Tranquilino Ubiarco Robles
1899-1928
Tranquilino naquit le 8 juillet 1899 à Zapotlán el Grande (Jalisco, Mexique).
A cette époque, se lisait au Martyrologe du 6 juillet l’éloge d’un saint Tranquilinus, martyr romain que l’édition récente n’a pas conservé dans ses pages.
L’enfance de Tranquilino fut difficile. C’était un enfant naturel ; il avait aussi une sœur, Timotea. Il fut d’abord à l’école de Salvador, puis à l’école primaire, où peu à peu germa en lui l’appel au sacerdoce.
Il entra à dix ans au Petit Séminaire de Zapotlán el Grande et en 1918 à celui de Guadalajara.
Au séminaire, on admira déjà les talents que Dieu avait déposés dans son âme, sa piété et sa bonté.
Quand le séminaire fut fermé et réquisitionné, Tranquilino continua à étudier dans des maisons privées et à assumer des responsabilités pastorales.
En 1920 il fit un voyage à Sinaloa sur invitation de l’évêque. Quand celui-ci mourut, Tranquilino repartit dans son pays puis alla continuer ses études au séminaire de Guadalajara.
Il fut ordonné prêtre en 1923 et se mit au travail avec encore plus d’ardeur, enseignant le catéchisme, organisant des cercles d’études, fondant un périodique de doctrine chrétienne.
Il fut nommé d’abord à Moyahua, à Juchipila, à Zacatecas et à Lagos de Moreno, au plus fort de la lutte entre le pouvoir républicain et l’Eglise. Il désirait le martyre et s’y attendait ; lors d’une retraite qu’il prêchait, il pria ainsi : La toute première grâce que vous devriez demander à Jésus-Sacrement, ici exposé, sera que cette persécution ne finisse pas sans que je donne ma vie pour Jésus-Christ.
Nommé vicaire à Tepatitlán (Jalisco) - avec charge de curé, car ce dernier avait quitté la paroisse -, habillé en paysan ou en ouvrier, il montra un zèle courageux et infatigable pour porter les Sacrements là où les besoins des fidèles l’attendaient. Il ouvrit une «soupe populaire» pour une centaine de pauvres qui se trouvaient à Tepatitlán. Cela dura quinze mois, au milieu de mille dangers.
Il célébrait en cachette l’Eucharistie dans les maisons privées et, au début d’octobre 1928, alla à Guadalajara pour acheter le nécessaire à ces célébrations. Quelqu’un lui fit remarquer que sa paroisse se trouvait en plein dans la zone la plus dangereuse ; il répondit : Je m’en vais dans ma paroisse : je vais voir ce que je peux faire ; si je dois mourir pour le Bon Dieu, qu’Il soit béni.
Très peu après, il célébra l’Eucharistie et un mariage : c’est alors qu’il fut arrêté par quelques soldats, puis le colonel le fit enfermer avec les autres prisonniers ; Tranquilino les invita à prier le chapelet et à se confesser avant de mourir. Deux heures après, un «jugement» le condamna à mort et l’on donna l’ordre d’aller immédiatement le pendre à un arbre, dans un bois en-dehors de la ville.
Avec une grandeur d’âme toute chrétienne, il bénit la corde, instrument de son martyre ; puis, calmement, il s’adressa aux soldats en leur disant que celui qui devait l’exécuter n’était pas coupable ; à ce moment, le soldat chargé d’exécuter l’ordre, refusa de le faire - et allait être fusillé ; Tranquilino lui répéta les paroles du Christ en croix : Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis (Lc 23:43).
C’était au matin du 5 octobre 1928 : don Tranquilino avait vingt-neuf ans, et cinq de sacerdoce.
Les soldats abandonnèrent le cadavre au pied de l’arbre ; le lendemain, beaucoup de gens voulurent venir le voir là où on put le préparer et l’exposer, puis l’inhumation fut anticipée, pour éviter le tumulte.
Don Tranquilino fut béatifié en 1992 et canonisé en 2000.
Le dies natalis de don Tranquilino est au 5 octobre, et la fête commune des Martyrs mexicains est au 21 mai.