Manuel Morales
1898-1926
Manuel naquit le 8 février 1898 à Mesillas (Zacatecas, Mexique), de père inconnu et de Matiana Morales ; ses grands-parents le firent baptiser le 19 février suivant.
Encore petit, il vint vivre à Chalchihuites, où il fréquenta l’école publique, puis il entra au séminaire de Durango. Mais il dut le quitter et travailler pour aider les grands-parents. On ne sait pas grand-chose de sa jeunesse.
En 1921, il se maria avec Consuela Loera, avec laquelle il eut trois enfants.
Très actif dans l’Action Catholique, il écouta fidèlement le curé, don Luis Batis Sáinz, et devint secrétaire du cercle des Ouvriers catholiques, président de la Ligue Nationale pour la Défense des la Liberté Religieuse (LNDLR), dont l’idéal était de résister légalement et pacifiquement contre les lois laïques du gouvernement.
Au terme de l’ultime cérémonie publique du 29 juillet 1926, il termina son allocution par ces mots : Vive le Christ Roi et la Petite Noire de Tepeyac ! (c’est-à-dire Notre-Dame de Guadalupe).
Le 15 août, il apprit l’arrestation du curé don Luis. Il partit immédiatement rencontrer des paroissiens pour réfléchir aux moyens de faire libérer leur curé. Il alla trouver la junte locale, où il fut brutalisé et arrêté. Son épouse vint intercéder pour lui, et le responsable lui répondit avec ce mensonge : Madame, partez tranquille, je vous jure par ma mère qu’il n’arrivera rien de mal à votre mari, ajoutant qu’il ne faisait qu’exécuter les ordres, qu’il ne pouvait rien faire et que son mari retournerait dans deux ou trois jours. La femme revint avec son aîné ; le chef en fut irrité et lui lança : Vous pouvez lui dire adieu, si vous voulez. - Mais vous ne venez pas de me dire qu’il allait revenir ? Le petit garçon trompa l’attention des soldats, alla embrasser son père ; les deux époux se quittèrent avec émotion.
Puis des soldats vinrent encore arrêter deux autres laïcs (voir les notices sur Salvador Lara Puente et David Roldán Lara). On proposa aux soldats de l’argent, pour les libérer, mais ils répondirent qu’ils obéissaient aux ordres et que, dans trois jours, les prisonniers reviendraient libres.
Les soldats firent monter les quatre prisonniers en camion, mais la foule les empêcha de partir. Le chef fit descendre don Luis, qui calma lui-même la foule, disant que les soldats faisaient leur devoir, que tout allait s’arranger ; il portait déjà des marques des coups reçus depuis la veille. Finalement, le chef donna l’ordre de tirer dans la foule ; il y eut des morts.
Les soldats repartirent avec leurs victimes, au lieu-dit Puerto de Santa Teresa. En les faisant descendre, ils les invitèrent encore une fois à accepter les Lois de Calles. Réponse : D’abord, mourir.
Don Luis s’avança vers le chef et le supplia pour les trois jeunes, en particulier pour Manuel, qui était père de famille, en vain. Manuel dit au prêtre : Laissez-les me tuer, Monsieur le Curé ; moi, je meurs, mais Dieu ne meurt pas. C’est Lui qui s’occupera de ma femme et de mes enfants. Le prêtre sourit alors à ses fidèles compagnons, leur donna l’absolution en disant : Au Ciel.
Quant aux soldats, diaboliquement enragés devant cette douceur, ils firent tomber à terre le curé à coups de poings et de pieds, et lui tirèrent à la tête. Puis ils abattirent les trois autres.
Les quatre Martyrs célébrèrent cette fête de l’Assomption au Ciel, avec la Reine des Martyrs, le 15 août 1926.
Ils furent béatifiés en 1992 et canonisés en 2000. Le jour de la canonisation à Rome, était présent un petit-fils de Manuel, lui-même prêtre.
La fête liturgique commune des Martyrs mexicains est au 21 mai.