à Rome. Après le martyre de Paul, l’Ecriture ne dit rien de Luc.

La Tradition rapporte que Luc fut successivement en Grèce, où il aurait évangélisé à Patras et à Thèbes. Il aurait même été évêque dans cette ville. Il serait peut-être mort martyr à Patras, comme saint André.

C’est en tout cas dans ces régions que Luc, fort cultivé, écrivit en grec le troisième évangile, ainsi que les Actes des Apôtres.

Luc s’attache à montrer la miséricorde divine. C’est lui qui nous présente la parabole du Fils prodigue (Lc 15:11-31), lui aussi qui raconte la conversion du Bon Larron, à qui Jésus promet qu’il serait «dès aujourd’hui» avec lui en Paradis (Lc 23:43).

Luc, qui précise qu’il s’est «soigneusement informé» (Lc 1:3), aura certainement approché la Mère de Jésus pour lui demander des informations, des descriptions. Luc est l’auteur marial qui nous présente les scènes de l’Annonciation à Marie, de la Visitation à Elisabeth, et aussi du magistral éloge que Jésus fait de sa Mère, quand il répond : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent (Lc 11:28), comme Il l’avait déjà dit plus tôt : Ma Mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique ! (Lc 8:21).

Luc était médecin, et comme tel sait donner des détails «physiologiques» sur les maladies, sur les souffrances du Christ (la sueur de sang au Jardin des Oliviers, 23:44).

Egalement peintre, Luc est dit avoir peint des portraits de Marie, des icônes entourées d’une solennelle vénération dans certains sanctuaires, comme à Sainte-Marie-Majeure à Rome.

C’est ainsi que l’évangéliste Luc se trouve être le patron des médecins, comme les saints Côme et Damien, ainsi que des peintres.

Saint Luc est commémoré le 18 octobre au Martyrologe, et fêté ce jour-là. 

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 23:00

Abilio Villarreal Abaza

1885-1936

 

Abilio était né le 22 février 1885, à Arazuri (Navarre, Espagne), un des quatre enfants de Hermenegildo et Agapita, qui le firent baptiser dès le lendemain ; il fut confirmé en 1887.

Abilio entra en 1899 au collège des Frères Maristes à San Andrés de Palomar et commença le noviciat en 1900 ; il reçut l’habit et le nom de Roque ; un an après il faisait les premiers vœux et la profession perpétuelle en 1907, à Manresa.

Roque fut envoyé à Logroño (1910), Alcoy (1913), Cartagena (1914), Calatayud (1916), Lucena (1921), Valencia, Barcelone et Lleida (1926-1932), Málaga enfin (1932).

Le Frère Roque était un Religieux méthodique, qui préférait le résultat à la discipline stricte. Il ne sortait jamais de la maison, ni n’y rentrait, sans faire une courte visite au Saint-Sacrement. Dans son dernier poste, il développa l’Œuvre de la Sainte Enfance pour susciter des vocations.

Le 19 juillet 1936, il quitta avec les Confrères la maison de Málaga pour les montagnes, d’où ils pouvaient avec tristesse observer comment on l’assiégeait. Le 20 juillet, ils trouvèrent à se loger dans la ville ; le 21, ils furent reçus à l’Hôtel Imperia. 

Le 24 août, des miliciens vinrent l’arrêter et le mirent en prison. A ce moment-là, le consul du Mexique intervint pour le faire libérer et le fit héberger chez sa sœur, en bien piteux état de fatigue physique et morale. Le Frère put ainsi se reprendre et mener une vie recueillie pendant près de deux mois. Le soir, on priait ensemble le chapelet.

Un ancien élève le reconnut et le signala à la milice. On vint l’arrêter le 18 octobre, en l’absence momentanée de la maîtresse de maison. 

Conduit à la Alameda, le Frère Roque fut assassiné ce même 18 octobre 1936.

Il fut béatifié en 2013.

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 23:00

Daudi Okello

1902 env.-1918

Jildo Irwa

1906 env.-1918

 

Okello était né vers 1902. Ses parents s’appelaient Lodi et Amona, de la tribu de Ongon Payira (Ouganda).

Irwa était né vers 1906. Ses parents s’appelaient Tongpfur Okeny et Atoo, de Labongo Bar, tribu de Kitoba, province de Acholi (Ouganda). Okeny devint plus tard chrétien, et reçut le nom de Daniele (sans doute en souvenir du père Daniele Comboni, voir au 10 octobre). 

En juin 1916, les jeunes garçons furent baptisés et confirmés. Okello reçut le nom de Daudi (David), Irwa celui de Jildo (abréviation de Erménégilde).

Le baptême eut lieu le 1 (ou le 6) juin, grâce au missionnaire combonien Cesare Gambaretto, qui appartenait à la mission catholique de Kitgum, récemment fondée. Le parrain de Okello fut Firmino Mugenyi, de Masindi. Juste après le baptême, les deux jeunes reçurent leur Première Communion.

La confirmation leur fut conférée le 15 octobre suivant.

C’étaient deux garçons fidèles, attachés à l’Evangile et à Jésus-Christ, dont ils parlaient avec ferveur à leurs compagnons. Après une formation adéquate, Daudi devint catéchiste.

Au début de 1917, le catéchiste de Paimol, Antonio, mourut. Daudi se proposa immédiatement pour le remplacer. Spontanément Jildo s’offrit pour accompagner Daudi dans la prédication de la Parole de Dieu à Paimol. 

Il fallait faire les quatre-vingt kilomètres de Kitgum à Paimol, et le frère Cesare avertit Daudi du danger que cela pouvait présenter, car il y avait de fréquents épisodes de luttes entre gangs, pour le trafic d’esclaves ou d’or. A tout cela, Daudi répondit courageusement qu’il n’était pas effrayé de mourir, car Jésus aussi était mort pour nous.

C’est ainsi qu’avec le bénédiction du fr. Cesare, le premier catéchiste en charge, Boniface, accompagna en novembre-décembre 1917 les deux amis Daudi et Jildo jusqu’à Paimol, où Daudi commença immédiatement à rassembler les enfants qui voulaient recevoir l’instruction religieuse.

Daudi a été décrit comme un jeune homme pacifique, modeste, assidu dans ses obligations de catéchiste et jouissant d’une estime unanime de la part de tous.

Du jeune Jildo, le frère Cesare écrivit que Jildo était beaucoup plus jeune que Daudi. Il était de nature vive et aimable, comme tous les jeunes de Acholi, très intelligent, et à l’occasion servait de secrétaire au vice-chef Ogal. Il aidait beaucoup Daudi dans le rassemblement des enfants, grâce à sa façon gentille et enfantine d’insister pour les faire venir. Il savait leur faire faire des jeux amusants, dans des rencontres assez tapageuses et joyeuses. Il venait de recevoir le baptême, dont il conserva la grâce dans son cœur et le laissait clairement apercevoir dans son gracieux comportement.

Là, tout le monde l’aimait, car il était toujours disponible, et exemplaire dans ses obligations de catéchiste assistant.

Dès le matin, Daudi donnait du tambour pour appeler ses catéchumènes à la prière du matin, ainsi que pour le rosaire, qu’il priait avec Jildo. Puis il leur répétait les prières, les questions et réponses du catéchisme avec une petite mélodie mnémotechnique pour mieux retenir la leçon. Cette façon de faire s’appelait Lok-odiku (paroles du matin), la partie le plus importante de la catéchèse. A cette activité, Daudi ajouta bientôt celle d’aller visiter dans les environs les parents de leurs “élèves”, les aidant dans leurs travaux de soin du bétail ou des champs.

Le soir, Daudi donnait le signal de la prière commune et du chapelet, qui s’achevait toujours par un chant à Notre-Dame. Le dimanche, il tenait un long office, avec la vive participation des catéchumènes et des catéchistes de tout l’endroit.

Jamais Daudi ne se mêla à quelque différend d’ordre tribal ou politique, comme cela arrivait fréquemment alors, car la soumission au gouvernement britannique donnait souvent lieu à des mouvements d’intolérance. C’est ainsi qu’une malheureuse décision du district local aboutit à une sérieuse tension. Des partisans, des voleurs, des éléments musulmans profitèrent de la situation pour s’opposer ouvertement à l’activité de Daudi.

Au matin de leur martyre, Jildo répondit à Daudi, qui l’avertissait sur leur possible mort violente : Et pourquoi devrions-nous avoir peur ? Nous n’avons rien fait de mal à personne, nous ne sommes ici que parce que le frère Cesare nous a envoyés pour enseigner la Parole de Dieu. N’aie pas peur !

Le dimanche 18 octobre 1918, très tôt le matin, cinq hommes se retrouvèrent autour de la hutte où étaient Daudi et Jildo, avec la claire intention de les tuer. Un ancien vint déclarer aux arrivants qu’ils n’avaient pas le droit de tuer les catéchistes, car ceux-ci étaient leurs invités. Daudi se présenta sur le seuil de sa hutte et supplia cet ancien de ne pas se mêler de la situation. Puis les hommes entrèrent dans la hutte de Daudi en lui demandant explicitement de cesser de catéchiser. Daudi ne cédait pas à leurs demandes, de sorte qu’ils le tirèrent dehors, le jetèrent à terre et le transpercèrent de leurs lances.

Jildo répéta alors à ces assassins ce qu’il avait dit avant à Daudi : Nous n’avons rien fait de mal, dit-il avec des larmes. Pour la même raison que vous avez tué Daudi, vous devez aussi me tuer, parce que nous sommes venus ici ensemble, et ensemble nous avons enseigné la Parole de Dieu. Alors l’un d’eux l’empoigna, le jeta en-dehors de la hutte et, le mettant à deux pas de distance, le transperça de sa lance. Puis un des assassins détacha la tête de Jildo avec un couteau.

Daudi avait entre seize et dix-huit ans. Jildo, entre douze et quatorze ans.

Le corps de Daudi resta ainsi sans sépulture quelques jours, puis quelques personnes lui attachèrent une corde autour du cou et le tirèrent vers un nid de fourmis vide. Plus tard, en 1926, les restes de Daudi furent placés au pied de l’autel du Sacré-Cœur à la mission de Kitgum. 

Ce qu’on dit ici des restes de Daudi vaut peut-être aussi pour ceux de Jildo.

Béatifiés en 2002, Daudi et Jildo sont les patrons des catéchistes.

Le Martyrologe les mentionne le 18 septembre, mais c’est apparemment une erreur. Il faudrait les mettre au 18 octobre, leur dies natalis.

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 23:03

François-Isidore Gagelin

1799-1833

 

Dans cette Franche-Comté qui autrefois fut une pépinière de vocations et de sainteté, naquit à Montperreux (Pontarlier, Doubs) un petit garçon, troisième enfant d’un couple très chrétien, qui reçut au Baptême les prénoms de François-Isidore.

Monsieur Charles-François Gagelin était un homme respecté dans le village : outre qu’il avait acquis une certaine science botanique et médico-vétérinaire, il avait ouvert sa maison aux prêtres réfractaires durant la Terreur, d’où il les faisait passer en Suisse.

François-Isidore naquit le 10 mai 1799, et fut baptisé «seulement» deux mois plus tard, ce qui était beaucoup à l’époque, mais on avait attendu le passage d’un prêtre insermenté.

Le papa décéda deux ans après et les deux sœurs aînées de François-Isidore s’occupèrent de lui.

A cinq ans, le petit garçon affirmait déjà sa vocation. Un jour qu’il pleuvait et que l’aînée lui apportait un vêtement pour se protéger de la pluie, il refusa l’offre en disant : Je veux m’endurcir pour aller prêcher dans des pays lointains.

Après l’école paroissiale, il étudia aux collèges de Pontarlier, Nozeroy, Dole, puis au Grand séminaire de Besançon.

En 1818, il vint au séminaire des Missions Etrangères de Paris, mais on ne pouvait l’y recevoir, faute de subsides. Il retourna donc à Besançon pour y achever la théologie, et se représenta à Paris l’année suivante : cette fois, l’institut recevait de quoi nourrir ses séminaristes.

En 1820, François-Isidore était sous-diacre et partait à destination du Vietnam. A sa famille éplorée, et surtout à sa chère maman, il écrivit : Ma mère, vous m’êtes bien chère. Mais le bon Dieu m’appelle aux missions ; vous n’oseriez pas vous opposer à sa volonté ?

Le Rose quitta Bordeaux en novembre 1820 et aborda en Chine au mois de mai suivant.

Durant la traversée, un ancien officier français qui avait travaillé en Chine, enseigna le chinois au missionnaire. Quant au baptême de ligne, le jeune sous-diacre y échappa en se cachant toute une journée au fond de la cale.

Le Vietnam avait été tout récemment constitué par la réunion de la Cochinchine et du Tonkin, et les missionnaires, d’abord espagnols et portugais, français ensuite, y avaient assez solidement implanté le christianisme, mais des persécutions apparaissaient selon les changements politiques.

Quand François-Isidore arriva au Vietnam, le nouvel empereur était fortement hostile aux Chrétiens, entre autres parce qu’on enseignait que l’empereur était l’égal du plus humble des sujets du royaume. 

Après qu’il fut ordonné diacre et prêtre (en 1822), François-Isidore se mit au travail, rencontrant selon les endroits de la bienveillance, de l’indolence, ou une nette opposition ; dans le sud Vietnam, il eut la faveur du vice-roi, mais l’empereur, malignement, invita tous les prêtres à la capitale Hué, pour leur confier (officiellement) des charges pratiques, comme traducteurs ; c’était en fait pour les empêcher de prêcher dans le royaume (1827-1828). Puis il reprit ses missions itinérantes, atteignant même le Cambodge.

Bientôt arriva un autre missionnaire franc-comtois, Etienne-Théodore Cuenot, plus tard nommé évêque (et lui aussi martyr). Il annonça à François-Isidore la triste nouvelle de la mort de sa mère, qu’il pleura chaudement ; elle était décédée depuis trois ans déjà…

En 1833, la persécution générale fut décrétée par l’empereur ; beaucoup de chrétiens apostasièrent et, pour redresser leur courage et éviter une certaine panique, François-Isidore se livra.

En août 1833, il entrait à Hué, la cangue au cou. En prison, il fut isolé et ne put communiquer avec l’extérieur que grâce à la complaisance de certains gardiens.

Le missionnaire fut condamné à mort. Quand il l’apprit, il manifesta toute sa joie de recevoir une grâce qu’il avait désirée depuis son enfance.

Il fut exécuté par strangulation, le 17 octobre 1833, à Hué.

L’empereur, qui avait entendu parler de la résurrection de Jésus trois jours après sa mort, ordonna l’exhumation du corps du Martyr pour vérifier qu’il fût bien mort et non ressuscité.

Plus tard, le corps du père Gagelin fut rapporté à Paris.

François-Isidore Gagelin fut béatifié en 1900, et canonisé en 1988.

Le dies natalis de ce Martyr est au 17 octobre, tandis qu’une fête liturgique commune commémore tous les Martyrs du Vietnam le 24 novembre.

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 23:00

Ignatius d’Antioche

† 107

 

Ignatius ou Egnatius était né en Syrie, vers 50 selon certains (voir la note plus bas).

Ses Lettres sont signées Ignatius, qui et Theophorus, «porté par Dieu».

Il fut peut-être baptisé «tardivement», déjà adulte. Humble de sa personne, se traitant même d’avorton, il fut élevé à l’épiscopat pour Antioche de Syrie, à la suite de saint Evodius.

Il fut une des victimes d’Antioche (ou la seule ?) de la persécution de Trajan. Condamné à être conduit d’Antioche à Rome pour y être livré aux bêtes, il écrivit en voyage des lettres aux différentes communautés qu’ll traversait, et qui nous donnent de précieux renseignements sur ses derniers mois de vie.

Son voyage se fit par terre et par mer, de jour comme de nuit, surveillé par dix soldats qu’il nomme des léopards, de sorte que son «combat contre les bêtes» débuta dès Antioche.

Au cours du voyage, devaient s’ajouter ici et là d’autres prisonniers, condamnés eux aussi aux bêtes à Rome.

A Smyrne, Ignatius put s’entretenir longuement avec l’illustre Polycarpe (voir au 23 février). C’est de Smyrne qu’il écrivit aux communautés d’Ephèse, de Magnésie, de Tralles. Aux Ephésiens il recommande aux prêtres d’être unis à leur évêque comme les cordes à la lyre.

Il écrivit aussi aux Chrétiens de Rome, avant même de les rejoindre, craignant que ceux-ci, poussés par trop de vénération, pussent intervenir et obtenir sa libération : Laissez-moi devenir la pâture des bêtes… Caressez plutôt ces bêtes pour qu’elles soient mon tombeau et que mes funérailles ne soient à la charge de personne… Mon martyre sera la preuve de votre bienveillance… 

On arriva enfin à Durazzo, sur l’Adriatique, puis Pouzoles : Ignace aurait beaucoup désiré descendre à terre, et refaire le voyage à pied, sur les traces de saint Paul (cf. Ac 28:13). Les vents poussèrent le bateau jusqu’à l’embouchure du Tibre. Ignatius était très heureux d’approcher ainsi de Rome : des foules de Chrétiens l’attendaient déjà sur son chemin.

Le martyre eut lieu sans tarder. Ignatius fut déchiqueté par deux lions, qui ne laissèrent à terre que quelques gros ossements du Martyr : on put les recueillir précieusement.

Ce martyre eut lieu, assez vraisemblablement, le 17 octobre 107, d’après un martyrologe syriaque ancien, et qui semble le plus authentique. C’est le jour où le mentionne l’actuel Martyrologe et où l’on fête saint Ignace d’Antioche.

 

Note. Ceux qui auront l’occasion de lire les Visions d’Anna-Katharina Emmerick, cette Religieuse stigmatisée et totalement ignorante (voir au 9 février), trouveront ces lignes (qui n’ont pas, rappelons-le, valeur de parole inspirée) :

La femme d’un riche marchand se tenait sous la porte d’une maison, avec son enfant âgé de quatre ans. Cette femme baissa son voile et s’avança avec son petit garçon ; elle le remit au Sauveur, puis se retira. Le Seigneur embrassa l’enfant, le plaça au milieu de ses disciples et, comme d’autres enrfants étaient venus l’entourer, il dit : «Si vous ne devenez comme ces petits, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux» (etc. cf. Mt 18:1-4).

…Le Seigneur bénit le petit garçon, qui était charmant, puis l’embrassa, lui donna des fruits et une petite robe et, ayant fait appeler la mère, le lui rendit, en lui adressant quelques paroles prophétiques sur la destinée de ce cher petit. Elles ne furent comprises que plus tard. Il devint disciple des apôtres, puis évêque et martyr : on lui avait donné le nom d’Ignace.

Cet épisode expliquerait très bien qu’Ignace eut le surnom de Théophore, «porté par Dieu», car Jésus lui-même dut un moment le mettre sur ses genoux tandis qu’il parlait aux Apôtres.

Si l’enfant avait quatre ans à ce moment-là, il a pu naître vers 24, et aurait été martyrisé à quatre-vingts ans passés.

Le nom d’Ignace, un des plus célèbres et premiers Pères de l’Eglise, est mentionné dans la prière du Nobis quoque, peccatoribus du Canon romain de la Messe.

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 23:00

Marguerite Marie Alacoque

1647-1690

 

Marguerite Alacoque naquit le 22 juillet 1647 à Lautecourt (Verosvres, Saône-et-Loire), cinquième des sept enfants de Claude Alacoque et Philiberte Lamyn, qui jouissaient d’une bonne position sociale. Claude était devenu notaire royal et juge ordinaire.

Dès sa première enfance, Marguerite fit preuve d’une dévotion particulière envers le Saint-Sacrement et elle préférait le silence et la prière aux jeux des enfants. À cinq ans, lors d’un séjour chez sa marraine, dont la fille était religieuse, elle entendit parler des vœux religieux, et fit, à l’insu de tous, sa première consécration à la messe où elle prononçait ces mots : Ô mon Dieu, je vous consacre ma pureté et vous fais vœu de perpétuelle chasteté. Après sa première communion, à l’âge de neuf ans, elle pratique en secret des mortifications sévères sur son corps, avant que la paralysie ne la cloue au lit pendant quatre ans.

A la fin de cette période, ayant fait le vœu à la Vierge de se consacrer à la vie religieuse, elle se serait retrouvée guérie sur-le-champ. C’est par reconnaissance à Marie qu’elle ajouta, le jour de sa confirmation, le prénom de Marie à son nom de baptême (elle reçut la Confirmation à vingt-deux ans). 

Devenue orpheline de père, la gestion des biens passa à des parents qui se montrèrent extrêmement durs envers Marguerite et sa mère. Marguerite était traitée moins bien que les derniers domestiques. 

La mère de Marguerite fut affligée d’un pénible érysipèle à la tête, que la jeune fille soigna amoureusement, et qui guérit enfin un 1er janvier, alors que Marguerite était à la messe. 

Durant toute cette période, Marguerite trouva son réconfort dans la prière, et c'est alors qu'elle aurait eu ses premières visions de Jésus Christ. Il lui apparaissait d'habitude sur la croix ou lors de l'épisode de l'Ecce Homo et elle ne s’en étonnait pas, pensant que d'autres recevaient aussi ces visions. Son désir d’entrer en religion grandissait.

Quand elle eut dix-sept ans, sa famille put récupérer son bien et sa mère lui confia son désir de l’établir dans le monde. Alors, bien que régulièrement meurtrie par les pénitences qu’elle s’imposait, elle commença à participer aux activités mondaines. Une nuit, alors qu’elle était revenue d’un bal, elle aurait eu une vision du Christ pendant sa flagellation : il lui reprochait son infidélité alors qu’il lui avait donné tant de preuves d'amour. Pendant le reste de sa vie Marguerite-Marie pleura deux fautes qu’elle avait commises en ce temps-là : avoir porté quelques ornements et mis un masque au carnaval pour faire plaisir à ses frères.

Elle visita plusieurs couvents, et en entrant dans celui de la Visitation de Paray-le-Monial, (Charolles, Saône-et-Loire), une voix intérieure lui aurait dit : C’est ici que je te veux.

Le 25 mai 1671, à l'âge de 24 ans, elle entra au monastère et, en novembre 1672, elle prononça ses vœux perpétuels. De santé fragile, elle n'en continuait pas moins ses flagellations, ainsi que les mortifications les plus extrêmes, voire les plus répugnantes, qu'elle mentionne elle-même dans ses Mémoires.

Une des difficultés qu’elle rencontra, fut la tyrophobie de toute sa famille : on ne supportait pas le fromage. Elle se domina, elle combattit, pendant des années, remporta la victoire au bout de huit ans… 

Peu après son entrée au monastère, elle reçoit, d'après son propre témoignage, plusieurs apparitions privées du Christ. La plus célèbre de ces apparitions est celle de juin 1675 : Jésus lui montrait son cœur en disant : Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, [...] jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour, et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes...Une autre fois, il lui disait : Mon divin Cœur est [...] passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier. Dès lors, Marguerite-Marie comprit qu’elle avait été investie de la mission d'établir une dévotion particulière envers le Sacré-Cœur.

Ces manifestations lui valurent d'être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de "visionnaire", au point que sa supérieure lui intima l'ordre de se plier à la vie commune. Cependant, son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission fut reconnue par ceux-là même qui lui avaient montré la plus forte opposition. 

Avec l’aide du Père Claude La Colombière (v. 15 février), que Jésus lui présenta comme son vrai et parfait ami, Marguerite-Marie fera connaître le message que Jésus lui avait adressé. C’est le début du culte du Sacré-Cœur. Inspirée par le Christ, Marguerite-Marie établit la pratique de l'Heure Sainte, qui pour elle consistait à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu'à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu'avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres - puis à recevoir le lendemain la Communion. 

Le Christ lui avait confié le désir que fût célébrée une fête en l'honneur de son Cœur le vendredi qui suit l'octave de la Fête-Dieu ; et il avait appelé Marguerite la disciple bien-aimée du Cœur Sacré, héritière de tous Ses trésors. Le Christ lui confia aussi la mission de recommander au roi (Louis XIV) de se consacrer au Sacré-Cœur, d’en mettre l’effigie sur le drapeau national, mais le roi ne fut peut-être pas informé de cette supplique ; l’impression du Sacré-Cœur sur notre drapeau se fera à titre privé, bien plus tard, et connut même une très grande vogue, par exemple lors de la première Guerre mondiale.

Après avoir été brimée de toutes les façons par deux supérieures successives, Marguerite-Marie fut nommée maîtresse des novices par une nouvelle supérieure, qui la connaissait bien et l’appréciait. 

Au cours de sa dernière maladie, elle refusa tout soulagement, ne cessant de répéter : Ce que j’ai dans le Ciel et ce que je désire sur la terre, c’est toi seul, ô mon Dieu  et elle mourut en prononçant le nom de Jésus.

Marguerite-Marie mourut à quarante-quatre ans, le 17 octobre 1690 et son dies natalis est mentionné ce jour-là au Martyrologe. Mais comme c’est ce jour-là la fête de saint Ignace d’Antioche, un des Pères de l’Eglise, la fête liturgique de sainte Marguerite est établie au 16 octobre.

La discussion au sujet de la mission et des vertus de Marguerite Marie se poursuivit pendant des années. On soumit à l’examen la totalité de ses actions, de ses révélations, de ses maximes spirituelles et de son enseignement concernant la dévotion au Sacré Cœur, qu’elle avait exposée et dont elle était l'apôtre. 

La fête du Sacré-Cœur fut établie en 1856.

La béatification eut lieu en 1864, et la canonisation en 1920.

Ses restes reposent dans la chapelle de la Visitation à Paray-le-Monial et de nombreuses et remarquables grâces y ont été obtenues par les pèlerins qui y viennent du monde entier. En 1925, lui est dédiée l'église Santa Margherita-Maria Alacoque dans le quartier de l'Esquilin à Rome près de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 23:00

Perfecto Carrascosa Santos

1906-1936

 

Perfecto naquit le 18 avril 1906 à Villacañas (Toledo, Espagne), un des cinq enfants de Benito et Ángela, cultivateurs et surtout excellents chrétiens.

Le petit «Parfait» reçut donc dès son berceau le bon exemple d’une vie chrétienne, qui accompagna toute la vivacité et la gentillesse de son caractère.

Il aimait enseigner le catéchisme aux plus petits.

Après l’école primaire, il fréquenta le Petit séminaire tenu par les pères franciscains à Belmonte (Cuenca), qui se transféra d’ailleurs à Alcázar de San Juan (Ciudad Real). On remarqua dès lors son innocence et il s’attira l’affection de tous. Il parlait volontiers de son rêve, qui était d’être missionnaire et martyr.

En 1921, il prit l’habit franciscain à Arenas de San Pedro (Ávila). Il avait trois dévotions centrales : l’Eucharistie, le Sacré-Cœur, la Sainte Vierge.

En 1922 il fait sa première profession. 

Il commençait ses études de philosophie au couvent de Pastrana (Guadalajara), mais une tumeur à la cheville les lui fit interrompre quelques mois, qu’il passa chez les siens. Puis se trouvant mieux, il vint terminer sa préparation philosophique et théologique à Consuegra (Toledo).

Son mal le faisait souffrir, mais ne l’arrêtait pas dans son ardeur à se préparer au sacerdoce. Il obtint d’excellent résultats à ses examens et collabora à la revue du séminaire.

En 1927 il fit la profession solennelle, et reçut le sacerdoce en 1929.

Son handicap l’accompagna toute la vie, mais ne lui enlevait pas sa bonne humeur. Doux, gentil, timide aussi, il était incapable de dire une méchanceté, même s’il était la cible de beaucoup de petites taquineries. Il était toujours un tantinet bavard, avec un verbe alerte et en même temps innocent.

De 1929 à 1935, il fut professeur de philosophie à Pastrana. Mais il donnait aussi des cours de sciences et monta un laboratoire de chimie. Il dirigeait la chorale, il confessait les séminaristes ; il fut parfois assistant pour le Tiers-Ordre franciscain et directeur spirituel au petit séminaire. Dans la revue Cruzada Seráfica (La Croisade Séraphique), il écrivait des articles pour défendre les vérités de la foi, pour soutenir l’Eglise et la religion catholique en face des attaques provenant de la Deuxième République espagnole.

Finalement, il fut envoyé à Madrid, au couvent de Saint-Antoine dans la rue Duque de Sesto, où il devait être secrétaire de la province franciscaine de Castille.

C’est là que le surprit la persécution en 1936. La communauté dut se disperser à partir du 18 juillet ; le père Perfecto trouva refuge chez des voisins. Suite à une perquisition, il passa chez d’autres connaissances, mais ne voulant compromettre personne, il se dirigea vers son village. Auparavant, il alla trouver son Gardien (le supérieur) pour lui en demander la permission et pour se confesser.

Il arriva chez lui le 24 juillet à onze heures du soir. Il y resta environ un mois et demi. Il se préparait au martyre de façon intense. Il confessa quelques fidèles.

Même s’il désirait le martyre, il éprouvait un sentiment répulsif pour la mort, et répétait : Si Dieu me veut martyr, il me donnera la force pour supporter ce martyre.

Dans le village, tout le monde savait que Perfecto était chez les siens, on l’avait vu arriver, mais personne, même les gauchistes, ne voulaient le toucher, parce qu’ils le considéraient comme un innocent. Mais l’un d’eux quand même vint frapper chez les Carrascosa au matin du 14 septembre (fête de la Sainte Croix), accompagné de trois hommes armés, en disant : Faites sortir le curé ! Perfecto s’habilla et sortit ; à partir de ce moment-là toute crainte s’évanouit en lui. Il dit aux siens : Ne craignez rien pour moi.

Tous pleuraient, la maman n’arrivait pas à parler. Finalement, le père de Perfecto dit avec fermeté : Mon fils, tu diras la vérité ! Et Perfecto répondit avec la même fermeté : Oui, Papa ! Oui !

Ils l’emportèrent à un endroit appelé Ermitage du Christ, où se trouvaient d’autres prisonniers. Ce furent ensuite trente-trois jours de prison héroïque.

Au début, c’est sa sœur Lucie qui lui apporta à manger ; puis ce fut sa mère. La famille ainsi que d’autres témoins purent constater les marques de la torture, tant sur le père Perfecto que sur ses compagnons : visage contusionné, gonflé, défiguré, les yeux rougis, le corps recroquevillé apparemment trop petit pour son habit, qui portait des traces de sang.

Une fois, l’un des bourreaux lui dit : Dis que ta mère est une femme de mauvaise vie, et la Vierge aussi ; à quoi il répondit : Ma mère n’est pas ce que tu dis, bien qu’elle aurait pu l’avoir été ; mais la Vierge, elle ne l’a pas été et ne pouvait pas l’être. 

Celui qui avait organisé son arrestation se vantait de lui avoir flanqué une bonne gifle ; transféré au front, il écrivait à ses sœurs qu’il aimerait bien retourner sur place pour lui en flanquer encore une. Une dame dont les fils faisaient la garde, disait partout que le père Perfecto était un sot, qu’il pouvait bien s’en tirer s’il le voulait, il n’avait qu’à répéter quelques blasphèmes ; elle ajoutait : Il faut voir les baffes qu’on lui passe pour le faire blasphémer ; et ils n’y arrivent pas !

Ces tortures se faisaient d’habitude dans la sacristie de l’ermitage, mais on entendait les coups depuis l’extérieur. Un des prisonniers, le prêtre Manuel Simón, expira devant tous les autres sous les coups.

Perfecto, lui, ne se laissa jamais abattre, ni ne se plaignit des tortures ou de ses bourreaux, et ne perdit rien de sa bonté et de son zèle apostolique. Il soutenait ses compagnons, les exhortait à accepter le martyre, les encourageait à éviter le blasphème, à pardonner les bourreaux, à prier. Certains se confessaient. On a dit de lui : C’était un ange pour tous.

Au matin du 17 octobre 1936, le père Perfecto fut conduit avec cinq autres prêtres séculiers au cimetière de Tembleque (Toledo). Pendant le trajet, celui qui l’avait fait arrêter invitait ses camarades à arroser son forfait avec une bouteille d’eau de vie ; le père Perfecto, lui, montrait sa joie d’être bientôt auprès de Dieu, grâce au martyre.

Quand on fut au cimetière, il encouragea ses compagnons, leur donnant encore une fois l’absolution, et demandant pour cela à être fusillé le dernier.

Ils furent enterrés sur place.

Le père Perfecto Carrascosa Santos honora vraiment son nom de «Parfait». Il fut un des quatre-cent quatre-vingt dix-huit Martyrs espagnols béatifiés en 2007.

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 23:00

  Osée, prophète

VIIIe s. av. Jésus-Christ

 

Osée signifierait «Sauve !», racine qui se retrouve dans Josué et Jésus, ainsi que dans le mot Hosanna.

Osée fut un prophète en Israël, dans le «royaume du nord». Il fut envoyé par Dieu de manière singulière pour reprocher au peuple sa trahison, son «adultère», son infidélité envers l’unique et vrai Dieu : sur mission divine, Osée devait épouser une femme adultère, qui devait enfanter trois enfants aux noms terriblement prophétiques : Jezraël (du nom d’une localité où le roi infidèle Achaz avait laissé de bien mauvais souvenirs), puis «Sans-miséricorde», enfin «Pas-mon-peuple».

Dieu voulait ainsi montrer sa répulsion pour l’idolâtrie où était tombé Israël, mais il l’attend, et promet la miséricorde et un amour renouvelé pour sa «fiancée» qui reviendra à Lui.

Osée est le premier des «Douze petits Prophètes» de notre Bible, ceux dont les livres sont beaucoup moins étendus que ceux des «Quatre grands Prophètes».

Le saint prophète Osée est fêté avec les Orthodoxes le 17 octobre, jour où le mentionne maintenant le Martyrologe Romain.

On remarquera que ce même jour du 17 octobre est le dies natalis de sainte Marguerite Marie Alacoque, la messagère de Cœur miséricordieux du Christ. 

Osée, prophète

VIIIe s. av. Jésus-Christ

 

Osée signifierait «Sauve !», racine qui se retrouve dans Josué et Jésus, ainsi que dans le mot Hosanna.

Osée fut un prophète en Israël, dans le «royaume du nord». Il fut envoyé par Dieu de manière singulière pour reprocher au peuple sa trahison, son «adultère», son infidélité envers l’unique et vrai Dieu : sur mission divine, Osée devait épouser une femme adultère, qui devait enfanter trois enfants aux noms terriblement prophétiques : Jezraël (du nom d’une localité où le roi infidèle Achaz avait laissé de bien mauvais souvenirs), puis «Sans-miséricorde», enfin «Pas-mon-peuple».

Dieu voulait ainsi montrer sa répulsion pour l’idolâtrie où était tombé Israël, mais il l’attend, et promet la miséricorde et un amour renouvelé pour sa «fiancée» qui reviendra à Lui.

Osée est le premier des «Douze petits Prophètes» de notre Bible, ceux dont les livres sont beaucoup moins étendus que les «Quatre grands Prophètes».

Le saint prophète Osée est fêté avec les Orthodoxes le 17 octobre, jour où le mentionne maintenant le Martyrologe Romain.

On remarquera que ce même jour du 17 octobre est le dies natalis de sainte Marguerite Marie Alacoque, la messagère de Cœur miséricordieux du Christ.

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